Ne pas confondre avec les actuellesprovinces du Canada.
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(26 ans, 4 mois et 21 jours)
| Statut | Monarchie constitutionnelle |
|---|---|
| Capitale | Kingston(1841-1844) Montréal(1844-1849) Toronto(1849-1852, 1856-1858) Québec(1852-1856, 1859-1866) Ottawa(1866-1867) |
| Langue(s) | Anglais,français |
| Religion | Protestantisme,catholicisme |
| Monnaie | Livre canadienne (en) puis dollar canadien(à partir de 1858) |
| Les colonies duHaut-Canada et duBas-Canada sont fusionnées par l'Acte d'Union | |
| Assermentation du premiergouvernement responsable | |
| Acte de l'Amérique du Nord britannique |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
LaProvince du Canada (également surnomméeCanada-Uni) était unecolonie de l'Amérique du Nord britannique qui exista de1841 à1867. Elle est issue de l'union entre les colonies duHaut-Canada et duBas-Canada, qui deviennent respectivement les régions duCanada-Ouest et duCanada-Est. La proclamation de l'Acte d'Union, le, crée une administration centralisée sous la gouverne d'ungouverneur général et d'une seule chambre basse, l'Assemblée législative de la province du Canada. Son territoire s'étend sur ce qui est aujourd'hui des portions desprovincescanadiennes de l'Ontario, duQuébec et deTerre-Neuve-et-Labrador.
La province du Canada existe jusqu'en1867, date à laquelle son territoire est intégré avec les colonies britanniques voisines de laNouvelle-Écosse et duNouveau-Brunswick au sein de laConfédération canadienne. Cette fédération prend le nom dedominion du Canada, un pays indépendant membre de l'Empire britannique.

La province du Canada reprend intégralement le territoire occupé par les deux anciennes provinces qu'elle englobe : leBas-Canada et leHaut-Canada. La frontière entre les deux est larivière des Outaouais. Le Canada-Uni divise officiellement son territoire par les termesCanada-Est etCanada-Ouest. Cependant, l'ancienne appellation continue d'être employée oralement et dans les textes de loi.
Les entités territoriales voisines sont les suivantes :Terre de Rupert (au nord), les colonies deTerre-Neuve et duNouveau-Brunswick (à l'est) et lesÉtats-Unis (au sud).

La création de la province du Canada est motivée par leRapport sur les affaires de l'Amérique du Nord britannique, rédigé parlord Durham. Ce dernier est nommé en1838 par le pouvoir britannique pour mener une enquête sur lesrébellions de 1837 et 1838 qui touchèrent les colonies duBas-Canada et duHaut-Canada. Dans son rapport, il met en cause lesfrancophones du Bas-Canada, issus de laNouvelle-France, dont la culture distincte ébranle la prospérité de l'empire dans la région. Selon lui, la solution réside dans l'assimilation culturelle. Ce projet se formule par l'union des deux provinces afin d'amoindrir le pouvoir politique du Bas-Canada.
En1840, l'Acte d'Union est adopté par leParlement du Royaume-Uni. La nouvelle province est officiellement créée le. L'article 41 de l'Acte spécifie que l'anglais est la seulelangue officielle. Par ailleurs, la province est dirigée principalement par ungouverneur général, lequel s'adjoint d'un conseil exécutif et d'unconseil législatif, majoritairement issus de l'élite conservatrice anglophone. La capitale choisie estKingston, à mi-chemin entre les deux plus grandes villes de la colonie. Elle est transférée àMontréal quatre ans plus tard.
La population élit cependant l'Assemblée législative de la province du Canada, composée de 84 députés (42 pour chaque région). Dans cette chambre, desréformistes poussent l'idée de l'établissement d'ungouvernement responsable, où les représentants du peuple pourront véritablement diriger le gouvernement. Ce désir d'autonomie forge une alliance entrefrancophones etanglophones, au désarroi de la politique britannique d'assimilation. Les réformistes sont portés au pouvoir en1842. L'attitude réfractaire du gouverneurCharles Metcalfe suscite la démission en bloc de ce gouvernement. L'acquisition de la responsabilité ministérielle aboutit finalement en mars1848, historiquement grâce à l'alliance entreLouis-Hippolyte Lafontaine etRobert Baldwin[1]. Cette même alliance permet de redonner à la langue française son statut de langue officielle aux côtés de l'anglais.
Leur gouvernement réussit à faire adopter une loi pour indemniser les victimes du Bas-Canada lors duconflit de 1837[2]. Ces mesures sèment la colère chez lestories, qui voient dans cette mesure une protection des francophones dans une colonie se voulant culturellement britannique. Le gouverneurElgin est coincé entre les supporters de l'Empire et son devoir de respecter la responsabilité ministérielle. Il finit par sanctionner la loi, ce qui provoque la révolte des pro-britanniques. Le, ceux-ciincendient l'hôtel du parlement àMontréal. La même année, unmouvement pour l'annexion du Canada auxÉtats-Unis prend de l'ampleur. Cependant, le modèle de gouvernement responsable tient le coup. À partir de ce moment, la capitale déménage en alternance entreToronto etQuébec.


