Pour les articles homonymes, voirRégiment d'Île-de-France (homonymie).
Ne doit pas être confondu avecRégiment de l'Île-de-France.
Lerégiment d'Île-de-France est un régiment d'infanterie français, créé en 1629, sous le règne deLouis XIII, commerégiment de Mesle. Il reçoit ensuite plusieurs autres noms, notamment celui derégiment d'Ile-de-France en 1762. Durant laRévolution fraçaise, il devient le39e régiment d'infanterie de ligne.
Ce régiment est d'origineliégeoise, et ses deux premiers colonels furent liégeois. La tradition rapporte, qu'avant d'arriver en France, il formait la garde duprince-évêque de Liège.
Quoi qu'il en soit, ce corps fut admis au service du roi par lettres du, et en même temps que plusieurs autres régimentsliégeois, à la fin de laguerre de Succession de Mantoue. Il était commandé par le baron de Meslé, qui le conduisit en 1630 sur lesAlpes. Il se trouve à labataille de Veillane, vint prendre ses quartiers d'hiver enLorraine, et fut licencié au commencement de 1631. Son colonel était mort, et il était, en ce moment, sous les ordres du lieutenant-colonel de Hautepenne, de la famille de Barlaymont.
Le régiment fut rappelé en France le[11]. Il était, cette fois, fort de douze enseignes, et avait pour chef le colonel La Bloquerie, sous le nom duquel il s'acquit une grande réputation. Dans le cadre de laguerre de Trente Ans, il prit part, en1633, à la conquête de la Lorraine, et fit, au mois de septembre, lesiège de Nancy. Il y avait construit uneredoute qui, dans le plan des attaques de cetteville, est désignée sous le nom de « redoute des Liégeois ». Après l'occupation de la capitale de laLorraine, le régiment fut envoyé àHaguenau.
Au mois de mai1634, lemaréchal de La Force ordonne au colonel La Bloquerie d'aller observer lechâteau de Wildenstein dans les montagnes de la Haute-Alsace, et d'enlever, s'il était possible, ce lieu de refuge des Lorrains. Le colonel prend avec lui quatre de ses compagnies et huitcornettes de cavalerie, et défait complètement près deThann,800 fantassins et600 chevaux lorrains, avant d'attendre àGérardmer, le reste de son régiment. Dès qu'il a réuni toutes ses forces, il investitWildenstein le. L'attaque de ce château, défendu par500 hommes et situé sur des rochers élevés, présentait de grandes difficultés. Une partie des défenseurs de ce nid d'aigle s'était logée dans les anfractuosités de la montagne avec desarquebuses à croc et rendait les approches excessivement périlleuses. Ce ne fut qu'au bout de trois semaines que La Bloquerie parvint à les débusquer et à commencer le siège du château. Celui-ci capitula le et le régiment retourna àHaguenau. Quelques mois après, il eut encore le principal honneur d'une autre entreprise importante.M. de Feuquières,ambassadeur du roi en Allemagne, avait persuadé aux habitants dePhilisbourg de se donner à la France, mais ils étaient tenus en respect par une garnison impériale. Le, La Bloquerie reçoit avis de Feuquières de se trouver le lendemain, à cinq heures du matin, sur les bords duRhin, vis-à-vis de Philisbourg. Exact au rendez-vous et informé du projet de l'ambassadeur, il s'empare, sans coup férir, de laredoute de Stolhofen, située entre la ville et le fleuve, et par cette action hardie détermine la garnison, déjà intimidée par l'attitude des habitants, à évacuer Philisbourg, que le régiment occupa le.
En mars1635, le régiment marche ausiège de Spire et se trouve de garde aux tranchées, le, lorsqu'on donne l'assaut au corps de place. Chargé de l'attaque du centre, et animé par la réputation des deux régiments français,Turenne etMénillet qui le flanquaient à droite et à gauche, il fit des prodiges de bravoure. Après cet exploit, il demeura en garnison dans les places du Rhin.
En1636, il fit partie de l'armée de Champagne, commandée par lecomte de Soissons.
L'année suivante, il fit la guerre sur laMeuse, et s'empara le duchâteau de Dinau, entreStenay etMouzon. Quelques jours après, le colonel La Bloquerie mourait de lapeste, et son régiment était donné au sieur de Vallemont, gentilhomme dePicardie, sans cesser d'être sur le pied étranger. Il fut dans le même temps mis en garnison àDamvillers.
