Le protestantisme rassemble 8 courants principaux : l'adventisme, l'anabaptisme, l'anglicanisme, lebaptisme, lecalvinisme, leluthéranisme, leméthodisme et lepentecôtisme. Il regroupe plus d'un tiers deschrétiens dans le monde, soit 900 millions de protestants, dont 300 millions dans les Églises directement influencées par la Réforme et 600 millions dans les nouvelles Églises protestantes, principalementévangéliques (dont l’anabaptisme, le baptisme et le pentecôtisme).
Pour les protestants, laBible est l'autorité suprême en matière de foi.
Ce sont les adversaires de la Réforme qui, les premiers, utilisèrent cequolibet en1529, dans leSaint-Empire romain germanique, en désignant les princes protestants et les villes libres[3],[4]. La plupart desprinces-électeurs avaient choisi de suivre la réforme deLuther tolérée parCharles Quint, l'empereur élu par eux. Mais en 1529, ce fervent catholique change d'avis et ordonne le ralliement inconditionnel à l’Église catholique. La promulgation de cette prescription provoque le refus des princes : ils « protestent devantDieu […] ainsi que devant tous les hommes » de leur refus d'admettre un décret qu'ils jugent contraire « à Dieu, à sa sainte Parole, à [leur]bonne conscience et au salut de [leur] âme »[5]. Plutôt attribué de façon péjorative, cet adjectif fut ensuite adopté comme substantif par les adeptes de laRéforme. En effet, la définition (vieillie ou littéraire) de ce mot est :Exprimer avec certitude, promettre avec force (à quelqu'un) que quelque chose est vrai, que quelque chose existe[6]. En revendiquant le sens positif de ce mot[7], les protestants affirment leur croyance, ils font profession de leur foi. De là l'origine du mot protestant[8]. La portée du mot est parfois restreinte aux seuls courantsluthérien etréformé, dont la cohérence et l'unité ont été affirmées très tôt[9].
Les protestants modernistes hésitent à parler de « doctrine » ou de « religion ». Ils préfèrent convictions, engagements ou valeurs voire également de relation, indiquant ainsi vivre une liberté dans leur relation avec Dieu plutôt que par obligation ou tradition, ce que sous entend pour eux le mot « religion ». Ils préfèrent toujours préserver un espace de discussion et d'échange entre les fidèles, particulièrement pour leurs expressions de foi, même les plus conservatrices.
Toutes sensibilités confondues, les protestants partagent plusieurs points fondamentaux : les « cinq solas » (les deux premiers concernent le salut) et deux autres principes non moins essentiels (Solus Christus et Ecclesia semper reformanda) : en tout sept, dont un est réputé formel (Sola Scriptura) et six à caractère matériel.
L'homme ne peut pas mériter son salut auprès deDieu, mais Dieu le lui offre gratuitement par amour. Ce qui rend l'homme capable d'aimer lui aussi. Ainsi, la valeur d'une personne ne dépend que de l'amour de Dieu, et non de ses qualités, ni de son mérite, ni de son statut social.
Ce don se fait à l'occasion d'une rencontre personnelle avec Dieu, parJésus-Christ (solo Christo, par Christ seul). C'est cela la foi, non une doctrine ou une œuvre humaine. D'une personne à l'autre, elle peut surgir ou être le fruit d'un cheminement. Chacun la vit de manière particulière, comme sa réponse à la déclaration d'amour de Dieu.
(À mettre en rapport avec le sacerdoce universel et l'éclairage indispensable du Saint-Esprit)
Considérée comme porteuse de la parole de Dieu, laBible est à la fois la seule autorité théologique et le seul guide, en dernière instance, pour la foi et la vie. Elle est éclairée entre autres par la prédication de ministres appelés par l'Église et formés par elle (mais essentiellement par le Saint-Esprit). À travers les témoignages humains qu'elle transmet, elle dessine des principes de vie à partir desquels s'exerce laresponsabilité personnelle de chacun.
Il n'y a que Dieu qui soit sacré, divin ou absolu. Ainsi, aucune entreprise humaine ne peut prétendre avoir un caractère absolu, intangible ou universel, y compris la théologie. De plus, partant du principe que Dieu a donné la liberté aux hommes, les protestants sont généralement favorables à un système social qui respecte la pluralité et les libertés.
Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines. Elles sont secondes. « Elles peuvent se tromper » disait Luther. Ainsi, les Églises doivent sans cesse porter un regard critique sur leur propre fonctionnement et leur propre doctrine, à partir de la lecture de laBible, lecture éclairée par l'Esprit.À l'inverse, les chrétiens catholiques pensent[réf. nécessaire] qu'il faut être guidé par l'Église de façon claire. La certitude peut aller dans certains cas jusqu'audogme (vérité qui ne peut être reniée), prononcée par un concile, ou par lepape en vertu de l'« infaillibilité pontificale ».
