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| Référendum sud-africain de 1960 | ||||||||||||||
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Leréférendum sur la république enAfrique du Sud, limité à lapopulation blanche, a lieu le.
La question précise duréférendum est :« Are you in favour of a Republic for the Union? » (litt. « Êtes-vous en faveur d'une république pour l'union ? »).
L'objectif est d'amender leSouth Africa Act pour mettre en place une république en Afrique du Sud qui est depuis 1910 unemonarchie enunion personnelle avec leRoyaume-Uni.
Le taux de participation atteint 90,77 % du corps électoral, soit 1 634 240 votants sur les 1 800 426 électeurs inscrits sur les listes électorales. Leoui l'emporte avec 52,29 % des votants (soit 850 458 personnes) tandis que 47,71 % des votants s'opposent à la question posée, soit 775 878 personnes. Les électeurs de laprovince du Natal sont les seuls à se prononcer en faveur du maintien de l'union personnelle avec le Royaume-Uni et contre la transformation duroyaume enrépublique.
Les électeurs duSud-Ouest africain participent aussi à ce référendum, bien que ce territoire sous mandat ne soit pas intégré dans l'Union sud-africaine.

Convaincu que l'unité nationale entreAfrikaners etAnglo-sud-africains ne peut se faire qu'au sein d'une république et en réponse aux critiques étrangères sur l'apartheid, le Premier ministreHendrik Verwoerd annonce en son intention de réorganiser l'Union d'Afrique du Sud en unerépublique membre du Commonwealth[1]. À l'époque, seuls les citoyens blancs disposent dudroit de vote, le suffrage électoral étant restreint ou inexistant pour les populations de couleurs.
Pour obtenir l'abolition de lamonarchie sud-africaine et faire progresser cette idée dans l'opinion publique blanche d'Afrique du Sud, Verwoerd bénéficie en 1960 de plusieurs événements à caractère politique et sociétal.
Le, le discours duWind of Change prononcé auCap par lePremier ministre britanniqueHarold Macmillan devant les parlementaires sud-africains, appelant à réformer les institutions ségrégationnistes, est perçu comme une provocation par l'establishment afrikaner. Le discours de McMillan est suivi peu de temps plus tard dumassacre de Sharpeville et de condamnations internationales de pays étrangers. Ces événements à caractère politique et institutionnel, auxquels s'ajoutent une catastrophe minière dans l'État libre d'Orange, où 435 mineurs sont ensevelis vivants, et une tentative d'assassinat contre Verwoerd, ont pour effet de rassembler une grande partie de la population blanche derrière son gouvernement au-delà des clivages linguistiques et identitaires. Flattant le nationalisme des Afrikaners et d'une partie de la population blanche anglophone, Verwoerd plaide alors la fin de toute allégeance au Royaume-Uni et appelle à l'instauration de la république. Il annonce alors l'organisation d'unréférendum auprès de la population blanche, y compris celle résidant auSud-Ouest africain, afin de favoriser l'électorat afrikaner et germanophone plus sensibles à l'option républicaine.
Le, la question que Verwoerd fait poser est« Do you support a republic for the Union? » (« Is U ten gunste van 'n Republiek vir die Unie? »). Le Parti progressiste et leParti uni appellent à voternon. Une petite majorité de 850 458 voix, soit 52,3 % des suffrages exprimés, répond par l'affirmative ; les opposants rassemblent 775 878 voix et 47,7 % des suffrages. Seuls les électeurs de laprovince du Natal s'opposent à la république mais la sécession envisagée fait long feu.
| Province | Pour | Contre | Votes blancs ou invalides | Total | Inscrits | Taux de participation | ||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Votes | % | Votes | % | |||||
| Le Cap | 271 418 | 50,15 | 269 784 | 49,85 | 2 881 | 544 083 | 591 298 | 92,02 |
| Natal | 42 299 | 23,78 | 135 598 | 76,22 | 688 | 178 585 | 193 103 | 92,48 |
| État libre d'Orange | 110 171 | 76,72 | 33 438 | 23,28 | 798 | 144 407 | 160 843 | 89,78 |
| Sud-Ouest africain | 19 938 | 62,39 | 12 017 | 37,61 | 280 | 32 235 | 37 135 | 86,80 |
| Transvaal | 406 632 | 55,58 | 325 041 | 44,42 | 3 257 | 734 930 | 818 047 | 89,84 |
| Source :Direct Democracy | ||||||||

Le, à la conférence des pays duCommonwealth àLondres, Verwoerd propose de maintenir l'Afrique du Sud au sein de l'organisation en tant querépublique du Commonwealth. Mais il rencontre l'hostilité de l'Inde, des nouveaux pays décolonisés d'Asie et d'Afrique mais aussi duCanada qui s'en prennent à la politique d'apartheid pratiquée par l'Afrique du Sud. Les principaux opposants à Verwoerd sontKwame Nkrumah (président duGhana),Jawaharlal Nehru (Premier ministre indien) etJohn Diefenbaker (Premier ministre canadien), lequel demande à l'Afrique du Sud d'abandonner sa politique raciale. Verwoerd récuse tout dictat et refuse qu'un pays étranger se mêle de la politique intérieure sud-africaine, soutenu sur ce point par l'opposition parlementaire sud-africaine. Il prend les devants d'une éventuelle expulsion de l'organisation et, le, il annonce que son pays annule son adhésion au Commonwealth[1].
Le, jour de l'anniversaire de la signature dutraité de Vereeniging marquant la fin de la guerre des Boers (1902), mais aussi jour de la fondation du pays (1910) et de l'inauguration de son drapeau national (1928), larépublique d'Afrique du Sud est proclamée et l'adhésion au Commonwealth résiliée (elle sera restaurée en 1994). La reineÉlisabeth II cesse alors d'être le chef d'État tandis que le derniergouverneur général d'Afrique du Sud,Charles Swart, devient le premierprésident de la république d'Afrique du Sud, reprenant tous les pouvoirs et compétences jusque-là réservés au monarque et au gouverneur général. UneConstitution républicaine remplace celle monarchique de 1910.
D'autres changements symboliques interviennent comme l'abandon des titres royaux de toutes les institutions civiles et militaires, mises à part quelques rares exceptions (Royal Natal National Park), le remplacement de la référence à laCouronne par celui de l'État d'Afrique du Sud, le retrait de tous les insignes royaux des uniformes de police, la transformation duQueen's Counsel enSenior Counsel ou encore le remplacement de lalivre sud-africaine par une nouvelle monnaie, lerand.
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