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Putsch de Moscou

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Putsch de Moscou
Description de cette image, également commentée ci-après
De gauche à droite, de haut en bas : lieu de décès des trois civils après des affrontements avec l'armée ;Boris Eltsine arborant le nouveau drapeau russe après l'échec du coup d'État ;chars T-80 près de laplace Rouge durant le putsch ; barricades sur la rue Koniouchkovskaïa ; barricades des anti-putschistes défendant laMaison-Blanche.
Informations générales
Date -
(3 jours)
LieuMoscou etLéningrad,RSFS de Russie,Union soviétique
Casus belliPerestroïka
Issue

Échec du coup d'État

Belligérants
Drapeau de l'URSSComité d'État sur l'état d'urgence

Républiques soutenant le putsch[1] :

RSSA d'Abkhazie
RSS de Biélorussie
RSSA tatare
Transnistrie (RSSMD)
RSS du Turkménistan
RSS d'Ouzbékistan
République d'Azerbaïdjan
RSSA kabardino-balkare
RSSA de Tchétchénie-Ingouchie
RSSA d'Ossétie du Nord


RSFS de Russie

Drapeau de l'URSSUnion soviétique

Protestataires anti-putschistes


Républiques opposées au putsch[1] :
RSS d'Arménie
RSS kazakhe
RSS kirghize
RSS de Géorgie
République de Lettonie
République de Lituanie
République d'Estonie
RSS de Moldavie
RSS d'Ukraine


Commandants
Drapeau de l'URSSGuennadi Ianaïev
Drapeau de l'URSSValentin Pavlov
Drapeau de l'URSSVladimir Krioutchkov
Drapeau de l'URSSDmitri Iazov
Drapeau de l'URSSBoris Pougo
Drapeau de l'URSSOleg Baklanov
Drapeau de l'URSSVasily Starodubtsev
Drapeau de l'URSSAlexandre Tizyakov
Islam Karimov
Drapeau de l'URSSMikhaïl Gorbatchev
Boris Eltsine
Rouslan Khasboulatov
Ivan Silaïev
Gavriil Popov
Anatoli Sobtchak
Vytautas Landsbergis
Valeriu Muravschi
Noursoultan Nazarbaïev
Pertes
Suicides :
3 civils protestataires tués

Chute des régimes communistes en Europe

Données clés

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Leputsch deMoscou est uncoup d'État réalisé en enUnion soviétique par un groupe de tenants de la ligne « dure » au sein duParti communiste de l'Union soviétique. Les putschistes déposent brièvement le dirigeantMikhaïl Gorbatchev et tentent de prendre le contrôle du pays.

Les responsables du coup d'État sont descommunistes conservateurs considérant que le programme de réforme de Gorbatchev est allé trop loin et que le nouveau traité d'union qui vient juste d'être négocié disperse trop le pouvoir du gouvernement central en faveur des républiques composant l'URSS. Le coup d'État échoue en trois jours, grâce notamment à l'opposition duprésident russeBoris Eltsine. Gorbatchev reprend ses fonctions mais ne parvient cependant pas à retrouver son autorité, étant désormais éclipsé par Eltsine. L'échec du putsch de Moscou accélère le processus dedislocation de l'URSS.

Contexte

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Carte montrant les dernières divisions administratives des républiques de l'URSS (1989) avant son effondrement (1991).

Depuis sa nomination en au poste de secrétaire général duParti communiste de l'Union soviétique,Mikhaïl Gorbatchev avait lancé un programme ambitieux de réformes, contenu dans les deux mots deperestroïka etglasnost, respectivement « restructuration économique » et « transparence politique ». Ces changements déclenchèrent des résistances et de la suspicion de la part des conservateurs. La réforme libéra aussi des forces et des mouvements auxquels Gorbatchev ne s'attendait pas. Des agitationsnationalistes au sein des minorités non russes de l'Union soviétique progressèrent et des craintes existaient que certainesrépubliques fissent sécession. Après des négociations, les républiques acceptèrent unnouveau traité qui leur donnait une autonomie presque totale au sein d'une fédération disposant d'un président, et au sein de laquelle seules les politiques étrangère et de défense seraient communes. Le traité devait être signé le. Bien qu'il fût destiné à sauver l'Union, les tenants de la ligne dure craignaient qu'il encourageât certaines des plus petites républiques, particulièrement l'Estonie, laLituanie et laLettonie, à exiger une indépendance complète.

