Pour les articles homonymes, voirRégiment Colonel-Général.
Lerégiment Colonel-Général cavalerie est unrégiment de cavalerie duroyaume de France, créé en1635,devenu sous la Révolution le1er régiment de cavalerie puis à partir duConsulat le1er régiment de cuirassiers.
On s'est trompé sur l'origine de ce régiment, en le confondant avec le régiment français organisé en1635 sous le titre de « Colonel général ». Celui-ci appartenait auduc d'Angoulême,Charles ou plutôt à son fils le comte d'Alais,Louis-Emmanuel, qui exerçait à cette époque, en survivance de son père, la charge de « colonel général de la cavalerie légère ». La permanence n'était pas encore acquise aux régiments ; ils suivaient la fortune de leurs chefs et ce premier régiment Colonel général perdit son titre et ses privilèges au moment où la charge de colonel général sortit de lafamille de Valois-Angoulême pour passer dans lamaison de La Tour d'Auvergne.
En fait, les choses se passèrent ainsi : leduc de Joyeuse,Louis de Guise,gendre[5] du comte d'Alais,Louis-Emmanuel et titulaire de la charge à son tour, meurt en 1654devant Arras.Turenne, qui en avait sans doute fait une des conditions de sa rentrée dans le devoir, est nommé colonel général, maisMazarin refuse de le déclarer parce que Turenne estprotestant et recule devant une abjuration. Il ne se décide qu'en1657. Pendant ce temps, l'ancien régiment Colonel général, qui servait enFlandre, est envoyé au fond de l'Italie, sous les ordres de M. du Vignau, son premier capitaine, et il y est obscurément licencié à la fin de1656. Turenne avait-il exigé ce licenciement pour éviter toute contestation ? C'est probable[6].
Quoi qu'il en soit, lemaréchal, balancé entre ses opinions religieuses et ses intérêts, bien chapitré par les prélats de cour et encouragé par les dames qu'il aimait fort, finit par imiter Henri IV, et fut déclaré colonel général en cessant d'être protestant.
Le régiment de Turenne, qui devint le régiment Colonel général et qui a conservé ce titre depuis le jusqu'au, était un régimentweymarien, le seul qui ait survécu après lapaix des Pyrénées des 16 régiments de cavalerie cédés àLouis XIII par leduc de Saxe-Weymar, et, suivant toute probabilité, il a dû être levé en 1631 par ce prince au moment oùGustave-Adolphe intervint les armes à la main dans les affaires d'Allemagne. Après la mort duroi de Suède, tué en 1633,à Lützen,Richelieu devint le véritable directeur de la guerre et s'attacha leduc de Weymar, dont il finit par acheter les troupes en vertu d'un traité signé en 1639. Elles étaient depuis leà la solde de la France.
En 1636, sous les ordres du colonel Trefski, on rencontre pour la première fois le régiment de Trefsky-cavalerie à l'armée de Lorraine.
Les années suivantes il est sur leRhin.
En 1640, il occupePont-à-Mousson.
En 1641, il retourne enAllemagne, et devint le la propriété du colonel Flechstein.
Sous ce nouveau nom, il est cité en1643 à labataille de Tuttlingen.
En1645 le régiment participe auxbatailles de Mariendal etde Nordlingen.
En1647, le régiment de Flechstein-cavalerie est à l'armée de Flandre.
Il retourne enAllemagne en1648, revient enFlandre en1649 et il est donné aucolonel Nimitz. Il était alors, et depuis le, complètement assimilé aux régiments français, se recrutant comme eux et roulant avec eux en toutes circonstances.
Pendant lestroubles de la Fronde, Nimitz fut appelé enPicardie.
Ce fut le que, devenu la propriété de l'illustre maréchal, il prit le nom de régiment de Turenne cavalerie. Il était alors par l'ancienneté de son chef commemestre de camp, et par suite des réformes et des destructions survenues dans la tête de la cavalerie, le onzième des régiments de cavalerie en service.
Lemaréchal de Turenne, qui se faisait un peu payer sa soumission parMazarin, obtint d'abord de reconstituer le régiment sur le pied de 6 compagnies, et le suivant il fut autorisé à le porter à 12. Il servit cette même année en Lorraine et assista à laprise de Chasté.
