Signé le lors de la troisièmeconférence des parties à la convention (COP 3) àKyoto, auJapon, il est entré en vigueur le « au quatre-vingt dixième jour après la date à laquelle au moins 55 parties à la Convention, incluant les parties « Annexe I » qui comptaient en 1990 un total d'au moins 55 % desémissions de CO2 de ce groupe, avaient déposé leurs instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’accession »[1]. « Au,184 États avaient déposé leurs instruments de ratification, d’accession, d’approbation ou d’acceptation »[1].
En raison du lien direct avec la politique énergétique, les données scientifiques concernant le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre (et tout particulièrement le CO2) ont été très controversées. Afin d'asseoir les débats sur une base scientifique solide et indépendante, leGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a été créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale et leProgramme des Nations unies pour l'environnement. Le GIEC réunit les plus grands scientifiques mondiaux sur la question du climat. Sa mission générale est de procéder à un examen critique de la littérature scientifique mondiale publiée, afin d’en dégager une synthèse pertinente pour éclairer les décideurs. Le GIEC publie des rapports environ tous les cinq ans. Grâce à lui, les connaissances scientifiques sur le changement climatique ont été largement relayées vers l'opinion publique.
en 1990 le rapport déclarait que« la détection grâce aux différentes observations d'une augmentation sans ambiguïté de l'effet de serre est peu probable dans les prochaines décennies ou plus »[4] ;
en 1995, un nouveau rapport a conduit au protocole de Kyoto. Ce rapport précise que« l'étude des preuves suggère une influence détectable de l'activité humaine sur le climat planétaire »[5] ;
en 2001 il est déclaré que :« Il y a des preuves solides que la tendance au réchauffement climatique observée ces cinquante dernières années est attribuable à l'activité humaine. »[6] ;
en 2014, le cinquième rapport d'évaluation (AR5) a établi le fondement scientifique pour la conception de l'Accord de Paris, attestant de l'impact prédominant de l'activité humaine sur le réchauffement observé depuis le milieu duXXe siècle ;
lors de la période 2021-2022, le sixième rapport d'évaluation (AR6) a mis à jour ces données, soulignant l'urgence de réduire drastiquement les émissions afin de contenir le réchauffement planétaire à + 1,5 °C.
La6e conférence àLa Haye (13-) voit la confrontation entre les États-Unis (avec ses alliés : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon) et l'Union européenne.
Plusieurs « camps » étaient discernables lors de l'ouverture du Protocole de Kyoto :
L’Union européenne, la plus active en matière de défense environnementale ;
Certains pays potentiellement menacés par la montée des eaux :Pays-Bas, petites îles et archipels du Pacifique ;
Le « G77 » qui regroupe actuellement 130 pays en voie de développement.
Durant les négociations, les représentants duCarbon Club auraient fait pression sur les pays en développement, réclamant l’égalité des devoirs en matière d’adoption des quotas d’émission. Cependant, cette demande a paru disproportionnée pour des pays en voie d’industrialisation, venant de la part des pays majoritairement responsables des émissions de gaz à effet de serre.[réf. nécessaire]
Ainsi, l’accord final proposait des quotas de réduction d’émission revus à la baisse, avec une option prévoyant la revente de « droits d’émission » entre pays riches et pays du G 77 notamment.
Les engagements souscrits par les pays développés sont ambitieux. Pour faciliter leur réalisation, le protocole de Kyoto prévoit, pour ces pays, la possibilité de recourir à des mécanismes dits « de flexibilité » en complément des politiques et mesures qu’ils devront mettre en œuvre sur le plan national.
Les mesures prises à l'intérieur des États doivent constituer une part importante de l’effort de réduction, le recours aux mécanismes du protocole ne venant qu’en supplément : échanges internationaux de permis d’émission, mise en œuvre conjointe, mécanisme de développement propre (MDP), qui permettent aux pays industrialisés de bénéficier decrédits-carbone résultant d'investissements entechnologies propres dans desprojets de réduction d'émissions de GES à l'extérieur de leur zone géographique.
Unfonds d’adaptation de laBanque mondiale est créé pour financer les projets et programmes d’adaptation aux changements climatiques des pays qui ratifient le protocole. Théoriquement, ce sont desmécanismes de subsidiarité, qui doivent servir de compléments à des politiques nationales de lutte contre les émissions afin d’assurer une flexibilité à l’ensemble du système.
