En 224 après J.-C., l'empiresassanide prend le contrôle des territoires entourant le golfe Persique[13]. Les territoires de l'actuel Qatar jouent un rôle dans l'activité commerciale desSassanides, contribuant notamment à l'apparition de deux produits : les perles précieuses et les colorants[14].
En 628, le prophète de l'islamMahomet envoie un émissaire musulman à un dirigeant en Arabie orientale nommé Munzir ibn Sawa Al Tamimi et demande que lui et ses sujets acceptent l'islam[15]. Munzir accepte et, par conséquent, la plupart des tribus arabes de l'est se convertissent. Après l'adoption de l'islam, les Arabes mènent la conquête musulmane duMoyen-Orient, notamment de la Perse, causant la chute de l'Empire sassanide.
Malgré un climat aride et difficile, le Qatar connaît une présence humaine depuis des milliers d'années. Cette présence est le fait de plusieurs tribus nomades ou sur les côtes avec de petits villages de pêche. Les tribus ont longtemps combattu pour les terres les plus riches, formant et cassant ainsi des coalitions.
LesBritanniques considèrent tout d'abord le Qatar et legolfe Persique comme une position intermédiaire stratégique pour leurs intérêts coloniaux enInde, maisla découverte de pétrole et d'hydrocarbures vers 1940 changera cette vision.
En1867, lesAl Khalifa lancent une offensive massive contre les rebelles qatariens en envoyant une force navale à Wakrah. Malgré le succès de l'opération, l'agression bahreïnienne viole un traité de 1820 entre le Royaume-Uni et les Bahreïniens. La réponse diplomatique britannique ne se fait pas attendre, le colonel Lewis Pelly, responsable duprotectorat, commence des pourparlers avec un responsable du Qatar. Ces pourparlers aboutissent à une séparation tacite du statut du Qatar d'avec celui deBahreïn. L'homme choisi pour négocier avec le colonel Pelly est un entrepreneur respecté et un résident de longue date deDoha : Mohammed Ben Thani. La familleAl Thani a jusqu'alors été relativement inactive dans la politique du Golfe, mais cet événement lui assure l'ascendant sur le Qatar en tant que famille régnante, toujours en place à ce jour.
LaSeconde Guerre mondiale remet en cause l'emprise des Britanniques sur leur Empire, particulièrement quand l'Inde devient indépendante en1947. L'incitation à un retrait semblable des émirats du Golfe s’accélère pendant lesannées 1950, et les Britanniques accueillent bien la déclaration d'indépendance duKoweït en1961.
Sept ans plus tard, ils annoncent officiellement qu’ils se désengagent (politiquement, mais pas économiquement) du Golfe dans un délai de trois ans. Le Qatar,Bahreïn et sept autres États forment une fédération. Néanmoins, des conflits régionaux amènent le Qatar à déclarer son indépendance vis-à-vis de la coalition qui devient lesÉmirats arabes unis. L'année1971 marque la naissance du Qatar comme État souverain, qui devient membre de l'Organisation des Nations unies.
De 1995 à 2013, le Qatar est dirigé par l’émirHamad ben Khalifa Al Thani. Sous son règne, le Qatar semble enregistrer des réformes sociales et politiques; le nouvel émir semble être plus libéral que son père[18]. Le 25 juin 2013, Hamad ben Khalifa Al Thani transfère le pouvoir à son fils, Tamim ben Hamad Al Thani, dans une adresse télévisée[19]. Au cours du discours, Hamad déclare :« Le moment est venu d'ouvrir un nouveau chapitre du voyage de notre pays, qui permet à une nouvelle génération d'assumer les responsabilités[20]. ».En 2004, un attentat tueZelimkhan Iandarbiev, le président deTchétchénie, exilé au Qatar. En 2005, un attentat-suicide visant un petit théâtre à Doha tue un ressortissant britannique, professeur d'anglais et de théâtre. Cet événement choque le pays, qui n'avait jamais auparavant connu d’acte terroriste. En 2009, les autorités qatariennes refusent d'arrêter le président soudanaisOmar el-Bechir, en visite officielle dans le pays, malgré un mandat d'arrêt émis à son encontre par laCour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide. Le, le Qatar est désigné pour organiser laCoupe du monde de football 2022, et, le, il est désigné pour organiser lechampionnat du monde masculin de handball 2015.
Le gouvernement qatarien maintient un certain nombre de restrictions sur la liberté d'expression et les mouvements pour l'égalité.
Au Qatar, la famille régnante,Al Thani (آل ثاني), continue de détenir seule le pouvoir depuis l'indépendance du pays en1971. L'émir, qui est le chef de l'État, gère le pays en s'appuyant sur sa famille.
En 1970, la base des lois du Qatar institutionnalise les coutumes locales enracinées dans l'héritage conservateurwahhabite (son influence a diminué aujourd'hui) du Qatar, conférant à l'émir un très grand pouvoir. Le maintien des traditions de consultation, gérées par consensus, et du droit du citoyen de faire appel personnellement à l'émir, influencent le rôle de l'émir. Celui-ci, tandis qu'il n'est soumis à aucun individu, ne peut violer lacharia (la loi islamique) et, en pratique, doit prendre en compte les opinions des dirigeants notables et de l'autorité religieuse. Le Conseil consultatif, un groupe aux membres désignés qui assiste l'émir dans l'élaboration de nouvelles politiques, institutionnalise la position de ces genres de groupes d'influences. Aucun parti politique n'existe dans le pays.
En, le Premier ministre,Khalifa ben Hamad Al Thani, destitue son cousin, l'émirAhmad ben Ali Al Thani, et assume tous les pouvoirs. Les membres importants de la famille Al-Thani soutiennent sa décision, exécutée sans aucune violence ni signe d'agitation politique.
