Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

République des conseils de Bavière

48° 08′ N, 11° 34′ E
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

République des conseils de Bavière
(de) Bayerische Räterepublik

 – 
26 jours

Drapeau
Drapeau
Blason
Emblème
Description de l'image Carte de la République des Conseils de Bavière.jpg.
Informations générales
StatutRépublique des conseils
Régime communiste
CapitaleMunich
Langue(s)Allemand
Histoire et événements
7 avril 1919Proclamation
13 avril 1919Formation du nouveau gouvernement par leKPD bavarois
3 mai 1919Fin des combats dans la ville après l'assaut des corps francs

Entités précédentes :

Entités suivantes :

modifier -modifier le code -voir Wikidata(aide)

Larépublique des conseils de Bavière (enallemand :Bayerische Räterepublik), dite aussirépublique des conseils de Munich (enallemand :Münchner Räterepublik), nom également traduit parRépublique soviétique bavaroise[1] ourépublique soviétique de Bavière[2], est un gouvernement d'inspirationsocialiste etcommuniste proclamé enBavière durant larévolution de 1918-1919 par desconseils ouvriers,gouvernement qui dure du au et s'effondre dans la violence et la confusion.

À la fin de laPremière Guerre mondiale, la fin durégime impérial, le, entraîne la chute des autresdynastiesallemandes : lesWittelsbach quittent le pouvoir en Bavière. Presque partout en Allemagne, des conseils ouvriers se forment. Les mois qui suivent la révolution bavaroise sont troublés : le gouvernement est dirigé par le socialiste indépendantKurt Eisner, assassiné le, auquel succède le social-démocrateJohannes Hoffmann (en).

La « république des conseils » est proclamée en par des communistes bavarois. Les Conseils d'Augsbourg se prononcent, en présence d'Ernst Niekisch et dessocialistes libertaires ouanarchistesErich Mühsam etGustav Landauer, en faveur d'une république des conseils de Bavière. Dans la nuit du au, cette revendication est reprise par le conseil central de Munich : une proclamation, signée par Ernst Niekisch, annonce l'avènement de la république des conseils de Bavière, la dissolution du Landtag et la déchéance du gouvernement Hoffmann.

Mais en quelques jours, le régime des conseils montre son impréparation à gouverner. Le, une troupe improvisée de volontaires formée par le gouvernement Hoffmann tente de reprendreMunich, mais est repoussée par l'« Armée rouge » bavaroise aidée des communistes. Le soir même, des communistes allemands, menés par les militantsEugen Leviné etMax Levien, décrètent de leur propre initiative la fin du gouvernement« anarchiste » de Toller et prennent le pouvoir à Munich, inaugurant une seconde phase de la république des conseils de Bavière.

Le, la république des conseils de Bavière est définitivement écrasée. Les institutions du pays se stabilisent lors de l'adoption de laconstitution de Weimar le, premièreconstitutiondémocratique appliquée dans l’histoire allemande.

Contexte

[modifier |modifier le code]

Pour un article plus général, voirRévolution allemande de 1918-1919.

Timbre de la république de Bavière à l'effigie deLouis III, comportant la surchargeVolksstaat Bayern – État populaire de Bavière – après la chute du roi.
Kurt Eisner en 1919.

À la fin de laPremière Guerre mondiale, la famine et les pénuries en Allemagne entraînent un mécontentement général, tant chez les classes moyennes qu'au sein de laclasse ouvrière. Uneréforme du système politique, destinée à instaurer unedémocratie parlementaire, est mise en œuvre, mais n'empêche pas une insurrection d'éclater. Lesmutineries de Kiel, déclenchées le par les marins de laflotte de guerre impériale, dégénèrent en véritable soulèvement dans les premiers jours du mois de novembre. Les marins et ouvriers révoltés prennent le contrôle de plusieurs villes ; desconseils ouvriers apparaissent, certains s'arrogeant une autorité politique.

