Étymologie : le terme de "prune" vient du latinpruna, pluriel neutre deprunum « prune, prunelle ».
Il s'agit d'unfruit à noyau (sur le plan botanique, c'est unedrupe), à peau fine, voire transparente dans certaines variétés, à chair sucrée et juteuse. Sa forme est généralement sphérique, plus ou moins oblongue, sa couleur varie du jaune clair au violet foncé (couleur prune).On observe souvent sur la prune un petit voile blanc ou translucide, qui reflète la lumière. C'est la "pruine". Il s'agit de paillettes decire que le fruit produit pour se protéger des agressions extérieures, notamment de la chaleur. Sa présence est donc un signe de qualité. Mais, certaines espèces de prunes n'en ont pas.
Les prunes sont récoltées dans trois bassins de production sur une superficie de 15 000 hectares[3].
les prunes d'ente qui une fois séchées donnent les pruneaux, sont cultivées dans le Sud-Ouest, sur une superficie de 10 190 hectares, pour une production annuelle de 100 000 - 160 000 tonnes
les prunes de table, dont lareine-claude, sont aussi produites dans le Sud-Ouest, avec les deux tiers des surfaces présentes dans la région Midi-Pyrénées, pour une surface cultivée de 4 600 ha et une production d'environ 70 000 tonnes
les mirabelles et les questches, incluses dans les chiffres des prunes de table, sont cultivées principalement dans l'Est.
Les prunes de table sont consommées fraiches d'abord en juillet pour les variétés de prunes du Japon (P. salicina) comme la 'Golden Japan' et 'Allo'. Puis viennent différentes reines-claudes, Président et les américano-japonaises. Les mirabelles sont habituellement cueillies en août.
Il existe deux labels rouges en France : la reine-claude Doret enMidi-Pyrénées et lamirabelle de Lorraine.
Les prunes fraiches contiennent des acides chlorogéniques, des flavanols et leurs oligomères (procyanidols), des hétérosides d'anthocyanidols (ou anthocyanosides ou anthocyanes, pigments colorés) et des hétérosides de flavonols.
Lesacides chlorogéniques se trouvent aussi dans les boissons de café robusta avec environ la même teneur et dans lespruneaux, mais avec une teneur de moitié moindre. Ces acides ont une activitéantioxydante,anxiolytique[5] (à forte dose) et pourrait jouer un rôle dans la prévention dudiabète de type 2.
Les prunes crues contiennent desflavanols (ou catéchines) comme les pommes ou lesraisins. Elles contiennent aussi des oligomères et polymères de flavanols, appelés "tanins condensés" ou "proanthocyanidol". Ces molécules ont une activitévasodilatatrice (par activation de l'oxyde nitrique synthase eNOS).
Lesanthocyanosides sont des pigments naturels responsables de la coloration rouge, pourpre ou bleue des fruits. On les trouve aussi dans lesmyrtilles ou les cerises. Le murissement des fruits se traduit par un accroissement de la concentration de pigments anthocyanosides[6] et des sucres ainsi qu'une diminution de la concentration des acides. Les pigments anthocyanosidiques diminuent la perméabilité des capillaires et augmentent leur résistance[7] et comme beaucoup de composés phénoliques, ce sont des piégeurs de radicaux libres.
Les flavonols (quercétol etkaempférol) et leurshétérosides sont des métabolites secondaires des plantes que l'on rencontre aussi à teneur semblable dans le cassis ou les myrtilles. Le quercétol est unanti-inflammatoire et un excellentantioxydant. Une activité antiproliférative d'extraits de prunes (et de pêches) contre des lignées de cellules cancéreuses du sein a été mise en évidencein vitro, récemment[8]. Le composé bio-actif responsable de cette activité est le quercétol 3-glucoside.
Composition phénolique de la prune fraîche (Prunus domestica), d'après Phenol-Explorer[9]
Il n'y a pas de mesure absolue de l'activité antioxydante des aliments mais diverses méthodes qui lorsqu'elles sont appliquées à des listes de produits, permettent de faire des comparaisons. Ainsi, le Nutrient Data Laboratory de Beltsville[10] donne dans sa table de 2010, le classement suivant pour le scoreORAC :
Les prunes fraîches ont une excellente activité antioxydante, certes moindre que lespruneaux ou les petits fruits noirs (sureau,cassis) mais meilleure que celle des pêches, poires, pommes ou oranges[11].
La Prune, tableau d'Édouard Manet représentant une femme s'apprêtant à manger une prune à l'eau de vie.
Les utilisations de la prune sont nombreuses. On la consomme crue en fruit de table, mais aussi en dessert, en gâteaux, en tartes, en accompagnement de viandes et de plats, enconfiture, et en fruit séché (pruneau). On peut la conserver en bocaux pour la consommer plus tard.
Macération de prunes pour l'obtention deRakija, eau-de-vie populaire dans les Balkans.
On en tire aussi un spiritueux, l'eau-de-vie de prune, aussi appelée « la prune » ou « la gnôle ». La fabrication d'alcool fort par les particuliers est aujourd'hui très réglementée.
↑Valentina Usenika, Damijana Kastelecb, Robert Veberiča and Franci Štampar, « Quality changes during ripening of plums (Prunus domestica L.) »,Food Chemistry,vol. 111,no 4,,p. 830-836
↑GIULIANA NORATTO, WESTON PORTER, DAVID BYRNE, AND LUIS CISNEROS-ZEVALLOS, « Identifying Peach and Plum Polyphenols with Chemopreventive Potential against Estrogen-Independent Breast Cancer Cells »,Journal of agricultural and food chemistry,vol. 57,,p. 5219-5226