La commune de Pronville-en-Artois (nom officiel depuis février 2017) est située dans le sud-est du département du Pas-de-Calais à 20 km, à vol d'oiseau, au sud-est de la commune d'Arras. C’est une commune de type commune rurale à habitat dispersé selon l'Insee avec une population de 308 habitants au dernier recensement de 2022, elle connait un pic de population en 1831 avec890 habitants. La commune s'inscrit dans les « paysages des grands plateaux artésiens et cambrésiens » tels qu'ils sont définis dans l'atlas de paysages et qui sont des paysages dominés par les « grandes cultures » de céréales et de betteraves industrielles qui représentent 70 % de la surface agricole utilisée.
Au, Pronville-en-Artois est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[Insee 1].Elle est située hors unité urbaine[Insee 2] et hors attraction des villes[Insee 3],[Insee 4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (95,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (93,9 %), zones urbanisées (6,1 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
La commune est desservie par la route départementale (RD 22) qui traverse le village deQuéant versInchy-en-Artois.
L'accès au réseau autoroutier se fait :
pour l'autoroute A1, autoroute du Nord, au péage deWancourt pour rejoindre Lille et à celui deBapaume pour rejoindre Paris ;
pour l'autoroute A2, qui relie Paris à Bruxelles, l'entrée se fait à la gare de péage de Cambrai-Fontaine Notre Dame ;
pour l'autoroute A26, autoroute des anglais, qui relie Calais à Troyes, l'entrée se fait à la gare de péage de Marquion.
Le réseau de transportOscar du Pas de Calais, assure la desserte de la commune Pronville vers Arras et vers Cambrai de Lagnicourt-Marcel à Cambrai. Quatre lignes de transport scolaire : de Dury à Bapaume, de Hendecourt les Cagnicourt à Bapaume et de Chérisy à Bourlon, et de Pronville à Marquion.
La gare d'Arras, est à 22 km pour prendre unTGV. De la gare ferroviaire d'Arleux, il est possible de rejoindre, en utilisant les TER, Douai et Lille.
Lecanal du Nord passe àInchy-en-Artois. Les travaux débutent en 1908, à la déclaration de guerre en 1914 les travaux étaient exécutés aux 3/4 environ. Beaucoup de destructions pendant la guerre, le canal se trouvait dans la zone de combat, de 1918 à 1939 plusieurs projets furent mis en route pour reprendre les travaux, mais pour diverses raisons ils ne purent aboutir. un avant-projet d'achèvement est présenté et approuvé en 1956-57 et enfin, par la loi programme du. Il a été ouvert en 1965, mais malheureusement doté d'un gabarit hybride, entre legabarit Freycinet et le « Grand Gabarit[20] ».
Le nom de la localité est attesté sous les formesPerona Villa[21], puisProdovilla en 1115[22],Brodovilla en 1154,Prouville en 1219,Provila en 1259,Poureville en 1307,Proville en 1456[23] ;Pronville en 1793 et depuis 1801[2].
Pronville prend le nom de Pronville-en-Artois en[24].
Le territoire de Pronville faisait autrefois partie de laGaule belgique, pays occupé depuis le neuvième siècle avant Jésus-Christ par les celtes ; le village se trouvait dans le pays occupé par lesNerviens dont la capitale étaitBavay[25].
Après la mort deClovisIer (466-511), le pays des Nerviens tombe dans la part deClotaire (498-561), roi de Soissons. En 870, les Normands et les Danois se répandirent sur toute la province sans qu'on put leur opposer aucune résistance. Ces Normands détruisirent àBaralle l'abbaye de Saint-Georges fondée par Clovis et celle de Sainte-Saturnine àSains-lès-Marquion[25].
En 1905, H. Herbecque, curé de Pronville de 1901 à 1911, fit des fouilles archéologiques sur le site d'un cimetière mérovingien. Il y découvre plusieurs vases en terre noire, des boucles de ceinture en bronze et quelques perles en verre[27],[28]
Le 23 décembre 1596, sont données à Madrid des lettres de chevalerie en faveur de Hugues Vasselin de Lannoy, écuyer, seigneur de Pronville, prévôt héréditaire de la ville deLa Gorgue. Il était fils de Hugues, homme d'armes des ordonnances du roi; son grand-père avait rempli les mêmes fonctions du temps de l'empereur Charles V (Charles Quint), puis avait été capitaine d'une compagnie de 500 hommes sous le régiment d'Alvres, seigneur de Fiennes, comme avait aussi fait Jean, écuyer, en son temps gouverneur d'Hesdin; ses ancêtres ont toujours bien servi leurs souverains, se sont bien alliés et possèdent des terres et seigneuries[29].
Le 5 mars 1614, sont données à Bruxelles des lettres dechevalerie pour Dominique de Pronville, seigneur deHaucourt, chef actuel de sa famille, issu d'ancienne noblesse militaire du pays d'Artois[30]. Ses ancêtres et lui même ont servi militairement leurs souverains[31].