Le, le Premier ministre, Hamad bin Khalifa Al Thani, destitue son père, l'émir Khalifa, sans violence[21], et s’est fixé pour objectif la visibilité du Qatar sur la scène régionale et, autant que possible, internationale[22]. L'émir Hamad et son père se réconcilient en 1996, mais le souverain renversé ne revient au pays qu'en 2004, après avoir séjourné enFrance puis enItalie. La liberté de la presse s'est étendue, et la station de télévisionAl Jazeera située au Qatar, a acquis une réputation unique en tant que source libre et non-censurée de l'information dans les pays arabes.
En 1999, les premières élections pour un Conseil communal sont organisées, candidature pour tous les adultes, femmes comprises, et en avril 2003 le pays se dote d'une constitution dont la rédaction a duré quatre ans. Sa principale nouveauté est l'institution d'un Majlis Al-Choura (conseil consultatif) dont trente des quarante-cinq membres seront élus au suffrage universel direct, les quinze autres étant nommés par l'émir (article 77). Plusieurs fois différée, la première et unique élection des membres de cet organe législatif a eu lieu en 2021, un an avant d'accueillir la Coupe du monde de football[23]. La nouvelle Constitution n'autorise pas pour autant la formation de partis politiques. L'un des articles les plus novateurs est celui qui garantit la liberté de culte, sans la restreindre aux religions monothéistes[24].
Lors de la guerre contre l'Irak, le pays sert de base à l’état-major américain (Commandement central américain de Tampa, Floride,CENTCOM, responsable des opérations de guerre en Irak)[21] et, le, un accord de coopération militaire relatif à l’utilisation de labase aérienne d’Al-Eideïd par les forces américaines[22] est signé, avec lesÉtats-Unis. En 2011, le Qatar a envoyé ses avionsMirage combattre les forceslibyennes deMouammar Kadhafi aux côtés des troupes occidentales, quittant ainsi le terrain de la médiation pour celui de l'action.
Après avoir progressivement préparé sa succession pendant deux ans en l’impliquant dans les dossiers les plus importants, l’émirHamad ben Khalifa Al Thani, de santé fragile, abdique le en faveur de son filsTamim ben Hamad Al Thani qui devient, à33 ans, le plus jeune chef d'État du monde arabe[25].
Le 5 novembre 2024, unréférendum visant à abolir les élections législatives au Qatar se prononce largement pour la suppression des élections des représentants au Majlis al-Choura (Conseil consultatif), élargissant toutefois les conditions d'accès aux postes à présent de nouveau désignés en totalité par l'émir[23].
En 2011, le Qatar soutient les révolutions duPrintemps arabe[26]. EnSyrie, enÉgypte, enLibye et enTunisie, il appuie principalement les mouvements liés auxFrères musulmans[26],[27],[28],[29]. Ce soutien provoque cependant de fortes tensions avec l'Arabie saoudite,Émirats arabes unis et leBahreïn très hostiles à ces mouvements[26],[27],[28],[29]. Par contre, le Qatar soutient la répression dessoulèvements populaires à Bahreïn. Cette apparente contradiction s'explique par la lecture confessionnelle qui sous-tend lagéopolitique du Qatar. Le Qatar soutient les révolutionssunnites et la répression des printempschiites[30]. Le Qatar nie tout lien avec les Frères musulmans, soulignant que Doha s'engage avec les pays et les gouvernements, pas les partis politiques. Dans une interview avec le journal françaisLe Point, l'émir Tamim aborde les critiques récurrentes concernant les prétendues liens du Qatar avec les Frères musulmans[31],[32].
En Syrie, le Qatar, qui entretient jusqu'alors des relations cordiales avec lerégime Assad, ne bascule en faveur de l'opposition qu'au bout de plusieurs semaines[33],[34]. Comme dans d'autres pays, il appuie ouvertement les Frères musulmans[26]. Il finance de nombreux groupes rebelles, ainsi que laCoalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR)[26]. Cependant les Qatariens sont écartés de la CNFOR en 2013, après l'élection d'Ahmad Jarba, soutenu par les Saoudiens[26]. En septembre 2014, le Qatar rejoint lacoalition internationale contre l'État islamique.
Le Qatar est régulièrement accusé d'être l'une des principales sources financières du terrorisme islamique[35]. Il est notamment avancé que l'association humanitaireQatar Charity, étroitement liée au gouvernement qatarien, finance dans le monde entier et notamment en Europe des groupes et des projets fondamentalistes islamistes[36],[30].
Le Qatar est accusé de soutenir des groupes comme l'État islamique oual-Qaïda, ce qu'il nie vigoureusement[26],[37]. Ces accusations sont formulées par ses rivaux : l'Iran[38], l'ancien Premier ministre irakien et proche allié de l'IranNouri al-Maliki[39] et lesÉmirats arabes unis — qui, selon Ignace Dalle etWladimir Glasman, financeraient une campagne de communication pour accuser les Qatariens de soutenir des groupes terroristes[26]. En 2018, une enquête administrative conduite par l'Unité FARA de la Section du contre-espionnage et du contrôle des exportations (CES basée au sein de la Division "Sécurité nationale" du département de la justice américaine) a montré (en 2018) qu'une officine de lobbyingAndreae and Associates a travaillé avec « PIC Media » (filiale d'une autre agence de lobbying PIC (« Policy Impact Communications » où travaille Alex Braha, qui est la seule associée déclarée de « Andreae and Associates ») et avec une société dénommée « Lapis Communications » (organisme basé auxÉmirats arabes unis, et identifié comme fournissant des « services » au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Émirats arabes unis) à la production et la diffusion d'un film scénarisé, produit et diffusé par PIC Media, mais aussi d'un site internet et d'une campagne médiatique d'influence intitulée« Qatar: A Dangerous Alliance », faisant passer le message que le Qatar soutient le terrorisme[40],[41]. Ce soutien au terrorisme est devenu, selon l'ambassadeur du Qatar à Paris, un « présupposé communément admis » au sein du débat sur l'extrémisme en Europe[35]. Des groupes djihadistes bénéficient de soutiens financiers venus d'acteurs privés, activités au sujet desquelles, leDépartement d'État des États-Unis accuse le pays de vigilance « inexistante »[42],[43] ou, pourLes Échos de « fermer les yeux »[35].
