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Régiment de Picardie

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Pour les articles homonymes, voirRégiment de Picardie (homonymie).

Régiment de Picardie
Image illustrative de l’article Régiment de Picardie
Drapeau d'Ordonnance du régiment de Picardie

Création1585
Dissolution1791
PaysDrapeau du royaume de France : entièrement blancRoyaume de France
BrancheInfanterie
Fait partie de2e régiment d'infanterie
Ancienne dénominationBandes de Picardie
Régiment de Sarrieu
Régiment de Provence
DeviseOn ne relève pas Picardie
GuerresGuerres de Religion
Rébellions huguenotes
Guerre de Succession de Mantoue
Guerre de Trente Ans
Guerre de Dix Ans
Guerre franco-espagnole
La Fronde
Expédition d'Afrique
Guerre de Dévolution
Guerre de Hollande
Guerre des Réunions
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Guerre de Succession d'Espagne
Guerre de la Quadruple-Alliance
Guerre de Succession de Pologne
Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Guerre de la Première Coalition
BataillesSiège de Saint-Jean d'Angely
Siège de Sancerre
Siège de Fontenay-le-Comte
Siège de Lusignan
Bataille de Coutras
Siège de Paris (1589)
Siège de Paris (1590)
Siège d'Amiens (1597)
bataille des Ponts-de-Cé
Siège de Saint-Jean d'Angély
Siège de Nérac
Siège de Clairac
Siège de Montauban
Siège de Tonneins
Siège de Moissac
Siège de Nègrepelisse
Siège de Saint-Antonin
Siège de Bédarieux
Siège de Lunel
Siège de Sommières
Siège de Montpellier
Siège de Saint-Affrique
Siège de Soyons
Siège de Privas
Bataille de Veillane
Siège de Marsal
Siège de Nancy
Siège de Bitche
Siège de La Mothe
Siège de Dole
Siège de Corbie
siège de Saint-Omer
Bataille de Rheinfelden
siège de Brisach
Bataille de Thionville
Siège d'Arras
Bataille de Rocroi
Siège de Thionville
Siège de Bergues
Siège de Dunkerque
Siège de Lens
Bataille de Lens
Bataille du faubourg Saint-Antoine
Bataille de Rethel
Siège de Landrecies
Siège de Valenciennes
Bataille des Dunes
Siège de Charleroi
Siège de Tournai
Siège de Douai
Siège de Lille
Siège de Maastricht
Siège de Besançon
Bataille de Seneffe
Bataille de Kokersberg
Siège de Philippsburg (1676)
Siège de Maastricht
Siège de Valenciennes
Siège de Cambrai
Siège de Kehl
Siège de Philippsburg (1688)
Bataille de Höchstädt
Bataille de Ramilies
Bataille d'Audenarde
Bataille de Malplaquet
Siège du Quesnoy
Peste à Marseille
Siège de Pizzighettone
bataille de Colorno
Bataille de Parme
Bataille de Guastalla
Siège de Fribourg (1744)
Siège d'Ath
Bataille de Rocoux
Bataille de Lawfeld
Siège de Maastricht
Bataille de Hastenbeck
Siège de Lille
Bataille de Neerwinden
Bataille de Tourcoing
Bataille de Jemappes
Bataille de Tournai
Siège de Bois-le-Duc
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Lerégiment de Picardie est unrégiment d'infanterie duroyaume de France, créé en 1585 à partir desbandes de Picardie laplus ancienneunité militaire et l'un descinq Grands Vieux,devenue sous la Révolution le2e régiment d'infanterie de ligne.

Création et différentes dénominations

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  •  : création desbandes de Picardie ;
  •  : création du régiment de Sarrieu ;
  • 1578 : prend le nom de régiment de Saint-Luc ;
  • 1579 : prend le nom de régiment de Sérillac ;
  • 1585 : Prend le nom de régiment de Picardie ;
  • 1776 : Prend le nom de régiment de Provence ;
  • 1780 : Reprend le nom de régiment de Picardie ;
  • 1er janvier 1791 : Devient le2e régiment d'infanterie de ligneci-devant Picardie.
Article détaillé :Dénomination après 1791.

Colonels et mestres de camp

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Historique des garnisons, combats et batailles du régiment

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Les origines

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Bandes de Françaises-Bandes de Picardie (1479-1568)

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Après labataille de Guinegatte, livrée le 7 août 1479,Louis XI reconnut la nécessité de faire pour l'infanterie ce que son père avait fait en 1445 pour la cavalerie, c'est-à-dire de l'organiser d'une manière sérieuse des unités militaires permanentes et soldées de fantassins et remplacer lamilice et lesfrancs-archers par des soldats entretenus d'une manière permanente et de créer ainsi l'infanterie française.

Il s'agissait de constituer et d'instruire des bandes de gens de pied qui fussent capables de tenir tête et de vaincre les aventuriers allemands et les milices des puissantes cités flamandes, qui formaient la principale force des armées deMaximilienIer.

Or, il n'y avait alors enEurope qu'une seule infanterie, dont la réputation fût établie : c'étaient les redoutables hérissons suisses,souvenir des phalanges de l'Antiquité précieusement conservé au fond des âpres montagnes de l'Helvétie. L'infanterie suisse avait fait ses preuves en chassant de chez elle les nombreux soldats de l'Autriche et en anéantissant les formidables armées deCharles le Téméraire. C'était là le modèle qu'il fallait imiter.

Louis XI rassemble donc 10 000 hommes choisis parmi les débris desfrancs-archers et des bandes d'aventuriers, y joint des pionniers fournis par les villes et quelques compagnies de cavalerie de ses ordonnances, et appelle à son service 6 000 vieux soldats suisses. Il réunit le tout dans un camp établi près duPont de l'Arche, et par lettres données auPlessis-lèz-Tours, le 9 octobre 1480, il chargePhilippe de Crèvecœur d'Esquerdes du soin de commander et d'exercer la nouvelle milicedehallebardiers et depiquiers, qui fut partagée en bandes de mille hommes.

En 1483 lesbandes françaises s'établirent enPicardie.

De 1484 à 1491, lemaréchal d'Esquerdes, à la tête desbandes de Picardie, tint tête à MaximilienIer et lui enleva mêmeSaint-Omer en1489 etThérouanne lamême année, pendant queLouis II de La Trémoillesoumettait la Bretagne.

En 1494, lors dePremière guerre d'ItaliePhilippe de Crèvecœur d'Esquerdes fut un des principaux chefs de l'armée Française et il y conduisit 4 000 hommes desbandes françaises. Malheureusement il mourut àL'Arbresle, près deLyon, au début de 1494, avant d'avoir passé lesAlpes, et avec lui tomba dans l'oubli une institution qui avait contre elle sa nouveauté.

De 1494 jusqu'à 1521, on ne trouve dans l'histoire aucune mention expresse desbandes de Picardie, et rien n'indique que celles-ciaient fourni des contingents aux hommes de pied français qui figurent dans les dénombrements des armées d'Italie. Toutefois, les historiens s'accordent pour penser que ces bandes continuèrent d'exister. En effet, on sait qu'après leur institution, des contestations graves surgirent entre lesvieux régiments à propos de la préséance et que ces contestations se renouvelèrent jusqu'au temps oùLouis XIV y mit ordre en établissant le semestre.Piémont etChampagne se disputèrent le pas entre eux et le disputèrent même aurégiment des Gardes Françaises. Ils le cédèrent, au contraire, toujours sans difficulté à Picardie. Cette déférence constante, à l'égard de Picardie, des régiments de Piémont et de Champagne, de Piémont surtout qui étaitun corps fort chatouilleux et qui n'eût point été embarrassé pour constater la continuité des brillants services desbandes dont il provenait, est, suivant nous, une preuve irrécusable de l'existence non interrompue des bandes de Picardie depuis le commencement duXVIe siècle jusqu'à l'institution des régiments.

Ceci conduit au rôle joué par les bandes de Picardie et de Piémont pendant les deux premiers tiers duXVIe siècle. À cette époque il y avait une Armée de l'intérieur du Royaume appelée « Armée d'en deçà les monts » et une Armée de l'extérieur du Royaume appelée « Armée d'audelà les monts », désignations officielles auxquelles l'usage substitua peu à peu celles de « bandes de Picardie » et de « bandes de Piémont ».

Le nom de bandes de Picardie, pris dans son acception la plus étendue, s'appliquait à tous les gens de pied réguliers qui servaient sur le territoire du royaume, et le nom de bandes de Piémont était réservé aux fantassins, soit Français, soit Italiens, qui combattaient dans laPéninsule Italienne.

À partir de l'année 1521, la politique de la France à l'égard de l'Italie éveille la susceptibilité de ses anciens ennemis. La guerre s'étend sur toutes nos frontières et le nom desbandes de Picardie sort du long oubli où il est demeuré.

En 1521, le roi étant àDijon, nommeFrançois de Bourbon, comte de Saint-Pol, capitaine général de 6 000 hommes de pied chargés de défendre les défilés de laChampagne. Ces hommes de pied étaient partagés en six bandes de mille hommes. Deux d'entre elles servent à lacélèbre défense de Mézières sous les ordres deBayard.

En 1522, François de Montgommery,seigneur de Lorges, a le commandement général à la place du comte de Saint-Pol. Il est envoyé ausecours de Gênes, mais on le rappelle en Picardie pour la défense de Boulogne et de laterre d'Oye, attaquée par les Anglais et les Flamands. Ces bandes passent en Italie au mois d'août 1523 et y restent. Elles sont suivies en 1527 par quatre autres bandes ayant pour chef Charles de Coucy, seigneur de Burie. On se tint sur ladéfensive en France jusqu'à lapaix de Cambrai (5 août 1529).

La guerre recommence en 1535. Lesbandes de Picardie, mêlées avec les légionnaires qui venaient d'être organisés, et dirigées par lemaréchalde Fleurangesdéfendent Péronne avec succès. En 1537, elles reprennentHesdin etSaint-Pol[7]. Pendant les années suivantes leur rôle se réduit à la garde des places.

En 1542, durant laneuvième guerre d'Italie, sous lesducs d'Orléans etde Guise, elles participent à laconquête du Luxembourg.

L'année suivante elles se signalent par la reprise de l'Artois et ladéfense de Landrecies. Les premiers mois de 1544 sont marqués par les bellesrésistances des garnisons de Boulogne,Montreuil etSaint-Dizier. Cependant, les affaires allaient au plus mal en France, et le roi fut encore contraint de signer le 18 septembre avecCharles-Quint, latrêve de Crépy-en-Laonnois. Les Impériaux avaient déjà leuravant-garde àMeaux. Le, queJean de Taix, qui exerçait la charge de capitaine et colonel-général des bandes de Piémont, reçut l'ordre de rentrer en France avec une partie de ses troupes et prit le titre de « colonel-général » de toutes les bandes françaises vieilles et nouvelles.

Les bandes de Picardie, réunies à une partie des bandes de Piémont rappelées dans le royaume, servirent en 1552 à larapide conquête desTrois-Évêchés et à ladéfense de Metz, qui donna lieu à l'institution séparée des « bandes de Champagne ».

En 1557 après lesiège de Saint-Quentin, toute la garnison est faite prisonnière : l'armée française est détruite.Mais leduc de Guise qui accourait à marches forcées avec une partie des troupes de l'armée d'Italie ralliait àCompiègne les débris échappés au désastre de Saint-Quentin, recevait du roi, le 13 novembre, pleins pouvoirs pour réorganiser l'infanterie de Picardie et de Champagne, en cassant les mortes-payes dont le nombre s'était accru hors de raison, et en augmentant l'effectif des soldats des bandes entretenues. Ainsi par l'ordonnance du 22 mars 1558 organise de nouvelles bandes et met sur pied 7 légions de 6 000 hommes chacune : Picardie et Île-de-France, Normandie, Bretagne, Champagne et Bourgogne, Dauphiné, Languedoc, Guyenne. Les officiers et soldats des légions doivent tous être originaires du pays qui fournit la légion.

Le, le duc de Guise se présentait devantCalais qui capitulait le 8. Au printemps, pendant que lemaréchal deThermes prenaitDunkerque etBergues et se faisaitbattre à Gravelines, leduc de Guise s'élançait sur laLorraine etemportait Thionville.Ces succès permirent la signature, le 3 avril 1559, dutraité de Cateau-Cambrésis. La France reprenait ses places de laPicardie, gardaitCalais, lesTrois Évêchés et quelques villes duPiémont mais évacuait 198 places, châteaux et forts en Italie et en Piémont[8].

La mort deHenri II, conduisirent à modifier l'état de l'infanterie, et indiqué le rôle joué par les bandes de Picardie dans les divers essais d'organisation régimentaire tentés jusqu'en 1569.

Article détaillé :Bande de Picardie.

Après laconjuration d'Amboise, en mars 1560, le roi fit réunir à Paris les deux bandes écossaises et 23 vieilles bandes de Picardie.16 vieilles bandes de Piémont furent dirigé du Dauphiné surGien et 10 enseignes furent retirées des places du Piémont pour occuper les places du Dauphiné. Au mois d'octobre, les bandes de Paris furent envoyées à Orléans et celles qui étaient à Gien partir pour Montargis. Il y eut ainsi 41 bandes de réunies et c'était toute l'infanterie dont leroiFrançois II pouvait disposer sans mettre les légions sur pied.

Avec les bandes réunies à Orléans, on forma trois régiments[9] :

  1. Lerégiment de Richelieu, formé avec 1 enseigne écossaise et 11 enseignes picardes ;
  2. Lerégiment de Sarlabous aîné, formé avec 12 enseignes picardes ;
  3. Lerégiment de Remolle, formé avec les 16 enseignes du Piémont et qui compta quatre bandes;

La2e enseigne écossaise resta isolée comme garde du roi.

Quand le roiCharles IX partit d'Orléans, au mois d'avril 1561, pour aller se faire sacrer àReims, les trois régiments ne furent pas disloqués, mais envoyés dans des garnisons autour de Paris.

Après lemassacre de Vassy le, leduc de Guise, duparti catholique, fit entrer tous les hommes valides dans lamilice bourgeoise de Paris et fit lever par leprévôt des marchands un régiment de 1 500 hommes (12 enseignes) pour la garde de la ville. Les trois régiments des vieilles bandes furent réunis à Paris.Pendant ce temps,Condé etColigny, duparti protestant, s'étaient saisis d'Orléans et des villes de la Loire et y formaient une armée.

Condé imita, pour l'infanterie rassemblée à Orléans, l'organisation du duc de Guise; mais il groupa les régiments mestres du camp trois par trois en régiments colonels. L'armée protestante comprit 9régiments mestres de camp formant les trois régiments colonels,régiment de Grammont (levé en Guyenne),régiment de Frontenay (levé en Dauphiné) etrégiment d'Yvoi (levé en Champagne et en Bourgogne); chaque régiment mestre de camp comptait environ 2 000 hommes. Cette organisation ne fut pas appliquée dans les provinces où les chefs protestants levaient et licenciaient les troupes suivant les besoins du moment. Le baron des Adrets avait réussi à lever en Suisse, dans les cantons protestants, lerégiment de Diesbach, de 8 enseignes (2 400 hommes), qui le rejoignit le 3 mai àLyon. Sur les réclamations du roi,les cantons exigèrent le retour de ce régiment, qui rentra enSuisse au mois de septembre.

Quand le roi vit la guerre inévitable, il fit lever des troupes étrangères. Au mois de mai, on leva enPiémont lerégiment italien de Brancacio, de 10 enseignes de 300 hommes, qui alla servir enDauphiné. On leva enAllemagne les deux régiments,celui du Rhingrave etcelui de Rockendorff, ayant chacun 10 enseignes de 300 hommes. On leva en Suisse lerégiment de Froelich, de 14 enseignes de 400 hommes. Chacune de ces enseignes comptait 40arquebusiers, 40 corcelets[10], 40hallebardiers el 280piquiers. Les régiments de lansquenets etcelui de Froelich rejoignirent l'armée du roi ausiège de Bourges[11], qui était défendu parYvoi avec sonrégiment colonel.

  • Uniforme et drapeau du régiment de Picardie en 1563, publié en 1772
    Uniforme et drapeau du régiment de Picardie en 1563, publié en 1772

Création des régiments (1568-1569)

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À partir de 1569, il était arrêté qu'il n'y aurait plus désormais qu'un seulcolonel général de l'infanterie française.