En1652, laguerre civile l'appela sur laLoire, et on le trouve àGergeau, àBléneau, à labataille et ausiège d'Étampes, aucombat du faubourg Saint-Antoine et à la poursuite des Lorrains.
En1653, dans le cadre de laguerre franco-espagnole, il contribue à laprise de Rethel,de Mouzon etde Sainte-Menehould.
En1654, il est enFlandre, auxsièges de Stenay,d'Arras,du Quesnoy etde Binche.
En1655, il participe auravitaillement du Quesnoy,de Landrecies,de Condé etde Saint-Ghislain
En1656 le régiment est devantValenciennes etLa Capelle.
Turenne ayant enfin été déclaré colonel de la cavalerie légère, son régiment prit, le, le titre de régiment Colonel-Général cavalerie, titre qui entraînait deux conséquences importantes :
Cette mesure avait été prise parAnne d'Autriche pour en finir avec les réclamations durégiment Royal cavalerie qui, formé le, disputait le pas au régiment duduc d'Angoulême,Charles organisé le
Le marquis de Saint-Viance, placé parTurenne à la tête de son régiment en qualité demestre de camp commandant, conduisit celui-ci en1657 à laprise de Montmédy,de Cambrai,de Saint-Venant,de Waters,Bourbourg,La Motte-aux-Bois etMardyck.
En1658, le régiment Colonel-Général cavalerie participe à lavictoire des Dunes, et demeure cantonné dans lesFlandres, où il subit le la réforme ordonnée parLouis XIV. Il n'en resta surpied que la compagnie colonelle.
Rétabli le et placé sous les ordres de Jean Jacques marquis de Renty[1], il assista en1667, dans le cadre de laguerre de Dévolution à laprise de Tournai,de Douai etde Lille.
On le trouve en1668 en garnison àAudenarde, fort de 9 compagnies, et celles de ces compagnies qui échappèrent aux réformes de cette année demeurèrent dans cette place.
Les régiments appartenant aux officiers généraux de la cavalerie, au roi et aux princes de sa famille étant devenus permanents à partir de l'année1671, comme l'étaient déjà lesrégiments de l'infanterie, le rang et les privilèges du corps se trouvèrent fixés. Le régiment Colonel-Général cavalerie est resté jusqu'à la fin1er régiment de cavalerie et « Colonel général », et sa1re compagnie eut, à l'exclusion de toute autre troupe de cavalerie légère, droit à l'enseigne blanche, entièrement blanche, ainsi qu'à l'emploi de chevaux gris. Toute la cavalerie légère devait le salut à la cornette blanche, et celle-ci ne le devait qu'aux princes de sang, au général commandant la cavalerie de l'armée où elle se trouvait, et au général en chef de cette armée.
En1672, le régiment Colonel-Général cavalerie, rétabli sur le pied de 6 compagnies, fait partie de l'armée du roi en Hollande. Il passe l'hiver dans la province d'Utrecht.
Il assiste en1673 ausiège de Maastricht et rallie ensuite l'armée que commandait Turenne sur le Rhin.
Il combat avec lemaréchal en1674 àSeintzheim, où son glorieux chef charge à la tête de ses escadrons, àEntzheim età Mulhouse.
En1675, on le voit auxbatailles de Turckheim et d'Altenheim, et ausecours d'Haguenau etde Saverne. Il ne paraît pas s'être trouvé à labataille de Sasbach, oùTurenne fut tué d'un coup de canon.
Pendant les campagnes suivantes, on ne voit plus figurer le régiment Colonel-Général cavalerie dans les grandes armées d'opérations. Fut-ce par suite du sourd mécontentement éprouvé par Louis XIV après le refus fait parFrédéric-Maurice,comte d'Auvergne de céder sa charge auduc du Maine,Louis-Auguste de Bourbon ?
Faut-il attribuer l'oubli dans lequel a vécu le régiment pendant plusieurs années à l'obscurité des mestres de camp par lesquels il convint au comte d'Auvergne de se faire représenter ? Il est impossible de le dire.