Le putsch

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Le, la veille de la signature annoncée du nouveau traité d'union, un groupe se faisant appeler leComité d'État sur l'état d'urgence (Государственный комитет по чрезвычайному положению, ГКЧП) essaya de prendre le pouvoir àMoscou. Il annonça que Gorbatchev était malade et qu'il avait été soulagé de son poste de président. Gorbatchev était en vacances enCrimée lorsque la prise de pouvoir fut déclenchée et y resta durant tout son déroulement. Le vice-président de l'Union soviétique,Guennadi Ianaïev, fut nommé président parintérim. Le comité de huit membres incluait le Premier ministreValentin Pavlov, le président duKGBVladimir Krioutchkov, le ministre de la DéfenseDmitri Iazov, le ministre des Affaires intérieures (MVD)Boris Pougo (tous ayant accédé à leurs fonctions sous Gorbatchev),Oleg Baklanov, membre du comité central du PCUS,Vasily Starodubtsev, président de l'union des paysans.

Des manifestations importantes contre les dirigeants du coup d'État se déroulèrent à Moscou et àLeningrad, et des fidélités divergentes dans les ministères de la Défense et de la Sécurité empêchèrent les forces armées de venir à bout de la résistance que le président de la Russie,Boris Eltsine, dirigeait depuis laMaison blanche, le parlement russe. Un assaut planifié du bâtiment par la forceALFA, lesforces spéciales du KGB, échoua après que les troupes refusèrent unanimement d'obéir. Il semble qu'une grande partie des cadres du KGB ait été réticente à soutenir les putschistes.

Durant l'une des manifestations, Eltsine se tint debout sur un blindé pour condamner la « junte ». L'image, diffusée dans le monde entier à la télévision, devint l'une des plus marquantes du coup d'État et renforça très fortement la position d'Eltsine. Des confrontations eurent lieu dans les rues environnantes, l'une menant à la mort de trois protestataires, Vladimir Oussov, Dmitri Komar et Ilia Kritchevski, écrasés par un tank, mais dans l'ensemble on dénombra un faible nombre de violences. Le, une large majorité des troupes envoyées à Moscou se rangea ouvertement aux côtés des manifestants ou firent défection. Le coup d'État échoua et Gorbatchev qui avait été assigné à résidence à sadatcha en Crimée retourna à Moscou.

À son retour au pouvoir, Gorbatchev promit de purger les conservateurs duPCUS. Il démissionna de son poste desecrétaire général mais resta président de l'Union soviétique. L'échec du coup d'État amena une série d'effondrements des institutions de l'Union. Boris Eltsine prit le contrôle de la société centrale de télévision et des ministères et agences économiques-clés.

    Opposition au Comité d'État pour l'état d'urgence
    Soutien au Comité d'État pour l'état d'urgence
    Neutre / Aucune information

Réactions de l'Occident

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Dès la nouvelle du putsch deGuennadi Ianaïev et de la séquestration enCrimée de Mikhaïl Gorbatchev, le président américainGeorge H. W. Bush interrompt ses vacances d'été àKennebunkport et choisit, lors d'une conférence de presse à 8 heures le, de condamner fermement lecoup d'État, de rendre hommage à Gorbatchev et d'apporter son soutien au président de la Russie,Boris Eltsine.

Le président américain avait été averti deux mois avant par le maire de MoscouGavriil Popov qu'un coup d'État se préparait, et en avait averti Eltsine et Gorbatchev, mais ce dernier ne l'avait pas pris au sérieux. La séance d'information présidentielle du avertissait également du risque d'un putsch[4]. Selon un article deSeymour Hersh, lors du putsch, laNSA intercepta des communications des putschistes dont Krioutchkov et Iazov et apprit ainsi que certains commandants militaires étaient attentistes. Bush décida de fournir ces informations à Eltsine, qui appela ces officiers pour les encourager à ne pas intervenir, contribuant à enliser le putsch[5].

LeRoyaume-Uni s'aligne surWashington alors que le chancelierallemandHelmut Kohl apporte son soutien à Gorbatchev. Le reste de l'Europe reste inaudible ou embarrassé, à l'image de laFrance où le présidentFrançois Mitterrand déclare dans un premier temps vouloir attendre les intentions des « nouveaux dirigeants » soviétiques, reconnaissantde facto le gouvernement issu du putsch. Il n'hésite pas alors à lire en direct à la télévision une lettre envoyée à son intention par Ianaïev[6]. Cette attitude a été expliquée par un souci d'apaisement et par celui de préserver la sécurité de Mikhaïl Gorbatchev. Cependant, dans ses mémoires, Gorbatchev remarquera amèrement :« DeForos[7], j’ai eu une conversation avec le président Bush. François Mitterrand devait m’appeler, il ne l’a pas fait. »