Base militaire américaine d'Al UIdeid.
SelonPierre-Jean Luizard, historien et chercheur auCNRS :« L'État qatari ne soutient pas plus le terrorisme que l'État saoudien : aucun des deux ne le fait de façon directe. Beaucoup de fonds privés venus d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis financent l'Etat islamique. Ce n'est pas le cas au Qatar, qui ne veut pas gâcher sa course économique par des compromissions qui risqueraient de le voir accusé de complicité de terrorisme. Mais il est vrai que le Qatar a accueilli des prédicateurssalafistes, et ceux-ci diffusent dans le pays un discours djihadiste contre lequel l'Etat qatari ne fait rien, devenant ainsi la base arrière de beaucoup de prédicateurs salafistes »[44].
PourFrançois Burgat, directeur de recherche à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), ni le Qatar, ni l'Arabie saoudite ne soutiennent financièrement Al-Qaïda ou l'État islamique :« Sachant que les monarchies pétrolières sont la toute première des cibles régionales de Daech ou d'Al-Qaïda, l'idée que leurs élites gouvernantes les soutiendraient me paraît totalement hors de propos. Cela ne préjuge bien sûr pas de l'attitude des opposants à ces monarchies dont certains peuvent être tentés, par la voie de la révolution djihadiste »[45].
Lors de laDeuxième guerre civile libyenne, le Qatar soutient le gouvernement deTripoli, dominé par les Frères musulmans, et finance la coalition militaireFajr Libya[52],[53]. Le Qatar a nié être lié aux Frères musulmans, soulignant que Doha travaille avec les gouvernements, pas les groupes politiques[32]. De plus, Cheikh Tamim a rencontréAbderrahmane Souihli à Doha et a déclaré que le Qatar soutenait le gouvernement libyen « légitime », en particulier le Conseil de la présidence et le gouvernement de l'Accord national[54].
Hamad Bin Khalifa Al Thani, Émir du Qatar (1996-2013)
Le, le Qatar signe un accord de défense avec laTurquie[26].
Le, David Cohen, sous-secrétaire américain au Trésor, chargé de la lutte contre le financement du terrorisme, révèle que le Qatar, pourtant un allié américain de longue date, finance depuis de nombreuses années le mouvement palestinienHamas[56],[42]. Cependant, les responsables qatariens déclarent qu'ils fournissent une aide financière à labande de Gaza en pleine coordination avec lesNations unies et lesÉtats-Unis[57].
Le, un accord de défense et de coopération militaire est signé entre le Qatar et laRussie, ainsi qu'un mémorandum d'entente concernant la coopération dans le domaine de la défense anti-aérienne et les fournitures d'armes[68].
En, les relations diplomatiques avec les autres pays arabes de la région et en particulier avec l'Arabie saoudite sont rétablies[69].
En décembre 2022, après des accusations decorruption concernant notamment l’ancienne vice-présidente duParlement européen, la GrecqueÉva Kaïlí, le Qatar menace l’Union européenne d’un « effet négatif » sur « la sécurité énergétique mondiale »[70]. Le Qatar a nié toute implication dans une affaire de corruption en cours d'investigation par les autorités belges[71].
Le Qatar et les États-Unis ont signé un accord le 2 août 2024 à Doha pour améliorer la coopération en matière de sécurité entre les deux pays[72].
Bien que le Qatar soit un très petit pays, il possède une armée importante, et détient même le record mondial des armements toute catégorie, par rapport à son nombre d'habitants[73]. Outre ses 27 500 soldats, le Qatar a entamé en 2018 l'embauche de 25 000 mercenaires contractuels étrangers, venus essentiellement duPakistan, deTurquie et de quelques autres pays amis. Hormis les officiers supérieurs, la grande majorité des forces armées qatariennes sont composées de soldats étrangers[74].
L'armée qatarienne est surtout pourvue d'un équipement extrêmement sophistiqué, constitué notamment d'avions français et américains, dechars Leopard allemands, de véhicules blindés turcs[75] et de missiles chinois[73].
La situation desdroits de l'homme au Qatar est une préoccupation importante de plusieursorganisations non gouvernementales, bien que des améliorations significatives sont enregistrées depuis queHamad ben Khalifa Al Thani s'empare du pouvoir au milieu des années 1990. Sous son gouvernement, l'émirat connaît une période de rapide libéralisation et de modernisation, tout en conservant néanmoins son identité islamique. Entre autres choses, le Qatar est connu pour être le premier pays desÉtats arabes du Golfe à donner aux femmes ledroit de vote[76],[77]. La possibilité pour les femmes d'occuper des postes qualifiés s'est également accrue, y compris celle de briguer et de tenir desmandats électifs.
Travailleurs étrangers à Doha.