Vers1850, la population de l'Ouest surpasse celle de l'Est. Les anglophones sont majoritaires pour la première fois au Canada[3]. Cependant, l'assimilation s'avère plus difficile que prévu. Même s'il n'existe qu'un seul Parlement, les organes du gouvernement sont divisés selon les deux langues (anglais etfrançais), les deux religions pratiquées (catholicisme etprotestantisme) et les deux systèmes de justice (common law etCoutume de Paris). L'Ouest connaît un essorindustriel tandis que l'Est conserve un mode de vierural. Cependant, une pénurie en terres agricoles pousse des dizaines de milliers de résidents du Canada-Està émigrer dans les villes industrielles de laNouvelle-Angleterre, au sud.
Letraité de réciprocité canado-américain est adopté en1854. Le, lerégime seigneurial issu de la Nouvelle-France est aboli[4]. Vers la fin desannées 1850, la province est plongée dans une impasse politique car aucun gouvernement ne parvient à obtenir une majorité à l'Assemblée. En1856, l'emplacement définitif de la capitale doit être déterminé afin d’atténuer les rivalités.Ottawa (alors désignéeBytown) est choisie par décision de la reineVictoria en octobre1857 et les travaux de construction de lacolline du Parlement débuteront vers1860. Néanmoins, le gouvernement n'y siègera qu'en1866, peu avant le démantèlement de la province du Canada.
En1864, ungouvernement de coalition est constitué. Son principal cheval de bataille est la mise en place d'unÉtat fédéral regroupant les provinces britanniques d'Amérique du Nord. La province délègue des représentants lors desconférences de Charlottetown, deQuébec (1864) et deLondres (1866).John Alexander Macdonald, vice-premier ministre de la province et futur1erpremier ministre du Canada, rédige en majeure partie laConstitution du Canada. La province disparaît officiellement le, date d'entrée en vigueur de laLoi constitutionnelle de 1867. À l'intérieur de la nouvelle fédération, le Canada-Ouest devient la province de l'Ontario tandis que le Canada-Est devient la province deQuébec.
La politique dans la province du Canada est caractérisée par deux types de lutte : celle entre anglophones et francophones et celle entre réformistes et conservateurs.
De 1840 à 1848, le gouverneur général a le privilège de nommer les membres duConseil exécutif (en). Parmi les membres de ce ministère non-élu, un homme est appelé à occuper la fonction dechef de gouvernement. En raison de la réalité géographique et politique du Canada-Uni, le poste de « premier ministre » est occupé en tandem par un représentant duCanada-Ouest et un représentant duCanada-Est. Un seul des deux porte officiellement le titre, alors que l'autre est désigné comme son intermédiaire (co-premier ministre, vice-premier ministre, premier ministre associé, etc). Dans les faits, la fonction est doublée par la désignation de « premier ministre du Canada-Ouest » et de « premier ministre du Canada-Est », bien que ces deux régions, au sein du Canada-Uni, ne soient pas de réelles entités politiques. À partir de 1848, année d'accession à laresponsabilité ministérielle, le Conseil exécutif et ses chefs sont choisis en fonction de l'Assemblée législative.
| Année | Population duCanada-Ouest | Population duCanada-Est |
|---|---|---|
| 1841 | 455 688 | ND |
| 1844 | ND | 697 084 |
| 1848 | 725 879 | 765 797-786 693 estimation |
| 1851-52 | 952 004 | 890 261 |
| 1860-61 | 1 396 091 | 1 111 566 |
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