Ne pas confondre avec le club omnisportsRacing Club de France.
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| Nom complet | Racing Club de France Football[1] |
|---|---|
| Surnoms | Le Racing, les Pingouins |
| Noms précédents | Racing Club de France (1896-1932, 1966-1981, 2005-2007) Racing Club de Paris (1932-1966, 1981-1987, 1999-2005) Matra Racing(1987-1989) Racing Paris 1(1989-1991) Racing 92(1991-1995) RC France 92(1995-1999) RC France football 92(2007-2009) RC France football-Levallois 92(2009-2012) RC France football Colombes 92(2012-2018) |
| Fondation | 1896 |
| Statut professionnel | 1932-1967 et 1982-1990 |
| Couleurs | Bleu ciel etblanc |
| Stade | Stade Léo-Lagrange (3 500 places) |
| Siège | Stade Yves-du-Manoir 12 rue François Faber 92700Colombes |
| Championnat actuel | National 3 |
| Propriétaire | |
| Président | |
| Entraîneur | |
| Site web | racingfoot.fr |
| National[note 1] | Championnat de France (1) Coupe de France (5) Championnat de France de l'USFSA (1) |
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Actualités
LeRacing Club de France, abrégé enRC France ouRacing CF et couramment appelé leRacing, est un club fondé àParis en1896, en tant que sectionfootball duRacing Club de France, unclub omnisportsparisien créé le20 avril1882 et situé àColombes (Hauts-de-Seine) dans la banlieue au nord-ouest deParis.
Le Racing connaît de nombreuses identités au cours de son histoire et deux périodes de professionnalisme. La première, la plus longue, de 1932 à 1966, sous le nom deRacing Club de Paris, le voit compter parmi les principaux clubs du championnat de France et celui qui représente le plus souvent la capitale grâce à des joueurs de renom et un jeu spectaculaire. Cette période lui permet de réaliser le doublécoupe-championnat en1936, et d'enlever laCoupe de France à quatre autres reprises. Principal clubparisien depuis le déclin duRed Star après guerre, le club fusionne en 1966 avec Sedan pour devenir le Racing Club de Paris Sedan jusqu'en 1970.
Le club renaît dans les années 1980 sous le nom de « Racing Paris 1 » puis de « Matra Racing », sous l'impulsion de l'homme d'affairesJean-Luc Lagardère, afin de redorer le blason ciel et blanc et de devenir le second grand club de football de la capitale avec le jeuneParis Saint-Germain. Malgré l'importance des sommes investies, l'équipe ne rencontre de succès ni sportif ni populaire. Finalement lâchés par leur investisseur, les Parisiens atteignent en guise d'adieu la finale deCoupe de France 1990. Plombé par des déboires financiers chroniques, le club replonge dans l'amateurisme dont il n'est pas sorti aujourd'hui.
En dehors de ces deux périodes, le club se trouve sous la tutelle plus ou moins marquée duRacing Club de France, club omnisports. En 2007, la section football, soutenue depuis 1991 par leConseil général des Hauts-de-Seine, doit prendre son indépendance. Après un partenariat de trois ans avec la ville deLevallois-Perret, le club revient en 2012 àColombes, la ville où il est basé historiquement. LesRacingmen sont en effet résidents depuis de longues années dustade Yves-du-Manoir.
Le Racing évolue aujourd'hui enNational 3 (5e division).

Quelques informations[note 2] :
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Le, des élèves duLycée Condorcet àParis fondent le « Racing Club » afin d'améliorer les conditions dans lesquelles ils pratiquent le sport, et notamment lacourse à pied[2]. Renommé en 1885, le « Racing Club de France » bénéficie l'année suivante de la concession sur un terrain dubois de Boulogne, laCroix-Catelan[2], et s'impose dès lors rapidement comme le grand club omnisports des quartiers bourgeois de l'Ouest parisien. Ses premières sections d'importance sont l'athlétisme et letennis[o 1]. À la fin des années 1880, le club ciel et blanc s'engage, sous l'impulsion de son secrétaire généralGeorges de Saint-Clair et aux côtés duStade français, dans la création de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA), une fédération qui fera de la défense de l'amateurisme une de ses priorités[3]. Alors que les premières équipes de « football association » naissent en France, le Racing préfère ouvrir unesection de « football rugby », un sport resté amateur en Angleterre. Cette dernière remporte lebouclier de Brennus en1892,1900,1902,1959,1990,2016.
Choqués par les dérives du « football association » en Grande-Bretagne, professionnalisme au premier chef, les dirigeants parisiens attendent1896 pour créer officiellement une section football, bien que les premières traces de la pratique de ce sport par desRacingmen remontent à 1891[o 2]. Le club participe en 1897 à sa première compétition de football avec laquatrième édition duchampionnat de France USFSA, dont il termine quatrième sur neuf. L'année suivante, le Racing est battu en demi-finale de laCoupe Manier, réservée aux clubs français n'alignant pas plus de trois joueurs étrangers, par leClub français[4]. Le championnat de France USFSA, initialement réservé aux clubs parisiens, s'ouvre à partir de1899 aux clubs de province, dans le cadre d'un championnat en deux phases. LesRacingmen connaissent leur premier succès en1902 avec lechampionnat USFSA de Paris, remporté sur l'United SC en match d'appui[a 1]. Vainqueur facile duHavre en demi-finale du tournoi national (5-1), le club parisien doit cependant s'incliner face auRC Roubaix enfinale du Championnat US FSA de France 1902 (3-4ap) : le but victorieux des nordistes est inscrit à la175e minute, enmort subite[o 2]. LesRacingmen conservent leur titre parisien en1903, mais après avoir écarté les Caennais de l'UA Lycée Malherbe, ils sont de nouveau battus par les Roubaisiens. Après un match nul auParc des Princes (2-2ap), la finale est rejouée àLille, où les Nordistes remportent leur deuxième titre[o 2].

En1907 enfin, le Racing est champion de France : invaincus en championnat de Paris, vainqueurs de l'US Saint-Servan en quart (5-0) et de l'Olympique de Marseille en demi (3-1), les coéquipiers du capitaine et international françaisPierre Allemane viennent à bout du RC Roubaix en finale au Parc des Princes. Menés 2-0, ils renversent la tendance grâce à un triplé de l'attaquant anglais Astley[5],[a 2]. De 1905 à 1907, les footballeurs du Racing remportent à trois reprises lacoupe Sheriff Dewar, créée en 1899 par les clubs exclus de lacoupe Manier du fait du quota de trois joueurs étrangers. De nouveau champions de Paris en1908 et1911, ils parviennent comme à chaque participation en finale de phase nationale[a 1] mais échouent à remporter de nouveau le titre, respectivement face au RC Roubaix (àTourcoing, 2-1) et face auStade helvétique de Marseille (àMarseille, 3-2)[o 2].
Les participations auChallenge international du Nord, où les Parisiens affrontent des clubs étrangers, sont en revanche peu concluantes (défaite au premier tour en1901, forfait en1908) ; et l'équipe ne participe pas auTrophée de France opposant depuis 1907 les champions des différentes fédérations, l'USFSA refusant longtemps d'y prendre part[a 2]. En 1914, laPremière Guerre mondiale éclate, interrompant les compétitions sportives. Si l'on sait les pertes subies parmi les joueurs de la section rugby[6], il n'en est pas de même pour le football. Mais il est probable que l'équipe du Racing a été fortement affectée, comme toutes les autres, à l'exemple de la mort d'André Puget[7], un des seuls internationaux du Racing d'avant guerre.

Pendant l'entre-deux-guerres, le Racing semble d'abord se maintenir à un niveau national. Le RCF figure aussi parmi les quarante-huit participants de la première édition de lacoupe de France en1917, preuve qu'il est resté actif malgré les combats[o 1]. L'équipe bat le Margarita Club du Vésinet (7-0), Le Havre (5-0) et leCA Paris (4-1), mais est battue par l'AS Française en quart de finale (2-4)[8]. Il est par ailleurs pour la sixième fois champion de Paris USFSA en1919, échouant en quart de finale de la phase national face auHavre (0-1).
Dès lors, le Racing semble rentrer dans le rang d'un football français encore amateur et très régionalisé. Alors que l'amateurisme marron se répand en France, la défense du véritable amateurisme est alors personnifiée parFrantz Reichel, un ancien sportif accompli du Racing, devenu un dirigeant et journaliste influent[o 2]. Le club évolue enLigue de Paris (en « division d'honneur », soit la première division), mais les ténors du football parisien sont alors l'Olympique de Paris, leCASG Paris, leClub français et leRed Star. En tête de son groupe en1920, le RCF est battu par les Audoniens en finale. Ceux-ci battent encore lesRacingmen en demi-finale decoupe de France 1921 (4-3). Le Racing est relégué en deuxième division parisienne en1925 et n'atteint plus les derniers tours de coupe de France[o 2].

Le renouveau est bientôt amorcé : le club accède de nouveau à la division d'honneur en1928, et l'année suivante est nommé un nouveau président pour la section football.Jean-Bernard Lévy, un homme d'affaires de29 ans, redonne de l'ambition au club. Favorable à l’avènement du professionnalisme en France, en dépit des réserves des dirigeants du club omnisports[a 3], le président Lévy investit fortement dans le recrutement (avec les internationaux françaisManuel Anatol,Émile Veinante,Edmond Delfour puisRaoul Diagne, l'international hongroisFerenc Lhottka, etc.) et les résultats s'améliorent sensiblement[o 2].

Le Racing dispute sa première finale decoupe de France, la compétition la plus importance du pays, en1930. Face auFC Sète le Racing perd son gardien Tassin sur blessure à treize minutes de la fin, et termine la rencontre à dix avec un joueur de champ,Ozenne, dans les buts. Pourtant l'équipe parisienne ouvre le score trois minutes plus tard par Lhottka, mais Sète égalise peu après et remporte le match en prolongation (1-3)[o 1]. La même année est également disputé un premier match amical entre le Racing et les Anglais d'Arsenal (2-7), amorce d'une longue tradition de rencontres amicales annuelles entre les deux clubs[a 4]. Par ailleurs, le club multiplie les matchs amicaux de prestige, à domicile et à l'extérieur, face aux meilleurs clubs européens[o 2]. Champion de Paris en 1931 et 1932[o 2], le Racing est demi-finaliste de coupe en1932 (défaite face àCannes, 0-1, à Sète)[o 1].

Le professionnalisme est finalement officialisé en France en1932, dans le cadre du lancement dupremier championnat de France de football. La section football du Racing, à la lumière de ses récents résultats, mériterait d'y figurer, mais leRacing Club de France reste un club où l'amateurisme est fondamental. Le président Lévy obtient finalement des dirigeants omnisports l'autorisation de sauter le pas, mais la section football doit s'émanciper du RCF (tout en restant sous sa tutelle) en devenant une association autonome sous un nouveau nom. Le « Racing Club de Paris » est né[a 1]. La première journée de première phase de lapremière saison du championnat est disputée le. Engagé dans le groupe A, le Racing affronteHyères austade Jean-Bouin de Paris[9]. Le défenseurRaoul Diagne inscrit les deux premiers buts du Racing dans l'ère professionnelle, au cours d'un match qualifié de « médiocre » (2-1). Dès le mois d'octobre, les footballeurs évoluent de plus en plus régulièrement auParc des Princes, plus central que lestade de Colombes et dont la capacité a été portée à 40 000 places quelques mois plus tôt. Le RC Paris termine finalement troisième du groupe A, à sept points de l'Olympique lillois qui remporte la finale contre l'AS Cannes. La formule en deux groupes de vingt clubs évolue vers un groupe unique dès lasaison 1933-1934. Malgré la qualité de son effectif sur le papier, le Racing, trop souvent battu, termine onzième (sur quatorze) en 1934. Il retrouve le podium l'année suivante, mais à onze points deSochaux, et déçoit en coupe[o 2]. À l'occasion des matches Racing-Arsenal, les Pingouins se déplacent en avion àLondres fin novembre 1932 pour y affronter les Gunners àHighbury. C'est le premier déplacement aérien pour un club français[10].
Sous la direction du visionnaireGeorge Kimpton, un entraîneur britannique rigoureux et expert de latactique « WM » en vogue à l'époque, les Parisiens entament de meilleure manière lasaison 1935-1936, malgré la longue absence de leur fameux gardien de butRudi Hiden. Pour la réception de l'Olympique lillois, leleader, en janvier, 27 193 spectateurs se pressent au Parc des Princes, établissant un nouveau record d'affluence en première division. Battus par les Nordistes (2-3), les Parisiens sont distancés de cinq points ; ils alignent pourtant dès lors les victoires en championnat et en coupe de France, au cours de laquelle sont éliminés facilement les amateurs deLorient (DH, 5-1) et deLyon (D2, 3-0), puis les professionnels deCaen (5-1)[o 1]. En quart, le Racing retrouve l'Olympique lillois dans un nouveau match au sommet. Après un match nul à Paris (2-2), lesRacingmen prennent le dessus à Roubaix (3-0), puis éliminent Sochaux en demi-finale (3-0). Le Racing doit affronter en finaleCharleville, un club professionnel de deuxième division qui comptent dans ses rangs le prometteur gardien de butJulien Darui et le défenseurHelenio Herrera. La rencontre est étriquée face à une équipe très défensive, mais le Racing l'emporte tout de même (1-0), grâce à un but de son avant-centreRoger Couard[o 3].
Pointant à ce moment-là à la troisième place en championnat derrière Lille etStrasbourg, le Racing compte deux matches en retard à jouer, reportés en raison du parcours en coupe[a 1], dont un à Sochaux, champion en titre[o 2]. Les hommes de Kimpton les remportent, s'adjugeant le championnat avec trois points d'avance sur Lille. Même si l'exploit n'est pas une première en France, la performance ayant été effectuée pour la première fois par leFC Sète deux ans plus tôt, le doublé est historique pour le club.Les larmes de Kimpton après la finale de Coupe de France, compétition de football la plus prestigieuse à l'époque, et la joie de joueurs comme les AutrichiensRudi Hiden etGusti Jordan, l'ailierinternational françaisÉmile Veinante, ouRaoul Diagne, premier joueur noir à remporter la coupe, consacrent un des plus beaux sommets du Racing[o 1].