Par arrêt du, le conseil d'Artois prescrivait au doyen du district de visiter les ornements de l'église de Pronville. Le il condamna l'abbaye Saint-Aubert de Cambrai à couvrir d'un plafond le chœur l'église, à en réparer la toiture, en compléter les ornements, etc.[32].
En 1792, le huit décembre, M. François Joseph Hary, maire de Pronville, se fait remettre par M. Fosset, curé de Quéant et Pronville, les registres d'état civil[34]
En l'an II de la république (1793-1794) furent vendus commebiens nationaux les propriétés situés à Pronville de Charles Victor Joseph Desart, demeurant à Saint-Martin, émigré, d'Arnould Joseph Mairesse, ancien seigneur de Pronville, de Cécile Agnès de Maulde, veuve Vandesbrack ; du condamné Nédonchel de Douai[35].
En 1815, après ladéfaite de Waterloo (le), les troupes françaises rentrent par lachaussée Brunehaut et la route du Cateau. Les troupes anglaises qui les suivent viennent mettre le siège devant Cambrai qui se rendit au bout de quelques jours. Le, le roiLouis XVIII entre dansCambrai d'où il adresse sa première proclamation aux Français.
En 1818, le, un incendie débute dans la grange d’un maréchal-ferrant. Il détruisit 60 maisons et causa 158 000 francs de perte[37].
En 1832 une épidémie de choléra débute en juin et s'achève en juillet. Elle fit 23 morts. À nouveau en 1849, une épidémie de choléra débute, comme dans les communes voisines, vers le et s'achève vers le et fit 53 morts, (environ 7 % de la population)[38].
« En 1883, un habitant de Quéant, parcourant les souterrains situés sous le village, découvrit une monnaie d'argent à l'effigie de l'empereur Trajan qui régna de 98 à 117 après Jésus-Christ, et une autre en bronze à l'effigie de Lucius Aurélius Vérus, associé à l'empire sous Marc-Aurèle et mort en 169. A peu près à la même époque, le chaufournier J.B. Delot, tirant de la marne pour son four dans un champ situé du côté de Pronville, trouva l'entrée d'une carrière communiquant avec les souterrains, et ramassa des pièces d'argent à l'effigie de Posthumus, un des trente tyrans de l'époque de Gallien qui commandait en Gaule en 257 et s'y fit proclamer empereur en 261 »[25].
Le Progrès du Nord, dans son édition du indique que : « Le15e régiment d'artillerie deDouai a exécuté les 3 et (1913) des tirs au canon en pleins champs, dans le champ de lin situé entre les communes de Doignies, Boursies, Mœuvres, Inchy-en-Artois, Pronville. Quéant, Lagnicourt, Morchies et Beaumetz-les-Cambrai. Les tirs avaient lieu entre 6 heures du matin et midi ».
Dès le début de laPremière Guerre mondiale, en, Pronville est envahie et occupée par les troupes allemandes, qui, de 1916 à, construisent de nombreux ouvrages, blockhaus, tranchées, abris, pour l'édification de laligne Hindenburg.
Lors du recul d', les troupes allemandes vinrent se poster sur cette ligne et n'en furent délogées que le, lors de labataille de Cambrai. L'ennemi, battu sur ses défenses du système Drocourt-Quéant, a dû se replier sur presque tout le front. Il a subi de lourdes pertes et laissé 10 000 prisonniers. Les troupes de nos alliés, poursuivant leur avance sont entrées dans Pronville, Doignies et Bertincourt. À cette date, les troupes Écossaises et Navales duXVIIe corps commandées par le général Sir Charles Fergusson, aidées par le corps de tanks, libérèrent le village.
L'exode des populations civiles eut lieu en 1917 et les familles dispersées dans toute la France : la famille Charlet est à Thonon, la famille Dugoguet à Nevers avec les familles Dez, Fouré, Laude, Manechez, Plateau et Tournel[39], la famille Sarary, de Pronville, était chez M. Gargarès, à Lespinassole, par Naucelle (Aveyron[40]).
Au retour, le village ayant été totalement détruit, les familles logèrent dans des habitations provisoires.
LaSeconde Guerre mondiale fait une victime militaire durant labataille de Dunkerque, le. Le village, comme les villages voisins, a accueilli les familles des habitants du littoral, classé « zone rouge » par l'occupant. Après la reconstruction, ces familles sont retournées sur leur lieu d'origine.
Les carrières de pierres blanches qui ont fait pendant trois siècles la richesse de ce village (de l'an 1500 à l'an 1800 environ) ; Elles sont aujourd'hui abandonnées ; ces mêmes carrières ont fourni des pierres pour la construction des églises, des châteaux et des abbayes qui se trouvaient, avant la Révolution, dans un rayon de trois myriamètres (7 lieues et demie) de Pronville. On en a aussi tiré une grande quantité, pour la construction de la Citadelle d’Arras.
