Chez lesamniotes, il est le plus souvent pair et situé dans l'abdomen, dans lerétropéritoine, suivant une symétrie plus ou moins bilatérale. Il est de taille et de conformation très variable en fonction des espèces : lisses chez les humains, lobulés chez les ruminants, diffus chez les oiseaux...
Par abus de langage, le langage courant nomme souvent « reins » la zone desvertèbres lombaires (ex.: « tour de reins » pour parler delombalgie).
La fonction complexe de cet organe vital a peut-être suscité l'ambivalence de sa réputation : objet de culte (il est cité 25 fois dans la Bible où il est considéré, selon l'art divinatoire tiré de l'examenhiéroscopique des reins de l'animal sacrifié, comme le siège de la sagesse, de l'intelligence et des émotions, notamment dans leLivre des Psaumes[1]), il a également longtemps été méprisé car jugé peu noble (assimilé à une passoire qui filtre les déchets pour constituer les urines)[2].
La surface des reins est lisse chez l'adulte, de couleur rouge-brun. En moyenne, ils ont pour hauteur12cm, largeur6cm, épaisseur3cm[3] et chacun pèse environ 150 g. Ces mensurations sont très variables d'un individu à l'autre.
Les reins se situent dans l'espace rétropéritonéal, où ils se projettent par leur face postérieure dans la région lombaire. Celle-ci constitue d'ailleurs la principale voie d'abord chirurgical du rein.
Un seul rein suffit pour vivre ; 5 % des individus n'ont qu'un rein, mais dans ce cas il s'agit le plus souvent du rein droit, mieux vascularisé et grâce à la présence du quadrilatère de Rogie qui favorise la stase veineuse et a des répercussions au niveau génital gauche.
Le rein est vascularisé par lesartères etveines rénales et c'est par une échancrure dans la face concave que ces vaisseaux pénètrent dans le rein (hile du rein).
Lesartères rénales sont deux artères droite et gauche qui naissent de l’aorte abdominale au niveau de L1. L’artère rénale gauche est plus courte que la droite. Chaque artère rénale donne deux branches terminales : une branche antérieure et une branche postérieure.
Les artères et les veines présentent les subdivisions suivantes, jusqu'auglomérule :
Lesveines rénales croisent en avant les artères rénales et se jettent dans laveine cave inférieure au niveau de L2. La veine rénale gauche est plus longue et de gros calibre.
Leparenchyme rénal est entouré d'une capsule dure, très résistante qui le protège. La partie périphérique du parenchyme est lecortex alors que la partie centrale est lamédulla. Cette médulla n'est pas continue : elle est interrompue par des prolongements du cortex qui vont jusqu'au sinus rénal.
Le rein est innervé par le plexus rénal qui accompagne et entoure l'artère rénale. Il est innervé par le système nerveux sympathique et parasympathique.
En raison de caractéristiques génétiques[5] ou liées aux traits de vie, la capacité des reins varie significativement selon les individus et selon l'âge. Elle est médiocre chez le nouveau-né et décline chez l'adulte avec l'âge. Les capacités fonctionnelles du rein peuvent être dégradées par diverses maladies et par l'exposition à certains toxiques (fluor, plomb, cadmium, autres métaux lourds, alcool ou excès de sodium…). En cas de déficience grave, les derniers recours sont la filtration externe du sang dans unrein artificiel (dialyse), ou lagreffe de rein.
Elle comporte les glomérules, les tubes contournés proximaux et distaux et les tubes collecteurs.Les colonnes de Bertin, dans les espaces entre les pyramides de Malpighi.
Les pyramides rénales ou de Malpighi, dont la base est sous-corticale et la pointe tournée vers l'intérieur, forment les papilles sur lesquelles viennent se ventouser les petits calices. Elles comportent les tubes droits proximaux et distaux ainsi que l'anse de Henle et les canaux de Bellini.
Une pyramide et ses colonnes forment un lobe du rein.
Les néphrons qui se déversent dans le même canal collecteur forment collectivement un lobule du rein.
Les petits calices recueillent l'urine émise par les pyramides de Malpighi. L'union des petits calices forme les grands calices, il y a trois ou quatre grands calices par rein. Tube abouché à la pointe de la pyramide rénale, et qui en se rejoignant forment le bassinet.
Tube en forme d'entonnoir qui se jette dans l'uretère. Il est également appelé pyélon.C'est l'endroit où va passer l'urine à sa sortie du néphron via le tube collecteur. Les bassinets tout comme les calices possèdent un tissu musculaire lisse qui se contracte et propulse l'urine par péristaltisme.