Le Racing ne parvient cependant pas à conserver son titre de champion en1936-1937 : handicapés par une première moitié de saison très moyenne, les Parisiens reviennent malgré tout sur la tête, mais une défaite lors de l'avant-dernière journée sur le terrain duRed Star les condamne au troisième rang, à un petit point de l'Olympique de Marseille, champion, et duFC Sochaux-Montbéliard, deuxième[11]. Lasaison 1937-1938 est plus difficile puisque ceux que l'on surnomme les « Pingouins » ne terminent qu'au treizième rang sur seize.
En1938-1939, le Racing se reprend et après avoir passé l'hiver en position deleader, termine de nouveau troisième, à quatre points du champion, le FC Sète[a 1], qui avait pourtant été balayé à Paris en février. Cette saison est aussi celle d'un nouveau succès encoupe de France : après un parcours aux allures de promenade (3-0 contreQuevilly, 4-0 contreMulhouse, 3-1 contreRoubaix), le Racing domine leSC Fives en demi-finale (1-0) et accueille l'Olympique lillois à Colombes[o 4]. La presse s'attend à un triomphe parisien, comme le journalL'Auto :« Battre le Racing à la régulière ? Impossible, et Roubaix l'a bien vu »[o 1]. Avant le match se déroule une scène insolite : Raoul Diagne, August Jordan etOscar Heisserer promènent sur la pelouse unpingouin emprunté auzoo de Vincennes, pour porter bonheur au club qui en a fait son symbole[o 1]. La victoire est en tout cas au rendez-vous, grâce à des buts de l'Argentin Perez, du capitaineVeinante et deMathé (3-1)[12].
LaSeconde Guerre mondiale est déclarée à l'automne suivant. L'entraîneur Kimpton, recruté par leFC Rouen, est remplacé parEly Rous. Le championnat, éclaté par zones géographiques, se tient mais toutes les rencontres n'ont pas lieu, expliquant l'avant-dernière place du club dans le groupe Nord en1939-1940[note 3]. Dans le même temps lacoupe de France est maintenue, et le Racing bénéficie de permissions pour ses joueurs mobilisés. Ayant éliminé sur son passage leSO Cholet (8-0), le FC Sochaux (3-1) et le FC Rouen de Kimpton en demi (8-4), le tenant du titre est opposé, le5 mai auParc des Princes, à l'Olympique de Marseille, déjà cinq fois vainqueur de la compétition. Le Racing peut compter sur la présence de ses cinq naturalisés (les « Autrichiens » Hiden, Jordan etHiltl, et les « Hongrois » Mathé etWeiskopf). En l'absence de Veinante, le capitaine, retenu sous l'uniforme, le brassard revient à René Roulier, 20 ans, attaquant sorti de l'école de formation. Ce dernier inscrit le but égalisateur et Mathé le but décisif[13]. Les deux buts sont contestés par l'OM pourhors-jeu en vain ; le Racing remporte sa troisième coupe de France (2-1)[o 1].
Quelques jours plus tard, le13 mai, l'offensive deSedan entraîne l'« étrange défaite » française, et l'armée allemande occupe Paris le13 juin. Le football passe au second plan. Le président du RacingJean-Bernard Lévy, mort au combat quelques jours après la victoire en coupe de France, contribue jusqu'au bout à la pérennité de « son » club en lui léguant par testament une somme importante[o 2]. Malgré les risques que cela suppose face à l'occupant antisémite, le Racing donne à la médaille d'or du club le nom de Jean-Bernard Levy[o 5]. Son successeur est André Dehaye, ancien joueur des années 1920, devenu l'adjoint de Levy[a 3].
Certains joueurs (Raoul Diagne etMaurice Dupuis notamment) se replient àToulouse, qui caracolera en tête du championnat dezone libre (deux fois deuxièmes et une fois premiers). Enzone occupée, le Racing, qu'entraîne désormais l'ancien capitaine Veinante, végète dans le championnat de zone occupée : septième et dernier en1941, quatrième sur neuf en1942, septième sur seize en1943[14]. En1943-1944, lerégime de Vichy interdit le professionnalisme et organise un championnat entre sélections régionales. L'équipe professionnelle du RCP est mis en sommeil et certains de ses joueurs sont intégrés à l'équipe fédérale Paris-Capitale, avec d'autres éléments venus duRed Star[15] ou encore duCA Paris. Lalibération de la France permet un certain retour à la normale.
Lechampionnat 1944-1945 reste perturbé par les conflits. Dans le groupe Nord, le Racing est dernier du classement au mois de janvier, mais le nouvel entraîneurPaul Baron, qui sort de plusieurs années sur le banc de l'AS Saint-Eugène àAlger et de la sélection de l'armée de l'air, dispose de relations qui lui permettent de renforcer sensiblement l'effectif.Marcel Salva,Jean-Claude Samuel et René Vidal,André Philippot etPierre Ponsetti sont recrutés enAlgérie : les « Pieds-Noirs » du Racing, auxquels s'ajouteLucien Jasseron, venu duHavre, permettent au Racing de finir à la sixième place. Surtout, cette équipe profondément renouvelée s'exprime pleinement encoupe de France : 4-1 contre lesGirondins de Bordeaux, 1-0 contre l'Arago Orléans, 2-1 contre l'OGC Nice, et le Racing se retrouve en finale, accueillant leLille Olympique Sporting Club, tout juste né cette saison-là de la fusion des principaux clubs lillois[o 4]. Le6 mai, soit deux jours avant la capitulation allemande du8 mai 1945, devant plus de 40 000 spectateurs àColombes[o 2] les « Pingouins » remportent la quatrième coupe de l'histoire du club après un match à sens unique (3-0)[o 4], grâce à des buts de ses deux « pieds noirs » Philippot et Ponsetti, et un dernier d'Oscar Heisserer. Le RCP se hisse par la même occasion à la troisième place du palmarès de la Coupe de France, seulement devancé parMarseille (six victoires) et par son voisinparisien duRed Star (cinq)[o 1].
Malgré cette performance, le RC Paris ne parvient pas à se battre pour le titre en championnat, d'autant que certains de sesPieds-Noirs préfèrent rentrer en Algérie. Huitième en1945-1946, il tombe à la quinzième place en1946-1947, à deux points duRC Lens relégué. Les nombreux internationaux de l'équipe se montrent incapables de maintenir le niveau de l'équipe sur la durée. Pourtant ils sont capables du meilleur, comme lorsqu'ils remportent leur première victoire amicale contreArsenal en1946 (2-1), un exploit réédité l'année suivante (4-3)[a 4]. En 1946 et 1948, le Racing subit par ailleurs la loi des Lillois revanchards en Coupe de France, au stade des quarts de finale, après des confrontations disputées[o 1],[o 4].
L'équipe est profondément modifiée par l'entraîneur Paul Baron. Organisée autour de joueurs expérimentés et renforcée de nombreux « titis » de région parisienne, elle pratique un jeu très offensif, parfois qualifié de « tourbillon »[o 1],[16]. Les Parisiens remontent à la septième place en1948 et à la sixième en1949. LesRacingmen signent cette année-là leur retour encoupe de France. Eux qui n'ont plus dépassé les quarts de finale depuis 1945 élimine l'Arago d'Orléans en match d'appui, leSM Caen,Quevilly,Nîmes après prolongation, puis leFC Metz en demi-finale, en match d'appui. Le, la finale oppose de nouveau le Racing àLille, son grand rival de ces dernières années, vainqueur de la Coupe les trois années précédentes. Dans un stade de Colombes plein (61 473 spectateurs, record d'affluence[o 1]), lesRacingmen (qui portent au bras un crêpe noir en hommage à leur ancien coéquipierÉmile Bongiorni, disparu quatre jours plus tôt avec tout leGrande Torino dans ledrame aérien de Superga[17]) étrillent l'équipe lilloise avec une attaque plus percutante que jamais. Les jeunesGabet etQuenolle inscrivent trois buts en première mi-temps,Vaast, écarté en cours de saison pour des raisons contractuelles[16], un quatrième ; le match s'achève sur le score de 5-2[18]. Le Racing du capitaineLeduc, brillamment mené parTessier, enlève ainsi sa cinquième coupe de France[17]. Quelques jours plus tard, Lille perd le championnat après un match reporté de la dernière journée, devancé par leStade de Reims qui entame ses meilleures années[17].