Les régiments deTimoléon de Cossé, comte de Brissac, furent donc placés sous l'autorité dePhilippe Strozzi, à l'exception toutefois des dix vieilles enseignes que commandait lemestre de camp Honoux. En considération des grands services qu'avait rendus lafamille de Brissac, on laissa ce régiment avec le titre honorifique de colonel au jeuneCharles de Brissac, frèredu comte. Ce corps, qui est celui-là même qui fut connu jusqu'à la Révolution sous le nom derégiment de Piémont, et qui resta indépendant du colonel général de l'infanterie jusqu'en 1584.

Dans cette nouvelle répartition des bandes, qui est le véritable point de départ du régiment, Roger de Sarrieu eut dans son lot seize compagnies. Les dix premières provenaient des Gardes, un corps d'élite formé en 1563 sous le nom d'« Enseignes de la garde du Roy », les autres appartenaient aux vieilles bandes de Picardie.

Louis XI puisFrançoisIer, avaient partagé le royaume en 4 grands gouvernements militaires répondant aux 4 frontières vulnérables du pays. Ces frontières étaient celles desPays-Bas espagnols, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne.

Dans l'ordre politique, ces 4 gouvernements se rapportaient aux4 principales sous nationalités,franque,bourguignonne,romane etgasconne.Avant la formation des régiments, chacun de ces 4 gouvernements avait ses bandes de gens de pied distinctes. C'étaient au nord, les bandes de Picardie et de Champagne; au midi, celles de Piémont et de Guyenne.

Ainsi de chacune de ces bandes qui correspondaient à une frontière du royaume donnèrent naissance, vers 1569, à un régiment[12] :

  • Drapeau d’Ordonnance du régiment de Picardie de 1558 à 1780
    Drapeau d’Ordonnance du régiment de Picardie de 1558 à 1780

Régiment de Sarrieu (1569-1578)

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Guerres de Religion

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Le régiment de Sarrieu est créé de la réorganisation de l'infanterie effectuée le 29 mai 1569 au camp deLa Rochefoucaud.Le régiment de Sarrieu, du nom de sonmestre de camp Roger de Sarrieu, était composé de seize compagnies dont dix provenaient des Gardes Françaises et les autres bandes de Picardie.

Durant latroisième guerre de religion resta dans l'armée du duc d'Anjou et se signala ausiège de Saint-Jean d'Angely où il fut chargé de l'attaque du ravelin de la porte d'Aunis.

À lapaix de Saint-Germain-en-Laye de 1570, il alla reprendre ses cantonnements dans leBerry.

En janvier 1573, durant laquatrième guerre de Religion, le régiment se réunit à l'armée dubaron de la Châtre chargé deréduire Sancerre. Lors de l'assaut général qui eut lieu à la fin de juin, le régiment de Sarrieu fut chargé, avec les Gendarmes de la Châtre, pour attaquer à la brèche pratiquée près de la porte d'Oison, au lieu-dit la Grange Loudis. Son attaque fut vigoureuse, mais les assiégés se défendaient avec le courage du désespoir. La famine seule put dompter les défenseurs deSancerre qui se rendirent le 19 août après un siège de sept mois[14],[15].

En 1574, le régiment de Sarrieu fait partie de l'armée duduc de Montpensier.Ausiège de Fontenay-le-Comte, il vit échouer tous ses efforts dans les premiers assauts, du 15 septembre, mais la garnison affaibliebattit la chamade. Après la capitulation, Fontenay fut mis à sac pendant les 16, 17 et 18 septembre. Le 27 septembre, le régiment de Sarrieu marcha tambours battants et enseignes déployées à l'attaque desfaubourgs deLusignan et après les avoir emportésassiégea le château et ville. Dans une seule sortie les assiégés lui tuèrent cinq capitaines. L'assaut du 21 décembre fut encore très-meurtrier. La garnison réduite à 500 hommes demande enfin à capituler le 5 janvier 1575[16]. Le régiment de Sarrieu prit possession de la ville et du château et y demeura quelque temps en garnison. Ce fut le régiment de Sarrieu qui démolit le château de Lusignan.

En août 1575, 300 arquebusiers du régiment de Sarrieu quittentNiort pour embarquer auxSables d'Olonne avec Charles de Rouhaut de Landereau. Ils abordent sans résistance à l'île de Ré le 2 septembreaux Portes et àLoix, et s'emparent après un combat deSaint-Martin. Un corps de troupes Protestant commandé parLancelot Voisin de La Popelinière, partit duport de La Rochelle les attaqua au milieu de la nuit et les força à se rembarquer.

Pendant les années suivantes, le régiment demeura dans lebas Poitou, faisant la petite guerre aux protestants deLa Rochelle. En 1577, il surprit le village de La Fond près de cette ville[17].

Régiments de Saint-Luc (1578-1579) et de Sérillac (1579-1585)

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Roger de Sarrieu est remplacé en 1578 en qualité de mestre de camp parFrançois d'Espinay de Saint-Luc, gouverneur deBrouage, qui eut lui-même pour successeur en 1579,Jean-François de Faudoas de Sérillac, comte de Belin etgouverneur de Paris pour laLigue.

Régiment de Picardie (1585-1776)

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Guerres de Religion

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Après être retourné dans ses anciens quartiers de laprovince de Picardie, on retrouve le régiment ausiège de La Fère sous les ordres dumaréchalde Matignon[18].

En 1585,Jean-François de Faudoas de Sérillac se démet de son commandement et est remplacé parJean de Montcassin. Le régiment cesse de porter le nom de sonmestre de camp pour prendre le titre de Picardie devenant le régiment de Picardie. Cette même année 1585, une partie du corps passe dans leDauphiné pour se réunir à l'armée de Jean-Louis de Nogaret de La Valetteduc d'Epernon et assiste auxsièges de La Bréole,de Chorges et de quelques autres petites places de laProvence.

Le reste du régiment marche en 1586 sous les ordres deAnneduc de Joyeuse vers leLanguedoc, d'où il passe enGuyenne, à l'armée dumaréchalde Biron qui le conduisit enSaintonge etPoitou, et l'employa auxsièges de Lusignan etde Marans[19].

Au mois de mai 1587, les protestants ayant mis lesiège devant Fontenay, le duc de Joyeuse rassemble àSaumur une petite armée dont cette moitié du régiment de Picardie et marche surSaint-Maixent, joint les deux régimentscalvinistes de Gabriel Prévôt de Charbonnières et de Bories àLa Mothe-Saint-Héray, et en fait un horrible massacre[20]. Joyeuse venant d'apprendre queHenriroi de Navarre se met alors en marche pour aller au-devant des secours que l'Allemagne envoyait aux protestants de France. Il part pour lui barrer le passage et le rencontre enPérigord auprès deCoutras. Labataille eut lieu le. Picardie qui était à la gauche de l'armée catholique fut écrasé par l'artillerie du roi de Navarre. Suivant d'Aubigné,« La bataille, commença à neuf heures par l'artillerie. Le premier boulet protestant donna dans le drapeau blanc du duc de Joyeuse. Le deuxième coupa un arbre et tua derrière un capitaine de Picardie ». SuivantJean-Baptiste Legrain, auteur de laDécade de Henri-le-Grand,« le premier coup d'artillerie emporta sept capitaines du régiment de Picardie, le meilleur et le plus aguerri de l'armée du duc ». Le régiment ébranlé par ces pertes, allait être chargé par la cavalerie calviniste, quandJean de Beaumanoir, marquis de Lavardin s'élance à la tête des Albanais sur ces escadrons et leur passe sur le ventre. L'infanterie de la protestante, furieuse de cet échec, s'ébranle l'épée à la main, et fonce tête baissée sur les régiments de Picardie etde Tiercelin, qui seuls résistaient encore, et engage avec eux un combat terrible aux cris de « La Mothe etCroix-Chapeau ! » s'excitant ainsi par le souvenir de deux rencontres récentes où tout quartier leur avait été refusé[21],[22]. Picardie et Tiercelin étaient trop faibles pour soutenir le choc d'une armée victorieuse et altérée de vengeance, ils furent entièrement défaits et massacrés.Agrippa d'Aubigné indique :« Le mestre de camp Tiercelin, voyant son régiment dissipé, se couche sur l'arbre sur l'arbre que le canon avoit abattu, et est tué assis se bouchant les yeux, ce qui n'eust pas esté, si l'on l'eust connu, mais tout passoit pour Picardie ». Ces paroles de d'Aubigné expriment la haine des huguenots pour le régiment de Picardie qui avait chez eux la réputation d'être très-dévouéaux Guise.

Le petit nombre d'hommes échappés au désastre de Coutras se trouvaient, en 1588, auxsièges de Mauléon,de Montaigu etde La Garnache.

Après l'assassinat deHenriduc de Guise, l'armée de Poitou eut ordre de se rendre àBlois auprès duroiHenri III. La portion du régiment qui, depuis trois ans, servait enProvence y arriva aussi. Picardie, trop faible pour tenir la campagne, fut placé dans lechâteau d'Angers dont lesligueurs voulaient se rendre maîtres. Lorsque Henri III se fut jeté dans les bras duroi de Navarre, et se fut retiré àTours pour être plus à portée de recevoir les secoursdu Béarnais, Picardie fut appelé dans cette ville et prit part à la défense des faubourgs attaqués parCharlesduc de Mayenne. Chargé de garder lefaubourg Saint-Symphorien, il se retrancha à l'embranchement des routes de Blois et deChâteaurenaud et y fait une belle résistance.

Après la réunion des armées des deux rois, Picardie sert ausiège deGergeau et emporte la place d'assaut, mais en perdant sonmestre de campAntoine de Montcassin, qui avait succédé à sonfrère Jean en 1587[23].

Le régiment était aucamp sous Paris, lorsqueHenri III fut assassiné parJacques Clément le, et reconnut des premiersHenri de Navarre pourroi de France. Il accompagna ce prince dans son expédition enNormandie et est laissé àDieppe sous les ordres deFrançois de Colignycomte de Châtillon, pendant quele roibattait l'ennemi à Arques, le. En, Picardie revint ausiège de Paris et lorsque Henri IV se retire vers la Loire, 12 compagnies reçurent l'ordre de se prendre garnison dansPontoise. Leduc de Mayenne,Charles, ne tarda pas àvenir les y assiéger. Après une belle défense, qui coûta la vie aumestre de campGilles de Faverolles[24], la garnison se voit obligée de capituler le.

En lerégiment de Romefort est incorporé dans le régiment de Picardie etJean Messeau, baron de Romefort devient son nouveau mestre de camp. Dans la nouvelle campagne qui s'ouvrit en1590, Picardie suivit le roi et prit une grande part aux opérations dusiège de Dreux qu'il attaquait du côté de l'église Saint-Denis. Après labataille d'Ivry, qui fut surtout une affaire de cavalerie, il se trouva aublocus de Paris.

En1591 il se trouve ausiège de Chartres. Ce fut là qu'il faillit en venir aux mains avec lerégiment de Navarre au sujet de la préséance. Ces deux régiments avaient été commandés ensemble pour l'attaque d'un bastion. Chacun d'eux prétendait tenir la tête de l'assaut.Henri IV fut obligé d'intervenir et les fit tirer au sort au pied de la brèche. Lesdés furent favorables au régiment de Picardie, qui depuis ce jour n'eut plus rien à démêler avec le régiment de Navarre.

Pendant les années suivantes, le régiment fut de toutes les expéditions du roi, et se trouva à sonentrée solennelle dans Paris le 22 mars1594. Il fait ensuite lesiège de Laon où sonmestre de camp,François Louis d'Estrées,marquis de Cœuvres, fut tué.

En1595, il part pour la Bourgogne et sert auxsièges de Beaune,d'Autun etde Dijon. Il passe ensuite à l'armée de Picardie, commandée parHenri de La Tour d'Auvergneduc de Bouillon,François d'Orléans-Longuevillecomte de Saint-Pol et leCharlescomte d'Humières. Le 20 juin, 200 hommes du régiment et 200 decelui d'Egmont s'emparent duchâteau de Ham. Cette prise amena la capitulation de lagarnison espagnole qui tenait la ville. Picardie est ensuite aublocus de La Fère qui se rend le 22 mars 1596.Les Espagnols, n'ayant pu secourirLa Fère, tournent leurs armes contreCalais. Le roi se rend alors àBoulogne pour être à portée de jeter du secours dans la place défendue par François de Saint-Paul de sieur de Bidossan gouverneur de la ville. Le 22 avril, Henri IV envoi 250 soldats et 200 gendarmes, commandés par le gouverneur de Boulogne Bertrand de Patras sieur de Campagnol et d'Henri de la Tour,duc de Bouillon, qui passent hardiment, à la faveur de la nuit, à travers le camp ennemi et pénètre dans la place. Par la mort de François de Saint-Paul de sieur de Bidossan gouverneur de Calais, tué d'un coup de canon, Bertrand de Patras sieur de Campagnol se trouva commandant. Sommé de se rendre il indiqua à l'ennemi :« J'ai couru trop de risques en entrant dans Calais pour l'abandonner ». Après quatre assauts Bertrand de Patras sieur de Campagnol, abandonné par la garnison, resta seul sur la brèche et le firent prisonnier[25]. Le roi de France le récompensa son héroïsme en lui donnant une compagnie durégiment des Gardes Françaises.

En 1597, lorsque les Espagnolssurprirent Amiens, Picardie était àCorbie en quartiers d'hiver. Lemaréchalde Biron le prit en passant, et, arrivé devantAmiens, lui ordonna de s'y fortifier pour donner le temps à l'armée de s'assembler. Quand lesiège commença, le régiment prit poste à l'abbaye de La Madeleine. Le gouverneur Hernandes Teillo Portocarrero, que ce voisinage incommodait, le fit battre par descoulevrines et le contraignit à se retirer. Après l'arrivée du roi, les opérations reçurent une impulsion plus vive, mais Picardie ne fut pas heureux. Dans la sortie du 17 juin, les assiégés tombèrent sur lui d'une manière si imprévue qu'il n'eut pas le temps de se mettre en bataille et eut de nombreuses pertes. Cependant le maréchal de Biron et puis le roi étant survenus, le régiment reprit courage et força les Espagnols à rentrer dans la place. Le rancuneuxd'Aubigné, en faisant l'éloge durégiment calviniste de Navarre dont il était l'un des capitaine, qui se rendit redoutable aux assiégés, ajoute que« les Espagnols déployoient leurs insolences sur le régiment de Picardie, qu'ils appeloient les maheuris ». »Enrico Caterino Davila signale, au contraire, Picardie comme un des corps les mieux disciplinés et les plus braves de l'armée française.

Période de paix

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Après lapaix de Vervins, en1598, le régiment reprit ses anciens quartiers dans les villes de laPicardie, et n'en bougea point jusqu'à l'année 1615.

Ainsi il ne prit aucune part à l'expédition de Savoie, la dernière guerre du règne de Henri IV. Peut-être se méfiait-on dumestre de camp du régimentJean II de Gontaut-Biron, frère de l'infortuné,mais coupable,maréchalCharles de Gontaut-Biron.

Rébellions huguenotes

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Au début desrébellions huguenotes, en 1615, Picardie se rend au « Bec-Choisy », où s'assemblait l'armée dumaréchalde Bois-Dauphin, destinée à agir contre lesprinces mécontents. Quatre compagnies, rencontrées en route par la cavalerie des princes, furent entièrement détruites. Le 8 octobre, l'armée marcha surSézanne. Dans cette expédition, le régiment était chargé de la garde de l'artillerie.

En janvier1616, il fut envoyé à l'armée de Guyenne, qui passa l'année suivante enChampagne et prit les châteaux deRichecourt-sur-Aisne,Rozoy-sur-Serre,Château-Porcien, attaqua les faubourgs deLaon, etempara de Rethel[26],[27]. Cette mêmeannée 1617, le régiment est donné au fils d'un traitant anobli, àJean Zamet, baron de Murat et de Billy, que leshuguenots, dont il s'était déclaré le persécuteur, appelaient legrand Mahomet.