Principal mécanisme prévu par le Protocole de Kyoto, le mécanisme des permis négociables vise à encourager le plus rapidement possible l’amélioration des systèmes de production les plus polluants et les moins efficaces.
Tout effort de réduction des émissions dans de tels systèmes aura en effet un faible coût comparé à un effort de réduction dans un système déjà performant. La marge bénéficiaire, fruit de la revente des permis, reviendra donc dans un premier temps essentiellement à ceux qui amélioreront les structures les moins efficaces et les plus polluantes.
Il est donc rationnel que plusieurs pays s’accordent pour maîtriser les émissions de CO2 au meilleur rapport efficacité/prix, c’est-à-dire là où les réductions d’émissions sont les moins coûteuses.
Plusieurs marchés de permis d'émission ont été mis en place à l'échelle d'entreprises, de groupes d'entreprises, ou d'États. Un système européen d'échanges de permis a vu le jour en 2005. À partir de 2008, il devait s'insérer dans le marché mondial prévu dans le Protocole de Kyoto.
Le mécanisme de développement propre (MDP) a été créé dans le cadre du protocole de Kyoto afin de permettre aux Occidentaux de réaliser leurs objectifs en investissant dans des projets dans les pays en développement. Il est la réponse aux demandes des pays en développement (PED) d’un mécanisme financier qui appuie le développement économique en adoptant des méthodes de production plus « propres ». Contrairement à la mise en œuvre conjointe (MOC), qui vise en priorité à lancer des projets de stockage de carbone ou de réduction d’émissions, le MDP s’adresse aux besoins de financement du développement.
Le mécanisme génère des crédits d’émission sur la base de projets d’investissement dans un pays en développement. Ces projets, dont la nature reste à préciser et qui sont le fait d’investisseurs publics ou privés, déterminent des réductions d'émissions de gaz par rapport à une situation de référence. Ces droits peuvent être stockés ou échangés et doivent faire l’objet d’un partage entre l’investisseur étranger et le pays ou le partenaire hôte. Selon le texte du protocole de Kyoto, ce mécanisme donnera lieu au prélèvement d’une taxe, dont l’assiette reste à définir et qui devrait contribuer au financement des coûts d’adaptation des pays en développement au réchauffement climatique.
Les MDP ont représenté 5,4 milliards de dollars en 2006 (508 millions de tonnes économisées). Au total, 8 milliards de dollars ont été générés de cette manière depuis 2002, générant 16 milliards d'investissement global depuis 2002. La Chine et l'Inde sont les deux principaux vendeurs, l'Afrique étant restée largement absente avec moins de 3 % des crédits vendus.
La mise en œuvre conjointe (MOC) est un mécanisme de financement des projets ayant pour objectif premier le stockage de carbone ou la réduction des émissions degaz à effet de serre (GES). Il concerne les projets industriels ou forestiers visant à lutter contre l’effet de serre et lancés tout particulièrement par la Russie et les pays d’Europe centrale et orientale. Ces projets permettent de générer des crédits d’émission de GES utilisables par les investisseurs.
Participation au protocole de Kyoto en janvier 2011 :
Pays ayant ratifié le protocole
Pays signataires refusant pour l'instant de le ratifier
Pays s'étant retiré du protocole
Pays encore non signataires
Pour que le protocole de Kyoto entre en vigueur, il fallait :
qu’au moins 55 pays ratifient le traité (condition atteinte le avec la ratification par l’Islande) ;
que tous les pays de l'annexe 1 de la Convention (c’est-à-dire pays de l’OCDE sauf Mexique et Corée, et pays dits en transition[réf. souhaitée]) l’ayant ratifié émettent au total au moins 55 % des émissions de CO2 de 1990 (condition atteinte le avec la ratification par laRussie) ;
90 jours après la ratification du dernier pays nécessaire au quorum validant le traité, pour son application nationale dans chaque pays signataire. L’entrée en vigueur pour les pays ayant ratifié le protocole au est intervenue le.
EnFrance, l’entrée en vigueur s’est traduite par le décretno 2005-295 du[9], permettant la mise en œuvre des modalités de fonctionnement au niveau de l’Union européenne, ardent défenseur du protocole.
L’accord, bien que théoriquement en vigueur depuis le, n’est réellement entré en action au niveau mondial que le après l’adoption formelle de ses premières modalités de fonctionnement, lors de la Conférence desNations unies sur les changements climatiques se déroulant àMontréal du au.
