Lesprovinces d'Iran (enpersan :استان,ostân), au nombre de 31, sont gouvernées depuis une ville centrale, généralement la plus grande ville de laprovince. Legouverneur d'une province (enpersan :استاندار,ostândâr) est nommé par leministre de l'Intérieur.
Chaque province (enpersan :استان /ostân) est divisée enpréfectures ou comtés (شهرستان /šahrestân), eux-mêmes divisés endistricts ou bakhsh (بخش /baxš), qui regroupent une dizaine de villes (شهر /šahr)[1]. Les villes sont subdivisées en villages ou arrondissements (دهستان /dehestân), lesquels correspondent à la plus petite unité administrative.
Laprovince de Téhéran(1 sur la carte) correspond à lacapitale du pays et ses environs[2]. De loin la plus peuplée avec plus de 12 millions d'habitants, elle est également la plus dense bien qu'une partie soit rurale[3]. Son territoire comprend la vallée de Téhéran, encerclée par différentes formations montagneuses comme l'Elbourz au nord, lesmonts Namak au sud. Le climat est chaud et sec dans le sud de la province mais froid avec longs hivers dans les hauteurs. Cette province constitue le centre économique, politique et culturel de l'Iran. À l'ouest de Téhéran, l'Alborz(31), la plus petite en superficie et la deuxième plus dense après Téhéran, est organisée autour deKaradj, quatrième plus grande ville d'Iran, et est essentiellement urbaine[3]. Au sud de la capitale, laprovince de Qom(2), au climat semi-désertique, abrite l'un ces principaux centres religieuxchiites. Au sud-ouest de Téhéran, la province deMarkazi(3), qui n'a plus que le tiers de son territoire initial, se trouve en zone montagneuse et son climat est continental froid et sec. Laprovince de Qazvin(4), à l'ouest de l'Alborz, se développe autour de l'ancienne capitale de l'Empire perse et compte une grande richesse archéologique et architecturale. Avec 12 % des terres cultivées en Iran, l'horticulture y est bien développée. Sa situation sur les réseaux de transport entre Téhéran et Tabriz ont permis son développement industriel, notamment le textile, le cuir et la production d'électricité.
Culture du riz, Guilan.
Laprovince de Semnan(25), située à l'est de Téhéran, est moitié en montagne moitié en plaine et limitrophe du désert duDacht-e Kavir. C'est la province la moins densément peuplée[3]. LeGolestan(27), situé au nord sur la côte caspienne dans la partie est de l'Elbourz et en plaine avec climat tempéré, compte une minoritéturkmène. LeMazandaran(26) s'étend sur la côte sud de la mer Caspienne au nord de Téhéran. Son paysage comprend la plaine agricole riveraine et les hauteurs de l'Elbourz, dont leDamavand, plus haut sommet d'Iran. Sa population de plus de 3 000 000 habitants parlemazandarani[3]. L'agriculture, la pêche, le textile, le ciment et le tourisme forment la base de son économie. LeGuilan(5), situé sur la côte sud-ouest de lamer Caspienne, compte près de 2 500 000 habitants majoritairement de langueguilaki, compte une forte activité agricole, parce que situé dans la plaine côtière, et commerciale, de sa par sa position entre Téhéran et l'outre-Caucase et ses ports sur la Caspienne. Un importantséisme y est survenu en1990.
Université d'Art islamique de Tabriz
L'Azerbaïdjan iranien, principalement de langueazérie, compte quatre provinces. L'Ardabil(6), situé dans laplaine côtière de la Caspienne et dans les montsSavalan, connaît un climat rigoureux. Laprovince de Zandjan(7) est réputée pour sa culture du raisin, son industrie manufacturière, notamment la coutellerie, et son artisanat. L'Azerbaïdjan oriental(8) et sa capitale,Tabriz, compte une activité industrielle et culturelle importante. Cette province de plus de 3 700 000 habitants[3] est reconnue pour sa cuisine et son artisanat, notamment lestapis de Tabriz. L'Azerbaïdjan occidental(9) s'insère entre laTurquie, l'Irak et lelac d'Ourmia. Sa population de plus de 3 000 000 habitants[3], se partage entre les Azéris, surtout dans les plaines du nord et de l'est, lesKurdes sur les hauteurs à l'ouest et au sud, et lesAssyriens etChaldéens.
Ochtorankouh (Lorestan).
