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| Nom complet | Racing Club de Roubaix |
|---|---|
| Noms précédents | Racing Club roubaisien (1895-1905) Racing Club de Roubaix (1905-1948) |
| Fondation | 1895 |
| Disparition | 1948 ou1990[note 1] |
| Statut professionnel | 1933-1945 |
| Couleurs | Bleu ciel et noir |
| Stade | Parc Jean-Dubrulle |
| Siège | Rue du Chemin-Neuf,Roubaix |
| National[note 2] | Championnat de France de l'USFSA (5) |
|---|
LeRacing Club de Roubaix, abrégé enRC Roubaix, est un club defootballfrançais fondé en1895, disparu en1948 ou1990[note 1], et situé àRoubaix dans leNord.
Fondé le, le RC Roubaix est l'un des premiers clubs du Nord. Il devient rapidement le meilleur club de France, remportant cinq fois entre1902 et1908 lechampionnat de France de l'USFSA, le premier championnat national de football organisé en France. Après laPremière Guerre mondiale, le club continue sa suprématie, devenant quatre fois champion du Nord entre1923 et1930 et atteignant ensuite deux fois la finale de laCoupe de France en1932 et en1933. Le RC Roubaix s'y incline les deux fois, dont la deuxième lors d'un derby contre les Roubaisiens de l'Excelsior AC, fait unique dans l'histoire de la Coupe de France pour une ville de province.
Le RC Roubaix passe professionnel en1933. Il participe alors à trois saisons deDivision 2 puis à trois saisons deDivision 1. En1945, les dirigeants du RC Roubaix s'entendent avec ceux de l'Excelsior de Roubaix-Tourcoing et ceux de l'US Tourcoing pour unir leur section professionnelle au sein d'un nouveau club, leCO Roubaix-Tourcoing, qui devient champion de France en1947. Dans la foulée, en1948, la section football du RC Roubaix disparait finalement en fusionnant avec le CO Roubaix-Tourcoing.
En1964, les dirigeants de la structure omnisports du RC Roubaix décident de quitter le giron du CO Roubaix-Tourcoing et de reformer une équipe de football dans le but de faire revivre les heures de gloire du RC Roubaix. Ils s'associent avec leStade roubaisien, qui change son nom en Racing Stade de Roubaix, mais le club ne parvient pas ensuite à monter dans la hiérarchie. Le RS Roubaix finit par être absorbé en1990 par Roubaix Football, issu du CO Roubaix-Tourcoing, mettant définitivement fin au club.

En1892, un groupe de jeunesroubaisiens, qui pratiquait auparavant lecricket au sein d'une association informelle créée en 1885 sous le nom deBatting Club, ayant appris ce sport lors de leurs études enAngleterre, se rassemble au sein d'une nouvelle entité baptiséeFrench Club[a 1]. Ils jouent à la fois aufootball-association et aufootball-rugby, et organisent des matchs contre lesCrusaders, club composé d'ouvriers anglaispatronné par la firme depeignage de laine Holden basée àCroix. Les rencontres se déroulent d'abord sur un terrain près de lagare de Croix - Wasquehal puis sur une prairie à proximité de larue de Roubaix àTourcoing[1]. Désirant se donner une structure plus importante, les membres duFrench Club de Roubaix-Tourcoing décident en1895 de fonder unclub sportif. Ils fondent alors, le à la brasserie La Terrasse au 13rue de la Gare[note 3] le Racing Club de Roubaix, nom sans doute influencé par celui du renomméRacing Club de France[note 4], avecHenri Lesur comme premier président du club[a 1],[d 2]. Le RC Roubaix est fondé en tant queclub omnisports, avec à l'origine une section football, confiée à Albert Waeles, et une section course à pied, gérée par Maurice Dubly[1]. Rapidement, le club crée aussi une section delancer de poids, deboxe, desavate et detir à la corde, puis en1897 desaut à la perche et detennis[1].
La section football du RC Roubaix reste cependant la principale vitrine du club, qui se fixe sur le terrain duvélodrome roubaisien, ouvert en peu après la création du club[3]. Le club joue régulièrement des matchs amicaux contre lesCrusaders de Croix, mais aussi contre les clubs belges duFC Bruges et duSC Bruxelles, et même contre les Parisiens duRC France, qu'ils battent à la surprise générale une première fois cinq buts à quatre à Roubaix le puis une deuxième fois trois buts à un le àParis[1]. Dans le même temps, en1894, l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, première fédération française à reconnaître le football, crée unchampionnat de France auquel seuls les clubs parisiens sont autorisés à participer dans un premier temps. En réponse, le Sporting Club de Tourcoing crée en1898 unchallenge international du Nord, compétition qui regroupe des clubs du Nord, deNormandie et deBelgique[4]. Dès la première édition, les Roubaisiens arrivent en finale mais sont défaits par leLéopold Club de Bruxelles sur le score de trois buts à un[5].
Affilié à l'USFSA, le RC Roubaix participe en 1898 à la première édition du championnat du Nord USFSA, premier championnat provincial mis en place par la fédération. Le RC Roubaix termine deuxième derrière l'Iris Club lillois[6]. L'année suivante, l'USFSA modifie ses compétitions : désormais, chaque champion régional se qualifie pour le championnat de France, joué en tournoi à élimination directe. Les clubs parisiens devront alors se mesurer aux clubs provinciaux. Les Roubaisiens ne parviennent pas à se qualifier lors des premières éditions, devancés en championnat du Nord par l'Iris Club lillois en1899[7] et en1901[8] et par l'US Tourcoing en1900[9].


Par la suite, le RC Roubaix continue à participer au championnat du Nord USFSA, qu'il remporte sept fois de suite entre1902 et1908. En 1902, champion du Nord, le RC Roubaix est qualifié pour lechampionnat de France USFSA 1902, qui regroupe cette année les champions des quatre championnats régionaux alors existants, celui de Paris, du Nord, de Normandie et de Champagne. En demi-finale, le RC Roubaix est opposé au champion de Champagne, leSA sézannais, qu'il écarte très facilement douze buts à un. En finale, les Roubaisiens sont opposés auRC France le. La rencontre est serrée. Des prolongations avec but vainqueur doivent être disputées. Au terme d'un match de plus de 2 h 30 marqué par trois prolongations de vingt minutes, le RC Roubaix finit par l'emporter sur le score de quatre buts à trois et remporte ainsi son premier titre de champion de France[o 1],[a 2],[10]. Lasaison suivante, après avoir éliminéLe Havre AC en demi-finale du tournoi national, les Roubaisiens sont de nouveaux opposés au Racing Club de France. Le titre doit cette fois se disputer en deux matchs. Le premier est joué le devant 5 000 spectateurs et se termine sur un résultat nul deux buts partout malgré une longue prolongation[note 5]. La deuxième rencontre a lieu le àLille au stade de l'Iris Club lillois et cette fois, les Roubaisiens parviennent à prendre le dessus sur les Parisiens et s'imposent trois buts à un[11].