Principe de laRéforme protestante[10], que Luther considère comme central, selon lequel chaque baptisé est « prophète, prêtre et roi » sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit les principes de hiérarchie au sein de l'Église. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris lesministres (dont lespasteurs font partie). Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. Les femmes ont accès aux ministères de certaines Églises protestantes, cela ayant évolué en fonction des pays et des époques.
La doctrine protestante repose exclusivement sur les textes sacrés, à savoir laBible, uniquement constituée de l’Ancien et duNouveau Testament. LesLivres deutérocanoniques ont été considérés par les Réformateurs comme intéressants mais non fondateurs de la foi[11] et ne sont plus imprimés dans les bibles protestantes depuis leXIXe siècle. Toutefois, on trouve toujours lesapocryphes dans les bibles luthériennes. Le protestant croit donc à larésurrection et à lavie éternelle. À l'instar de toutes les confessions chrétiennes, la résurrection deJésus-Christ et lesalut qui en résulte peuvent être considérés comme le point essentiel de la foi[12]. Les pratiques majeures sont communes avec celles de l’Église catholique (prières, lecture de la Bible, leculte dominical et la participation à l’Eucharistie, dénommée laSainte-Cène).
Lebaptême et laSainte-Cène sont les deux seulssacrements chez lesprotestants, qui partent du principe que, d'après le témoignage des textes bibliques, seuls ces deux actes ont été institués parJésus-Christ. Dans certaines Églises protestantes, notammentévangéliques, lebaptême n'est administré qu'à l’âge adulte tandis que d'autres laissent le choix et pratiquent assez largement le baptême des enfants.
Laconfirmation désigne la cérémonie qui conclut l’éducation religieuse descatéchumènes, en général desadolescents de 14 à 15 ans. Assez proche de laprofession de foi célébrée chez lescatholiques, elle n'est cependant pas unsacrement mais elle confirme les vœux du baptême et elle marque l’admission du confirmand à lacène et son passage à une vie de foi adulte[14]. Depuis un synode de l'église réformée de France, les enfants sont admis à la cène sous la responsabilité de leurs parents.
Lemariage est la bénédiction divine d'un amour humain et, bien que le protestantisme n'encourage pas la pratique du divorce, l'idée qu'undivorce peut être préférable à une vie de couple devenue très difficile est admise par la majorité des protestants ; le remariage de divorcés est possible.
Leculte desfunérailles est destiné à l’accompagnement de la famille et des amis, il est centré sur l'annonce de l’Évangile et la promesse de larésurrection. Le défunt est enterré simplement, avec respect : lecture d’un passage de laBible et prières pour les familles. Il n'y a pas de cérémonie pour les morts de type messe anniversaire. Lesautopsies, les prélèvements d’organes ainsi que la crémation sont en général autorisés. Les protestants ne célèbrent pas le "jour des morts" et ne fleurissent les tombes que par conformisme aux usages.
Malgré les nombreux points communs entrecatholicisme et protestantisme (tous deux issus durameau occidental duchristianisme), et malgré le rapprochement doctrinal obtenu par ledialogue œcuménique, par exemple par leGroupe des Dombes, il existe de nombreuses différences entre le culte protestant et le culte catholique.
Les protestants n'accordent pas à leur clergé un rôle spécifique deprêtres. Lespasteurs sont des conseillers et des théologiens de niveau universitaire dont le rôle est de former les croyants, de leur indiquer la direction à suivre. Ils président leculte et administrent laSainte-Cène mais, moyennant une officialisation par l'Église pour des raisons de bon ordre et de discipline, des laïcs peuvent parfaitement en faire autant, y compris la prédication moyennant une formation théologique. C'est l'ensemble des croyants qui est investi de la prêtrise (doctrine dite dusacerdoce universel, fondée notamment sur des textes de l'Épître aux Hébreux). Dans l'Église catholique, le prêtre en prononçant les paroles de l'absolution au sein de la confession accorde effectivement le pardon de Dieu, le pasteur se borne à rappeler au cours de la liturgie la promesse de pardon acquise « à ceux qui se repentent et qui croient » ; le reste se passe directement entre le croyant et Dieu (exception : les anglicans utilisent le mot prêtre, sans toutefois y mettre le sens catholique).
Les protestants ne reconnaissent que deux sacrements (lebaptême et l’eucharistie ouSainte-Cène) contre sept chez les catholiques (le baptême, l'eucharistie, laconfirmation, laréconciliation, lemariage, l'ordination et l'onction des malades). Certains de ces rites existent toutefois sur un mode mineur : laconfirmation, laconfession des péchés soit collective au cours duculte soit personnelle dans le secret de la prière, mais jamais auriculaire à la manière catholique ; les protestants n’ont donc pas de sacrement de réconciliation (le dialogue avec un prêtre) et le pasteur n'a pas le pouvoir de remettre les péchés. L'ordination (despasteursluthériens) ou la reconnaissance des ministères (despasteursréformés) remplacent l'ordination des prêtres mais en sont très éloignées dans la forme comme dans le fondement théologique, la question de la prêtrise restant au fond la grande différence entre les conceptions catholiques et protestantes de l'Église. Moins sacralisé, le mariage protestant peut être rompu et les Églises protestantes acceptent en général de célébrer des remariages.