ÀMunich, le, lors d'une manifestation organisée en faveur de la paix par leParti social-démocrate d'Allemagne (SPD), le journalisteKurt Eisner, membre duParti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD) et récemment libéré de la prison que lui avait valu son militantisme contre la guerre, monte sur l'estrade occupée par les orateurs et incite la foule à occuper les casernes des soldats et à prendre le contrôle de la ville. Accompagné d'un groupe de partisans, Eisner s'empare des bâtiments, sans rencontrer de résistance de la part de la troupe[3]. Le roiLouis III et lamaison de Wittelsbach prennent la fuite, le souverain bavarois devenant le premier monarque des États de l'Empire allemand à abandonner le pouvoir.

Le, un conseil d'ouvriers et de soldats confie le pouvoir à Eisner qui, avec l'accord des membres du conseil, proclame la« république socialiste de Bavière »[4]. Eisner assure de son intention de ne pas prendre de mesures de typecommuniste, mais il est détesté par une partie de l'opinion, qui le considère comme un extrémiste« rouge »[5] ;juif, socialiste et militant pacifiste durant la guerre, il est la cible idéale pour les tenants de la thèse ducoup de poignard dans le dos qui attribuent la défaite allemande à la gauche et aux Juifs. Son gouvernement se montre en outre incompétent pour assurer le ravitaillement, gérer la démobilisation des troupes et faire fonctionner le système de transports publics. Les paysans bavarois, conservateurs dans leur majorité, et choqués par les évènements de Munich, refusent de distribuer leurs produits ; lesAlliés ont par ailleurs réquisitionné la plupart des locomotives du réseau de chemins de fer. Le désordre règne à Munich, et les ouvriers commencent à huer Eisner lors de ses apparitions publiques[3].

Le, des élections législatives ont lieu, qui se soldent par une défaite humiliante pour l'USPD et le gouvernement Eisner : le SPD obtient une très large majorité auLandtag de Bavière. Le, alors qu'il se rend au Landtag, Eisner est assassiné par un jeune aristocrate, le comteAnton Graf von Arco auf Valley, sympathisant du groupe antisémite de lasociété Thulé[6]. Le meurtre s'avère avoir été totalement inutile : on retrouve dans la poche de Kurt Eisner le brouillon de sa lettre de démission. L'assassinat de Eisner entraîne aussitôt une émeute dansMunich et un communiste tire sur le principal adversaire politique d'Eisner, le SPDErhard Auer (en), le blessant grièvement[3],[7]. Le lendemain, une assemblée générale des Conseils munichois élit un« Conseil central de la République bavaroise », composé de représentants duSPD, de l'USPD, duKPD et des conseils paysans, et nomme à sa tête le social-démocrate de gaucheErnst Niekisch[8] ; le Conseil central désigne un gouvernement, qui refuse cependant de servir. Début mars, après une période de vide politique, le Conseil central cède à nouveau l'autorité politique au Landtag[9] qui, par crainte des violences, avait suspendu ses travaux. Le parlement nomme sans vote un nouveau gouvernement de coalition, dirigé par le SPDJohannes Hoffmann (en), qui échoue cependant à rétablir l'ordre. Dans la situation de confusion régnant à Munich, des armes et des munitions sont distribuées aux Conseils d'ouvriers et de soldats[10].

Début avril, la nouvelle de la proclamation de larépublique des conseils de Hongrie galvanise les éléments radicaux. Le, l'assemblée des Conseils d'Augsbourg se prononce, en présence d'Ernst Niekisch, pour une« république des conseils ». Dans la nuit du 6 au, le Conseil central de Munich reprend cette revendication à son compte et une proclamation, signée par Niekisch, annonce la dissolution du Landtag,« organe stérile du siècle capitaliste bourgeois dépassé », et la déposition du gouvernement Hoffmann, remplacé par la« république des conseils de Bavière »[8].

