Christophe Colomb nomma l'île« San Juan Bautista », en l'honneur desaint Jean Baptiste alors que le port fut nommé« Ciudad de Puerto Rico » (« cité du port riche »). Finalement, les marchands et marins en sont venus à se référer à l'ensemble de l'île sous le nom de Puerto Rico tandis queSan Juan est devenu le nom utilisé pour le port de commerce qui deviendra la capitale de l'île[4].
« Puerto Rico » est le nom en langue espagnole mais également en anglais américain (« Porto Rico » étant l'ancienne dénomination dans le monde anglophone). Dans les années 2000, le nom espagnol« Puerto Rico » est devenu le seul nom officiel en usage sur l'île pour désigner le territoire[5]. Le nom anglais de« Porto Rico » est en phase d'obsolescence rapide (il est maintenant désuet aux États-Unis)[5]. En revanche, Porto Rico reste la dénomination officielle par la France[5].
Les portoricains appellent souvent leur île« Boriquén », dérivé de« Borikén », son nom indigènetaïno qui signifie« Terre du vaillant seigneur »[6],[7],[8]. Les noms« boricua » et« borincano » dérivés respectivement de« Borikén » et« Boriquén » sont communément utilisés pour identifier quelqu'un originaire de Porto Rico. L'île est aussi connue en espagnol sous le nom de« la isla del encanto » (« L'île de l'enchantement »).
L'histoire de l'archipel de Porto Rico avant l'arrivée deChristophe Colomb est mal connue. Les connaissances actuelles viennent des recherches archéologiques et des premiers témoignages espagnols. Le premier livre approfondi sur l'histoire du Porto Rico a été écrit parFray Íñigo Abbad y Lasierra en1786, 293 ans après que les premiers Espagnols sont arrivés sur l'île.
Les premiers habitants dont on ait une trace étaient desOrtoiroides[9], pêcheurs et chasseurs, ils avaient développé une poterie primitive, mais pas l'agriculture, on les classe dans la période archaïque. Les Archaïques venaient de Floride. En1990, une fouille archéologique dans l'île deVieques fit la découverte de ce qu'on pense être un homme archaïque (appelé homme Puerto Ferro), daté environ à2000av. J.-C.
L'île était habitée par des AmérindiensTaïnos qui furent bientôt réduits enesclavage et décimés par les dures conditions de travail imposées par l'occupant, ainsi que par les maladies européennes contractées au contact des Espagnols. Desesclaves africains remplacèrent les Taïnos. Porto Rico devint un bastion et un port important pour l'empire espagnol.
À la suite de réformes, la population augmenta et l'économie s'améliora. Mais, en1868, la pauvreté et l'aliénation politique avec l'Espagne menèrent à un petit, mais significatif, soulèvement connu sous le nom deGrito de Lares.
L'Espagne n'abolit l'esclavage à Porto Rico qu'en 1873. En réalité, les esclaves doivent passer un contrat de trois ans avec leurs maîtres qui seraient indemnisés sous le contrôle d'une assemblée de notables et de propriétaires. Lesaffranchis n'entraient en possession de leurs droits qu'au bout de cinq ans.
Porto Rico est un territoire d'outre-mer de la Couronne espagnole, depuis l'arrivée de Christophe Colomb en 1493 jusqu'à la promulgation de la Charte autonome de Porto Rico en 1897, puis elle devientprovince espagnole de cette année-là jusqu'à laguerre hispano-américaine de 1898 et sa conquête par les États-Unis.
Quatre siècles d'administration espagnole ont donné naissance à une culture hispano-américaine, la langue espagnole et le catholicisme étant ses éléments les plus distinctifs.
Le, pendant laguerre hispano-américaine, Porto Rico est envahie par les États-Unis après un débarquement àGuánica. Le, letraité de Paris, signé entre les États-Unis d'Amérique et l'Espagne, est ratifié par le Sénat américain après un débat houleux. En échange de 20 millions de dollars, l'Espagne cède ses dernières possessions d'Amérique latine — Cuba et Porto Rico — ainsi que lesPhilippines. En 1900, le Congrès américain promulgua la loi organique (PL56-191) instaurant un gouvernement populaire restreint à Porto Rico. En 1901, le Congrès des États-Unis, influencé par la Cour suprême des États-Unis, décidenqu'aux fins de la clause d'uniformité de la Constitution, Porto Rico appartenait aux États-Unis, mais n'en était pas considéré comme faisant partie des États-Unis[13].
