Leurs corps est étroit et allongé, dépigmenté (de couleur blanchâtre ou jaune pâle), aveugle et démuni d'antennes. Ils ont six pattes et un corps segmenté en trois parties: tête, thorax et abdomen. Ils fuient la lumière vive et recherchent pour la plupart les lieux humides (sols humifères, mousses, sous les pierres et les souches...) souvent dans des forêts defeuillus auclimat tempéré.
Les scientifiques ont longtemps cru que les protoures étaient des prédateurs mais de récentes observations les montrent plutôt se nourrissant de débris végétaux et de spores de champignons. Les protoures peuvent être rencontrés dans le monde entier. On en compte plus de cent espèces différentes en Europe et plus de 800 dans le monde. En raison de leur petite taille et d'un intérêt modéré de la part des entomologistes, les protoures n'ont été scientifiquement découverts qu'au début duXXe siècle parFilippo Silvestri, et enFrance en1925 parJean-Robert Denis[2] malgré le fait qu'ils eussent probablement été observés antérieurement parAntonio Berlèse.Ils jouent un rôle important dans l'équilibre de la faune du sol.
Des pièces buccalesectotrophes (régimesuceur), cachées dans la capsule céphalique, non visibles extérieurement (entotrophes), comme c'est aussi le cas chez lesdiploures.
Morphologie générale d'un protoure, vue dorsale et ventrale
Labre en pointe, mandibules en stylets
Yeux absents, pas d'antennes, tête généralement plutôt conique
abdomen subdivisé en 12 segments chez l'adulte, huit chez le jeune (un segment s'ajoutant à chaque mue), avec des pattes vestigiales sur les 3 premiers segments
Les tarses ne possèdent qu'un seul segment
Présence de styles sur les trois premiers segments abdominaux
Les protoures sontamétaboles. À l'éclosion, l'abdomen ne comporte que 9 segments. À chaque mue s'ajoute un segment supplémentaire dans la région apicale (letelson), jusqu'à être sexuellement mature avec 12 segments abdominaux. L'adulte peut continuer de muer mais sans ajout de nouveaux segments abdominaux.
La majorité des espèces peuvent être collectées à même le sol, la litière, sous les pierres ou encore les champignons.
La matière récoltée peut ainsi être placée sur une feuille de papier blanc et les spécimens récoltés à l'aide d'une pince fine. La matière peut également être placée dans un appareil de Berlèse afin de faire fuir les spécimens.
Le meilleur moyen de conserver ces hexapodes est le milieu fluide, généralement dans de l'alcool à 80-85 %. Il est généralement nécessaire de monter les spécimens sur des lames de microscope afin de pouvoir en réaliser une étude détaillée.
Encyclopédie en 14 volumes (1982) La nature, Hachette,(ISBN2-245-01629-7), Vol 8 II,p. 14
Silvestri, 1907 :Descrizione di un novo genere d'insetti apterigoti rappresentante di un novo ordine. Bollettino del Laboratorio di Zoologia Generale e Agraria della Facoltà Agraria in Portici, vol. 1,p. 296–311.
Borror and delong's introduction to the study of insects, 7th edition, Triplehorn et Johnson, chapitre 7, p 169-170, p175-176