En1620, Picardie était en garnison àVerdun, quand il reçut l'ordre de se rendre à l'armée de Normandie. Le roi le vit le 6 juillet, et le trouva très faible. Une partie des soldats s'était jetée dansMetz, et lerégiment de Marcoussay, qui partait pour l'Allemagne, en avait débauché un grand nombre. Les compagnies étaient réduites à une trentaine d'hommes. Lemarquis de Bassompierre, qui commandait l'armée et qui tenait à Picardie, engageaJean V de Nettancourt,comte de Vaubecourt à céder à ce corps 400 hommesde son régiment à raison d'un écu par homme. Lecomté de Clermont-en-Argonne et laville de Verdun lui en fournirent 600 au même prix. Remis sur pied, Picardie, fut dirigé surMontereau, et marcha surDreux, dont il prit possession et rejoignit ensuite le roi àLa Flèche ouLouis XIII le passa de nouveau en revue, et le trouva beau et complet. Après avoir servi ausiège de Caen, Picardie prend une grande part le 7 août au succès de labataille des Ponts-de-Cé. Après ce combat, il suivit lacour enBéarn, et est mis en garnison àOrthez etNavarrenx. Au mois de décembre, les compagnies de Navarrenx, firent échouer une conspiration des mécontents de la province qui voulaient s'emparer de la ville.

En 1621, Picardie fait partie du corps qui, sous les ordres d'Étienne de Bonne comte d'Auriac,investit Saint-Jean d'Angély. Il était campé àSaint-Julien-de-l'Escap, à un quart de lieue de la ville, et contribua à la prise des ponts de laBoutonne. Le roi Louis XIII arriva le 29 mai, et distribua les attaques. Picardie eut la deuxième sous le maréchalde Chaulnes. Après la prise deSaint-Jean d'Angély, le régiment est envoyé ausiège de Nérac, sous le marquis de Vignolles qui n'avait pas assez de troupes pour investir complètement la ville. En juillet le régiment laisse 4 compagnies àNérac tandis que les autres rejoignent Louis XIII ausiège de Clairac avant de participer ausiège de Montauban ou il avait la garde du pont duTarn. Quoique affaibli par tant d'expéditions, le régiment attaque avec vigueur unedemi-lune et parvient à s'y établir solidement, après un combat de six heures. Dans une sortie qu'il eut à soutenir quelque temps après, le mestre de campJean Zamet fut mis hors de combat et fait prisonnier avec plusieurs autres officiers. Ils furent presque aussitôt délivrés par l'audace de Louis de Pontis[28], lieutenant aurégiment de Champagne, auquel Zamet donna la lieutenance de sa mestre de camp en reconnaissance du service qu'il lui avait rendu[29]. Cependant, lemaréchalde Schomberg avait fait établir une nouvelle batterie dont il se promettait beaucoup de succès : mais elle se trouvait sur un sol miné. Le 24 octobre, alors que Picardie y était de garde, une épouvantable explosion se fait entendre à deux heures du matin. Tout ce qui se trouvait dans le rayon de la mine avait sauté. Quatre officiers avec un grand nombre de soldats étaient ensevelis sous les terres bouleversées. Les assiégés profitent de ce moment de trouble et de désordre, se précipitent dans la batterie et remportent une victoire facile. Ce désastre, détermina la levée du siège. Les troupes furent distribuées dans les environs de Montauban : Picardie fut envoyé àMontech.

En mars 1622, Picardie qui s'était rétabli pendant l'hiver, fit des prodiges de valeur ausiège de Tonneins et emporta la ville d'assaut, mais la prise du château offrait de grandes difficultés. Le 20 mars, Louis de Pontis[28] à la tête de 50 hallebardiers réussit à déranger ces barriques et à s'emparer du retranchement, mais il ne put s'y maintenir. Cependant le roi se plaignant que le siège traînait en longueur les généraux résolurent de faire un nouvel effort. Ils envoyèrent deux soldats de Picardie reconnaître un bastion qui y arrivèrent sans rencontrer d'obstacles et font alors signe à leurs camarades de les suivre. Trente ou quarante soldats s'élancent aussitôt et réussissent à s'y faire un logement pendant que le reste du régiment maintenait les assiégés. La place allait être gagnée, quand on apprit que leduc de La Force arrivait avec 4 000 hommes au secours deson fils qui y commandait. Leduc d'Elbeuf, forcé de marcher à sa rencontre, laisse Picardie dans les tranchées. À peine l'armée fut-elle éloignée, que la garnison, rassemblant toutes ses forces, exécute une sortie furieuse. Le régiment débordé de toutes parts recule en combattant jusqu'au camp. Dans cette retraite, l'aventureux Louis de Pontis[28] fut percé de part en part d'un coup d'épée et n'évita d'être enlevé que par le dévouement d'un soldat. À l'instant où Picardie repoussé rentrait dans les lignes, le duc d'Elbeuf revenait vainqueur. Profitant de l'animation de ses troupes et du découragement des assiégés, il ordonne un assaut général. Picardie, malgré ses pertes, s'élance avec résolution, brûlant de venger son échec, et après cinq heures d'un combat terrible, le château capitule. C'était le. Le régiment alla se refaire àRabastens et ce fut là queRoger du Plessis-Liancourt,duc de La Rocheguyon, se fit reconnaître par le corps en qualité demestre de camp. Ausiège de Sainte-Foy, Picardie eut l'attaque du faubourg. Il fit encore cette année lessièges de Moissac,de Négrepelisse,de Saint-Antonin,de Bédarieux,de Lunel etde Sommières. ÀSommières, lemarquis de Liancourt, à la tête desEnfants perdus, attaque les retranchements dressés en avant de la ville, en chasse les ennemis et s'établit au bord de la contrescarpe, ce qui amène quelques jours après la capitulation de la place.Le 30 août, ausiège de Montpellier, Picardie reçut une sortie de l'ennemi avec tant de bravoure, qu'avant que les réserves fussent arrivées à son secours, il avait tué la moitié des assaillants et rejeté l'autre en désordre dans la ville. À l'attaque du bastion vert, la garnison fait une sortie vigoureuse sur le flanc de l'attaque conduite par Picardie. Une fraction du corps est rompue, mais le reste charge à son tour l'ennemi, le coupe en deux, en refoule une partie dans Montpellier, tandis que l'autre portion acculée dans un coin du fossé est massacrée.Montpellier se rendit le 19 octobre.

Picardie y fut mis en garnison et ne quitta point ce quartier jusqu'en 1630.Pendant ces années, il prend part avec lerégiment de Normandie à toutes les actions qui eurent leLanguedoc pour théâtre.Ainsi, en 1627, 400 hommes s'emparent de la petite ville deCorconne.En 1628, le régiment fait lesiège de Saint-Affrique[30], puis prend part aucombat de Castres le 25 juin, à laprise d'Albi etde Mazamet[31]. En 1629, il est à laprise de Soyons[32] et ausiège de Privas. Au mois de mai, les 40 hommes qui défendent lechâteau de Corconne contre leduc de Rohan et ont la gloire de lui voir lever lesiège. À la fin de 1629, Picardie suit lemaréchal de Bassompierre àMontauban qui fait sa soumission. 12 compagnies du régiment y restent en garnison.

Lapaix d'Alès, du, met fin auxrébellions huguenotes.

Guerre de Succession de Mantoue

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En1630, le régiment de Picardie quitte leLanguedoc et passe enSavoie pour participer à laguerre de Succession de Mantoue.I1 prend une part glorieuse aucombat de Veillane, où il taille en pièces 600 cavaliers commandés parAmbrogio Spínola Doria, fait 600 prisonniers, et s'empare de 17 drapeaux ou étendards. 40 soldats, laissés après ce combat dans lechâteau de Veillane, s'y défendent contre 1 200Espagnols et 500Trentins, et résistent jusqu'à l'arrivée d'un secours qui force l'ennemi à décamper.Il est ensuite à l'attaque dupont de Carignan avant de rentrer en France, en octobre.

Guerre de Trente Ans

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Il est dirigé surVerdun etMetz, pourfaire la guerre àCharles IVduc de Lorraine.Après lesiège de Marsal auquel il prend part, le régiment est mis en garnison dansJametz,Clermont-en-Argonne et autres places de sûreté, que le duc est obligé de livrer au roi.

En1633, sur ordre deLouis XIII, Picardie quitte son quartier àJarville, pour mettre lesiège devant Nancy[33], leduc de Lorraine,Nicolas-François, ayant manque à ses engagements. Après lacapitulation deNancy, quatre compagnies y restent en garnison et que quatre autres sont envoyées àMetz.

Les douze compagnies restantes font partie de l'armée dumaréchalJacques Nompar de Caumontduc de La Force. Elles contribuent à laprise de Bitche le, et vont ensuite ouvrir la tranchée ausiège de La Mothe. Après le siége de La Mothe, le régiment, renforcé des compagnies qui étaient àMetz, marcha surPhalsbourg,Philipsbourg etLandau, qui furent occupées, et où il resta en quartiers jusqu'au mois de décembre.Il fait alors partie du secours envoyé àHeidelberg, et passe leRhin sur la glace, vis-à-vis deManheim. Chargé avec d'autres troupes d'attaquer lesImpériaux logés dans le faubourg d'Heidelberg, et les en chasse le 23 décembre, et rentre en France.

En1635,Spire ayant ouvert ses portes aux troupes de l'Empire, lesmaréchauxJacques Nompar de Caumontduc de La Force etUrbain de Maillé duc de Brézé partent le deLandau et se rendent devant cette ville. Picardie y ouvre la tranchée. À l'assaut général, 300 hommes, malgré un feu terrible, descendent dans le fossé, montent aux retranchements, chassent 600 hommes qui les défendent et les poursuivent jusqu'aupont-levis de la ville qui capitule le 21 mars. Au mois d'octobre, le régiment rejoint l'armée d'Allemagne, commandée par lecardinal de La Valette.

Guerre de Dix Ans

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En1636, lesFrancs-Comtois venaient de rompre leur neutralité, en donnant passage à l'armée espagnole et en fournissant auduc de Lorraine,Charles IV, de l'argent et des soldats.Louis XIII, pour les punir, envoya leprince de Condé faire lesiège de Dole; c'est le début de laguerre de Dix Ans.

Picardie y ouvre la tranchée le1er juin. Le 13 juin, il emporte lacontrescarpe après un rude combat mais les assiégés, au moment où Picardie était relevé de tranchée par lerégiment d'Enghien, attaquent celui-ci avec furie. Picardie qui n'avait plus de poudre, vole cependant à son secours à l'arme blanche, et reprend tous les postes. Le régiment d'Enghien avait tellement souffert que Picardie dut rester dans les tranchées. Le lendemain, cinq cents hommes, appuyés par Enghien attaquent lademi-lune de la porte d'Aran. Après une lutte acharnée qui dure quatre heures ils parviennent à s'en emparer, mais abandonnés à eux-mêmes, ils ne peuvent s'y maintenir.

Guerre franco-espagnole

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Après la levée du siège Picardie joignit l'armée deMonsieur engagée dans laguerre franco-espagnole, dans le cadre de laguerre de Trente Ans, et fit lesiège de Corbie, que les Espagnols et les Hollandais venaient de surprendre et qui capitula le 10 novembre.

Le régiment, qui avait énormément souffert dans cette campagne, fut cantonné dans leBoulonnais et y resta jusqu'au mois d'août1637 ou il se rendit ausiège de La Capelle sous les ordres ducardinal de La Valette.

En1638, après avoir servi avec distinction ausiège de Saint-Omer et àcelui du Catelet, il passa enLorraineHenri II d'Orléansduc de Longueville et lemarquis de Feuquières l'attendaient pour commencer leurs opérations. Il débuta dans cette armée, au mois de novembre, par lesiège de Blamont, la défaite dugénéral Savelli (en) àRheinfelden et laprise de Lunéville. Une compagnie est détachée le 26 novembre pour participer ausiège de Brisach arrive devantBrisach le 2 décembre et en prend possession le 17.

En1639, Picardie qui faisait partie de l'armée de marquis de Feuquières, futbattu à Thionville parOttavio Piccolomini, et se retira sous le canon deMetz avant de passer sous les ordres deGaspard III de Colignyduc de Châtillon avec lequel il força Piccolomini et l'armée impériale à lever le siège de Mousson[34].

En1640, Picardie servait sous lemaréchalCharles de La Porte marquis de Meilleraye qui, après lesiège de Charlemont[35], vint faire lesiège d'Arras. Le régiment était posté au-dessus de laScarpe, près des villages deSailly-en-Ostrevent et deVitry-en-Artois où les ennemis se retranchaient. Leur général, Guillaume de Lamboy, espérant faire entrer du secours dansla ville, attaque le 24 juin les lignes de l'armée française, avec 2 000 hommes d'infanterie et quelque cavalerie. À la première alerte, Picardie prend les armes, culbute l'infanterie espagnole, arrête la cavalerie qui cherchait à rétablir le combat et poursuit l'ennemi jusque dans son camp. Cette action décida de la chute d'Arras, en démontrant aux Espagnols l'impossibilité d'y faire entrer du secours, mais qui coûta la vie aumestre de camp de PicardiePierre, marquis de Bréauté, qui fut tué en combattant vaillamment à la tête de ses soldats[36]. Le1er août, Picardie ouvre la tranchée et fait des pertes énormes le lendemain à la reprise du fort tenu par lecolonel Rantzau, dont les Espagnols étaient parvenus à s'emparer. Arras capitula au bout de 9 jours de tranchée ouverte. Les Espagnols, qui étaient devenus maîtres de la ville à lafaveur des troubles en France et qui croyaient, ainsi que les habitants, cette place imprenable, avaient écrit sur une de ses portes[37],[38] :

« Quand les Français prendront Arras, les souris mangeront les chats ».

Les Français conservèrent l'inscription après avoir effacé lep du motprendront devenant :

« Quand les Français rendront Arras, les souris mangeront les chats »

En1641 le régiment est employé ausiège d'Aire ou il est chargé de s'emparer du fort de Flandre, situé a 500 pas de la place qu'il l'occupa d'emblée par une attaque. Dans la nuit du 14 au 15 juin une sortie vient l'assaillir dans ses retranchements. Il la repousse après une lutte de quatre heures. La ville capitula le 26 juillet, après quarante neuf jours de tranchéeouverte.

Picardie se reposa en1642 et ne se trouve qu'à la prise d'assaut dufort d'Aigue, situé sur le bord de la mer entreCalais etGravelines[39].

1643 débute par la célèbrebataille de Rocroi qui eut lieu le19 mai.Picardie occupait la droite de la première ligne de l'infanterie, ayant à sa gauche lerégiment de La Marine. Le jeuneduc d'Enghien,Louis II de Bourbon-Condé, passa la nuit qui précéda l'action aux feux de Picardie. Au point du jour il harangue les soldats qui l'entourent : ses paroles sont portées de rang on rang, et l'armée enthousiasmée de voir tant de résolution avec tant de jeunesse, s'ébranle pleine de foi dans son chef. Dans sa marche en avant, Picardie rencontre un corps de 1 000 mousquetaires dont la vue lui avait été dérobée par un pli de terrain. Le capitaine de Pédamour, à la tête des volontaires, et suivi par le reste du corps, charge ces mousquetaires avec une telle furie qu'il n'en échappe pas un seul. Attaqué à son tour par la cavalerie espagnole, Picardie reforme rapide ment ses rangs, lui présente une haie de piques et l'oblige à tourner bride en désordre. Cette fermeté du régiment assura le succès de la journée à l'aile droite. Il fut plus chèrement disputé au centre et à la gauche. Cette victoire fut suivie desprises de Landrecies, des châteaux deBarlemont et d'Émery, deMaubeuge et deBinche[40],[41].La Gazette deThéophraste Renaudot relate amplement le siège et la prise deBinche les30 mai et31 mai 1643: Picardie, sous les ordres duClaude de Brichanteaumarquis de Nangis, occupait le côté droit devant le fossé des fortifications, leRégiment de Piémont occupant le côté gauche. Après une intense canonnade depuis le31 mai au matin la ville se rendit aux mains duduc d'Enghien. "On accorda la vie et les biens de tous ceux qui estaient dedans, à la réserve des vivres …. Pas une maison n'a esté pillée ni mal traitée, et quelques soldats ayans voulu entreprendre d'en voler une, furent aussi tost pendus"[42].

L'armée Françaiseinvestit ensuite Thionville. Le régiment fut établi au quartier du Roi et la tranchée fut ouverte le 25 juin. Le 13 juillet, Picardie etLa Marine emportèrent de vive force un moulin retranché et palissadé et s'y maintinrent malgré tous les efforts des assiégés pour le reprendre. Le 18, Picardie,La Marine etGramont-liégeois attaquent lacontrescarpe. En moins d'une heure, les ennemis sont chassés du chemin couvert et un logement capable de contenir 300 hommes y est établi. L'attaque de lademi-lune du front qui regardeMetz eut lieu dans la nuit du 28 au 29. Picardie, toujours en compagnie de La Marine, y soutint un combat des plus opiniâtres et finit par s'y établir. Le régiment se distingua encore aux assauts du 29 juillet et du 4 août. La place se rendit le 10 août. À la fin de cette campagne, Picardie se rendit en Alsace pour se rapprocher de l'armée dumaréchalde Guébriand et passa l'hiver le long duRhin.