Dans la nuit du 2 au, le colonel de Vallemont part avec50 hommes durégiment de Rambures et350 hommes du sien, arrive près deMontcantin à la pointe du jour, charge les soldats de Rambures d'occuper toutes les issues, et, pénétrant dans le bourg avec300 hommes déterminés, il s'en rend maître, et force la garnison à demander quartier. « Parmi le butin des vainqueurs se trouvait, dit l'histoire, une belle damoiselle, en l'âge de dix-sept ans, fille d'un officier lorrain ; mais la courtoisie française la fit rendre à l'instant à ceux qui la demandoient, voiresans rançon, mais non sans faire honte aux ennemis, qui ne rougissaient point, quand ils le pouvaient, d'exiger rançon jusques des enfants. »
Au mois d', le colonel de Vallemont alla faire lesiège du Catelet, après lequel il entra en quartiers dansLe Cateau-Cambrésis.
Ilfut assiégé dans cette place en février1639, mais l'ennemi fut obligé de se retirer. Le régiment ne reprit point la campagne cette année ni la suivante.
En1641, il fut appelé ausiège d'Aire. À la fin de cette année, le régiment fut donné aumaréchalde Guiche, connu plus tard sous le nom de maréchal de Gramont, et qui devint colonel desGardes Françaises. Il continua d'être considéré commecorps étranger, car on le trouve encore pendant quelques années désigné sous le titre de régiment de Gramont-liégeois.
En1642, régiment de Gramont-liégeois fit partie de l'armée de Champagne, dont on avait confié le commandement à son colonelAntoine V de Gramont, et partagea la mauvaise fortune de celui-ci à labataille de Honnecourt. Après cette déroute, il fut jeté dansLa Bassée, où il fut immédiatementassiégé par les Espagnols. Le régiment évacua La Bassée le, après une capitulation des plus honorables, et se retira àCalais. À la fin de l'année, il fut mis en garnison àArras.
Il quittaArras au printemps de1643 pour joindre l'armée duduc d'Enghien avec laquelle ilcombattit le 19 mai à Rocroi, et, au mois de juillet, ausiège de Thionville. Il s'y fit remarquer, le 18, aux côtés dePicardie etde La Marine, à la prise de lacontrescarpe.
Il continua de servir, en1644, sous leduc d'Enghien, concourut à la prise de plusieurs petites places duLuxembourg, marcha au se cours de l'armée d'Allemagne, prit une part glorieuse aux combats dont l'ensemble compose ce que l'on appelle labataille de Fribourg, et termina cette campagne par laprise de Philisbourg et de quelques autres places du Rhin.
En1645, Gramont débuta dans leLuxembourg. Appelé enAllemagne après l'échec subi parTurenne à Mariendal, ilcombattit vaillamment à Nordlingen. On sait que son colonel, lemaréchalde Gramont, qui commandait l'aile droite, y fut pris.
L'année suivante, le régiment faisait partie de l'armée de Flandre. Il se trouva à laprise de Courtrai[12] et fut du corps de troupes qui se joignit, à la fin de la campagne, à l'armée duprince d'Orange pour faire lesiège d'Anvers.
Il fit la petite guerre sur cette frontière pendant la campagne de1647.
En1648, ilcombattit à Lens.
Les premierstroubles de la Fronde l'appelèrent aux environs de Paris. Il y passa l'hiver de1648 à1649, et lemaréchalde Gramont l'envoya ensuite dans son gouvernement deBayonne, où il demeura en garnison pendant toute la durée des troubles.
Il fit partie, en1652, du petit corps d'armée qui opéra dans laSaintonge, l'Angoumois et leBordelais. Ilse distingua ausiège de Saintes.
Au commencement de1653, il se rendit dans leRoussillon avec le marquis du Plessis-Bellière. Il servit au mois de juin ausiège de Castillon, et revint à la fin de l'année àBayonne.
Il garda jusqu'en1657 cette frontière, la seule où il ne s'exerçât point d'hostilités, de toutes celles sur lesquelles les monarchies de France et d'Espagne étaient en contact. Gramont se rendit en 1657 enItalie.
