
Quatre études de rythme est une œuvre pour piano d'Olivier Messiaen composée de1949 à1950.Œuvre considérée par les spécialistes comme étant plus modale que sérielle, elle arrive toutefois à une époque charnière dans la production de Messiaen comme dans l'histoire de la musique contemporaine.
Pierre Boulez remarque : « Sans développement, cette œuvre de caractère essentiellement expérimental orienta en tous cas tous les jeunes compositeurs de l'après-guerre dans le sens, extrêmement fertile tout d'abord, d'une rigoureuse quantification de toutes les données de l'espace sonore. »
La pièce a été donnée en première audition par le compositeur le àTunis (Alliance Française). La création en France eut lieu àToulouse authéâtre du Capitole le avecYvonne Loriod au piano[1].
Pièce dédiée à laPapouasie-Nouvelle-Guinée.
Il utilise un mode de hauteurs (36 sons), de valeurs (24 durées), d’attaques (12 attaques), d’intensités (7 nuances) ; l’échelle des durées est divisée en trois tempos (correspondant aux registres aigu, médium, grave, de l’échelle des sons) : le1er tempo utilisant 12 durées chromatiques à partir de la triple croche, le2e tempo utilisant 12 durées chromatiques à partir de la double croche, le3e tempo utilisant 12 durées chromatiques à partir de la croche (ces trois tempos marchent simultanément) ; les durées, les intensités, les attaques, sont mises sur le même plan que les sons ; l’ensemble du mode donne des couleurs de durées et d’intensités ; chaque son de même nom change de durée, d’attaque, et d’intensité, à chaque région sonore qu’il occupe ; l’influence du registre sur l’état quantitatif, phonétique, dynamique, du son, et ce départagement en trois régions temporelles transformant au passage la vie des sons qui les traversent, constituent une possibilité de nouvelles variations de couleurs.
« En regardant les différentes figures de neumes du plain-chant, j’ai eu l’idée de leur chercher des correspondances, des équivalences rythmiques. Jeu de transposition de plans ; la sinuosité mélodique indiquée par le signe neumatique se muant en groupe de durées. Chaque neume rythmique est pourvu d’une intensité fixe et de résonances aux couleurs chatoyantes, plus ou moins claires ou sombres, toujours contrastées. »[2]
Encore dédiée à la Papouasie ou Nouvelle-Guinée ; le thème principal, féroce et violent, a le même caractère que ceux de la première étude ; les variations de ce thème alternent avec des permutations, toujours interverties dans le même ordre de lecture, et superposées deux par deux ; la pièce termine par un mouvement perpétuel à mains croisées, dans le grave du clavier.
Environ 15 à 18 minutes
Yvonne Loriod, piano