Si l'équipe déçoit encore en championnat en1949-1950 (septième, à quinze points desGirondins de Bordeaux, champions pour la première fois), elle s'avance en tenant du titre confiant encoupe de France, en éliminant notammentCaen (2-0),Sète (5-2),Lille, de nouveau, en quart (2-0) etNîmes en demi (3-0). Le Racing est considéré comme favori le14 mai, jour de la finale à Colombes, car leStade de Reims auquel il est opposé, s'il a remporté le championnat l'année précédente, dispute pour la première fois une finale de coupe[o 1], après avoir bénéficié d'un parcours relativement facile[o 6]. Le record d'affluence (61 722 spectateurs) dustade Yves-du-Manoir est de nouveau battu, ainsi que celui de la recette (11 477 000 francs). LesRacingmen semblent bien mériter leur statut de favoris : la première période les voit dominer largement Reims et toucher deux fois les montants parGudmundsson etTessier. Le gardien adverse,Paul Sinibaldi, se dit après coup« ébloui » par cette« démonstration [...] éclatante[o 6]. » La réussite fuit encore les Parisiens en2e mi-temps quand le poteau sauve de nouveau Reims, puis quand Quenolle se voit refuser deux buts, pour hors-jeu et pour une charge surRobert Jonquet discutée. La conclusion du match est cruelle : le jeuneFrancis Méano ouvre le score pour Reims, qui double la mise quelques instants plus tard. Le club champenois remporte une victoire dontAlbert Batteux, le capitaine (et futur entraîneur rémois), confesse qu'elle est particulièrement chanceuse[o 6].Paul Baron et ses joueurs ne remportent pas la sixième coupe convoitée. Aucune ne s'y est depuis ajoutée.
Les saisons suivantes sont plus difficiles. Le Racing frôle la relégation en deuxième division en1951 (treizième, à deux points du premier relégableSète), en1952 (quatorzième, à quatre points du premier relégableMarseille) et n'y échappe finalement pas en terminant en dix-septième position en1953, malgré les neuf internationaux de son effectif (l'interbrésilienYeso Amalfi, le gardien de butRené Vignal, le demiHenri Arnaudeau, les anciensRoger Lamy etRoger Gabet, le MarocainAbderrahman Mahjoub ou encore le jeune buteurThadée Cisowski). Encoupe de France, le RCP n'y dépasse pas les quarts de finale entre1950 et1954. Cette régression est notamment vue comme la conséquence des changements tactiques décidés parPaul Baron, qui est finalement démis de ses fonctions d'entraîneur fin 1952, alors que le Racing est dernier du classement. Auguste Listello puis Jacquemet n'ayant pas su empêcher la relégation, l'ancienne vedette de l'équipeGusti Jordan effectue son retour pour prendre en main l'équipe reléguée[a 5]. Les Parisiens terminent troisièmes dedeuxième division avant de prendre le dessus sur leStade français en barrage de montée, au cours d'un derby joué dans une ambiance tendue : le Racing l'emporte de justesse à l'aller (2-1) puis assure un match nul 2-2 qualificatif àColombes[19].
Grâce à la qualité de son effectif, le Racing peut compter sur un prestige toujours important, comme l'illustrent les nombreux matchs de gala auxquels prend part le club. En 1953-1954, plus de 60 000 spectateurs assistent notamment à la réception du Racing àWhite Hart Lane, le terrain des Londoniens deTottenham[o 2].
Le groupe deJordan, renforcé en défense par des joueurs du calibre des internationaux autrichienErnst Happel et françaisAndré Jacowski etRoger Marche, revient progressivement aux avant-postes du football français, dominé alors par leStade de Reims etNice : huitièmes en1955, sixièmes en1956, les Parisiens sont quatrièmes à la fin de la saison1956-1957. Ils bénéficient notamment de l'apport de leurs deux attaquantsPierre Grillet et, surtout,Thadée Cisowski qui termine meilleur buteur du championnat en1956 avec31 buts et en1957 avec33 buts[20],[21]. En juin, le club organise la première édition dutournoi international de Paris pour son25e anniversaire. La saison suivante est décevante : le RC Paris termine au neuvième rang et Auguste Jordan est remplacé en mars parPierre Pibarot[22], l'ancien « tacticien » de l'équipe de France auprès deGaston Barreau.
Avec ce nouvel entraîneur, le Racing vire en tête duchampionnat 1958-1959, mais une baisse de régime en fin de saison, provoquée notamment par les blessures de Grillet et Cisowski[o 2], conduit l'équipe à la troisième place, à sept points de l'OGC Nice[a 1]. Le classement final est le même en1959-1960, malgré un record historique de 118 buts inscrits dans la saison en première division. Le jeu ultra-offensif du Racing tire parti du réalisme de Cisowski (de nouveau meilleur buteur du championnat en 1959 avec 30 buts, et deuxième en 1960 avec 27 buts), mais aussi de la qualité de ses autres attaquants :Grillet,Pillard,Guillot,Ujlaki,Heutte,Tokpa, recruté pour la somme record de 26 millions de francs[o 2], ou encoreVan Sam. Alimentés par des défenseurs et des demis de grande qualité, les attaquants permettent au Racing de terminer à plusieurs reprises à la première place des buts marqués (1956, 1959, 1960, 1961, 1962). Ce style offensif séduit les spectateurs duParc des Princes qui, avec 20 000 personnes de moyenne à chaque match, est de loin le stade le plus fréquenté du pays[note 4]. Le Racing est un monument de la capitale, soutenu par leRCF et ses nombreuses équipes d'amateurs et de jeunes (jusqu'à soixante-dix, dont quatorze équipes seniors[a 1]).
Les Parisiens ne parviennent cependant pas à remporter le championnat, échouant tout près à deux reprises. En1960-1961, ils sont à la lutte avec l'AS Monaco : devant jusqu'à Noël, les Ciel et Blanc sont ensuite distancés. Ils reviennent sur les Monégasques en fin de saison, les battant nettement à domicile à quatre journées de la fin (3-0). Mais à la dernière journée, un match nul au Havre combiné à une victoire de Monaco offre le titre au club de la principauté[23]. Le scénario de la saison1961-1962 est très différent mais tout aussi frustrant. Le Racing n'occupe jamais la première place mais reste embusqué jusqu'à la dernière journée, avant laquelleNîmes devance Reims et le Racing d'un point. Les Nîmois s'inclinent en déplacement contre leStade français (1-0) et le Racing l'emporte face à Monaco (2-1). Mais Reims s'impose dans le même temps face àStrasbourg, et largement (5-1)[23]. À égalité de points avec les Parisiens, les Rémois décrochent le titre selon la règle dugoal average. Le ratio des buts marqués sur les buts encaissés est de 1,383 pour Reims contre 1,365 au Racing, soit un écart d'un seul but sur l'ensemble de la saison[note 5]. Le Racing, champion à la mi-temps et pendant une partie de la seconde période, termine une nouvelle fois bredouille[a 1].
En1960-1961, le Racing participe à l'éphémèreCoupe anglo-franco-écossaise, perdant contreNewcastle 5-3 en score cumulé[24].
Après avoir à deux reprises effleuré le titre, le Racing est entraîné dans une chute vertigineuse. Les Parisiens, marqués par ce double échec et affaiblis par l'âge grandissant de ses joueurs vedettes (Marche, Ujlaki, Marcel, Mahjoub, etc.), ne terminent qu'au dixième rang en1963 malgré une attaque encore efficace (la meilleure du championnat avec80 buts). Le remplacement dePierre Pibarot à la tête de l'équipe par André Jeampierre, un fidèle du club, est censé redynamiser l'équipe[a 5]. La saison1963-1964 démarre sous de bons auspices, le RC Paris étant invité à participer à lacoupe des villes de foires, l'ancêtre de laCoupe UEFA. Mais les Parisiens ne peuvent rien faire face auRapid Vienne deGerhard Hanappi, vainqueur des deux rencontres. Comme trop souvent, le Racing se montre brillant en attaque mais trop désorganisé en défense[o 7]. Le même travers se confirme en championnat : une nouvelle fois parmi les meilleures attaques, le Racing souffre de la plus mauvaise défense du championnat, ce qui lui coûte finalement sa place en première division. Le trio de relégués est cette saison formé de l'élite nationale de la décennie précédente, le Racing étant accompagné parReims etNice.
Le Racing ne se remet pas de cette mésaventure aussi aisément qu'en 1953. Ses meilleurs joueurs partent vers d'autres cieux (Heutte,Ujlaki,Magny en 1964,Van Sam l'année suivante). En1965, les Parisiens finissent douzièmes sur seize en D2, et en1966, dix-septièmes sur dix-neuf. La situation financière du club s'est gravement et rapidement détériorée[a 1], les affluences étant en chute libre (environ 6 600 de moyenne en 1964-1965 et 4 300 en 1965-1966, contre 16 500 l'année de la relégation[25]).
Pour sauver le statut professionnel du Racing, le président Dehaye trouve au printemps 1966 un accord avec l'UA Sedan-Torcy en vue d'une fusion, prévoyant notamment de jouer les rencontres à domicile alternativement à Paris et Sedan. Plusieurs facteurs empêchent le projet : les règlements n'autorisant pas la possibilité de jouer alternativement dans deux stades, l'opposition de lafédération, et l'impossibilité pour deux clubs de ligues régionales distinctes de fusionner[a 1]. Malgré tout, le président du Racing entre au comité directeur de l'UA Sedan-Torcy, prestement renommée « RC Paris-Sedan »[26]. Même si plusieurs joueurs parisiens suivent leur ancien président, le club sedanais n'a de parisien que le nom et ne doit ses résultats qu'à lui, avec notamment une cinquième place en1967 puis un podium en1970, saison à la fin de laquelle il retrouve un nom plus approprié :Club sportif Sedan Ardennes[27].
En 1966, le club de football abandonne le professionnalisme et repasse sous l'égide duRacing Club de France dès le mois de juillet[a 6]. L'effectif professionnel est dispersé :Biancheri arrête,Grizzetti,Duffez,Lopez,Kraft,Kula,Salaber partent. L'équipe première, qui n'a pas fusionné avec celle de Sedan contrairement au souhait de son ancien président, repart enchampionnat de France amateur, le troisième échelon du football français. L'équipe réserve, qui évoluait encore en CFA deux ans plus tôt, doit abandonner sa place en DH de Paris, le premier niveau régional. Affaibli par le départ massif de ses joueurs, le Racing termine11e du groupe Est, et se trouve relégué en DH[28]. Le Racing est à reconstruire.
Pour sa troisième saison enDivision d'honneur de Paris, en 1970, le Racing, renforcé par le retour deHeutte, termine deuxième derrière la réserve duRed Star et peut ainsi remonter enCFA, devenuDivision 3 à la faveur de l'élargissement des championnats nationaux. Le championnat de D2, élargi à trois poules de dix-huit clubs, devient « open » ; le Racing y postule pour lasaison 1970-1971, mais n'est pas retenu[a 6]. Les Parisiens échouent à monter en D2 en 1971, distancés parCuiseaux-Louhans[a 7], avant de connaître une catastrophique saison qui les voit redescendre en DH en 1972. Ils remportent le titre de champion de Paris la saison suivante, au cours de laquelle ils ne sont éliminés qu'en16e de finale decoupe de France par le futur vainqueur, l'Olympique lyonnais ; puis font de nouveau l'ascenseur en 1974.
Bloqué en DH, le RCF entame des négociations en vue d'une fusion avec leParis FC (en 1974) et avec leParis Saint-Germain (en 1977), sans résultat[a 6]. Deuxième de DH en 1978 derrière la réserve du Red Star, le Racing est promu avec la majorité de ses concurrents dans le championnat deDivision 4 créé cette année-là ; mais le malheur des Audoniens, qui déposent le bilan en fin de saison, fait le bonheur des « Ciel et blanc » qui les remplacent finalement dans le groupe Ouest de la D3[a 6]. Le Racing y demeure dès lors et ambitionne de retrouver le professionnalisme, comme le symbolise en 1981 le retour au nom de ses plus belles heures : « Racing Club Paris ». Malgré le renfort de l'internationalJean-Michel Larqué en fin de carrière en 1980, les Parisiens peinent pourtant à se mêler à la lutte pour la promotion, décrochée respectivement parLe Havre AC, leSM Caen,Fontainebleau puis le Red Star, vite revenu de DH[a 8]. Seule consolation, le sommet de la saison 1981-1982 en32e de finale decoupe de France : le RCP affronte l'AS Saint-Étienne auParc des Princes devant 20 000 spectateurs. Larqué,joueur, ne peut empêcher la victoire sèche de son ancien club (0-3)[a 6].
En 1982, l'homme d'affairesJean-Luc Lagardère décide d'investir dans le football dans le but de monter un second grand club àParis aux côtés duParis SG, membre de l'élite depuis 1974. Il pense d'abord à une fusion du Racing et duParis FC, qui évolue en D2, mais en l'absence d'informations précises sur les finances du PFC, les dirigeants du Racing Club de France refusent[a 6]. Lagardère rachète alors seul le Paris FC, qui accuse une dette de plus de quatre millions de francs[o 2], le rebaptise « Racing Paris 1 » et lui donne les mêmes couleurs bleu ciel et blanc de son voisin, avec l'accord de ses dirigeants. Lagardère obtient surtout de ces derniers qu'en cas de maintien du RP1 enD2, les deux clubs pourront fusionner[a 6]. Ce qui ne manque pas d'arriver : l'équipe première du RP1, en D2, est rattachée au Racing, tandis que la réserve et les équipes de jeunes de l'ex-Paris FC sont renvoyées en quatrième division, sous le nom deParis FC 83[a 6].
Les objectifs sont ambitieux, mais leur réalisation passe par une promotion dans l'élite. Lagardère injecte les fonds nécessaires au recrutement de joueurs confirmés en 1982 et 1983, comme le gardienBas, les défenseursRenaut etZvunka, l'ArgentinNoguès (qui ne reste qu'un an) et surtout l'international algérienRabah Madjer, prometteuse vedette débarquée d'Algérie.Alain de Martigny est l'entraîneur de l'équipe. La montée est acquise en1984, au cours d'une phase debarrage qui oppose d'abord le RCP àLyon (3-1ap à Colombes), puis àNice : les Aiglons remportent le match aller austade du Ray (2-0), et marquent les premiers à Colombes au retour. Le match est alors interrompu par un orage et doit être rejoué : les Niçois marquent une nouvelle fois en début de match, mais le Racing, devant 30 000 spectateurs, marque trois buts en fin de rencontre et égalise sur l'ensemble des deux matchs. La règle du but à l’extérieur aurait été défavorable aux Parisiens, mais elle n'est exceptionnellement pas appliquée cette saison-là. Les deux équipes jouent donc une prolongation au cours de laquelle les locaux frappent de nouveau deux fois : leur victoire (5-1ap) les qualifie pour un troisième tour face àSaint-Étienne. À domicile devant 40 000 supporters, lesRacingmen ne parviennent pas à s'imposer, mais àGeoffroy-Guichard, ils créent la surprise, arrachent leur ticket en D1 et envoient lesVerts en D2 (0-2)[a 9].
Alors qu'il partage désormais leParc des Princes avec lePSG, le Racing nourrit des ambitions importantes. De nouveau renforcée pour lasaison 1984-1985, avec l'attaquantPierre Sither et le défenseur internationalPhilippe Mahut notamment, l'équipe termine en queue de classement, malgré le remplacement d'Alain de Martigny en cours de saison par son joueurVictor Zvunka[a 10]. Malgré la relégation, Lagardère fait un nouvel effort de recrutement avec l'arrivée des internationauxEugène Kabongo etMaxime Bossis[o 8].
L'équipe du Racing, désormais dirigée parRené Hauss[a 11], remporte le titre de champion de deuxième division en1985-1986, confortant ainsi les options de Lagardère. Pour la remontée dans l'élite, les recrutements sont particulièrement clinquants avec les internationauxuruguayenEnzo Francescoli,allemandPierre Littbarski, françaisThierry Tusseau etLuis Fernandez, joueur emblématique du Paris SG débauché à prix d'or[o 8]. Pourtant la mayonnaise prend mal et les résultats sont décevants au regard des investissements consentis, puisque le RCP n'est quetreizième[a 6].
Lagardère, bien décidé à mener son club en coupe d'Europe, attire en 1987 l'entraîneur portugaisArtur Jorge, tout juste auréolé par sa victoire encoupe d'Europe avec leFC Porto. Il complète son groupe avecGérard Buscher, international français, etPascal Olmeta. Par ailleurs, après unlobbying auprès des autorités fédérales, celles-ci autorisentJean-Luc Lagardère, malgré le règlement, à ajouter une marque commerciale au nom du club : le Racing devient « Matra Racing »[o 8]. Les résultats semblent alors enfin suivre lors de la saison1987-1988 : le Racing se hisse sur le podium à la mi-saison. Affecté par des problèmes personnels, Artur Jorge voit son équipe perdre pied en fin de saison (elle ne remporte pas une seule victoire au cours des douze dernières journées) et terminer à une décevante septième place[a 12]. Le public, modérément euphorique dans le creux de l'hiver (26 290 spectateurs contreBordeaux) déserte le Parc des Princes au printemps avec des affluences inférieures à 7 000 spectateurs[a 12]. Malgré ses investissements, Lagardère n'a pas obtenu les résultats escomptés et n'est pas parvenu à recruter un public.
La saison1988-1989 sonne la fin des illusions de Lagardère. L'équipe fait un parcours en bas de tableau et ne se sauve de la relégation qu'à la différence de buts aux dépens deStrasbourg. Las de ces échecs, du manque de soutien du public et des critiques des journalistes envers ceux qu'ils surnomment les « matraciens », un surnom partagé avec les autres salariés du groupe Matra[29], Lagardère annonce dès le mois d'avril qu'il se désengage[a 6]. Privé de son mécène, le club redevient « Racing Paris 1 » et doit vendre ses principaux joueurs pour assurer son équilibre financier. La page Matra se tourne sur un échec, marqué par 300 millions de francs investis en pure perte[30].
Lagardère laisse le Racing dans une situation difficile : l'effectif est amputé de ses éléments-clés, et après qu'une nouvelle fusion eut été évoquée, avec leRC Lens cette fois, c'est avec une équipe composée pour l'essentiel par de jeunes joueurs, parmi lesquels on compteJean-Louis Lima,David Ginola ou encoreStéphane Blondeau, que le nouvel entraîneurHenryk Kasperczak a pour mission de maintenir le club en D1[a 13]. Rebaptisée Racing Paris 1, le premier nom du club de Lagardère, et évoluant sans sponsor maillot à la suite du retrait de Matra, l'équipe termine finalement dix-neuvième, ne précédant au classement que leFC Mulhouse, à un point de la dix-huitième place qualificative pour des barrages occupée parNice.
Malgré ce parcours sans surprise en championnat, le Racing crée la sensation encoupe de France. Absent des derniers tours depuis des années, et quarante et un ans après la dernière victoire en coupe, le club parvient en quart de finale et élimine lesGirondins de Bordeaux (1-1, 5-4tab), deuxièmes du championnat. En demi-finale, le Racing élimine l'Olympique de Marseille deBernard Tapie, champion de France pour la seconde année consécutive et récent demi-finaliste decoupe d'Europe : austade Vélodrome, lesRacingmen déjà relégués reviennent deux fois au score et arrachent la qualification en toute fin de match (2-3). L'équipe semble décidée à oublier son triste sort et crée un courant de sympathie, qui ne l'empêche pas de perdre face àMontpellier :Laurent Blanc ouvre le score en prolongation (101e) etKader Ferhaoui double la mise (108e), avant queDavid Ginola ne réduise le score (109e) sans parvenir à inverser la tendance[o 1].
La relégation en D2 est finalement aggravée en raison de la situation financière du club : lamairie de Paris refusant de subventionner le Racing, et aucun partenaire ne se manifestant, le président Jean-Louis Piette fait face à un risque important de faillite. Incapable de financer une saison en D2, il demande la rétrogradation du Racing en troisième division, mais obtient une dérogation pour en conserver le statut professionnel[a 6].
Replié sur sonterrain historique deColombes, le RCP repart en D3. Financièrement en difficulté, il trouve en 1991 un accord de subvention avec leConseil général des Hauts-de-Seine, et tente de se relancer en tant que « Racing 92 ». Mais les espoirs de retour en deuxième division sont bientôt déçus. Le club doit abandonner son statut professionnel en 1992[o 2].
La réorganisation deschampionnats nationaux en 1993 rétrograde le Racing enNational 2, quatrième échelon du football français[a 6]. Le club obtient la montée dès la saison 1993-1994 en remportant un barrage contreSC Schiltigheim, et parvient cette même saison en quart de finale decoupe de France, où il est battu parAuxerre (2-1) après avoir mené au score[a 14]. Mais le Racing termine dernier de National 1 en 1994-1995[a 15] et se trouve relégué. LeRacing Club de France, qui aide financièrement le club de football, exige que ce dernier repasse sous sa responsabilité : le Racing 92 est rebaptisé « Racing Club de France 92 » et l'ancien joueur Claude Buzier en devient président[a 6].
Se pose à cette époque la question du futur club résident auStade de France, à la suite du refus duParis Saint-Germain de le devenir.Alain Afflelou approche le club en ce sens en 1996, en devient même le sponsor, avant de jeter son dévolu sur l'US Créteil. Le Racing retrouve leNational en 1997 et dispute la montée en D2 en1998-1999, échouant à quelques points près[a 16].
Alors que l'intérêt du club omnisports semble faiblir, un repreneur ambitieux se manifeste, Gilles Dumas, qui redonne au club le nom de « Racing Club de Paris » et en augmente considérablement le budget grâce à des sponsors de poids[31]. Le Racing foule même la pelouse du Stade de France à l'occasion d'un match decoupe de France contreMonaco, retransmis à la télévision. Mais en championnat, l'équipe ne suit pas et se retrouve à lutter pour le maintien en 2001-2002 : sauvée sur le terrain, elle est reléguée administrativement enCFA sur décision de laDNCG, en raison de sa mauvaise situation financière[a 6].
Sous la présidence de Denis-Marie Cintura, un homme lié auFC Nantes, le « Racing Club de France 92 », parvient à obtenir la promotion en National dès 2003, mais sa situation financière le contraint à demeurer en CFA[32]. Il est finalement promu en 2004, mais plonge bientôt dans une nouvelle crise financière[a 6]. Sous la pression du RCF, le président Cintura revend la section football à des investisseurs suisses représentés par Raymond Jeanrenaud. L'équipe joue alors les premiers rôles en National, s'invitant plusieurs fois dans le trio de tête, mais elle termine la saison à la sixième place[a 17]. Financièrement à la dérive, la SASP est placée en situation deredressement judiciaire et mis enliquidation[32].