La question dite de laprésence réelle de Jésus lors de laCène est particulièrement complexe. Les protestants ne croient pas à latranssubstantiation, doctrine catholique qui affirme la transformation de la substance des deux espèces de la communion en véritable chair et en véritable sang du Christ lors de l'eucharistie. La majorité des protestants croit à la présence réelle de Jésus de manière spirituelle dans l'assemblée lors de laCène : la Cène ne se réduit donc pas à un symbole. Cette position existe toutefois également mais reste minoritaire. Tentant d'unir les contraires, la position de Luther était la « consubstantiation », doctrine tirée des idées deGuillaume d'Occam et deDuns Scot. Lacommunauté de Taizé avait quant à elle trouvé des formulations pouvant convenir à l'ensemble desÉglises chrétiennes, parlant d'un « mémorial sacrificiel »[16].
Les concepts depurgatoire (lieu de souffrance auquel l'homme accède après la mort pour se racheter et se purifier de ses péchés avant d'accéder auparadis),canonisation (croyance catholique, mais aussi orthodoxe, par laquelle un homme ou une femme est reconnu comme saint ou sainte) et d'indulgence (à l'époque il y avait possibilité pour un catholique de verser une somme d'argent à l’Église en échange de la rémission de la peine temporelle (en pratique, d'un certain temps de purgatoire) encourue à la suite du pardon de ses péchés, aujourd'hui c'est surtout le pardon donné par le pape pour les grandes fêtes, par exemple l'Indulgence Plénière de Noël, ou dans d'autres occasions) n'existent tout simplement pas. La notion de « saint » : origine latine de ce mot :sanctus : sacré, ici avec un sens double « appelé » (par le baptême) et « élu » (par Dieu auJugement dernier), signifiant « mis à part ». Il n'existe donc pas, sur Terre, d'élite composée de chrétiens qui seraient exemplaires devant la communauté[17].
L'excommunication (pratique par laquelle le pape exclut quelqu'un de l'Église et, de fait, l'empêche temporairement ou définitivement de recevoir des sacrements), existe en principe également chez les protestants. Elle serait prononcée soit par l'évêque (organisation de l'Église selon lesystème épiscopalien), soit par le conseil presbytéral (système presbytéro-synodal), mais elle est en général tombée en désuétude (sauf chez certains évangéliques où elle joue même un rôle de maintien de la cohésion des communautésamish, où l'excommunié estipso facto mis au ban de la communauté sur le plan social).
Les protestants confessants (non les libéraux) adhèrent à lanaissance virginale de Jésus et ils placentMarie parmi les témoins privilégiés au même titre que lesdisciples du Christ. En revanche, ils ne croient pas à sonImmaculée Conception, considérant que celle-ci n'a pas de fondementbiblique. Des avancées œcuméniques ont été faites quant à la place de Marie chez les protestants — dont on peut penser qu'elle a été particulièrement réduite en pure réaction contre le catholicisme —, par exemple par leGroupe des Dombes[18] ou par la théologienne protestanteFrance Quéré[19]. Cependant Marie reste pour les protestants un exemple de fidélité au Christ et de femme vertueuse.
Les protestants ne font pas appel à des intercesseurs commeMarie ou les saints dans leurs prières. Selon eux, le croyant est seul responsable devantDieu et ne doit pas passer par des intermédiaires pour dialoguer avec Lui. Ils croient que Jésus est le seul intermédiaire entre Dieu le Père et eux-mêmes, en se basant notamment sur des textes bibliques comme 1timothée 2.15.
Ils ne croient pas à l'utilité de la pratique catholique de laconfession (voir plus haut le paragraphe sur la prêtrise). Pour cette raison, les protestants croient que Dieu les pardonne tant qu’ils confessent et regrettent individuellement leurs péchés avec leur cœur devant Dieu.
L'appartenance à l'Église est concrétisée chez les protestants par la confession de foi[20] et non par la participation aux rituels sacramentels qui a la préférence des catholiques.
Il n'y a pas de cérémonie pour les morts de type messe anniversaire.
Les protestants ne distinguant pas entre le culte delatrie et le culte dedulie, ils n'ont généralement pas de statues ou d'images pieuses, considérant le culte des images comme une idolâtrie. Chez les protestants, la croix de Jésus est vide, ce qui signifie que Jésus est ressuscité tandis que chez les catholiques, Jésus est représenté sur la croix.
Le déroulement de la messe catholique suit un rite précis qui a été codifié par l’Église catholique tandis que la forme du culte chez les protestants varie selon les familles d’Églises. Il peut y avoir une liturgie formelle et visible, comme dans les Églises luthéro-réformées, ou au contraire le culte peut prendre une forme plus libre, sans liturgie apparente[21].