En1644 le régiment est à l'armée de Flandre, sous les ordres duduc d'Orléans,Gaston. Le 17 juin il ouvre la tranchée avecles Gardes devantGravelines. Cette place, bravement défendue, soutint quarante-huit jours desiège et quatre assauts, et ne se rendit que le 29 juillet. Lemestre de campClaude de Brichanteaumarquis de Nangis, avait été tué dans l'assaut du 14 juin. Il fut momentanément remplacé, en qualité de mestre de camp, par son vieux père,Nicolas de Brichanteau, marquis de Nangis, avide de venger sa mort, qui eut pour successeur définitif leCharles, duc de La Vieuville.

En1645, Picardie ouvrit le 4 juillet latranchée devant Mardyck au quartier de Rantzau. La place fit peu de résistance et se rendit le 11 juillet. Le régiment se trouve la même année à laprise de Bourbourg etde Lillers. À l'attaque de Béthune, Picardie, sans attendre l'ouverture de la tranchée, s'empare d'emblée d'un retranchement qui couvrait le faubourg et le régiment se trouve maître de lacontrescarpe. Les assiégés intimidés par des revers si rapides, se retiraient dans l'ouvrage à cornes, mais les soldats étaient lancés : quatre d'entre eux abattent à coups de haches les palissades du fossé et l'ouvrage est emporté en moins d'une heure. La place capitula le même jour.

Ausiège de Courtrai, en1646, Picardie eut la deuxième attaque[43]. Il ouvrit la tranchée dans la nuit du 14 au 15 juin, repoussa une sortie le lendemain et emporta avecNavarre unedemi-lune, dont la prise amena la reddition de laville. Après avoir contribué à laprise de Berghes etde Furnes, Picardie arrive devantDunkerque. Dans la nuit du 3 au 4 octobre, aidé par 300 Anglais et 100 Polonais, Picardie emporte les traverses duchemin couvert.Dunkerque se rend le 7 novembre.

En1647, il est ausiège de La Bassée. Pendant l'investissement de Lens, 300 Anglais auxiliaires se laissent surprendre àPont-à-Vendin; 300 hommes de Picardie y courent suivi d'unbataillon des Gardes et d'un détachement durégiment de Lorraine. Non-seulement ils chassent l'ennemi de Pont-à-Vendin, mais aussi de leurs propres retranchements. La garde de ce poste important fut confiée aux 300 hommes de Picardie.

En1648 après avoir servi ausiège d'Ypres, il marche au secours deLens assiégé par l'archiducLéopold et prend part, le 19 août, à la sanglantebataille de Lens durant laquelle lemestre de campLa Vieuville est blessé. Après la campagne, le régiment eut ses quartiers dans laPicardie. Letraité de Westphalie semblait lui promettre du repos après une aussi longue guerre mais les troubles dela Fronde l'appelèrent à de nouveaux travaux.

La Fronde

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En1649 Picardie futenvoyé à Paris et 400 hommes prirent part le 11 février aucombat de Charenton et de Villejuif[44] que lecomte de Grancey soutint contre leduc de Noirmoutier. À la suite de ce combat, le régiment fit lesiège de Brie-Comte-Robert. À l'ouverture de la campagne, il partit pour l'armée de Flandre avec lecomte d'Harcourt et fait lesiège de Condé, qui se rendit le 25 août.

En1650 il se rend àSaumur et y entre sans résistance le1er avril et rejoint ensuite l'armée dumaréchal duPlessis-Praslin, qui avaitTurenne pour adversaire. Picardie fut d'abord chargé de garderArras, et à la fin de l'année il fut appelé ausiège de Rethel dont les Espagnols venaient de s'emparer. La place ne tint que quatre jours, mais Turenne arrivait. Plessis-Praslin n'hésite pas à l'attaquer et remporte une victoire complète grâce, en particulier, auxrégiments des Gardes françaises et de Picardie.

L'année suivante, Picardie, après avoir commencé la campagne en Flandre sous lemaréchal d'Aumont, est envoyé à l'armée de Guyenne.

En1652, alors qu'il est àPoitiers il reçoit l'ordre d'aller reprendreLes Ponts-de-Cé où était leduc de Rohan. Après la soumission duchâteau, il rejoint l'armée ausiège de Saintes où il se distingue, surtout à la prise du faubourg Saint-Vivien. La cour s'étant retirée àGien, l'armée la suivit et fut mise sous les ordres deTurenne qui avait fait sa paix avec le roi. Picardie fit des merveilles auxcombats de Bléneau etd'Étampes, où Turenne avec hommes tint tête aux 15 000 hommes deCondé et leur fit éprouver de grandes pertes. Après quelques chicanes aux environs de Paris, les deux armées se retrouvèrent bientôt en présence, dans les faubourgs de la capitale, et, le 2 juillet, eut lieu le célèbrecombat du faubourg Saint-Antoine. Picardie fut chargé d'attaquer les barricades que Condé avait fait élever versla Râpée et s'en empara. Il fit ensuite échouer tous les efforts tentés par leduc de Nemours pour les reprendre. Après la victoire, Turenne, averti de l'arrivée duduc de Lorraine avec 16 000 hommes, se porte àVilleneuve-Saint-Georges où il lui barre le passage. Il le suivit ensuite en Lorraine. Le régiment donna l'assaut à Bar-le-Duc, qui se rendit le 15 décembre après une résistance énergique de la haute ville. La campagne se termina par laprise de Ligny,Château-Porcien etVervins.

Guerre franco-espagnole

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Réengagé dans laguerre franco-espagnole en1653, une partie du régiment est envoyée dans l'Aunis, et au mois d'avril, 200 hommes occupèrentBrouage que lecomte du Daugnon remettait auroi en échange d'un bâton demaréchal de France. Le reste du corps fit lessièges de Rethel etde Mouzon et passa l'hiver àLa Bassée.

Picardie débuta, en1654, par laprise de Saint-Pol etdu Mont-Saint-Éloi. Quelques compagnies se jetèrent en juillet dansArras menacée. En effet, les Espagnols vinrent bientôt l'investir avec une arméede 32 000 hommes qui s'enferma dans des lignes formidables. Le 25 août, sans se laisser intimider par le nombre, Turenne ordonne l'attaque de ces lignes. Picardie y entre le premier, avec lesGardes Suisses et contribue beaucoup au succès de cette attaque audacieuse, qui amène la levée dusiège d'Arras.

L'année suivante, le régiment fait lesiège de Landrecies. Vingt compagnies sont jetées dansHam, les vingt autres sont détachées de l'armée, le 19 septembre, avec le régiment de Turenne et douze escadrons, pour s'emparer duchâteau de Briseuil qui ne fit point de résistance.

En juin1656, Picardie se trouve à l'investissement de Valenciennes et en1657, il arrive devantMardyck, dont lesiège devait être fait par les armées combinées de Turenne et dumarquis d'Huxelles. Il en résulta une querelle avecPiémont, qui était le premier régiment du marquis d'Huxelles, tandis que Picardie n'était que le second régiment du corps de Turenne, où se trouvaient lesGardes françaises. Or, chaque armée ayant son attaque particulière, Piémont ne voulut point céder son droit et l'on fut obligé, pour arranger les choses et consoler Picardie, de détacher celui-ci en l'en voyantprendre La Motte-aux-Bois.

En1658, il est ausiège de Dunkerque. Dans la garde qu'il monta du 7 au 8 juin, il parvint à établir un logement à vingt pas de la place, malgré un vent furieux. À huit heures du matin, il allait être relevé par lerégiment de Plessis-Praslin, lorsque le gouverneurmarquis de Leyde exécuta une sortie que ces deux régiments repoussèrent. Cependant l'armée espagnole, commandée pardon Juan d'Autriche et leprince de Condé, s'avançait par le chemin de Furnes pour secourirDunkerque. Le 14 juin, eut lieu labataille des Dunes. Picardie avait, par courtoisie, cédé sa place à l'extrême gauche aux quatre bataillons anglais deWilliam Lockhart de Lee et s'était placé à leur droite. Ce fut là qu'eut lieu le principal effort. Pendant que les Anglais gravissaient, sous le feu de l'artillerie, la dune élevée où s'appuyait la droite des Espagnols, Picardie prit l'ennemi en flanc et contribua beaucoup à sa déroute. Après la victoire, il retourna aux tranchées et fut chargé de l'attaque de la fausse-braye.

En1659, Picardie fut de toutes les expéditions qui terminèrent cette campagne et laguerre. Il perdit son mestre de campClaude de Brichanteau,marquis de Nangis à laprise de Berghes-Saint-Winox : c'était lefrère de celui qui avait été tué en 1644 devant Gravelines.

Période de paix

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Après lapaix des Pyrénées, le 5 mars1660, Picardie prit possession d'Hesdin évacué par les Espagnols. Il en reçut les clefs et entra par une porte, tandis que les troupes d'Espagne sortaient par une autre.

Le 29 novembre1660, deux compagnies entrèrent en garnison àDunkerque, cédé auroi par l'Angleterre.

En1663, le régiment, qui avait subi des réformes à la paix, fut reporté à 40 compagnies.

Expédition d'Afrique

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Les 20 plus anciennes se rendirent en1664 àToulon et s'y embarquèrent pour l'expédition d'Afrique sur la flotte deCésar de Vendômeduc de Beaufort. L'armée française débarqua sans opposition le22 juillet, près deDjigelli. Quelques détachements furent envoyés à la découverte qui furent aussitôt enveloppés par lesKabyles cachés dans les broussailles, ils furent égorgés. Venu au secours, Picardie fut fusillé par un adversaire insaisissable. Le colonel du régiment, Henri Robert Eschallard de La Boulaye, comte de La Mark, reçut trois coups de feu dans sa cuirasse et un autre à la cuisse. Après la disparition de l'ennemi, Picardie s'avança dans la plaine et trouvaDjigelli abandonnée et l'armée se mit sans délai à fortifier cette ville pour y être à l'abri des surprises. Après quelques engagements insignifiants et deux mois de séjour sur cette côte, l'armée décimée par les maladies se rembarqua en octobre. Les dix premières compagnies de Picardie étaient avec le lieutenant-colonel sur le vaisseau « La Lune », qui s'ouvrit en deux en vue de la France sur un banc de sable situé entre lesîles d'Hyères etToulon. Il n'échappa pas un seul homme à ce naufrage. C'est ainsi que se termina, d'une manière bien fatale pour le corps, cette première expédition d'Afrique.

  • Gravure d'époque représentant le débarquement français à Djidjelli
    Gravure d'époque représentant le débarquement français àDjidjelli

Guerre de Dévolution

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En mars1666, le régiment de Picardie fait partie ducamp de Compiègne[45] et en1667 il participe, dans le cadre de laguerre de Dévolution, à laprise de Charleroi,de Tournai etde Douai. Ausiège de Lille, il se loge sur la contrescarpe qui coûta 400 hommes au régiment qui fit encore en1668 la campagne de Franche-Comté.

Guerre de Hollande

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  • Soldat du régiment de Picardie en 1672
    Soldat du régiment de Picardie en1672

En1672,Louis XIV déclare la guerre auxProvinces-Unies : c'est laguerre de Hollande. Picardie se rend àCharleroi, lieu d'assemblée de l'armée. Après un court séjour dans lepays de Liège, il marche sur leRhin, emporte lechemin couvertd'Orsoy et assiste ausiège de Doesburg. À la fin de la campagne les deux premiers bataillons sont placés en quartiers d'hiver àWoerden et le3e àBombelles[Où ?]. En octobre leprince d'Orange,Guillaume,assiége Woerden avec 12 000 hommes. L'ennemi s'était logé dans le faubourg, 400 hommes de Picardie s'y élancent, en chassent les Hollandais et y mettent le feu ainsi qu'aux retranchements du prince d'Orange.François-Henri de Montmorencyduc de Luxembourg arriva bientôt avec 4 000 hommes au secours de la garnison deWoerden, et secondé par elle, fit lever le siège. En novembre, Luxembourg forme le projet de pénétrer jusqu'àLa Haye à la faveur des glaces. Il sort d'Utrecht avec 8 000 fantassins et 3 000 chevaux, prend en passant à Woerden les deux bataillons de Picardie et divise ses troupes en deux brigades. Le3e bataillon du régiment arrive bientôt de Bombelles et reste sous les ordres de M. de Gassion, avec la cavalerie. La fonte des glaces réduisit le résultat de cette entreprise audacieuse à la prise deZwammerdam[46], deBodegraven et deNieuwerbrug[47].

En février1673, Picardie était sous les ordres deTurenne dans lecomté de La Marck. Assailli dans un mauvais poste par 5 000 hommes, il y fit pendant dix-huit heures une magnifique défense, qui lui valut, ainsi qu'aucolonel de Bourlemont, les plus grands éloges. Ausiège de Maastricht, pendant que les deux premiers bataillons étaient, sous les ordres deCondé, chargés de couvrir les travaux, le3e placé auchâteau de Lichtemberg, ouvrait la tranchée le 17 juin. I1 eut la gloire, pendant une de ses gardes, de s'établir au pied de la palissade de lademi-lune verte, ce qui amena la capitulation le 29. Le3e bataillon y resta en garnison. À la fin de la campagne, Picardie fit, comme l'année précédente, partie du camp volant commandé par leduc de Luxembourg, etemporta Tongres. Après cette expédition, Picardie alla prendre ses quartiers d'hiver enBourgogne.

Au printemps de1674, il entre des premiers dans laFranche-Comté, couvre les opérations dusiège de Besançon et est employé àréduire Pontarlier,Ornans et autres petites places. Après la soumission de la province, il passe en Flandre à l'armée duprince de Condé. Mis àLille, deux de ses bataillons se trouvent le 11 août à labataille de Seneffe. Dans cette journée meurtrière, ils étaient placés seuls à l'extrême droite, vis-à-vis d'un bois où leprince d'Orange,Guillaume avait plusieurs bataillons et toute la cavalerie allemande. Ces troupes étaient encore appuyées par une batterie, dont le régiment supporta longtemps le feu.François-Henri de Montmorencyduc de Luxembourg ordonne l'attaque du bois, et s'élançant lui-même à la tête du1er bataillon de Picardie, il aborde l'ennemi avec tant de vigueur qu'il le rejette dans la plaine au-delà du village de Fay. Renforcé dans cet instant par une partie des Gardes du corps et lerégiment des Cuirassiers du Roi, il se met en bataille, la gauche appuyée à ce village et la droite au bois dans lequel il jette le bataillon de Picardie. Celui-ci, foudroyé encore dans cette position par l'artillerie hollandaise, exécute une nouvelle charge et parvient à repousser au-delà de la portée du canon les troupes qui lui étaient opposées. Après ces combats, il est envoyé pour se refaire àSaint-Mihiel.

En1675, Picardie, après avoir couvert lessièges de Dinant etde Huy, entre au camp deThiméon. Les deux premiers bataillons furent envoyés assiéger laville et la citadelle de Limbourg avec lelieutenant généralBardo di Bardi Magalotti avant de prendre leur quartier d'hiver à lacitadelle de Liège. Le3e bataillon était toujours àMaastricht, tandis que le4e bataillon récemment formé, alla s'embarquer àToulon et passa enSicile où il demeura jusqu'en1678.

Au printemps de1676, les deux premiers bataillons quittentLiège après avoir rasé lacitadelle et joignent le 15 avril àRocroi l'armée dumaréchal de Luxembourg qui passait enAllemagne avec lequel ils se trouvèrent à labataille de Kokersberg et furent ensuite cantonnés dans les places duRhin. Deux compagnies, qui étaient àPhilippsburg, prirent part à ladéfense de cette place et l'évacuèrent le 17 septembre. Le3e bataillon, qui y était en garnison àMaastricht, fut assiégé par leprince d'Orange durant lequel il se signala dans une sortie exécutée le 6 août ou les Français entrèrent l'épée à la main, dans laredoute Dauphine occupée par les assiégeants. Tout ce qui s'y trouvait fut tué ou fait prisonnier. De nouvelles sorties, furent conduite les 8 et 10 ou ayant creuser la terre depuis la porte de Tongres jusqu'au fossé de Bois-le-Duc il inonda avec les eaux duGeer tous les fossés et une grande partie des tranchées du prince d'Orange, qui, après deux assauts livrés infructueusement à lademi-lune et à l'ouvrage à cornes, se décida à lever le siège. Le3e bataillon de Picardie resta dansMaastricht jusqu'à lafin de la guerre en 1678.

