La province d'An Giang a été officiellement enregistrée en 1832 durant la treizième année du règne deMinh Mang dans le groupement : Gia Dinh, Bien Hoa, Dinh Tuong, Vinh Long, Ha Tien, An Giang.
Avant cela, sous les Khmers, elle était (et est encore) appelée Moat Chruk មាត់ជ្រូក, la bouche du porc.
Région frontalière avec le Cambodge, elle a subi en des attaques desKhmers rouges dePol Pot, dont un raid de douze jours qui a fait des milliers de morts, dont les massacres de Ba Chuc et de Phi Lai (district de Tri Ton) commémorés par le mausolée érigé en ces lieux et contenant les ossements des victimes[1],[2],[3].
Après laguerre d'Indochine (1945-1954), laguerre du Viêt Nam (1955-1975) et laguerre sino-vietnamienne (1979), le temps est venu pour le développement économique commencé par le développement rural, lui-même amorcé par le développement touristique qui offre un retour rapide et important d’un investissement minimal dans un cadre naturel et culturel approprié.
Le système de santé, d’éducation et de transport du développement touristique profitent immédiatement au développement rural qui devient la base de départ d’une aventure industrielle de production agro-alimentaire en un premier temps, de petites machines aratoires en un deuxième temps et ensuite d’objets de consommation de base pour augmenter le confort et la sécurité des paysans devenus plus prospères.
Les spécialités d’An Giang sont les produits dérivés de poissons et crevettes, comme le fameux poisson mariné avec de lapapaye verte effilée (mắm thái) deChâu Đốc et les produits artisanaux, comme lasoie. Cette production est représentative de la multi-ethnicité de la région où chaque groupe a ses caractéristiques d'alimentation, d'habillement, d'habitation et d'autres façons de faire dans l'art de vivre.
Située à la frontière cambodgienne et parcourue par de nombreux cours d’eau et canaux, la province d'An Giang possède des forêts et une chaîne de montagnes grandioses, comme les « sept montagnes » dans les deuxdistricts de Tinh Bien et de Tri Ton, dont le Mont Sam (àChâu Đốc) qui recèle des vestiges culturels et historiques et le Mont Sap avec le site archéologique d'Oc Eo, révélant un commerce ancien avec l’Empire romain[4].
La province d'An Giang est habitée par quatre communautés : Kinh,Hoa,Cham etkhmer krom, formant une mosaïque culturelle unique avec des festivals culturels et populaires, comme la fête, au niveau national, de la Sainte Mère Xu au Mont Sam, la fêtekhmere de Dotta et leramadan islamique Cham. Par sa participation à la lutte pour l’indépendance et la réunification, la province d'An Giang a été déclarée« héroïne des forces armées populaires ».
Elle est le lieu de naissance du PrésidentTon Duc Thang.
La province d'An Giang regorge d'un potentiel touristique par sa culture et sa nature et pour l’écotourisme. Pour le tourisme culturel, il y a la situation privilégiée de la proximité duCambodge et de la multi-ethnicité ainsi que le sitearchéologique d'Oc Eo, une ville du royaume proto-khmer duFunan. Les églisescatholiques - souvent construites par les Français - sont nombreuses dans la région de l'île deGiêng. Pour l’écotourisme, il y a l’immense plaine des joncs, la faune et la flore des terres humides où le ciel se marie avec l’eau.
Chau Doc, à l’intersection des rivièresHau et Tien, est une mosaïque culturelle des traditions islamiquesCham, hindouistesKhmer et animistes vietnamiennes. La gastronomie et l’architecture locales sont représentatives de cette mosaïque culturelle dans un décor naturel unique. Par bateau sur la rivière Hau ou par voiture en 75 minutes environ, le visiteur arrive à Chau Doc où sur le quai il fait face à une antique mosquée islamique Cham et peut explorer la culture Cham par l’architecture des maisons traditionnelles avec gynécée, la zone réservée aux jeunes femmes, les ateliers de tissage de la soie. La communauté Cham est vivace et conserve précieusement ses coutumes dans la vie quotidienne. Une particularité est l’aquaculture sur des maisons flottantes regroupées en village, sise sur la rivière. Chaque maison est construite sur un radeau flottant au-dessus d’un parc de poissons d’élevage avec un confort convenable et le dynamisme d’un peuple d’eau.
Mausolée de Thoai Ngoc Hau au Mont Sam, près deChau Doc
La vie nocturne est animée et éclairée, vue de l’eau ou de la terre avec toutes les activités artistiques et commerciales. Les produits locaux sont abondants et variés et il serait regrettable de rater les occasions de les essayer. À 6 km, par la route nationale 91 se trouve le Mont Sam, un piton rocheux émergeant d’un site renommé avec la vieille pagode Tan An d’architecture ancienne évoquant l’époque décrite parMarguerite Duras dans son romanUn barrage contre le Pacifique (1950). Non loin se trouve le mausolée de Thoai Ngoc Hau (1761-1829), qui témoigne de l’époque héroïque des bâtisseurs de villages, de digues et de canaux qui ont aménagé cette terre sauvage de forêts et marécages. On trouve aussi au Mont Sam le sanctuaire Sainte Mère Xu, une belle et grande bâtisse à l’architecture unique qui attire annuellement deux millions de visiteurs venus pour la contempler, faire des offrandes et renforcer leur foi. La fête de la Sainte Mère Xu est célébrée au quatrième mois du calendrier lunaire qui est aussi la saison des fêtes attirant des flots de visiteurs du coin et de l’étranger. Cette fête régionale est aussi culturelle et a été élevée en 2001 au niveau national. À cette occasion les visiteurs peuvent aussi monter au sommet du Mont Sam pour admirer le paysage en damier des rizières.
Dans les forêts, on trouve desécureuils volants et deslézards volants dont la membrane qui relie les quatre membres permet des sauts en vol plané de branches en branches. Il y a aussi l’écotourisme de lamangrove avec ses forêts depalétuviers qui constitue l’habitat d’une diversité defaune etflore.
Étant une province essentiellement agricole, les autorités locales développent depuis quelques années letourisme pour diversifier l'économie et les ressources de la région qui jouit également d'une situation favorable grâce à la proximité de la frontièrecambodgienne. La province d'An Giang a demandé au Premier Ministre l'autorisation d'appliquer la politique des zones économiques frontalières. La réalisation et le développement de cette politique conduiraient à la prospérité de l’ensemble du delta du Mékong. En tant que zone frontalière, l’économie serait celle de communication par les transports routiers et fluviaux et d’échange de biens et services avec le Cambodge stabilisé et redevenu prospère.
Le potentiel de développement touristique entraîne l’investissement dans l’infrastructure des routes principales et secondaires et l’infrastructure sanitaire et scolaire, aux points de départ du développement artisanal suivi d’une industrie légère pour répondre à la demande solvable locale et régionale. C'est ainsi queTaïwan s'est développé à partir des années 1960, s'appuyant sur la petite industrie légère pour le marché intérieur et tournée vers la fabrication d’une multitude de composantes pour les grandes marques du marché international.