L'année1521 est également considérée comme déterminante : en janvier, Martin Luther, devant laDiète de Worms, refuse de se rétracter, s’estimant soumis à l’autorité de laBible et de saconscience plutôt qu’à celle de la hiérarchie ecclésiastique[22] et estexcommunié. Invoqués ici pour la première fois, l'appel direct à Dieu et à la conscience individuelle sont les marqueurs du protestantisme. Parmi les idées de Luther, l'accès de tous à laBible sans discrimination sociale et l'égalité entre les hommes ont un fort écho dans la population majoritairement paysanne, à tel point qu'elles provoquent, au printemps1525, leBauernkrieg (guerre des paysans) dans leSaint-Empire romain germanique.
Afin de mettre un terme rapide à cette explosion de violence contre la classe dirigeante, les princes se réunissent lors de la premièrediète de Spire, en1526. Ils conviennent du décret de l'état d'urgence et décident que chaque prince choisit le culte à pratiquer dans son État, les opposants étant contraints de fuir vers un autre État favorable à leur foi. Cette confessionnalisation est déjà initiée à la fin de1526 parJeanIer de Saxe qui institutionnalisa leluthéranisme.
Cependant, absent de cette assemblée formée par sesélecteurs,Charles Quint demeure hostile à ces dispositions. Accusé par leSaint-Siège de soutenir Luther, Charles Quint décide d'endiguer la propagation des thèses luthériennes. Il convoque donc en1529, avec son frèreFerdinandIer, uneseconde diète de Spire lors de laquelle il révoque toutes les concessions faites par les princes aux paysans. Ainsi, il réinstaure le cultecatholique et lamesse enlatin. Ces derniers réagissent immédiatement sous la conduite de Jean de Saxe en émettant une protestation. Les princes signataires sont appelés« protestants », origine du motprotestant (voirsupra).
Distribution du protestantisme (rouge) et du catholicisme (bleu) en Europe centrale (en 1618).
Leluthéranisme se répand dans toute l'Europe le long des voies de communication commerciales du Nord. De nombreux princes allemands l'adoptent, ce qui va dans le sens de leur quête d'indépendance par rapport aux pouvoirs extérieurs qui régissent leSaint-Empire romain germanique : lepape et l'empereur. L'empereurCharles Quint, justement, est aux prises avec lesTurcs qui conquièrent de plus en plus de territoires européens depuis lachute de Constantinople et menacent à présent l'Est de son empire ; il ne peut donc intervenir à l'encontre des princes qui deviennent protestants. Le luthéranisme devient religion d’État enSuède en1529, puis auDanemark en1536. En 1536,Jean Calvin publie en latin l’Institution de la religion chrétienne. En1545, leconcile de Trente réaffirme les dogmes et la discipline de l’Église catholique. Il se termine en1563.
AuxXVIe et XVIIe siècles, laFrance bascule dans lesguerres de religion (1562-98) puis après une période de tolérance sous l'édit de Nantes, dans une proscription croissante du protestantisme associé à des violences : destruction de temples,enlèvement d'enfants, logement de troupes, interdiction d'exercice de certains métiers et charges, ce qui conduit, malgré l'interdiction faite également d'émigrer, à l'exode de quelque deux cent cinquante à trois cent mille personnes vers l'Allemagne, laSuisse, lesPays-Bas et l'Angleterre[23].
Dans le Saint-Empire romain germanique, les troubles avaient pris fin dès1555 avec lapaix d'Augsbourg, qui promulguait le principe « un prince, une religion » et permettait doncde facto une tolérance, ceux qui étaient résolus à conserver leur religion étant libres de se déplacer, parfois de quelques kilomètres seulement, pour l'exercer librement[24].
LesPays-Bas faisaient exception à cette règle, les troubles religieux venant doubler le rejet de la mise sous tutelle de laFlandre et des Pays-Bas par lesHabsbourg espagnols. La paix n'intervient qu'en1648 (traité de Münster) à l'issue de laguerre de Quatre-Vingts Ans et consacre la division politique et religieuse des Pays-Bas : au sud, lesPays-Bas espagnols catholiques où le protestantisme est interdit, au nord les Pays-Bas indépendants, dirigés par desréformés et où le catholicisme, le luthéranisme et lemennonitisme sont tout juste tolérés[24].