En février1677, les deux premiers bataillons joignent l'armée du roi quiinvestissait Valenciennes et y ouvrent la tranchée à l'attaque de gauche dans la nuit du 9 au 10 mars. Ils étaient de garde le 17, quand, au signal d'un coup de canon, les Mousquetaires volent à l'attaque de lacontrescarpe, gagnent l'ouvrage à couronne, entrent dans lademi-lune, suivent les assiégés dans le pâté et pénètrent avec les fuyards dans la ville qui capitule immédiatement. Les volontaires de Picardie partagèrent la gloire des Mousquetaires.Picardie se rend de làdevant Cambrai, où il emporte la demi-lune de la citadelle et perd 200 hommes; le colonelduc d'Harcourt y est blessé. Le 15 mai, il rejoint sur laMeuse l'armée dumaréchal de Créqui, avec laquelle il passe leRhin le 9 octobre au-dessous deBrisach etinvestit Fribourg. Il est placé au faubourg de Wière et ouvre la tranchée le 10 novembre à portée de pistolet des palissades.

Le, le régiment quitte Charleville, où il avait pris ses quartiers d'hiver, et se trouve le 10 juillet devantKehl et prend part à toutes lesopérations du siège de ce fort. Après sa prise il repasse le Rhin et tente le 11 septembre une attaque surStrasbourg, mais sans résultat. Ce fut le dernier acte de cette guerre qui se termine par letraité de Nimègue.

Période de paix

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Le3e bataillon resté àMaastricht, et le4e qui était passé enSicile rejoignent, à la fin de cette année et en1679, le régiment réduit à deux bataillons qui était en garnison àFribourg.

Le 27 septembre1681, Picardie reçut l'ordre de partir pour leDauphiné, mais lorsqu'il arriva àBrisach les portes de cette ville furent fermées et un détachement de 300 hommes d'élite fut immédiatement embarqué sur leRhin, avec d'autres troupes, et alla joindreAlexis Bidal baron d'Asfeld près deStrasbourg. Après s'être emparé du fort qui défendait le pont du petit Rhin, le baron d'Asfeld somma la ville de se rendre et elle lui fut remise le 3 octobre. Picardie est le premier régiment français qui ait tenu garnison dans cette place.

Guerre des Réunions

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En1683, laguerre se ralluma. Picardie se rendit au camp deMolsheim où il fut passé en revue parLouis XIV. Il partit de là pour laFlandre et contribua à laprise de Courtrai etde Dixmude.

L'année suivante il assiste ausiège de Luxembourg sans y prendre part, et après la capitulation de cette place il est envoyé àFribourg. Le la compagnie d'Iverny est tirée du régiment de Picardie pourformer le noyau durégiment de Flandre.

Période de paix

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En1685 et1686, il travaille aucanal de Maintenon et se voit décimé par les maladies.

En1687 on l'emploie aux travaux de fortification duFort-Louis sur leRhin et en1688 àceux deLandau.

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

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La formation de laligue d'Augsbourgramène la guerre.En1688 les deux bataillons de Picardie quittent la pioche et se rendent à l'armée du Dauphin qui fait leSiège de Philippsburg. Placés àOberhausen, ils ouvrent la tranchée dans la nuit du 3 au 4 octobre devant le fort du Rhin qu'ils emportent d'assaut le 6. Le 10, ils ouvrent encore la tranchée devant la ville. Le 21, quatre compagnies de grenadiers, tirées des régiments de Picardie,de Champagne,du Roi etdu Dauphin, se glissent jusqu'à l'ouvrage à cornes. Au signal donné par six bombes, elles s'élancent à l'envi, escaladent l'ouvrage, y surprennent lesImpériaux qui s'étaient couchés ventre à terre pour éviter les éclats des bombes et engagent avec eux une lutte acharnée. La brigade de Picardie survient et l'ouvrage est emporté. Picardie y plante ses drapeaux[48]. Philisbourg capitule le 29 octobre. Le 30 octobre, le régiment prend possession de l'une des portes. Il va ensuite ouvrir la tranchée devant Manheim. Il y entre le 11 novembre et y est laissé en garnison.

Il est en1689 à laprise de Bruchsal.

Les années suivantes, Picardie continue de servir auxarmées d'Allemagne sous lesmaréchauxde Duras etde Lorges.

En1692, le3e bataillon fut rétabli. On le composa de huit compagnies tirées des deux premiers, et de quatre compagnies durégiment de Saintonge. Le seul fait d'armes un peu important, auquel le corps ait pris part cette année, fut laprise de Pforzheim, le 27 septembre.

Le 21 mai1693, il ouvre la tranchéedevant Heidelberg sur le front des ouvrages en terre qui couvraient le faubourg. Les assiégés furent poussés si vivement qu'ils abandonnèrent en plein midi la tête du faubourg. Le1er bataillon pénètre par le rempart dans le faubourg et chasse les fuyards jusqu'à la porte de la ville. Les assiégés, craignant que les Français n'entrassent pèle mêle avec les vaincus avaient fermé cette porte, et ce qui restait des défenseurs du faubourg, au nombre de 500 hommes, fut forcé de mettre bas les armes. Mais dans leur précipitation les assiégés avaient oublié de lever le pont. Les grenadiers s'en aperçoivent, brisent la porte à coups de hache et emportent d'emblée la ville qui fut livrée au pillage. Le colonelLouis de Melun,prince d'Épinoy se distingua particulièrement dans cette affaire, en franchissant le premier les palissades du faubourg. Le château capitula le lendemain. Le 19 juillet, le régiment attaque leposte de Zwingenberg près d'Oppenheim. Les grenadiers de Picardie etde Normandie, commandés parLouis de Melun,prince d'Épinoy l'emportent au second assaut. Au troisième assaut livré à minuit, Oppenheim est pris, pillé et brûlé. Le colonel de Picardie[49] y est blessé.

Le reste de la campagne, ainsi que celles de1694 et1695 que le régiment fit à la même armée, n'offrent plus rien de remarquable. Picardie demeura presque toujours au camp d'observation deLambsheim.

En1696, les trois bataillons passent à l'armée de la Meuse sousBoufflers qui ne fit rien.

En1697, ils couvrent lesiège d'Ath, dernière opération de cette guerre terminée par letraité de Ryswick.

Période de paix

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La paix amena la réforme d'un grand nombre de régiments de nouvelle création. Le régiment d'Enonville fut incorporé dans Picardie en1698. Cette même année, le corps fit partie ducamp de Compiègne. Après les manœuvres, il alla tenir garnison àAire-sur-la-Lys.

Guerre de Succession d'Espagne

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En1701 au commencement de laguerre de Succession d'Espagne, Picardie est chargé d'occuperAnvers au nom dePhilippe V.

Au printemps de1702, il se rend dans lepays de Clèves à l'armée deLouisduc de Bourgogne. Après l'expédition de Nimègue, l'armée repasse laMeuse et le3e bataillon de Picardie entre dans lacitadelle de Liège qui estbientôt assiégée. Les Français qui n'y étaient qu'en qualité d'alliés et n'eurent par conséquent à jouer qu'un rôle secondaire. Pendant l'assaut où la citadelle fut emportée, le bataillon de Picardie était dans unedemi-lune.

Les1er et2e bataillons firent la campagne de1703 à l'armée de Flandre sous les ordres deVilleroy et deBoufflers. Sous les ordres dumaréchal de Boufflers le régiment battit les Hollandais àEkeren.

En1704, le régiment se trouve tout entier sous les ordres deVilleroy. Après la funestebataille de Höchstädt, il passe leRhin et va avec lesGardes Françaises camper àBiberach, afin de favoriser la retraite des débris de l'armée de Bavière.

En1705, affecté dans l'armée dumaréchal de Villars, Picardie se rend àThionville. À la fin de l'année, il retourne dans les Pays-Bas pour renforcer l'armée deVilleroy et entre dansBruxelles menacée parMarlborough. Cette campagne n'offre aucun événement mémorable.

Au mois de mai1706, Picardie sort deLouvain où il avait passé l'hiver et se trouve à labataille de Ramillies. Il y occupe l'extrême droite de la première ligne d'infanterie. Lerégiment irlandais de Gare, qui était de sa brigade, exposé au feu des batteries ennemies, avait déjà beaucoup souffert lorsqu'il fut assailli de toutes ports. Il allait être écrasé et entraîner Picardie dans sa défaite, lorsqu'il fut dégagé parRoyal-Italien. L'armée était déjà dans une déroute complète. La brigade de Picardie se forma en bataillon carré, opéra sa retraite en bon ordre et fit l'arrière-garde de l'armée jusqu'àMenin.Le régiment fut envoyé àTournai pour se refaire, et au mois d'août il se rendit à l'armée que l'électeur de Bavière,Maximilien-Emmanuel, etLouis Josephduc de Vendôme assemblaient àFrelinghien pour couvrir les places qui nous restaient. Il occupait la gauche de l'infanterie et avait son quartier àValenciennes.

Il passa l'année1707 àLille.

Dans lacampagne suivante, il sert sous le duc de Bourgogne à laprise de Gand et deBruges. Le 11 juillet il est à labataille d'Audenarde. La brigade de Picardie y eut affaire à un corps suisse qui ne put soutenir son premier choc et abandonna sa position. Elle le poursuivit de haie en haie jusqu'à l'entrée de la plaine qui borde les glacis d’Audenarde. L'ennemi fit alors marcher des troupes par la gauche pour prendre en flanc la brigade, mais le colonel,François Armand de Rohanprince de Montbazon, s'en aperçut, et se mit en bataille dans un terrain coupé où il était soutenu par laMaison du Roi. Dans cette position, Picardie attaque un gros de troupeshessoises ethambourgeoises qui s'avançait sur la gauche. Le feu fut très-vif des deux côtés. Le régiment retourne jusqu'à cinq fois à la charge sans résultat décisif. Cette action particulière ne finit qu'avec le jour après quatre heures d'une lutte opiniâtre, où Picardie ne perd pas un pouce de terrain, quoiqu'il eût eu en tête des troupes sans cesse renouvelées. La nuit venue, il parvint à assurer la retraite de laMaison du Roi, en soutenant encore, malgré ses fatigues et ses pertes, un combat d'une heure, et il quitte le dernier le champ de bataille. Dans ce nouveau désastre de l'armée française, Picardie n'abandonna pas un seul de ses drapeaux et en prit un à l'ennemi. L'armée s'étant retirée derrière l'Escaut, la brigade campa au Saulsoy, quartier duduc de Bourgogne et tint la campagne jusqu'en décembre. Picardie alla passer le reste de l'hiver àArras.

Au mois de mai1709, l'armée s'assembleLa Bassée sous les ordres deVillars. La brigade de Picardie, avec sept autres brigades, campa près deDenain. Après lachute de la citadelle de Tournai (en), elle se rapprocha deMons que les ennemis menaçaient, mais débordée par les alliés, l'armée française fut bientôt obligée de se retirer. Le 10 septembre, elle marche sur quatre colonnes dans une petite plaine resserrée par la rivière d'Hogneau et arrivait à dix heures du matin au défilé deMalplaquet, où elle seheurta contre l'armée ennemie. La brigade de Picardie eut d'abord quelques avantages, mais lesGardes françaises ayant été culbutés, on ne songea plus qu'à la retraite. Elle se fit en bon ordre.

  • Soldat du régiment de Picardie en 1710
    Soldat du régiment de Picardie en1710

Le régiment fut envoyé àAmiens où il eut ses quartiers jusqu'à la campagne de1711 qui n'offrit aucun fait saillant. Un détachement du corps prit part, le 31 août, à l'attaque du poste d'Hordain, prèsBouchain, où quatre bataillonsennemis furent passés au fil de l'épée. Après la campagne le régiment se retira àAbbeville.

L'année1712 voit revenir la fortune sous les drapeaux de la France. Labataille de Denain eut lieu le 24 juillet, mais Picardie n'y était pas.Villars, qui avait voulu masquer ses desseins, l'avait envoyé avec d'autres corps faire une fausse marche surLandrecies. Le1er bataillon ouvrit, le 15 août, la tranchée, aufort de Scarpe deDouai, et fut relevé par les autres. Le régiment fit encore lessièges du Quesnoy etde Bouchain et prit ses quartiers d'hiver àSaint-Omer.

En1713, ilpassa avec Villars (en) enAlsace et couvrit lesiège de Landau. Les trois compagnies de grenadiers prirent seules part aux travaux. Le régiment termina cette campagne et la guerre par lesiège de Fribourg.

Période de paix

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En1714, après lapaix de Rastatt, Picardie fut mis en garnison àStrasbourg. Il y resta trois ans, passa en1717 àThionville qu'il quitta, en1719, pour se rendre sur la frontière d'Espagne à l'armée dumaréchal de Berwick.

Le régiment était sorti épuisé des longuesguerres de la Succession, et quoi qu'on y eût incorporé, à la fin de1713, les débris durégiment de Villemort, et au commencement de1715 ceux desrégiments de Saint-Germain-Beaupré etde Chalmazel, il eut besoin, pour la campagne de1719, de se compléter avec des recrues. Aussi perdit-il 800 hommes par la désertion au camp d'Irun.

Guerre de la Quadruple-Alliance

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En1719, durant laguerre de la Quadruple-Alliance, le corps contribua à la prise de Castelléon et du fort deBéhobie, et fit lesiège de Saint-Sébastien. Il y ouvrit la tranchée, le 19 juin, au pied même des glacis. Au point du jour, les assiégés firent un feu terrible de toute leur artillerie. Après la capitulation dela place, qui eut lieu le1er août, Picardie participa encore à la prise duchâteau d'Urgell

  • Régiment de Picardie de 1720 à 1734
    Régiment de Picardie de 1720 à 1734

Période de paix

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Lapaix s'étant faite avec l'Espagne, il se rendit àMoulins etNevers, et après la dissolution du cordon sanitaire établi autour deMarseille pestiférée en1720, il retourna àStrasbourg. En1722, il passe àBesançon, puis occupe successivement les garnisons deLille,Cambrai etSarrelouis.

Après avoir fait partie en1727 du camp de la Meuse, il revient àStrasbourg qu'il quitte pourGivet etCharlemont. De retour en Alsace, en1730, il occupeColmar,Schelestad etBrisach.

L'année suivante, il passe enLanguedoc et prend ses quartiers àNîmes,Montpellier etPerpignan. Enfinil était en1733 àMontélimar quand il reçut au mois de septembre l'ordre de partir pour l'Italie dans le cadre de laguerre de Succession de Pologne.

Guerre de Succession de Pologne

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  • Régiment de Picardie de 1734 à 1757
    Régiment de Picardie de 1734 à 1757

Le 18 octobre1733 le régiment se met en marche parBriançon et la vallée deBarcelonnette, franchit les montagnes et arrive le 25 àVigevano où il rallie l'armée franco-sarde[50].Quelques jours après il estdevant Pizzighetone ou il relève à la tranchée les Gardes Piémontaises et se rend ensuite ausiège du château de Milan. Lemaréchal Visconti (it), qui y commandait, fitbattre la chamade sous les drapeaux de Picardie, qui prit possession de laforteresse le 30 décembre[51].Par l'ordonnance du revue par l'ordonnance du 10 février 1734, la composition du régiment est la suivante[52] :

  • un colonel, un lieutenant colonel, un major, quatre aides-major, 66 capitaines, 68 lieutenants, 66 lieutenants en second ;
  • quatre bataillons à 17 compagnies et à 685 soldats, soit 2 740 hommes dans le régiment, compris 126 sergents et 68 tambours, avec 12 drapeaux à 3 par bataillon et une prévôté.