La section football repasse alors sous tutelle du RCF. Reléguée d'abord endivision d'honneur, elle obtient finalement sur une décision dutribunal administratif sa réintégration en CFA, alors que la saison a déjà commencé[33]. L'équipe n'y est pas préparée et ne peut éviter la relégation enCFA2[a 18]. Remonté la saison suivante[a 17], alors que leRacing Club de France connaît à son tour de graves déboires[note 6], le Racing est repris sous forme de SASP parMarc Eisenberg en 2007, mais ce dernier quitte le club après quelques mois et le laisse de nouveau dans la difficulté : une décision de rétrogradation prise par la DNCG est annulée en appel[32]. Le Racing est donc maintenu en CFA, dans une situation financière précaire (la masse salariale est encadrée par la DNCG[32]), alors que le RCF semble décidé à s'en séparer. Des repreneurs se manifestent d'ailleurs, comme l'homme d'affaires Georgios Kintis[34], mais sans résultat.
À la suite de ces soucis financiers, le Racing se rapproche duLevallois Sporting Club et crée en 2009 le Racing Club de France-Levallois 92, étiquette sous laquelle sont fusionnées notamment les équipes fanion[35]. Malgré ce rapprochement et un train de vie réduit, le club subit encore des problèmes financiers durant la saison 2009-2010, où les salaires du mois de mars ne sont pas versés. De possibles investisseurs sont attendus pour remettre le club en bon état[36]. Le Racing ne trouve pas les fonds nécessaires afin de rester en CFA et laDNCG envoie ce club historique enCFA2 pour la saison 2010-2011[37]. En juin 2011, on apprend qu'il manquerait 180 000 € au club pour continuer à exister et éviter un dépôt de bilan[38]. Le club reste tout de même en CFA2 pour la saison 2011-2012, et voit un nouveau président nommé à sa tête : Hervé Street, PDG de Stars Service[39]. En mai 2012, Levallois stoppe son partenariat avec le Racing. De ce fait, le club, qui recevait une subvention annuelle d'environ 175 000 €, doit trouver des nouveaux moyens financiers pour continuer à exister[40].

À la suite de la rupture avec Levallois, leRacing Club de France, dont le club de football est indépendant depuis 2007 mais dont il reste une « activité partenaire », communique le plan « Racing 2015 ». La section football, revenue à l'équilibre financier, se lie avec la mairie deColombes, où se situe le stade Yves-du-Manoir, et en ajoute le patronyme dans le nom du club. Au niveau sportif, le club annonce notamment vouloir renforcer encore son école de formation, vue comme le « socle du club », ramener dans un premier temps l'équipe fanion enchampionnat National, créer une section féminine, tout en maintenant le caractère social de son association support[41]. Malheureusement, le club passe une grande partie de la saison en zone rouge, termine12e, et se retrouve relégué en DH à l'issue de la saison[42]. C'est une première depuis la saison 1977-1978.
Le club va passer quatre (difficiles) saisons à ce niveau, avant de profiter à la fin de la saison 2016-2017 de la réforme des championnats nationaux pour remonter enNational 3 (ex-CFA 2)[43]. Malgré un statut de petit poucet (le club est le dernier promu de la poule Ile de France), le Racing pointe à la10e place à mi-saison.
Début février 2018,Patrick Norbert, ancien acteur et ancien président duSCO Angers, remplace Hervé Street au poste de président du Racing[44]. Le club parvient à se maintenir à la dernière journée, il termine11e et premier non relégable.
La saison2018-2019 est celle de la nouveauté :Guillaume Norbert, le fils du président devient manager général à la place deAzzedine Meguellatti.Abdellah Mourine, ancien entraîneur d'Aubervilliers devient le nouvel entraîneur. Plusieurs joueurs arrivent du niveau supérieur. L'objectif est un maintien serein[45]. Le club finit finalement à la4e place et joua même la montée en National 2.
Pour la saison2019-2020,Guillaume Norbert devient l'entraineur, mais le championnat est arrêté à la 18e journée en raison de lapandémie deCovid-19. Le Racing est 5ème du championnat. Lasaison suivante est elle aussi arrêtée, dès la6e journée, alors que le Racing était leader. Le club confirme lors de la saison2021-2022, en étant confortablement leader fin avril, et donc favori pour monter en National 2, ce qui serait une première depuis 2013.
Les Racingmen ont assuré la première place duchampionnat de National 3 à quatre journées de la fin et le titre honorifique de Champion de National 3 de la poule Île-de-France. Ils évolueront donc enNational 2 (4ème division) pour la saison 2022-2023, douze ans après leur rétrogradation en cinquième division.
LesRacingmen entament parfaitement leur championnat en s'installant rapidement dans les places de tête. Grâce à leur excellente première partie de saison, les hommes deGuillaume Norbert occupent la première place de leur poule deNational 2 a la trêve et termine second de l'exercice derrière leFC Rouen.
En janvier 2024, le club reçoit en16e de finale de la Coupe de France leLOSC Lille austade Walter-Luzi deChambly, lestade Yves-du-Manoir étant en rénovation en prévision desJeux olympiques d'été de 2024 à venir. Le Racing s'incline 1-0 contre les Nordistes sans avoir démérité[46].
Le Racing compte trente saisons enpremière division du championnat de France et six en deuxième division. Ses titres majeurs sont remportés sur une quinzaine de saisons : leChampionnat de France en1936[47], et laCoupe de France en1936,1939,1940,1945 et1949[48].
| Compétitions nationales | Compétitions nationales disparues |
|---|---|
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| Compétitions régionales | Compétitions régionales disparues |
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Par ailleurs, le Racing remporte à quatre reprises laCoupe Sheriff Dewar (1905[49],1906[50], 1907[51] et 1912[52]), une compétition annuelle créée en 1899 en réaction à laCoupe Manier qui était réservée aux clubs n'alignant pas plus de trois joueurs étrangers.
Dans les années 1950, le club remporte à deux reprises (en1958 et1959) leTournoi international de Paris, un tournoi à quatre équipes relativement prestigieux qu'il organise de 1957 à 1966[53].
Par ailleurs, la vocation de formation du Racing se traduit chez les jeunes par deux victoires enCoupe Gambardella, la coupe nationale des moins de 19 ans, en1959 et1987[54]. Le club est également vice-champion de France des moins de 15 ans en1995.
Vice-champion de France en 1961 et 1962, le Racing est invité en 1963 à être le représentant français enCoupe des villes de foires, l'ancêtre de laLigue Europa. Opposé auRapid Vienne, demi-finaliste de laCoupe des clubs champions européens en 1961, le Racing s'incline à l'aller, en Autriche, sur un but en toute fin de match. Au retour à Paris, il ouvre la marque parGuy Van Sam mais encaisse rapidement trois buts. La réduction du score d'Abderrahman Mahjoub n'y change rien, le Racing est éliminé dès le premier tour[55]. Les Autrichiens sont éliminés au tour suivant par les Espagnols duValence CF, futur finaliste.
| 1er tour aller | Rapid Vienne | 1 - 0 | ||||||||||||||||||||||
| Rudi Flögel | (0 - 0) | Stade Gerhard Hanappi,Vienne Spectateurs : 22 000 Arbitrage : | ||||||||||||||||||||||
| Veres ; Halla, Glechner, Höltl ; Hanappi, Giesser ; Schmid, Seitl, Hasil, Flögel, Rehnelt. | Équipes | Taillandier ; Lelong, Melloni, Lagadec ; Bodin, Kula ; Heutte, Marcel, Ibrahim, van Sam, Magny. | ||||||||||||||||||||||
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| 1er tour retour | RC Paris | 2 - 3 (2 - 4) | ||||||||||||||||||||||
| Guy Van Sam | (1 - 2) | Flögel | Parc des Princes,Paris Spectateurs : 7 000 Arbitrage : | |||||||||||||||||||||
| Taillandier ; Lelong, Lagadec, Melloni ; Bodin, Bollini ; Tokpa, Mahjoub, van Sam, Marcel, Magny. | Équipes | Veres ; Halla, Glechner, Höltl ; Hanappi, Giesser ; Schmid, Seitl, Hasil, Flögel, Milanovic. | ||||||||||||||||||||||
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Cette double confrontation est la première, et à ce jour la seule, apparition du club en compétition européenne.
Le club omnisports « Racing Club » adopte deux ans après sa création en 1884 les couleursciel etblanc, qui sont reprises logiquement par la section football en 1896.Georges de Saint-Clair, un des fondateurs du club, aurait précisé qu'elles faisaient référence à celles de laGrèce, mais il se pourrait qu'elles soient simplement un hommage à l'Université de Cambridge, un modèle pour les pionniers du sport en France[56]. L'utilisation de l'anglais dans la dénomination du club n'est d'ailleurs pas un hasard, alors qu'à la même époque est fondé à Paris leStade français[3].
LesRacingmen de la grande époque du Racing Club de Paris sont surnommés les « Pingouins ». Ce surnom est en usage depuis au moins 1934[57]. Lors de la finale deCoupe de France disputée àColombes en mai 1939, le directeur sportif parisien Marcel Galay va chercher un véritable pingouin auzoo de Vincennes, qu'il accompagne jusqu'au stade en taxi afin de faire un tour d'honneur avec les joueurs[12]. On ne sait pas avec certitude l'origine de ce surnom, sinon que les « pingouins » sont dans le monderugbystique un sobriquet donné auxfootballeurs, qui ne se servent pas de leurs bras[58]. La rivalité avec la section rugby du Racing, la première des deux à s'être imposée au plus haut niveau national, pourrait donc être à l'origine de ce surnom. Les footballeurs du Racing le partagent avec ceux duFC Libourne, basé dans une terre traditionnellement acquise au rugby.
Le blason ou écusson, aujourd'hui appelélogo, reprend les couleurs « Ciel et Blanc » du club omnisportsRacing Club de France.