Conséquences

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En, l'indépendance de l'Estonie, de laLettonie et de laLituanie fut reconnue par l'Union soviétique et reconnue à nouveau par lesÉtats-Unis et l'ensemble des nations occidentales qui avaient toujours considéré leur annexion en 1940 par l'Union soviétique comme illégale. Durant plusieurs mois après son retour à Moscou,Gorbatchev et ses aides firent de vaines tentatives pour restaurer la stabilité et la légitimité des institutions centrales. En, sept républiques signèrent un nouveau traité qui consacrait la création d'une confédération appeléeUnion des républiques souveraines. Mais l'Ukraine n'était pas représentée dans ce groupe etBoris Eltsine se retira rapidement pour obtenir des avantages supplémentaires en faveur de la Russie. Du point de vue de Eltsine, la participation de la Russie à une autre union serait vide de sens du fait que l'État russe devrait inévitablement assumer la responsabilité des problèmes économiques toujours plus graves des autres républiques.

En, toutes les républiques avaient déclaré leur indépendance et des négociations sur la rédaction d'un nouveau traité débutèrent. Le, Eltsine et les dirigeants duBélarus (qui avait adopté ce nom en) et d'Ukraine,Stanislaw Chouchkievitch etLeonid Kravtchouk, signèrent unaccord à Minsk créant laCommunauté des États indépendants (CEI) et annulèrent le traité d'union de 1922 qui avait établi l'Union soviétique. Lesaccords d'Alma-Ata du étendirent la CEI aux cinq républiques d'Asie centrale, à laMoldavie, l'Arménie et à l'Azerbaïdjan. LaGéorgie ne rejoignit pas la CEI avant 1993. Les trois républiques baltes ne le firent jamais. Le, Gorbatchev annonça sa démission du poste de président soviétique et l'Union soviétique cessa d'exister. Exactement six ans après que Gorbatchev eut nommé Boris Eltsine pour diriger le comité du Parti pour la ville de Moscou, ce dernier était désormais le président du plus grand État issu de l'Union soviétique.

Autre version par Boukovski

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Si l'on en croit un dissident célèbre,Vladimir Boukovski[8], le putsch aurait pu avoir été réalisé avec l'aval de Gorbatchev, qui, depuis, effectue un revirement conservateur et tente d'appliquer une politique de reprise en main, initiée en Lituanie en, sans succès, il est vrai. C'est un fait que des acteurs du putsch sont ses ministres alors les plus proches, nommés en en remplacement des personnalités de la Perestroïka, comme Chevarnadze, Bakatine ou Ryjkov. L'état d'explosion sociale où se trouvait l'Union soviétique au printemps 1991 aurait conduit à mettre en scène un scénario de type polonais, avec proclamation de l'état de guerre, comme en 1981 contreSolidarność et retour de Gorbatchev enWojciech Jaruzelski. Il serait devenu le chef de la junte appliquant une politique répressive vis-à-vis des multiples oppositions, tout en apportant à l'extérieur sa caution modératrice et le soutien des dirigeants occidentaux. Comme le reconnait lui-même Boukovski, cette version n'a jamais été confirmée, ni par ses acteurs, ni par des documents d'archive. Elle expliquerait néanmoins le comportement de Gorbatchev à Foros et le voyage des membres de la junte venus le rencontrer le surlendemain.

En littérature de fiction, cette thèse est évoquée dans le roman de la série SAS,KGB contre KGB, écrit parGérard de Villiers (1992).

Notes et références

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  1. a etbJohn B.Dunlop,The rise of Russia and the fall of the Soviet empire, Princeton, N.J.: Princeton University Press,(ISBN 978-1-4008-2100-6)
  2. a etb(en) Julian M. Isherwood, « World reacts with shock to Gorbachev ouster »,UPI,‎(lire en ligne)
  3. a etb(en) William D. Montalbano, « Pope Fears the Loss of Hard-Won Church Gains in Soviet Union : Reaction: John Paul’s enthusiastic tour of Eastern Europe ends on a glum note. »,UPI,‎(lire en ligne)
  4. (en)Robert M.Gates,From the Shadows : The Ultimate Insider's Story of Five Presidents and How They Won the Cold War, New York,Simon & Schuster,,p. 504, 521
  5. (en)Seymour M.Hersh, « The Wild East »,TheAtlantic Monthly,vol. 273,no 6,‎,p. 61-86(lire en ligne)
  6. Lettre de Ianaïev
  7. Ville de Crimée, où il est retenu.
  8. Vladimir Boukovski,Jugement à Moscou, un dissident dans les archives du Kremlin, Paris, Robert Laffont, 1995,p. 515-518.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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  • Enitalique : échec du coup d'État
  • * : considéré comme un coup d'État par certains observateurs
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