Le, ilouvrit la tranchée devant Mortare avec lerégiment de Navarre et le 13, il repoussa une sortie.
Rentré en France en1659, il est réduit à quatre compagnies.
En1664, il fait partie du secours envoyé par Louis XIV à l'Empereur duSaint-Empire,Léopold, et qui prit une part à labataille de Saint-Gothard, livrée le 1er août. Revenu sur leRhin au mois de décembre, il fut mis en garnison dans laChampagne.
En1665, il fut encore des 4 000 hommes d'infanterie qui marchèrent, sous les ordres du marquis de Pradel, au secours desÉtats-généraux de Hollande contrePrincipauté épiscopale de Münster de l'évêque de Münster[13],Christoph Bernhard von Galen engagés dans ladeuxième guerre anglo-néerlandaise. Parti deMézières le, le régiment, qui s'appelait alors régiment de Louvigny, arriva le 10 àMaastricht, et se distingua ausiège de Lochem, qui battit la chamade sous ses drapeaux, le.
Au mois de janvier1666, le régiment revint en France pour le camp que le roi assembla, entreCoisy et Montsur, près d'Amiens. Ce camp, interrompu par la mort de la reine-mère, fut repris au mois de mars, et eut lieu cette fois dans la plaine deMonchy, aux environs deCompiègne.
En1667, le régiment de Louvigny suivit le roi à laconquête de la Flandre, et contribua à laprise de Tournai,de Douai etde Lille. Après la prise deLille, le corps se rendit àMetz, qu'il quitta le avec lemarquis de Créquy, pour se rendre dans leLuxembourg.
En1668, le régiment de Louvigny participe à lacampagne de Franche-Comté.
En1670, il est à la prise de possession de la Lorraine et assiste auxsièges d'Épinal,de Châtel etde Longwy)[14].
En1672, durant laguerre de Hollande, il se trouva successivement auxsièges de Maseyck,Saint-Trond,Tongres,Burick[15],Rées,Arnheim,Skenke[16]. Il se distingua, à côté durégiment de Champagne, à laprise du fort de Nimègue, et servit encore à lasoumission de Crèvecoeur et duFort Saint-André sur l'île de Bommel[17]. À la fin de cette année, il marcha avecTurenne à la rencontre des troupesbrandebourgeoises qui venaient au secours des Hollandais et les poursuivit au delà duRhin.
En1673, contribua à laprise d'Unna,de Kamen,d'Altena,de Zoëster etde Bilfelden. Après avoir achevé la campagne sur leRhin, il vint prendre ses quartiers en Bourgogne
En1674, sous le nom de régiment de Guiche, il fait lesiège de Besançon, après lequel il se mit en marche pour leRoussillon. L'armée que lemaréchal de Schomberg commandait sur cette frontière garda cette année la défensive.
En janvier1675, le régiment alla s'embarquer àToulon avec lerégiment de Crussol, sur la flotte duLouis Victor de Rochechouart de Mortemartduc de Vivonne, pour passer àMessine. Il resta en garnison dans cette ville jusqu'au mois de septembre. Il fut alors envoyé àAgosta, dont lemaréchal de Vivonne venait de se rendre maître.
Il rentra en France en avril1678, et fut placé dans les quartiers duDauphiné.
En1681, il était du détachement qui alla, le 1er octobre, avecCatinat, occuper la citadelle deCasal, remise au roi par leduc de Mantoue.
En1688, avec son nouveau colonel,Antoine de Gramont comte de Guiche qui conserve le nom du régiment, celui-ci commença laguerre de la Ligue d'Augsbourg à l'armée du dauphin, et fit lesiège de Philisbourg, où ses grenadiers se firent remarquer à l'assaut de l'ouvrage à cornes, puis ceuxde Manheim,de Spire,de Worms,d'Oppenheim etde Trèves.
En1689, passé à l'armée de Flandre, il assista à labataille de Walcourt.
En1690, ilcombattit à Fleurus
En1691, il prit part ausiège de Mons et avait son quartier àNimy avecBenjamin de Rohanbaron de Soubise.Après la prise deMons, le régiment de Guiche quitta l'armée du roi pour passer à celle dumaréchal de Luxembourg. Il se trouva aubombardement de Liège[18] et à labataille de Leuze, livrée le, et quelques jours aprèsil entra en quartiers d'hiver àCourtrai.
