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| Nom de naissance | Rémi Lucien Ernest Julienne |
|---|---|
| Surnom | Rémi Julienne |
| Naissance | Cepoy,Loiret,France |
| Nationalité | |
| Décès | (à 90 ans) Amilly,Loiret,France |
| Profession | Cascadeur Concepteur de cascades Acteur |
| Films notables | La Grande Vadrouille L'aventure c'est l'aventure L'As des as Octopussy Il était une fois en Amérique |
| Site internet | remy-julienne.fr |
Rémy Julienne, né le àCepoy (Loiret) et mort le àAmilly (Loiret)[1], est uncascadeur, concepteur de cascades etacteurfrançais.
« Casse-cou du cinéma français », il a plus de 1 400 productions à son actif (environ 400 films cinématographiques, desséries télévisées, despublicités, des shows mécaniques…).
Rémy Julienne est le fils de Paul Julienne et de Lucienne Pavas, qui tiennent uncafé-bistrot devant uneécluse àCepoy près deMontargis. Son père est égalementtransporteur[2],[3].
Rémy Julienne suit les cours de l'école primaire à Cepoy, puis àGien[2].
Il épouse Antoinette Pedrocchi le. De cemariage naissent deux fils, Michel et Dominique[2]. Rémy Julienne a également une fille qui se prénomme Diane[4].
Il a un petit fils, David Julienne, qui est également cascadeur et coordinateur de cascades, ayant travaillé sur plusieurs productions deLuc Besson[5].
En 1957, il devientchampion de France de moto-cross, en catégorie 500 cm3, au guidon d'uneGilera. Il termine deuxième de la coupe de France en 1960 et en 1962. Il est plusieurs fois sélectionné en équipe de France. Vingt ans plus tard, en 1982, il gagne la course des24 Heures motonautiques de Rouen, puis les courses automobiles duStar Racing Team en 1983 et le Speedy Stars Challenge en 1997[2].
Rémy Julienne est considéré comme« le casse-cou du cinéma français »[6].
Il commence sa carrière de cascadeur en 1964 dans le filmFantomas d’André Hunebelle où il doubleJean Marais. Il est recruté par le responsable des effets spéciaux du film,Gil Delamare pour des cascades mécaniques dansLa Grande Vadrouille[S 1].

Rémy Julienne règle les cascades pour plusieurs grosses productions ou des films populaires français parmi lesquels on peut retenir :La Grande Vadrouille,Le Cerveau,Le Pacha,L'aventure c'est l'aventure,Le Grand Bazar,Les Aventures de Rabbi Jacob,La Menace,Trois Hommes à abattre,Le Marginal,L'or se barre,Taxi, et lasérie desGendarmes de Saint-Tropez où il double notamment la scène de lareligieuse en2 CV[7]. Pour le film d’Henri VerneuilLe Casse, sorti en1971, une course-poursuite de neuf minutes est filmée dans un quartier d’Athènes sans que l'équipe de tournage ne fasse arrêter la circulation. Rémy Julienne est finalement obligé de s’encastrer dans une bordure pour éviter la voiture d’un inconnu arrivant en face[8]. Il a également travaillé pour sixJames Bond :Rien que pour vos yeux,Octopussy,Dangereusement vôtre,Tuer n’est pas jouer,Permis de tuer deJohn Glen etGoldenEye deMartin Campbell.
Au cours de sa carrière, il travaille fréquemment avec certains acteurs et cascadeurs, parmi lesquelsJean-Paul Belmondo,Claude Carliez,François Nadal,Gil Delamare,Gérard Streiff,Michel Julienne,Dominique Julienne,Jean-Claude Lagniez,Jean-Claude Houbart ou encoreFrançois Doge.
Sa vie devant lacaméra, comme celle de ses équipiers, est réglée aumillimètre, à la seconde près, sinon« c'est là-haut dans une caisse en sapin. Quelquefois, il aurait suffi de peu pour que ça arrive »[réf. nécessaire].« La base du métier de cascadeur, c’est identifier le risque, puis le maîtriser. Il faut rester humble, redescendre après l’euphorie de la réussite, et tous les matins repartir de zéro », confie-t-il un jour à laRTS[réf. nécessaire].
Il met son ingéniosité et les services de sa fine équipe de techniciens au service du007 deRien que pour vos yeux, ce qui lui vaut, en1981, l'Award du meilleur concepteur de cascades décerné par laMotion Picture Hall of Fame àHollywood[réf. nécessaire], une cérémonie au cours de laquelleRoger Moore déclare : « Sans lui, James bond n'aurait pas existé »[réf. nécessaire].
Ayant travaillé avecSergio Leone sur quelques publicités, le fameux réalisateur le contacte pour coordonner une cascade d’Il était une fois en Amérique, le plongeon depuis un ponton d'une voiture d'époque avec ses occupants : Leone, lui faisant confiance, n'est même pas présent le jour du tournage et laisse Julienne réaliser lui-même la scène[9].
Parallèlement à son activité cinématographique, le groupeDisney fait appel à Rémy Julienne pour la conception d'une attraction liée àDisneyland Paris et située dans la nouvelle partie du parc. C'est ainsi qu'il imagine et propose pour le nouveauparc Walt Disney Studios le spectacle à connotation cinématographiqueMoteurs, Action! présenté depuis 2002. Il travaille en collaboration avec son fils Dominique, chargé de l'étude et de la conception de tous les éléments techniques (véhicules, infrastructures cascade), la formation des pilotes, cascadeurs et techniciens, l'étude et la mise au point des cascades et la mise en scène du spectacle. Pour ce projet, il crée même un centre de formation pour les jeunes cascadeurs. Le succès est tel que depuis 2005 le spectacle est reproduit de manière identique àOrlando enFloride où il remporte un succès permanent auDisney-MGM Studios[10],[11].
Il est sollicité par lajustice pour superviser techniquement la reconstitution du meurtre d'Isabel Peake parSid Ahmed Rezala[3].

