Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant lesréférences utiles à savérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
LaRépublique socialiste soviétique kazakhe (enkazakh :Қазақ Советтік Социалистік Республикасы,Qazaq Sovettik Sotsialistik Respoublikasy ; enrusse :Казахская Советская Социалистическая Республика,Kazakhskaïa Sovetskaïa Sotsialistitcheskaïa Riespoublika ; littéralement« République socialiste des conseils kazakhe »), ouKazakhie, était l'une des 15 républiques membres de l'Union soviétique. Elle fut fondée le et dissoute le. Son territoire correspond à celui de l'actuelle république duKazakhstan. Sa capitale étaitAlma-Ata.
Comme pour les autres républiques socialistes soviétiques, l'organisation de l'État est une réplique à un niveau inférieur de celle de l'URSS.
Le Soviet suprême de la RSS kazakhe (une seule chambre, contrairement auSoviet suprême de l'Union soviétique qui estbicaméral) était élu pour quatre ans. Il était composé d'un député pour 27 000 habitants. Quand le Soviet suprême n'était pas réuni en session, le pouvoir était exercé par le Præsidium du Soviet suprême de la RSS kazakhe, réplique locale duPræsidium du Soviet suprême de l'URSS dont les membres étaient élus par le Soviet suprême.
Le Conseil des ministres promulguait les lois de la RSS kazakhe.
Du fait de plusieurs fortes vagues de migration vers la RSS kazakhe en provenance des autres républiques soviétiques, et principalement de la Russie, la population de la RSS kazakhe fit plus que doubler en une trentaine d'années :
Pour cette même raison, la RSS Kazakhe fut la seule des républiques soviétiques dont la populationéponyme, en l'occurrence lesKazakhs, n'était pas majoritaire sur son propre territoire. Elle fut également la seule république où aucun groupe ethnique ne représentait lamajorité absolue de la population.
Les populations slaves, russes, ukrainiennes et biélorusses, qui formaient ensemble presque la moitié des habitants de la république, étaient essentiellement concentrées dans les villes (Alma-Ata,Karaganda,Oust-Kamenogorsk) et dans la partie septentrionale de la république. Les Kazakhs représentaient surtout la tranche rurale et méridionale de la population.
Le, l'Allemagne nazie pénètre sur le territoire de l'Union soviétique. Plus d'un million d'habitants du Kazakhstan (sur une population de 6 250 000 habitants, au début de la guerre) rejoindront l'Armée soviétique au cours du conflit[3]. En raison de la distance qui sépare la république du front, celle-ci accueille de nombreuses usines évacuées des régions occidentales de l'Union soviétique. Les studios de cinéma moscovitesMosfilm sont également transférés àAlma-Ata (Sergueï Eisenstein y tourneIvan le Terrible). Ces déplacements s'accompagnent de l'arrivée de plus de 400 000 personnes, d'origine européenne pour la plupart. Cependant, les usines et les exploitations agricoles du Kazakhstan tournent à fond pour soutenir l'effort de guerre avec le concours indispensable des femmes, un grand nombre d'hommes ayant été envoyés au front.
Parallèlement, un grand nombre d'habitants soupçonnés ou accusés de sympathie pour l'envahisseur allemand sont déportés au Kazakhstan (et dans une moindre mesure enOuzbékistan) afin d'être éloignés des lignes ennemies. LesAllemands de Russie, lesTchétchènes, lesIngouches, lesTatars de Crimée, lesCoréens de la côte Pacifique (accusés de collusion avec les Japonais) sont déportés enAsie centrale et au Kazakhstan[4]. Les déportations de populations entières se poursuivront même après la guerre (déplacement des Grecs deGéorgie en 1949)[5]. Après la mort deStaline, certains peuples retourneront dans leur pays d'origine — la plupart des Tchétchènes, par exemple —, mais beaucoup restent au Kazakhstan. Ces déplacements massifs de populations expliquent en partie la grande variété ethnique du Kazakhstan.
Le,Mikhaïl Gorbatchev devient Secrétaire général duPCUS. Il s'attaque rapidement à la corruption et à l'immobilisme des dirigeants du Kazakhstan et d'ailleurs. Un grand nombre de dignitaires de la RSS kazakhe sont démis de leurs fonctions. Le,Din-Muhammed Kunaev, le secrétaire général duParti communiste du Kazakhstan, en poste depuis vingt-deux ans, est remplacé parGuennadi Kolbin. Cette décision est perçue par de nombreux Kazakhs comme une ingérence du pouvoir central et comme un affront car Kunaev, d'origine kazakhe, était populaire dans la république. Son remplacement par Kolbin, un Russe n'ayant aucun lien avec le Kazakhstan, déclenche dès le lendemain des manifestations à Alma-Ata, puis dans d'autres villes, manifestations qui deviennent bientôt des émeutes et sont sévèrement réprimées[6]. Après l'indépendance, on fera de ces événements, dits deJeltoqsan (« décembre » en kazakh), le symbole de la renaissance nationale kazakhe.
Lors de ladislocation de l’URSS, le Kazakhstan est la dernière des quinze républiques soviétiques à déclarer son indépendance le[7].
Au lendemain de la guerre, les autorités soviétiques choisissent la RSS Kazakhe comme lieu d'expérimentationnucléaire. Lepolygone nucléaire de Semipalatinsk, vaste site consacré à la recherche et aux essais nucléaires, est créé en1948 dans l'est de la république. Plusieurs centaines d'essais nucléaires y auront lieu en pleine atmosphère jusqu'en1964, puis sous terre jusqu'en1989. Le site deSemipalatinsk est à l'origine de la plus grande catastrophe sanitaire et écologique du pays. Les essais ont été d'autant plus néfastes pour la santé des populations voisines que celles-ci n'ont été nullement informées des risques qu'elles encouraient[3].
En1954,Nikita Khrouchtchev, qui a succédé à Staline à la tête duPCUS, lance laCampagne des terres vierges, un vaste programme visant à améliorer la production agricole soviétique par le défrichement et la mise en culture des terres non exploitées. La campagne est lancée enSibérie, dans l'Altaï, dans l'Oural et dans le nord du Kazakhstan[8]. Environ deux millions de volontaires, la plupart d'origine russe, viennent s'établir dans cette dernière région pour prendre part au défrichement. Au début des années 60, à la suite des différentes vagues d'immigration, les Kazakhs ne représentent même plus un tiers de la population du Kazakhstan. La Campagne des terres vierges, si elle permet d'augmenter de façon non négligeable la production agricole, aura toutefois des conséquences néfastes sur les sols de la steppe kazakhe qui, trop fragiles, s'épuiseront et se dégraderont assez rapidement[3].
C'est aussi au Kazakhstan qu'a été inauguré le lecosmodrome de Baïkonour. Conçu au départ comme une simple base de tests pour missiles balistiques, il deviendra ensuite mondialement connu comme la piste de lancement de lafusée Vostok dans laquelleYouri Gagarine accomplira le premier vol d'un homme dans l'espace (). Le cosmodrome de Baïkonour, bien que situé au Kazakhstan, est depuis l'éclatement de l'URSS administré par la Russie, en vertu d'un accord entre les deux pays.