Cependant, la situation de la très nombreuse population de travailleurs migrants est très préoccupante. SelonHuman Rights Watch, en juin 2012, des centaines de milliers detravailleurs migrants, pour la plupart en provenance d'Asie du Sud et employés au Qatar sur des chantiers de construction, courent le risque d'une grave exploitation et demaltraitance, au point que l'on peut parler detravaux forcés[78] ou d'esclavage[79]. Les fortes réactions suscitées dans le monde par les morts sur les chantiers de laCoupe du monde de football 2022 et la crainte que les conditions de travail sur ces chantiers n'occasionnent la mort de plus de 4 000 travailleurs étrangers avant même le début de la Coupe du monde[79] ont amené le gouvernement du Qatar à promettre une nouvelle législation qui abolirait le système de « parrainage », lekafala, au cœur des problèmes constatés. En 2016, en dépit des promesses du Qatar d'améliorer les conditions de vie des travailleurs migrants, la présence de travail forcé, de violences, les « logements insalubres et étroits » demeurent prépondérants[80],[81]. Un rapport d'Amnesty International de mai 2017 évoque également ces problèmes[82]. En novembre 2017, l'Organisation internationale du travail (OIT) décide de clore la plainte qui visait le Qatar sur la violation des droits des travailleurs immigrés[83].
Pour ce qui est dudroit de la nationalité, le Qatar veille particulièrement à ne pas permettre aux travailleurs immigrés d'obtenir la nationalité qatarienne. Les enfants n'acquièrent pas la nationalité qatarienne lorsqu'ils naissent au Qatar, même si leur mère est elle-même qatarienne. La peine de mort reste en vigueur[85], ainsi que les punitions corporelles, notamment laflagellation[86].
La liberté d'expression a subi une atteinte grave avec la condamnation à la prison à vie du poète qatarien Mohammed al-Ajami du fait des critiques qu'il formule contre le gouvernement du Qatar lors de laConférence de Doha de 2012 sur les changements climatiques[87]. Une certaineliberté de culte est admise en faveur destravailleurs étrangers et des touristes, à condition que la pratique religieuse reste discrète et s'abstienne de tout signe extérieur ostentatoire.
Dans le domaine de la vie privée, lacharia interdisant toute relation sexuelle hors mariage, les relations extraconjugales sont interdites, et les actes homosexuels sont passibles de la peine de mort[88].
Doha, la capitale du Qatar, est aussi sa principale ville. Elle concentre la moitié de la population qatarienne et la quasi-totalité des infrastructures hôtelières et sportives du pays, et abrite le Palais royal (Diwan Emiri).
Île d'Al Khor
En1986, un contentieux régional est ravivé lorsque les forces qatariennes occupent l'îlot de Fecht el-Dibel, également revendiqué par Bahreïn ; il est finalement apaisé par les termes d'un accord de paix. La découverte de gisements pétroliers, au début des années 1990, est le prétexte à de nouveaux différends territoriaux concernant la région deZubarah et lesîles Hawar situées à l'ouest du pays. Le règlement proposé par la Cour internationale de justice en mars 2001 déclare[89] :
à l'unanimité que le Qatar dispose de la souveraineté sur Zubarah ;
dit par douze voix contre cinq que Bahreïn a souveraineté sur les îles Hawar ;
rappelle à l'unanimité que les navires du Qatar jouissent dans la mer territoriale de Bahreïn séparant les îles Hawar des autres îles bahreïnies du droit de passage inoffensif consacré par le droit international coutumier ;
dit par treize voix contre quatre que le Qatar a souveraineté sur l'île de Janan, y comprisHadd Janan ;
Le Qatar est en 2017, le pays rejetant le plus deCO2 par habitant dans l'atmosphère. Ces rejets étaient de l'ordre de 45,4 tonnes par habitant en 2014, quand la moyenne mondiale s'élevait à 5,0 tonnes[90]. Ceci est dû à la fois à un niveau de consommation par habitant très élevé,supérieur à celui des pays développés, et à une forte extraction d'hydrocarbures, très énergivore.
95 % de la population du pays se concentre sur moins de 10 % de la superficie du pays, surtout à Doha et sa grande banlieue, et la côte nord. Donc, moins de 5 % de la population vit sur une surface de plus de 90 % du territoire, surtout des Bédouins, en des terres très arides et désertiques, ce qui laisse vide d'hommes la majeure partie du territoire.
La température moyenne a augmenté de deux degrés depuis la période préindustrielle et peut dépasser 46 degrés en été. En raison de la chaleur extrême, les rues sont climatisées, aggravant encore le réchauffement. Alors que 60 % de la consommation d'électricité est destinée à la climatisation, la consommation électrique pourrait presque doubler au cours de la décennie 2020 selon certaines projections[94].
L'unité monétaire est leriyal qatarien, divisible en cent dirhams.
Le taux de croissance annuel était de 6,2 % en 2012[96].
Jusqu'en 2014, le Qatar possède la croissance économique la plus vive de la région du Golfe grâce aux renchérissements des cours dupétrole mais aussi à la mise en place dans la deuxième moitié des années 1990 de son programme d'exploitation degaz naturel[97]. Cependant, l'économie du pays reste très dépendante du pétrole qui représente en 2014 plus de 66 % de ses revenus. Aussi le krach sur le cours du baril qui passe de127 $ fin 2014 à30 $ en janvier 2016[98], a mis le budget 2015 en déficit, le budget 2016 étant prévu en déficit de12,77 milliards de dollars[99]. Le pays est à la onzième place aupalmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, l'Iran et les Émirats.
