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En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?Unpublicain (dulatinpublicanus) était, dans l’administrationromaine, un homme d’affaires appartenant généralement à l’ordre équestre, autorisé par contrat avec l’autorité civile à collecter lestaxes en son nom. Les publicains formaient dessociétés civiles à but lucratif, qui intervenaient dans les domaines de l'économie et de la fiscalité de laRome antique, en accord avec des contrats passés avec l'État.
Des preuves de l’existence des publicains se trouvent à partir duIIIe siècle av. J.-C., bien qu’il soit généralement convenu qu’ils existaient bien plus tôt dans l’histoire romaine. La plus ancienne citation est de 215 av. J.-C., lors de l'adjudication par leSénat romain des équipements de la flotte destinée à l'armée intervenant enHispania. Trois sociétés regroupant en tout 19 personnes interviennent pour ce contrat[1]. Au cours duIIe et duIer siècle av. J.-C., les textes mentionnent de nombreuses sociétés de publicains dans le périmètre géographique romain : en Italie, sociétés pour l'exploitation de lapoix de la forêt de Sila, pour l'exploitation des mines de fer, dessalines, pour les taxes portuaires d'Aquilée, enSicile, enSardaigne pour des salines, enAchaïe, enAfrique pour la perception de l'impot duvectigal, enAsie, enCilicie et enBithynie, citées parCicéron[2], enHispanie pour l'exploitation ducinabre mentionnée par Cicéron et parVitruve[3].
Les publicains bénéficiaient de contrats publics, en regard desquels ils fournissaient l’armée romaine, géraient la collecte des taxes portuaires (portorium) et supervisaient les projets de constructions publiques. Ils exerçaient également comme collecteurs d’impôts pour laRépublique romaine (et plus tard pour l’Empire), offrant leurs services auSénat à Rome pour obtenir les contrats de collection des divers types de taxes.
Les baux de fermage étaient passés avec eux par lescenseurs pour cinq ans. Les publicains doivent faire l'avance des sommes à collecter et recouvrer leur fonds et leur commission qui, selon les auteurs antiques, pouvaient être substantiels. Ils étaient organisés en "collèges" et constituaient, en raison du montant des sommes collectées, un ordre puissant. Cette fonction était incompatible avec ladignité sénatoriale, mais elle pouvait être exercée par tout citoyen romain. Leschevaliers romains, par leur richesse, pouvaient apporter une garantie financière appréciable aux sociétés de publicains, mais tous les publicains n'étaient pas membres de l'ordre équestre.
Leurspratiques usuraires (taux d'intérêt pouvant atteindre 45 %) sont dénoncées parLucullus etGabinius. Les publicains sont perçus le plus souvent comme des collecteurs d’impôt par les habitants desprovinces.
Avec la croissance de l’administration impériale, leur rôle dans ce domaine aussi bien que leur importance en général décline rapidement et cède la place à la récolte directe des impôts par lesprocurateurs etquesteurs. Cependant, leur influence dans les services publics, en particulier dans les projets de construction, demeure significative.
Les publicains des quatreÉvangiles canoniques sont des employés subalternes au service de « grands collecteurs ». SeulZachée, dans l'épisode rapporté par Luc 19:1-9, est présenté comme un « chef des collecteurs d'impôts » (« et il était riche », ajouteLuc). Leur impopularité est générale, non seulement parce que la fonction même est universellement mal vue du public, mais également parce qu'ils sont perçus comme des agents des occupants romains.
Ainsi en est-il dans leNouveau Testament : ils sont méprisés et fréquemment associés aux pécheurs (Mt 9 :11). L'attitude deJésus choque les bien-pensants. Il se mêle aux publicains, accepte de manger avec eux (Mc 2:13-22, Mt 9:9-13, Lc 15:1-2) et appelle l'un d’eux comme proche disciple :Matthieu. Aux stricts observants de la Loi, Jésus donne un publicain en exemple (cf. laParabole du pharisien et du publicain, Lc 18 :9-14). Il déclare : « Les collecteurs d'impôts et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu. » (Mt 21:31).