Au sud de la région azerbaïdjanaise et à l'ouest de Téhéran se trouvent leKurdistan iranien et le territoirelors, lesquels regroupent huit provinces. LaProvince iranienne du Kurdistan(10), près de la frontièreirakienne et immédiatement au sud de l'Azerbaïdjan iranien, couvre un relief très accidenté où vivent plus de 1 500 000 habitants majoritairement kurdes parlant le dialectesorani. L'économie s'appuie sur l'agriculture, l'élevage, l'industrie alimentaire, chimique et métallique. LeHamadan(11), au centre-ouest en zone montagneuse avec étés chauds et hivers froids, se trouve au cœur de l'ancien empiremède. À la rencontre géographique des principales aires ethnolinguistiques, sa population se compose de Perses, d'Azéris, deKurdes et deLoris. LeKermanchah(12) se trouve également en montagne avec un climat plutôt tempéré, à la frontière avec l'Irak. Sa population d'environ 2 000 000 habitants[3], est à majorité kurde. La province est renommée pour sestapis. L'Ilam(13), province montagneuse duZagros dans la zone la plus chaude d'Iran également à la frontière irakienne, peuplée de Kurdes et de Loris, est la moins populeuse du pays. Laguerre Iran-Irak a entravé son développement mais la mise en valeur de son potentiel pétrolier et touristique s'est amorcée. LeLorestan(14), également dans le Zagros avec des vallées bien arrosées, abrite une population de près de 1 800 000 habitants[3], majoritairement de langue et de culturelories. LeKhousistan(15), situé au sud-est sur les rives dugolfe Persique, compte plus de 4 500 000 habitants[3] dont une grande partie estarabophone. Son territoire renferme les plus importantes ressources pétrolières et gazières d'Iran et la province est ainsi la troisième plus importante selon leproduit intérieur brut.
Persépolis (Fars)Île de Kich (Hormozgan)
Laprovince d'Ispahan(24), troisième plus peuplée d'Iran (4 900 000 habitants)[3], se trouve au centre du pays. Elle jouit d'un climat continental modéré et sec, avec quatre saisons distinctes. LeChaharmahaal et Bakhtiari(16), situé à l'intérieur au centre-sud de l'Iran et comptant un peu moins de 900 000 habitants, principalementBakhtiaris etKachkaïs, est largement agricole. LeKohgiluyeh et Buyer Ahmad(17) est une petite province de moins de 700 000 habitants sise dans la haute partie du Zagros près du golfe Persique. Sa population parle principalement lori. LeFars(19), terre d'origine desPersans, se situe sur les plateaux et lesZagros du sud. Riche de vestiges antiques, notamment àPersépolis etPasargades, cette province est l'une des plus peuplées avec environ 4 600 000 habitants. Son économie est diversifiée avec des secteurs agricoles, artisanaux, pétroliers et touristiques importants. Laprovince de Bouchehr(18), qui s'allonge sur la côte dugolfe Persique, également l'une des moins peuplées avec environ 1 000 000 habitants[3]. L'industrie pétrolière et l'activité portuaire y sont particulièrement importantes. L'Hormozgan(20) comprend les îles du golfe Persique dontQechm,Lavan,Kich,Larak, Hormoz,Hengam,Forur,Sirri, de même qu'Abu Moussa, administrée conjointement par l'Iran et lesÉmirats arabes unis[1].
LeSistan-et-Baloutchistan(21), situé à l'extrême sud-est à la frontière avec lePakistan et plus grande province en superficie, connaît un climat semi-désertique et côtier chaud. Sa population, de plus de 2 500 000 habitants[3] à majoritébaloutche, mène une vie traditionnelle et compte parmi les plus pauvres d'Iran. LeKerman(22), seconde plus grande province en superficie, couvre un territoire montagneux au sud-est et compte une population de près de 3 000 000 habitants[3]. Site de lacivilisation de Jiroft, il est connu pour son industrie automobile. Laprovince de Yazd(23) est située au centre du pays entre les déserts du Dacht-e Kavir au nord et duDacht-e Lout au sud. De par sa géographie, elle est une terre d'asile protégée des envahisseurs successifs et a préservé son architecture traditionnelle. Sa population d'un peu plus de 1 000 000 habitants est majoritairement persane avec une communautézoroastrienne importante. LeKhorassan méridional(30), nouvelle province parmi les moins peuplées et les moins denses, s'étend à l'est en zone montagneuse près de la frontière avec l'Afghanistan. LeKhorassan-e Razavi(29), au nord-est du pays, dont la capitale estMashhad, est la deuxième province la plus peuplée avec près de 6 000 000 habitants[3]. Sa population se compose de plusieurs groupes ethniques dont les Perses, lesTurcs du Khorassan, les Turkmènes, les Arabes et les réfugiésafghans. LeKhorassan septentrional(28), limitrophe du Turkménistan, compte une population de moins de 900 000 habitants[3].