D'autre part, le RC Roubaix prend aussi part auchallenge international du Nord de 1902 à 1904, auquel des clubs parisiens participent désormais. Pour l'édition 1903, le club est battu en finale le à Tourcoing par leRacing Club de Bruxelles[12], qui enlève son troisième titre, tandis qu'il déclare forfait en demi-finale en 1902 et en 1904[13],[14].
De1904 à1906, le championnat du Nord est divisé en deux groupes, le groupe Maritime et le groupe Terrien auquel prend part le RC Roubaix. Le champion du Nord est alors le vainqueur d'une finale opposant le premier de chaque groupe. Pour lasaison 1904, les Roubaisiens battent leRacing Club de Calais en finale du championnat du Nord. En championnat de France, le club écrase en demi-finale leStade rennais par douze buts à un pour affronter de nouveau en finale le champion de Paris, tout comme les deux années précédentes. Il s'agit cette fois-ci de l'United Sports Club, composé majoritairement d'Anglais. Les Parisiens mènent rapidement deux buts à zéro et tiennent le score jusqu'à la mi-temps, mais les Roubaisiens inscrivent quatre buts en deuxième mi-temps pour s'adjuger leur troisième titre de champion de France consécutif[15]. Pour lasaison 1905, le RC Roubaix élimine l'US Boulogne en finale du championnat du Nord, puis l'Amiens Athlétic Club en demi-finale du championnat de France par cinq buts à un. Cependant, les Roubaisiens ne remportent pas leur quatrième titre, battus en finale par les Parisiens duGallia Club. Le match, serré, a lieu le auParc des Princes, le Gallia ne s'imposant qu'un but à zéro grâce à une réalisation d'Albert Jouve au bout de 118 minutes de jeu[16].
Il ne faut attendre qu'un an pour voir le RC Roubaix récupérer son titre de champion de France. Le titre de champion du Nord est cette année de nouveau remporté aux dépens de l'US Boulogne, puis les Nordistes se qualifient pour la finale nationale en battant largement le Stade rémois[note 6] sept buts à zéro. Enfinale, ils sont une fois encore opposés au champion de Paris, leCercle athlétique de Paris, qu'ils battent par quatre buts à un[17].
| Édition | Vainqueur | Score | Finaliste |
|---|---|---|---|
| 1902 | RC Roubaix | 4 - 3 | RC France |
| 1903 | RC Roubaix | 3 - 1 | RC France |
| 1904 | RC Roubaix | 4 - 2 | United SC |
| 1905 | Gallia Club | 1 - 0 | RC Roubaix |
| 1906 | RC Roubaix | 4 - 1 | CA Paris |
| 1907 | RC France | 3 - 2 | RC Roubaix |
| 1908 | RC Roubaix | 2 - 1 | RC France |
Lors de lasaison 1907, le championnat du Nord retourne à une formule à un seul groupe, que le RC Roubaix remporte une nouvelle fois. Pour la sixième fois consécutive, les Roubaisiens accèdent ensuite à la finale du championnat de France, où ils affrontent comme en 1902 le RC France. Cette finale tourne cette fois à l'avantage des Parisiens qui l'emportent trois buts à deux[18]. En1908, le club remporte son septième titre consécutif de champion du Nord. Lors du tournoi national, le RC Roubaix élimine d'abord l'Union Athlétique duLycée Malherbe en quart de finale puisLe Havre sports en demi-finale pour accéder à la finale, jouée le àTourcoing, encore une fois contre le RC France. Les Parisiens ouvrent le score par Raoul Matthey avant que les Roubaisiens n'égalisent parCharles Renaux puis prennent définitivement l'avantage parAndré François[19]. Le RC Roubaix remporte ainsi son cinquième et dernier titre dechampion de France USFSA, en ayant réussi à participer à sept finales consécutives, performance qui ne sera jamais égalée. Grâce à ce nouveau titre, le club dépasse de plus au palmarès leStandard Athletic Club, vainqueur de cinq titres entre1894 et1901, pour aucune place de vice-champion[20].
Entre1909 et1914, le RC Roubaix perd sa suprématie régionale. Le club ne parvient plus à remporter le championnat du Nord et ne se qualifie donc pas pour le championnat de France. Les Roubaisiens sont battus alternativement par l'US Tourcoing et par l'Olympique lillois, qui remportent chacun un titre national, perpétuant la domination des clubs du Nord sur le championnat de France[21],[22]. D'autre part, le club participe encore trois fois au challenge international du Nord, qui prend de l'importance avec la participation de clubs néerlandais, suisses et même anglais[5]. Il n'atteint pas la finale en 1908 et en 1914[23],[24], au contraire de l'édition 1909 où le RC Roubaix affronte en finale un club anglais,Eastbourne Town (en). Les Anglais s'imposent cependant largement par cinq buts à un[25].
Au-delà des tournois officiels, la renommée internationale acquise par le RC Roubaix lui permet d'affronter à plusieurs reprises des clubs anglais en tournée en Europe continentale. Les Roubaisiens reçoivent par exemple une sélection du sud deLondres en 1905 (victoire cinq buts à trois),Hampstead Heathens (en) le (défaite cinq buts à trois) ou encorePlumstead en 1913 (défaite neuf buts à un)[26].

Les compétitions reprennent après laPremière Guerre mondiale, pendant laquelle le Racing Club de Roubaix perd 85 de ses membres[a 3]. Alors que l'USFSA régissait seule à l'origine la pratique du football en France, plusieurs autres fédérations se sont créées entretemps. Toutes ces fédérations disparaissent en1919, pour laisser place à une fédération unique, laFédération française de football association (FFFA), qui gèrera désormais les compétitions de football[note 7]. La FFFA est alors découpée enLigues régionales, chacune organisant un championnat, dont le premier niveau s'appelle la Division d'Honneur. Naturellement, le RC Roubaix est l'une des neuf équipes qui prennent part à la première édition de la Division d'Honneur de laLigue du Nord lors de la saison 1919-1920. L'équipe termine le championnat à la troisième place derrière l'US Tourcoing et l'Olympique lillois et juste devant ses voisins duStade roubaisien[27]. Cette saison est aussi l'occasion pour le club de participer pour la première fois à laCoupe de France, en éliminant dans un derby le Stade roubaisien en32e de finale par cinq buts à un avant de tomber au tour suivant face auGallia Club par deux buts à un. En1921 et en1922, le RC Roubaix termine deux fois vice-champion du Nord derrière l'Olympique lillois. La première fois, les Roubaisiens ne sont devancés qu'à lamoyenne de buts, puis sont battus l'année suivante en phase finale dans une formule opposant les vainqueurs de trois groupes[27].
