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| Régiment Salis-Marschlins | |
Drapeau d’Ordonnance du régiment de Salis-Marschlins | |
| Création | 1734 |
|---|---|
| Dissolution | 1792 |
| Pays | Confédération suisse |
| Allégeance | |
| Branche | Infanterie |
| Type | régiment |
| Rôle | infanterie de ligne |
| Fait partie de | 95e régiment d'infanterie |
| Ancienne dénomination | Régiment de Travers Régiment de Salis-Soglio Régiment de Salis-Mayenfeld |
| Devise | Fortiter et Prudenter |
| Guerres | Guerre de Succession de Pologne Guerre de Succession d'Autriche Guerre de Sept Ans |
| Batailles | Combat de Josseau Bataille du Tidone Siège de Gênes Bataille d'Haaslembeek Siège de Minden Bataille de Rossbach Bataille de Krefeld Bataille de Kloster Kampen |
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Lerégiment de Salis-Marschlins est unrégiment d'infanterie composé demercenaires de laConfédération suisse, originaires ducanton des Grisons, au service duroyaume de France, créé en 1734 sous le nom derégiment de Travers,devenu sous laRévolution le95e régiment d’infanterie de ligne.
Ce régiment, le 9e régiment suisse, a été créé par ordonnance du.
Il est formé, à 2 compagnies, àBelfort pendant le quartier d'hiver suivant avec des compagnies levées dans lecanton des Grisons. Une compagnie que Jean Victor baron de Travers d'Orstenstein possédait dans lerégiment d'Affry en devint la compagnie colonnelle.
Ce corps a toujours été exclusivement grison.
Au mois de mars1735, pendant laguerre de Succession de Pologne, il fut envoyé àMetz, d'où il détacha àSaarbruck quelquespiquets qui prirent part aux opérations de l'armée de la Moselle. À la fin de cette année, le régiment fut mis en garnison àLille etDouai, d'où il se rendit àBerghes en1737.
Au commencement de laguerre de Succession d'Autriche, en1741, il est placé àStrasbourg.
En juin1743, pendant la retraite de l'armée de Bavière, on lui confie la garde dupont de Rhein-Turckheim[2].En juillet, il quitte l'Alsace pour se rendre aucamp de La Bessé dans le hautDauphiné, et il franchit lesAlpes le. Après une courte expédition, dans laquelle ses grenadiers se rendent maîtres du château de Pont, il rentre en France par le col deSaint-Véran.
Lede l'année suivante, le régiment contribue, sous les ordres deFrançois de Chevert, à l'attaque des hauteurs de la Gardette, et le lendemain à celle des inabordables retranchements de Pierrelongue et de la redoute qui les flanquait. Pendant cette mémorable affaire, le régiment contint un corps ennemi qui voulait monter au secours de la garnison de la redoute. Contraint un instant à rétrograder, il dut essuyer à bout portant tout le feu de la redoute sans pouvoir y répondre, lesbrigades de Poitou etde Provence se trouvant entre cette redoute et lui. Enfin, Jean Gaudens de Salis-Soglio, nommé colonel depuis huit jours, et jaloux de se faire connaître de ses soldats, se résout à tenter un effort pour s'emparer de cet ouvrage; il ordonne aux drapeaux de se retirer avec troispiquets sur une hauteur située à 200 pas en arrière, et s'élance jusqu'au pied des barricades avec le reste de son régiment. Cet exemple ranime les autres troupes : toutes ensemble fondent sur la redoute, y pénètrent culbutent la garnison et s'en rendent maîtresses.
Ce beau succès coûta cher au régiment : le colonel Salis-Soglio et plusieurs officiers y trouvèrent la mort, ainsi que 284 hommes, et 340 furent blessés ; c'est-à-dire que plus de la moitié du corps fut mise hors de combat.
Pendant le reste de la campagne, le régiment garda la communication entre Demont etGuillestre, et prit ses quartiers d'hiver, le1er bataillon à Guillestre, le2e bataillon àMont-Dauphin et le3e bataillon àEmbrun.
