Unréalisateur, ou uneréalisatrice au féminin, est une personne qui dirige la fabrication d'uneœuvre audiovisuelle, généralement pour lecinéma ou latélévision, mais aussi pour la musique enregistrée ou la fabrication d'uneémission de radio (dans ce cas, on parle plus volontiers de « metteur ou metteuse en ondes »). Il ou elle est l'équivalent dumetteur en scène, ou de la metteuse en scène, authéâtre[1].
Le réalisateur a des prérogatives différentes suivant le domaine de son activité et le pays où il exerce. Il peut-être à la fois auteur, artiste et technicien.
À partir du scénario, il détermine les aspects visuels et dramatiques du film. Il participe auxcastings des comédiens et des principaux techniciens, aux repérages des lieux et à la préparation desdécors, descostumes etaccessoires, autournage et à lapostproduction ainsi qu'à la promotion. Pour le tournage, il détermine la mise en place de la caméra et des comédiens. Il est chargé de diriger les acteurs (d'où son appellation anglaise dedirector). Suivant les termes de son contrat, il dirige ou non lemontage et lemixage du film. Employé par la production, le réalisateur doit assurer la bonne marche du tournage. C'est à lui de respecter l'agenda et le budget impartis par laproduction (d'où son appellation allemande deFilmregisseur).
En France, et dans certains autres pays européens qui sont sous le régime dudroit d'auteur, lefinal cut (« montage final ») est partagé non seulement entre le réalisateur et leproducteur, mais entre les diffuseurs les plus importants (les chaînes de télévision) qui achètent le droit d'exploitation de l'œuvre pour une durée déterminée et pour des territoires précis, et qui imposent leur droit de regard sur le montage final local en fonction de leurs clientèles[3]. Les décisions nées de ces trois parties font loi et les auteurs de l'écrit de l'œuvre audiovisuelle (scénaristes et dialoguistes) qui ne seraient pas d'accord avec le montage final n'ont d'autre solution que de retirer leur nom du générique, ce qui, en fin de compte, leur serait dommageable.
AuxÉtats-Unis et dans les pays régulés par le régime ducopyright, les auteurs de l'œuvre audiovisuelle (réalisateurs, scénaristes et dialoguistes) vendent leur création au producteur qui, de ce fait, en détient la forme finale, lefinal cut. Pour pallier cette situation, le réalisateur d'un pays du copyright, dès qu'il est reconnu comme étant un artiste performant, cherche à devenir lui aussi producteur ou coproducteur de ses propres œuvres, dans le but de récupérer le montage final, en partie ou en totalité.
l'application des choix effectués en collaboration avec le directeur de la photographie, qui concernent l'ambiance lumineuse de la séquence ;
ladirection d'actrices et d'acteurs, qui va du placement dans le décor en fonction de l'action et de la place de la caméra, aux déplacements et gestes multiples et au ton de la voix, avec plus ou moins de directives strictes ou de suggestions d'improvisation ;
le respect du budget et du temps impartis.
Le réalisateurPaul Verhoeven en salle de montage de son filmElle (2016).
En post-production :
la direction ou la supervision dumontage, aussi bien de l'image que du son (bande son et disposition de la bande musique) ;
Les droits du réalisateur varient beaucoup selon les films. Plusieurs d'entre eux sont sous le contrôle de l'équipe deproduction. Mais, de plus en plus, les réalisateurs ont un pouvoir considérable sur un plateau de tournage. Ce procédé n'était surtout visible que durant lesannées 1930 jusqu'auxannées 1950. Il existe aussi des réalisateurs qui ont un pouvoir étendu, et qui exécutent leur vision artistique sur un tournage.
Dans lespays francophones, ce terme est très controversé à son origine[4]. Durant lesannées 1910 et1920, tout le monde essayait de différencier lecinéma duthéâtre, et c'est ainsi que plusieurs termes furent créés pour désigner le dirigeant d'un tournage.Ricciotto Canudo a alors proposé « écraniste », mais ce mot, peu agréable à l'oreille, fut vite rejeté[5]. C'est alors queLouis Delluc invente le motcinéaste qui prit peu à peu sa place dans le vocabulaire ducinéma[4]. Aujourd'hui[Quand ?], personne ne différencie les termes réalisateur,metteur en scène oucinéaste, malgré leur signification différente[réf. nécessaire]. Metteur en scène serait le terme le plus proche de réalisateur, mais son influence est plus large que celle du réalisateur.