Il faut attendre la saison 1922-1923 pour voir le RC Roubaix remporter la Division d'Honneur et redevenir ainsi le meilleur club du Nord, en parvenant à devancer son rival lillois de deux points, mais aussi les deux autres clubs roubaisiens que compte la division cette saison, le Stade roubaisien et l'Amical Club des Arts Roubaix[a 4],[27]. Dans le même temps, le club atteint cette saison les quarts de finale de laCoupe de France pour la première fois de son histoire. Les Roubaisiens sont défaits le àRouen par le futur vainqueur de l'épreuve, leRed Star Amical Club. Outre la concurrence féroce que le RC Roubaix entretient en Division d'Honneur avec les deux autres grands clubs de laconurbationLille-Roubaix-Tourcoing, à savoir l'Olympique lillois et l'US Tourcoing, il va désormais en entretenir une nouvelle avec les Picards de l'Amiens AC, les deux clubs se partageant les titres entre 1923 et 1927. En effet, le RC Roubaix remporte deux autres titres de champion du Nord en 1925 et 1926[28], mais doit se contenter de places d'honneur en 1924 et en 1927, avec une troisième et une cinquième place[27]. La saison 1927-1928 est difficile pour les Roubaisiens, qui échappent de peu à la relégation en Promotion d'Honneur. Dans une division à dix équipes où les deux derniers sont relégués, ils terminent sixièmes, un point seulement devant le neuvième, son voisin du Stade roubaisien, qui lui est relégué[27]. La même année, la ville gagne un nouveau derby avec la fusion du Football Club de Roubaix et de l'Excelsior Club de Tourcoing pour former l'Excelsior Athlétic Club de Roubaix, qui évoluera lui aussi en Division d'Honneur[d 3]. Cette saison 1928-1929 se passe mieux puisque le club termine deuxième à trois points de l'Olympique lillois, avant de remporter en1930 son quatrième et dernier titre de Division d'Honneur du Nord, en devançant assez largement son dauphin de l'US Tourcoing. Le club retombe ensuite en1931 à une décevante cinquième place[27]. Dans le même temps, malgré les titres de champion du Nord, le RC Roubaix peine à s'illustrer en Coupe de France entre 1924 et 1931, ne dépassant pas le stade des huitièmes de finale[note 8].
Après plusieurs parcours consécutifs mitigés enCoupe de France, le RC Roubaix va cette fois s'illustrer lors de l'édition 1931-1932. Les Roubaisiens inscrivent d'abord douze buts face à l'US auchelloise au4e tour préliminaire puis éliminent l'US quevillaise en32e de finale par quatre buts à zéro. Le club sort ensuite leRC lensois cinq buts à un, leRed Star Olympique trois buts à zéro, leFC rouennais trois buts un et l'OGC Nice trois buts à zéro. Il se qualifie ainsi pour la finale de la Coupe, après avoir survolé l'épreuve en marquant dix-huit buts en phase finale pour seulement deux encaissés[29]. Le, le RC Roubaix est opposé en finale à l'AS Cannes austade olympique Yves-du-Manoir deColombes, sous l'arbitrage deLouis Raguin. En dépit de l'importance du football nordiste, il s'agit de la première participation d'un club du Nord à une finale. Mais à l'issue du match, la Coupe ne partira toujours pas au Nord. En effet, l'enjeu paralyse les Roubaisiens, qui jouent en dessous de leur niveau, et les Cannois, qui ne jouent plus qu'avec neuf joueurs valides après les blessures de leur buteurCharles Bardot et de leur demi centreStanley Hillier pendant le match, parviennent tout de même à marquer à la83e minute de jeu. Le seul but du match est marqué le capitaine Louis Cler, qui reprend de la tête un centre de Marius Besson, battant le gardien roubaisien François Encontre[29],[30],[note 9].

L'année 1932 marque un tournant important dans l'histoire dufootball français. Le professionnalisme est instauré en même temps qu'un nouveau championnat de France. Mais le RC Roubaix, même s'il est l'un des meilleurs clubs de France, ne souhaite pas passer professionnel, au contraire de son voisin de l'Excelsior, et reste sous statut amateur en Division d'Honneur du Nord. Malgré cela, le club continue à briller en Coupe de France lors de l'édition 1932-1933. Des32e de finale aux demi-finales, les Roubaisiens inscrivent dix-huit buts sans en encaisser un seul, en éliminant surtout trois clubs professionnels sans difficulté, leSC Nîmes, lesSO montpelliérains et l'AS Cannes[31]. La finale oppose le le RC Roubaix à l'Excelsior AC Roubaix. Cette finale est exceptionnelle à plus d'un titre. Elle oppose pour la première et dernière fois deux clubs de la même ville de province[note 10], et oppose les amateurs du Racing aux professionnels de l'Excelsior, un an seulement après l'instauration de ce statut en France. Différence notable de préparation entre professionnels et amateurs, l'Excelsior arrive enÎle-de-France deux jours avant le match, tandis que le Racing n'arrivent que le matin de la rencontre[d 4]. Le match tourne rapidement à l'avantage des professionnels, qui mènent déjà trois buts à zéro après une demi-heure de jeu malgré un jeu défensif du Racing, dont l'équipe est de plus rapidement diminuée après une blessure de son capitaine Marcel Lechanteux. L'avant André Van Vooren réduit bien l'écart à la72e minute de jeu d'un tir puissant de près sur une passe d'André Chauvel, mais le Racing s'incline finalement trois buts à un et perd sa deuxième finale de Coupe de France consécutive[o 2],[31],[32]. La Coupe part tout de même àRoubaix et à leur retour, les deux équipes sont longuement fêtées à lagare[a 5].
Le RC Roubaix franchit le pas du professionnalisme en1933. LaFFFA accepte la participation du club au championnat de France, mais l'affluence des nouvelles équipes professionnelles oblige la Fédération à créer uneDivision 2, dans laquelle démarre les Roubaisiens pour lasaison 1933-1934. Les vingt-trois équipes participantes sont réparties en deux groupes Nord et Sud. Le club termine sa première saison professionnelle à la sixième place du groupe Nord, à sept points duRC Strasbourg, promu en Division 1[33]. Un grand nombre d'abandons du professionnalisme permet à la FFFA d'organiser la Division 2 avec un groupe unique pour lasaison 1934-1935, où les deux premières équipes sont promues en Division 1. Le RC Roubaix manque de peu la montée avec une quatrième place, avant de finalement gagner sa promotion à la fin de lasaison 1935-1936. Avant la dernière journée, leFC rouennais, qui compte un match en retard, et les Roubaisiens possèdent tous deux 51 points contre 50 points pour l'AS Saint-Étienne. Les Stéphanois, qui se déplacent sur le terrain de l'OGC Nice, possèdent la moins bonnemoyenne de buts. Le hasard du calendrier fait que le FC rouennais et le RC Roubaix s'affrontent lors de la dernière journée, un match nul envoyant les deux clubs en Division 1. De son côté, l'AS Saint-Étienne doit prendre les deux points de la victoire et espérer que Rouennais ou Roubaisiens s'imposent. Si les Stéphanois battent les Niçois six buts à un, l'autre rencontre accouche d'un non-match. Les deux équipes s'arrangent pour ne pas jouer et faire zéro à zéro, malgré les protestations des spectateurs. Le RC Roubaix assure ainsi sa promotion en terminant deuxième du classement, ne devançant qu'à la moyenne de but l'AS Saint-Étienne[33],[34].