EnAngleterre, les convenances personnelles du roiHenri VIII en matière matrimoniale le conduisent à rompre avecRome. Née de ce schisme, l'Église anglicane conserve d'abord tous les aspects extérieurs du catholicisme mais évoluera graduellement vers le protestantisme tandis que le catholicisme poursuit son évolution divergente par le biais des doctrines promulguées après la rupture[24]. EnSuisse, les cantons s'étaient déterminés séparément, les plus vastes et les plus puissants (Bâle,Zurich,Berne) basculant vers le protestantisme[24]. EnEurope du Sud, les velléités du luthéranisme avaient été éteintes par l'Inquisition. Seule exception notable, la communauté hérétique ditevaudoise : lors dusynode de Chanforan, la majeure partie de l'Église vaudoise choisit d'adhérer à laRéforme en1532. Malgré les persécutions (entre autres le massacre de trois milleVaudois du Luberon en1545), cette petite communauté s'est maintenue dans lePiémont[24]. Le protestantisme connaît ensuite une expansion mondiale au travers des mouvementsmissionnaires qui, le plus souvent, accompagnent lacolonisation. Dans le cas desÉtats-Unis, il est alimenté en outre par l'exil desnon-conformistes religieux d'Angleterre ou d'autres régions d'Europe : ainsi lesquakers puis les non-conformistesanglicans (puritains) sont-ils très tôt et très largement implantés dans leNouveau Monde, mais c'est le cas aussi desanabaptistes germaniques (allemands, suisses,alsaciens) qui fondent les communautésmennonites etamish aux États-Unis[24].
Aujourd'hui, le protestantisme est principalement présent enAmérique du Nord, enEurope du Nord et enAfrique. Il est fortement implanté, et en croissance, enAmérique du Sud et enAsie de l'Est plus particulièrement enChine (en nombre) et enCorée du Sud (en pourcentage). L'estimation du nombre de protestants dans le monde est assez variable, selon que l'on prend en compte les seuls protestants « historiques » (ceux remontant à la Réforme « magistérielle » duXVIe siècle : calvinistes, réformés,presbytériens ; luthériens ; anglicanslow church,épiscopaliens - nom des anglicans hors d'Angleterre - ;méthodistes —XIXe siècle, dissidence anglicane — principalement), au nombre d'environ trois cent cinquante millions, ou que l'on y ajoute les descendants (baptistes et autres Églises),évangéliques, de la « Réforme radicale » (toujours auXVIe siècle mais aussi après), qui sont, en2011, plus de cinq cents millions dans le monde[25]. Parmi les évangéliques, on estime à deux cents millions le nombre despentecôtistes dans le monde. Les évangéliques et les pentecôtistes (apparus au tout début duXXe siècle et mettant l'accent sur le « baptême du Saint-Esprit ») sont très dynamiques et en constante expansion de par le monde (Amérique latine,Afrique, Asie…)[26]. Dans les années récentes, le calvinisme a été l'objet d'un regain en Amérique du Nord[27]. Le magazineTime a décrit en2009 lenouveau calvinisme comme l'une des « dix idées en train de changer le monde » et ses partisans comme desbaptistes réformés et desbaptistes du Sud principalement[28]. Aujourd'hui, lesÉtats-Unis et laCorée du Sud sont les pays qui envoient le plus demissionnaires dans le monde. Enfin, laChine continentale a développé de manière autonome unprotestantisme non-dénominationnel particulièrement dynamique, en partiedans l'église officielle et en partieen dehors, qui est estimé à une soixantaine de millions de croyants[29].
Selon la compilation des chiffres donnés par les organisations protestantes traditionnelles, le mouvement rassemble 317 millions de personnes dans le monde, en2014.
LesÉglises protestantes libérales sont généralement attachées au dialogue de la religion avec la culture et relativisent la place première de la Bible. Elles sont favorables au dialogue interreligieux, au pluralisme, et à lalaïcité. Elles critiquent les régulations orthodoxes des croyances et des pratiques, les appareils ecclésiastiques et leur pouvoir normatif.
La principale distinction des églises évangéliques par rapport aux autres églises protestantes est la doctrine de l’Église de professants, bien qu’il existe une « tendance évangélique » plus large dans le protestantisme[39]. Les autres églises protestantes ont majoritairement une théologielibéralealors que les églises évangéliques ont majoritairement une théologieconservatrice oumodérée[40],[41]. Ainsi, en France, plusieurs dénominations évangéliques ont fondé leConseil national des évangéliques de France (CNEF) en 2010 qui se présente comme une voix distincte de laFédération protestante de France[42].
Ladiaconie, le service envers les plus faibles ou les plus pauvres, existe depuis l’origine de l’Église. Pour les protestants, la diaconie fait bien partie de la vocation de l’Église, au même titre que la prédication de l’Évangile, bien que la laïcité ait conduit en France à séparer lesassociations cultuelles et les associations ou fondations à caractère social, médico-social ou sanitaire.
a. Les associations locales d’entraide ou diaconats. Il y a presque un diaconat par Église locale, avec des activités d’écoute, des distributions alimentaires, des vestiaires, des accompagnements plus ou moins précis de personnes isolées (hors ou dans l’Église), mais aussi du financement et de l’accompagnement d’actions de solidarité avec le Sud (associations ou Églises) au gré des rencontres et des intérêts des membres des Entraides. Cela représente des milliers de bénévoles qui collaborent souvent dans leurs activités avec d’autresassociations caritatives (laïques, catholiques…).
b. Les associations membres de la Fédération de l'entraide protestante (FEP), soit environ deux cents associations ou fondations engagées dans plusieurs secteurs :
le sanitaire, avec quelques hôpitaux et maisons de santé et écoles d’infirmières ;
les personnes âgées avec près de 80 maisons de retraite et quelques services à domicile ;
les personnes handicapées, avec souvent des associations importantes gérant plusieurs établissements et développant de nouvelles structures, dans un contexte de pénurie à l'échelle nationale ;
le social qui tend à se développer, avec des structures d’accompagnement, d’hébergement, d’accès au logement pour personnes en situation d’exclusion ;
les organismes de formation, les Foyers de jeunes, les centres sociaux…
Ces associations regroupent des milliers d’administrateurs, de bénévoles et de salariés.