La Central Intelligence Agency (CIA) avait des bureaux à Porto Rico, jusqu'au années 1970, la CIA cherchait à cette époque, des informations sur l'influence d'autres pays sur le mouvement indépendantiste de Porto Rico[15].
En et, leComité spécial de la décolonisation de l'ONU a demandé aux États-Unis de permettre« d’engager un processus permettant au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance » ainsi que la restitution des terres occupées par les bases militaires de Vieques et de Ceiba[16].
En 2005, à la suite de l'assassinat du leader indépendantisteFiliberto Ojeda Ríos, la situation se crispe de nouveau, malgré les annonces deGeorge W. Bush.
Le, les États-Unis interrompent le système de prêts à Porto Rico rendant impossible le paiement des salaires des fonctionnaires. À la suite de ces événements, l'ONU, via leComité spécial de la décolonisation, décide de délibérer sur la situation portoricaine le 12 juin suivant.
Le, la Chambre des représentants des États-Unis permet, par un vote de 223 voix contre 169, un processus formel d'autodétermination pour l'île. Le, le gouverneur de Porto Rico organise un référendum en deux questions demandant aux Portoricains de proroger jusqu'en 2020 le statut actuel d'« État libre associé » oucommonwealth[17] et de choisir la forme future de l'administration de l'île au-delà de cette date. La volonté de changer de statut avant 2020 est approuvée à 53 % des suffrages et la volonté de devenir un État des États-Unis reçoit le soutien de 65 % des votes[18].
En août 2015, Porto Rico en difficulté économique récurrente depuis lacrise économique de 2008, fait un défaut de paiement sur sa dette, après un non-paiement d'une tranche de 58 millions de dollars de sa dette qui s'élève au total à 73 milliards de dollars[19]. Le mois suivant, l'administration de l'île met en avant un plan de réduction des dépenses publiques de 72 milliards de dollars sur 5 ans, avec une diminution des subventions aux subdivisions locales, une hausse de la TVA et une réduction de la masse salariale publique[20].
En 2016, la Cour suprême des États-Unis a confirmé que Porto Rico ne bénéficiait d’aucune autonomie significative ni d’aucune relation spéciale avec les États-Unis[21].
En 2017,un référendum non contraignant sur le statut de Porto Rico a lieu, alors que le territoire, toujours lourdement endetté, subit une politique d'austérité[22]. Le rattachement aux États-Unis est choisi par 97 % des votants portoricains, mais le référendum est largement boycotté : le taux de participation est de 22,7 %[23].
L'île est frappée en septembre 2017 par l'ouragan Maria. Longtemps minoré par les autorités, le nombre de morts s’est finalement élevé entre plus de 3 000 et 4 600[24]. Il aura fallu un an avant que le gouverneurRicardo Rossello lance une enquête sur le bilan des victimes, d’abord officiellement évalué à quelques dizaines. La justice ordonne par ailleurs l'arrestation de six responsables accusés d'avoir détourné quinze millions de dollars de fonds fédéraux destinés à la reconstruction[25].
Porto Rico est déclarée en banqueroute en mai 2017. La politique d'austérité instaurée par les autorités entraine la fermeture de centaines d'écoles. Parallèlement, des responsables politiques ont été accusés de corruption. La ministre de l’Éducation et la directrice de la Sécurité sociale sont arrêtées pour corruption et fraudes aux marchés publics[24].
Enmai 2020, la gouverneureWanda Vázquez annonce unréférendum en novembre 2020 pour décider si Porto Rico doit devenir un État américain.
En février 2021, le gouverneur de Porto Rico, Pedro Pierluisi, a déclaré que le Congrès était « moralement obligé » de répondre au référendum de l’année précédente[26].
En avril 2021, les démocrates présentent un projet de loi au Congrès des États-Unis pour lancer le processus de détermination du statut futur de Porto Rico, y compris celui d'un éventuel État, et de ses relations avec les États-Unis. La loi sur l'autodétermination de Porto Rico de 2021 appelle à la création d'une « convention sur le statut » composée de délégués élus par les électeurs portoricains. Les délégués seraient chargés de proposer des solutions à long terme pour le statut territorial de l'île : statut d'État, indépendance, association libre ou autres options au-delà de son arrangement territorial actuel[27].