En 1920, le Qatar est essentiellement une région de pêche et de culture de perles. Après l’arrivée de la perle japonaise sur le marché mondial dans les années 1920 et 1930, l’industrie de la perle au Qatar stagne du fait de cette nouvelle concurrence. C'est la découverte du pétrole dans les années 1940, qui transforme complètement l'économie du pays. Les ressources principales du Qatar proviennent maintenant des exportations pétrolières et gazières. À fin 2013, lesréserves de pétrole du pays sont estimées à25,1 milliards de barils (2,6 milliards de tonnes), soit 1,5 % des réserves prouvées mondiales[100], ce qui le classe parmi les vingt premièrespuissances pétrolières de la planète, juste devant laChine et leBrésil. Le Qatar détient actuellement les troisièmes réserves de gaz (24 700 milliards de mètres cubes soit 13,3 % des réserves prouvées mondiales à fin 2013)[100] après l’Iran et la Russie. Il est le quatrième producteur loin derrière lesÉtats-Unis et laRussie et à peu près au même niveau que l'Iran et leCanada[100].
L'économie du Qatar dépend en grande partie d'une importante main-d'œuvre étrangère travaillant principalement dans le secteur de la construction. Le PIB du Qatar a plus que triplé en cinq ans, atteignant le chiffre de173 milliards de dollars en 2013. En outre, le pays génère de très confortables excédents financiers, ce qui lui permet de lancer de grands programmes industriels. Leshydrocarbures emploient 38 % de la population et génèrent 60 % du PIB, le secteur des services (tourisme, construction) emploie quant à lui 59 % de la population[103].
À côté du pétrole et du gaz, l’agriculture, l’élevage et la pêche, ressources traditionnelles du Qatar, sont également à l’ordre du jour, grâce à l’implantation de fermes expérimentales de l’État. La pêche, quant à elle, satisfait à 90 % la demande locale. Défendant cependant le principe de la libre entreprise, il encourage l’investissement privé par certaines incitations fiscales comme la suppression d’impôt sur le revenu des personnes physiques. Quant aux sociétés étrangères, elles sont imposées de 5 % à 35 % sur les bénéfices qu’elles réalisent sur place, encore que nombre d’entre elles fassent exception à la règle, soit parce qu’elles sont des coentreprises, soit parce qu’elles sont sous contrat avec l’État[104].
Le PIB par habitant atteint, selon le FMI, 78 260 $ en 2009[105]. Sur1,7 million d'habitants estimés en avril 2010, plus de 350 000 sont des Népalais (selon l'ambassade, en 2011), formant la deuxième communauté d'expatriés après les Indiens[106]. L'immense majorité n'est pas ou peu qualifiée et 61 % d'entre eux gagnent entre 114 et 152 € par mois[106].
En moins d'une génération, l'émirat connaît un enrichissement sans précédent, notamment grâce aux réformes deHamad ben Khalifa Al Thani[réf. nécessaire]. Au pouvoir de 1995 à 2013, l'émir fait de cette péninsule l'un des États les plus prospères du monde, avec gratte-ciel, centres commerciaux, hôtels, lotissements chics, villas luxueuses, universités et musées. La capitale,Doha triple en superficie depuis la fin des années 1990, et n'en finit pas de grignoter le désert.
Qatar Airways est l'une des quatre compagnies aériennes mondiales classées cinq étoilesSkytrax et élue meilleure compagnie aérienne au monde en 2011, 2012, 2015, 2017 et 2019[107].
En ce qui concerne la population active, 69 % travaillent dans le secteur des services, 28 % dans l’industrie et 3 % dans l’agriculture. L'agriculture réalise uniquement 1 % duPNB. Malgré d'importants investissements, principalement dans le système d'irrigation, le pays n'est pas autosuffisant[108].
Le taux de chômage du Qatar est presque nul puisqu'il avoisine 0,1 % en 2017. En 2015, les Qatariens occupent moins de 2 % de l'ensemble des emplois (la plupart des travailleurs sont des immigrés)[74].
Le juriste égyptien Adnan Fayçal souligne que« le Qatar, comme ses voisins, est plus sensible aux législations du monde anglo-saxon. L’État est un simple arbitre, un modérateur des relations au sein de l'entreprise. En l'absence de syndicats, interdits, c'est un paradis pour les employeurs[109]. »
Selon l'institut national de statistiques, la population du Qatar est estimée à 2 561 643 habitants en 2018[74]. Le Qatar ne publie toutefois aucune statistique sur le nombre de ses ressortissants, qui représenteraient selon des organismes indépendants 10 % de la population en 2018[74]. La densité de population est de185 habitants au kilomètre carré. La majorité de la population est concentrée dans la capitale,Doha ;Al Rayyan est la deuxième ville du pays ; ces deux villes concentrent environ 80 % de la population[110]. Leshabitants du Qatar se nomment lesQatariens etQatariennes[111],[112], lesQataris etQataries (anglicisme selon une variante acceptée par la commission de terminologie de l'ONU[113],[112]) ou lesQatariotes[114] (ou encore lesKatariens etKatariennes, lesKataris etKataries ou lesKatariotes (formes précédentes déclinées avec un K d’après la variante orthographique « Katar »[115]).
L'arabe sert comme langue officielle mais l'anglais est largement utilisé. Le Qatar est une véritable mosaïque culturelle, du fait de l'important poids des étrangers. L'industrie pétrochimique attirant des gens du monde entier, la population du Qatar est composée à 65 % d'ouvriers immigrés. La plupart des immigrants viennent dusous-continent indien et des proches pays arabes qui ne sont pas riches en pétrole.
En raison de la grande quantité d'expatriés, majoritairement masculins, le Qatar a l'une des plus grosses différences de ratio entre les sexes dans le monde, avec environ trois hommes pour une femme[116]. Ceci vaut également mais de façon moindre dans les autres pays arabes duGolfe Persique.
Il existe au Qatar une triglossie linguistique institutionnelle, celle-ci comprenant l'arabe littéraire, l'arabe dialectal qatarien et la langue des signes qatarienne.