Dans la foulée du Conseil central révolutionnaire de Munich, la république des conseils de Bavière est proclamée le 7 et le dans de nombreuses villes du Land. À l'exception deNuremberg, toutes les grandes villes de Bavière au sud duDanube, de nombreuses villes et communautés plus petites commeMemmingen etDießen rejoignent laRäterepublik. Cependant, dans la plupart des cas, la réaction se met en branle dès le. À l'instigation des représentants du SPD, de nombreux conseils rompent leurs liens avec Munich, certains conseils locaux, comme laWürzburger Räterepublik, ont été complètement éliminés par les militaires et les groupes d'extrême-droite, tandis que l'aile droite de l'Union paysanne autour deGeorg Eisenberger a pu isoler le Conseil central des paysans de Munich et reprendre le contrôle des conseils paysans de la province. Dès le 12, la zone d'influence de la république des conseils se limite à l'axe Augsbourg-Munich-Rosenheim[11],[12].

Histoire

[modifier |modifier le code]

« Première république des conseils »

[modifier |modifier le code]

La première phase de la république des conseils s'ouvre avec la proclamation d'un gouvernement dirigé parErnst Toller, dramaturge et poète alors âgé de 25 ans, et composé de onze« délégués populaires » (Volksbeauftragte). Soutenu par les Conseils d'ouvriers et de soldats de Munich, mais non encore reconnu par leParti communiste, Toller s'entoure d'autres intellectuels, comme les écrivainsErich Mühsam etGustav Landauer, eux-mêmes militants anarchistes ; ou encore Ret Marut, le futurB. Traven, qui s'occupera de la presse[13]. Le gouvernement de la république des conseils, composé en grande partie de lettrés du quartier deSchwabing, a une tonalité nettement plusanarchiste quesocialiste, ce qui lui vaut d'être rapidement surnommé dans la ville« le régime des anarchistes decafés »[10].Johannes Hoffmann (en), réfugié àBamberg, refuse entretemps de s'incliner[14].

En quelques jours, le gouvernement d'Ernst Toller devient, selon les termes de l'historienHeinrich August Winkler,« la risée de tous ». Nullement préparés à gouverner, sans liens avec les autres milieux socialistes d'Allemagne et d'Autriche et sans idées claires quant à l'avenir de la Bavière[15], les dirigeants de la république munichoise prennent une série de décisions incohérentes. Le gouvernement Toller annonce la rupture des relations diplomaques avec leReich, et proclame« l'argent libre » pour triompher ducapitalisme. Un télégramme est envoyé àLénine pour l'informer de l'union duprolétariat de Haute Bavière[8]. Les délinquants de droit commun sont libérés de prison, ce qui entraîne une montée en flèche de l'insécurité dans la ville. Le gouvernement s'arroge en parallèle l'autorité économique suprême, ce qui entraîne la fermeture immédiate de tous les petits commerces, surprenant les gouvernants eux-mêmes[16]. Tandis que Toller annonce une réforme des arts, les affaires étrangères de la Bavière sont confiées au journalisteFranz Lipp (1855-1937) qui, mentalement instable, ridiculise le gouvernement par ses excentricités : leWurtemberg et laSuisse ayant refusé de prêter soixante locomotives à la Bavière, Lipp annonce son intention de leur déclarer la guerre[10]. Devant le comportement du délégué aux affaires étrangères, Toller et Mühsam finissent par le pousser à la démission, quelques jours après sa nomination[17]. Si le régime ne commet pas d'actes sanglants, l'annonce, le, de la création de« tribunaux révolutionnaires » dont les jugements seront exécutés sur-le-champ sans possibilité d'appel contribue à semer l'effroi au sein de la bourgeoisie bavaroise. Hoffmann dénonce la« terreur russe, déchaînée par des éléments étrangers au pays », qui ferait rage à Munich[18].

Le, une troupe de soldats républicains, mise sur pied à la hâte, intervient à Munich avec l'accord du gouvernement Hoffmann pour tenter de renverser le gouvernement des conseils[10] : l'assaut est repoussé par l'« armée » rouge formée par les communistes munichois. Les combats font douze morts. Le soir même, les membres munichois duKPD, qui avaient initialement refusé de reconnaître la république des conseils, prennent le pouvoir :Eugen Leviné etMax Levien, deux militants communistes d'origine juiverusse, prennent la tête du nouveau gouvernement, dont Toller et Landauer reconnaissent l'autorité[19].

