De nombreux États ont divisé leur territoire en subdivisions militaires, appeléesrégions militaires,gouvernements militaires oudistricts militaires, dont les noms et la surface ont varié selon les époques.

Lacréation des départements rend nécessaire une nouvelle organisation du commandement territorial militaire. C'est ainsi que le, tous les anciensgouvernements militaires furent supprimés et remplacés par 23 divisions militaires, composées chacune dedépartements entiers.
Chaque division militaire était sous les ordres d'unlieutenant-général assisté de deux ou quatremaréchaux de camp. Les chefs-lieux de ces divisions militaires étaient :1erLille ;2eChâlons ;3eMetz ;4eNancy ;5eStrasbourg ;6eBesançon ;7eGrenoble ;8eMarseille ;9eMontpellier ;10eToulouse ;11eBordeaux ;12eNantes ;13eRennes ;14eCaen ;15eRouen ;16eArras ;17eParis ;18eDijon ;19eLyon ;20eAngoulême ;21eBourges ;22eTours ;23eAjaccio[1]. En raison des craintes de guerre, trois grands commandements militaires furent créés sur les frontières : les14eCaen et15eRouen passèrent sous le commandement dumaréchal de Mailly ; les1reLille et16eArras furent commandés par lemaréchal de Rochambeau et les2eChâlons,3eMetz et4eNancy sous lemaréchal de Bouillé.
Sous laTroisième République, plusieurs départements constituent une région militaire qui devait mettre sur pied uncorps d'armée. On parle ainsi de « région de corps d’armée ». Le même général commande à la fois la région et le corps d’armée, sauf durant laGrande Guerre où les deux fonctions sont séparées.
La loi du relative à l'organisation générale de l'armée, appliquée en vertu du décret du, crée 18 régions militaires métropolitaines :1er (Lille) ;2e (Amiens) ;3e (Rouen) ;4e (Le Mans) ;5e (Orléans) ;6e (Châlons-sur-Marne puisMetz à partir de 1919) ;7e (Besançon) ;8e (Bourges) ;9e (Tours) ;10e (Rennes) ;11e (Nantes) ;12e (Limoges) ;13e (Clermont-Ferrand) ;14e (Lyon) ;15e (Marseille) ;16e (Montpellier) ;17e (Toulouse) ;18e (Bordeaux).
Le décret du porte création d'un19e corps d'armée enAlgérie. La loi du porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la20e (Nancy), appliquée par le décret du. La loi du porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la21e (Épinal).
Avec la reconquête de l'Alsace-Lorraine, l'espace militaire métropolitain est réorganisé par le décret du : celle-ci est rattachée aux6e,7e,20e et21e régions militaires. La région militaire de Paris (RMP) est créée vers 1923. En 1934, les10e et12e régions militaires sont dissoutes, et ne réapparaissent qu'en, à d'autres endroits :10e (Strasbourg) et12e (Reims) régions militaires.
Le décret du créa dix régions militaires :1re (Paris) ;2e (Lille) ;3e (Rennes) ;4e (Bordeaux) ;5e (Toulouse) ;6e (Metz) ;7e (Dijon) ;8e (Lyon) ;9e (Marseille) ;10e (Alger) .
Puis avec l'évolution de l'organisation administrative, laFrance est divisée en circonscriptions administratives régionales (vers 1963), régions administratives dépendant d'unpréfet de région. L'organisation militaire épouse alors l'organisation administrative et à chaque CAR correspond une division militaire territoriale (DMT). Sur le plan défense, ces divisions militaires territoriales sont regroupées en régions militaires. Leur nombre varie selon les périodes.