Avec l'objectif d'un droit international de l'environnement entrent en jeu les questions de respect des engagements des différentes parties et des sanctions à appliquer en cas de non-respect. Cette question entoure aussi le protocole de Kyoto. On parlera d'un mécanisme d'« observance », c'est-à-dire de « contrôle du respect des engagements et de sanction du non-respect »[10]. C'est lors de la réunion des Parties de Montréal en 2005 qu'un texte sur ce sujet a été signé. Ce texte définit plusieurs principes novateurs pour l'observance du protocole de Kyoto. Il s'agit principalement de la création d'un comité d'observance, séparé en une chambre de facilitation (qui conseille techniquement les parties) et une chambre de l'exécution (qui incite et accompagne l'État en manquement avant de le sanctionner). Ce nouveau mécanisme d'observance est aussi accompagné d'une volonté de résoudre les conflits par la voie diplomatique ou, en dernier recours, au sein de la Cour internationale de justice…
À l’époque où le protocole a été conclu, les négociateurs pensaient que les engagements de la période post 2012 seraient dans la continuation de la période Kyoto (2008-2012). Ils avaient prévu de commencer en 2005 l’examen des engagements des pays de l’annexe B pour les périodes après 2012 (article 3.9). Néanmoins, le monde de 2005 n’étant plus le même que celui de 1997, date à laquelle le protocole de Kyoto a été négocié, et les pays développés ne pouvaient plus aujourd’hui accepter politiquement de lancer un processus où leurs seuls engagements seraient discutés en 2005.
À l’occasion de la première conférence des parties au protocole, à Montréal en, les pays se sont mis d’accord sur une décision en deux parties. Les pays développés ont entamé l’examen de leurs engagements au titre de l’article 3.9 dans le cadre d’un organe spécifique, un groupe Ad Hoc qui a été créé pour ce faire. Ce groupe devra terminer ses travaux dans un délai qui doit permettre d’éviter toute interruption du régime du protocole de Kyoto en 2012. Les pays développés ont obtenu que le processus n’ait pas une date butoir en 2008 comme le demandaient les pays en développement. Il est en effet impensable pour la majorité des pays développés de prendre des engagements pour après 2012 avant le changement d’administration américaine qui n’aura lieu que fin 2008.
L’autre partie de la décision est le lancement d’un dialogue informel et non contraignant sur la mise en œuvre de la convention, structuré autour de quatre thèmes : les objectifs de développement durable, l’adaptation aux changements climatiques, le transfert de technologie et la réalisation des opportunités des mécanismes de marchés. Le dialogue consiste en une série de quatre ateliers de travail, tous les six mois jusqu’à fin 2007. Officiellement, ce processus « n’ouvrira aucune négociation débouchant sur de nouveaux engagements ». En pratique, c’est justement le lieu pour discuter de façon informelle des efforts effectués par les pays en développement dans la convention, et en particulier pour l’après 2012.
Le Canada est devenu, le lundi, le premier pays à vouloir se retirer du protocole de Kyoto.
Au cours de la douzième Conférence des Nations unies sur le climat à Nairobi, le gouvernement canadien deStephen Harper a dit souhaiter réviser le protocole de Kyoto. Le premier ministre a même dit :« Kyoto est essentiellement un complot socialiste qui vise à soutirer des fonds aux pays les plus riches[11] ». En, le Canada affirmait que les objectifs de Kyoto étaient « irréalistes et inaccessibles » et que le gouvernement ne pouvait plus honorer ses engagements de réduction des GES[12].
La proposition est de réduire l'intensité par unité, mais sans regarder la quantité totale de GES émis[13]. Par contre, laprovince de Québec s'est engagée au respect des exigences de ce protocole[14].
Il faut rappeler que le statut du Canada comme premier fournisseur de pétrole brut des États-Unis d'Amérique[15] place le gouvernement canadien dans l'embarras[16],[17]. Malgré les répercussions environnementales catastrophiques de l'exploitation des sables bitumineux, l'Alberta s'est classée première au rang des provinces les plus riches, justement grâce à l'industrie pétrolière, ce qui porte le gouvernement à omettre la mise en place des politiques environnementales nécessaires pour atteindre ses objectifs visant à réduire les gaz à effet de serre[18].