AuxÉtats-Unis, le terme « Director » est vite apparu. Il désignait à l'origine la personne qui dirigeait lesacteurs, qui choisissait les décors, et la place de lacaméra. Plus tard, sa charge diminua, en faisant appel à d'autres techniciens (division du travail). Leproducteur deviendra alors la personne la plus influente lors d'un projet de film. EnFrance, le terme de réalisateur est désormais préféré à celui demetteur en scène. Selon Georges Méliès, en1907, dans son livreVues cinématographiques, un réalisateur était censé« réaliser tout, même ce qui semble impossible, et donner l'apparence de la réalité aux rêves les plus chimériques ». Ainsi, sa définition fut élargie, et se voua à rendre le fictif du scénario en images.
« Peintre né, de notre double point de vue moderne et cinématographique, est un précurseur parce que, s'il ne pouvait se déclarer cinéaste, il n'en était sans doute pas moins très conscient de son rôle de metteur en scène. Réalisant [à fresque] les scénarios tirés de l'Évangile et de la vie des saints par des prêtres adaptateurs, il les racontait en images éloquentes ; mais il ne les tirait pas tant de la nature telle qu'elle a été créée qu'il ne les composait en imitant le créateur. [...] Giotto s'efforçait de rendre visible l'invisible. Il opérait sans acteurs, sans « interprètes ». Il était lui-même l'interprète de Dieu, son imitateur déjà orgueilleux mais pas son concurrent, pas son rival[4]. »
Ainsi, Jean-Georges Auriol venait de créer deux façons de mettre en scène, l'une qui donnait tous les pouvoirs aumetteur en scène, l'autre laissant une certaine liberté aux autres techniciens. La deuxième solution va vite s'imposer, laissant au réalisateur le contrôle de l'espace de tournage : en organisant les limites (cadres et décors), le contenu dufilm (acteurs et accessoires) et les mouvements (action desacteurs, entrées et sorties). Le cinéma devient alors moins imaginatif, et plus représentatif. Originellement, durant la période du cinéma classique, jusqu'auxannées 1950, le réalisateur donnait à voir sa mise en scène, et imposait son point de vue au spectateur. Mais aujourd'hui, le cinéma moderne met en œuvre des plans qui suscitent toute l'attention du spectateur, lui donnant un investissement plus important.[réf. nécessaire]
Dans le cadre detéléfilms ou de séries de fiction, un réalisateur de télévision a un rôle identique à un réalisateur de cinéma. Il doit quand même faire face à des contraintes particulières, telles qu'un budget et une durée de tournage généralement plus limités que dans une production cinématographique. Des contraintes artistiques existent aussi, en particulier pour les séries, où il doit adapter sa réalisation à la charte existante. Pour les émissions purement télévisuelles, divertissement, sport, captation de manifestation, où par définition il ne maîtrise pas totalement l'action, son rôle devient principalement celui d'un metteur en images, avec comme but, celui de retranscrire l'action de façon plaisante et compréhensible pour le spectateur.
EnPologne, à la célèbreÉcole nationale de cinéma de Łódź, les élèves de dernière année doivent réaliser une œuvre de fiction, laquelle sera diffusée à la télévision.
En France, laSociété civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) est une société de perception et répartition des droits voisins. Elle perçoit et répartit les ressources de la redevance au titre de larémunération pour copie privée sur les supports d'enregistrement vierges ainsi que les retransmissions intégrales et simultanées effectuées par les câblo-opérateurs, au profit de ses membres, en leur qualité de producteur[8]. Des associations professionnelles comme laSociété des réalisateurs de films (SRF) et le Syndicat français des réalisateurs (SFR) représentent les réalisateurs.