« Deuxième république des conseils »

[modifier |modifier le code]
  • Max Levien (c. 1919).
    Max Levien (c. 1919).
  • Eugen Leviné.
    Eugen Leviné.

En prenant le pouvoir, Leviné et Levien agissent de leur propre chef, sans l'accord de la centrale berlinoise du KPD. Ils ne tardent cependant pas à recevoir l'aval deLénine lui-même : le, le chef du gouvernement de la Russie bolchevique télégraphie à Leviné pour lui demander si les révolutionnaires munichois ont déjà nationalisé les banques et pris des otages dans les rangs de labourgeoisie[20].

Les communistes bavarois ne disposent, au sein d'unLand conservateur et agricole, que du soutien d'une infime minorité de la population urbaine, ce qui rend leur position particulièrement fragile[21]. Des mesures répressives sont rapidement décrétées contre les« contre-révolutionnaires » réels ou supposés, qui font l'objet d'arrestations arbitraires. Eugen Leviné, suivant les instructions de Lénine, commence notamment à faire arrêter des membres de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie. La principale église de Munich est transformée en temple de la« déesse raison » ; les communistes tentent de structurer l'« armée rouge » bavaroise, qui, attirant dans ses rangs de nombreux ouvriers au chômage, compte bientôt environ 20 000 hommes. Une série de proclamations annonce que la Bavière est destinée à constituer le fer de lance de la révolutionbolchevique en Europe, que les ouvriers recevront une formation militaire et que la possession d'armes par des particuliers est interdite sous peine de mort[22].Ernst Toller, solidaire du nouveau régime, apparaît publiquement en uniforme et proclame son intention de mourir au service de la révolution[16].

Écrasement du régime

[modifier |modifier le code]
Soldats déployés avec fusils et mitrailleuse à Augsbourg en 1919.
Des soldats des troupes gouvernementales avec un prisonnier« rouge ».

Johannes Hoffmann (en), épouvanté par l'avènement d'un régime bolchevique en Bavière, engage entretemps les services descorps francs du Wurtemberg, commandés parFranz von Epp, que viennent épauler des troupes régulières. Trente-cinq mille hommes sont bientôt rassemblés sous le commandement de von Epp et équipés notamment de fusils-mitrailleurs.Munich est entretemps en plein chaos et paralysée par une grève générale ; les services publics de la ville ne fonctionnent plus. La capitale bavaroise, sans autorité centrale fonctionnelle, est livrée à l'insécurité et au pillage[23]. Le, l'assaut sur Munich commence, à l'incitation du ministreGustav Noske[14] : la ville est bloquée par les corps francs, qui annoncent qu'aucun quartier ne sera fait et que toute personne trouvée en possession d'armes sera exécutée sur le champ. Terrifiés, les conseils d'ouvriers et de soldats votent une motion de défiance contre le gouvernement de la république des conseils, qui est dès lors dépourvue de toute forme d'autorité centrale, même théorique. En pleine panique, une unité de l'« Armée rouge » bavaroise s'en prend aux otages rassemblés dans un gymnase : dix personnes sont exécutées, parmi lesquels un membre de lamaison de Thurn und Taxis, ainsi que la jeune comtesse von Westarp, et un vieil enseignant qui avait été arrêté pour avoir fait un commentaire désobligeant sur une affiche révolutionnaire[23].

La nouvelle de l'exécution des otages enrage les soldats des corps francs, dont la marche à travers la ville ne rencontre plus guère d'opposition. Les représailles contre la république des conseils tournent au bain de sang. Le,Gustav Landauer est capturé et battu à mort par des soldats, qui laissent ensuite son corps pourrir sur place durant plusieurs jours[23]. Toute résistance dans la ville cesse le ; les chiffres officiels du bilan de l'assaut font état de 606 morts, dont 38 membres des troupes gouvernementales allemandes et 335 civils[21], tandis que des estimations officieuses évoquent un nombre réel de victimes deux fois supérieur. Dans les jours qui suivent la fin des combats, des civils indûment accusés d'être des révolutionnaires continuent d'être assassinés par les corps francs[23],[16].

