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Querolus

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Pour les articles homonymes, voirQuerolus (homonymie).

Querolus
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LeQuerolus (Le Râleur[1]) est une comédie latine, œuvre d'un auteur anonyme duIVe ou duVe siècle de notre ère. C'est la dernière pièce de théâtre et l'une des dernières œuvres profanes de lalittérature latine de l'Antiquité, et la seule comédie latine ancienne à avoir survécu intégralement en dehors des textes dePlaute et deTérence[2].

Titre et origine

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Dans son prologue adressé aux spectateurs, l'auteur commence par annoncer qu'on va« jouer l’Aulularia aujourd'hui » (« Aululariam hodie sumus acturi »)[3], et laisse la liberté quant au choix du titre :« C'est vous qui déciderez, qui jugerez si cette pièce doit s'appelerQuerolus ouAulularia » (« Querolus an Aulularia haec dicatur fabula, vestrum hinc iudicium, vestra erit sententia »)[4]. L'archétype des manuscrits existants semble avoir eu pour titreAulularia, et paraît avoir faussement attribué le texte à Plaute, qui avait également écrit uneAulularia. Les chercheurs modernes utilisent généralement le titreQuerolus pour éviter toute confusion.

La date et le lieu de composition sont incertains[5]. On peut cependant tirer de l'œuvre quelques indices. Une allusion au brigandage au bord de laLoire(ad Ligerem) pourrait faire référence à un soulèvement desbagaudes qui eut lieu dans cette région dans les années 410[6] et suggère une origine gauloise et, peut-être, une datation au début duVe siècle. De plus, l'œuvre est adressée et dédiée à un certain Rutilius, qui pourrait êtreRutilius Namatianus, un homme illustre et d'un rang social supérieur à celui de l'auteur(vir illustris)[7] ; or, Rutilius Namatianus, qui futpréfet de Rome en 414, était d'origine gallo-romaine (vraisemblablement de la région de Toulouse).

L'identification proposée parLéon Herrmann[8] de l'auteur duQuerolus avec le fabulisteAvianus n'a pas convaincu.

Intrigue

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L'intrigue raconte la tentative d'un prétendu magicien, Mandrogerus, de subtiliser à Querolus, un homme pauvre et grincheux, un trésor caché dans sa maison. Le père de Querolus, Euclion, avait, alors qu'il allait mourir à l'étranger, dévoilé l'emplacement du trésor à Mandrogerus ; il était convenu qu'après la mort d'Euclion, Mandrogerus devrait révéler ce trésor à Querolus et en recevrait la moitié en récompense. Au lieu de cela, Mandrogerus trompe Querolus en obtenant de lui l'autorisation de chasser la « mauvaise fortune » – en d'autres termes, le récipient contenant l'or – de la maison. Mais, à l'inspection, ce pot semble être une urne funéraire ne contenant que des cendres. Mandrogerus le renvoie donc dans la maison de Querolus. Il casse et révèle l'or qu'il contenait. Quand Mandrogerus apprend l'existence de l'or, il revient et tente de réclamer la part prévue par son accord avec Euclion ; mais son propre récit le rend sujet à une accusation soit de vol, soit desacrilège. Finalement, Querolus le prend en pitié et l'autorise à demeurer auprès de lui comme serviteur.

Technique théâtrale

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Il semble peu probable que l'auteur de la pièce ait attendu qu'elle soit jouée sur scène. Elle devait plus probablement être lue comme un divertissement à un banquet :« J’ai écrit cet ouvrage pour le théâtre et pour les festins » (« nos fabellis atque mensis hunc librum scripsimus »)[9],[note 1] ; ... (« materia vosmet reficiet, si fatigat lectio »)[10]. Mais il est clair que la pièce est écrite de façon à pouvoir être jouée selon les conventions du théâtre antique ; et de nombreux aspects de la technique théâtrale, comme la préparation et les raisons des entrées et des sorties, sont soigneusement observées[11],[12].

De nombreuses scènes sont développées bien au-delà de ce qui est requis par l'intrigue, pour leur intérêt propre. La pièce s'ouvre sur une longue discussion entre Querolus et le gardien du foyer, le dieuLare, qui, dans le style de la philosophie populaire, pousse Querolus à admettre que son mécontentement de la vie est injustifié et qu'il n'y a rien qu'il puisse raisonnablement désirer. L'esclave de Querolus, Pantomalus, tient un long monologue dans lequel il se plaint du caractère déraisonnable de son maître, ce qui révèle en fait sa propre paresse et malhonnêteté. Mandrogerus conseille Querolus à propos des puissances occultes diverses chez qui l'on peut chercher de l'aide, une scène moquant lessuperstitions, mais qui fait aussi allusion à mots couverts aux fonctionnaires corrompus, dont la faveur doit être achetée.