Ci-dessous, quelques exemples d’œuvres d'origine protestante.
Lafondation John-Bost, créée en 1848 par le pasteurJohn Bost, est une institution sanitaire et médico-sociale protestante, reconnue d'utilité publique, dont le siège est situé àLa Force près deBergerac. Elle accueille, soigne et accompagne au long cours plus d'un millier de personnes (enfants, adolescents, adultes et seniors) souffrant de troubles psychiques et de handicap physique et/ou mental dont l'état nécessite une vie sociale adaptée, ainsi que des personnes âgées dépendantes. L'institution est composée d'établissements ou services sanitaires et médico-sociaux répartis dans plusieurs régions,Nouvelle-Aquitaine,Occitanie,Île-de-France etNormandie. Comme le souhaitait le pasteur John Bost, les résidents sont accueillis dans un environnement « sans mur ni clôture », espérant ainsi offrir une bonne qualité de vie[44].
En créant la Maison protestante de santé deBordeaux en1863 (reconnue d'utilité publique en1867), les Églises protestantes de la ville ont créé une œuvre dont le modernisme perdure encore dans le modèle sanitaire et social d'aujourd'hui. Dès1920 le docteur Anna Hamilton en fait, sur le site de Bagatelle àTalence, un hôpital-école très en avance sur son temps, et fonde la première école d'infirmières selon les principes deFlorence Nightingale lesquels ont révolutionné les soins infirmiers. Aujourd'hui, la Fondation Bagatelle gère et anime dix établissements sur laGironde notamment un hôpital général (MCO), privé, très moderne (avec délégation de service public), de 250 lits et un hôpital à domicile (HAD), de 200 lits, numéro 1 sur la grandeAquitaine.
L'Armée du salut naît en pleine révolution industrielle, à la fin duXIXe siècle. Elle est créée, en1878, par le pasteurméthodisteanglaisWilliam Booth, scandalisé par le spectacle des foules ouvrières qui s'entassent dans les quartiers pauvres de l'Est londonien. Pour lui, le changement s'opère en chaque individu. Le progrès social, politique et économique doit découler d'une profonde transformation intérieure de l'homme, réconcilié avec lui-même par la puissance de l'Évangile. William Booth estime par ailleurs qu'avant de parler à quelqu'un de religion, il faut lui proposer des conditions de vie décentes, d'où l'investissement social du mouvement salutiste, et sa devise aux trois S, « soupe, savon, salut ».
À la fin desannées 1950, l'éducatrice Anne Sommermeyer constate le dénuement des familles ayant des enfants handicapés, qui étaientde facto exclus du système scolaire traditionnel et peu pris en charge par laSécurité sociale. Indignée, elle commence par recevoir chez elle quelques enfants, pour permettre à leurs parents de prendre quelques jours de repos et de dormir quelques nuits en paix. En1957, elle ouvre unjardin d'enfants pourdéficients mentaux dans une maisonnette de 18 m2 qu'une jeune communauté protestante (mennonite) venait d'ériger au milieu des vergers, àChâtenay-Malabry. En 1961, elle crée des activités de jour pour de jeunes adultes en situation de handicap dans le cadre duCentre d'Aide par le Travail (CAT) « l'Atelier » puis du Centre d'Initiation au Travail et aux Loisirs (CITL) « Égalité ». Pour répondre aux sollicitations croissantes des familles, d'autres établissements et services vont peu à peu voir le jour, en concertation avec les pouvoirs publics. Le besoin d'hébergement collectif conduit d'abord l'association à créer deux foyers d'hébergement. En 50 ans, l'Association ouvre une soixantaine d'établissements et services qui vont duCAT à l'IME (Institut médico-éducatif). Elle compte environ 2 600 bénéficiaires et 1 550 salariés. En 2011, l'Association devient laFondation des Amis de l'Atelier, reconnue d'utilité publique[45].
Créée en à l'instigation de lathéologienne protestanteSuzanne de Dietrich pour venir en aide auxpopulations alsacienne et lorraine évacuées vers le sud de la France à cause de l’entrée en guerre contre l’Allemagne, l'action de laCimade sigle du Comité inter mouvements auprès des évacués, s'est rapidement élargie aux réfugiés de toutes origines (Tziganes,communistes, Allemands fuyant lenazisme,Juifs…). Souvent médiatisée par son action en faveur desmigrants etréfugiés, la Cimade poursuit également une action de terrain grâce à ses quelque 2 000 bénévoles : assistance juridique aux étrangers en centre de rétention administrative, gestion d'établissements sanitaires et sociaux, formation et adaptation linguistique, accueil des étrangers dans les permanences régionales, actions de solidarité internationale, interventions en prison et en locaux de rétention.
