Dans le monde de latauromachie, lequite (du verbe espagnolquitar : enlever) est unepasse decape, destinée à éloigner le taureau de l'endroit où il pourrait blesser untorero[1].
C'est avant tout un secours porté à la personne en danger, un geste de solidarité entre hommes qui exercent un métier dangereux[1]. Le torero et surtout le chef delidia ne doit pas quitter l'animal des yeux un instant, et être prêt à intervenir en cas de chute d'unpicador ou d'unbanderillero en difficulté. Le quite se fait traditionnellement avec la cape, mais en cas d'urgence àcuerpo limpio (à corps découvert, comme ce fut le cas deFrancisco Montes. Il existe des quites de sauvegarde moins élégants : tirer la queue du taureau par exemple.
Le quite est parfois en lui-même une action dangereuse. Ainsi, lorsqueCurro Guillén, mis en difficulté et blessé, reçut le secours de son amiLeoncillo, le taureau se retourna et blessa les deux hommes[1]. Le premiermatador à mourir lors d'un quite futJosé Candido Esposito en 1771, alors qu'il faisait un quite pour dégager le picador désarçonné Chiquilin. Le samedi dans lesarènes Maurice Lauche d'Aires sur Adour, le matadorIván Fandiño reçoit unecornada lorsqu'il trébuche en s'emmêlant les pieds dans sa cape lors d'une quite sur le taureauProvechito de l'élevageBaltsasar Ibàn.
Le quite est aussi l'action, pour un matador, de faire sortir son taureau de la pique et de l'emmener loin de cheval. Le'hôpital. quite peut alors devenir une démonstration esthétique, avec une série devéroniques qui servent à tester l'état du taureau. Il s'accompagne souvent d'une démonstration de savoir-faire de la part du matador :chicuelina,demi-véroniques,mariposa etc[2]. Cela lui permet de briller et d'étaler sa science[3]
Il arrive aussi que par courtoisie, un matador offre à un autre matador la possibilité de faire un quite sur son taureau. On assiste ainsi à unduel de quites dont les historiens gardent le souvenir (El Gallo-Marcial Lalanda)[3]. Ou plus récemment, àNîmes, en,El Juli avait fait intrusion sur les quites deJosé Ortega Cano dont le toreo était mou, mais Cano a aussitôt relevé le gant avec fierté.
L'excès de quites fatigue toutefois le taureau et lui enlève des passes de muleta. Il est donc recommandé de ne pas en abuser[2].