Lerécif Kingman[1], enanglaisKingman Reef, est unlagon annexé par lesÉtats-Unis en1922 se trouvant à 1 560 kilomètres au sud-sud-est de l'île d'Hawaï, soit aux deux cinquièmes environ du chemin reliant cette île auxSamoa américaines. Initialement, les eaux durécif furent utilisées comme une zone d'amerrissage pour leshydravions reliant Hawaï et les Samoa.
Le récif Kingman, fréquemment couvert par les eaux, ne dépasse que d'un mètre la surface de l'océan Pacifique et n'est en conséquence pas habité. À l'inverse, les eaux avoisinantes contiennent une flore et une faune abondante. Le triangle corallien du récif, d'un périmètre de 46 km, ferme un lagon de la taille de l'île de Manhattan. Sous l'eau se cache un monde d'une rare luxuriance. Le récif forme un monde scintillant decoraux digités, de coraux-champignons, deporites et demontiporas si denses que le sable est presque absent. Dans les interstices se faufilent des fusiliers, desdemoiselles, deschaetodons, despoissons-perroquets, desblennies et des myriades d'avaleurs de plancton, de dévoreurs d'algues et de mangeurs de corail qui forment la communauté despoissons coralliens. On trouve également lesrequins gris de récif, les requins à pointes blanches et des hordes devivaneaux rouges agressifs.
Le récif Kingman est découvert par le capitaine américainEdmund Fanning dirigeant leBetsey le. Le capitaine W. E. Kingman (qui a donné son nom à l'île) décrit le récif le. Il est ensuite revendiqué par les États-Unis sous le nom de « récif dangereux » en vertu duGuano Islands Act de1856.
Lorrin A. Thurston annexe formellement l'île aux États-Unis le après avoir lu cette déclaration sur le rivage :
« Qu'il soit connu par tout le monde : Que le 10 mai de l'année 1922, l'agent soussigné de l'Island of Palmyra Copra Co, Ltd., débarqua du navire à moteur appeléPalmyra... et prend formellement possession de cette île nommée Kingman Reef... au nom des États-Unis d'Amérique et revendique la même chose pour la compagnie suscitée. »[2]
Le, l'US Navy assume la juridiction du récif Kingman. Le lagon est utilisé en1937 et1938 comme station étape sur le trajet des hydravions de laPan American World Airways entreHawaï et lesSamoa américaines. La Pan Am voulait alors rallonger ses vols à travers lePacifique pour desservir l'Australie et laNouvelle-Zélande. En1935, le récif Kingman est déclaré apte à être une étape pour les trajets entre la Nouvelle-Zélande et les États-Unis transitant par les Samoa américaines. Le récif Kingman devient l'escale des vols vers et en provenance dePago Pago dans les Samoa américaines. Cette localité est située à 2 480 kilomètres au sud du récif. Un navire d'approvisionnement, leNorth Wind, stationne au récif Kingman pour ravitailler les hydravions en carburant, servir de la nourriture et héberger les passagers. Le S42B Pan American Clipper II, piloté par le capitaine Edwin Musick amerrit au récif Kingman lors de son premier vol le. Plusieurs vols lui succèdent jusqu'à ce que le vol du se termine par une tragédie. Peu après avoir décollé dans la matinée de Pago Pago, l'appareil explose. La conséquence de cet accident est la fermeture de la route aérienne entre la Nouvelle-Zélande et les États-Unis via les Samoa et le récif Kingman. Une nouvelle route est ouverte en juillet1940 et passe par l'île deKanton, auxîles Phoenix (Kiribati), et par laNouvelle-Calédonie.