Véritable précurseur de l'aide humanitaire médicale, le pasteur et médecin d'origine alsacienne,Albert Schweitzer, fonde en1913 àLambaréné (Gabon) unhôpital destiné à soigner les malades de la région mais aussi à étudier lesmaladies tropicales afin de mieux les prévenir et de mieux les soigner. Dès1930, Albert Schweitzer constitue àStrasbourg une association de soutien. En1974, la fondation de droit gabonais Albert-Schweitzer est créée pour gérer l'hôpital. Grâce à ses nombreux soutiens, l'hôpital va se moderniser en permanence. Sont créés un laboratoire de biologie et de bactériologie, une salle de radiologie, un bloc opératoire, une clinique dentaire, un pavillon de pédiatrie, un pavillon de médecine interne, des écoles. Un effort important est réalisé en direction de la formation du personnel médical et paramédical originaire d’Afrique[46].
LeComité international de la Croix-Rouge (CICR) est la plus ancienne organisation internationale humanitaire existante. Elle a été créée en1863 par un groupe de cinq citoyens protestants deGenève, dontHenri Dunant (prix Nobel de la paix en1901) et legénéral Dufour. D'après ses statuts, la Croix-Rouge est une institution de secours volontaire et désintéressée dont la mission est d'agir au plus près des personnes touchées par les conflits armés et de répondre au mieux à leurs besoins[47]. Le CICR, qui a toujours son siège àGenève enSuisse, emploie environ 11 000 personnes dans 80 pays à travers le monde (2013)[48]. L'action du CICR a été récompensée par troisprix Nobel de la paix (1917,1944 et1963).
Le protestantisme, promoteur de la lecture — puisque la lecture de la Bible par tous y est encouragée —, s'est toujours passionné pour l'enseignement. C'est ce queJean Jaurès avait éloquemment décrit en1911 :« C'est laRéforme qui s'est passionnée pour l'instruction du peuple… Elle a voulu que tout homme sût lire, et quel livre ? Celui où elle-même puisait la vie »[49]. Parmi les grands éducateurs protestants, on trouveFriedrich Fröbel, inventeur dujardin d'enfants qui deviendra l'école maternelle (développée en France par la protestantePauline Kergomard), ou lepasteurJean-Frédéric Oberlin, qui pratiquera l'éducation populaire dans sa paroisse déshéritée duBan-de-la-Roche.
L'enseignement féminin doit aussi beaucoup au protestantisme,Madame Jules Favre étant la créatrice de l'École Normale Supérieure de jeunes filles de Sèvres et l'inspiratrice de la pédagogie de toute une génération d'enseignantes. Les lycées de jeunes filles comptent, en 1885, 22 % d'élèves protestantes, 10 % d'enseignants protestants et 25 % de chefs d'établissements protestants[50].
Max Weber a mis en évidence, dansL'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, la contribution du protestantisme à la création d'une culture favorable aucapitalisme, culture qui s'est à présent imposée à l'échelle mondiale[51]. Weber met particulièrement en évidence le rôle des calvinistes et des puritains, caractérisés par un ascétisme qui mène à la thésaurisation donc à la formation de capital. Les activités industrielles, de négoce ou de banque menées par des protestants ont donc prospéré dans la durée. Des alliances réfléchies entre familles protestantes ont également permis de consolider et de diversifier ces activités économiques. De nombreuses entreprises françaises, toujours en activité, ont ainsi été créées par des protestants et demeurent de véritables réussites.
Cette thèse fut toutefois remise en cause par Fernand Braudel dans son livre[52].
Leprincipe régulateur du culte calviniste recommande d'éviter les instruments de musique et préconise la psalmodie exclusive pour le culte. Cependant, Calvin finit par autoriser, outre lespsaumes, quelques chants bibliques.
Leculte presbytérien introduit le chant continu (vers 1720), les hymnes (vers 1850), les instruments de musique (vers 1860,orgue ouharmonium).
↑Les évangéliques s’imposent chez les protestants français, Le Figaro,(lire en ligne).
↑Les six princes furent ceux qui, l'année suivante, allaient signer la Confession d'Augsbourg. Parmi les quatorze villes libres qui « protestèrent » aussi à Spire, plus des deux tiers adoptèrent également, plus tard, cette Confession, le reste adoptant le calvinisme.
