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Naissance | Saint-Denis-du-Sig,Algérie française |
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Décès | (à 59 ans) Les Lilas,Seine-Saint-Denis,France |
Nationalité | Française Algérienne |
Activité principale | Chanteur |
Genre musical | Rock,raï,chaâbi,techno,rock'n'roll,new wave,punk[1],[2] |
Années actives | 1980–2018 |
Labels | Naïve,Knitting Records,Wrasse |
Rachid Taha (arabe :رَشِيد طَهَ), né le àSaint-Denis-du-Sig (actuelleSig, enAlgérie) et mort le auxLilas (Seine-Saint-Denis), est unchanteur etmusicien franco-algérien ayant vécu la majorité de sa vie enFrance.
Le jeune conteur et chanteur enarabe, nostalgique de sa terre d'enfance souvent chaude et poussiéreuse, improvise sur des musiquesnew wave et participe de 1980 à 1982 à la création du groupe « Carte de Séjour » à Lyon. Un premier album en 1983, la reprise en 1985 de la chanson « Douce France » confèrent à cette formation une reconnaissance internationale.
Séparé de son groupe musical lyonnais à partir de 1989, Rachid Taha résidant àParis ou dans sa périphérie, mais grand voyageur, poursuit une carrière solo, qui lui confère une notoriété exceptionnelle sur les scènes du monde, bien supérieure à celle de l'Hexagone. Sa musique est inspirée par différents styles qu'il a contribué à renouveler, tels que leraï, lechaâbi, latechno, lerock 'n' roll dans le contexte qui a suivi le mouvementpunk avec la vague new wave au début des années 1980.
Ali Chérif Taha, père de Rachid originaire deSidi Aïch (dans la région deBéjaïa) familier de la musique égyptienne et sa mère Aïcha originaire deMascara appréciant le raï se sont rencontrés dans le district d'Oran[3]. Dans un premier temps, son père s'exile seul pour trouver un emploi dans l'industrie textile vosgienne. Il s'installe d'abord àSainte-Marie-aux-Mines enAlsace bien avant d'y faire venir sa famille[4]. Lorsque Rachid, déraciné de l'Oranais, est à peine arrivé en France, à neuf ans, son père est engagé par le tissage Decouvelaere àLépanges-sur-Vologne dans lesVosges. En1968, le reste de la famille le rejoint dans la vallée de laVologne et habite dans la cité ouvrière[5]. Il fréquente les classes de transition de l'école laïque et étudie au lycée Jeanne d'Arc deBruyères[6]. À cette époque, il apprend réellement à écrire l'arabe et parler l'arabe littéraire, notamment en écoutant les chansons d'Oum Kalthoum appréciées par son père[5]. Rapide et vif, Rachid a aussi une jeunesse sportive et insouciante : il est gardien de l'équipe dehand-ball de Lépange et joueur defootball au club voisin deCheniménil. Comme le maillot de l'équipe était invariablement vert, et qu'il avait les cheveux longs, ses déboulés d'ailier droit, combattant infatigable qu'il était au service du collectif, l'ont fait surnommer Rocheteau, selon ses dires[7]. De ce temps de jeunesse, Rachid disait plus tard :« Jusqu'à la crise du textile, les Vosges, c'était pour nous comme une petite Amérique ». Le samedi soir, avec ses copains du même âge de la vallée de la Vologne, le jeune homme sortait s'amuser enboîte de nuit àGérardmer. Ses copains vosgiens de Lépange, parmi lesquels le fils du tenancier du « Bar-restaurant de L'Est », Gérard Parisse, avait remarqué sa prédilection pour les bals animés par des orchestres, à l'instar de celui de Claude Poutot souvent présent dans laVallée des Lacs[Laquelle ?]. Rachid restait captivé par les grandes javas, les musiques ayant les faveurs locales et la danse qui les illustre. Mais nul compagnon d'alors n'avait prévu qu'il deviendrait chanteur, malgré son admiration pourLéo Ferré etJoe Dassin[8].
Chaque année, depuis qu'il est en France, sa famille retourne en été dans la région d'Oran. Rachid se souvient des longs voyages vers le pays natal car son père qui conduisait exigeait qu'il reste éveillé pour lui lire les panneaux de circulation[8]. Il a la double nationalitéfranco-algérienne[9].
Il entame des études decomptabilité[10]. À 19 ans, il part chercher du travail, quitte lesVosges en crise et pendant dix-huit mois il fait du porte à porte pour vendre des livres de littérature française[11]. Après cette période indépendante et solitaire, il rejoint ses parents qui habitent désormais les Minguettes àVénissieux, près deLyon, car son père licencié pour raison économique, a quitté avec sa famille la cité ouvrière vosgienne. Le jeune homme erre de stages en petits boulots, découvre le racisme ordinaire des milieux fortement urbanisés, s'improviseDJ « pour se défouler et passer sa colère » comme il le dira.
Rachid Taha s'installe en 1981 àRillieux-la-Pape, où il travaille à l'usine Therm'x, c'est-à-dire chez Majorette, où il nettoie les petites voitures avant emballage[12]. Il y rencontre deux opérateurs, Mohammed et Moktar Amini[6]. Rachid Taha voudrait être batteur, mais Mohammed et Moktar l'incitent plutôt à écrire des textes et à chanter ses paroles. Ainsi en1980, après des essais laborieux dans un grenier de banlieue, ils initient ensemble le projet du groupeCarte de séjour. Le groupe prend une forme définitive en 1982 avecJérôme Savy. L'ensemble prône la tolérance envers les immigrés et participe notamment à laMarche pour l'égalité et contre le racisme de Marseille à Paris[6].