L'anglais est fréquemment usité dans les rapports commerciaux. Non seulement il a tendance à s'imposer comme une langue véhiculaire entre les différentes communautés culturelles qui composent le pays, mais également à devenir une langue de communication privilégiée pour l'importante diaspora d'expatriés que compte le pays. Face à ce tout-à-l'anglais en nette expansion[117], le gouvernement qatarien a mis en œuvre des mesures ayant pour but la revalorisation de l'utilisation de la langue arabe dans le pays.
En 2012[118], notamment pour des raisons de proximité géopolitique avec l'Afrique francophone, le Qatar adhère à l'Organisation internationale de la francophonie en tant que membre associé, bravant ainsi la règle qui nécessite d'être d'abord reconnu comme membre observateur avant de pouvoir accéder au statut de membre associé. Une position que l'Organisation a justifiée à l'époque par le nombre non négligeable de francophones dans le pays : 200 000 expatriés parleraient ainsi français, soit le dixième de la population qatarienne[119]. Toutefois, il semblerait que le Qatar ait rapidement perdu intérêt dans l'Organisation et trois ans plus tard le pays risquait l'expulsion pour non-paiement de sa cotisation annuelle[120].
Conséquence de la mosaïque multiculturelle du pays, de nombreuses autres langues y sont parlées telles que l'hindi, l'ourdou, letamoul, lenépalais ou encore letagalog[121].
L'islam d'obédiencewahhabite est lareligion d'État du Qatar. En dehors de l'Arabie saoudite, le seul autre pays « dont la population indigène est wahhabite et qui adhère à la croyance wahhabite », est la petite monarchie du Golfe du Qatar[122],[123], mais le wahhabisme au Qatar est moins strict. Contrairement à l'Arabie saoudite, le Qatar a apporté des changements significatifs dans les années 1990. Les femmes sont désormais autorisées à conduire et voyager seules ; les non-musulmans sont autorisés à consommer de l'alcool et du porc. Le pays parraine un festival de cinéma, a des « musées d'art de classe mondiale », abrite la chaîne d'informationsAl Jazeera et accueille laCoupe du monde de football 2022. Des Qatariens attribuent leur interprétation différente de l'islam à l'absence d'une classe cléricale indigène et à l'autonomie de la bureaucratie (vis-à-vis de l'autorité des affaires religieuses, des dotations, duGrand Mufti), et au fait que les dirigeants qatariens ne tirent pas leur légitimité d'une telle classe[123],[124].
En revanche, il y a des fidèles d'autres religions, notamment des chrétiens, parmi les nombreux travailleurs étrangers.
Selon le recensement de 2004, 77,5 % de la population est musulmane, 9 % est hindouiste, 8,5 % est chrétienne et 5 % est adepte d'autres religions[125].
La plupart des Qatariens sunnites sont wahhabites, soit 46,87 % de l'ensemble des Qatariens[126].
Le secteur du tourisme n’occupe à ce stade qu’une place de second plan dans l’économie qatarienne — toujours dominée par le secteur des hydrocarbures — et souffre de la crise régionale depuis le. Il constitue toutefois l’un des piliers de la stratégie de diversification de l’économie et les autorités mettent les moyens pour développer ce secteur.
Les citoyens des pays faisant partie duConseil de coopération du Golfe (Bahreïn, Koweït, Oman, Arabie saoudite et Émirats arabes unis) n'ont pas besoin de visa pour entrer au Qatar[127].
Les flux touristiques à destination du Qatar ont connu une forte hausse sur la période 2010-2016 (+ 10,5 % par an en moyenne) notamment grâce au développement rapide de la compagnie nationale Qatar Airways, qui dessert plus de160 destinations à travers le monde, et à la mise en service du nouvel aéroport international de Doha en 2014. Ces flux sont néanmoins sur une tendance baissière dans le contexte de crise régionale depuis juin 2017, la frontière terrestre avec l’Arabie saoudite étant fermée et les vols en provenance des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite, de Bahreïn et de l’Égypte suspendus. Le trafic passager à l’aéroport de Doha a ainsi été ramené de37,3 millions de personnes en 2016 à34,5 millions en 2018. Dans ce contexte, le Qatar a accueilli 1,8 million de visiteurs en 2018 (contre2,3 millions en 2017 et2,9 millions en 2016), la voie aérienne constituant le premier point d’entrée suivie de la voie maritime (cf. supra). La provenance des touristes a par ailleurs quelque peu évolué. Les ressortissants des pays du CCEAG représentent 48 % des visiteurs en 2016, ceux d’Asie 22 % et ceux d’Europe 15 %. En 2018, ceux d’Asie (41 %) et de l’Europe (29 %) sont en revanche majoritaires devant ceux des pays du CCEAG (11 %).
Le parc hôtelier connaît une croissance rapide au moins jusqu'en 2022, le nombre de chambres étant passé de 15 900 en 2014 à 25 900 en 2018 (dont 80 % de chambres quatre et cinq étoiles). Avec environ 50 000 chambres disponibles en 2022, cette hausse de l’offre ne s’accompagne pas d’une hausse comparable de la demande si bien que les performances du secteur hôtelier sont dégradées. Le taux d’occupation des chambres est ramené de 62 % en 2016 à 58 % en 2017 avant de remonter à 61 % en 2018. Le prix moyen par chambre est tombé sous les400 QAR (après437 QAR en 2017 et483 QAR en 2016), impliquant une baisse du revenu par chambre disponible (232 QAR en 2018, après254 QAR en 2017 et299 QAR en 2016).
En 2014, une campagne est lancée pour rappeler aux touristes l'importance de l'aspect vestimentaire au Qatar. Les touristes de sexe féminin sont tenues de ne pas porter deleggins,minijupes, hauts sans manche, ni de vêtements courts ou moulants dans les espaces publics[128]. Les touristes de sexe masculin sont tenus de ne pas porter de shorts ou de débardeurs[129].