En1692, il contribua, à laprise de Namur. Au mois de juillet, le roi, craignant que l'ennemi n'eût des vues surDunkerque, ordonna aumaréchal de Luxembourg d'y envoyer le régiment. Celui-ci se trouva néanmoins, plus tard, aubombardement de Charleroi[19].
La campagne de1693 débuta par lecombat de Tongres. Il fit ensuite lesiège d'Huy, et, le, il fitadmirer sa valeur à Neerwinden. Il était placé au centre avecles Gardes.Les brigades de l'aile gauche venaient d'emporter le village deNeerwinden. Leprince d'Orange, comprenant que là était la clef de sa position, y envoie destroupes fraîches qui le reprennent. C'est alors que leduc de Bourbon, se mettant à la tête de la brigade de Guiche, attaque Neerwinden pour la deuxième fois, et en chasse l'ennemi après la plus opiniâtre résistance. Le régiment y fut bientôt attaqué par de nouvelles forces. Il perdit peu de terrain, mais aucun effort ne put le déposter du bas de Neerwinden. Après la victoire, il se rendit devantCharleroi, dont la prise termina cette campagne.
Le régiment de Guiche passa la campagne de1694 dansNamur.
En1695, il se trouva à la défaite duprince de Vaudémont, sur les bords de laLys, et aubombardement de Bruxelles.
Le, le régiment est acheté, par lemaréchalduc de Noailles, qui prend alors le nom régiment de Noailles, qui le cède le suivant à son gendre, Malo III marquis de Coëtquen[20] qui prend alors le nom de régiment de Coëtquen.
En1698 il fit partie ducamp de Compiègne[21]. Le de cette année, on y incorpora les « fusiliers de La Croix », excellent corps de troupes légères levé en 1695. Revenu sur le Rhin, le régiment de Coëtquen fut mis en garnison àColmar.
En1701, à l'ouverture de laguerre de Succession d'Espagne, régiment de Coëtquen fut envoyé dans lepays de Gueldres, et occupaVenloo.
Au commencement de1702, il se rendit àStrasbourg, et quitta cette ville au mois de septembre pour suivre lemaréchalde Villars àHuningue. Il contribua, le, ausuccès de la journée de Friedlingen.
En février1703, il fit lesiège de Kelh. Il se trouva plus tard à l'attaque des retranchements de Stolhoffen, et, pénétrant enBavière, il prit part aux affaires de la vallée duHornberg etde Munderkirchen, et à lapremière bataille d'Hochstadt. Il termina cette campagne par laprise de Kempten etSiège d'Augsbourg.
En1704, il se trouvait sous les ordresde Marchin, et se conduisit bien à lafuneste journée d'Hochstädt. Dans la lettre que Marchin écrivit après la déroute auministre Chamillart, il disait, en parlant du régiment :« Il est parfaitement bon et a fait son devoir avec distinction à la journée d'Hochstädt ».
Il servit en1705 sur laMoselle avecVillars.
En1706 il se trouva, sous cet illustre chef, à laprise du Fort-Louis[22],[23], deDrusenheim[24], de l'île du Marquisat etde Lauterbourg.
Passant en1707 dans laSouabe et laFranconie, il prit part, du 20 au, à l'attaque des retranchements du général Janus dans les gorges de Lorch.
En1708, les revers de l'armée de Flandre l'appelèrent dans lesPays-Bas. Jeté dansLille, il contribuaà la belle défense qu'y fit lemaréchal de Boufflers. Leprince Eugène ouvrit la tranchée le. Le même jour, les deux compagnies de grenadiers du régiment de Coëtquen furent placées dans unechapelle, d'où elles incommodèrent si fortement les travailleurs, que, le 24, Eugène mit en mouvement 300 grenadiers, soutenus par quelques bataillons, pour les déloger. Leur résistance fut énergique,50 hommes furent tués et tout le reste fut fait prisonnier de guerre. Les Alliés perdirent là plus de200 hommes et 300 autres furent blessés. Le régiment se fit encore remarquer dans plusieurs sorties, et, le, à la défense duchemin couvert.
En1709, le régiment, sous le nom de Tourville, prit sa part de lasanglante lutte de Malplaquet.