L'arrivée majoritaire au pouvoir des conservateurs fédéraux, élus pour beaucoup en Alberta, a donc remis en cause Kyoto. Fin,Peter Kent, le ministre canadien de l'environnement, annonce que le Canada se retire du Protocole de Kyoto — ce retrait serait effectif après préavis obligatoire d'un an : donc, le. Le Canada devient ainsi le premier pays à se retirer officiellement de cet accord signé en 1997 et entré en vigueur en 2005[19],[20]. Mais, le, l'avocat constitutionnalisteDaniel Turp accompagné de son « Équipe Kyoto » porte en Cour fédérale canadienne une contestation de la façon utilisée par le Canada pour se désengager du protocole : tout d'abord, l’exécutif canadien n'aurait pas respecté le principe de séparation des pouvoirs « en faisant fi » notamment, de l'avis du Parlement, qui avait lui-même adopté le protocole de Kyoto en 2002. De plus, l'exécutif n'aurait pas respecté la procédure car il n'aurait pas non plus consulté les Provinces, ce qui poserait également un problème du point de vue constitutionnel, le Canada étant un État fédéral.
Cependant, le, la Cour Fédérale déboute la contestation de Daniel Turp et de son « Équipe Kyoto ». Selon le juge Simon Noël, il n'est pas du ressort de ces derniers de s'exprimer au nom des provinces, et le gouvernement n'est pas non plus tenu de consulter le Parlement du Canada avant d'exercer son droit de retrait[21].
En moyenne, lesÉtats-Unis ont vu augmenter leurs émissions de gaz à effet de serre de 1 % par an depuis 1990.[réf. nécessaire] En 1997, lesénat américain a refusé de ratifier le traité à 95 voix contre 0. Pas un seul sénateur démocrate n'a voté en faveur du protocole[22].
Bill Clinton a alors tenté en 2000 de négocier des avenants avec les Européens mais sans succès[23].
En, le gouvernement deGeorge W. Bush refusa de présenter de nouveau le traité pour ratification parce qu’il considère que cela freinerait l’économie desÉtats-Unis et que le combat contre le réchauffement climatique doit se faire non pas avec une simple réduction des gaz à effet de serre, mais par une meilleure gestion de leur émission. Les États-Unis étaient alors les plus gros émetteurs avec environ 23 % desgaz à effet de serre de la planète, parce qu'ils produisent 25 % des biens et services de la planète. Selon leNew York Times, « La Chine va supplanter les États-Unis en tant que premier émetteur de CO2 d’ici à 2009 »[24]. Selon des chercheurs des universités de Berkeley et San Diego, la Chine a sans doute dépassé les émissions de CO2 des États-Unis dès 2006[25].
Politiquement, le gouvernement de George W. Bush a justifié son retrait par le fait que laRépublique populaire de Chine, second émetteur mondial degaz à effet de serre, n’a pas d'objectif de réduction contraignant en vertu du Protocole. En outre, ils justifient leur non-adhésion par le fait que leur industrie est énergétiquement plus efficace que celle de la majorité des signataires. Le gouvernement américain a signé la « Convention climat » des Nations unies, qui est entrée en vigueur en 1994. C'est en tant que membre de cette convention que les États-Unis prennent part aux conférences des parties à la convention climat et au protocole de Kyoto. Les États-Unis préfèrent investir dans lesnouvelles technologies et refusent tout accord multilatéral contraignant, car aucune obligation ne pèse sur les pays en voie de développement (en particulier la Chine et l'Inde, deux gros émetteurs de gaz à effets de serre).
Le, lors d'une conférence de presse avec lePremier ministre danoisAnders Fogh Rasmussen auDanemark, le président George W. Bush a reconnu pour la première fois que la production de gaz à effet de serre de l’activité humaine est en partie responsable duréchauffement climatique. Mais il continue de plaider pour la recherche et le développement de sources d'énergies non-polluantes, plutôt que pour une réduction desgaz à effet de serre.
Le, le gouvernement des États-Unis a signé un accord avec cinq pays d’Asie-Pacifique (Australie,Inde,Japon,Chine etCorée du Sud) visant à développer de nouvelles technologies pour lutter contre l’émission des gaz à effet de serre[26], auquel s'est joint le Canada le dans ce qui est devenu en 2006 lePartenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat (Asia-Pacific Partnership on Clean Development and Climate).
Si l’administration Bush et l'État fédéral refusent de ratifier le protocole de Kyoto, des décisions pour réduire les émissions d’équivalents de CO2 sont prises au niveau régional et local : plus de 28 États américains ont ainsi développé des plans climats et se sont fixé des objectifs de réduction de leurs émissions.