En 1903, des étudiants deBuenos Aires fondent un nouveau club àAvellaneda qu'ils baptisent « Racing Club ». Le nom est une référence au Racing, vice-champion de France en 1902, dont le nom apparaît dans une revue appartenant à l'un des fondateurs du club argentin, Germán Vidaillac, d'origine française[59]. Quelques années plus tard, les Argentins optent à leur tour pour les couleurs ciel et blanc, mais le font en hommage à leur drapeau et non au club parisien. De multiples fois champion d'Argentine, le Racing Club d'Avellaneda remporte surtout en1967 laCoupe intercontinentale[60].
En France, leRacing Club de Lens[61] et leRacing Club de Strasbourg s'appellent ainsi en référence au club parisien. Le club strasbourgeois, créé en 1906, choisit d'adopter la dénomination du « plus prestigieux club français » en 1919 alors que l'Alsace vient de retrouver la France après laguerre[62].
Il est à noter que malgré son origine, l'expression « Racing Club » est utilisée essentiellement dans les pays non anglophones : francophones (RC Lens,RC Strasbourg,RC Narbonne,Royal Racing Club de Bruxelles,Racing Malines,Racing Club de Bobo, etc.) ou hispanophones (Racing Club de Avellaneda,Racing Club de Montevideo,Racing de Santander, etc.). De fait en Angleterre, le termeRacing fait référence à lacourse (qu'elle soit automobile, cycliste, à cheval ou bien à pied), et non aufootball. Pour ce qui est du Racing Club de France, le choix du nom était tout à fait naturel, puisqu'à l'origine ce club était un cercle d'athlétisme qui pratiquait en particulier des épreuves decourse à pied.
Il est difficile de considérer que le Racing a pu cultiver au cours de son histoire un style de jeu particulier. Toutefois, dans les années 1930 à 1960, alors que son équipe fait partie des meilleures du pays, le Racing Club de Paris conserve certains aspects typiques : de nombreuses vedettes et joueurs internationaux, notamment français ; un style de jeu brillant et offensif, au point d'être parfois jugé trop risqué par certains observateurs ; des résultats en dents de scie contrariant quasi-systématiquement ses ambitions en championnat[56]. Au cours des années 1980 du Racing de Matra et Lagardère, on retrouve deux de ces trois aspects : la qualité des joueurs recrutés et l'inconstance de ses résultats.
| Période | Nom |
|---|---|
| 1929-1940 | |
| 1940-1966 | |
| 1983-1989 | |
| 1989-1995 | |
| 1999-2002 | |
| 2002-2004 | |
| 2004-2005 | |
| 2007-2008 | |
| 2008-2010 | |
| 2010-2011 |
| Période | Nom |
|---|---|
| 1966-? | |
| ?-1983 | |
| 1995-1999 | |
| avant 2005-2011 | |
| 2011-2018 | |
| 2018- |
Jusqu'à la fin des années 1920, le club de football est dirigé en tant que section comme une autre duRacing Club de France. En 1929,Jean-Bernard Lévy, 29 ans, devient le président de la section football. Passionné, il est un promoteur de la mise en place du championnat professionnel, au contraire des dirigeants du club omnisports. Il crée donc le RC Paris, un club professionnel lié au RC de France mais qui n'en reste pas moins relativement autonome. N'hésitant pas à investir financièrement, il permet au Racing de remporter un titre de champion et trois coupes de France entre 1936 et 1940. Mobilisé au début de la seconde guerre mondiale, il meurt au combat en 1940. Il lègue au club une somme importante, nouvelle preuve de son attachement au club[a 3]. Il est secondé pendant ces années par un directeur sportif, Victor Mestre, réputé proche des joueurs.
André Dehaye, ancien joueur du RCF dans les années 1920 et adjoint de Lévy, le remplace. Il s'assure de la survie du RCP pendant la guerre et le mène à deux nouvelles victoires en Coupe de France, en 1945 et 1949. Malgré des investissements importants, les résultats sont moins bons dans les années 1950 et la situation financière du club se détériore. En 1966, il ne voit d'autre solution pour sauver le club qu'une fusion avec l'UA Sedan-Torcy, pourtant distant de plus de 200 km. Il en intègre la direction en 1966 et le fait renommer temporairement RCP-Sedan, tandis que le RC Paris, qui a perdu son statut professionnel, est repris par le RC de France[a 3].
Redevenu une simple section football du RCF amateur, le club est dirigé successivement parAlain Danet et Roger Ménard, membres du comité directeur duRacing Club de France.
L'industrielJean-Luc Lagardère, président du groupeMatra depuis 1977, fait part de son ambition de faire revivre le « grand » Racing. Il reprend en 1982 leParis FC en Division 2 et s'accorde avec les dirigeants du Racing pour y fusionner l'équipe professionnelle du PFC, rebaptisée Racing Paris 1[a 3]. Le nouveau club fait son retour dans l'élite, tandis que les investissements énormes de l'ambitieux président permettent le recrutement de plusieurs joueurs vedettes à partir de 1985-1986. En 1987, il fait renommer le club Matra Racing. Les résultats ne suivent pourtant pas et Lagardère décide d'arrêter les frais en 1989[a 3]. Matra se retire et Jean-Louis Piette, un fidèle de Lagardère, prend la succession de ce dernier. Malgré la déconfiture financière du club, il en conserve la direction. Face au refus de la mairie de Paris de subventionner un deuxième club, il demande la rétrogradation du Racing en troisième division puis obtient le soutien duConseil général des Hauts-de-Seine, faisant du Racing le porte-drapeau du département[a 3]. Malgré des moyens relativement importants et une politique de formation saluée, le club ne retrouve pas la Division 2, et pire, est relégué en CFA en 1995.
Face aux oppositions importantes au sein du club, Piette quitte son poste et le club de football revient dans le giron du RCF. Claude Buzier, ancien joueur et technicien du Racing, le remplace. Il conduit le club en National malgré des moyens plus limités et crée unesociété anonyme à objet sportif (SAOS) afin de donner à la section football un statut autonome sur le plan financier et juridique au RCP[63]. Buzier voit l'équipe première manquer de peu la montée en D2 en 1999.
Gilles Dumas, un publicitaire, reprend le club en 1999 avec le projet avec pour objectif déclaré de jouer les premiers rôles en première division en 2005[31] et d'en faire à terme le club résident duStade de France, inauguré l'année précédente. La SAOS est transformée enSociété anonyme sportive professionnelle (SASP). Malgré le soutien financier de sponsors importants (France Telecom,Axa,Bouygues, etc.), le Racing ne parvient pas à obtenir la promotion tant espérée. Le retrait des sponsors en 2001, inquiétés par les incertitudes sur le projet de construction d'une « Cité du foot » sur le site dustade Yves-du-Manoir, déstabilise le club[64], qui est rétrogradé administrativement en CFA par la DNCG en 2002. Le club compte alors près d'un million d'euros de dette[65].
Parachuté par leFC Nantes, qui cherche alors à investir dans un club amateur de la région parisienne par le biais de son actionnaire laSocpresse[66], Denis-Marie Cintura, par ailleurs président de laFédération française de full contact, devient président en octobre 2002. Il doit tout d'abord rétablir la situation financière du Racing. En 2004, le club remporte sa poule de CFA et le président doit s'y prendre à plusieurs fois pour faire valider par la DNCG la promotion sportive en National[65]. Mais confronté à une crise interne importante, notamment à l'hostilité de l'association (le RCF) qui lui reproche sa gestion financière, il trouve des repreneurs à l'automne 2004[67]. En 2009, il sera condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 20 000 € d’amende pour abus de confiance et abus de biens sociaux, du fait d'un montage élaboré alors qu'il était à la tête du Racing pour récupérer des subventions régionales destinées à une association culturelle de Colombes[68].
Fin 2004, Cintura revend le club à la « Fondation Racing », derrière laquelle se trouve notamment Raymond Jeanrenaud, un homme d'affaires suisse. Il ne parvient pas à rétablir les finances du club, dont laliquidation judiciaire de la SASP est prononcée par le tribunal de commerce en juin 2005[69]. Le club retourne alors sous la coupe de l'association, dirigée par Jean-Michel Jaquot, ancien tennisman etRacingman depuis des décennies. Il parvient à éviter l'exclusion des championnats nationaux préconisée par la DNCG[a 3], grâce notamment à une injonction du tribunal administratif de Paris.
En 2006, le Racing Club de France perd la concession de laCroix-Catelan, accordée depuis 120 ans par laMairie de Paris contre une redevance symbolique. La perte du centre sportif provoque la quasi-faillite du RCF, qui doit se replier sur le site de la Boulie, dans laforêt de Versailles. Douze de ses sections sportives sont reprises par le nouveau concessionnaire de la Croix-Catelan,Lagardère SCA, tandis que les sections football etrugby sont reprises par des sociétés privées pour survivre[70]. Alors que l'équipe est promue en CFA, l'ancienne section football du RCF est reprise par une nouvelle SASP baptisée « Racing Club de France football 92 », dont la présidence est confiée àMarc Eisenberg, président du groupe Alma Consulting, une société de conseil enréduction de coût. Ce dernier se retire six mois plus tard, officiellement en raison du manque de soutien affiché par le président du Conseil généralPatrick Devedjian[71]. Il est remplacé par Bruno Texier, un soutien de longue date de l’association, cette dernière étant toujours dirigée par Jean-Michel Jaquot. Texier est proche de céder le club à l'homme d'affaires grec Georgios Kintis, mais ce dernier est finalement nommé président de l'AEK Athènes FC en décembre[72].
En avril 2009, une convention de trois ans est finalement signée avec leLevallois SC, dont l'équipe première de football évolue en CFA 2. Le Racing doit ainsi régler ses« problèmes financiers » et le club de Levallois des« problèmes de logistique ». Baptisée « Racing Club de France-Levallois 92 », la nouvelle entité installe son siège àLevallois, les équipes évoluant au stade Yves-du-Manoir deColombes, distant de quelques kilomètres. Le rapprochement ne concerne que les catégories d'âge à partir des 15 ans[73]. Les soucis financiers perdurent cependant[74]. En juin 2010, Bruno Texier laisse son poste à Denis Marsault, un chef d'entreprise basé à Levallois[75], qui fait appel àAzzedine Meguellatti comme directeur sportif. En juin 2011, Hervé Street, un chef d'entreprise, est élu à la tête de l'association à la place de Jean-Michel Jaquot[76].
| Période | Nom |
|---|---|
| 1932-1933 | Division 1:3è/10:8V,5N,5D |
| 1933-1934 | Division 1:11è/14:9V,5N,12D |
| 1934-1935 | Division 1:3è/16:16V,5N,9D |
| 1935-1938 | Division 1 1935/1936:1er/16:20V,4N,6D Division 1 1936/1937:3è/16:17V,3N,10D Division 1 1937/1938:13è/16:9V,8N,13D |
| 1938-1940 | Division 1 1938/1939:3è/16:15V,8N,7D Division 1 1939/1940: Championnat suspendu |
| 1942-1943 | Championnat suspendu |
| 1943-1944 | Championnat suspendu |
| 1944-5 sept. 1952 | Division 1 1944/1945: Championnat suspendu Division 1 1945/1946:8è/18:16V,3N,15D Division 1 1946/1947:15è/20:14V,5N,19D Division 1 1947/1948:7è/18:16V,5N,13D Division 1 1948/1949:6è/18:14V,8N,12D Division 1 1949/1950:7è/18:14V,8N,12D Division 1 1950/1951:13è/18:12V,8N,14D Division 1 1951/1952:14è/18:12V,6N,16D Division 1 1952/1953:5è/18:1V,1N,0D |
| 6 sept.1952-30 avr. 1953 | Division 1 1952/1953:14è/18:9V,5N,14D |
| 1er mai 1953-1958 | Division 1 1952/1953:17è/18:1V,0N,3D Division 2 1953/1954:3è/20:25V,5N,8D Division 1 1954/1955:8è/18:13V,8N,13D Division 1 1955/1956:6è/18:17V,5N,12D Division 1 1956/1957:4è/18:17V,8N,9D Division 1 1957/1958:9è/18:13V,7N,14D |
| 1958- 4 mars 1963 | Division 1 1958/1959:3è/20:18V,13N,7D Division 1 1959/1960:3è/20:19V,11N,8D Division 1 1960/1961:2è/20:23V,10N,5D Division 1 1961/1962:2è/20:21V,6N,11D Division 1 1962/1963:10è/18:9V,12N,8D |
| 5 mars 1963-1964 | Division 1 mars-mai 1963:10è/18:5V,1N,3D Division 1 1963/1964:16è/18:12V,7N,15D |
| 1964-1965 | Division 2:12è/16:10V,4N,16D |
| 1965-1966 | Division 2:17è/19:9V,6N,21D |
| 1966-1967 | CFA grp Est6è/14:9V,5N,12D |
| 1967-1968 | DH3è/13:12V,4N,8D |
| 1968-1975 | DH 1968/19696è/12:9V,6N,7D DH 1969/19702è/12:10V,7N,5D CFA grp Centre 1970/19714è/13:12V,5N,7D Division 3 grp Centre 1971/197212è/14:10V,3N,13D DH 1972/19731er/12:16V,4N,2D Division 3 grp Ouest 1973/197414è/16:9V,8N,13D DH 1974/19758è/14:9V,7N,10D |
| 1975-1981 | DH 1975/1976:4è/12:10V,4N,8D DH 1976/1977:5è/12:8V,7N,7D DH 1977/1978:2è/12:13V,6N,3D Division 3 grp Ouest 1978/1979:7è/16:14V,6N,10D Division 3 grp Ouest 1979/1980:10è/16:10V,10N,10D Division 3 grp Centre-Ouest 1980/1981:4è/16:15V,8N,7D |
| 1981-1982 | Division 3 grp Ouest:7è/16:9V,12N,9D |
| 1982-1984 | Division 2 grp A 1982/1983:4è/18:17V,9N,8D Division 2 grp B 1983/1984:2è/18:24V,4N,6D |
| 1984-1985 | Division 1:20è/20:9V,8N,21D |
| 1985- 4 oct. 1986 | Division 2:1er/20:24V,8N,2D Division 1:17è/20:3V,3N,7D |
| 5 oct. 1986-1987 | Division 1:13è/20:11V,5N,9D |
| 1987-1989 | Division 1 1987/19887è/20:12V,17N,9D Division 1 1988/198917è/20:10V,9N,19D |
| 1989-1990 | Division 1:19è/20:10V,10N,18D |
| 1990-1992 | Division 3 Est 1990/1991:7è/16:13V,6N,11D Division 3 Est 1991/1992:5è/16:14V,6N,10D |
| 1992-1993 | Division 3 Est:9è/16:9V,12N,9D |
| 1993-2000 | National 2 1993/1994:4è/18:17V,11N,6D National 1994/1995:18è/18:5V,14N,15D National 2 1995/1996:11è/18:12V,11N,11D National 2 1996/1997:2è/18:20V, 8N,6D National 1997/1998:10è/18:9V,13N,12D National 1998/1999:4è/19:17V,12N,7D National 1999/2000:9è/20:14V,14N,10D |
| 2000-janv. 2002 | National 2000/20017è/20:16V,10N,12D National 2001/Janvier 200216è/20:3V,12N,5D |
| Janv.-mai 2002 | National14è/20: 5V,8N,6D |
| 2 mai 2002-10 janv. 2004 | CFA grp B 2002/20033è/18:18V,9N,7D CFA grp B 2003/20043è/18:8V,3N,5D |
| 4 janv.-juin 2004 | CFA grp B1er/18:10V,6N,2D |
| 1er juil.-4 août 2004 | National :4è/20:2V,0N,1D |
| 4 août-1er oct. 2004 | National :5è/20:3V,2N,3D |
| 1er oct. 2004-31 déc. 2004 | National :7è/20:4V,1N,3D |
| 5 janv.-juin 2005 | National :6è/20:7V,5N,7D |
| 2005-2008 | CFA grp B 2005/200616è/18:9V,7N,18D CFA 2 grp F 2006/20071er/16:18V,7N,5D CFA grp A 2007/20088è/18:15V,4N,15D |
| 2008-2010 | CFA grp D 2008/20098è/18:12V,10N,12D CFA grp B 2009/20107è/18:13V,11N,10D |
| juin 2010- juin 2013 | CFA 2 grp B 2010/20113è/16:13V,11N,6D CFA 2 grp B 2011/20124è/16:14V,8N,8D CFA 2 grp B 2012/201312è/14:9V,2N,15D |
| 2013-2014 | DH Paris10è/14:7V,9N,10D |
| 2014-26 oct. 2015 | DH Paris 2014/20153è/14:12V,8N,6D DH Paris août-nov 2015:1V,3N,5D |
| 27 oct. 2015- oct. 2017 | DH Paris nov. 2015/20166è/14:8V,4N,5D DH Paris 2016/2017:7è/14 9V, 7N, 10D N3 (ex DH) Paris: août-oct. 2017:14è/14 0V,1N,5D |
| Oct. 2017-mai 2018 | N3 (ex DH) Paris:11è/14:8V,4N,8D |
| 28 mai-5 déc. 2018 | N3 Paris 2018/20192è/14: 5V,3N,2D |
| 4 janvier-3 juin 2019 | N3 Paris 2018/20194è/14: 5V,8N,2D |
| 6 juin 2019- | N3 Paris 2019/20205è/14: 7V,5N,5D championnat arrêté N3 Paris 2020/20211er/14: 5V,1N,0D championnat arrêté National 3 Paris 2021/20221er/14:19V,3N,3D National 2 groupe A 2022/20232è/16:17V,8N,5D National 2 groupe C 2023/202410è/14: 10V,4N,12D National 3 groupe G 2024/20251er/14:4V,0N,0D |
Le Racing a connu de son histoire mouvementée de nombreux entraîneurs, près de 35 en soixante-dix ans d'histoire. Comme la grande majorité des clubs français, le Racing se décide à engager un entraîneur appointé au moment de son passage au professionnalisme. Et comme de nombreux autres clubs du championnat, il fait appel à un homme venu du pays fondateur du football : l'Angleterre.
C'est ainsi que débarque à Paris en 1932Jimmy Hogan, un entraîneur expérimenté bénéficiant en Europe centrale d'une grande réputation, adepte d'un jeu offensif fait de passes courtes et rapides. Il est d'ailleurs l'adjoint du sélectionneur de la fameuseWunderteam autrichienneHugo Meisl[78]. Il est notamment à l'origine de la venue à Paris de deux Autrichiens qui feront les beaux jours du Racing : le gardienRudolf Hiden etAugust Jordan. L'équipe termine3e de son groupe et Hogan repart après une seule saison. Il est remplacé par son compatriotePeter Farmer, passé notamment par l'Olympique de Marseille et leTorino FC, sélectionneur de l'équipe de France auxJeux olympiques de 1928. Après une saison décevante, il laisse sa place à un nouvel anglais d'une dizaine d'années d'expérience,Curtis Booth, qui mène les Parisiens à la troisième place du championnat[79].