L’un des principaux axes de développement du secteur est le tourisme d’affaires, qui passe par l’accueil d’événements d’affaires d’envergure internationale. Le Qatar dispose d’une surface d’exposition de plus de 70 000 m2, répartie entre leQatar National Convention Center (QNCC), leDoha Exhibition and Convention Center (DECC) et les nombreux hôtels de la ville, qui lui permet d’accueillir plus de cent forums d’affaires chaque année.
Le Qatar met l’accent sur la promotion de Doha comme escale pour les croisières qui parcourent la région en hiver. vingt-deux paquebots ont ainsi fait escale au Qatar pour la saison 2017 (soit 66 000 passagers). La saison 2018-2019 devrait constituer un record avec43 paquebots et 140 000 visiteurs.
Enfin, le Qatar investit dans le développement de son patrimoine culturel et dispose aujourd’hui de plusieurs musées phares.
L’islam est la religion officielle de l’État du Qatar. On y compte plus de mille mosquées. La majorité des Qatariens sont des musulmans sunnites. La langue officielle du Qatar est l’arabe, mais l'anglais est la deuxième langue officielle du pays, et il est parlé couramment. D'autres langues comme le persan, l'ourdou et certaines langues orientales y sont parlés.
L'Ardha est la danse traditionnelle du pays ; elle est effectuée par l'émir lors des événements majeurs, comme le jour de l'indépendance ou le jour de l'aïd. Les chanteurs qatariens sont peu nombreux, et peu connus dans le monde arabe, à partAli Abdel Sattar, mais ce dernier n'est apprécié que par les habitants du Golfe. Le plat traditionnel qatarien est à base de riz et d’épices : le majbouss.
Le Qatar comporte aussi une francophonie qui se manifeste dans des festivités annuelles, sur un site internet[130] et grâce à une station de radio. Doha compte également unInstitut français.
Fêtes et jours fériés
Date
Nom français
Nom local
Remarques
3 septembre
Fête de l'indépendance
عيد الإستقلال
18 décembre
accession au trône de la famille Al Thani
Aid el-fitr
عيد الفطر
La date dépend du calendrier musulman (fête de deux jours marquant la fin du Ramadan)
Aid el-edha
عيد الإضحى
La date dépend du calendrier musulman (fête qui marque la période du hadj, ou pèlerinage à La Mecque)
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Le Qatar demeure une société patriarcale où l'homme décide de tout. Ainsi, dans certaines familles, les femmes ne sont pas encore autorisées à sortir seules. Les mariages restent souvent arrangés. Quant à la mixité, elle est loin d'être la norme : à l'université du Qatar par exemple, filles et garçons étudient sur deux campus séparés. Ces règles sont si profondément ancrées que beaucoup de jeunes y adhèrent[131].
L'abaya est obligatoire au Qatar pour les femmes qatariennes[132],[133], mais elle n'est pas obligatoire pour les femmes étrangères[134]. Les hommes portent lethobe avec une ghutra sur la tête[133].
Certains journaux qatariens sont rédigés en arabeAl-Raya,Al-Sharq etAl-Watan et d'autres sont en anglaisGulf Times (version anglaise de Al-Raya) etThe Peninsula (version anglaise de Al-Sharq). La première chaîne de télévision qatarienne,Qatar Television, a été lancée en1970. Après quatre ans en noir et blanc, les retransmissions en couleur commencent en1974. Une deuxième chaîne, principalement en anglais, est inaugurée en1982 et diffuse un hebdomadaire en français le lundi (vers18 h 45). La chaîne de télévisionAl Jazeera, première chaîne d’informations en continu du monde arabe, est basée àDoha etest entièrement financée par l’État du Qatar[réf. nécessaire]. Elle est diffusée via satellite et regardée par près de quarante-cinq millions d’arabophones dans le monde. Le président du Conseil d’administration d’Al Jazeera est un membre de la famille royale[17]. Présente dans trente-cinq pays, la chaîne de télévisionAl Jazeera s'est imposée comme un véritable outil d'influence médiatique et diplomatique. Elle a permis de faire connaître le Qatar au reste du monde. Elle a aussi offert à l'émir une légitimité sans précédent, pour se positionner dans les négociations internationales. Ainsi, depuis 2007, peu de discussions géopolitiques ont lieu sans que le Qatar soit présent. Au point que l'émir est désormais surnommé le « Kissinger arabe »[135].
L'enseignement au Qatar est gratuit et obligatoire à la fois pour les enfants qatariens et pour ceux des travailleurs immigrés[réf. nécessaire]. Depuis l'ouverture de la première école pour filles en 1953 parAmina Mahmoud Al-Jaidah[137], le nombre d'écoles pour filles a progressé jusqu'à rattraper le nombre d'écoles pour garçons aux alentours de 1975-1976[138].
En novembre 2002, l'émirHamad ben Khalifa Al Thani créé, par le décret numéro 37, le Conseil d'éducation suprême, qui inclut, parmi les membres de sa famille, la femme de l'émir,Moza bint Nasser al-Missned, ambassadrice de l'UNESCO pour l'éducation de base et l'enseignement supérieur[139], et qui a pour but de superviser la réforme complète du système de l'enseignement public au Qatar[140]. Le Conseil dirige et contrôle l'éducation pour tout âge, à partir du préscolaire jusqu'au niveau universitaire, incluant la réforme de l'Éducation pour une Nouvelle Ère. Des écoles indépendantes financées par l'État ont été créées au cours des années qui ont suivi la création du Conseil. Ces établissements scolaires seront guidés par de nouveaux programmes d'enseignement en arabe, en anglais, en mathématiques et en sciences. En 2005, 3,3 % du PIB du Qatar était consacré aux dépenses d'éducation[141].