Il se trouva en1711 aucombat d'Arleux.
En1712 il se distingua à labataille de Denain[25], mais son colonel, Louis Alexandre de Costentin marquis de Tourville, fils unique de l'illustre amiralAnne Hilarion de Costentin de Tourville, y perdit la vie.
Henri Louis de Choiseul, marquis deMeuse, qui lui succéda à la tête du corps, y avait été dangereusement blessé.
Le régiment de Meuse termina cette campagne de 1712 par lessièges de Douai,du Quesnoy etde Bouchain.
Il se rendit en1713 sur leRhin, et fit lessièges de Landau etde Fribourg.
En1727, le régiment de Meuse fit, partie du camp de la Moselle.
En1733, au début de laguerre de Succession de Pologne, il se rendit à l'armée d'Allemagne, participa, l'année suivante, à l'attaque deslignes d'Ettlingen et ausiège de Philippsburg, et passa l'hiver àWorms avec lerégiment de Bourbonnais.
Au commencement de la campagne de1735, il fut placé dans le corps particulier aux ordres deJoachimmarquis de Dreux-Brézé, et campa àNieder-Olm sur laSelz.
Devenu régiment de Montmorin en1738, il fut dirigé en1741, dans le cadre de laguerre de Succession d'Autriche, sur l'armée dumaréchalde Maillebois et passa l'hiver enWestphalie.
En juin1742, ses deux bataillons faisaient partie du camp d'Halsteren. Enfin, il partit deDusseldorf au mois d'août pour aller au secoursde l'armée de Bohême. Lesrégiments de Poitou et Montmorin furent les deux premiers régiments qui opérèrent leur jonction avec le corps ducomte de Saxe. Le régiment de Montmorin se trouva cette année à laprise d'Elnbogen etde Kaaden, ausecours de Braunau et auravitaillement d'Egra.
En janvier1743, il était dans leslignes de la Naab. En février, il contribua à laprise de Schmidmühlen, deRieden etd'Enstorf, et fut chargé de garder Rieden. Le, il ſit partie du corps placé sousles ordres dulieutenant-généralmarquis du Chayla qui alla ravitailler la garnison d'Egra. Après cetteexpédition, le régiment vint relever lerégiment d'Alsace àAmberg. À la fin de mai, il reçut l'ordre de rallier lemaréchal de Broglie. Il commença son mouvement le, se replia surIngolstadt, en passant parPfaffenhofen etDietfurth, et joignit en quatre marches l'armée, qui commença peu de jours après sa retraite sur leRhin. Arrivé enAlsace au mois de juillet, le régiment de Montmorin fut placé sous les ordres ducomte de Clermont et cantonné aux environs deNeufbrisach. Le, le colonel partit avec ses deux compagnies de grenadiers et 100 fusiliers pour s'opposer aux entreprises d'une bande depandours qui faisait mine de vouloir passer le Rhin au-dessous deBrisach. Ces pandours étaient commandés par le fameuxbaron de Trenck, qui faillit tomber dans lesmains des grenadiers du régimentde Montmorin, et qui fut fort heureux d'en être quitte pour être obligé de renoncer à son projet. Au mois de septembre, le régimentfit partie du camp deChalampé, et, pendant tout le reste de cette campagne, il fit un service fort actif pour surveiller les desseins du princeCharles Alexandre de Lorraine, qui cherchait à pénétrer enAlsace. Il eut ses quartiers d'hiver àStrasbourg, après avoir été rallié par unpiquet de62 hommes qui revenait de la défense d'Ingolstadt.
En1744, le régiment de Montmor fut encore employé à la garde des passages duRhin, et, quand les Autrichiens eurent réussi à franchir ce fleuve, il contribua vigoureusement, le, à la reprise deWeissembourg et deslignes de la Lauter. Dans cette sanglante affaire, il perdit quinze hommes et eut trente-cinq blessés. Il se trouva plus tard aucombat d'Augenheim et ausiège de Fribourg, après lequel il se rendit à l'armée du Bas-Rhin, commandée par lemaréchal de Maillebois.
Il continua de servir sur leRhin en1745.