Pour sa première saison enDivision 1, le RC Roubaix rejoint l'Excelsior AC Roubaix. Il s'agit de la seule fois dans l'histoire duchampionnat de France, avec les deux saisons suivantes, qu'une ville de province possède deux clubs en Division 1. Lors de la première journée, disputée le, le RC Roubaix l'emporte facilement quatre buts à un face auFC Mulhouse et s'empare ainsi de la première place du classement[35]. Le premier derby roubaisien a lieu le jour deNoël 1936. Il tourne à l'avantage de l'Excelsior, qui l'emporte trois buts à deux. Le Racing est alors rentré dans le rang, et pointe à la seizième place du classement sur dix-huit équipes à la moitié du championnat, les deux dernières équipes étant reléguées en Division 2[36]. Condamné à jouer le maintien, le club termine bien son championnat, avec trois victoires et un nul lors des cinq dernières journées, dont une victoire importante quatre buts à trois contre leStade rennais UC, concurrent direct au maintien[37],[38]. Les Roubaisiens terminent finalement à la douzième place. Lors de lasaison 1937-1938, le club réalise sa meilleure saison en Division 1 en terminant à la huitième place. La saison est de plus ponctuée par une double victoire dans le derby roubaisien, un but à zéro puis deux buts à un[39],[40]. La troisième saison enDivision 1 sera difficile pour le club, qui termine dernier avec seulement quatre victoires et avec la moins bonne moyenne de buts. Le RC Roubaix est alors relégué en Division 2[41].
Mais le début de laSeconde Guerre mondiale vient perturber les championnats. La Division 2, à laquelle devait prendre part le RC Roubaix, est annulée, tandis qu'une Division 1 s'organise sur la base du volontariat[42],[note 11]. Lors des saisons 1940-1941 et 1941-1942, les clubs professionnels de lazone interdite ne peuvent plus participer aux compétitions. Pour la saison 1941-1942, douze clubs du Nord, dont le RC Roubaix, doivent alors organiser leur propre championnat[o 3]. Les Roubaisiens continuent tout de même à participer à laCoupe de France sur cette période, mais peinent à bien y figurer, battus notamment lors de l'édition 1944-1945 en32e de finale par l'Excelsior AC Roubaix, par cinq buts à trois[43].
Après laLibération de la France, les compétitions reprennent leur cours à partir de la saison 1945-1946, se basant sur les résultats de la saison 1938-1939. Le RC Roubaix, dernier de Division 1 cette saison-là, doit alors démarrer en Division 2 pour la saison 1945-1946, tandis que l'Excelsior AC Roubaix continue en Division 1. Cependant, en juin1945, un rapprochement a lieu entre les deux clubs pour fusionner afin de former un seul club d'envergure àRoubaix. La proposition est d'abord repoussée en assemblée générale[o 4], avant qu'Albert Prouvost, président de l'Excelsior, patron dupeignage Amédée Prouvost et propriétaire dustade Amédée-Prouvost, ne recontacte Robert Motte etGeorges Verriest, les dirigeants du Racing Club, mais aussiCharles Van de Veegaete et Ernest Lefèvre, ceux de l'US Tourcoing, afin que les trois clubs mettent leurs forces en commun[44]. La négociation débouche sur la fusion des équipes professionnelles uniquement, afin de conserver la personnalité de chacun des trois grands clubs, dont les sections amateurs subsistent[o 4],[d 4]. Le nouveau club prend le nom deClub olympique Roubaix-Tourcoing, prenant la place de l'Excelsior en Division 1, tandis que le nom RC Roubaix continue d'exister avec l'équipe amateur, qui repart en Division d'Honneur de laLigue du Nord. Pour cette saison 1945-1946, l'équipe amateur du RC Roubaix ne termine que douzième sur quatorze équipes, en position de premier relégable[45]. L'équipe amateur du RC Roubaix est alors reléguée en Promotion d'Honneur, et ne rejoindra plus jamais le plus haut niveau du championnat du Nord[46].
Pendant ce temps, le CO Roubaix-Tourcoing réalise de très bonnes performances, à un tel point que l'ambition initiale des dirigeants des trois clubs fusionnés se concrétise lorsque le club remporte le titre dechampion de France 1946-1947. L'année suivante, les sections amateurs des deux clubs roubaisiens sont rattachées au CO Roubaix-Tourcoing[d 5]. Plus aucune équipe ne joue alors sous le nom RC Roubaix. Le CO Roubaix-Tourcoing connaît ensuite des saisons difficiles, en raison notamment de problèmes de trésorerie qui subviennent au club parallèlement à la crise de l'industrie textile qui touche les villes de Roubaix et deTourcoing[o 5]. Le club est relégué en Division 2 à l'issue de lasaison 1954-1955, puis l'US Tourcoing reprend son indépendance en1957. Le club réalise de piètres performances en Division 2, finissant même dernier à la fin de lasaison 1961-1962[note 12]. Finalement, le club abandonne le professionnalisme à la fin de la saison suivante et repart en Promotion d'Honneur de la Ligue du Nord au cinquième niveau de la hiérarchie. Dans le même temps, les dirigeants du RC Roubaix décident de quitter l'association et de reprendre leur indépendance[d 3],[d 4].
En1964, le stade Maertens duStade roubaisien, un autre club de la ville, situé dans la même rue que le Parc Jean-Dubrulle du RC Roubaix, est en pleine rénovation et inutilisable. La structure omnisports du RC Roubaix se propose alors d'accueillir l'équipe de football du Stade roubaisien et l'idée d'un rapprochement entre les deux clubs est alors lancée[a 5]. Le, le Stade roubaisien change son nom en Racing Stade de Roubaix, qui a la particularité d'avoir été en avril1919 le premier club affilié à laFFFA et donc de posséder le prestigieuxno 1[d 4],[47],[48],[note 13]. En mélangeant le nom des deux clubs, le club devient le Racing Stade de Roubaix et décide de garder leno 1 du Stade roubaisien auprès de la FFF[48]. L'incontournableGeorges Verriest du Racing devient le président du nouveau RS Roubaix, avec pour ambition de gravir les échelons du football français pour remettre le club parmi les meilleurs de France[a 5]. Malgré ce rapprochement, le RS Roubaix ne rejoindra jamais laDivision d'Honneur du Nord[46] et va rester dans les divisions inférieures de la Ligue du Nord et duDistrict de Flandre, ne revenant au mieux qu'en Promotion d'Honneur, deuxième niveau régional, pour la saison 1969-1970[a 6].