En mai 2022, des membres du Congrès parrainant des projets de loi concurrents sur la manière de résoudre le statut territorial de Porto Rico et ses relations avec les États-Unis se sont réunis pour introduire une nouvelle législation combinant les deux projets. La législation proposée combine des éléments du projet de loi favorable à l'État, présenté par les représentantsDarren Soto etJenniffer Gonzalez (membre sans droit de vote du Congrès de Porto Rico et républicain) et des éléments de la loi sur l'autodétermination de Porto Rico, des représentantesAlexandria Ocasio-Cortez etNydia Velázquez (toutes deux démocrates de New York). Le projet de loi dispose que, pour la première fois, le plébiscite pour résoudre le statut politique de Porto Rico sera contraignant. La date du plébiscite est fixée au 5 novembre 2023[28].
En juillet 2024, le gouverneur Pedro Pierluisi convoque un plébiscite sur le statut de Porto Rico en novembre 2024 ; pour la première fois, le statut actuel de l'île en tant que territoire américain ne sera pas une option lors du plébiscite non contraignant. Le décret fait suite à l'approbation par la Chambre des représentants des États-Unis en 2022 d'un projet de loi visant à aider Porto Rico à évoluer vers un changement de statut territorial. Les électeurs ont le choix entre le statut d’État, l’indépendance ou l’indépendance avec libre association, dont les conditions seraient négociées concernant les affaires étrangères, la citoyenneté américaine et l’utilisation du dollar américain[29].
La Constitution des États-Unis exige une loi du Congrès pour permettre à Porto Rico de choisir entre l'indépendance et le statut d'État[31].
Les Portoricains ne paient pas d’impôts fédéraux, mais ils contribuent à la Sécurité sociale, au système médical et paient les taxes à l’import et à l’export, ainsi que les impôts locaux[25].
Selon un sondage publié dansThe New York Times en 2019, seuls 54 % des Américains savent que les habitants de Porto Rico sont des citoyens américains[25].
Un sondage publié surYougov en 2024 indique que 59 % des adultes américains sont favorables à ce que Porto Rico devienne un État américain si ses résidents votent en ce sens[33].
L'île est divisée administrativement en 78 communes, il n'y a pas d'autres divisions administratives, mais il existe une division politique-législative de 8 districts sénatoriaux (San Juan, Bayamón, Arecibo, Mayagüez-Aguadilla, Ponce, Guayama, Humacao et Carolina) et 40 districts représentatifs.Les plus grandes villes sont :
San Juan 395 326 habitants (2010) et 2,0 millions pour l'agglomération (San Juan est une des grandes métropoles des Caraïbes) ;
Porto Rico est un territoire de l'hémisphère nord situé dans l'archipel des Caraïbes (ou Antilles), entre letropique du Cancer et l'équateur. L'île forme unarchipel situé dans lesCaraïbes, entre lamer des Caraïbes et l’océan Atlantique. Elle est positionnée à 66°08’ Ouest soit à peu près la longitude de laBolivie et à 18° 29' nord soit à peu près la latitude d’Oman.
Porto Rico partage des frontières maritimes avec lesÎles Vierges britanniques au nord-est, leVenezuela au sud et laRépublique dominicaine du sud-ouest au nord-ouest. Le territoire partage également une frontière intracommunautaire avec le Territoire des Îles Vierges des États-Unis, à l'est.
Outre Porto Rico, les autres îles de l'archipel sontVieques,Culebra, à l'est de l'île principale,Isla Mona, à l'ouest, et quelques îles secondaires. Seules Porto Rico, Vieques et Culebra sont habitées de manière permanente. Le nord de l'archipel forme aussi l'angle méridional dutriangle des Bermudes.
Une pièce commémorative de 25 cents portoricaine du50 State Quarters (2009)
Les conditions économiques à Porto Rico se sont temporairement améliorées depuis laGrande Dépression en raison de l'investissement externe dans des activités onéreuses telles que les produitspharmaceutiques et latechnologie de produitspétrochimiques. Après avoir été les bénéficiaires du régime fiscal spécial du gouvernement des États-Unis, desindustries locales doivent concurrencer ceux des régions économiquement plus pauvres du monde où les salaires ne sont pas soumis à la législation de salaire minimum des États-Unis. Ces dernières années, des usines contrôlées par des capitaux internationaux ont été délocalisées vers des pays à plus faibles coûts salariaux, enAmérique latine et enAsie. Porto Rico est soumise aux lois du commerce et à des restrictions desÉtats-Unis. Aujourd'hui le PIB par habitant y est de 18 700 USD (2008).[réf. nécessaire]
Considérée comme la « Grèce desCaraïbes », Porto Rico a une dette d'environ 73 milliards de dollars équivalant à 100 % du PIB[36]. L'allemandWolfgang Schäuble a répondu au secrétaire américain au Trésor :« échange Grèce contre Porto Rico » lorsqueJacob Lew a fait des remarques sur la gestion de la crise grecque[37]. Le journalLa Tribune conclut qu'« une banqueroute de Porto Rico coûtera fort cher aux épargnants américains »[38].