En1745, le régiment fut envoyé dans la vallée deBarcelonnette, et il passa une partie de l'été à escorter lematériel de l'artillerie que l'on conduisait à Mont-Dauphin.
Au mois de juin, le3e bataillon alla àAntibes et les deux autres se remirent en campagne. Ils se trouvèrent à la prise ducol de Sestrières qu'ils mirent en état de défense, brûlèrent le pont d'Exilles, et firent des merveilles, le, aucombat de Josseau. Ils y culbutèrent le régiment piémontais de Nice, lui firent 400 prisonniers et lui enlevèrent deux drapeaux et trois canons. Le régiment hiverna encore à Embrun et Mont-Dauphin.
En, il se rendit àToulon etHyères. Le1er bataillon franchit leVar en avril et fut bientôt suivipar les deux autres. Le régiment de Salis occupa d'abord dans lecomté de Nice, les villes deMenton,Nice etVintimille. Il fut ensuite àFinale et àSavone, qui se trouvaient menacées par suite de la prise d'Asti par leroi de Sardaigne, et il se trouvait enfin, le, sousTortone, aux ordres dumarquis de Mirepoix. Après labataille du Tidone, il fit sa retraite par la rivière de Gênes, et fut tous les jours aux prises avec l'ennemi. Il se distingua particulièrement à la défense des postes qui couvraientVintimille, et au passage dela Turbie, où, vingt hommes du régiment, font mettre bas les armes à une compagnie du « régiment piémontais de La Marine ». Après avoir encore disputé aux Austro-Sardes le passage duVar, les1er et3e bataillons se retirèrent dans les montagnes deCastellane, et le2e se jeta dansAntibes où il fut étroitement bloqué.
Au mois de février1747, après la délivrance de laProvence,le régiment de Salis laissa un bataillon de 600 hommes àHyères et se rendit àBesançon pour y recevoir des recrues. Il revint au mois de mai dans leDauphiné et passa le 1er août dans lecomté de Nice où il servitjusqu'à la paix.
Le bataillon laissé àHyères s'était embarqué au mois de mars àToulon pour se rendre àGênes. Il arriva le dans cette ville, malgré les tempêtes et les croisières anglaises, et prit une partglorieuse à sa défense.
Le, lesgrenadiers et unpiquet du bataillon aidèrentRoyal-Comtois à reprendre le couvent de la Miséricorde.
Le, le bataillon était dans la redoute de Saint-Pierre d'Arena avecRoyal-Italien quand l'ennemi fit une attaque générale à sept heures du soir. Il fut repoussé et se rejeta sur le poste de Bessaguia, gardé par des Génois et des Espagnols. Leduc de Boufflers, craignant que cette garnison ne fût forcée, y envoya le régiment de Salis. Il était temps; les Espagnols avaient déjà encloué le canon.
Le, le bataillon fut envoyé àVoltri pour empêcher une descente des Anglais.
Le, deux vaisseaux parurent et canonnèrent le camp du régiment de Salis, qui reçut 300 boulets.
Le, le bataillon fit partie de l'expédition envoyée dans leMontferrat pour y lever des contributions. Il campa vis-à-vis duchâteau de Campo-Fredo, où il paralysa une garnison de 1 200 Autrichiens, qui n'osèrent bouger en sa présence. Il rentra àGênesle, et fut embarqué le 28 pour aller àLa Spezia. Il passa l'hiver à Belvedere et Roccabigliera sur les frontières de laToscane.
Pendant ce temps, les deux autres bataillons occupaient la vallée de Lantosca dans lecomté de Nice.
En1748, ils vinrent camper sousVintimille, et ils gardèrent cette position jusqu'à lasuspension d'armes.
Au mois d'octobre, ils entrèrent àAntibes. Le bataillon, qui était sur les bords du golfe deLa Spezia, revint le dans la rivière deGênes. Il envoya un détachement enCorse, et demeura àChiavari jusqu'au.
En février1749, les trois bataillons étaient réunis àVienne, sauf le détachement de Corse qui ne rentra qu'en1751.
En quittant Vienne, le régiment de Salis se rendit enAuvergne, où il fit un court séjour et fut ensuite dirigé surDouai.