Développement et fonction embryonnaire et fœtale du rein
le cordon pronéphrogène (le plus céphalique) qui se métamérise enpronéphros. Ce premier rein ne fonctionne pas et dégénère à la fin de la4e semaine de développement ;
le cordon métanéphrogène (le plus caudal) qui donne le métanéphros, rein fonctionnel, qui est le rein définitif. Il a la particularité de ne pas se métamériser.
Lenéphron est l'unité structurelle et fonctionnelle de base du rein.
C'est un tubule mince consistant en un amas de capillaires appelésglomérules, entourés d'un bulbe creux, lacapsule glomérulaire.La capsule glomérulaire amène à un long tubule entortillé en deux sections : letubule contourné proximal, l'anse du néphron, letubule contourné distal, et letubule rénal collecteur. Les tubules collecteurs se déversent dans les calices via les papilles, les calices se jettent dans lepelvis rénal (appelé également pyélon ou bassin), qui est connecté à l'uretère. Chaque rein humain compte environ un million de néphrons. Le nombre de néphrons, fixé à la naissance, est d'une grande variabilité. Il dépend de multiples facteurs dont l'âge gestationnel, le retard de croissance intra-utérin, l'état nutritionnel maternel.
Le rôle essentiel et le plus connu des reins est la formation de l'urine. Ils éliminent du sang les déchets provenant de la destruction des cellules de l'organisme et de la digestion des aliments[6].
La formation de l'urine et le rejet de celle-ci, comprennent quelques étapes[6]:
L'artère rénale apporte le sang au rein - Les artères rénales droite et gauche nées de l'aorte apportent une grande quantité de sang aux reins, environ 1700 litres par jour[7],[8], soit un cinquième du débit cardiaque. Elles se divisent en de nombreuses branches pour aboutir à des artérioles microscopiques qui vont alimenter les néphrons ;
Lenéphron filtre le sang et produit l'urine - Chaque rein est constitué d'un million de minuscules canaux juxtaposés appelés néphrons. Chaque néphron comprend un glomérule et un tubule. Le glomérule est un filtre très fin qui retient les globules rouges et les grosses molécules (protéines) mais laisse passer l'eau, les électrolytes (sodium, potassium, calcium...) et les petites molécules (glucose, urée, acide urique, créatinine...). Il en résulte une urine primitive qui va subir des transformations à l'intérieur du tubule. Certaines substances y sont évacuées, d'autres sont réabsorbées, aboutissant à l'urine définitive qui va s'écouler dans les tubes collecteurs ;
L'urine atteint le bassinet, sorte d'entonnoir - Les tubes collecteurs déversent l'urine dans 8 à 10 calices qui se vident dans le bassinet, sorte d'entonnoir dans lequel s'abouche l'uretère ;
L'urine est déversée dans deux conduits: lesuretères - Les uretères sont des tuyaux de 2,5 mm de diamètre et de 30 cm de long qui, partant du bassinet, vont amener l'urine à la vessie ;
Lavessie stocke puis évacue l'urine par l'urètre - La vessie est un réservoir qui peut contenir jusqu'à 800 ml d'urine. Elle se remplit progressivement et se vide, par un mécanisme déclenché volontairement, laissant échapper l'urine par l'urètre: c'est la miction.
Hormis sa fonction principale de filtration et d'épuration du sang, le rein intervient à bien des niveaux, notamment dans la régulation de la pression artérielle. Par sa fonction de synthèse de substances spécifiques régulatrices, notamment :
larénine synthétisée par le rein et qui va provoquer, via l'angiotensineII (ATII), une stimulation de la sécrétion d'aldostérone, qui est une hormone qui va en cas de baisse de pression artérielle, stimuler la réabsorption de sodium ; or les mouvements d'eau suivent les mouvements de sodium, donc cela va entrainer une réabsorption accrue d'eau qui va faire augmenter la volémie au niveau plasmatique et ainsi faire augmenter la pression dans le sang. Ce n'est qu'un aspect schématique et non exhaustif de la rénine car elle a comme effet également de stimuler la sécrétion denoradrénaline, toujours via l'angiotensineII et ainsi provoquer unevasoconstriction ;
En cas d'hypertension artérielle (HTA), le rein va synthétiser de lakallikréine pour donner en fin de réaction de labradykinine (qui est unekinine) qui a des effetsvasodilatateurs, donc de réduire la pression au niveau des vaisseaux.
Ceci explique pourquoi l'apport excessif de sel fait augmenter la pression artérielle : les mouvements de sodium dans le rein se font également passivement, donc si on augmente notre apport en sodium (sel), cela entrainera une réabsorption accrue d'eau également provoquant une augmentation de volémie donc de pression car : PA = DC × Rp DC = FC × VES PA = pression artérielle DC = débit cardiaque Rp = résistance périphérique FC = fréquence cardiaque VES = volume d'éjection systolique (volume éjecté par le ventricule cardiaque gauche à chaque contraction).