« Part. passé adj. et subst. de protester* d'après l'allemand Protestant (lui-même emprunté au latin protestans, - antis, part. prés. de protestari, v. protester) nom donné aux partisans de Luther, parce qu'en 1529, à l'issue de la Diète de Spire (19 avril) ils protestèrent publiquement d'appeler du décret de l'Empereur, à un concile général :« so protestieren und bezeugen wir hier mit öffentlich vor Got…, dass ». »
↑Les protestants français, d'abord appelés « luthériens » au début par leurs adversaires, seront ensuite nommés par dérision « huguenots », puis « religionnaires ». Il s'agit de l'abréviation de ceux de la « Religion prétendue réformée » ou « R. P. R. », appellation officielle du protestantisme dans les actes royaux (d'aprèsJean-Louis Guez de Balzac dans leSocrate Chrestien,10e discours (1623) sur la meilleure façon de nommer les protestants).
↑Pierre Gisel,Encyclopédie du protestantisme, éditions Quadrige/PUF, 2006.
↑Une seule eucharistie, de Frère Max, de Taizé, édité par Les Presses de Taizé, 1973.
↑« Sainteté et martyre selon la tradition protestante » parGottfried Hammann, dansSaints, sainteté et martyre : la fabrique de l'exemplarité : actes du colloque tenu à l'université de Neuchâtel les 27 et, éditions de la Maison des sciences de l'Homme, Paris.
↑Groupe des Dombes, Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints. Dans l’histoire et l’Écriture. Controverse et conversion, 1998 et 1999, réunis en seul volume, Paris, Bayard-Centurion, 1999.
↑« L’Église locale accueille comme membres, à leur demande, ceux qui reconnaissent que « Jésus-Christ est le Seigneur » », Discipline de l'Église réformée de France, voirhttp://www.eglise-reformee-fr.org.
↑(« [Da] … mein Gewissen in den Worten Gottes gefangen ist, ich kann und will nichts widerrufen, weil es gefährlich und unmöglich ist, etwas gegen das Gewissen zu tun. Gott helfe mir. Amen. »)
↑Le site du Conseil National des Églises Évangéliques de France publie des « statistiques évangéliques globales 2012 (incluant les Pentecôtistes), « validées » en janvier 2012 par le chercheurSébastien Fath, chercheur auCNRS. Pour 2012, ces statistiques aboutissent à environ 550 millions de chrétiens évangéliques répartis comme suit : Asie : environ 180 millions (dont Chine 60 millions, Inde 25 millions, Indonésie 15 millions, Philippines 13 millions, Corée du Sud 10 millions) ; Afrique : 150 millions (dont Nigeria 45 millions, Kenya 20 millions, Congo RDC 15 millions, Éthiopie 14 millions, Afrique du Sud 11 millions) ; Amérique latine : environ 100 millions (dont Brésil 40 millions, Mexique 10 millions, Guatemala 5 millions, Argentine 5 millions) ; Amérique du Nord : environ 95 millions (dont États-Unis 91 millions, Canada 3 millions) ; Europe : environ 20 millions (dont Royaume-Uni 5 millions, Russie 2 millions, Ukraine 2 millions, Roumanie 2 millions, Allemagne 2 millions) ; Océanie : environ 7 millions (dont Australie 3 millions, Papouasie-Nouvelle-Guinée 2 millions, Nouvelle-Zélande 1 million) ;[1], site consulté le 4 novembre 2013.
↑Avec 58 millions de protestants en 2010, la Chine talonne le Nigéria (59,6 millions) mais reste loin des États-Unis (159,5 millions). Voir(en) « Christian Traditions », surle site duPew Research Center,(consulté le).
↑William H. Brackney,Historical Dictionary of the Baptists, Scarecrow Press, USA, 2009, p. 87 : "From the 16th century, those in the close circle of the believer's churches include the Mennonites, Brethren, Baptists, Amish, and Hutterites, to name the major subcategories. In more modern development, (…) such as the Pentecostals, may consider themselves believer's churches by this definition."
↑Darren T. Duerksen, William A. Dyrness,Seeking Church: Emerging Witnesses to the Kingdom, InterVarsity Press, USA, 2019, p. 45 : "The Believer's Church: As we turn to the early “radical Reformation” or Anabaptist movement (…) widely seen in various Baptist, Pentecostal, community, and independent churches."
↑Michel Deneken, Francis Messner, Frank Alvarez-Pereyre,La théologie à l'Université: statut, programmes et évolutions, Editions Labor et Fides, France, 2009, p. 64 : "L’enseignement dans les établissements évangéliques : (…) les églises évangéliques aimant à se présenter comme des « Églises de professants », dont les membres sont des chrétiens convaincus et engagés."
↑Donald M. Lewis, Richard V. Pierard,Global Evangelicalism: Theology, History & Culture in Regional Perspective, InterVarsity Press, USA, 2014, p. 40 : "The modern mission movement is the outstanding exhibit of the influence of the evangelical theological impulse over the past four centuries". et 297: "The Baptist and Mennonite traditions are examples of believer's churches".
↑Robert H. Krapohl, Charles H. Lippy,The Evangelicals: A Historical, Thematic, and Biographical Guide, Greenwood Publishing Group, USA, 1999, p. 11
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