En1734, après avoir passé la mauvaise saison àCrémone, Picardie arrive sur l'Oglio. LesImpériaux ayant réussi à franchir le, s'étaient emparés deGuastalla et deLa Mirandole et faisaient mine de vouloir assiégerParme. Pendant ce temps la brigade de Picardie etcelle de Dauphin sous le commandement dumarquis de Maillebois, gardaient les ponts établis au village deSacca (it). Le 25 mai, les Autrichiens détachent 200 dragons pour s'emparer duchâteau de Colorno. Maillebois y court avec les grenadiers de ses brigades et les met en déroute. Le 31 mai, lechâteau est attaqué par 36 compagnies de grenadiers impériaux. Deux compagnies de grenadiers de Picardie, présentant un effectif de 100 hommes, chargées de la défense du côté des jardins, y firent une résistance admirable. Picardie capitula et les 80 hommes, la plupart blessés, défilèrent devant 1 800 grenadiers qu'il avait arrêtés pendant tout un jour.Le 29 juin à labataille de Parme, Picardie avait son poste de combat àLa Croisette (Crocetta). Attaqué trois fois par l'armée impériale, il résiste à tous ses efforts et lui tue beaucoup de monde, entre autres legénéral Mercy. L'ennemi reparaît avec une colonne de troupes fraîches et tente un nouvel effort sur le régiment. Les2e et3e bataillons vivement pressés s'ouvrent à droite et à gauche pour prendre cette colonne en flanc au moment où elle passera la chaussée sur laquelle elle est engagée. Mais les Impériaux se précipitent avec tant d'impétuosité que la brigade est rompue, à l'exception du1er bataillon qui fit une résistance opiniâtre et fut presque entièrement détruit. Il restait à peine 100 hommes autour des drapeaux, le canon avait emporté le reste. Mais cette fermeté et l'arrivée successive de quelques autres brigades avaient mis de l'hésitation dans les mouvements de l'ennemi. Le feu recommence de part et d'autre avec une nouvelle vivacité et à la nuit les Autrichiens se retirent en désordre.

Le 17 septembre, le régiment de Picardie se trouve à labataille de Guastalla où il occupe la droite. Tous les efforts de l'ennemi furent dirigés sur l'aile gauche où étaient les troupes duroi de SardaigneCharles-Emmanuel III. La brigade de Picardie[53] fut envoyée à leur secours et arriva fort à propos avec lerégiment du Roi pour soutenir les escadrons sardes qui allaient être écrasés. Elle fut placée dans des broussailles à droite de l'infanteriepiémontaise et y fit des merveilles, en essuyant avec fermeté tout le feu des Allemands qu'elle prit en flanc, pendant que les dragons combattant à pied les attaquaient avec le même succès à la gauche. L'infanterie de l'empereur fut entièrement défaite et laissa sur le champ de bataille 2 000 morts et 7 000 blessés. Le3e bataillon de Picardie fut très maltraité à cette affaire. Sa compagnie de grenadiers fut anéantie plus de 500 sous-officiers et soldats couvraient de leurs cadavres le champ de bataille. À la fin de la campagne, Picardie pris ses quartiers àModène, d'où il fit quelques expéditions contre un corps autrichien qui avait repassé le.

En1735, il quitte ses quartiers deBagnoli di Sopra, et prend part aux marches de l'armée dans lesÉtats de Venise et dans leTyrol à la poursuite de l'ennemi.A la paix, il se rend àCrémone et y passe l'hiver.

Période de paix

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Au mois de mai1736, Picardie arrive àMilan qu'il quitte en septembre pour se rendre àNîmes etMontpellier.

D'après l'Ordonnance du Roi du 8 janvier 1737, la composition du régiment était la suivante[54] :

  • un colonel, un major, trois aides-major, 49 capitaines (dont 2 commandants de bataillon et 3 capitaines de grenadiers), 51 lieutenants (dont 3 lieutenants de grenadiers, 3 sous-lieutenants de grenadiers), 9 lieutenants en second et de 2 Enseignes.
  • trois bataillons de 510 soldats, soit 1 530 soldats.

Envoyé à Perpignan en1737, il revint la même année àMontpellier et dans lesCévennes et part pourBesançon en1740.

Au mois de septembre1741, il est appelé àStrasbourg. Laguerre de Succession d'Autriche allait commencer.

Guerre de Succession d'Autriche

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Au printemps1742 ilpasse le Rhin auFort-Louis en formant la tête de colonne des troupes françaises qui entrèrent enBavière sous les ordres duduc d'Harcourt[55]. Le 26 mars il disperse 700pandours ethussardshongrois et leur tue une soixantaine d'hommes. En arrivant àDonauworth, le1er avril, les trois compagnies de grenadiers sont envoyées en reconnaissance vers lechâteau d'Ebelsberg. À leur approche tous les postes ennemis sont repliés et rentrent dans le château. Le2e bataillon, est détaché au château d'Aw pour protéger l'arrivée des fourrages qu'on tirait des montagnes voisines. Il est bientôt bloqué et sommé de se rendre par des forces supérieures aux siennes, mais il tient ferme jusqu'à l'arrivée d'une compagnie de grenadiers qui profitant habilement des accidents du terrain, réussit à maintenir en respect les pandours et dégage le2e bataillon. Bientôt lecomte de Saxe vient prendre le commandement de l'armée au camp deDenkendorf et met le régiment en quartiers àFrontenhausen.Pendant cet hiver, le capitaine degrenadiersde Grassin commence à fonder sa réputation comme chef de partisans, en faisant lapetite guerre avec beaucoup de succès pour faciliter l'arrivée des vivres.

Article détaillé :Arquebusiers de Grassin.

Au mois de mai1743, un corps de 9 000 Autrichiens, commandé parLeopold Joseph von Daun,investit Dunkelfingen queLouis-François de Bourbonprince de Conti venait de mettre en état de défense. Picardie faisait partie d'une petite division aux ordres dulieutenant-général Nicolas Léon Phelippes de La Houssaye qui occupait les montagnes dont la place est entourée. À l'approche de l'ennemi, Phelippes, laissant dansDunkelfingen deuxpiquets de chaque bataillon de son corps et sept compagnies de grenadiers, repasse l'Isar le 16 au soir et prend poste au-delà avec le reste de ses troupes, pour protéger la retraite de la garnison, dans le cas où elle serait forcée. Dès le lendemain, à huit heures du matin, Daun ouvre le feu de ses batteries et somme le commandant de se rendre. Sur son refus, il fait tirer àboulets rouges et bientôt l'hôpital et les retranchements sont la proie des flammes. La garnison doit songer à la retraite.

Les compagnies de grenadiers de Picardie forment l'arrière-garde et sont souvent aux prises avec l'ennemi, qui pénètre au même moment dans la ville. Dans le dessein d'arrêter sa poursuite, on brûle le pont de bois sur l'Isar, mais on ne peut réussir à détruire par le même moyen le pont de radeaux. Les grenadiers de Picardie mettent alors leurs fusils en bandoulière et de rompent le pont à coups dehaches et desabres, malgré le feu de l'ennemi en bataille sur la rive et sauvant ainsi la garnison. Peu de temps après, l'armée rentra en France et Picardie fut établi àStrasbourg, mais leprince Charles faisant mine de vouloir passer leRhin, il fut envoyé au camp deBrisach, et de là àColmar où il leva un4e bataillon[56].

En1744, le régiment fait partie de l'armée du Rhin, commandée par lemaréchal de Coigny. Le 23 août, lesImpériaux sont attaqués àAugenheim. Les grenadiers de Picardie sautent l'épée à la main dans les retranchements de Suffelsheim et d'Hangermheim, franchissent lesredoutes et culbutent tout ce qui s'oppose à eux. Le régiment est ensuite ausiège de Fribourg[57].

En1745, Picardie joint lemaréchal de Maillebois sur leMein. Le 14 mars, un bataillon est détaché avec lerégiment de Cambrésis pour s'emparer du poste deKronembourg. Après une canonnade de trois quarts d'heure, la garnison se rend prisonnière. Au mois de juin, Picardie passe à l'armée de Flandre, et le 30, ilouvre la tranchée devant Audenarde. Leroi y fait son entrée le 25 juillet : Picardie bordait la haie. Il ouvre ensuite la tranchée, le 11 août,devant Termonde qui se rend le soir même par un singulier incident. L'officier qui commandait dans laredoute du côté de la chaussée de Malines, se voyant serré de très-près et craignant d'être emporté de vive force, engage quelques-uns de ses soldats à parler à ceux de Picardie et leur fait proposer de venir boire de l'eau-de-vie. Quelques grenadiers, autorisés par leurs officiers, sont introduits dans la redoute et bien reçus, d'autres les suivent. Le gouverneur deTermonde, apprenant que les Français sont dans la redoute, la croit prise, perd la tête et se rend immédiatement. Après laprise d'Ath, où il ouvrit encore la tranchée le 3 octobre, le régiment est envoyé àVerdun où il passa l'hiver[58].

D'après une ordonnance de 1746, le régiment de Picardie est porté à 5 bataillons.

Au printemps de1746 il se rend àValenciennes. Le 3 mai il est au camp devantBruxelles, d'où il est envoyé àLierre que les ennemis venaient d'évacuer. Il prend part à quelques petits combats qui occupèrent les armées pendant l'été, entre autres, à celui du 26 juillet, où deux compagnies de grenadiers, faisant partie de l'escorte d'un convoi confié à Pierre Gaspard de Clermont-Gallerande, soutinrent l'attaque des régiments de dragons de Ligne et de Styrum, deux bataillons de Croates et 2 000 hussards. Ces troupes furent repoussées grâce à la valeur des grenadiers de Picardie. Le 7 septembre, le régiment est ausiège de Namur, et le 10 octobre ilcombat à Rocoux, près deLiège. Placé à la droite, il chasse lespandours des haies dufaubourg Sainte-Walburge, où ils étaient embusqués, et, soutenu par une autre brigade, il ouvre un feu terrible qui oblige à la retraite l'infanterie ennemie à laquelle il prend six canons. La cavalerie hollandaise veut rétablir le combat, mais elle n'est pas plus heureuse que l'infanterie. Picardie perdit cent hommes à Rocoux et eut ses quartiers à Namur où il leve un5e bataillon[59].

En1747, le régiment assista à labataille de Lawfeld, sans y prendre beaucoup de part. Picardie pris cette année ses quartiers àLouvain[60].

En1748, les cinq bataillons ouvrent, le 15 avril, latranchée devant Maastricht qui se rend le 7 mai[61].

Période de paix

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Soldat du régiment de Picardie en 1750

Après lapaix d'Aix-la-Chapelle, en octobre 1748, Picardie est envoyé àDiest,Sichem etAerschot.

D'après l'ordonnance du, le régiment de Picardie est réduit à 4 bataillons : « les sergents et fusiliers des 16 compagnies à réformer seront distribués et incorporés dans les 64 compagnies de fusiliers qui seront conservées par l'ancienneté des capitaines qui les commandent, après avoir complété la compagnie de grenadiers du cinquième bataillon ».

  • Quatre bataillons de fusiliers à 16 compagnies de 40 hommes par compagnie

En janvier1749, il est àLille où eut lieu lelicenciement du5e bataillon.

À la fin de1751, il se rend àGivet etCharlemont.

En1753, il fait partie du camp deSarrelouis et le quitte pour aller àVerdun.

En1754, deux bataillons relèvent les garnisons deThionville et deMarsal.

En1755, tout le régiment est réuni àMetz. Il quitte cette ville pour se rendre àValenciennes, où il célèbre, avecune galanterie raffinée, le mariage de son colonel, lemarquis de Bréhant, par un bal et un souper auxquels toute la ville est invitée.

En1756, il fait partie du camp deDunkerque, d'où il se rend àSaint-Omer. C'est dans cette ville qu'il reçut l'ordre de faire ses équipages. Laguerre de Sept Ans était commencée.

Guerre de Sept Ans

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Picardie part deSaint-Omer au mois de mars1757, il traverse laFlandre et leBrabant et joint àGenappe l'armée dumaréchal d'Estrées.Le 26 juillet c'est labataille de Hastenbeck est livrée et l'ennemi ne pouvait être attaqué que par son flanc gauche sur un front de 400 mètres et après avoir tourné les sommités des montagnes qu'il occupait. Le maréchal charge legénéral Chevert de cette attaque. Parti, le 24 à minuit, avec les brigades de Picardie,de Navarre etde La Marine, et suivi à quelque distance par labrigade d'Eu, Chevert tourne la montagne de Nimerim et passe la nuit en bataille au bord d'un bois qui le séparait de l'ennemi. Au point du jour, après une vive canonnade où l'artillerie française a une supériorité marquée, le général donne l'ordre de pénétrer dans ce bois et saisissant la main dumarquis de Bréhant, il lui dit : « Jurez-moi, foi de chevalier, que vous et votre régiment vous vous ferez tuer tous jusqu'au dernier plutôt que de reculer. » Après cette allocution les soldats du régiment disparaissent dans le fourré, les grenadiers et les volontaires sur les flancs, le reste de la brigade en colonne par bataillons. Les autres brigades suivent. Une compagnie s'égare et se trouve tout à coup, seule, face à face avec l'ennemi. Elle est écrasée, mais elle couvre le flanc droit du régiment qui peut continuer sa marche sans obstacle, et arrive aux formidables retranchements de l'ennemi. Picardie s'élance sur les barricades avec résolution, et après un combat acharné met ses adversaires en fuite. Ce succès de Picardie décide du gain de la bataille qui laisse trois cents hommes sur le champ de bataille.La victoire d'Hastenbeck ouvrait à l'armée lechemin du Hanovre. Picardie pris ses quartiers d'hiver àBrunswick. Après la défaite de l'armée de SoubiseRossbach, le régiment fut envoyé avec une partie de l'armée de Hanovre (de) pour protéger la retraite des troupes battues puis rentra ensuite à Brunswick[62].

  • régiment de Picardie de 1757 à 1762
    régiment de Picardie de 1757 à 1762
  • régiment de Picardie de 1762 à 1774
    régiment de Picardie de 1762 à 1774

En février1758,Louis de Bourbon-Condécomte de Clermont ramene l'armée de Hanovre sur leRhin. Picardie fait toujours l'arrière-garde et est souvent aux prises avec les troupes légères des alliés. Il est cantonné àWesel, et se trouve cette année à labataille de Crefeld où il eut peu de chose à faire. À la fin de la campagne, il prend ses cantonnements àGoch dans leduché de Clèves[63].

En1759, il passe dansla Hesse et assiste le1er août à labataille de Minden. Il était à la droite et ne donna pas, mais il n'en souffrit pas moins du feu de l'ennemi. Le 7 du même mois, aucombat d'Einbeck, un bataillon était dans la ville et les autres en bataille à une certaine distance. Celui qui gardait Einbeck, attaqué par le Prince héréditaire, fit un feu terrible et voyant toute l'armée en retraite, sortit en bon ordre d'Einbeck, incendia les portes pour retarder l'ennemi et rejoignit le régiment qui l'attendait. Picardie se retira alors sur une hauteur voisine, d'où, avec ses pièces de bataillon, il ouvrit une canonnade bien dirigée qui força lePrince héréditaire à lui laisser effectuer sa retraite sans l'inquiéter davantage. Il eut cependant encore un choc à soutenir au passage des gorges de Minden ; mais sa bonne contenance en imposa encore à l'ennemi. Il acheva la campagne dans leWesterwald aux ordres dumarquis de Voyer qui devait secourirDillenbourg etHerborn menacés par les Allemands. Mais ce général arriva trop tard : les places s'étaient déjà rendues. Il fit attaquer la dernière par unpiquet de Picardie qui y fut écrasé[64].

Cependant le régiment parvint à reprendreHerborn le 4 janvier1760. Après cette affaire il établit ses quartiers d'hiver àCologne puis se trouva durant cette année, à labataille de Corbach et à la défense deGottingen[65].

Le 10 février1761, Picardie sortit d'Eschwege sur laWerra, où il avait hiverné avec lesGrenadiers de France, et fut attaqué le 12, près du village d'Eyreden, par legénéral von Spörcken (de) qui commandait des forces de beaucoup supérieures. Nos deux braves régiments soutinrent sans s'ébranler une canonnade fort vive depuis dix heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi. Enfin, les ennemis ayant beaucoup souffert du feu de l'artillerie française, prirent le parti de la retraite.Après diverses expéditions peu importantes, Picardie retourna àEschwege[66].

La campagne de1762 fut un peu plus fertile en événements. Le 24 juin, le camp français fut attaqué parlePrince héréditaire. Le capitaineBarquier du régiment de Picardie, de garde au trésor de l'armée àGrebenstein, ordonne de charger les caisses à la première alerte : les hussards prussiens arrivent et se précipitent sur le trésor. Barquier et ses hommes font feu sur eux et leur tue plusieurs hommes : la cupidité, cependant, l'emporte chez ces pillards sur le sentiment du danger; au lieu de se défendre, ils s'acharnent à coups de sabre sur les caisses pour les briser. Barquier les fait alors charger à la baïonnette et les extermine. Le trésor arriva intact àCassel.Attaqué par 5 000 hommes aux ordres deNicolas Luckner, il se retire dans le cimetière et y tient ferme pendant cinq heures, malgré le feu de cinq pièces de canon et tous les efforts de cette petite armée. Il ne se rendit que lorsqu'il eut épuisé toutes ses munitions.

À la fin de septembre Picardie est à l'attaque du château d'Amenebourg. Posté dans un moulin près du pont de la Lohn[67], il se laissa écraser par le feu des batteries ennemies plutôt que de rendre son poste, et tint ferme jusqu'à la nuit sans vouloir être relevé. Dès qu'il fit sombre, cinquante volontaires, montent à la brèche et pénètre jusque dans la première cour du château : mais il ne trouve point d'issue et se voit obligé de battre en retraite après avoir perdu la moitié de son monde. On allait recommencer une nouvelle tentative avec des forces plus considérables, quand la garnison, au nombre de 553 hommes et 11 officiers, met bas les armes[68].

Période de paix

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Lors de laréorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment conserve ses quatre bataillons. L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[69] : Habit, veste, parements, revers et collet de drap blanc piqué de bleu, culotte de tricot de même couleur; doubles poches en long garnies de neuf boutons chacune, en patte d'oie, quatre sur la manche, cinq à chaque revers et quatre en dessous : les boutons jaunes, collés et mastiqués sur buis, forme plate, avec leno 1. Chapeau bordé d'or.

Letraité de Paris du 10 février1763 met fin à laguerre de Sept Ans, et Picardie demeure quelque temps àAschaffenbourg.

En mars1763, il arrive àStrasbourg où il reste en garnison jusqu'en octobre1765 ou il prend ses quartiers àDouai qu'il quitte au mois d'août1767 pourValenciennes. Après avoir pris part aux manœuvres du camp deVerberie en juillet1769, il se rend àBesançon. Il passe ensuite àLandau en novembre1770, revient àBesançon en septembre1772, et part pourToulon en octobre1773.

Corse

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Les derniers mouvements de la Corse avaient engagé le gouvernement à envoyer dans cette île quelques-uns des vieux régiments pour enimposer davantage aux partisans dePaoli. Picardie s'embarque donc pour laCorse à la fin de décembre1774.

Lors de laréorganisation des corps d'infanterie français du 26 avril 1775 Picardie conserve ses 4 bataillons.

C'est en Corse qu'il subit les conséquences de l'organisation du :

Régiment de Provence (1776-1780)

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Ce régiment est donc formé par ordre du avec les1er et3e bataillons de l'ancien régiment de Picardie, sous le titre de régiment de Provence.

Ses drapeaux ne différèrent de ceux du régiment dont il était le dédoublement, que par une barre blanche traversant diagonalement chaque carré rouge cramoisi, de manière à former une croix de Bourgogne dont la largeur n'était que la moitié de celle de la croix principale.Provence prit le collet rouge et les boutons blancs pour se distinguer du précédent, dont le costume était alors entièrement blanc avec les boutons jaunes, conformément au règlement de 1779.

  • Régiment de Provence de 1776 à 1779
    Régiment de Provence de 1776 à 1779
  • Régiment de Provence de 1779 à 1780
    Régiment de Provence de 1779 à 1780

Période de paix

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Le nouveau régiment quitta laCorse, où il avait été formé, en août1777 pour venir tenir garnison àNîmes.

En décembre1778 il est envoyé à Saint-Omer, et en juillet1779 àArras etBéthune.C'est à Béthune qu'il reprend, par ordre du, le titre de régiment de Picardie, lorsque le corps qui portait ce nom reçut le titre derégiment Colonel-Général.

Régiment de Picardie (1780-1791)

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Période de paix

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En octobre1781, le régiment de Picardie après une courte station àLille, est envoyé àHonfleur etPont-Audemer.

Il retourne en mai1783 àSaint-Omer, lorsque lestraités de Paris etde Versailles sont signés mettant fin auxguerres franco-anglaise etd'indépendance des États-Unis.
14 officiers et soldats de ce régiment sont morts aux États-Unis durantguerre d'indépendance des États-Unis[70].

L'année suivante il quitte cette ville pour aller àBelfort où il arrive fin de mai, pour y tenir garnison. C'est dans cette ville qu le le colonelBernard de Faudoas cède le régiment à Charles Léon de Chavigny marquis de Bouthillier[71].

Le il arrive auHavre. Dans le terrible incendie des 4 et 5 janvier 1786 qui menaça d'une ruine complète la ville et leport du Havre, Picardie fut admirable de dévouement et de générosité. Il accepta une gratification que la ville lui offrit, mais il en disposa immédiatement en faveur des victimes de l'incendie. Son séjour au Havre se prolongea jusqu'en mars1788 ou il est envoyé àMetz où il était encore en1789.

  • Régiment de Picardie de 1780 à 1791
    Régiment de Picardie de 1780 à 1791
  • Régiment de Picardie de 1780 à 1786
    Régiment de Picardie de 1780 à 1786
  • Régiment de Picardie de 1786 à 1791
    Régiment de Picardie de 1786 à 1791

En août1790, il se rend àSarrelouis, puis àBitche etThionville en mai1792.

2e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Picardie (1791-1794)

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L'ordonnance du1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés et le régiment de Picardie devient le2e régiment d'infanterie de ligne. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le termeci-devant, comme2e régiment d'infanterie ci-devant Picardie.

Guerre de la Première Coalition

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1er bataillon
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Quand laguerre commença, le1er bataillon fut envoyé àDouai, tandis que le2e bataillon resta àThionville.

Le1er bataillon, rattaché à l'armée du Nord, se trouve le aucombat de Maubray et le 27 du même mois à laprise de Saint-Amand; il contribua ensuite à ladéfense de Lille. Après la levée du siège, il se fait remarquer sous legénéral Lamorlière, à l'attaque de Beaulieu et deMarquain. Le 24 octobre, la bataillon se signale aucombat de Baisieux. Il accompagne ensuiteDumouriez enBelgique, et, après labataille de Jemmapes, il contribue à laprise d'Anvers le 29 novembre.

Après un court séjour dans cette place il rejoint l'armée et se trouve le 18 mars1793 à labataille de Neerwinden. Revenu sur la frontière, il se couvre de gloire le 23 mai à labataille de Tourcoing. Dans le mois de juin, il est aux affaires deMouscron, deLinselles et deLannoy et à la reprise deTourcoing[72]. Au combat deLinselles, le 18 juin, ce fut le bataillon qui, conduit parMacdonald, emporta à la baïonnette le village deLe Blaton, où il tua aux Anglais un général et deux colonels.

Pendant le reste de cette campagne, le1er bataillon de Picardie, toujours au feu, prend part le 13 septembre au combat d'Hallwyn, le 21 octobre à celui dePont-à-Tressin, et du 21 au 25 octobre à divers engagements autour deMaubeuge.

En1794 on le voit le 29 avril au combat de Mont-Cassel, le 17 mai à labataille de Tourcoing, le 22 à labataille de Tournai, à laprise de Charleroi le 14 juin et aucombat de Courtrai le 11 septembre.

Il marche ensuite à la conquête de la Hollande avec Pichegru et fait lesiège de Bois-le-Duc pendant les mois de septembre et d'octobre.

Le 31 décembre de cette année il est versé dans la3e demi-brigade depremière formation formée avec le5e bataillon de volontaires de l'Aisne et le5e bataillon de volontaires de la Côte-d'Or également appelé18e bataillon de volontaires des Réserves.

2e bataillon
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Le2e bataillon, qui avait été laissé en1792 àThionville, prend part cette année à ladéfense de cette ville contre les Prussiens. Commandé par leCharles Oudinot, le bataillon sert à l'armée du Rhin sous legénéral Custine, et se couvre de gloire aucombat de Morlautern, durant labataille de Kaiserslautern où, entouré par 10 000 hommes, il soutient seul leurs attaques depuis quatre heures du matin jusqu'au soir. En vain les Prussiens le font-ils charger par toute leur cavalerie, Oudinot le forme en carré, oppose au choc des chevaux une muraille inébranlable de baïonnettes et parvient à rejoindre le gros de l'armée. Le lendemain de cette affaire, le glorieux nom d'Oudinot fut donné pour mot de ralliement à l'armée.

Au commencement de1793, le bataillonpasse dans la Vendée. Le 9 juin, lorsque les royalistes, s'emparèrent de Saumur, un détachement du corps s'y défendit seul avec un rare courage. Pressés par lesVendéens qui les sommaient de mettre bas les armes, les soldats de Picardie préférèrent se jeter dans laLoire, où presque tous se noyèrent. Après l'arrivée destroupes mayençaises, le bataillon retourna à l'armée du Rhin et prend une part glorieuse à toutes les affaires qui eurent lieu sur cette frontière.

Le, le bataillon qui faisait partie de la division dugénéral Ambert, cantonnée àHochspeyer etFischbach, lorsqu'il se fit attaquée par des forces supérieures et soutint leur choc pendant quatre heures.Mais il fallut qu'il se replie surTrippstadt etPirmasens en faisant l'arrière-garde, et, chargeant plusieurs fois la cavalerie ennemie, qu'il parvint à contenir.

Quelques jours après, le2e bataillon de Picardie entrait dans la composition de la4e demi-brigade depremière formation, avec le3e bataillon de volontaires de la République et le4e bataillon de volontaires de la Haute-Saône, qui continua de servir avec distinction à l'armée de Rhin-et-Moselle.

Ainsi disparaît pour toujours le2e régiment d'infanterieci-devant Picardie, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.

Article détaillé :2e régiment d'infanterie de ligne.

Personnalités

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Jean-François de Faudoas de Sérillac

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Jean-François de Faudoas de Sérillac, comte de Belin était le fils d'Olivier de Faudoas et de Marguerite de Sérillac. Né dans les années 1550 àSérillac, un village de Doucelles, il épouse en premières noces Françoise de Warty en 1578, puis Renéed'Averton, en 1582, dont il prend le nom et les armes.Ainsi on le trouve sous les noms de Jean-Françoisd'Averton Belin, Françoisd'Averton Belin et François de Faudoas Belin.

Mestre de camp durégiment de Sarrieu en 1579, il devientgouverneur militaire de Paris pour laLigue de 1590 à 1594 année ou il se rallie àHenri IV en 1594. Il est faitchevalier du Saint-Esprit en 1595[73].

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avecFrançois de Faudoas, comte de Belin.

Jean de Montcassin

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Jean Louppiat de Montcassin de Tajan de Grenet également écrit Jean deLupiac deMoncassin de Montlezun, sieur deTajan[1], voir plus simplement Lupiac-Moncassin, né en 1546 est le fils de Bernard de Montlezun, seigneur de Moncassin et seigneur de Lupiac et de Hélène de Nogaret dame de La Valette.Jean de Montcassin était un cousin deJean-Louis de Nogaret de La Valetteduc d'Épernon, par sa mère qui en était sa tante[74].Marié le 12 juin 1576 à Jeanne de Lary, il a 5 enfants et décède en 1617.

Antoine de Montcassin

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Antoine Louppiat de Montcassin de Tajan des Houlières également appelé Philippe Antoine Le Houlier est le frère deJean de Montcassin[75].
SelonJacques Auguste de ThouLe Houlier, frère deMontcassin, se nomme Philippe Antoine. Toutefois la généalogie des familles Caumont-Lupiac-Montlezun-Montcassin, dressée sur des titres originaux, n'est pas assez détaillée pour faire connaitre decolonel,mestre de camp du régiment de Picardie.
Ces pièces permettent seulement de trouver que Jean de Lupiac, mineur de vingt ans, se qualifiant seigneur de Montcassin ayant été blessé ausiège de Clairac, fit un testament le 17 mars 1574 àAiguillon par lequel il nomme pour héritier Jean de Lupiac son frère ainé en faisant un legs à Antoine, son autre frère.
Cet Antoine doit être celui que Jacques Auguste de Thou nomme Philippe Antoine et le Montcassin duduc d'Angoulêmedoit être l'héritier qu'Henri III nomma le 23 novembre 1585lieutenant général deMetz et dupays Messin et qu'il fait chevalier de l'ordre et conseiller d'état le 16 mars 1586[75].
Venant deTours, alors qu'il commandait le régiment de Picardie, Antoine Le Houlier est tué le 20 où le qu'un coup d'arquebuse à la tête, quandHenri III etHenri de Navarre forcent le passage àJargeau afin d'emprunter le pont sur la Loire vers Paris[76],[23].

Gilles de Faverolles

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Gilles de Faverolles est né en 1565, de Gilles seigneur deFaverolles, écuyer, lieutenant de la vénerie du Roi, gouverneur d'Amboise et de Louyse Berard, dame deBléré. Il meurt, à 24 ans, ausiège de Pontoise en 1590.
Marié à Péronne de Kairvel, fille de Charles de Kairvel, seigneur de Méré, et de Guyonne de Crèvecoeur, avec laquelle il a, au moins, trois enfants[24] :

  1. Joseph de Faverolles, seigneur de Bléré, marié à Claude de Rigné fille de Jacques de Rigné, écuyer, seigneur de la Guérinière et de Esther Forget
  2. François de Faverolles mort jeune
  3. Charles de Faverolles, seigneur de Faverolles

Jean Messeau, baron de Romefort

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Le jeudi 14 juin 1576, Pierre Vasselot,écuyer et sieur du Portault et Jean Messeau, écuyer et sieur deRomefortse rencontrèrent àNiort où ils tirèrent l'un contre l'autre des coups depistolets, mais ne se blessèrent pas[77].
En1585, dans le cadre de lahuitième guerre de Religion, il lève lerégiment de Romefort qui sera incorporé dans le régiment de Picardie en janvier 1590 et dont il deviendramestre de camp.

Jean II de Gontaut-Biron

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Jean II de Gontaut-Biron est le fils dumaréchal de FranceArmand de Gontaut-Biron et de Jeanne, dame d'Ornezan et de Saint-Blancard, fille et héritière de Bernard, seigneur d'Ornezan, lieutenant-général des galères du roi, et de Jeanne de Comminges qui avait été une des dames qui avaient accompagnéÉlisabeth d'Autriche, femme deCharles IX, à son entrée dans Paris[78].
Il se marie àBelvès le 15 juillet 1594, en premières noces, avec Jacqueline de Gontaut-de-Saint-Geniès dame de Badefols, fille de Hélie de Gontaut-de-Saint-Geniès (vers 1564- vers 1598) seigneur, baron deSaint-Geniès et deBadefols,sénéchal duBéarn et vice-Roi et de Jacqueline de Béthune fille deFrançois de Béthune. Elle décède en 1616-1617.
Le 3 septembre 1617, il épouse en secondes nocesMarthe Françoise de Noailles, née en 1593, fille deHenri de Noailles,comte d'Ayen (1554-1623), conseiller d'État, lieutenant général du Haut pays d'Auvergne, gouverneur d'Auvergne et de Jeanne Germaine d'Espagne-Montespan[79].

Le 7 septembre 1602, après lecomplot de Biron, Jean succède à son frère,Charles par confiscation. Il devint alors : seigneur et baron deSaint-Blancard, deMontaut, deBrisambourg, deChef-Boutonne, etc., il estmestre de camp au régiment de Picardie quand il participe auxsièges de La Fère etd'Amiens.
Le 25 octobre 1615 il est capitaine de cent hommes d'armes puis devient conseiller d'État,maréchal de camp, et est présent auxsièges de Montauban en 1621 etde La Rochelle en 1627-1628.

Il décède le 10 août 1636.

François Louis d'Estrées

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François Louis d'Estrées,marquis de Cœuvres né en 1575 est le fils d'Antoine IV d'Estrées et deFrançoise Babou de la Bourdaisière. Il est tué ausiège de Laon en 1594 d'un coup de mousquet qu'il reçut à la cuisse, à l'âge de 19 ans[80],[81],[82],[83],[84].

Pierre, marquis de Bréauté

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Pierre, marquis de Bréauté, seigneur de Néville, avait épousé Marie de Fiesque, la sœur deCharles de Fiesque, et étaient les enfants de François de Fiesque, comte de Lavagne et de Bressuire tué ausiège de Montauban à la tête de son régiment en 1621, et d'Anne le Veneur,dame d'atours deMadame,duchesse d'Orléans, et gouvernante deMademoiselle; elle était la fille de Jacques le Veneur, comte de Tillières, chevalier des Ordres du Roi.
Pierre, marquis de Bréauté a été tué ausiège d'Arras le[36].

François de Brichanteau

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François de Brichanteau,marquis de Nangis, né le 4 octobre 1618, est le4e enfant deNicolas de Brichanteau et Françoise Aimée de Rochefort dame deLa Croisette.
Mestre de camp du régiment de Picardie en 1640, il est maréchal des camps et Armées du Roi en 1643, devient conseiller ordinaire du Roi en Ses Conseils d’État et Privé et des Finances en 1644.
Le il épouse Marie de Bailleul, née en 1626, fille de Nicolas III, seigneur de Vattelot et d'Elisabeth-Marie Mallier. Elle décède le 29 avril 1712.
Il meurt, sans postérité, le d'un coup de mousquet ausiège de Gravelines.

Claude de Brichanteau

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Claude Alphonse de Brichanteau, né en 1532[85] chevalier,marquis de Nangis,seigneur de Meillan,de Charenton,de Frolois, etc. fut baptisé sous le seul nom de Claude en la paroisse deNangis,diocèse de Sens, le 21 décembre 1532. C'est le6e enfant deNicolas de Brichanteau et Françoise Aimée de Rochefort dame deLa Croisette.

Son père lui donna en 1652. les terres deNangis,Fontains,Bailly,La Chapelle-Rablais,Clos-Fontaine, Vienne, Montramble, Corroy, Marchais, Malnouë,les Clos aubailliage deMelun, Brichanteau situé en lacoutume deChartres,Lizines etSognolles au bailliage deProvins,Mareuil en Berry,Meillant,Charenton, le Pondix et Mareuil en Bourbonnois, avec des droits sur la baronnie de Linières[86]. Il était qualifié marquis de Nangis à l'âge de vingt ans, lorsqu'il accepta cette donation le 19 septembre 1652.
II est faitmestre de camp du régiment de Picardie après Charles de la Vieuville, par commission du 2 octobre 1673 et gouverneur desville &château de Ham, par provisions du 22 janvier 1656. Il commanda le régiment de Picardie pendant six ans et étaitlieutenant général des armées du roi, lorsqu'il fut blessé d'un coup demousquet à la tête ausiège de Bergues-Saint-Vinox le et mourut de cette blessure àCalais le 15 juillet suivant. Son corps tut apporté àNangis, et enterré le1er août de la même année dans la chapelle des seigneurs de ce lieu[87].

Henri Robert Eschallard

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Henri Robert Eschallard, marquis de La Boulaye, comte de Braine, dit le comte de la Marck est le fils de Maximilien Eschallard, marquis de la Boulaye, et Louise de la Marck, fille et héritière de Henri Robert de la Marck,duc de Bouillon, colonel desCent-Suisses de la Garde du Roi, et de Marguerite d'Autun[88], Colonel du régiment de Picardie, maréchal-des-Camps et Armées du Roi, il substitue ses nom et armes par celuide la Marck, par le Duc de Bouillon, son aïeul maternel.
Il épousa, le 24 juin 1657, Jeanne de Saveuse, fille et héritière de Henri de Saveuse, Seigneur de Boucquinville, et de Madeleine Viole, dont il eut deux filles,

  • Louise Madeleine Eschallard,duchesse de Duras, mère de Jeanne Henriette Durfort-Duras, princesse de Lambesc de Lorraine-Brionne
  • Marie Françoise Eschallard marquise de Lannion.

Henri d'Anglure, comte de Bourlemont

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Charles Henri d'Anglure,prince d'Amblize, comte de Bourlémont, né le, était le fils deFrançois d'Anglure et d'Angélique d'Aspremont. Il est tué le ausiège de Luxembourg[89].

César Joseph Marie de Nédonchel

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César Joseph Mariemarquis deNédonchel, deBouvignies et deQuérénaing, d'Artres, deWarlaing,comte du souverainBruay,baron deRavensberghe, etc.Châtelainhaut justicier de la noble cour, ville et châtellenie deCassel, gouverneur d'Orchies né le, était le fils deDenis Georges Alexandre de Nédonchel et de Marie-Anne Josèphe de Douay[90].
Il sert d'abord dans la1re compagnie des mousquetaires de la garde deLouis XV et est reçuchevalier de l'ordre de Saint-Louis le après s'être trouvé, commemestre de camp dans lacavalerie légère, à labataille de Rosbach, puis, sous lemaréchald'Estrée àbataille de Hastenbeck etbataille de Korbach. Le, il devientbrigadier du Roi puis est nommé colonel-commandant durégiment de Provence en 1776 avant d'être promumaréchal de camp le.
Il meurt le.

Il avait épousé à Paris le, avec dispense duSaint-Siège, sacousine germaine Isabelle Alexandrine Eugénie de Nédonchel, qui décèdera le avec laquelle il eut 2 enfants :

Bernard de Faudoas

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Bernard marquis de Faudoas, seigneur de Daunian etdu Busca, fils de Alexandre de Faudoas et de Marie Benquet de Saint-Pastou[91],[92], né le àLupé fut lieutenant au bataillon de milice deSaint-Sever le[93], lieutenant, aide-major et capitaine aurégiment de Bourbonnais entre 1746 et 1756[93], commandant duHaut etBas-Armagnac etchevalier de Saint-Louis en 1771[94], colonel durégiment provincial d'Auch le, colonel en second aurégiment de Dauphiné[95], etmestre de camp du régiment de Picardie en 1780[93]. Demeurant alors àBeaumarchés, il est inscrit le24 thermidoran II sur la liste des suspects, pour avoir paru sans cocarde tricolore ()[96].
Il se marie à Mélanie Adélaïde de Varlet le àDunkerque et décède en 1794[97],[98]. Ils eurent :

Antoine Anne Lecourt de Béru

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Antoine Anne Lecourt de Béru, né le àBéru (Yonne) et mort le àChablis (Yonne), qui futsous-lieutenant du régiment avant de devenirgénéral de la Révolution.

Henri Nadot-Fontenay

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Henri Nadot-Fontenay né le àSaint-Germain-en-Laye), mort en, qui fut major du régiment avant de devenirgénéral de division de la Révolution française.

François Richer Drouet

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François Richer Drouet né le àRouen (Normandie), mort le àLe Quesnoy (Nord), qui futlieutenant-colonel du régiment avant de devenirgénéral de brigade de la Révolution française.

Joseph-Henri de Jessé

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Joseph-Henri de Jessé,baron de Levas (né le ou le, mort à laprison de laConciergerie le),noble,militaire ethomme politique, qui a été Président de l'Assemblée constituante du au a servi dans le régiment de Picardie.

Alexandre-Isidore Leroy de Barde

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Alexandre-Isidore Leroy, comte de Barde, chevalier, seigneur de Royaulmont, de Hurt, de Bois-Collart, né le, ancien capitaine au régiment de Picardie.

Rémy Grillot

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Rémy Grillot né le àNavilly (Saône-et-Loire), mort àLeipzig le, qui fut soldat du régiment avant de devenirgénéral de brigade de la Révolution française.

Jacques Thomas Sarrut

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Jacques-Thomas Sarrut né le àCanté et mort le, qui fut soldat du régiment avant de devenirgénéral de brigade de la Révolution française.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a etbTajan où Tagen
  2. Frère de Jean Louppiat de Montcassin de Tajan de Grenet
  3. Jean Zamet, chevalier, seigneur et baron de Murat.
  4. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles :Dictionnaire universel de la noblesse de France page 243
  5. Il était précédemment colonel durégiment d'Harcourt
  6. Julien Rémy Pesche :Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, volume 4 page 650
  7. La guerre de 1537 en Artois
  8. Belhomme :Histoire de l'infanterie en France Tome 1 page 241
  9. Une « bande » est formée de 500 hommes vers 1400, 300 à 400 hommes vers 1470, 500 à 600 hommes vers 1510.... Une « enseigne », qui correspondait à nosbataillons oucompagnies actuels était composée, à cette époque, de 200 hommes et formait une des subdivision de la « bande »
  10. Le corselet était une arme défensive qui quelque temps a fait partie de l'armement d'uniforme, et qui était à l'épreuve des balles.
  11. Siege of Bourges, 19-31 August 1562
  12. Historique infanterie métropolitaine
  13. Il n’est pas besoin d'expliquer pourquoi, sous Henri IV, le titre de Navarre a prévalu sur celui de Guyenne.
  14. Henri Lancelot Voisin de La Popelinière : L' Histoire De France Volume 2 page 247 sur le siège de Sancerre
  15. CHAPITRE XX - LES GUERRES DE RELIGION EN BAS-POITOU
  16. Jacque Auguste De Thou : Histoire Universelle Tome 7 page 168 sur la prise de Fontenay-le-Comte par le duc de Montpensier
  17. Le village est devenu un quartier de La Rochelle
  18. Agrippa d'Aubigné : L'histoire universelle1re partie chapitre XIII page 367 et suivantes sur le siège de La Fère
  19. 1585 - 1586 - Marans (17) : Le siège de la ville par l’armée catholique de Gontault de Biron
  20. Jacques Auguste de Thou :Histoire universelle 1587-1589 Tome 10 page 5
  21. En juin 1587Anne de Joyeuse avait fait massacrer 800 prisonniers huguenots àLa Mothe-Saint-Héray et àCroix-Chapeau
  22. Les années 1586-1588 dans l'Histoire Universelle d'Agrippa d'Aubigné sur persee.fr
  23. a etbJacques-Auguste de Thou :Histoire universelle, volume 7 page 481 sur la prise de Jargeau et la mort de Philippe Antoine de Moncassin-Houliez
  24. a etbJean L Chalmel : Histoire de Touraine volume 3 pages 37-38 sur Gilles de Faverolles
  25. Jaques-Auguste de Thou : Histoire universelle volume 8 page 760 et suivantes
  26. Anaïs Bazin :Histoire de France sous Louis XIII Volume 1 page 290
  27. Nicolas Le Long : Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Laon page 478
  28. ab etcLouis de Pontis ou Louis de Pointis
  29. Louis de Pontis : Mémoires du sieur de Pontis volume 31 page 291 et suivantes
  30. Relation du siège de Saint-Affrique fait, en 1628, par le prince de Condé et le duc d'Epernon
  31. Itinéraire Historique Mazametno 1
  32. Michel Riou :Ardèche, terre d'histoire: histoire de l'Ardèche et de l'ancien Vivarais pages-172-173
  33. Le siège de Nancy en 1633 sur societe-histoire-lorraine.com
  34. The city of Mousson, which was besieged by the Imperial army commanded by the General Field Marshal Piccolomini in June 1639.
  35. François de La Pointe Plan de Charlemont
  36. a etbFrançois-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois,Dictionnaire de la noblesse…, VI, 1773,p. 393-394 (en ligne).
  37. Guy Dubois :Le Nord-Pas-de-Calais Pour les Nuls
  38. Louis Marie Prudhomme :Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique
  39. Histoire d'Oye-Plage
  40. Henri de Bessé : Relation des campagnes de Rocroi et de Fribourg en 1643 et 1644 page 75
  41. La cité fortifiée de Binche sur cheminsdememoire.gouv.fr
  42. Gazette 1643 Renaudot, Théophraste
  43. Plan de la bataille de Courtrai en 1646
  44. Mémoires du Cardinal de Retz: 1628-1649 page 275 et suivantes
  45. Les camps de Compiègne
  46. Swammerdam où Sommerdam
  47. Niewerbrücke
  48. Picardie avait à cette époque 13 drapeaux comme tous lesVieux Corps. Le drapeau colonel était entièrement blanc. Les drapeaux d'ordonnance étaient rouges avec la croix blanche. C'était la vieille enseigne desbandes d'en deçà les monts.
  49. Louis de Melun,prince d'Épinoy
  50. Louis-Hector de Villars : Mémoires du duc de Villars, Volume 1 page 266 et suivantes
  51. Louis-Hector de Villars : Mémoires du duc de Villars, Volume 1 page 287 et suivantes
  52. Lemau de la Jaisse, « Abrégé Abrégé de la carte générale du militaire de France depuis l'établissement de la monarchie jusqu'au 20 février 1734 »,p. 102.
  53. La brigade de Picardie était composée du régiment de Picardie et durégiment de Foix
  54. Lemau de la Jaisse, « Cinquième abrégé de la carte générale du militaire de France, sur terre et sur mer »,p. 48.
  55. Jean-Baptiste-Joseph d'Amarzit de Sahuguet Espagnac : Histoire de Maurice,Comte de Saxe, duc de Courlande et de Sémigalle, Volume 1, page 250
  56. CAMPAGNE DE 1743
  57. CAMPAGNE DE 1744
  58. CAMPAGNE DE 1745
  59. CAMPAGNE DE 1746
  60. CAMPAGNE DE 1747
  61. CAMPAGNE DE 1748
  62. CAMPAGNE DE 1757
  63. CAMPAGNE DE 1758
  64. CAMPAGNE DE 1759
  65. CAMPAGNE DE 1760
  66. CAMPAGNE DE 1761
  67. L’Encyclopédie/1re édition/LOHN, la
  68. CAMPAGNE DE 1762
  69. Ordonnance du roi, concernant l'infanterie françoise : du 10 décembre 1762
  70. Warrington Dawson :Les 2 112 Français morts aux États-Unis de 1777 à 1783 en combattant pour l'indépendance américaine
  71. Abbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 272 - PreuveNo 1801
  72. Bataille de Tourcoing, 18 juin 1794.
  73. Jean-François de Faudoas Belin sur data.bnf.fr
  74. Nicolas Le Roux :La Faveur du Roi: Mignons et courtisans au temps des derniers Valois
  75. a etbPièces Fugitives, Pour Servir A L'Histoire De France Volume 2 page 54
  76. Boutet de Monvel 1875,p. 260.
  77. Armand Désiré de La Fontenelle de Vaudore :Journal de Guillaume et de Michel Le Riche, avocats du roi a Saint-Maixent page 267 (LX)
  78. Jean B. Courcelles :Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, volume 2 page 33 N°XIV sur Jean II de Gontaut-Biron
  79. Famille & seigneurs de Gontaut, Gontaut-Biron & Badefol
  80. Pierre de Guibours,Histoire Généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, t.IV, Paris,3e édition, 1728,p. 599-600.
  81. [PDF]Étienne Pattou, dansMaison d'Estrées, le dit né en 1575 et mort le 20 juin 1594 àCoucy des suites d'une mousquetade à la cuisse ausiège de Laon (1594).
  82. La capitulation après le siège de Laon eut lieu le 22 juillet 1594.
  83. Jean Julg,Les Évêques dans l'histoire de la France : des origines à nos jours, Éditions Pierre Téqui, 2004,p. 211 (en ligne).
  84. [PDF] Suzanne Martinet,Le Siège de Laon sous Henri IV - 1594 (en ligne).
  85. Claude de Brichanteau est dit âgé de 6 ans en 1638.
  86. Jean Chaumeau :Histoire De Berry De la ville et baronnie de Linieres Chapitre XXIII page 260
  87. Anselme de Sainte-Marie : Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France Tome 7 page 897
  88. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois et Jacques Badier :Dictionnaire de la noblesse : contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France. Tome 7
  89. Maison d'Anglure
  90. a etbLouis Laine :Généalogie de la maison de Nédonchel en Artois et en Flandre page 40
  91. Abbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 127 - PreuveNo 1491
  92. Gustave Louis Chaix d'Est-Ange :Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin duXIXe siècle Tome 17 Page 149
  93. ab etcAbbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 261 - PreuveNo 1782
  94. Abbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 235 - PreuveNo 1734
  95. a etbAbbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 254 - PreuveNo 1767/1768
  96. Abbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 303 - PreuveNo 1848
  97. Généalogie et histoire de la Caraïbe Bulletin 204 page 5238 (Les FAUDOAS, du Gers à la Guadeloupe par Bernadette et Philippe Rossignol)
  98. Abbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 201 - PreuveNo 1655
  99. Abbé Ambroise Ledru et Eugène Vallée :La Maison de Faudoas, Gascogne, Maine et Normandie Tome III page 217 - PreuveNo 1663
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