Pour les articles homonymes, voirDeuxième République etRépublique de Madagascar.
Drapeau de Madagascar | Emblème de Madagascar |
| Devise | Tanindrazana, Tolom-piavotana, Fahafahana Patrie, Révolution, Liberté |
|---|---|
| Hymne | Ry Tanindrazanay malala ô (Ô, chère terre de nos ancêtres) |
| Statut | Républiquemarxiste-léninisteÉtat communiste àcoalition unique |
|---|---|
| Capitale | Antananarivo |
| Langue(s) | Malgache,français |
| Monnaie | Franc malgache |
| Référendum constitutionnel et élection présidentielle deDidier Ratsiraka | |
| Création du Conseil suprême de la Révolution | |
| Fondation de l'AREMA | |
| Création du Front national pour la défense de la Révolution | |
| Réélection de Didier Ratsiraka | |
| Révision constitutionnelle rétablissant lemultipartisme. | |
| Réélection de Didier Ratsiraka. | |
| Convention du Panorama. | |
| 1991-1993 | Transition libérale |
| Adoption parréférendum d'une nouvelle Constitution |
LaRépublique démocratique malgache, dite égalementrépublique démocratique de Madagascar[1] ouDeuxième République, est lerégime politique en place àMadagascar de1975 à1992. D'inspirationsocialiste, le régime a été considéré comme apparenté aux régimes de typecommuniste[2], et comme faisant partie du« bloc communiste » du continent africain[3].
Issue d'unetransition militaire provoquée par la contestation étudiante contre laPremière République dusocial-démocratePhilibert Tsiranana, la Deuxième République, qui se proclamait révolutionnaire, a suivi des principes dedirigisme économique, denon-alignement et demalgachisation. Le régime prend fin en 1992, date à laquelle est proclamée laTroisième République.
La transition militaire du généralRamanantsoa, officier conservateur et respectueux de la légalité, rencontre des difficultés à mener le pays à cause de divisions idéologiques jusqu'au sein même du gouvernement, ce qui amène ce dernier à démissionner en faveur ducolonel degendarmerieRichard Ratsimandrava, jusqu'alors ministre de l'Intérieur. Le jeune officier, théoricien d'un socialisme paysan centré sur leFokonolona, est cependant assassiné après seulement une semaine à la tête de l'État, dans des circonstances obscures et toujours non élucidées[4].
Le directoire militaire, temporairement présidé par legénéralGilles Andriamahazo, se transforme un mois plus tard en Conseil suprême de la Révolution, sous l'impulsion des idées nationalistes, sociales et anti-coloniales qui dominent l'opinion publique malgache des années1970.
La nouvelle institution se choisit un président en la personne deDidier Ratsiraka[5], un autre jeune officier,capitaine de frégate et jusque-là ministre des Affaires étrangères[6]. Une nouvelle constitution d'inspiration socialiste, ainsi qu'une Charte de la Révolution malgache (expliquée à travers un « petit livre rouge », leBoky Mena) sont soumises à la décision du peuple parréférendum.
LaConstitution est adoptée le, Didier Ratsiraka éluprésident de la République pour un mandat de sept ans, leParlement rétabli sous la forme d'une Assemblée nationale populaire (chambre basse) et d'un Conseil suprême de la Révolution (chambre haute), et la fonction dePremier ministre réapparaît ; la République démocratique malgache est proclamée le.
L'activité politique est subordonnée à l'adhésion obligatoire au Front national de défense de la Révolution (FNDR), le régime est dans les faits dominé par leparti du présidentRatsiraka, l'Arema. La Constitution précise :« Les activités politiques au sein de la République démocratique malgache (RDM) s'exercent exclusivement à l'intérieur du Front. [...] Seuls les partis révolutionnaires figurant sur la liste citée ci-dessus sont autorisés à déployer des activités politiques ». Dans les faits, le FNDR ne parvient pas à fonctionner comme unparti unique, étant divisé en multiples tendances[7].
Malgré une politique internationaletiers-mondiste et de rapprochement avec l'Est (URSS,Corée du Nord) pour contrebalancer l'influence jugée excessive de l'ancienne puissance coloniale (laFrance), les difficultés économiques obligent l'État malgache et son « Amiral rouge » à se lier auFMI et à négocier le rééchelonnement de sa dette auprès duClub de Paris à partir du milieu des années1980, procédant à unelibéralisation économique prudente.
Le multipartisme est pleinement rétabli par la révision constitutionnelle de décembre1988, même si les textes fondamentaux du « socialisme croyant » demeurent.
Dans un contexte d'effondrement duBloc de l'Est et l'élan mondial dedémocratie libérale du début des années1990 se forma le mouvement desForces vives, soutenu par lesÉglises, opposition politique qui exigea un changement radical de texte constitutionnel à partir de mai1991. Un accord politique fut finalement trouvé entre les Forces vives Rasalama d'Albert Zafy et le Mouvement militant pour le socialisme malgache deDidier Ratsiraka, la Convention de l'Hôtel du Panorama du[8].
La Deuxième République se termine donc par unetransition démocratique et libérale dirigée par Albert Zafy et une Haute Autorité de l'État consensuelle, Didier Ratsiraka demeurantprésident de la République en tant que symbole de la continuité de l'État[9].
Larépublique de Madagascar, troisième du nom, lui succède.
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