En particulier, laCalifornie et leNouveau-Mexique ont adopté des objectifs ambitieux de réduction des émissions à l’horizon 2050 : il s'agit de les diviser par quatre. Vingt-deux États, ainsi que leDistrict de Columbia, ont mis en place des obligations pour les producteurs d’électricité de générer un certain montant d’électricité à partir de sources renouvelables (généralement sous la forme d’un pourcentage). 255 maires représentant 46,6 millions d’Américains ont décidé de respecter les principes du protocole de Kyoto en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre de 7 % par rapport à 1990 d'ici à 2008-2012. LaCalifornie s’est engagée à limiter les émissions de gaz à effet de serre : les objectifs théoriques annoncés sont une diminution de 11 % avant 2010 et 87 % avant 2050[27].
Le, le gouverneur Arnold Schwarzenegger signe un accord avec le Parlement de Californie pour diminuer la production degaz à effet de serre, mettant l’État en conformité avec le protocole de Kyoto[28]. La décision AB32 a été prise de réduire d’un quart les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020[29]. Des sanctions financières seront prises contre les industries qui ne respectent pas cet engagement. Un marché de permis d’émissions sera créé et contrôlé par l’Air Resources Board[30].
L’U.S. Mayors Climate shitter Protection Agreement, lancé à l’initiative du maire de Seattle, est un accord qui vise à atteindre ou à dépasser les objectifs de réduction de GES fixé par le protocole de Kyoto. En 2009, plus de 850 maires américains[31] l’avaient signé, parmi lesquels figurent les maires de New York, Los Angeles, Chicago, Dallas, Philadelphie, Atlanta, Boston, Détroit, Denver, Washington, Miami, San Francisco[32], qui sont les villes les plus peuplées du pays.
Après plusieurs années d'hésitation, le traité a été adopté par la Russie à l'issue d'une triple ratification, le conseil des ministresrusse le, laDouma le etVladimir Poutine le.
La Russie émet 17 % des gaz à effet de serre mondiaux en 1990. Pourtant, elle est autorisée à émettre 20 % des gaz à effet de serre, puisque le protocole se base sur les émissions mesurées en 1990, c’est-à-dire avant le fort ralentissement de l'activité industrielle russe.
Pour que le protocole entre en vigueur, il fallait que les pays signataires cumulent au moins 55 % des émissions de CO2 en 1990. En l'absence des États-Unis, responsables de 23 % des émissions de CO2, c'est la ratification par la Russie qui a permis au traité, signé en 1997, d’entrer en vigueur le.
Pour la majorité des pays en développement et en particulier pour des pays comme laChine ou l’Inde, le changement climatique n’est pas une priorité comparé aux autres enjeux du développement.[réf. nécessaire][33] Il est vrai qu’étant donné leur niveau de développement, ils n’ont pas les mêmes sensibilités vis-à-vis des questions environnementales. Ils pensent que les pays développés doivent agir en priorité car ceux-ci ont une responsabilité historique sur l'augmentation actuelle des concentrations de gaz à effet de serre. De plus, ils considèrent l’augmentation de leurs émissions par tête (qui sont aujourd’hui très faibles) comme une conséquence inéluctable de leur développement. Pourtant, l’Inde risque aussi de subir un fort impact à cause du changement climatique, en particulier dans le domaine agricole à cause de possibles variations de la mousson. Pour la Chine, il n'y a pas de tendance claire.
Les pays en voie de développement n'ont pas d'engagement quantifié de réduction de leurs émissions dans le protocole de Kyoto ; c’est une des raisons pour laquelle les États-Unis refusent de ratifier le protocole en l’état. Ils souhaitent associer les pays dits « émergents » comme l’Inde, leBrésil, l’Indonésie, laChine, leMexique ou laCorée du Sud (ces deux derniers ayant récemment adhéré à l’OCDE), mais ces derniers craignent que tout effort n’entrave leur croissance économique.
Les pays de l’OPEP, surtout l’Arabie saoudite et leKoweït, exigent des aides financières pour la diversification économique, au titre des compensations prévues par le protocole.
Au, 182 pays sur 192 pays indépendants ont ratifié, accepté, accédé ou approuvé le protocole.
Au, date historique du premier Meeting des signataires du protocole (MOP) àMontréal et de la onzième conférence des parties (COP), le Protocole de Kyoto est applicable dans tous ces pays, à l’exception des plus récents signataires, où le protocole est entré en vigueur plus récemment :Népal,Guinée-Bissau,Kazakhstan,Angola,Australie,Bahreïn,Bruneï, etc.