Des frais trop élevés privent de scolarité des milliers d'enfants de travailleurs étrangers au Qatar, leurs parents étant incapables de payer les frais de scolarité, relève en décembre 2019 la rapporteure spéciale de l'ONU sur le droit à l'éducation. Selon elle, ces frais devraient être « levés pour que tous les enfants jouissent du droit à l'éducation »[142].
En 1977 la fédération d'athlétisme engage comme entraîneur l'anciendécathlonien belgeFreddy Herbrand qui deviendra ensuite directeur technique et travaille au Qatar pendant trente-trois ans[144].
La Fédération qatarienne est reconnue par leCIO depuis1980. Le pays accueille chaque année letournoi de tennis de Doha, ainsi que l'Open du Qatar de tennis de table. Le pays accueille les jeux asiatiques en, le troisième événement sportif mondial, après la Coupe du monde et les Jeux olympiques. Dans ce but, le stade Khalifa à Doha est agrandi, un ensemble de complexes sportifs est construit tout autour recouvrant une surface de130 hectares. Le Campus ASPIRE, académie sportive du Qatar à la pointe de la modernité, représente l’un des édifices centraux de ce complexe. Pour son inauguration,Diego Maradona,Pelé etHicham El Guerrouj sont invités[145]. Le pays lance une politique pour naturaliser des sportifs de haut niveau. Le Qatar remporte même une médaille d’or aux championnats du monde d’athlétisme de Paris d’août 2003, en fait grâce à un ex-Kényan, Stephen Cherono, naturalisé rapidement et rebaptisé Saif Said Shaheen en échange d’un salaire à vie. Le Qatar propose même à des footballeurs qui n’auraient pas été sélectionnés dans leur pays la nationalité qatarienne afin de qualifier l’Émirat pour la Coupe du monde 2006, mais la Fédération internationale de football (FIFA) a mis un veto à un tel projet[21].
En 2005, Tracy Edwards reçoit55 millions d’euros pour baptiser son bateau Qatar-2006 (ex-Club Med). Quarante millions d’euros sont injectés dans le championnat de football, oùGabriel Batistuta,Frank Lebœuf,Stefan Effenberg etPep Guardiola gagnent entre 100 000 et 200 000 euros par mois. Le pays accueille également leTour du Qatar depuis 2002, qui est organisé par les organisateurs du Tour de France, ainsi qu'une étape duMotoGP depuis 2004. Le Qatar est un temps candidat à l'organisation desJeux olympiques d'été de 2020.
LaFIFA décide le que le Qatar sera le pays hôte de lacoupe du monde de football 2022 (les autres candidats étaient les États-Unis, le Japon, l'Australie et la Corée du Sud). Ainsi, le Qatar est le premier pays arabe à organiser un des deux plus grands évènements sportifs du monde avec les Jeux olympiques. L'attribution de la Coupe du monde au Qatar fait état de nombreux soupçons de corruption[147]. La chaîne de télévisionAl Jazeera, propriété de l'État qatarien, aurait offert dans le plus grand secret quatre cents millions de dollars américains à la FIFA à vingt et un jours du vote pour l'attribution de la Coupe du monde 2022, dont cent millions de dollars de « bonus » qui devaient être versés seulement si le Qatar remportait l'organisation de la compétition[148]. Des dizaines de milliers de travailleurs sont embauchés pour bâtir les infrastructures[135] dans des conditions de travail souvent décriées par les ONG[149] qui accusent le pays de maintenir les travailleurs étrangers dans des conditions indignes sous le système de lakafala[150]. Des centaines de travailleurs immigrés employés dans la construction des infrastructures sportives décèdent chaque année. Le, leQatar remporte son premier trophée international majeur de football grâce à une victoire en finale deCoupe d'Asie des nations face auJapon (3-1). Le Qatar, qui affiche un style de jeu de grande qualité tout au long de la compétition qu'il domine de bout en bout (sept victoires en sept rencontres, meilleure attaque et co-meilleure défense du tournoi, des victoires probantes sur des favoris tels que laCorée du Sud, l'Arabie saoudite ou leJapon), prépare ainsi de la meilleure des manières « sa » Coupe du monde à domicile à trois ans de l'échéance. Pourtant, il perd finalement ses trois rencontres lors de la phase de poule contre l'Equateur (0-2), le Sénégal (1-3) et les Pays-Bas (0-2), et est éliminé de sa coupe du monde.
Le Qatar s'investit également beaucoup dans lesport équestre ethippique. Il s'y élève despur-sang et despur-sang arabes réputés[151]. Le souverain investit beaucoup, à travers des achats de haras et de chevaux de valeur, ou encore le sponsoring duprix de l'Arc de Triomphe[152]. L'endurance est, de loin, le sport équestre le plus pratiqué[151]. L'arrivée du Qatar sur la scène équestre et hippique internationale s'accompagne aussi de controverses, en raison d'affaires dedopage et de chevaux morts d'épuisement après les épreuves[153],[154],[155].
↑La varianteKatar est admise par différents dictionnaires commeLe Petit Robert des noms propres (édition 2014)(ISBN978-2-321-00235-2) mais tend à disparaître, la formeQatar étant également d’un usage quasi exclusif en anglais et une translitération plus fréquente de l'arabeقطر.
↑Courrier du Département américain de la Justice adressé à Charles N. Andreae, III, en tant que Président deAndreae & Associates, Inc. ; courrier daté du 14 mai 2018 et signé par Heather H. Hunt (Chief, FARA Registration Unit)
↑a etbTristanBruslé, « Représentations d’un groupe national et insertion sur le marché du travail : le cas des Népalais au Qatar »,Espace populations sociétés,,p. 47-58(lire en ligne).