Il fit partie, en1754, du camp d'Aimeries-sur-Sambre.
En mars1757, dans le cadre de laguerre de Sept Ans, il se dirigea parBruxelles surStockheim, rendez-vous de l'armée d'Allemagne. Il se trouva à labataille d'Haaslembeek, passa dans leHanovre, contribua à laprise de Minden etde Hanovre, et fut détaché, le, du camp d'Halberstadt pour aller renforcer l'armée duprince de Soubise et partagea la défaite de ce général àRossbach.
Le régiment de Salis servit en1758 sur le Bas-Rhin et assista encore à ladéfaite de Crefeld.
Il continua de faire partie de la même armée en1759 et1760 et se trouva cette dernière année à labataille de Clostercamp. Ce fut sa dernière campagne : il fut employé sur les côtes pendant le reste de laguerre de Sept Ans.
Pendant l'année1763, le régiment occupa successivement les garnisons deMontmédy,Bitche etSedan, et fut passé en revue le àCompiègne par leroi.
Il fut àStrasbourg en avril1764, puis àCambrai en octobre1765,au Quesnoy et àCondé en septembre1766, àMetz en août1768, àLongwy etMontmédy en décembre1770, àLongwy en janvier1773, àLandau etAvesnes en septembre1773, àStrasbourg en octobre1775, àLille en novembre1777, àSaint-Omer en février1778, à l'île de Ré en août1778, àRochefort en octobre1780, à l'île d'Oléron en mai1781 et àMarennes en octobre1782.
Il travailla l'hiver suivant au dessèchement des marais de la Charente, fut àTours en mai1783, revint àMarennes en octobre pour continuer les mêmes travaux, retourna à Tours en juin1784, et se rendit àArras en octobre1785.
A la fin de1787, pendant lestroubles de l'Irlande, il fut envoyé enBretagne, demeura quelque temps attaché au service du port deBrest, se rendit àTours en décembre1787, àToulon en avril1788 et de la enCorse, où il occupa lagarnison deCorte.
L'ordonnance du1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le termeci-devant, comme95e régiment d'infanterie ci-devant Salis-Marschlins.
L'ancienne tenue de ce corps s'était composée d'habit complet rouge garance, doublure, parements et collet bleus, boutons blancs, doubles poches en long, garnies dé quatre boutons, trois sur les parements, douze de deux en deux sur l'habit d'un côté seulement, et autant sur la veste des deux côtés, boutonnières bleues, chapeau bordé d'argent. Le règlement de 1775 lui donna le parement, le collet et le revers bleu de roi.
Les tambours portaient, sous M. de Salis-Marschlins, l'habit vert doublé de bianc avec le collet, le parement et le revers jonquille.Le drapeau -colonel était semé de fleurs de lys d'or avec la devise: « Forliter et prudenter ». Ceux d'ordonnance ont varié. Ils furent d'abord ondés de noir et de blanc dans chaque carré. Sous le dernier colonel, chaque carré se divisait en sept ondes placées dans cet ordre, verte, jaune, rouge, blanche, rouge, jaune et verte.
La conduite que tint le régiment de Salis pendant laRévolution française le rendit cher aux habitants de laCorse, qui, à l'époque du licenciement des troupes suisses en 1792, firent des démarches empressées pour le conserver[3],[4]. Dans un rapport à la Convention,Charles André Pozzo di Borgo chercha à prouver que ce régimentgrison ne se trouvait point dans des conditions analogues à celles des autrescorps suisses, que sa capitulation ne renfermait point les clauses onéreuses ou embarrassantes contenues dans les capitulations des autres régiments, qu'il était enfin tout à fait à la dévotion du gouvernement français.
Salis-Marschlins est, en effet, conservé provisoirement; mais, au commencement de1793, il est dénoncé comme attaché à la cause dePaoli, et sur la réclamation deMarat, sa dissolution immédiate est décrétée, le, par laConvention.
Cette mesure eut le résultat qu'on pouvait prévoir : le régiment de Salis-Marschlins passa sous les drapeaux de Paoli.
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