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Régiment d'artillerie mobile de forteresse

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Pour un article plus général, voirLigne Maginot.

Unrégiment d'artillerie mobile de forteresse (RAMF), ourégiment d'artillerie de région fortifiée (RARF) avant 1939, est uneunité militaire française spécialisée dans la défense desfortifications de laligne Maginot et des autres place-fortes, desannées 1930 à 1940.

Ce type derégiment fournit les hommes et les canons soutenant lesouvrages etcasemates de la ligne. Les premiers sont créés en 1933, il y en avait neuf pendant labataille de France de 1940.

Rôle

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La première mission de la ligne Maginot étant d'empêcher une attaque brusquée pendant lamobilisation générale de l'armée française (le rappel des réservistes dure quinze jours), elle doit donc être opérationnelle avec la totalité de ses effectifs avant ladéclaration de guerre. À cet effet sont créés des troupes spécialisées dans la défense des fortifications, par définition peu mobiles, principalement d'infanterie (bataillons alpins de forteresse etrégiments d'infanterie de forteresse) et d'artillerie (régiments d'artillerie de position), ainsi que quelques unités plus mobiles, notamment de reconnaissance (groupes de reconnaissance de région fortifiée) et d'artillerie (régiments d'artillerie mobile de forteresse).

Ces troupes sont déployées le long des frontières du Nord-Est (Nord,Ardennes,Lorraine,Alsace etJura) et du Sud-Est (Savoie,Dauphiné etAlpes-Maritimes) de la France dès le temps de paix. L'artillerie de forteresse est composée en temps de paix principalement de sept régiments d'artillerie de position (RAP), qui fournissent les équipages des ouvrages et les batteries de position, complétés par trois régiments d'artillerie de région fortifiée (RARF), qui fournissent soit un groupe d'appui dans chaque sous-secteur soit des batteries nomades pour appuyer les détachements avancés d'infanterie (corps francs et avant-postes).

Lecasernement est très regroupé, avec seulement trois sites :Thionville (caserne Tricornot de Rose),Metz (caserne des Vallières) etSarrebourg (caserne Gérome). Juste avant la mobilisation, les troupes de forteresse quittent leur casernements pour que les batteries destinées à couvrir les intervalles s'installent en arrière de la ligne sur des positions préparées (emplacements de pièces et abris bétonnés).

Armement et équipement

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Chaque RAMF comprend trois groupes de batteries : deux groupes équipés de 24canons de 75 mm modèle 1897 et un groupe avec douzecanons courts de 155 mm modèle 1917 (sauf pour le99e RAMFH, qui n'a que deux groupes avec24 canons de 75 mm).

La totalité du matériel est automobile depuis 1936 (sauf pour le99e RAMFH, qui esthippomobile) : soit les roues en bois sont remplacées par des pneumatiques increvables[N 1], soit les matériels sont pourvus de trains-rouleurs pour les déplacements sur route. La traction est assurée par des tracteurs tous-terrain (modèlesLaffly S 15 T à six roues motrices, Unic-Kégresse P 107 BUsemi-chenillé etSomua MCG 11 semi-chenillé), ou à défaut par des camions.

L'armement collectif du régiment comporte aussi 23mitrailleuses et 29fusils-mitrailleurs (modèle 1915 Chauchat).

Historique

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Article connexe :Histoire de la ligne Maginot.

Création

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Le colonel du Mazel, commandant le39e RARF à Metz vers 1936-1938.

Le est créé le39e régiment d'artillerie de région fortifiée (RARF), épaulé par le59e RARF depuis le et par le46e RARF à partir du.

Juste avant la mobilisation d', l'artillerie de région fortifiée le long de laligne Maginot est donc forte de trois régiments, du nord au sud :

Alertes puis mobilisation

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Article détaillé :Mobilisation française de 1939.

Les régiments d'artillerie de région fortifiée sont mis en alerte[N 2] à chaque fois que la situation internationale devient tendue, c'est-à-dire que les ouvrages sont occupés en une heure par le personnel d'active (l'échelon A, composé deconscrits et de professionnels) et la moitié de l'armement est mis en service. Ce fut le cas de mars à (remilitarisation de la Rhénanie), de mars à (Anschluss), de septembre à (crise des Sudètes) et à partir du (crise ducorridor de Dantzig). La mesure suivante est l'alerte renforcée, correspondant au rappel desréservistes frontaliers (échelon B1), ce qui permet en une journée de mettre l'ensemble de l'armement opérationnel. Elle est suivie par l'ordre de mise en sûreté, correspondant au rappel des réservistes non-frontaliers affectés aux unités de forteresse (échelon B2) et l'occupation sous trois jours de toutes les positions avec des effectifs de guerre. L'arrivée des réservistes entraine le triplement des effectifs des RARF, en général chacun des groupes donne naissance à un nouveau régiment (appelé régiment d'artillerie mobile de forteresse) composé de trois groupes. Cette mesure est appliquée entre le et le avant d'être levée. Enfin, le triplement des régiments a de nouveau lieu à partir du (la formation des régiments s'échelonne jusqu'au 29).