Parallèlement, leCO Roubaix-Tourcoing finit définitivement sa dislocation et reprend le nom d'Excelsior AC Roubaix en1970. En1977, il absorbe un autre club de la ville, le Sporting Club de Roubaix, qui bénéficie des solides infrastructures de l'Union Roubaix Omnisports dont il est membre-fondateur[o 6],[note 14], et devient le Roubaix Football[49],[50]. Le club parvient à obtenir des résultats corrects en jouant régulièrement enDivision 4 et enDivision 3, accrochant même une saison enDivision 2 lors de lasaison 1983-1984[51]. Afin de créer un club roubaisien plus fort, comme à l'époque de la création du CO Roubaix-Tourcoing, le Roubaix Football, qui évolue alors en Division 4, absorbe en1990 le RS Roubaix et devient le Stade Club olympique Roubaix[49]. Le Racing Club de Roubaix, devenu entretemps le Racing Stade de Roubaix, s'éteint donc définitivement. Dans le même temps, le prestigieuxno 1 du RS Roubaix se retrouve donc radié de la FFF[48]. Mais en1996, alors que le SCO Roubaix joue enNational 1 au troisième échelon national, le maire de RoubaixRené Vandierendonck ne renouvelle pas son aide financière au club. En manque d'argent, celui-ci est contraint de déposer le bilan. Le club est refondé sous le nom SCO Roubaix 59 et repart en Ligue du Nord-Pas-de-Calais[49]. Le SCO Roubaix 59, descendant du RC Roubaix, club historique et pionnier dufootball français, joue désormais au niveau régional en Ligue du Nord[52].
Le club est fondé en tant queclub omnisports en1895 sous le nom Racing Club de Roubaix, la section football étant la principale du club[d 2]. Il s'affilie ensuite à l'USFSA, puis à laFFFA en1919. Il reçoit alors le numéro d'affiliation140. En1945, la section professionnelle du RC Roubaix fusionne avec celles de l'Excelsior Roubaix et de l'US Tourcoing, avec l'US roubaisienne comme base amateur, pour former leClub olympique Roubaix-Tourcoing, qui reçoit le numéro17078[53]. En1947, à la suite du reformatage des numéros d'affiliation, le RC Roubaix récupère le62[54]. En1948, les équipes amateures du RC Roubaix et de l'Excelsior Roubaix sont finalement aussi intégrées au CO Roubaix-Tourcoing[d 4]. Le RC Roubaix (62) fusionne alors avec l'Excelsior Roubaix (867) et le CO Roubaix-Tourcoing (17078) sous le nom CO Roubaix-Tourcoing avec comme numéro d'affiliation celui du RC Roubaix, le62[55]. L'équipe professionnelle du CO Roubaix-Tourcoing est dissoute en1963. Les dirigeants de l'ex-RC Roubaix entrent alors en contact avec ceux duStade roubaisien à la fin de la saison 1963-1964 pour former une nouvelle entité, le Stade roubaisien étant dépossédé de son terrain. LeStade roubaisien (1), fondé en1896, est alors renommé en Racing Stade de Roubaix en juin1964[56]. Il déménage sur l'ancien terrain du RC Roubaix avec comme présidentGeorges Verriest du Racing[d 4]. Techniquement, il n'y a pas de fusion entre le RC Roubaix et le Stade roubaisien. Il s'agit d'un simple changement de nom du Stade roubaisien, bien que le RC Roubaix omnisports s'attribue la paternité de l'équipe de football du Racing Stade de Roubaix[a 6]. Le club disparait en1990 en fusionnant. Paradoxalement, par le jeu des multiples fusions des clubs roubaisiens, le RC Roubaix, à travers le RS Roubaix, se retrouve à fusionner avec son propre numéro d'affiliation, le62, qui appartient alors au Roubaix Football, issu de l'Excelsior AC Roubaix et du CO Roubaix-Tourcoing. La fusion aboutie au Stade Club olympique Roubaix, qui repart avec un nouveau numéro d'affiliation[d 2].
Historique des fusions et changements de nom du RC Roubaix
| Racing Club de Roubaix (1895-1945) | |||||||||||||||||||||
| Club olympique Roubaix-Tourcoing (1945-1963) | |||||||||||||||||||||
| Racing Club de Roubaix (1963-1964) | Stade roubaisien (1896-1964) | ||||||||||||||||||||
| Roubaix Football (1977-1990) | Racing Stade de Roubaix (1964-1990) | ||||||||||||||||||||
| Stade Club olympique Roubaix (depuis 1990) | |||||||||||||||||||||
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Les couleurs du RC Roubaix sont lebleu ciel et lenoir[d 6]. Le club joue avec différents motifs au cours de son histoire. Il aborde une large bande en diagonale pour ses premiers matchs, puis le maillot se pare rapidement de rayures verticales, tenue que le club garde jusque dans lesannées 1920. Les Roubaisiens disputent leurs deux finales deCoupe de France en1932 et1933 dans une tenue ayant deux larges bandes horizontales, avant d'adopter de fines rayures horizontales sur leurs maillots à la fin des années 1930[49].
Le seul logo connu du club date de la fin desannées 1930. Il s'inspire des armoiries deRoubaix, sur lesquelles est apposée une bande bleu contenant la mention RCR[57],[58].
Le RC Roubaix se fixe rapidement sur le terrain duvélodrome roubaisien, ouvert en juin1895 peu après la création du club. Bien qu'il porte ce nom, le vélodrome est situé sur la commune deCroix. Il reçoit l'arrivée de la course cyclisteParis-Roubaix entre1896 et1914. Le bois de la piste est démonté et utilisé pendant laPremière Guerre mondiale, entrainant l’abandon du vélodrome et sa démolition en1924[3]. Entretemps, le RC Roubaix joue auparc Barbieux et sur un terrain situé rue de Beaumont[a 7]. Il finit par faire construire son propre stade en1919, le Parc Jean-Dubrulle, dans le quartier du Chemin-Neuf dans le sud de la ville[a 7],[59]. Le stade prend ce nom en hommage à Jean Dubrulle, joueur puis président du club en 1914,mort pour la France le de blessures de guerres consécutivement à un accident d'avion[a 3],[60],[61]. Unmonument aux morts est de plus érigé à côté du stade, pour commémorer les membres du club morts pendant le conflit[62]. Le club ne va alors plus quitter ce stade. En1920 et en1921, le Parc Jean-Dubrulle reçoit lui aussi l'arrivée de Paris-Roubaix[63].