En1950, la division territoriale est réorganisée en dix provinces qui sont le Guilan(1 sur la carte), Mazandaran (Téhéran)(2), l'Azerbaïdjan oriental(3), l'Azerbaïdjan occidental(4), le Kermanshahan(5), le Khouzistan(6), le Fars(7), le Kerman(8), le Khorassan(9) et Ispahan(10)[1],[4]. Outre ces provinces, certains territoires provinciaux sont identifiés comme le Kurdistan, le Baloutchistan et la province Centrale (Téhéran)[4]. Plusieursgouvernorats dépendent alors de provinces mais obtiennent au fil des années le statut de province. Ainsi, le gouvernorat de Bakhtiari, dépendant d'Ispahan, devient la province deChaharmahaal et Bakhtiari et celui deYazd, également sous la province d'ispahan, devient une province.Khalij-e Fars (golfe Persique) est séparé de la province de Fars; le gouvernorat desPorts-et-Îles-de-la-Mer-d'Oman est séparé du Kerman; laprovince iranienne du Kurdistan etZanjan sont formées à partir duGuilan; les gouvernorats deHamedan et d'Ilam deviennent des provinces autonomes par rapport au Kermanshahan; les provinces duBovir Ahmadi et Kohkiluyeh et du Lorestan sont formées à partir du Khouzistan; les gouvernorats deMarkazi etSemnan deviennent des provinces distinctes du Mazandaran. Dans les années 1970, les anciens gouvernorats de Khalij-e Fars et des Ports-et-Îles-de-la-Mer-d'Oman sont unifiés dans une seule province. En1977, le Khalij-e Fars redevient une province sous le nom de Bouchehr alors que les Ports-et-Îles-de-la-Mer-d'Oman deviennent la province de Hormozgan[1].
En1986, la province de Markazi est séparée : la nouvelle province de Markazi est réduite à la partie sud-ouest, laprovince de Téhéran est créée et des portions de territoire sont transférées aux provinces d'Ispahan, de Semnan et de Zanjan. La même année, une partie du territoire du Kerman est annexée à la province de Yazd et le Baloutchistan-et-Sistan est renommé le Sistan-et-Baloutchistan. Les provinces iraniennes sont au nombre de 24. Vers1986 et jusque vers1995, leKermanshah et sa capitaleKermanshah se nommentBakhtaran puis, entre 1995 et2001,Kermanshahan. En1990, le Bovir Ahmadi et Kohkiluyeh est renommé Kohgiluyeh-et-Buyer Ahmad. En1993, laprovince d'Ardabil est instituée par détachement de l'Azerbaïdjan oriental. En1995, la nouvelleprovince de Qom est créée par détachement de la province de Téhéran. En1996, laQazvin est formée à partir de deux comtés de la province de Zanjan. L'année suivante, laprovince du Golestan est constituée par détachement du Mazandaran. En 2001, le Kohkiluyeh et Buyer Ahmadi est désormais nomméKohgiluyeh et Buyer Ahmad. En2002, lecomté de Tabas est détaché du Khorassan et annexée à la province de Yazd. En2004, la province duKhorassan est divisée en trois provinces :Khorasan septentrional,Khorasan méridional etKhorassan-e Razavi. En2007, lecomté de Ferdows est transféré du Khorassan-e Razavi au Khorassan du Sud. En2010, la région deKaraj est détachée de laprovince de Téhéran pour former laprovince d'Alborz. En2012, legouvernement songe à créer une province des îles dugolfe Persique en segmentant l'Hormozgan[1].
↑Compilation par Law (2015) à partir deThe Encyclopaedia Britannica World Atlas, 1964.
↑Compilation par Lahmeyer (2004) à partir de HW. Année de référence incertaine. Plusieurs données sont identiques à celles fournies autrement pour 1956. D'autres semblent des estimations parfois cohérentes avec les données antérieures et ultérieures. Manier avec prudence.
↑Compilation par Law (2015) à partir deWebster's New Geographical Dictionary, 1980 et par Lahmeyer (2004) à partir de WG.