Ensuite c'est l'ordre de couverture générale[N 3], c'est-à-dire le rappel de tous les réservistes affectés aux grandes unités d'active permettant l'établissement sous six jours de 25divisions le long de la frontière. Cette mobilisation partielle avait déjà été déclenchée du au de la même année. Le, l'alerte renforcée est ordonnée en même temps que le dispositif de sûreté[2]. Le, l'Allemagne décrète la mobilisation générale pour le 26. Le 27 à minuit commence l'application de la couverture générale. Le, à la suite de l'attaque allemande contre la Pologne, la mobilisation générale française est décidée, applicable à partir du 2 à minuit ; la frontière avec l'Allemagne est fermée, les habitants de la zone frontalière sont évacués (notammentStrasbourg). Le, la France déclare la guerre à l'Allemagne.

Le à minuit, tous les régiments d'artillerie de région fortifiée, soit les trois RARF (d'active) déjà déployés en temps de paix, sont dissous, remplacés le long de la ligne par les neuf RAMF (de formation). Le sigle RAMF a des variantes de signification, soit régiment d'artillerie mobile de forteresse, soit régiment d'artillerie mixte de forteresse ; d'autres sigles sont aussi employés pour certains régiments, tel que le23e RAAF (régiment d'artillerie automobile de forteresse), le49e RAMFA (régiment d'artillerie mobile de forteresse automobile) ou le99e RAMFH (régiment d'artillerie mobile de forteresse hippomobile). Le terme RAF (régiment d'artillerie de forteresse) est aussi parfois utilisé[3].

Positions en 1939-1940

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Article connexe :Armée française en 1940.
Organisation des régiments d'artillerie mobile de forteresse[4]
SecteursNoyaux d'activeRégiments de formation
SF de Montmédy3e groupe du17e RAD (Sedan)99e RAMFH
SF de la CrusnesPartie du46e RARF (Thionville)46e RAMF
SF de ThionvillePartie du46e RARF (Thionville)70e RAMF
SF de BoulayPartie du39e RARF (Metz)23e RAMF
SF de FaulquemontPartie du39e RARF (Metz)39e RAMF
SD de la Sarre1er groupe du166e RAP (Morhange)49e RAMF
SF de Rohrbach3e groupe du59e RARF (Sarrebourg)59e RAMF
SF des Vosges1er groupe du59e RARF (Sarrebourg)60e RAMF
SF de Haguenau2e groupe du59e RARF (Sarrebourg)69e RAMF

Combats de 1940

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Le, laWehrmacht passe à l'offensive à travers leLuxembourg, laBelgique et lesPays-Bas : son axe principal évite les secteurs les plus puissants de la ligne Maginot, longeant les positions avancées. Les régiments d'artillerie mobile de forteresse sont d'abord peu engagés, sauf les46e et70e RAMF qui soutiennent desgroupes de reconnaissance en avant de la ligne[N 4]. Le à l'aube, les têtes de colonnes duXIX. Armeekorps allemand (commandé parGuderian) atteignent laMeuse, derrière laquelle se trouvent les batteries du99e RAMFH (rattaché à la55e DI). Ce régiment hippomobile subit de fortes pertes à cause du bombardement aérien lors descombats pour Sedan avant de se replier en déroute avec sa division vers le sud[N 5].

Mis à part des tirs pour soutenir les avant-postes attaqués le (le39e dans lesecteur de la Sarre), les RAMF n'ont pas l'occasion de tirer avant la mi-juin. Les 5 et, les armées allemandes percent de nouveau le front français sur laSomme et l'Aisne ; en conséquence, les troupes françaises dans l'Est reçoivent le 12 l'ordre de décrocher vers le sud pour éviter l'encerclement. La retraite des troupes de forteresse doit se faire progressivement à partir du au soir : les services et troupes d'intervalles d'abord, puis au second jour les équipages de casemates et l'artillerie d'intervalle (après avoir saboté leurs canons), enfin théoriquement au troisième jour (si les Allemands restent immobiles) les équipages des ouvrages après destruction de l'armement et de l'équipement. Au même moment legroupe d'armée C allemand a ordre de se lancer frontalement à l'attaque des secteurs les plus faibles de la ligne Maginot en Alsace-Lorraine, c'est-à-dire dans la trouée de la Sarre et sur leRhin. Dans la Sarre (opérationTiger), la1re armée allemande attaque la première ligne de casemates le (le1er groupe du39e RAMF appui le82eRMIF), avant d'emporter les deux lignes le 15 à la suite de l'évacuation des troupes d'intervalle françaises dans la nuit du 14 au 15.

Article connexe :Fall Rot.