En1746, il passa sur laMeuse, prit part auxsièges de Mons etde Charleroi, et se trouva, le, à labataille de Rocoux, où sa brigade, avec cellede Navarre, formait la division ducomte d'Hérouville. La brigade de Montmorin, commandée par le comte de Chabannes, plia à la première décharge et perdit du terrain; mais le colonel rallia promptement son régiment, arracha un drapeau des mains de celui qui le portait et alla le planter sur le bord des retranchements ennemis. Ses soldats, ranimés par son audace, se précipitent sur ses pas dans le chemin qui sépare les villages de Varoux et de Rocoux, et emportent les redoutes établies sur ce point. Le corps perdit dans cette action presque tous ses grenadiers et un nombre considérable d'officiers, le colonel, qui fut aussi blessé, présenta au roi quatre pièces de canon enlevées par son brave régiment, qui obtint pour quartier d'hiver la ville deBruxelles.
Pendant les mois d'avril et de mai1747, le régiment de Montmorin fut employé à la conquête de laFlandre hollandaise. À la fin de mai, il fut cantonné àHinghene aux environs deMalines, avec ordre de se porter surAnvers à la première réquisition ducomte de Lowendhal qui y commandait, les Alliés semblant se préparer à faire le siège de cette forte ville. Au mois de juin, le régiment fut appelé à la grande armée, et se trouva le à labataille de Lawfeld. Placé avec lerégiment du Roi vis-à-vis du village de Vlitingen, il repoussa deux attaques du comte de Waldeck. Quand lerégiment du Roi fut envoyé au secours des troupes lancées sur le bourg deLawfeld, le régiment de Montmorin, laissé seul à Vlitingen pour contenir les Hollandais qui cherchaient à percer le centre de la ligne française, accomplit avec fermeté cette mission et demeura inébranlable. Le, le régiment partit du camp de Hameln pour se rendre à Eckeren, et de làdevant Berg-op-Zoom, qu'assiégeait lecomte de Lowendhal. Il arriva encore à temps pour prendre part à l'assaut livré le à lademi-lune, et il s'y couvrit de gloire à côté durégiment du Dauphin. Il quittaBerg-op-Zoom le pour se rendre au camp deCapellen. À la fin de cette année, le régiment de Montmorin, qui s'était déjà augmenté d'un 3e bataillon en 1745, en leva un 4e.
En1748, les trois premiers firent lesiège de Maastricht . Après la prise decette place, ils se rendirent àBruxelles, qu'ils quittèrent en octobre pour se rendre àValenciennes, où les 3e et 4e bataillons furent réformés.
En1754, le régiment de Montmorin était au camp de Plobzheim, enAlsace.
Au début de laguerre de Sept Ans, il est dirigé, en1756, surToulon, il s'embarqua au mois d'octobre pour laCorse, et, arrivé àCalvi le 1er novembre, il releva immédiatement les postes occupés par les troupes de larépublique de Gênes. Voici ce qui avait déterminé cette expédition.En 1755, les Corses, fatigués du manque d'unité qui marquait les actes de leur gouvernement, avaient jeté les yeux surPascal Paoli, alors officier auservice de Naples, et lui avaient remis le pouvoir. Cette haute position avait excité l'envie d'un autre chef corse, nomméMario Emmanuele Matra[26], qui bientôt réunit ses partisans et commença, contre Paoli, une lutte acharnée. Cette guerre civile parut auxGênois une bonne occasion pour rétablir leur puissance dans l'île, et ils fournirent des secours àMatra. Mais, celui-ci ayant été tué dans un combat en, ses partisans se dispersèrent, et larépublique de Gênes, craignant de voir ses villes du littoral attaquées par Paoli vainqueur et irrité, appela la France à son secours. Le ministère français, qui soupçonnait ou qui feignait de croire que les Anglais avaient des desseins sur l'ile, accueillit avec empressement la demande des Gênois, et envoya en CorseCharles Eugène Gabriel de La Croix de Castries avec 3 000 hommes. Les Français, pendant un séjour de deux ans dans l'ile, observèrent la plus exacte neutralité entre les Corses et leurs anciens oppresseurs, et se firent aimer des populations au milieu desquelles ils vivaient. Ils remirent les places qu'ils occupaient aux Gênois, en, et repassèrent sur le continent, laissant derrière eux, parmi les Corses, le désir, si la liberté devait être perdue, de devenir Français.