Modèles

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Il y a plusieurs similitudes entre la pièce et l’Aulularia de Plaute : le personnage grincheux de Querolus ; le récipient contenant l'or ; l'apparition du dieuLare et son rôle dans la pièce ; l'existence d'un vol. En plus de cela, le grincheux propriétaire de la maison s'appelle Euclion chez Plaute, c'est-à-dire le nom du père de Querolus. Certains voient la pièce comme une sorte de suite à celle de Plaute[13].

Métrique et langue

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Bien que son texte se présente comme de la prose, l'auteur cherchait clairement à reproduire l'effet des mètres de Plaute[14]. Les phrases se terminent de manière habituelle comme dessepténaires trochaïques ou dessénaires iambiques, tandis qu'en tête l'auteur a tendance à mettre des séquences trochaïques. Au milieu, cependant, la métrique des vers plautiniens n'est préservée qu'exceptionnellement. La langue utilisée présente également de nombreuses réminiscences de la comédie latine archaïque, archaïsmes ou encore imitations ou emprunts de phrases entières[note 2].

Tradition manuscrite

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La fin de la pièce manque, bien que l'intrigue soit évidemment complète, et qu'une très petite partie du texte seulement ait été perdue.

Dans les manuscrits, elle est directement suivie de lalex convivalis (en) (également fragmentaire), que certains considèrent comme faisant partie de la pièce.

Réception

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La pièce a eu un certain succès auMoyen Âge et a servi de modèle àVital de Blois auXIIe siècle pour sa propreAulularia[15]. Lapremière édition imprimée est celle de P. Daniel, à Paris, en 1564[16]. Depuis laRenaissance, elle a toutefois été largement négligée. Une exception est celle du nouvelliste satiriqueThomas Love Peacock, qui lui a consacré unessai dans sesHorae Dramaticae en 1852[17].

Voir aussi

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Bibliographie

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Monographies

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Éditions

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Traductions

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Études

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Liens externes

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Notes et références

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Notes

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  1. Voir cependant la note 3 de cette page :http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1835_-_tome_2.djvu/663
  2. C. Jacquemard-Le Saos 1994 signale en note les réminiscences les plus significatives.

Références

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  1. René Martin et Jacques Gaillard,Les Genres littéraires à Rome, t. II, Paris, Scodel, 1981, p. 43. LaBibliothèque nationale de France donneLe Grincheux comme forme courante en français.
  2. J. Küppers 1989,p. 82 n. 1 (?).
  3. G. Ranstrand 1951,p. 5, 1.
  4. G. Ranstrand 1951,p. 5, 12-13.
  5. Voir à ce sujetS. Cavallin 1951,p. 137-143 etJ. Küppers 1979,p. ?
  6. G. Ranstrand 1951,p. 5, 12-13
  7. G. Ranstrand 1951,p. 3, 1Rutili venerande, 4, 18vir illustris (vir est une conjecture, mais l'identification de Rutilius à unvir illustris ne dépend pas de cela (??).
  8. Léon Hermann 1948.
  9. G. Ranstrand 1951,p. 3, 13-14
  10. G. Ranstrand 1951,p. 5, 7
  11. J. Küppers 1989,p. 88, avec n. 25
  12. C. Jacquemard-Le Saos 1994,p. XXVIII.
  13. J. Küppers 1989,p. 100-101.
  14. S. Cavallin 1951,p. 143-146.
  15. C. Jacquemard-Le Saos 1994,p. XXXVIII-XXXIX.
  16. C. Jacquemard-Le Saos 1994,p. LXVII.
  17. Fraser's Magazine, n°45, 1852, pp. 291-302, réimprimé dansThe Works of Thomas Love Peacock vol. X (Londres, Constable, 1926), 4-38.
  18. Étude de l'œuvre, pp. 1-178 ; texte latin et traduction française, pp. 179-326.
  19. Cette édition ne fait pas usage d'un important témoin, la collation duXVIIe siècle d'un manuscrit perdu deReims. Cf.(en) M. D. Reeve, « Tricipitinus's Son »,Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik,vol. 22,‎,p. 21-31.
  20. Cette édition utilise pour la première fois le manuscrit de Hambourg, Scrin. 185, connu depuis 1976 seulement.
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