En 1982, Rachid Taha et ses amis organisent des soirées où se retrouve la jeunesse lyonnaise, au son des musiques du monde, indiennes, africaines... et du rock anglais, dans le local de répétition du groupe, sur les pentes deLa Croix-Rousse, àLyon[6]. Le groupe sort un premier album intituléRhorhomanie en1984.
En1986, Rachid Taha etCarte de séjour reprennentDouce France, une chanson queCharles Trenet interprétait en1943 pour soutenir le moral des prisonniers français et des jeunes gens réquisitionnés pour leSTO dans les territoires duTroisième Reich[13]. L'album du groupe a été distribué aux députés de l'Assemblée nationale.
Le groupe se dissout en1989 et Rachid Taha, quittant progressivement Lyon, entame avec la compagnie créatrice deSteve Hillage une carrière solo et enregistre son premier albumBarbès en1991[14].
En mai1998, il sortDiwân futurdisque d'or, qui compile des compositionschaâbi du chanteur de l'immigration des années 1970Dahmane El Harrachi (le mythiqueYa Rayah), deHadj El Anka, deAkli Yahyaten, ainsi que deNass El Ghiwane etFarid El Atrache. Rachid Taha revendique fréquemment l'héritage deCheikha Remitti, dont il a repris de nombreux rythmes et mélodies. Quelques mois plus tard, en novembre1998, il sort l'album liveUn, deux, trois soleils en compagnie deKhaled etFaudel (notamment sur les tubesYa Rayah etAbdel Kader)[15]. Il devient alors un chanteur mondialement reconnu, notamment avec le titreYa Rayah[16]. En, une réédition de l'album comprend deux titres supplémentaires dont la reprise de la chansonComme d'habitude deClaude François[17].
Il enregistre avecAlain Bashung le titreOde à la vie qui est publié sur la compilationClimax[18].
Il obtient sa premièreVictoire de la musique en 2001[19].
En 2004, il sort l'albumTékitoi, qui reçoit un bon accueil dans la presse en France[20] et aux États-Unis[21]. Cet album reprend le tubeRock the Casbah du groupe punk britanniqueThe Clash, dans une adaptationRock el Casbah qui est unanimement acclamée[21],[22] :Mick Jones ayant déclaré préférer la version de Taha[5], qu'ils ont chantée ensemble plusieurs fois sur scène, notamment lors d'une session de l'émissionTaratata surFrance 4[23].
En 2008, Rachid Taha interprète le rôle principal deLà où je pense, un court-métrage de Bénédicte Portal, réalisé à l'occasion de la collectionÉcrire pour un chanteur, lancée parCanal+. Cette même année, il collabore avecRodolphe Burger pour le titreArabécédaire et publie son autobiographie,Rock la Casbah[24].
Dans deux entretiens publiés en 2006 et 2007, Rachid Taha indique avoir entrepris des démarches en vue d'obtenir la nationalité française[25],[6], et déclare en 2010 « se sentir totalement français »[26]. Pourtant dansRock la Casbah, publié en 2008, il affirme n'avoir jamais voulu demander la nationalité française, en mémoire de son oncle tué par les militaires français pendant la guerre d'Algérie[27]. En 2012, il assure ne toujours pas avoir la nationalité française[28].
En 2013 sort son neuvième album solo,Zoom produit parJustin Adams[29], qui contient notamment des hommages àElvis Presley etOum Kalthoum. Avec cet album, Rachid Taha fait encore une fois le tour du monde en donnant des concerts[30]. Il s'entoure de nouveaux musiciens : Maxime Delpierre (guitare), Juan de Guillebon (basse) et Kenzy Bourras (claviers). Les autres musiciens, fidèles au chanteur, complètent l'équipe : Guillaume Rossel (batterie), Idriss Badarou (basse) et Hakim Hamadouche (mandoluth).
En 2015, Rachid Taha écrit en collaboration avec Kenzy Bourras des musiques de films français et fait aussi des apparitions dans ces films[31]. Toujours en 2015, il reçoit un trophée desVictoires de la musique pour l'ensemble de sa carrière[32]. En 2017, tout en donnant des concerts, il s'associe avec son amiRodolphe Burger et crée le groupe CousCous Clan[33]. Un nouveau batteur, Franck Mantegari, remplace Guillaume Rossel à ses côtés. En 2018, il se produit à l'Institut du monde arabe à Paris pour donner un concert unique en hommage àDahmane El Harrachi[34].
Rachid Taha a également beaucoup collaboré avec le guitariste britanniqueSteve Hillage du groupeGong, ce dernier a produit huit de ses albums, tout en jouant de la guitare et en s'occupant du mixage sur plusieurs d'entre eux[35].
Rachid Taha a affirmé souffrir de lamaladie d'Arnold-Chiari, diagnostiquée vers 1987[36]. Il déclare :« J’en ai marre que les gens me prennent pour quelqu’un de « bourré » sur scène. Alors que ce sont les symptômes de la maladie d’Arnold-Chiari. Je titube, car je perds l’équilibre. Je vacille. Cela génère un dérèglement dans le corps. »[37]
Rachid Taha meurt dans son sommeil dans la nuit du 11 au, auxLilas (Seine-Saint-Denis)[38],[39], des suites d’une crise cardiaque[40].
Il est enterré àSig[41]. Ses amis lui rendent un hommage àParis alors que la mort de l’artiste continue de susciter de nombreuses réactions en France, pays où il est arrivé à l’âge de dix ans[42],[6].
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de donnéesAllociné etIMDb.Rachid Taha a composé quelques bandes originales pour le cinéma ou la télévision :
Il a également joué dans quelques productions :
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