Le beffroi gothique d'Arras avait une base carrée d'environ35 mètres de hauteur construite solidement avec revêtement en grès finement piqués. La construction débute en 1517 et s'achève en 1554. La pierre de taille fut tirée des carrières de Pronville. La pierre de Pronville ne pouvait résister indéfiniment aux frimas du Nord[44].
On voit encore très distinctement aujourd'hui, dans la carrière qui se trouve sous le village et que l'on croit être la plus ancienne, les cabanes qui ont servi aux hommes, les écuries, les bergeries et les étables que chaque habitant s’était pratiqué pour se soustraire aux incursions et aux pillages des ennemis pendant les guerres de 1710, 1711 et 1712 : durant ces années, les habitants n’ont fait aucune récolte ; ils profitaient de la retraite momentanée de l’ennemi pour mener paitre le peu de chevaux, de vaches et de moutons qu'ils tenaient renfermés dans la carrière et qu’ils nourissaient avec les herbes qui croissaient sur leurs terres en friches.
On rapporte à ce sujet l'anecdote suivante : les vaches que l'on menait paître lorsque l'ennemi disparaissait du territoire de Pronville, s'étaient tellement familiarisées au son de la cloche que l'on sonnait pour avertir les habitants de l'approche de l'ennemi, qu'au premier coup, elles retournaient à leur asile au galop et sans conducteur[45].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[55]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[56].
En 2022, la commune comptait 308 habitants[Note 5], en évolution de −4,94 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La commune est dans l'« Artois », une petiterégion agricole dans le département du Pas-de-Calais[58]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 6] sur la commune est lapolyculture et/ou le polyélevage[Carte 2].
L'église Saint-Géry est construite en 1768, avec un clocher plus ancien[61].
En 1781, les habitants du village demandent à être autorisés à faire un emprunt pour terminer leur église. Elle possédait des fonts baptismaux de 1675 et contenait des stalles et lambris de revêtement en bois duXVIIIe siècle détruits en 1914.
L'église est complètement détruite en 1917 ors de laPremière Guerre mondiale, et reconstruite en 1931.
L'ancienne église de Pronville.
Portail ouest.
La nef.
La nef côté porche.
Le chœur.
Vitrail.
Le monument aux morts.
Le monument aux morts, situé près de l'église, commémore les conflits 1914-1918 et 1939-1945. Y sont gravés les noms de 24 victimes militaires et six victimes civiles. Il est réalisé par le marbrier « Dubray Frères » à Bohain (Aisne) et a pour épitaphe : « Pronville, A ses enfants morts pour la France »[62].
D'un coût prévisionnel de 14 000 FRF (10 028,62 EUR2023) de l'époque, une souscription publique de 8 000 francs et un emprunt de 6 000 francs à 6,50 % le financèrent[63].
↑La DREAL distingue, dans la régionNord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d'interface. Ces grandes familles de paysages comprennent21 grands paysages régionaux.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[59].
↑Ce dossier de l’Insee reprend, pour la commune, le Code Officiel Géographique, le découpage territorial, l'intercommunalité, les zonages d’études, le dossier complet de la commune, un comparateur de territoires, les données statistiques et les définitions des termes géographiques (zonages administratifs, d’étude, etc.).
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑a etbCommission départementale des Monuments historiques - Tome II,Dictionnaire Historique et Archéologique du département du Pas de Calais, Sueur et Charruey - Arras,, 364 p., page 159.
↑Epigraphie du Pas de Calais Tome VIII (p 213) R. RODIERE 1932
↑Inconnu,Bulletin de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais (Arras),, 325 p.,p. 308 et 309.
↑Annuaire Statistique du Département du Pas de Calais pour l’an 1814 - page 202.
↑Thomas Bourgois, « À la surprise générale, Bernard Battesti rend son écharpe de maire : C'est une surprise. Bernard Battesti vient de démissionner de sa fonction de maire de Pronville-en-Artois. Les élus se réunissent le 12 février pour désigner son successeur »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑« Le bilan des maires à Pronville : « La plupart des travaux du mandat ont été réalisés par de l’autofinancement » : Élu conseiller municipal en 1989, adjoint en 1995, Bernard Battesti, devient maire en 2008. « Je compte bien me reporter en 2014 avec une équipe remaniée afin de concrétiser certains projets comme la mise aux normes de la défense incendie et l'éclairage public » »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑« Projet des maires (Pronville): L’éclairage public rénové totalement dans le village dès l’an prochain »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑« Isabelle Tournel occupera le fauteuil majoral : Lundi soir, l'élection du nouveau maire, en remplacement de Bernard Battesti, démissionnaire, a donné lieu à une redistribution des postes, qui, en principe, devrait permettre de terminer la mandature dans une certaine continuité »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).