Il se fait retirer son permis à87 ans pourexcès de vitesse[12]
Le, il confie sesarchives personnelles à lacinémathèque de Toulouse[13].

Le,Jean-Pierre Door[a] annonce sur son compteFacebook l'hospitalisation et la mise en réanimation de Rémy Julienne[14]. Il est touché sévèrement par leCovid-19[15]. Il meurt le au centre hospitalier de l'agglomération montargoise (CHAM) des suites de la maladie qu'il a tenté de vaincre après quinze jours de lutte contre le virus[16].
Ses obsèques ont lieu le vendredi, suivies de son inhumation dans le caveau familial au cimetière communal deCepoy (Loiret).
Vers la fin de sa carrière, un accident survient sur le tournage deTaxi 2, le. Lecadreur Alain Dutartre meurt tragiquement après avoir été percuté par laPeugeot 406 du film, lancée trop vite et de trop haut, avec un atterrissage très au-delà des marques prévues au sol.
En tant que responsable des cascades, il est jugé et condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 13 000 € d'amende[17], 5 000 euros de dommages et intérêts à la famille Dutartre et 1 euro à la production. En appel, il est condamné le à six mois de prison avec sursis et 2 000 € d'amende[18],[19]. La société de production est déclarée coupable du délit d'homicide involontaire et à payer une amende de 100 000 euros. Ils sont tous deux condamnés à payer 30 000 euros de dommages à la famille Dutartre.
Lors de ces deux procès, Rémy Julienne n'était pas présent à la barre. Les deux fois, il avait demandé le report des procès, en justifiant de son état de santé alarmant (deuxinfarctus du myocarde)[20]. Sa requête a été refusée. La Cour de cassation, dans un arrêt du 11 mai 2010 casse et annule la peine prononcée contre Rémy Julienne et confirme celle de la production[21].
« Si la mort fait partie du quotidien du cascadeur, elle se doit d'épargner tous les autres. Je ne cesse de penser à Alain Dutartre, qui n'aurait jamais dû mourir ce jour-là », écrira plus tard Rémy Julienne dans ses Mémoires[22], un livre publié en2009 etpréfacé parGeorges Lautner etClaude Pinoteau, qu’il dédiera au cadreur.
Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données cinématographiquesIMDb, présente dans la section« Liens externes ».
Rémy Julienne est titulaire de plusieurs prix et médailles d'honneur :
Depuis 1999, unprix Rémy-Julienne est remis chaque année lors duFestival du film d'aventures deValenciennes à« un comédien capable d’aborder avec le même talent des rôles physiques et des personnages intimistes dans des films d’auteur »[34].
En 2016, la municipalité deCepoy, sa commune de naissance, donne son nom à une place[35]. Elle a été inaugurée en présence de l’intéressé, deJean-Paul Belmondo et deCharles Gérard, grands amis de Rémy Julienne.
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