Il s'agit des pays suivants : Andorre, Afghanistan, Taïwan, Vatican.
Toutefois, l'Afghanistan, encore partiellement occupé et en zone de conflit armé, ne dispose pas encore de la stabilité gouvernementale lui permettant de se prononcer en toute indépendance sur un traité international.
Taïwan ne peut être partie non plus, car il n’est pas reconnu indépendant de laChine (qui a ratifié le protocole), mais a annoncé vouloir l'appliquer.[réf. souhaitée]
Le protocole de Kyoto, adopté en 1997, réglemente les réductions de gaz à effet de serre pour un ensemble limité de pays jusqu'en 2012. Le protocole est prolongé jusqu'en 2020 avec l'amendement de Doha en 2012[34]. Les États-Unis décident de ne pas ratifier le protocole, principalement en raison de sa nature juridiquement contraignante. Cette décision, ainsi que le conflit de répartition, conduisent à l'échec des négociations internationales ultérieures sur le climat. Des négociations en 2009 doivent déboucher sur un traité succédant à celui de Kyoto, mais les négociations échouent et l'accord de Copenhague qui en résulte n'est pas juridiquement contraignant et n'est pas adopté universellement[35],[36].
Démontrée par les nombreux travaux scientifiques synthétisés par leGIEC, la thèse du réchauffement climatique d'origine humaine reste contestée par une minorité de scientifiques. Le traité est régulièrement contesté par des lobbies relevant de secteurs économiques impactés par les contraintes découlant du protocole et certaines personnalités publiques. Leur argumentation est que le réchauffement climatique ne serait pas d'origine humaine et ils critiquent pour cette raison l'utilité et les dépenses induites par le protocole de Kyoto. Contrairement aux travaux du GIEC, les thèses de ces contestataires (citations[39],[40],[41],[42],[43] ci-dessous) n'ont pas été jugées recevables par les revues à comité de lecture (évaluation par les pairs oupeer review), et ne peuvent donc pas être considérés comme des arguments scientifiques. Jusqu'à preuve du contraire, ils n'ont donc d'autre valeur que la simple opinion personnelle de contestataires minoritaires.
C'est par exemple le cas deIan Clark qui soutient cette théorie controversée présentant l'activité solaire comme la principale cause du réchauffement[39]. L'Institut économique Molinari a repris cette théorie dans son rapportLes coûts économiques et l'inefficacité du protocole de Kyoto[40].
En FranceClaude Allègre,géochimiste de formation, est de ceux qui mettent en doute le« dogme » du réchauffement climatique d'origine humaine, en particulier dans un article deL'Express où il déclare :« La cause de cette modification climatique est inconnue. Est-ce l'homme ? Est-ce la nature ? Les archives glaciaires ou historiques nous indiquent que le climat est un phénomène capricieux. Les théories météorologiques mathématiques le confirment. Donc, prudence[41]. » LeglaciologueRobert Vivian se montre également sceptique[42]. LeclimatologueGerald Stanhill pointe les synthèses duGIEC qui selon lui occultent les phénomènes d'assombrissement/éclaircissement[43], point de vue auquel s'oppose le climatologueGavin Schmidt qui s'interroge« sur la représentativité des stations sélectionnées par Stanhill »[44]. Le rapport du GIEC de 2014 intègre l'estimation de ce phénomène (forçage négatif lié aux aérosols anthropiques) mais conclut bien à un réchauffement climatique majoritairement d'origine anthropique[45].
Évolution des émissions de gaz à effet de serre de 1990 à 2004
Voici l'évolution des émissions de gaz à effet de serre de 1990 à 2004, avec les objectifs nationaux de réduction des émissions pour la période 2008-2012 entre parenthèses[46]:
Canada : +28 % (-6 %) : Cette augmentation s'explique par la hausse du prix du brut qui a intensifié l'exploitation des sables bitumeux d'Alberta. Celle-ci est très polluante, car il faut brûler un baril pour en produire deux.
(*) : Le calcul des objectifs de ces pays de l'UE résulte de la ventilation de l'objectif européen de -8 % entre les États membres (processus appeléburden sharing) en fonction de leurs performances environnementales passées et de leurs besoins de développement futurs.
Yves Petit (sous la direction),Le Protocole de Kyoto : Mise en œuvre et implications, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg,, 247 p.(ISBN2-86820-197-0)