Toujours est-il que le régiment ne reparaît nettement qu'en1688, durant laguerre de la Ligue d'Augsbourg, ausiège de Philippsbourg, àcelui de Namur en1692, et auxcombats d'Heidesheim etde Steinbach (Steinbach (de)).
Il demeura probablement sur le Rhin les dernières années de cette guerre, et il ne s'y passa rien de remarquable.
Laguerre de Succession d'Espagne lui fut plus favorable. Envoyé enItalie, il prit part, en1702, à lavictoire de Luzzara, à l'expédition dans le Trentin, en1703, et auxsièges de Verceil,d'Ivrée etde Verrue[7].
ÀCalcinato, le, il gravit résolument une montagne fort rude, surprit et défit l'aile droite de l'ennemi.
Appelé à l'armée de Flandre, après la perte de labataille de Turin et l'évacuation de l'Italie, il se trouva en1708 à labataille d'Audenarde, en1709 àcelle de Malplaquet et en1712 àcelle de Denain, suivie de laprise de Douai,du Quesnoy etde Bouchain.
En 1713, il est envoyé à l'armée du Rhin et concourt à la défaite dugénéral Vaubonne[8] et à laprise de Landau etde Fribourg.
En1714, il fait partie du camp de la Haute-Meuse.
En1730, il fait partie du camp de la Sambre et est envoyé en1733, dans le cadre de laguerre de Succession de Pologne à l'armée du Rhin, il assiste ausiège de Kehl.
L'année suivante, il prend part au combat deslignes d'Ettlingen et ausiège de Philippsbourg.
En1735, il est à labataille de Klausen.A la paix, il eut ses quartiers àMouzon etDamvillers.
Dans le cadre de laguerre de Succession d'Autriche, le régiment est désigné en1741 pour l'armée de Bohême.
En1742, il assiste à laprise de Prague, auxbatailles de Písek etde Sahay, se trouve auravitaillement de Frauenberg, à ladéfense de Prague et aux divers engagements de la retraite.
Rentré en France en février1743, il se refait àPontarlier etOrnans, passe dans lahaute Alsace, arrive àStrasbourg à la fin de mai, est incorporé dans l'armée du Rhin et assiste à labataille de Dettingen et aucombat de Rheinweiler.
En1744, après avoir passé l'hiver àPéronne etSaint-Quentin, il joint l'armée de Flandre, couvre les lignes deMenin et termine la campagne au camp deCourtrai.
En1745, ilcombat vigoureusement à Fontenoy et poursuit les Anglais en déroute. Il assiste ensuite à laprise de Tournai, où il reste en garnison.
En1746, il est à l'occupation deBruxelles et à labataille de Raucoux.
En1747, ilcombat encore à Lawfeld, passe l'hiver àAudenarde et achève cette guerre en1748 ausiège de Maastricht.
La paix faite, il est envoyé àVesoul, qu'il quitte en1751 pour aller àBelfort, puis àValenciennes en1753, au camp d'Aymeries-sur-Sambre, et àLimoges en1754, àStrasbourg en1756 et àLandau en1757.
Après laguerre de Sept Ans, dont le régiment Colonel-Général cavalerie a fait toutes les campagnes en Allemagne et où il combattit àHastenbeck età Minden, il reçut par incorporation les 4 compagnies durégiment de Montcalm[9] et fut complètement réorganisé àGray le, sur le pied de la nouvelle ordonnance.
On le trouve ensuite àMaubeuge en1765, àStrasbourg en1767, àVendôme en1769, àStenay en1772, àIssoudun en1774, àStrasbourg en1776, àSchlestadt en1778, àJoinville en1779, àMetz en1780, àCalais en1781, àMoulins en1783, àColmar en1786, àSedan en1787, àLille en1788, àPhilippeville en1790 et àCondé en1792.
Parordonnance royale en date du, le régiment Colonel-Général cavalerie prend le nom de1er régiment de cavalerie.
Pararrêté du 18 nivôse an IV(8 janvier 1796), le1er régiment de cavalerie prend le nom de1er régiment de cuirassiers.
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