Unréférendum constitutionnel devait avoir lieu auVanuatu en 2019 — ce qui en aurait fait le premierréférendum de l'histoire du pays — à l'initiative dugouvernement Salwai I, et notamment du ministre réformisteRalph Regenvanu, porteur officiel du projet. Le projet portait sur un ensemble de quatre mesures législatives ou constitutionnelles visant à garantir la stabilité politique du pays[1]. Le gouvernement souhaitait par ces réformes réguler la pratique courante par laquelle des députés de la majorité parlementaire rejoignent l'opposition en cours de législature, ou vice-versa[2].
Initialement prévue pour le, il est repoussé à une date indéterminée[3] puis abandonné après la victoire de l’opposition auxélections législatives vanuataises de 2020.
Le projet est en partie repris plusieurs années plus tard lors du retour au pouvoir deCharlot Salwai, et conduit à la tenue d'unréférendum constitutionnel en 2024.

Depuisles élections de 1987, aucun parti n'a pu remporter unemajorité absolue de sièges au Parlement, en raison de la fragmentation et de la multiplication des partis politiques. Les dernières élections qui ont eu lieuen 2016 ont ainsi vu seize partis se départager les 52 sièges duParlement, les plus importants en ayant six ou sept, tandis que sept partis n'en détiennent qu'un seul.
Le mois suivant, les trois partis arrivés en tête s'accordent en vue de former une coalition, avec l'appui de plusieurs autres partis mineurs. Ils s'entendent alors sur la nécessité de réformer le système politique afin d'empêcher les changements d'allégeance et lesmotions de défiance à répétition qui caractérisent la vie politique du pays depuis les années 1990[4].
Les citoyens seront appelés à se prononcer sur un ensemble de quatre mesures[2],[5] :
Ces lois et amendements sont votés par le parlement avant la tenue du référendum, sous une clause conditionnant leur application à un vote positif à celui ci.
Début février, le gouvernement entame une consultation des autoritésprovinciales, ainsi que d'organismes nationaux non-gouvernementaux tels que le Conseil national des femmes de Vanuatu ou le Conseil chrétien de Vanuatu.
Le, une « consultation nationale » est organisée auMalvatu Mauri, lenakamal national des chefs traditionnels, organe consultatif. LeParlement doit alors adopter en mars les réformes de manière suspensive, leur adoption définitive dépendant de l'aval des citoyens lors du référendum. Il est alors prévu qu'une grande campagne d'information de la population soit ensuite lancée en avril et en mai, en amont d'un référendum organisé le[2].
Le projet de révision ayant été adopté en première lecture le 24 novembre 2016, une mise à référendum est alors attendue pour mars 2017[4]. Le 2 décembre, cependant, l'opposition retire son soutien au projet. Ne disposant plus que du soutien de 33 députés sur les 35 requis, Charlot Salwai est contraint de retirer son projet[10],[3].
Une nouvelle tentative est menée fin janvier 2019 par Ralph Regenvanu. La tentative se solde cependant par un nouvel échec, le projet étant reporté une première fois en mai et le référendum repoussé le à une date indéterminée faute de soutien, puis rejeté en septembre par les députés[11]. Lesélections législatives de mars 2020 conduisent par la suite à la victoire de l'opposition, mettant un terme au projet.
Le retour au pouvoir de Charlot Salwai à l'issue des élections de 2022 remet le projet à l'ordre du jour, conduisant finalement à la mise à référendum d'une partie des propositions finmai 2024[10].