La région militaire (ou théâtre d'opération) est une organisation militaire créée selon la division administrative du pays, la position géographique, l'orientation stratégique et tactique et les missions opérationnelles. Déléguée par la Commission militaire centrale, elle se charge du commandement des manœuvres combinées de son théâtre d'opération, dirige le travail militaire et politique, la logistique et l'équipement de ses troupes, et est composée du quartier général, du département politique, du département des services logistiques combinés et du département de l'équipement. La région militaire a pour fonctions d'établir les programmes et les plans sur les préparatifs de guerre, les opérations et les forces de réserve de son théâtre d'opération, d'organiser et de commander les manœuvres combinées des différentes armées et armes du théâtre d'opération et enfin, d'assurer la logistique combinée des troupes.
Chacune des sept régions militaires de larépublique populaire de Chine,Shenyang,Pékin,Lanzhou,Jinan,Nankin,Canton etChengdu, dirige directement les troupes des différentes armes de l'armée populaire de libération, les unitéslogistique et les régions militaires provinciales (ou zones de garnison)[2] placées sous son autorité[3].
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie a utilisé le système des régions militaires (en allemand :Wehrkreis) pour soulager les commandants sur le terrain du travail administratif dans la mesure du possible et de fournir un flux régulier de recrues qualifiées ainsi que des fournitures à l'armée de campagne. La méthode qu'ils ont adoptée a consisté à séparer de Commandement de l'armée (Oberbefehlshaber des Heeres) de la région militaire (Heimatkriegsgebiet) et de leur confier les responsabilités de la formation, laconscription, la fourniture et l'équipement des soldats et armées.
Le commandant d'un corps d'infanterie (avec son numéro de corps identique au numéro duWehrkreis) commande la région militaire en temps de paix, mais passe à son second le commandement duWehrkreis au déclenchement du conflit.
En temps de paix, leWehrkreis est la base d'attache pour le Corps d'infanterie du même numéro et de toutes les unités subordonnées à cette unité.
Aujourd'hui, des forces armées allemandes (Bundeswehr) ont quatre régions militaires (Wehrbereichskommando ou WBK) comme faisant partie de laStreitkräftebasis (soitcommandement de soutien interarmées). Leurs quartiers généraux se trouvent à :
EnRussie, une région militaire, traduisible aussi par « district militaire », s'appelle enrusse военный округ,voïenny okroug.
Le territoire de l'Empire russe est subdivisé en treize régions militaires, chacun correspondant à plusieursgouvernements civils[4]. Les grandes unités de l'armée impériale russe stationnées sur le territoire d'une région militaire sont structurées en plusieurs grandes unités (corps d'armée,divisions etbrigades) et sont sous les ordres du commandant de cette région. En cas de mobilisation, les états-majors des différentesarmées sont créés à partir de ceux des régions.

Les premiers districts militaires soviétiques sont créés en 1918, en pleineguerre civile russe. Plusieurs réorganisations se succèdent avant le déclenchement de laGrande Guerre patriotique, pour atteindre début 1941 un total 17 subdivisions militaires :
Le, à cause du début de l'invasion allemande, les districts de Léningrad, de la Baltique, de l'Ouest, du Sud-Ouest et d'Odessa deviennent respectivement lesfrontsdu Nord,du Nord-Ouest,de l'Ouest,du Sud-Ouest etdu Sud.

Le, les fronts sont supprimés (sauf ceux engagés en Mandchourie, qui attendirent septembre) et les districts militaires sont rétablis. De 1945 à 1948, le nombre de districts est progressivement réduit à cause de la démobilisation progressive de l'Armée soviétique. En 1983, le territoire soviétique est subdivisé en 16 :
Au, après ladislocation de l'URSS, il y a neuf districts militaires (Военный округ, ВО en abrégé, traduisible aussi par « région militaire ») sur leterritoire russe : ceux deLéningrad, deMoscou, duNord-Caucase, de laVolga, de l'Oural, de laSibérie, duTransbaïkal, d'Extrême-Orient et celui spécialde Kaliningrad.
Le décret du supprime le district de Transbaïkalie, amalgamé à celui de l'Oural. Le sont créés lesdistricts fédéraux de Russie, aux fonctions civiles, reprenant le même découpage que les districts militaires. Le, les districts de la Volga et de l'Oural fusionnent. De 2001 à 2010, il y avait sept districts militaires :

Le, les districts de Léningrad, de Moscou et de Kaliningrad fusionnent pour constituer ledistrict militaire ouest. Le, le district Volga-Oural et la majorité de celui sibérien devient ledistrict militaire central ; celui extrême-oriental et la partie voisine du district sibérien (Bouriatie etTransbaïkalie) forment ledistrict militaire est ; celui nord-caucasien est renommédistrict militaire sud. Il y a désormais quatre districts militaires, chacun sous un commandement stratégique opérationnel regroupant les unités desForces armées de la fédération de Russie stationnant dans ledit district.

Le, avec l'annexion de la Crimée, ce territoire est rajouté au district militaire sud. Le, un cinquième district est mis en place, leCommandement stratégique conjoint de la flotte du Nord[5] (couvrant les oblastsde Mourmansk etd'Arkhangelsk), devenu le un district militaire à part entière, surnommé « district militaire nord ».
Le, par un décret qui entre en application le, Vladimir Poutine réorganise les districts militaires. Il dissout le district militaire ouest, qui est divisé entre le district militaire de Moscou et celui de Léningrad, qui sont recréés. Le Commandement stratégique conjoint de la flotte du Nord est intégré à ce dernier et perd son statut de district militaire. Le district sud est agrandi pour intégrer lesrégions occupées et annexées du Sud et de l'Est de l'Ukraine[6].
LeSénégal est divisé en sept zones militaires.
À la suite de son indépendance proclamée en août 1991, l'Ukraine récupère en janvier 1992 les trois districts militaires soviétiques situés sur son territoire, qui deviennent des districts militaires ukrainiens :

En 1996-1998, une réforme redécoupe le territoire ukrainien en quatre subdivisions territoriales de l'Armée de terre ukrainienne (avec des modifications en 2005 et 2013), nommés « commandement opérationnel » (оперативне командування, abrégé en ОК) :