SiMax Levien parvient à fuir,Eugen Leviné est arrêté, jugé pour haute trahison, condamné à mort et exécuté le.Ernst Toller,Erich Mühsam etErnst Niekisch sont quant à eux condamnés à des peines de prison[16],[21]. Lesbolcheviks russes, une fois au courant des événements de Bavière et du peu de compétence dont ont fait preuve Eugen Leviné et Max Levien, ne s'empressent guère de chanter les louanges de l'expérience bavaroise[16].Max Levien, réfugié enURSS, est exécuté en 1937 durant lespurges staliniennes ;Ernst Niekisch devient ensuite pour sa part l'un des principaux représentants du courant « national-bolchevik »[24].

Le journalisteRet Marut, rédacteur duZiegelbrenner, responsable de la presse pendant la révolution, est condamné à mort par la répression des corps francs. Il parvient à prendre la fuitein extremis, s'exile auMexique et devient un célèbre auteur de romans sociaux sous le nom deB. Traven[25].

Politique et économie

[modifier |modifier le code]

Gouvernement Eisner

[modifier |modifier le code]

Les « cent jours » d'exercice qu'Eisner effectue en tant que premier ministre de Bavière sont ponctués de multiples changements, d'autant que le gouvernement fédéral, et particulièrement les ministres du SPD, n'y voyaient qu'un gouvernement provisoire en attente des prochaines élections régionales auLandtag. De fait, les différentes discussions relatives auxinstitutions du futur État achoppaient, notamment sur l'adoption d'un statut dedémocratie parlementaire ou d'unerépublique des conseils. Eisner, pour sa part, tenait une position intermédiaire : il voyait dans lesconseils une instance consultative et de contrôle, opposée à un parlement élu, mais ne voulait lui confier à long terme nipouvoir législatif, nipouvoir exécutif. Il approuvait l'autorité des conseils au début de la révolution en tant que moyen d'éduquer le peuple à ladémocratie.

« La révolution n'est pas la démocratie. Elle ne fait que préparer la démocratie. »

— Kurt Eisner

Sous le gouvernement d'Eisner, les banques, les grandes entreprises industrielles et financières ne sont pas touchées : leurcollectivisation est repoussée. Les fonctionnaires royaux de lajustice et labureaucratie princière conservent leur affectation et la conserveront encore par la suite. Seules quelques réformes sociales et humanitaires sont entreprises au bénéfice des couches socialement défavorisées, surtout les ouvriers, notamment par l'adoption de laloi des huit heures, dudroit de vote des femmes et la suppression de la tutelle religieuse sur les écoles. En cela, Eisner heurte l'influenteÉglise catholique et labourgeoisieconservatrice, qui voteront essentiellement pour leParti populaire bavarois. LecardinalFaulhaber taxe d'ailleurs le gouvernement Eisner de « fléau de Jehova »[26].

En matière depolitique étrangère, Eisner est à l'origine de menéesséparatistes. Mais il ne parvient pas plus à faire aboutir sa proposition d'uneFédération du Danube qui regrouperait l'Autriche, la Bavière et la toute jeunerépublique de Tchécoslovaquie que son exigence selon laquelle laConstitution de Weimar n'est pas valable tant qu'elle n'a pas été approuvée par les différents Länder : la résistance du gouvernement fédéral aura raison de lui sur ces deux plans.

Gouvernement Leviné

[modifier |modifier le code]

Le gouvernement de la nouvelle république d'Ernst Toller ne dure guère à cause de la faiblesse, voire l'incompétence des dirigeants et chute six jours à peine après sa formation.Eugen Leviné (1883-1919) arrive au pouvoir quand les communistes prennent le contrôle du gouvernement.

Leviné décrète de nombreuses réformes révolutionnaires comme la création d'une armée rouge, la confiscation des comptes en banques, l'offre des appartements les plus luxueux auxsans-abris, lecontrôleet la propriété des usines aux ouvriers et l'installation de déléguésrévolutionnaires chargés de superviser lesbanques. Il programme aussi des réformes du système d'éducation et l'abolition dupapier monnaie.