Le régiment de Montmorin resta employé à la garde des côtes de la Provence depuis mars1759 jusqu'en mai1761.
Il fut alors envoyé dans l'Aunis, et, au printemps de1762, il fit partie du corps d'armée de 10 000 hommes queLouis XV, en vertu du pacte de famille, envoya au secours du roi d'Espagne, engagé dans une guerre avec lePortugal et l'Angleterre. Le régiment de Montmorin assista ausiège d'Almeida, et rentra en France la même année.
L'ordonnance du 10 décembre 1762 lui donna le titre de laprovince d'Ile-de-France, que d'autres corps avaient déjà porté.
A sa rentrée en France, le régiment fut mis en garnison àBayonne.
En novembre1763 il était àBlaye, en il se trouve auChâteau-Trompette de Bordeaux et àMarmande, puis àToulon en novembre1764.
En avril1766 il est en garnison àAntibes puis àBriançon en.
En octobre1767 on le trouve àMontdauphin, àDunkerque en novembre1768, àAire en mai1770,au Quesnoy en mai1771, àBelfort en octobre1773, et àPerpignan en septembre1775.
Par suite dudédoublement des vieux régiments opéré en 1775 et 1776, le régiment d'Île-de-France, qui occupait le 22e rang dans l'infanterie, recula au 40e rang, qu'il garda jusqu'au licenciement durégiment du Roi.C'est à la même époque qu'il quitta son vieil uniforme, qui se composait d'habit et culotte blancs, collet, veste et parements rouges, boutons jaunes, doubles poches en long garnies chacune de six boutons réunis par deux, trois boutons sur la manche et chapeau bordé d'or, pour prendre, suivant le règlement de 1776, le revers et les parements rouge piqué de blanc, avec le collet bleu de roi et les boutons blancs.
Le régiment d'Île-de-France passa en mai1776 dePerpignan àToulon, et s'embarqua aussitôt pourAjaccio, où il arriva le.
Revenu àToulon le, il fut envoyé àNîmes, d'où il passa àPerpignan en juin1779, puis àNantes en novembre1781, àTaillebourg sur laCharente en octobre1782, àPoitiers en mai1783, àCaen en octobre1783, àCoutances en octobre1785, et en octobre1787 àLanderneau, où il séjourna pendant les troubles de l'Irlande. Il revint àCoutances etGranville en, et se rendit àBrest en octobre1790.
L'ordonnance du1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi,101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le termeci-devant, comme39e régiment d'infanterieci-devant Île-de-France.
Le1er bataillon occupaSaint-Pol-de-Léon etQuimper en juillet1791, et rentra àBrest en mai1792.
Pendant toute la campagne de1793, ce bataillon engagé dans laguerre de Vendée fit partie de l'armée des côtes de Brest, qui vint se réunir aux autres armées républicaines de l'Ouest, quand les royalistes passèrent sur la rive droite de laLoire. Ce bataillon se trouva auxbatailles de Granville etde Dol,du Mans etde Savenay, et se distingua particulièrement, le, à laprise de Noirmoutiers. La dernière fois qu'il soit fait mention de lui, c'est aucombat de Fréligné, en Vendée, livré le29floréalanII () ou le colonel Jean François Régis Alexis Marie Prat y fut tué.
Lors du premieramalgame, le1er bataillon du39e régiment d'infanterie de ligne (ci-devant Île-de-France) qui devait former le noyau de la77e demi-brigade n'a pas été amalgamé. Lors du secondamalgame, il sera incorporé dans lapremière46e demi-brigade dedeuxième formation avec le2e bataillon.
Le2e bataillon partit en janvier1791 pourSaint-Domingue, d'où il ne revint en1794 que trois officiers et vingt-trois hommes.
Le2e bataillon du39e régiment d'infanterie (ci-devant Île-de-France) qui devait former le noyau de cette demi-brigade et n'a pas non plus été amalgamé car il était aux colonies. Lors du secondamalgame, les débris du2e bataillon du39e régiment d'infanterie (ci-devant Ile-de-France) sont incorporés dans lapremière46e demi-brigade dedeuxième formation avec le1er bataillon.
Ainsi disparaît pour toujours le39e régiment d'infanterieci-devant Île-de-France, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.
Régiments français d'Ancien Régime | |||||||||||||||||||||
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