En1945, lors de la création duCO Roubaix-Tourcoing, le club utilise alternativement le stade des trois clubs fusionnés, dont le Parc Jean-Dubrulle du RC Roubaix[o 7], avant de se fixer austade Amédée-Prouvost de l'Excelsior AC Roubaix[d 5]. Lorsqu'il retrouve son indépendance en1963, le RC Roubaix réutilise son stade, puis le Racing Stade de Roubaix, né de la fusion entre le RC Roubaix et leStade roubaisien, l'utilise à partir de1964. Le stade existe toujours, portant désormais le nom de stade Dubrulle-Verriest en hommage àGeorges Verriest, figure importante du football roubaisien. Il accueille les matchs du SCO Roubaix 59, descendant du RC Roubaix et de l'Excelsior AC Roubaix[64].
LaconurbationLille-Roubaix-Tourcoing est une place forte du football français dès lesannées 1900. En effet, le RC Roubaix, l'Olympique lillois et l'US Tourcoing remportent tous les trois lechampionnat de France USFSA entre1902 et1914, faisant naître une rivalité entre ces trois clubs sur fond de suprématie industrielle qui se joue entre les trois villes[65]. La rivalité se développe fortement à partir de1911 à la suite du« travail de publicité et de propagande » d'Henri Jooris, président du club lillois, pour attirer le public dans le stade de son club[65].
Entre1919 et1932, cesderbies se poursuivent en Division d'Honneur du Nord, où le titre de champion du Nord se joue à chaque fois entre le RC Roubaix, l'Olympique lillois, l'US Tourcoing mais aussi les Picards de l'Amiens AC. La popularité de ces derbies est renforcée par les différentes victoires de la sélection du Nord, surnommés lesLions des Flandres, qui regroupe les meilleurs joueurs lillois, roubaisiens, tourquennois et amiénois et qui affronte régulièrement les autres sélections régionales[65],[o 8].
En1928, un nouveau club roubaisien arrive en Division d'Honneur. L'Excelsior de Tourcoing, alors en Division d'Honneur, se retrouve sans stade et migre sur les terrains du Football Club de Roubaix, alors en Promotion d'Honneur, avec qui il fusionne. Ainsi né l'Excelsior AC Roubaix et le derby roubaisien entre les noir et bleu ciel du Racing Club et les vert et blanc de l'Excelsior. La rivalité atteint son paroxysme lors de laCoupe de France 1932-1933 où les deux clubs se retrouvent en finale, la rencontre se terminant par une victoire de l'Excelsior.
Une fois passé professionnel en1933, le RC Roubaix affronte ses rivaux en championnat de France professionnel. Il est ainsi opposé enDivision 2 à l'US Tourcoing pendant deux saisons entre 1933 et 1935, puis à l'Olympique lillois et à l'Excelsior AC Roubaix enDivision 1 pendant trois saisons entre 1936 et 1939. Le RC Roubaix a un bilan de deux victoires, un nul et trois défaites contre l'Excelsior et de deux victoires, deux nuls et deux défaites contre l'Olympique lillois en Division 1[o 9].
| Compétition | Date | Équipe 1 | Score | Équipe 2 |
|---|---|---|---|---|
| Coupe de France 1932-1933 - Finale | Excelsior | 3 - 1 | Roubaix | |
| Coupe de France 1934-1935 -16e de finale | Excelsior | 2 - 1 | Roubaix | |
| Division 1 1936-1937 -15e journée | Excelsior | 3 - 2 | Roubaix | |
| Division 1 1936-1937 -30e journée | Roubaix | 0 - 2 | Excelsior | |
| Division 1 1937-1938 -11e journée | Excelsior | 0 - 1 | Roubaix | |
| Division 1 1937-1938 -26e journée | Roubaix | 2 - 1 | Excelsior | |
| Division 1 1938-1939 -15e journée | Roubaix | 1 - 1 | Excelsior | |
| Coupe de France 1938-1939 -8e de finale | Roubaix | 4 - 2 | Excelsior | |
| Division 1 1938-1939 -30e journée | Excelsior | 4 - 2 | Roubaix | |
| Coupe de France 1944-1945 -32e de finale | Excelsior | 5 - 3 | Roubaix |

Le RC Roubaix est fondé en tant queclub omnisports. Outre la section de football, la plus importante du club, le club a connu différentes sections au cours de son histoire.
Dès sa fondation, le club possède une section d'athlétisme, qui obtient de bons résultats sur le plan national. Salomon Hohr enlève en1898 lesrecords de France dulancer du disque et dulancer du poids, puis Jean Catteau améliore en1903 lerecord de France du saut en longueur avec un bond à 6,90 m[a 8]. Athlète complet, il remporte de plus des médailles auxchampionnats de France d'athlétisme au lancer du disque et au110 m haies[66]. Alphonse Scrépel remporte lui aussi plusieurs médailles aux lancers du disque et du poids entre1900 et 1903 aux championnats de France, tout comme le footballeur internationalÉmile Sartorius, vice-champion de France dusaut en hauteur en1903 et troisième en1905[66]. Le meilleur performeur de la section athlétisme du RC Roubaix resteGeorges Malfait, champion de France du100 m en1904 et 1905, ainsi que champion de France du400 m en 1905 et multiple vice-champion[66]. Grâce à ces performances, il représente la France auxJeux olympiques intercalés de 1906, auxJeux olympiques de 1908 et auxJeux olympiques de 1912, mais n'obtient pas de médaille[a 9]. Enfin, d'autres athlètes du club deviennent champion de France, comme Alfred Motte ausaut en hauteur sans élan en1907 et1908 et ausaut en longueur sans élan en1909,1911 et1912, ou encore Émilien Duflo aulancer du marteau en1930[66]. La section athlétisme du RC Roubaix n'existe plus désormais.
L'autre section importante du RC Roubaix est celle detennis, fondée le[a 10]. Elle devient rapidement la section phare du club avec celle de football, à tel point qu'en1970, la section tennis du RC Roubaix est celle qui compte le plus de membres au sein du club[a 11]. La section tennis est la seule section du RC Roubaix qui existe toujours, sous le nom Racing Tennis Club de Roubaix[67]. Elle est toujours basée au stade Dubrulle-Verriest et possède huit courts de tennis[68].
Au cours de son histoire, le RC Roubaix a connu de nombreuses sections, à l'existence plus ou moins éphémère, dont des sections d'aviron[a 12], debasket-ball[a 13], d'escrime, depréparation militaire, dewater-polo, dehandball[a 14], dehockey sur gazon[a 15], devolley-ball[a 16], deboxe, desavate ou encore detir à la corde[1].