En 1935, c'est au tour deGeorge Kimpton d'être recruté. Ce dernier est arrivé l'année passée en France pour former l'équipe de France auWM, une tactique en vogue à l'époque. Il applique le même système au Racing avec un grand succès puisqu'il remporte pour sa première saison le doublécoupe-championnat[a 5]. Il quitte le club après la décevante saison 1937-1938.Elie Rous, 30 ans, prend la relève ; il remporte laCoupe de France en1939 et1940 avant de poursuivre sa carrière en France, auFC Sète, puis à Nice et Metz[a 5]. Sous l'occupation allemande,Émile Veinante, joueur du Racing depuis 1929 et international français, se reconvertit comme entraîneur. Il gère l'équipe pendant trois saisons dans le championnat de lazone occupée[79]. En 1943-1944, les activités des clubs sont suspendues et remplacées par unchampionnat « fédéral », auquel participe uneÉquipe fédérale Paris-Capitale rassemblant des joueurs professionnels des différents clubs parisiens.
En 1944, le Racing fait appel àPaul Baron, ancien joueur du Racing de 1930 à 1932 ayant fait ses armes d'entraîneur auRed Star et à l'AS Saint-Eugène, àAlger, d'où il amène plusieurs joueurs. Il est un temps accompagné parRobert Fischer[80], qui a entraîné de nombreux clubs français dans les années 1930. Il fait pratiquer à ces hommes, réputés pour leur impact physique, un jeu particulièrement offensif[81]. Le système de jeu des Parisiens, dit du « tourbillon », est fait d'incessants changements de poste et d'attaques par lignes entières de joueurs, préfigurant lefootball total des années 1970[o 1]. Baron conduit les Pingouins à trois finales de Coupe de France, dont deux sont victorieuses en 1945 et 1949, mais il ne parvient pas à remporter le championnat. Les résultats se détériorent au début des années 1950, alors que Baron a abandonné son « tourbillon », contre l'avis de certains de ses joueurs, car la condition physique exigée par ce système de jeu lui paraissait impossible à garantir pendant la durée d'un match et d'une saison[o 1]. Baron est finalement écarté fin 1952, alors que l'équipe est à la peine en championnat. Il est remplacé en intérim par Jacquemet puis le professeur d'éducation physique Auguste Listello à partir de janvier[a 5].
Le vrai remplaçant de Baron est finalement trouvé en mai 1953 en la personne d'Auguste Jordan : en douze saisons sous le maillot ciel et blanc, cet ancien footballeur autrichien naturalisé français a remporté quatre des cinq Coupes de France au palmarès du Racing, avant d'entamer après-guerre une carrière d'entraîneur en France, notamment auRed Star et à l'Olympique de Marseille[a 5]. Il ne peut empêcher la relégation du Racing en Division 2 mais fait remonter l'équipe immédiatement et maintient par la suite son équipe dans la première moitié du classement. Il quitte finalement le banc parisien en mars 1958, au milieu d'une saison anonyme, et laisse la place àPierre Pibarot[79], venu de laFédération française de football. Théoricien et adepte de la défense « en ligne », ancien joueur et entraîneur d'Alès et deNîmes[a 5], ce dernier est alors notamment l'entraîneur de l'équipe de France espoirs, après avoir assisté le sélectionneurGaston Barreau pour laCoupe du monde 1954 comme « tacticien ». Pibarot applique au Racing ses principes de jeu novateurs (défense en ligne, participation de chacun au jeu offensif) avec un certain succès. L'équipe« pratique un football chatoyant, de haut niveau, très prolifique où le spectacle va de pair avec le réalisme »[o 9]. Seul leur relative inconstance empêche les Parisiens de remporter des titres. Ils atteignent la3e place en 1959 et 1960, puis sont tous proches d'offrir un second titre de champion au club en1961 puis en1962.
Pibarot part cependant en mars 1963, avant la fin d'une saison plus terne. André Jeampierre, ancien amateur du RCF devenu entraîneur des jeunes puis de la réserve, prend la relève mais le poids des ans se fait sentir sur les joueurs vedettes de l'équipe. Les mauvais résultats s'enchaînent à partir de l'hiver 1964, au point que le club chute à la dernière place en avril. Le rebond de fin de saison n'empêche pas l'impensable : le Racing est relégué en Division 2.Paul Baron, l'entraîneur des derniers succès en Coupe de France, est appelé à la rescousse, mais il manque l'objectif affiché d'une remontée immédiate[a 5]. Trop affaibli financièrement, le club ne peut remonter un effectif à la hauteur des années précédentes. Baron est remplacé parLucien Troupel pour la saison 1965-1966[a 5], qui ne peut éviter au club une nouvelle relégation.
Reparti en Division 3, le club perd de facto le statut professionnel et repasse sous le giron duRacing Club de France. Une page se tourne. Les deux premiers entraîneurs sont Durberc (qui pourrait êtreAimé Durbec, un ancien joueur du club né en 1902), en D3, puis Tandar, en DH de Paris[a 5]. En 1968, l'ancienRacingmanPaul Jurilli prend place sur le banc. Il a fait remonter le club en Division 3, en 1970 puis une nouvelle fois en 1973. En 1975, alors que l'équipe est retombée en DH, il laisse sa place àJean-Marie Lawniczak. Après une honnête carrière de joueur professionnel, ce dernier démarre au Racing une carrière de technicien : il reste plus de vingt ans au club, d'abord six ans comme manager et entraîneur de l'équipe première, ensuite comme responsable du centre de formation du Matra Racing, et pendant 2 saisons adjoint d'Artur Jorge puis de nouveau comme manager de 1992 à 2000. Il fait monter les Parisiens en Division 3 (puis en National) à trois reprises, en 1978, 1994 et 1997. En 1981, les Parisiens manquent de peu la promotion en D2, au bénéfice deFontainebleau, à la suite de quoi il prend en charge le centre de formation du club[a 19]. Après son départ définitif en 2000, il fait carrière à laFédération française de football ; Président de l'Amicale des Educateurs de Football (A.E.F) depuis 1998 il représente les éducateurs au sein de la « Haute-Autorité du Football », il en devient le président en juillet 2011[82].
L'ancien internationalJean-Michel Larqué, après une dernière saison auParis Saint-Germain comme manager général[83], reprend en 1980 une licence de joueur au Racing, en D3. Il a la joie de disputer un trente-deuxième de finale decoupe de France face à l'AS Saint-Étienne, son club historique, au Parc des Princes[a 20].
En1982, l'industrielJean-Luc Lagardère cherche à reprendre le club. Devant le refus initial des dirigeants du Racing, il reprend le Paris FC en D2, le rebaptise « Racing Paris 1 » et lui fait porter les couleurs du Racing, avec l'accord des dirigeants. En 1982-1983 cohabitent donc deux équipes baptisées Racing, puisque le RCF aligne toujours une équipe en D3. Pour occuper le banc du RP1, Lagardère recruteAlain de Martigny, ancien entraîneur duStade brestois et adjoint du sélectionneur françaisMichel Hidalgo pour la Coupe du monde 1982. L'équipe du Racing est quant à elle prise en main par Lawniczak Jean Marie. En cas de maintien du RP1 en D2, les dirigeants du Racing promettent d'accepter une fusion, qui est donc concrétisée l'été suivant sous le nom de « Racing Club de Paris »[a 6].Alain de Martigny reste l'entraîneur du club de Lagardère : il fait monter son équipe en première division en 1984, après une victoire en barrage d’accession face à l'AS Saint-Étienne, mais est remercié en milieu de saison suivante alors que les Parisiens pointent au dernier rang en D1. Le défenseurVictor Zvunka, arrivé la saison précédente, est nommé entraîneur en janvier[79] ; les résultats de l'équipe s'améliorent sans parvenir toutefois à rétablir la situation.
De retour en D2, l'équipe est confiée àSilvester Takač, un ancien international yougoslave ayant joué et entraîné en France et en Belgique, qui s'adjoint les services deDenis Troch aux côtés de Zvunka. Un directeur sportif,René Hauss, est par ailleurs nommé[a 5]. Les Parisiens, renforcés malgré la relégation, caracolent en tête du championnat toute la saison. Mais le retour manqué en D1, en début de saison 1986-1987, coûte sa place à Takac. Zvunka reprend l'équipe et parvient à la mener au maintien, sans pour autant accrocher la première moitié du classement[a 5]. Il n'est pas conservé et entame là une riche carrière, en Division 2 française particulièrement.
Lagardère va alors chercher le PortugaisArtur Jorge, qui vient tout juste de remporter lacoupe d'Europe des clubs champions avec leFC Porto. Sa mission est de mener au sommet le Matra Racing, dont l'effectif est composé de nombreuses vedettes[a 5]. Le club fait figure de favori et les premiers mois donnent raison aux observateurs, puisque le Racing pointe au2e rang en février. Mais la suite est plus difficile, le Racing ne terminant qu'à la7e place. Jorge quitte finalement le club en novembre, pour des raisons familiales principalement[84]. Le directeur sportif René Hauss occupe le banc jusqu'à la fin de saison, terminée à une piètre17e place[85] ; les Parisiens se sauvent à la différence de buts aux dépens duRC Strasbourg, quelques semaines après l'annonce, en avril 1989, du retrait de Matra et de son président Lagardère.
Arrivé à l'été 1989, le PolonaisHenryk Kasperczak, entraîneur en France depuis une dizaine d'années, doit faire avec un effectif rajeuni, amoindri par le départ des joueurs vedettes des années précédentes. La saison du « Racing Paris 1 » est un chemin de croix, qui se termine par une relégation logique. Le président Piette ajoute à cette dernière une relégation administrative, de sorte que l'équipe première repart dans le groupe Est de Division 3, en lieu et place de l'équipe réserve. Le nouvel entraîneur est Luc Bruder, justement l'ancien entraîneur de la réserve, par ailleurs responsable du centre de formation du club depuis 1987. Il reste deux saisons, sans pouvoir jouer la montée, avant de partir prendre la direction du centre de formation duFC Sochaux[a 5].