La réaction (Les Blancs, contre-révolutionnaires) s'empare dePfaffenhofen an der Glonn (arrondissement de Dachau) et attaque l'Armée rouge, menée un temps par Ernst Toller. Une grève générale de dix jours bloque l'alimentation de la métropole. Le gouvernement de Bamberg fait appel au Reich, les régiments bavarois, prussiens, württembergeois répondent, s'emparent de Lindau et Augsburg.

Postérité

[modifier |modifier le code]

Dans les années qui suivent les épisodes du gouvernement Kurt Eisner et de la république des conseils, le Land de Bavière devient un important foyer d'agitation des groupes nationalistes d'extrême-droite et des propagandistesantisémites. Le fait queKurt Eisner ait été un Juif prussien,Eugen Leviné etMax Levien des Juifs d'origine russe, etErnst Toller,Erich Mühsam etGustav Landauer également d'origine juive, donne un puissant élan à l'antisémitisme, déjà répandu en Bavière, en contribuant à renforcer le mythe dujudéo-bolchevisme.Adolf Hitler fait ses premières armes en politique à Munich au cours des années suivantes, dans un climat particulièrement propice à la diffusion de ses idées[27],[21].

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Branko M. Lazić,Lénine et laIIIe Internationale, Éditions de la Baconnière, 1951,p. 244.
  2. Pierre Frank,Histoire de l'Internationale communiste, 1919-1943,vol. 1, La Brèche, 1979,p. 83.
  3. ab etcEvans 2004,p. 156-157.
  4. Berstein et Milza 2010,p. 67.
  5. Service 2007,p. 90.
  6. Evans 2004,p. 160.
  7. Jacques Droz (dir.),Histoire générale du socialisme, tome 3 : de 1918 à 1945, Presses universitaires de France, 1977, page 206
  8. ab etcWinkler 2005,p. 335.
  9. Nancy Cartwright,Otto Neurath: Philosophy Between Science and Politics, Cambridge University Press, 2008, page 45
  10. abc etdEvans 2004,p. 158.
  11. (en) Bernhard Grau, « Revolution, 1918/1919 », surhistorisches-lexikon-bayerns.de,(consulté le).
  12. (de) Matthias Bischel, « Räterepublik Baiern (1919) », surhistorisches-lexikon-bayerns.de,(consulté le).
  13. F. M. Djanov,Rêve-olte dans la révolution,p. 26.
  14. a etbBerstein et Milza 2010,p. 72.
  15. Service 2007,p. 91.
  16. abcd eteService 2007,p. 92.
  17. Michael Seligmann,Aufstand der Räte. Die erste bayerische Räterepublik vom 7 April 1919,vol. I, Grafenau-Döffingen, Trotzdem-Verlag, coll. « Reihe libertäre Wissenschaft » (no 8), 1989(ISBN 3-922209-77-7),pp. 399-403.
  18. Ernst Nolte,La Guerre civile européenne : National-socialisme et bolchevisme 1917-1945, Perrin, 2011,pp. 140-141.
  19. Service 2007,p. 90-92.
  20. Winkler 2005,p. 335-336.
  21. abc etdWinkler 2005,p. 336.
  22. Evans 2004,p. 159.
  23. abc etdEvans 2004,p. 159-160.
  24. Winkler 2005,p. 390.
  25. Rolf Recknagel,B. Traven, romancier et révolutionnaire, Paris : Libertalia, 2018,(ISBN 978-2-3772902-0-8),p. 124 et suivantes pour l'arrestation et l'évasion.
  26. Susanne Kornacker:Regierung von Jehovas Zorn, 1918 dans Historisches Lexikon Bayerns, 23 Juli 2008.
  27. (en) William Brustein,Roots of hate : anti-semitism in Europe before the Holocaust, Cambridge University Press, 2003,pp. 293-294.

Annexes

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

v ·m
Antiquité
Moyen Âge etépoque moderne
Époque contemporaine
Histoire thématique
Évolution territoriale
v ·m
Idéologie
Écrits
Personnalités
Histoire
Critiques
États
Afrique
Amérique
Asie
Europe
Organisations
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=République_des_conseils_de_Bavière&oldid=229876269 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp