Pour les articles homonymes, voirRégiment de Hainaut (homonymie).
Lerégiment de Hainaut est un régiment d'infanterie duroyaume de France, créé en1651 sous le nom derégiment de Vendôme,devenu sous laRévolution le50e régiment d'infanterie de ligne.
Le « régiment de Vendôme » est créé par commission délivrée le et donné àCésar duc de Vendôme,bâtard de Henri IV.
Pendant la première année de son existence, le « régiment de Vendôme » est employé, dans le cadre de laFronde, à soumettre plusieurs petites places duduché de Bourgogne[4].
Il se rendit en1652 enProvence, et après avoir contribuer à soumettreToulon, il occupe cette ville le 13 septembre et il y passe l'hiver[4].
Envoyé en1653 enGuyenne, il servit aublocus de Bordeaux[4]. Le régiment fut d'abord placé dans le fort César du Médoc. Il en sortit en juin, pour aller ausiège de Bourg, et il était de tranchée le 30, quand le baronJean-Baptiste de Montesson, qui le commandait en qualité demestre de camp pour le duc de Vendôme, reçut une balle dans la tête, dont il mourut sur le champ.La place capitula le 2 juillet, et le régiment s'y établit. Le 17 du même mois, un détachement participait à laprise de Libourne. Après la soumission deBordeaux, le « régiment de Vendôme » fut cantonné dans le pays pour assurer la tranquillité , et il y demeura jusqu'en1655.
Dans le cadre de laguerre franco-espagnole, le régiment est portécette année à 15 compagnies, et rejoint l'armée de Flandre et fait lesiège de Condé.
Il est en1656, il participe ausiège de Valenciennes, et il sert dans les garnisons du Nord jusqu'à lapaix des Pyrénées[5].
A la fin de 1659, il est envoyé dans leBas-Poitou pour surveiller lessauniers[6].
Le 12 avril1651, le régiment est réduit à huit compagnies, malgré l'incorporation durégiment de Mercoeur[7]. Au mois de septembre, le « régiment de Vendôme » fait partie du petit corps dirigé sur Montauban pour y réprimer une tentative de révolte, puis, il retourne ensuite dans ses quartiers du Poitou, d'où il ne bougea plus jusqu'en 1667.
Le duc de Mercoeur, connu aussi sous le nom decardinal de Vendôme, et qui possédait déjà lerégiment des Vaisseaux, avait succédé à sonpère en 1665 dans le commandement de celui-ci, qu'il céda lui-même en 1669 à sonfils, le célèbreduc de Vendôme, alors âgé de 15 ans.
En1667, dans le cadre de laguerre de Dévolution, le « régiment de Vendôme » composa le fond de la petite armée d'observation[Note 3] que le lieutenant général de Foucauld commanda dans leRoussillon et en était le seul corps régulier.
Aidé desmilices du pays, il força en1668 les Espagnols à lever lesiège de Bellegarde[8],[9].
Réduità la paix à deux compagnies de 80 hommes chacune, le régiment fut désigné en1669 pour faire l'expédition de Candie. Il était de retour en France au mois de septembre[9].
Remis à 16 compagnies en1671, il fait lacampagne de 1672 avec leprince de Condé et se trouve auxprises de Rheinberg,d'Orsoy etd'Arnheim, et reste engarnison dans cettedernière place.
En1673, il contribue à laconquête de Maastricht, et, à la fin de cette année, il jette son1er bataillon dansGrave, pendant que l'autre allait prendre ses quartiers d'hiver enBourgogne[9].
Dès les premiers mois de1674, le2e bataillon sert auxsièges de Besançon etde Dôle puis il rallie ensuite l'armée de Turenne etcombat à Sinsheim,Ensheim etTurckheim[9]. Pendant ce temps, le1er bataillon s'illustre à ladéfense de Grave.
Le régiment entier fit la campagne de1675 sur leRhin. Après la mort deTurenne, il se signala à ladéfense des ponts d'Altenheim. Lejeune duc de Vendôme combattait ce jour-là à la tête de ses soldats et reçut une blessure à la cuisse. Le régiment se trouva encore cette année au secoursd'Haguenau etde Saverne.
Ses compagnies furent partagées pendant les trois campagnes suivantes :
Tandis que le gros du corps continuait de servir sur le Rhin, le reste était à l'armée de Flandre.
Cette dernière portioncontribua en1676 à laprise de Condé, en1677 àcelle de Cambrai, et en1678 à laconquête d'Ypres.
L'autre, formant brigade avec lerégiment de La Marine, se trouva sous le commandement dumaréchalde Créquy à labataille de Kokersberg en1676, à laprise de Fribourg en1677, aucombat de Seckingen et auxprises de Kehl etde Lichtemberg en1678, et, enfin, à labataille de Minden en1679.
Engagé dans laguerre de la Ligue d'Augsbourg le « régiment de Vendôme » fait la campagne de1688 sur laMoselle avec lerégiment de Boufflers-Wallon. Il occupeBonn et y reste engarnison.
L'année suivante, il prend une part glorieuse à ladéfense cette place. Le 16 avril, à une heure du matin, 2 000 hommes d'infanterie et 400 chevaux des troupes de Cologne, accompagnés de plus de 2 000 paysans, tentent de surprendre une petiteredoute située sur le bord duRhin, vis-à-vis deBonn, et qui n'était défendue que par 60 hommes du « régiment de Vendôme »[10]. Deuxpiquets degrenadiers, placés sur le fleuve dans des bateaux couverts, étaient seuls à portée de les secourir. L'ennemi était parvenu sans bruit jusqu'au bord du fossé, mais la sentinelle avait aperçu une mèche demousquet, elle fit feu , et dans un instant la petite garnison fut sur pied. Elle se défendit pendant 3 heures et contraignit l'attaquant à se retirer. L'ennemi laissait sur songlacis 400 hommes, dont un colonel et un lieutenant-colonel. Le « régiment de Vendôme » perdit 2 officiers et 6 hommes. Après lacapitulation de Bonn, le « régiment de Vendôme » se retira enAlsace.
Au printemps1690, il fut désigné pour faire partie de l'armée des Alpes. Il escorta la grosse artillerie qu'on envoyait aumaréchal Catinat, qu'il joignit le 6 juin devantCarmagnola, et servit avec distinction à toutes les opérations des campagnes de1690,1691 et1692, notamment auxdéfenses de Pignerol etde Suze.
En 1693, l'armée prit l'offensive. A labataille de la Marsaglia, le « régiment de Vendôme », placé à la gauche de la2e ligne d'infanterie derrière lerégiment de Perche, engagea la bataille avec ce corps, arrêta sur la pointe de sesbaïonnettes lacavaleriepiémontaise, la culbuta et mit ensuite en désordre l'infanterie des Alliés[11].
Un bataillon de nouvelle levée, qui servait sous le nom de « bataillon de Vendôme » dans lesPays-Bas, contribua en1694 à ladéfense d'Huy, et en1695 àcelle de Namur.
Il servit encore en Italie durant les deux campagnes suivantes, avant de rejoindre en1696 leduc de Vendôme enCatalogne, et prit part aubataille d'Ostalrich.
En1697, il fit lesiège de Barcelone[12]. Dans la nuit du 4 au 5 juillet, il se rendit maître duchemin couvert après un combat terrible, mais au jour le logement n'était pas achevé et une sortie de 600 hommes vint culbuter les travailleurs. A cette vue, le « régiment de Vendôme » , quoique sansmunitions, marche de nouveau à l'ennemi, le refoule l'épée dans les reins jusqu'à la barrière par laquelle il est sorti, et reste maître de sa conquête.
Dans le cadre de laguerre de Succession d'Espagne, le régiment est porté à deux bataillons le1er février1701. Affecté à l'armée d'Italie, il se trouve auxbatailles de Carpi etde Chiari.
En1702, il se trouve à labataille et à la prise de Luzzara, auxprises de Guastalla etde Borgoforte. Détaché ensuite sous le commandement dugénéral Albergotti , il est à laprise de Modène, où il reste quelque temps engarnison, et prend ses quartiers d'hiver àCaneto.
En1703, le bataillon suit leduc de Vendôme dans leTrentin et se signale auxprises de Nago etd'Arco.
En1704, lesgrenadiers se couvrent de gloire ausiège de Verceil, suivi dessièges d'Ivrée etde Verrue.
Pendant ce temps, le2e bataillon, qui était resté dans lesgarnisons d'Alsace et qui avait seulement assisté l'arme au bras à labataille de Friedlingen, en1702, faisaitsa première campagne, en1703, sous le commandement dumaréchalde Villars, servait ausiège de Kehl, puis, passant enBavière, se trouvait à lapremière journée d'Höchstädt et à laprise d'Augsbourg. Il avait continué de servir en Bavière sous le commandement dumaréchal de Marsin, avait vu en1704, sans être engagé, ledésastre d'Höchstädt, était rentré enAlsace.
Ce bataillon vintjoindre devant Verrue dans l'hiver de1704 à1705. Le 1er mars les deux bataillons rivalisèrent de courage à l'attaque du fort de l'Isle, dont la prise amena enfin la chute deVerrue. Le 31 mai, les 2 compagnies degrenadiers aident au succès du combat de la cassine deMoscolino, en gardant les retranchements de latête de pont sur laChiesa. Le régiment se trouva ensuite à l'attaque des lignes duprince Eugène, àCastelleone, à laprise de Chivasso et à labataille de Cassano. Durant cette bataille, le régiment était à l'aile droite.Eugène dirigea sa principale attaque sur le centre, qu'il fit plier. Mais legénéral Albergotti, à la tête du « régiment de Vendôme » et de quelques autres régiments, vint aborder dans ce moment le fort construit à la tête du pont deCassano, et en chassa l'ennemi avec une telle vigueur que le combat se trouva rétabli. Le 16 octobre, le « régiment de Vendôme » combattit encore avec lerégiment d'Auvergne àGumbetto, et il alla prendre ses quartiers d'hiver àMantoue.
En1706, à labataille de Calcinato, le régiment était en réserve. Après la défaite de la gauche impériale, lorsque lecomte de Grancey voulut s'emparer du pont sur laChiesa pour ouvrir un passage à la gauche française qui devait couper la retraite aux fuyards, le régiment s'élança le premier, franchit la rivière au pont Saint-Marc, et, sans considérer le nombre des ennemis, il se rua sur une masse de 22 bataillons autrichiens, la mit en désordre et procura à la cavalerie qui le suivait une victoire facile. Toutefois, cette cavalerie arriva fort à propos pour lui, car les Autrichiens, qui avaient eu le temps de revenir de leur étonnement, allaient l'envelopper et le faire prisonnier. Le « régiment de Vendôme » , qui avait beaucoup souffert durant labataille de Calcinato, acheva de se faire écraser auxbatailles de Turin puisde Castiglione.
En quittant l'Italie, le régiment était réduit à 350 hommes, qui allèrent joindre leduc de Vendôme enFlandre.
En1708, il assista à labataille d'Audenarde
En1709, avec lemarquis de Surville, ildéfendit Tournai (en).
En1711, il se trouve à labataille d'Arleux.
En1712, il participe à labataille de Denain et auxreprises de Douai,du Quesnoy etde Bouchain. Leduc de Vendôme mourut en Espagne en 1712, ne laissant après lui qu'un frère,Philippe legrand-prieur de Malte, tombé dans la disgrâce du roi, qui donna le régiment, le, àCharles de Bourbon,duc de Berry.
Devenu « régiment du duc de Berry », le commandement réel est en même temps confié aumarquis de La Vieuville, dont la femme étaitdame d'atours de laduchesse de Berry.
En1713, le régiment servit, dans le cadre de laguerre de Succession d'Espagne, auxsièges de Landau etde Fribourg.
Leduc de Berry,Charles de Bourbon, dernier despetits-fils deLouis XIV, étant mort le, le « régiment du duc de Berry » fut réduit à un bataillon et mis sous le titre de laprovince deBarrois, qu'avaitporté jusque-là un autre corps récemment donné auprince de Conti.
Le titre de « régiment de Barrois » ne dura guère plus longtemps que le précédent, le « régiment du duc de Berry ». Lerégent, qui ne partageait pas apparemment les préventions deLouis XIV contre legrand-prieur de Vendôme, rendit à celui-ci, le, le régiment qui avait appartenu à sa famille.
Le nom illustre de « régiment de Vendôme » brilla donc encore une fois dans les troupes jusqu'à la mort dugrand-prieur, arrivée en1727.
Après la mort dugrand-prieur, le régiment devint alors simple régiment de gentilshommes. Il prend le nom de « régiment d'Ourouër » après avoir été donné à un membre de la famille de Grivel de Gamaches marquis d'Ourouër.
En1733, dans le cadre de laguerre de Succession de Pologne, sous le nom « régiment d'Ourouër », il fait partie de l'armée du Rhin.
En1734, il se trouve à l'attaque deslignes d'Ettlingen et ausiège de Philippsbourg. Au mois de septembre, il est au camp deBühl, et, en octobre, à labataille de Clausen.
Le « régiment d'Ourouër » fut un des premiersrégiments français qui mirent le pied dans l'île de Corse. Désigné pour cetteexpédition en janvier 1738 , il partit dugolfe Juan le et débarqua le 8 àBastia, où il fut mis engarnison. Le 7 décembre decette année, ilcombat à Borgo un rassemblement de paysans[13].
Le 3 juin1739, il prit une part brillante aux combats de San-Giacomo, et revint en France en avril1741 .
Dans le cadre de laguerre de Succession d'Autriche, le régiment se mit en marche avec lerégiment d'Auvergne, le 2 avril1742, pour se rendre enBavière, et arriva avec lui, le 20 mai, à Sedlitz, et fut aussitôt détaché pour aller au secours de Frawemberg. Ses grenadiers emportèrent en passant le château deWodnian, et le régiment se trouva à labataille de Sahay, dont l'issue força les Français à se retirer sous les murs dePrague. Le « régiment d'Ourouër » n'avait déjà plus que 486 hommes sous les drapeaux. Embrigadé avec lerégiment d'Anjou, il contribua pendant les six derniers mois de cette année à ladéfense de Prague[14]. Après la capitulation de Prague et la retraite de l'armée Française, le régiment rentra en France, en février1743, et il fut dirigé surToulon.
Le 21 mai1743, l'unité prend le nom de « régiment de Stainville » après avoir été donné à Étienne François de Choiseul marquis de Stainville.
Après avoir passé l'année 1743 à se rétablir, il rallia, en1744 l'armée destinée à opérer enItalie. Il se trouva au passage duVar, à la prise des châteaux d'Aspremont et d'Utelle, deNice, de Castelnuovo, de la Scarerna, de Peglia, de Castiglione et de la Turbia, servit auxsièges de Montalban etde Villefranche,de Château-Dauphin,de Démont etde Coni. Il participa, avec lerégiment de Lyonnais, labataille de la Madonne de l'Olmo durant laquelle les deux régiments rompirent une colonne ennemie, la poussèrent l'épée dans les reins jusque sur une de leurs batteries, dont ils s'emparèrent et dont ils tournèrent immédiatement les canons contre elle.
Affaibli par cette laborieuse campagne, le « régiment de Stainville » repassa lesAlpes.
Devenu « régiment de La Roche-Aymon » après avoir été donné à Antoine Louis François marquis de La Roche-Aymon, le 15 janvier1745, et reporté à 2 bataillons parordonnance en date du 25 août 1745, le régiment fut employé dans leLanguedoc.
L'année suivante, il reparaît enItalie ausecours de Valenza, auxprises d'Acqui,de Ponzone,de Terzo,de Montabuoni, et à labataille de Plaisance, où le colonel Antoine Louis François marquis de La Roche-Aymon est blessé, à labataille du Tidone, et enfin à la défense de la Provence envahie par les Autrichiens et les Piémontais. Pendant tout l'hiver, il campa àTournoux, protégeant les vallées deBarcelonnette et duVar.
Auprintemps de1747, il contribue à la reprise desîles Sainte-Marguerite etSaint-Honorat[15] . Lorsque l'armée se présentepour franchir de nouveau leVar, il est à l'avant-garde. Quoique fusillés de l'autre rive par le régiment piémontais de La Marine, les soldats du « régiment de la Roche-Aymon » se jettent dans le fleuve, portant leurs fusils au-dessus de leur tête. Cette audace intimide l'ennemi, qui leur livre le passage. A peine établi dans lecomté de Nice, le régiment se remet en marche pour joindre lechevalier de Bellisle, dans le hautDauphiné, et se trouve à la sanglantebataille du col de l'Assiette. Rappelé dans lesAlpes-Maritimes, il participe ausecours de Vintimille, se distingue aux combats livrés près decette ville et demeure sur ce terrain jusqu'àla paix. Il vient alors s'établir dans lesgarnisons de laProvence.
En1755, le « régiment de La Roche-Aymon » fait partie du camp de manoeuvres et de réserve assemblé àValence.
L'année suivante pendant l'expédition de Minorque, il demeure sur les côtes de laProvence.
En1757, engagé dans laguerre de Sept Ans, il est à l'armée du Bas-Rhin, et se trouve à labataille de Hastenbeck, auxprises de Minden etde Hanovre[16]. Etabli àHarbourg après laconvention de Closterseven, avec quelquespiquets d'autres corps et unescadron de Wurtemberg cavalerie, il est attaqué en novembre par l'armée hanovrienne qui violait sa capitulation. La résistance du « régiment de La Roche-Aymon » fut admirable. Après avoir bravement défendu cetteville ouverte, il se retire dans le château, et commence une série d'exploits qui le maintiennent dans ce poste jusqu'au 30 décembre[17]. Dans la nuit du 7 au 8 de ce mois, il exécute une sortie dans une île de l'Elbe et enlève aux assiégeants un nombreux troupeau. Le 14, l'ennemi ouvre un feu àboulets rouges. Le 27, toutes les défenses étaient ruinées et la brèche était praticable. Il fallut se résigner àcapituler. Le général comte de Hardemberg voulait que la garnison se rendit prisonnière, mais le commandant de bataillon de Perreuse, chargé de traiter avec lui, s'écria en montrant le château : « Ce sera donc là notre lit d'honneur ! ». Cette généreuse résolution changea les dispositions du chef hanovrien, et la garnison obtint les honneurs de la guerre, sous la condition de ne pas servir contre l'électeur de Hanovre et ses alliés[18].
Rentré en France par suite de cette convention, et condamné à l'inaction, le régiment revint dans les garnisons de la Méditerranée, et se trouvait àAlès quand lapaix fut conclue.
Parordonnance royale en date du 10 décembre 1762, les régiments de gentilshommes, avaient été mis sous le titre denoms de Provinces et le « régiment de Montmorency » conserve ses deux bataillons et prit le nom de « régiment de Hainaut » du nom ducomté de Hainaut. Le nom de « régiment de Hainaut »avait été porté auparavant par un corps formé en 1684 et licencié cette année.
L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[19]: Habit, veste et culotte blancs, parements, revers et collet jaune citron, pattes ordinaires garnies de trois boutons, autant sur la manche, quatre au revers et autant dessous : boutons blancs et plats, avec leno 33. Chapeau bordé d'argent.
En mars1763, le « régiment de Hainaut » se rendit àBayonne etToulouse puis il passa de àMetz en juillet1764, et fut appelé en1766 au camp deSoissons. Après la levée de ce camp, il est allé àMaubeuge, et depuis àValenciennes en juin1767, àRochefort en août1768, àMontpellier en octobre1768, àToulon en décembre1768, àBelfort en juin1770, àPhalsbourg en décembre1770, àMontmédy en juillet1771, àLille en octobre1772, àEmbrun etMont-Dauphin en septembre1773, àToulon en mai1774, àAntibes etMonaco en juin1776, et àToulon en novembre1777.
Le entre en vigueur le « Règlement arrêté par Le Roi Pour L’Habillement de Ses Troupes »[20] pour l’Infanterie, la Gendarmerie, la Cavalerie, les Troupes Légères, les Ingénieurs ainsi que les Officiers-majors des Places des Armées et Aides de Camp. Ce règlement d’environ 120 pages est suivi d’une « Instruction aux Majors »[21] de 34 pages incluant les devis, qui approfondit ces instructions et précise nombre de détails. HAINAULT : Habit, veste & culotte blancs, parements revers & collet de drap cramoisi. Pattes ordinaires (horizontales) garnies de 3 boutons. Le dessous de la manche & du parement fermé par 6 petits boutons, 6 au revers & 3 au-dessous. Boutons blancs (étain)no 33. Chapeau bordé d’un galon blanc de 16 lignes (36 mm) pour les fusiliers et grenadiers, galon argenté pour les fourriers, sergents & tambours-majors de tous les régiments.
Un bataillon de 500 hommes s'embarquacette année sur la flotte ducomte d'Estaing pour se rendre auxAntilles, dans le cadre de laguerre d'indépendance des États-Unis.
Ce bataillon se distingua d'une manière toute particulière à laprise de la Grenade en juillet1779. A l'attaque du 3 juillet sur le morne de l'Hôpital, la compagnie degrenadiers formait l'avant-garde, et enleva en un clin d'œil laredoute et tous les retranchements. Le 6 juillet, le « bataillon de Hainaut » assista aucombat naval soutenu par la flotte française contre celle de l'amiral Byron. Au mois d'octobre, il prit terre sur lecontinent d'Amérique et se distingua ausiège de Savannah[22]. L'expédition rentra à laMartinique après la levée du siège de Savannah, et le bataillon demeura dans cette îlejusqu'à la paix.
Un détachement, embarqué en1781 sur laMagicienne, prit part aucombat livré le 2 septembre 1781 (en) par cettefrégate de 32 саnons contre leHMS Chatham, vaisseau anglais de 64 canons. Après trois heures de combat, la Magicienne, près de couler bas, dut amener son pavillon.
52 officiers, sous-officiers et soldats de ce régiment sont morts aux États-Unis durantguerre d'indépendance des États-Unis[23].
En1783, le1er bataillon revint en France et fut envoyé àGrenoble. A la même époque, le2e bataillon, qui était allé àMontpellier en novembre1778, et àValence en juin1780, se rendait àMont-Dauphin. Au mois de novembre, le régiment tout entier se dirigea surSaarlouis. Il fut ensuite àThionville en novembre1785, àMontmédy en octobre1787, àPaimbœuf etau Croisic en novembre1787, àMontmédy en décembre 1787, et fut appelé au camp de Saint-Denis en juillet1789.
Le régiment est présent à l'affaire de Nancy en1790[24].
L'ordonnance du1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi,101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le termeci-devant, comme50e régiment d'infanterie ci-devant Hainaut.
Mais larapidité des événements qui eurent pour résultat laprise de la Bastille, ne lui permit pas d'arriver à destination. Le baron de Charles Gustave Falkenheim, qui commandait le camp de Saint-Denis, lui envoya l'ordre de s'arrêter àClaye. Le régiment partit de là pour se rendre àMetz, puis àThionville , où il arrivait le 10 novembre 1789. Il resta en garnison dans cette ville jusqu'au 26 mai1791, puis il fut envoyé àBelfort, d'où il détacha un bataillon auFort-Louis duRhin.
En avril1792, le « régiment de Hainaut » fut envoyé dans leMidi pour la répression des troubles d'Avignon[25],[26]. Enfin, quand les hostilités devinrent imminentes avec leroi de Sardaigne, le1er bataillon se rendit au camp duVar, et le2e bataillon entra en garnison àToulon.
Le1er bataillon de Hainaut contribua, sous les ordres dugénéral Anselme, à laconquête ducomté de Nice. II se distingua particulièrement, le, àSospel[27].
Pendant ce temps, le2e bataillon de Hainaut servait à lareprise de Toulon, qu'il avait été obligé d'évacuer.
Le, lors de laréorganisation des corps d'infanterie français le1er bataillon du50e régiment d'infanterie (ci-devant Hainaut) estamalgamé avec le4e bataillon de volontaires du Bas-Rhin et le9e bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône également appelé1er bataillon de volontaires du Luberon oubataillon de volontaires d'Apt pour former la99e demi-brigade depremière formation.
Le, lors de laréorganisation des corps d'infanterie français le2e bataillon du50e régiment d'infanterie (ci-devant Hainaut) estamalgamé avec le7e bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône et lebataillon de volontaires de Tarascon pour former la100e demi-brigade depremière formation.
Ainsi disparaît pour toujours le50e régiment d'infanterieci-devant Hainaut, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.
Le « régiment de Hainaut » avait des drapeaux feuille morte, vert, bleu et violet.
Son uniforme s'était d'abord composé d'habit et culotte gris ou blancs, veste, parements et collet rouges, boutons jaunes, pattes ordinaires garnies de trois boutons et autant sur les manches, chapeau bordé d'or. De 1776 à 1779, il eut les revers et parements cramoisis,et le collet jaune.
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