En 1992 le club consent à perdre le statut professionnel. Le FrancilienCamille Choquier assure une pige d'un an, mais ne parvient pas obtenir le « maintien » dans le nouveau championnat National 1, réservé aux quatre premières équipes de chaque groupe. Le club repart en National 2 mais voit le retour deJean-Marie Lawniczak, nommé « manager général » après un passage à Besançon. Il fait remonter le Racing en National 1 et le mène en quart de finale deCoupe de France pour sa première saison. L'équipe est reléguée la saison suivante avant de faire son retour en National en 1997. En 1999, Lawniczak passe tout prêt d'offrir au club une montée en Division 2[a 5]. Après une saison 1999-2000 plus terne, l'ambitieux Gilles Dumas le remplace parJean-Michel Cavalli, promu en D2 avec leGazélec Ajaccio l'année précédente. Sa première saison est tout juste correcte, et les mauvais résultats de sa deuxième saison le poussent à démissionner lors de la trêve hivernale. L'ancien gardien de butRégis Roch parvient à rétablir la situation et à sauver la place du club en National. L'été venu, il devient l'adjoint deJean-Guy Wallemme, un ancien défenseur d'expérience auquel le Racing offre sa première véritable expérience d'entraîneur. Quelques jours après sa signature, le club est relégué administrativement en CFA. Wallemme reste néanmoins au club et réussit à hisser l'équipe à la3e place, synonyme de promotion en National, mais celle-ci est refusée par laDNCG. Wallemme poursuit cependant son travail sur le banc du Racing, qui prend vite la tête du championnat la saison suivante. Enjanvier 2004, il est contacté par leFC Rouen, en mauvaise posture en deuxième division, et décide de quitter le navire parisien[a 5]. Kamel Djabour, un ancien joueur du club revenu comme technicien quelques années plus tôt, parvient à maintenir l'équipe en tête du championnat. Il est pourtant licencié l'été venu par le président Cintura, avec qui ses relations sont devenues difficiles[86]. Djabour est en 2012 l'adjoint de Wallemme à l'AJ Auxerre.
Cintura va chercher en juillet 2004 un entraîneur expérimenté,Noël Tosi ; mais très vite les ennuis financiers et administratifs se multiplient[87], de sorte que Tosi repart auSCO Angers dès la mi-août. L'adjoint débauché à l'US Ivry pour l'occasion, Éric Santamaria, prend sa succession... jusqu'à la vente du club à Raymond Jeanrenaud à l'automne, qui recrute l'expérimentéRobert Buigues. Ce dernier est écarté dès la trêve hivernale et remplacé par l'ancien international françaisStéphane Paille, le quatrième entraîneur en quelques mois. Ses débuts sont prometteurs mais l'équipe termine finalement au6e rang. Surtout le club est placé en liquidation financière et doit repartir en CFA. Paille rejoint à son tour Angers[a 5].
Frédéric Lipka, ancienRacingman et ancien adjoint de Lawniczak puis de Cavalli, se voit confier les rênes de l'équipe. Pour sa première saison, l'équipe est reléguée en CFA2 mais il parvient l'année suivante à faire l'ascenseur. Il part à l'issue de sa troisième année auHavre AC. Ali Tabti, arrivé au club en 1992, ancien capitaine du Racing reconverti comme formateur, prend sa place sur le banc. Il subit la relégation administrative du club en 2000. Après sa deuxième saison, il se retire volontairement pour se consacrer à la formation[a 5]. En 2010,Azzedine Meguellatti, un entraîneur passé par différents clubs d'Île-de-France, est nommé manager général[88]. À l'automne 2010,Azzedine Meguellatti se voit proposer par les dirigeants de l'UJA Alfortville de reprendre l'équipe de National (dernière au classement) tout en étant manager général et entraineur principal du Racing (alors en CFA 2). Au terme de sa pige à l'UJA Alfortville,Azzedine Meguellatti reprend alors les commandes de l'équipe première du Racing pour une période de deux ans qui se solde par une relégation en Division d'Honneur. C'est à ce moment qu'il se retire des terrains, et décide de se centrer sur la gestion du club. En dépit de son titre de meilleur club de jeunes de France en catégorie amateur[89], en 2012-2013 ,le Racing enregistre 5 relégations sportives en 4 ans : 4 pour les équipes seniors et 1 pour les U19 nationaux. Dans ce contexte difficile, c'est Didier Tardiveau, cadre de la formation du club depuis une décennie, qui est nommé au poste d'entraîneur. Il parvient à assurer le maintien de l'équipe fanion en DH, avant de quitter le club à la fin de la saison 2013-2014. En 2014,Manuel Abreu, lui succède au poste d'entraîneur. Ce dernier réussit à une bonne première saison en finissant3e du championnat. Malgré les résultats de la saison passée, il choisit de quitter le club à la suite de différends personnels avec le manager en place, c'est dans ces conditions qu'Armand Bouzaglou, ancien joueur du club, est débauché du club voisin de l'ES Colombienne en reprenant le flambeau. Il réussit 2 saisons avec d'honorables résultats en finissant à la6e et7e place, le début de la3e lui sera fatale, le poste d'entraineur en chef lui a été retiré par manque de résultats. La nouvelle direction lui offrira un poste chez les jeunes du club. Dès lors, c'est son adjoint Alexandre Gavache qui est nommé pour assurer l'intérim, avec une saison très pauvre en résultats, l'équipe première se sauve de la relégation dans les 3 dernières journées du championnat.
Hervé Street étant vendeur du club, les nouveaux repreneurs effectuent donc un remaniement dans la plupart des catégories, dont l'équipe première, étant la vitrine du club, le nouveau président ainsi que le nouveau manageur (Patrick etGuillaume Norbert), décident donc de remercierAzzedine Meguellatti de son poste de manageur général[90], puis d'Alexandre Gavache. Le nouveau duo fait donc appel à Abdellah Mourine[91] en provenance d'Aubervilliers, celui-ci sera remercié le 5 décembre 2018[92], pourtant2e du championnat, à la suite d'une différence de point de vue concernant la gestion de l'équipe première.Emmanuel Trégoat, ancien entraîneur des U19 Nationaux durant la saison 2012/2013, prend la suite[93]. Il avait déjà réussi l'exploit d'emmener les U19 Nationaux en 1/4 de finale de la coupe Gambardella en 2013. Il est assisté de Guillaume Norbert en tant qu'entraineur adjoint, l'équipe tourne bien, mais il ne parvient pas à atteindre les objectifs fixés par la présidence du club, à savoir l'accession en National 2 et finit à la4e place du championnat. Il est donc remercié le 3 juin 2019, à l'issue de 5 mois passés pour son retour au club. Son successeur est doncGuillaume Norbert[94] depuis la saison 2019/2020. Début août 2021, un nouvel arrivant "d'un autre monde" atterrit dans l'organigramme du club, il s'agit de Franck Le Goff ancien manager du club de basket-ball du JSF Nanterre 92. Cette arrivée a pour cause et conséquence de libérerGuillaume Norbert de ses tâches de manager du club. Le pari s'est avéré prolifique, car ce dernier a pu atteidre l'un des premiers objectifs qu'il s'était fixé en tant que manager du club, à savoir faire une première remontée. Au terme de la saison 2021/2022, l'équipe première du Racing réussit à se hisser en National 2 (ex CFA), un niveau que le club avait quitté en 2009/2010. Sa mission aura duré une saison.

Le joueur le plus titré du Racing estGusti Jordan, milieu de terrain autrichien arrivé en 1933 à Paris, naturalisé quelques années plus tard, qui en douze saisons au Racing remporte le titre de champion (dont il ne manque aucun match) et ses quatre premiers trophées de Coupe de France. Ses coéquipiers réguliers sontÉmile Veinante,Edmond Delfour,Raoul Diagne,Rudi Hiden,Maurice Dupuis,Maurice Banide etJules Mathé (ils dépassent tous la barre des cent matchs de première division sous le maillot ciel et blanc)[95].
Le footballeur ayant disputé le plus de rencontres en D1 pour le Racing estBernard Lelong : arrivé en 1953 à 24 ans duFC Rouen, il quitte le club onze saisons plus tard après 335 matchs (392 toutes compétitions confondues[96]). Les autres joueurs à plus de 200 matchs sontRoger Gabet (290 matchs de 1945 à novembre 1956),Bruno Bollini (245 matchs entre décembre 1956 et 1966),Roger Marche (242 matchs de 1954 à 1962) etJean Guillot (202 matchs en 1951-1952, puis de 1954 à 1961)[95].
Le meilleur buteur dans l'élite dans l'histoire du Racing estThadée Cisowski, auteur de 152 buts en 175 matchs entre 1952 et 1960. Il est le seulRacingman à avoir dépassé la barre des cent buts[95].
Parmi les vainqueurs de trophées, la composition parisienne en finale duchampionnat de France USFSA de 1907, le premier trophée d'importance remporté par le Racing, est la suivante :André Trousselier comme gardien,Pierre Allemane (capitaine) etVictor Sergent en défense, les Anglais A. Tunmer, H. Jordan et le Français Goubeault au milieu, enfin André Puget, les Anglais J. Jordan et Astley, le Suisse Raoul Matthey etRené Fenouillère en attaque. Astley y est l'auteur d'un triplé[5].