Le RC Roubaix se forge un palmarès solide avant laPremière Guerre mondiale. Il remporte sept fois le championnat du Nord entre1902 et1908, puis cinq fois lechampionnat de France USFSA sur cette période. Avec la création de laLigue du Nord, le club remporte quatre fois le titre de champion du Nord entre1923 et1930. Enfin, les Roubaisiens atteignent deux fois de suite la finale de laCoupe de France en1932 et en1933, mais s'y inclinent à chaque fois.
| Compétitions nationales et internationales | Compétitions régionales |
|---|---|
|
|
Le tableau suivant présente le bilan saison par saison du RC Roubaix depuis 1897-1898, date de sa première participation à un championnat, jusqu'à la saison 1989-1990, dernière saison du club.
| Saison | Championnat | Niveau | Clas. | Pts | J | Championnat de France | Coupe de France |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1897-1898 | USFSA Nord | 1 | 2 | non qualifié | |||
| 1898-1899 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1899-1900 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1900-1901 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1901-1902 | USFSA Nord | 1 | 1 | Victoire | |||
| 1902-1903 | USFSA Nord | 1 | 1 | Victoire | |||
| 1903-1904 | USFSA Nord | 1 | 1 | Victoire | |||
| 1904-1905 | USFSA Nord | 1 | 1 | Finale | |||
| 1905-1906 | USFSA Nord | 1 | 1 | Victoire | |||
| 1906-1907 | USFSA Nord | 1 | 1 | Finale | |||
| 1907-1908 | USFSA Nord | 1 | 1 | Victoire | |||
| 1908-1909 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1909-1910 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1910-1911 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1911-1912 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1912-1913 | USFSA Nord | 1 | 3 | 30 | 14 | non qualifié | |
| 1913-1914 | USFSA Nord | 1 | nc | non qualifié | |||
| 1914-1918 | Pas de championnat à cause de la Première Guerre mondiale | non participant | |||||
| 1918-1919 | nc | non qualifié | non participant | ||||
| Saison | Championnat | Niveau | Clas. | Pts | J | V | N | D | Bp | Bc | Diff | Coupe de France |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1919-1920 | DH Nord | 1 | 3 | 39 | 16 | 16e de finale | ||||||
| 1920-1921 | DH Nord | 1 | 2 | 43 | 18 | 32e de finale | ||||||
| 1921-1922 | DH Nord | 1 | 2 | 8e de finale | ||||||||
| 1922-1923 | DH Nord | 1 | 1 | 38 | 14 | Quart de finale | ||||||
| 1923-1924 | DH Nord | 1 | 3 | 32 | 14 | 8e de finale | ||||||
| 1924-1925 | DH Nord | 1 | 1 | 44 | 18 | 8e de finale | ||||||
| 1925-1926 | DH Nord | 1 | 1 | 40 | 16 | 32e de finale | ||||||
| 1926-1927 | DH Nord | 1 | 5 | 35 | 17 | 8e de finale | ||||||
| 1927-1928 | DH Nord | 1 | 6 | 61 | 18 | 32e de finale | ||||||
| 1928-1929 | DH Nord | 1 | 2 | 41 | 18 | 16e de finale | ||||||
| 1929-1930 | DH Nord | 1 | 1 | 58 | 21 | 8e de finale | ||||||
| 1930-1931 | DH Nord | 1 | 5 | 28 | 22 | 16e de finale | ||||||
| 1931-1932 | DH Nord | 1 | 6 | 31 | 14 | Finale | ||||||
| 1932-1933 | DH Nord | 2 | Finale | |||||||||
| 1933-1934 | Division 2 (Nord) | 2 | 6 | 23 | 24 | 10 | 3 | 11 | 41 | 47 | -6 | Demi-finale |
| 1934-1935 | Division 2 | 2 | 4 | 33 | 26 | 14 | 5 | 7 | 63 | 45 | +18 | 16e de finale |
| 1935-1936 | Division 2 | 2 | 2 | 52 | 34 | 23 | 6 | 5 | 98 | 40 | +58 | 8e de finale |
| 1936-1937 | Division 1 | 1 | 12 | 27 | 30 | 11 | 5 | 14 | 50 | 61 | -11 | 8e de finale |
| 1937-1938 | Division 1 | 1 | 8 | 28 | 30 | 11 | 6 | 13 | 39 | 60 | -21 | 16e de finale |
| 1938-1939 | Division 1 | 1 | 16 | 17 | 30 | 4 | 9 | 17 | 31 | 67 | -36 | Quart de finale |
| 1939-1940 | Championnats de guerre en raison de la Seconde Guerre mondiale | non qualifié | ||||||||||
| 1940-1941 | non qualifié | |||||||||||
| 1941-1942 | 8e de finale (ZI) | |||||||||||
| 1942-1943 | Q. de finale (ZI) | |||||||||||
| 1943-1944 | non qualifié | |||||||||||
| 1944-1945 | 32e de finale | |||||||||||
| 1945-1963 | Fusion au sein du Club olympique Roubaix-Tourcoing | |||||||||||
| 1963-1990 | non connu[note 15] | |||||||||||
| Niveau I | Division 1 (1932-2002) |
| Niveau II | Division 2 (1933-2002) |
| Niveau Ligue | Ligue régionale (depuis 1919) |
Après l'instauration duchampionnat de France professionnel en1932, le RC Roubaix dispute trois saisons en Division 1 et trois saisons en Division 2[70]. Au sein de la fusionCO Roubaix-Tourcoing, le club dispute de plus dix saisons de Division 1 et huit saisons de Division 2.
Les plus larges victoires du RC Roubaix en Division 1 sont des victoires par trois buts d'écart (quatre buts à un face auFC Mulhouse et trois buts à zéro face auFC rouennais lors de lasaison 1936-1937, et quatre buts à un face à l'AS Cannes et trois buts à zéro face à l'Olympique lillois lors de lasaison 1937-1938). D'autre part, la plus large défaite du club est une défaite sept buts à zéro sur le terrain duRed Star Olympique lors de la saison 1937-1938[o 9].
| Championnat | Saisons | Titres | J | V | N | D | Bp | Bc | Diff |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Championnat de France | 3 | 0 | 90 | 26 | 20 | 44 | 120 | 188 | -68 |
| Championnat de France D2 | 3 | 0 | 84 | 47 | 14 | 23 | 202 | 132 | +70 |
Le RC Roubaix n'a jamais remporté la Coupe de France, perdant deux fois de suite en finale en1932 et1933, d'abord contre l'AS Cannes puis contre l'Excelsior AC Roubaix. Il atteint de plus les demi-finales en1934, battu par l'Olympique de Marseille. Les Roubaisiens sont réguliers dans la compétition, participant au moins aux trente-deuxièmes de finale entre1920 et1939.
| Coupe | V | F | 1/2 | 1/4 | 1/8 | 1/16 | 1/32 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Coupe de France | 0 | 2 | 1 | 2 | 7 | 6 | 5 |
Le premier président de la structure omnisports du RC Roubaix, nommé à la fondation du club en avril1895, est Henri Lesur. Dans le même temps, la section football est confiée à Albert Waeles[1]. Par la suite, Jean Dubrulle, dont le nom sera donné au stade du club, Henri Lemaire et Lucien Monnet se succèdent à la présidence du club omnisports[a 17],[note 17]. Lorsque la section football du RC Roubaix fusionne en1945, Robert Motte est président du club omnisports etGeorges Verriest vice-président. Ce dernier devient aussi vice-président duCO Roubaix-Tourcoing[44]. Lorsque le RC Roubaix reprend son indépendance en1963 puis fusionne dans la foulée avec leStade roubaisien, Georges Verriest prend en charge la section football, au moins jusqu'en1975[a 6].