On sait que les entrées et sorties en sodium sont équivalentes, la quantité absorbée est éliminée au début mais si l'apport en sel n'est plus ponctuel mais continu, alors une autre limite est fixée et l'élimination se fait moins bien ; ceci augmente avec l'âge.
Un rein adulte reçoit normalement le quart du débit cardiaque à chaque minute. Son rein est irrigué en moyenne chaque jour par plus de1 700 litres de sang[6] (toutes les quatre minutes, la totalité du sang de l'organisme, soit près de 6 litres, est filtrée en traversant cet organe), soit environ900 litres deplasma sanguin. Sur ces 900 litres de plasma, 20 % sont filtrés au niveau desglomérules rénaux pour former180 litres d'urine primitive qui subit par les différents segments du tubule rénal des modifications, essentiellement des phénomènes de réabsorption (plus de 99 % de l'eau et des sels filtrés sont réabsorbés), aboutissant à la production d'1 à 2 litres d'urines définitives. La diurèse quotidienne normale est de 1 à1,5L dépendant des apports hydriques[9].[pas clair]
Lors du sommeil, le taux d'ADH sécrété par l'hypophyse augmente, ce qui a pour effet d'augmenter la réabsorption d'eau par le rein, donc de diminuer la quantité d'urine excrétée.
une exposition excessive à certains produits néphrotoxiques (toxiques rénaux) :plomb,cadmium en particulier ou médicaments tels quephénacétine ouciclosporine… éventuellement exacerbée par des produitschélateurs très présents dans notre environnement tels que leglyphosate[10].
Elles peuvent être dues à des anomaliesgénétiques ou à une malformation survenue lors du développement (polykystose rénale le plus souvent, oureflux vésico-urétéral chez l'enfant), des infections (fréquemment à la suite d'angines, d'infection urinaire, detuberculose dans les pays en développement) ou à des intoxications ou séquelles d'intoxications. Certains cancers du rein pourraient être précocement induits par des perturbateurs endocriniens. La défaillance du rein peut apparaître brutalement 10 à 40 ans après le début de l'affection.
maladies glomérulaires (glomérulonéphrites primitives dont la cause initiale n'est pas comprise, ou maladies glomérulaires connues telles que lediabète sucré oulupus érythémateux, ou couramment dans les pays pauvres lesamyloses) ;
néphropathies interstitielles (infection urinaire àpyélonéphrite, intoxication par des toxiques tels que cadmium ou plomb). Chez la femme, une cystite aggravée est la cause première. Chez l'homme, un cancer ou un grossissement de la prostate freinant l'écoulement de l'urine peut faciliter une infection conduisant à une néphropathie interstitielle ;
néphropathies vasculaires ; le cas le plus fréquent étant unenéphroangiosclérose liée à une hypertension artérielle (près de 10 % de la population dans les pays riches).
La première réalisée en France eut lieu à Paris sur le jeuneMarius Renard en 1952, par l'équipe du docteurLouis Michon à l'Hôpital Necker ; les suites néphrologiques ont été assurées par le professeurJean Hamburger etGabriel Richet, mais le jeune homme est rapidement décédé. La méthodeaujourd'hui[Quand ?] utilisée est la méthode « de Kuss » (1913-2006).
Lebicarbonate de sodium s'avère efficace pour ralentir la progression de maladie rénale chronique - études ayant exclu les personnes souffrant d'obésité morbide associée, de troubles cognitifs, de septicémie chronique, d'insuffisance cardiaque manifeste ou d'hypertension non contrôlée[15],[16],[17].
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Lesystème excréteur chez les autres animaux est constitué d'organes excréteurs et des canaux excréteurs associés :
organes excréteurs non spécialisés (élimination de différents types desolutés sous forme d'urine) : organesnéphridiens chez les invertébrés,tubes de Malpighi chez les arthropodes,organe de Bojanus des mollusques, rein des vertébrés ;
organes excréteurs spécialisés (élimination d'un type de soluté), par exemple les cellules à chlorures des branchies destéléostéens, lesglandes à sel des oiseaux.
↑« Atlas of Anatomic Pathology with Imaging: A Correlative Diagnostic Companion - "The function of the human kidney is to convert over 1,700 L of renal blood flow per day into about 1 L of concentrated fluid" »,Krueger et al.,
↑a etbMaurice Laville,Néphrologie et urologie, Elsevier Masson,,p. 23
↑ayasumana C, Gunatilake S, Senanayake P (2014).Glyphosate, hard water and nephrotoxic metals: are they the culprits behind the epidemic of chronic kidney disease of unknown etiology in Sri Lanka? Int J Environ Res Public Health ;11:2125–47. doi:10.3390/ijerph110202125