Vingt-neuf ans plus tard, le groupechampion de France est composé des joueurs suivants :Edmond Delfour (30 matchs joués, 4 buts),Auguste Jordan (30, 3), l'AnglaisFred Kennedy (29, 19),Raoul Diagne (28),Émile Veinante (27, 4),Maurice Banide (26),Roger Couard (22, 23),Francis Roux (22),Robert Mercier (18, 8),Roland Schmitt (18),Jules Mathé (12, 7),Henri Ozenne (11, 8),Maurice Dupuis (11),Jean Gauteroux (8),Rodolphe Hiden (8), le YougoslaveAleksandar Živković (7, 5), Bohé (4, 1), Branca (4),Marcel Galey (3), Raymond Couard, le frère de Roger, et Henri Fournis (1)[97]. Le gardien de but international autrichien Hiden, une des vedettes de l'équipe, refuse de rejoindre son club à la reprise de la saison 1935-1936, restant en Autriche dans l'attente d'une augmentation. L'affaire traîne plusieurs mois. Roux le remplace pendant la première moitié de la saison.Rudi rejoint finalement son club après six mois de bouderie, et peut fêter avec ses coéquipiers le titre de champion de France. L'équipe remporte également cette saison-là laCoupe de France. En finale face auFCO Charleville, lesRacingmen sont les suivants : Hiden - Dupuis, Diagne - Banide, Jordan, Delfour (capitaine) - Ozenne, Kennedy, Couard, unique buteur du match, Veinante et Mathé[98].
En 1939 et 1940, le Racing remporte deux nouvelles fois la Coupe de France. Le but parisien est toujours gardé par Hiden, le « meilleur gardien de but de l'entre deux guerres »[o 2], la défense toujours composée de la paire Dupuis-Diagne. Jordan et l'EspagnolRamón Zabalo disputent les deux finales au milieu, tout commeOscar Heisserer et Mathé en attaque[99],[100]. L'emblématique Veinante, retenu sous les drapeaux, est remplacé, comme capitaine et attaquant, par le jeune René Roulier lors de la finale de 1940, tout comme l'Argentin José Perez et Ozenne par l'AutrichienHeinrich Hiltl et le HongroisEdmund Weiskopf. L'ailierAlfred Aston est un des internationaux français du Racing à cette époque, mais il manque les deux finales de Coupe.
Organisée autour des expérimentésMarcel Salva,Angelo Grizzetti etLucien Leduc, le capitaine[17], le Racing de la fin des années 1940 est renforcée de nombreux jeunes joueurs, des « Titis » de région parisienne :Roger Lamy,Roger Gabet,Roger Quenolle,Georges Moreel et enfinErnest Vaast, ailier gauche passé par Levallois, déjà titulaire lors de la finale de coupe en 1945. Le talent de ce dernier en fait un titulaire indiscuté, mais un différend salarial l'écarte de l'équipe pendant une bonne partie de la saison 1948-1949[o 1].
Au début des années 1950, le Racing dispose de joueurs de premier plan. Par exemple l'internationalbrésilienYeso Amalfi[95], inter fantasque et doté d'une riche palette de gestes techniques hors du commun, arrivé deMonaco pendant l'hiver1952 après être passé parPeñarol,Boca Juniors,Nice et leTorino. Ou encore des internationaux français commeRené Vignal dans les buts[95], fidèle depuis1947 ; le demi expérimentéHenri Arnaudeau[95] ;Roger Lamy etRoger Gabet[95], toujours présents ;Thadée Cisowski, attaquant à la réputation grandissante depuis son arrivée deMetz en 1952 ; ou encoreAbderrahman Mahjoub arrivé duMaroc en1951. Arnaudeau et Mahjoub partent après la relégation de 1953 mais sont de retour l'année suivante. En 1954, le club recrute deux grands défenseurs internationaux : l'AutrichienErnst Happel, considéré à l'époque comme l'un des meilleurs défenseurs du monde, qui reste deux ans, etRoger Marche, le « vieux lion » venu de Reims[a 21].
En attaque, le Racing compte encore par la suite dans ses rangs de nombreux internationaux, commeJoseph Ujlaki de 1958 à 1963, attaquant à la frappe de balle réputée,François Heutte (de 1959 à 1964 puis de 1969 à 1972), un attaquant « élégant et percutant » venu par la suite terminer sa carrière au Racing amateur,Jean-Jacques Marcel, un milieu défensif ayant réalisé des miracles en attaque de 1960 à 1962 avant de retrouver son poste original pour ses dernières saisons, l'attaquantGuy Van Sam de 1960 à 1965, premier buteur du Racing en coupe d'Europe, ou encore le YougoslaveMiloš Milutinović de 1961 à 1963[a 21].
Dans les années 1980, le Racing de Lagardère compte de nombreuses vedettes.Alim Ben Mabrouk est un milieu de terrain travailleur, international algérien. L'année suivante, son compatrioteRabah Madjer le rejoint. Il est meilleur buteur du club pour sa première saison en D2 mais repart à la suite de la relégation de l'équipe première. Les défenseurs internationaux françaisPhilippe Mahut etMaxime Bossis rejoignent les Ciel et Blanc en 1984 et 1985[95]. En D2, les Parisiens sont renforcés parEugène Kabongo, avant-centre zaïrois venu de Belgique pour un an, dont l'efficacité aidera grandement à la remontée du club[a 22].
En 1986, Lagardère investit massivement dans le recrutement pour concrétiser ses ambitions : le milieu de terrain internationalLuis Fernandez[95], joueur emblématique duParis SG, l'attaquant uruguayenEnzo Francescoli[95], à l'époque un des joueurs les plus talentueux du championnat, le défenseur internationalThierry Tusseau[95], le fantasque gardien de butPascal Olmeta[95], les milieux de terrain allemandPierre Littbarski, tout juste vice-champion du monde, et uruguayenRubén Paz. Ces deux derniers ne restent qu'un an cependant. En 1987, l'arrière international néerlandaisSonny Silooy les rejoint. En 1988, l'effectif se renouvelle avec l'international marocainAziz Bouderbala, tout juste élu meilleur joueur de la CAN, le défenseurBernard Casoni, resté un an, dernier Racingman à avoir été sélectionné en équipe de France, les jeunes espoirsDavid Ginola etVincent Guérin[95]. En 1989 et 1990, tous ces joueurs quittent le club à la suite du retrait de Matra et la quasi-faillite du club.
Dès le début de l'histoire de l'Équipe de France, les footballeurs du Racingmen sont présents. Le premier joueur du club à porter les couleurs françaises estPierre Allemane, le 12 février 1905 lors d'un France-Suisse (1-0), second match de l'histoire de l'équipe de France.Bernard Casoni, le 22 octobre 1988 lors d'un France-Chypre (1-1), est le57e (et en 2012, le dernier) à avoir porté le maillot bleu[a 23].
Le bilan desRacingmen est de 374 sélections, pour 64 buts marqués. Le Racing est classé dans le top 10 des clubs ayant fourni le plus de joueurs à l'équipe de France (de 1951 à 1961, le club occupait la première place de ce classement). 208 matchs de la France, soit environ un match sur 3, ont vu au moins un joueur du Racing être sélectionné (cette proportion était de 67 % en 1961). À 58 reprises, le capitaine lors du coup d'envoi était du Racing[a 23].
Plusieurs joueurs du club ont porté les couleurs de la France lors d'une coupe du monde :André Tassin,Marcel Capelle,Alexandre Villaplane,Edmond Delfour etÉmile Veinante en 1930, Edmond Delfour et Émile Veinante en 1934,Raoul Diagne,Auguste Jordan et Émile Veinante en 1938, ainsi queRoger Marche en 1958.
En 2012, le Racing se targue d'être le seul club amateur présent dans les championnats nationaux jeunes (U17 et U19 Nationaux) de manière continue depuis dix ans[41].
De nombreux joueurs professionnels ont de fait réalisé tout ou partie de leur formation au Racing, parmi lesquels, depuis les années 1990,William Gallas (84 sélections en équipe de France),Stéphane Dedebant,Stéphane Porato, l'international marocainWalid Regragui,Grégory Proment,Brahim Hemdani,Bruno Cheyrou (3 sélections),Louis Saha (20 sélections),Zoumana Camara,Benoît Cheyrou, l'international algérienKarim Ziani,Jérémie Aliadière,Franck Béria,Michaël Ciani[101].
Plus tard vers la fin des années 2000 début des années 2010, les jeunesSteven Nzonzi (1995-1999),Romain Faivre (2007-2014),Saïd Arab (en) (2005-2014),Matthias Phaëton (2005-2014), y feront leurs pré-formation avant de partir en centre de formation.
Plus tôt, dans les années 1950, un joueur commeStéphane Bruey a, par exemple, entamé une brillante carrière au Racing (423 matchs de D1 et 4 sélections).
L'équipe de football du Racing a été en pratique résidente de deux stades lors de ses années fastes : le stade olympique deColombes, connu comme lestade Yves-du-Manoir, et le non moins célèbreParc des Princes, situé àParis.
Le Racing Club de France obtient dès le début duXXe siècle l'exclusivité de l'utilisation du Parc des Princes, inauguré comme stade vélodrome en 1897, pour les sports dits athlétiques : athlétisme, rugby ou football, notamment[102]. Par ailleurs, le site du stade deColombes, consacré au sport depuis1883 et utilisé comme hippodrome par la Société des Courses de Colombes, est acheté en1907 par le journal quotidien parisienLe Matin, qui le transforme en stade pour accueillir des compétitions d'athlétisme, de rugby et de football[103]. L'enceinte est alors rebaptisée « Stade du Matin »[o 2].
Le club devient locataire des installations dustade de Colombes en1920. Candidat à l'accueil desJeux olympiques d'été de 1924, le stade est largement agrandi[o 2] (sa capacité est portée à 60 000 places) et renommé « stade olympique de Colombes » en 1924, puis « stade olympique Yves-du-Manoir » en 1928, du nom d'Yves du Manoir, un joueur international français derugby duRacing mort tragiquement quelques mois plus tôt.
Malgré la contenance supérieure du stade de Colombes, leRC Paris, créé en 1932 en tant que section professionnelle de football duRacing Club de France, va plutôt évoluer auParc des Princes, plus proche de Paris et rénové largement cette année-là (sa capacité se monte alors à plus de 40 000 places), voire austade Jean-Bouin. Le Racing partage le stade de laporte d'Auteuil avec leCA Paris puis leStade français. Le Parc reste son stade favori jusqu'à la fin de sa première période professionnelle, dans les années 1960. Redevenu amateur, le Racing fait son retour à Colombes, d'autant que le Parc est en reconstruction en 1967[a 25].

Promu en première division en 1984, le Racing de Lagardère fait son retour au Parc des Princes, complètement reconstruit en1972 et dont leParis Saint-Germain et leParis FC sont devenus les résidents. La reconstruction du Parc porte un sévère coup au stade de Colombes qui, lui, ne bénéficie d'aucune rénovation et d'un entretien minimaliste. L'échec de l'aventure Matra et le retour au niveau amateur conduisent les dirigeants du Racing à se rapatrier une nouvelle fois à Colombes[a 25]. Trop vétustes, trois des quatre tribunes sont interdites au public au début des années 1990, puis rasées. Seule subsiste depuis la tribune principale, dotée de quelque 7 000 sièges[104].
À la fin des années 1990, les dirigeants du Racing, comme ceux d'autres clubs parisiens, lorgnent sur leStade de France, construit pour laCoupe du monde de football de 1998 et pour lequel est recherché un club résident. Le 28 mars 2000 y est organisé notamment un match de gala entre le Racing et leRed Star, autre club parisien candidat[105]. Les déceptions sportives des deux clubs ont rendu pour le moment impossible cet ambitieux projet.
En 1998, le club omnisports annonce son souhait de vendre le stade Yves-du-Manoir, qu'il n'a pas les moyens de rénover. LeConseil général des Hauts-de-Seine, par ailleurs un des principaux soutiens de la section football, se porte un temps candidat, mais la vente ne se fait pas. En 1999, les nouveaux dirigeants du club de football espèrent pouvoir y construire une « Cité du foot », où seraient rassemblés un nouveau stade ainsi que ses centres d'entraînement et de formation. Plombé par les résultats sportifs du club, le projet ne voit pas le jour. Alors qu'un promoteur immobilier est proche de remporter l'affaire, le Conseil général parvient à préempter la cession du site historique fin 2002[a 25]. Aucun projet ambitieux de mise aux normes n'a pourtant été engagé par la suite, d'autant que le club derugby à XV duRacing Métro 92, seul résident de l'enceinte principale du complexe, lance en 2010 la construction d'un nouveau stade àNanterre, l'Arena 92.
Les matchs de football du Racing sont souvent organisés à partir de 2006 sur le terrain Lucien-Choine, annexe du stade Yves-du-Manoir, d'une capacité de 1 000 places, dont 200 assises. Depuis le départ du rugby du stade Yves-du-Manoir, le Racing rejoue la majorité de ses matchs dans cette enceinte. En raison des travaux programmés sur son stade, qui sera site olympique en 2024 pour le hockey sur gazon, le club est contraint de disputer 12 matchs austade Montbauron deVersailles lors de la saison 2022-2023[106].
Le Racing a été dans les années 1930 à 1960 l'un des clubs les plus soutenus en France, que ce soit auParc des Princes ou austade de Colombes. De 1949 à 1953 puis de 1956 à 1964, le Racing enregistre l'affluence moyenne la plus élevée du championnat[107], malgré des résultats très irréguliers. Ce n'est en revanche plus du tout le cas lors de l'aventure Matra à la fin des années 1980 ; le manque de soutien populaire sera alors pointé comme une des raisons du départ brutal de Lagardère en 1989.

Le Racing fixe son record d'affluence le en finale deCoupe de France : 61 722 spectateurs assistent à Colombes à la victoire duStade de Reims sur le RC Paris[108]. Hors finale, les deux meilleures affluences de l'histoire du club sont réunies pour d'autres matchs de Coupe de France, face à un autre des grands rivaux du club à l'époque : leLille OSC. En 1948 et en 1950, respectivement 43 374 et 56 541 spectateurs se déplacent à Colombes pour des quarts de finale de Coupe. En championnat, le record date du17 septembre1950, quand leStade rennais se présente enleader auParc des Princes devant 39 448 spectateurs[109].
Avec la descente du club dans les niveaux amateurs et l'hégémonie duParis Saint-Germain sur le football francilien, le Racing voit ses affluences se réduire de plus en plus. Depuis les années 2000, le club compte moins de 1000 spectateurs de moyenne à domicile[note 7].
Le club a compté dans son histoire plusieurs groupes de supporters, dont les anciens groupes « Brigadier 1936 », « Racing Rebels » (1989-1994), « Racing Tigers » (2003-2006) et « Unité Racing » (2005-2009). Le groupe « Club Ciel et Blanc », ouvert aux supporters de tous âges, est actif en 2011. Actuellement le groupe « Colombes Boys » est présent depuis 2017.
Ouvrages
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