L'Anglais Thomas Griffiths entraine l'équipe au début desannées 1920[a 4] et ce jusqu'en1931[a 18],[note 18]. Il est remplacé à cette date par César Truffaut, qui reste entraineur pendant deux saisons[a 18]. Il entraine donc l'équipe lors des deux finales deCoupe de France auxquelles le club participe en1932 et1933. Pour ses débuts en championnat professionnel en Division 2 lors de lasaison 1933-1934, le RC Roubaix engage leHongroisFranz Platko. Il arrive en tant qu'entraineur-joueur, poste qu'il occupait la saison précédente en Division 1 auFC Mulhouse, avec qui il finit dernier du groupe A[o 10],[73]. Il ne reste qu'une saison, puis part entrainer auFC Barcelone[74]. Thomas Griffiths reprend ensuite l'équipe pendant lasaison 1935-1936, lors de la montée du club en Division 1[73]. Entre1936 et1939, Franz Platko revient entrainer le RC Roubaix. Il arrive à la moitié de lasaison 1936-1937 en provenance duKS Cracovia puis repart à la moitié de lasaison 1938-1939 entrainer un club argentin du nom d'Arsenal[74].
| Entraineur | Période |
|---|---|
| vers 1922-1931 | |
| 1931-1933 | |
| 1933-1934 | |
| 1935-1936 | |
| 1936-1939 |

Les premiers joueurs du RC Roubaix sont majoritairement des jeunes venant deRoubaix, deTourcoing et deLille. Dans les premiers temps, l'équipe est peu modifiée. Ils ne sont ainsi que vingt-six joueurs différents à prendre part aux finales duchampionnat de France USFSA que le club dispute à chaque fois entre1902 et1908. George Scott, un Britannique résidant à Roubaix pour raisons professionnelles, est le seul joueur à participer à toutes les finales, au poste d'arrière droit[a 2].André Renaux tient sept fois les buts en finale de1903 à1908, tandis que son frèreCharles Renaux dispute quatre finales, dont trois au poste de demi centre. Les frères Dubly, dont la fratrie est composée de neuf frères, tous sportifs, font aussi pleinement partie de l'ossature de l'équipe[a 19].Albert Dubly et André Dubly jouent sept finales à eux deux[note 20], contre quatre rencontres et trois buts pour Léon Dubly, au poste de demi, trois pour Maurice Dubly et deux pourJean Dubly au poste d'arrière gauche en1907 et en 1908.Émile Sartorius dispute aussi sept finales pour trois buts marqués, principalement en tant qu'ailier droit, mais aussi en tant qu'avant-centre en remplacement de l'habitué du poste,André François, qui joue quatre finales à ce poste pour autant de buts marqués. Finalement, l'ossature de l'équipe est complétée par l'ailier gauche Hargrave, six finales pour trois buts, par l'interAlbert Jenicot et le demi Dubrulle, cinq finales chacun, et le demi gauche Smeets avec quatre finales. Parmi les autres joueurs finalistes figurent notamment l'internationalMaurice Vandendriessche. Toutes ces bonnes performances valent à sept joueurs du club d'être sélectionnés enéquipe de France sur cette période : J. Dubly, François, Jenicot, les deux frères Renaux, Sartorius et Vandendriessche[d 6]. En1908, ils sont ainsi à chaque fois quatre joueurs du club à faire partie de l'équipe qui affronte respectivement laSuisse, l'Angleterre et leDanemark les, et.
Après cette période de domination du RC Roubaix sur le football français,Émile Dusart est aussi sélectionné en équipe de France en1914. Mais c'est surtoutRaymond Dubly, le plus jeune des frères Dubly, qui va assurer la transition vers la période de domination du club enLigue du Nord entre1919 et1932, date de la professionnalisation du football français[a 7]. Il débute dans le club de ses grands frères en 1911 à l'âge de 17 ans et y reste jusqu'en 1931, participant aux quatre titres de champion du Nord que le club enlève en 1923, 1925, 1926 et 1930. Il est de plus sélectionné en équipe de France et nommé capitaine, portant le record de sélection à trente-et-une, record qui sera finalement battu parJules Dewaquez le[o 11],[75],[76]. Sur cette période, quatre autres joueurs participent aux succès du RC Roubaix tout en jouant en équipe de France :Gérard Isbecque,Edmond Leveugle,Raymond Wattine etMarcel Vanco, ce dernier rejoignant le club en 1923 en provenance duCA Paris[a 20],[a 21],[d 6].
Par la suite, le RC Roubaix parvient deux fois de suite en finale de laCoupe de France en1932 et en1933 grâce à des joueurs comme le gardien François Encontre, arrivé en 1924 en provenance duFC Cette[a 21], le demi droit Lechanteux, William Hewitt ou encore les internationauxJules Cottenier, Edmond Leveugle etGeorges Verriest. Verriest est sans doute le joueur le plus emblématique du RC Roubaix. Né àRoubaix, il fait toute sa carrière au club, débutant en minime puis en équipe première en 1928 à l'âge de 19 ans[a 22],[77]. Il reste amateur malgré la professionnalisation du club en1933[o 12]. Il devient ensuite dirigeant du club à la fin desannées 1940 puis vice-président duCO Roubaix-Tourcoing. Sur les six saisons professionnelles du club entre les saisons 1933-1934 et 1938-1939, l'effectif se constitue autour de joueurs comme Verriest, André Van Vooren, Robert Van Vooren, Jean Florin, qui participe à ces six saisons[78] ou encore l'anglais William Barrett, arrivé en 1933 en provenance de l'Olympique lillois avec qui il vient d'être l'un des grands artisans du titre dechampion de France[o 13]. L'effectif en Division 1 se construit avec des joueurs comme Maxime Dessertot, Willy Collat,Camille Cottin, Charles Hummel, Jean Cholle, Bela Nagy,Marcel Tomazover, Joseph Allen,Robert Allison,Georges Janin, André Renard, l'international françaisEdmond Delfour,Stanislas Laczny, qui deviendra champion de France avec leCO Roubaix-Tourcoing, ou encoreAli Benouna[79],[80],[81].
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