En juin 2016, alors que la crise économique (dix années de récession) a été aggravée par un exode massif (-9 % de résidents, -20 % de la population active) de jeunes éduqués, en particulier vers la Floride, et que leParti républicain critique les élites politiques de l'île qui ont pratiqué un endettement massif pour financer des services publics sans pour autant rendre Porto Rico attractif en termes d'infrastructures et de système éducatif, le Congrès américain adopte une loi lui permettant de renégocier sa dette et d'échapper aux saisies[39]. Le 3 mai 2017, le gouverneur de l'îleRicardo Rosselló annonce avoir demandé à entrer dans une procédure judiciaire de restructuration de dette similaire à une faillite de façon à pouvoir préserver les intérêts du peuple portoricain. La dette de Puerto Rico s'élève à 70 milliards de dollars[40].
La population de l'île est trèsmétissée, fruit de la rencontre entre les Amérindiens, les Européens et les Africains. Après la conquête américaine de 1898, les origines africaines et autochtones deviennent taboues jusqu'au début des années 2000. Toutefois, une prise de conscience récente est en train de changer les mentalités. Alors qu'en 2010, lors du recensement, 75 % des Portoricains se déclaraient « exclusivementblancs », en 2020, ils ne sont plus que 17 % à se déclarer dans cette catégorie[44].
L'espagnol est la première langue officielle de Porto Rico, devant l'anglais[1].
Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 94,50 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'espagnol à la maison, 5,34 % déclare parler l'anglais et 0,16 % une autre langue[45].
Selon lePew Research Center, en 2014, 89 % des habitants de Porto Rico sontchrétiens, principalementcatholiques (56 %) (en 1898 il y avait plus de 90 % de catholiques) et dans une moindre mesureprotestants (33 %). De plus, 2 % en pratiquent une autre et 8 % de la population ne pratiquent aucune religion[46].
Parmi les dessins, figurent celui d'un animal ressemblant fortement à un lion et datée de 1500 avant notre ère pose question, puisque seul une personne venant d'Afrique pouvait connaître, cet animal n'existant pas sur le nouveau continent[51]
L'île de Porto Rico est une importante destination touristique des Caraïbes, entre autres du fait de son rattachement administratif auxÉtats-Unis ; les formalités d'accès sont les mêmes que pour ceux-ci. De plus, le climat est constant toute l'année avec des températures de l'ordre de 15 à35°C.
La capitaleSan Juan, fondée en1521, possède une riche histoire. Elle est le lieu d'attraction principal de l'île, notamment la vieille ville construite par les Espagnols. Elle possède de nombreux bâtiments historiques (forts, églises, etc.) et quelques musées. L'autre grande ville de l'île,Ponce, possède une atmosphère totalement différente, beaucoup moins touristique, mais plus coloniale et plus bourgeoise, industrieuse, notamment en raison de la production historique de canne à sucre dans la région pour la fabrication derhum (c'est historiquement le siège deDestilería Serrallés(en), la grande distillerie portoricaine).
Il existe également des lagunes naturellement bioluminescentes en trois endroits de l'île (Fajardo,Vieques et versPonce).Les plages de l'île (surtout dans la partie nord-est et dans les îles deCulebra etVieques) sont très attractives pour différentes activités : plongée, surf...
Dans le filmWest Side Story (1961), des Portoricaines deNew York chantaient« Puerto Rico, you ugly island... I'd like to be in America » (« Porto Rico, île hideuse… Je voudrais vivre en Amérique »). Les responsables du tourisme de l'île mettent tout en œuvre pour changer cette représentation.
Porto Rico, et principalement la ville de San Juan, est desservie par le principal aéroport desGrandes Antilles : l'aéroport international Luis-Muñoz-Marín, qui se trouve sur le territoire de la ville deCarolina. Les compagnies aériennes américaines considèrent Porto Rico comme une « destination internationale », alors que les avions des compagnies portoricaines doivent porter un numéro de registre américain.
San Juan est, avecSaint-Domingue, l'une des seules villes des Caraïbes à posséder un réseau de métro : leTren Urbano.