Les 5 et, les armées allemandes percent de nouveau le front sur laSomme et l'Aisne. Le, les troupes françaises en Lorraine (troupes d'intervalle et divisions d'infanterie) reçoivent l'ordre de décrocher progressivement vers le sud pour éviter l'encerclement. La retraite doit se faire progressivement : les services et troupes d'intervalles d'abord, puis au second jour les équipages de casemates et l'artillerie d'intervalle (après avoir saboté leurs canons), enfin théoriquement au troisième jour (si les Allemands restent immobiles) les équipages des ouvrages après destruction de l'armement et de l'équipement. On n'attend pas cet ordre dans lesecteur de Montmédy, évacué du 10 au.

Divisions et groupements de marche constitués par les troupes de forteresse pendant la retraite[5]
Secteurs d'origineGrandes unités de marcheUnités d'infanterieUnités d'artillerieAutres unités
SF MontmédyDivision Burtaire132e,136e,147e et155eRIF99e RAMFH et I/169eRAP
SF CrusnesGroupement de Fleurian128e,I et II/139e,XXI/149e RIFII/46e RAMFII/29e et I/5eBCC
SF ThionvilleDivision Poisot167e,168e et169e RIF70e RAMF et151e RAP
SF BoulayDivision Besse160e,161e,162e et164e RIF23e RAMF,153e RAP30eBCC et
II/460e RP
SF FaulquemontGroupement de Girval156e et146e RIF,69e et82eRMIFII et III/39e RAMF, I/163e RAP, I et II/166e RAP et I/142e RA15eGRCA
SF SarreGroupement Dagnan133e g et174e RIF,41e et51eRMIC49e RAMF et166e RAP
SF RohrbachDivision ChastanetCISF 207,166e,153e,37e etXXI/153e RIF59e RARF et 150e RAP
SF VosgesDivision SenselmeCIF 143,154e et165e RIF-46eGRRF et
V/400e RP
SF HaguenauDivision RegardI/22e,II et XXI/23e,II/70e,II et III/79e,I/ et II/68e RIF69e RAMF et156e RAP

Pour les troupes françaises battant en retraite à pied vers le sud, soit la majorité des unités de forteresse, elles finissent par être rattrapées par les troupes motorisées allemandes qui les encerclent entre laMeuse,Nancy,les Vosges etBelfort. Après quelques combats, les différents régiments se rendent entre le 21 et le[6]. Les ouvrages sont désormais encerclés, ce qui va permettre aux Allemands de les attaquer plus facilement.

Commence la poursuite par les Allemands (1re armée,16e armée etGruppe Guderian) des troupes françaises en retraite dans l'Est de la France (2e,3e,5e et8e armées françaises). Mais seuls les RAMF sont motorisés : l'essentiel des troupes d'intervalle (régiments d'infanterie de forteresse etrégiments d'artillerie de position) sont à pied, formant des divisions et groupements de marche (avec presque chacun un RAMF).

Pour retenir les forces allemandes, des lignes d'arrêt sont organisées par les Français à partir du le long de la Meuse à l'ouest, ducanal de la Marne au Rhin au nord et desVosges à l'est. Le, l'encerclement est complet, la29. ID (mot) ayant atteint la frontière suisse àPontarlier. Le, les Allemands enfoncent la ligne du canal, entrent dansNancy avant de passer laMeurthe le lendemain[7]. Les différents divisions et groupements de marche se font rattraper et se retrouvent dans des poches encerclées qui se rendent du 20 au :

Notes et références

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Notes

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  1. Le matériel est alors dit TTT, « à tracteur tous terrain ».
  2. La mise en alerte s'appelle la « Mesure 10 », sur ordre du Ministre ou à l'initiative du commandant derégion militaire.
  3. La mise en alerte renforcée s'appelle la « Mesure 27 », elle aussi à l'initiative du Ministre ou du commandant derégion militaire. La mise en sûreté correspond à la « Mesure 41 », sur ordre du Ministre. La couverture générale désigne la « Mesure 81 », sur ordre du Gouvernement.
  4. La1re brigade de spahis s'avance enLuxembourg le avant de se replier le 11.
  5. Les restes du99e RAMFH arrivent à Verdun le 21, puis sont affectés à la36e DI devantVouziers à partir du 3 juin, puis le 12 à la6e DIC qui se replie surToul, les éléments du régiment sont pris du 22 au 25 près deSaint-Dié-des-Vosges. Source :Maryet al. 2001, tome 2,p. 171.

Références

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  1. Répartition et stationnement des troupes de l'armée française, Paris, Imprimerie nationale,.
  2. Maryet al. 2000, tome 1,p. 78-81.
  3. Maryet al. 2000, tome 1,p. 161.
  4. Maryet al. 2001, tome 2,p. 156.
  5. Maryet al. 2003, tome 3,p. 191.
  6. Maryet al. 2003, tome 3,p. 188-204.
  7. Maryet al. 2003, tome 3,p. 201-204.
  8. Maryet al. 2001, tome 2,p. 162-171.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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v ·m
Commission d'organisation des régions fortifiées
Secteurs
Troupes de forteresse
Constructions
Histoire de la ligne Maginot
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