Il récompense aussi l'excellence en d'autres domaines, notamment enlittérature,fiction etmusique, domaines eux-mêmes divisés en catégories spécifiques[3].
Dans sontestament, rédigé en 1904,Joseph Pulitzer appelle à la création de ce prix avec pour objectif de stimuler l’excellence[5]. Il ne mentionne à ce moment que treize prix, dont quatre pour lejournalisme, quatre pour lalittérature, quatre pour lethéâtre et un dernier pour l’éducation. Sensible aux changements de son époque, Pulitzer veilla toutefois à constituer une commission de surveillance consultative et lui donna le pouvoir de remplacer certains sujets lorsqu'elle jugerait cela bénéfique pour le public. Il lui donna également le droit de ne pas décerner le prix si aucune œuvre ne correspondait aux critères d’excellence du jury.
Les prix commencent à être remis en 1917 seulement.
Par ailleurs, des changements ont été apportés aux prix concernant la musique. Jusqu'en 1997, ceux-ci ne concernaient que lamusique classique. La commission décida alors d’élargir les compétences du jury en laissant place à d'autres types de musiques. Le prix de 1997 revint ainsi àWynton Marsalis pourBlood on the Fields, imprégné de musiquejazz. En 2018,Kendrick Lamar devient le premier artiste hors jazz ou musique classique à remporter un prix Pulitzer dans la catégorie Musique pour son albumDAMN.[6]. Le site du prix Pulitzer qualifie l'album de« virtuose collection de chansons unies qui par son authenticité vernaculaire et son dynamisme rythmique, offre des vignettes saisissantes sur la complexité de la vie afro-américaine moderne »[7].
Dans le domaine du journalisme, la commission a décidé en que les quatorze différents types de prix seront désormais étendus à des publications entièrement sur Internet. Les textes proposés, en ligne ou publiés, doivent provenir de journaux ou d'organisations d'information des États-Unis, publiant au moins une fois par semaine, ayant pour objet principal l'actualité et« adhérant aux plus hauts principes journalistiques »[8].
En 2019, le Pulitzer annonce la création d'une nouvelle catégorie : Reportage audio (Audio Reporting) pour récompenser lespodcasts d'investigation[9].
Conformément à la volonté de Pulitzer, c’est le président de l’université Columbia qui annonce et décerne les prix sur recommandation du jury. Aujourd’hui, la commission est indépendante et décide seule de l’attribution des prix.
La médaille a été conçue par le sculpteurDaniel Chester French (plus connu pour lastatue de Lincoln assis) et son associé Henry Augustus Lukeman. Le recto de la médaille représenteBenjamin Franklin tandis que l'autre face montre un imprimeur râblé et torse nu au travail devant sa presse. Autour de l'imprimeur on peut lire : “Pour service désintéressé et méritoire rendu par un journal américain au cours de l'année...”.
Pour un exemple remarquable de reportages locaux, ou nationaux sur les dernières nouvelles qui, le plus rapidement possible, capturent les événements avec précision au fur et à mesure qu'ils se produisent et, au fil du temps, éclairent, fournissent un contexte et élargissent la couverture initiale.
Pour un reportage distingué et explicatif, qui éclaire un sujet important et complexe, démontrant la maîtrise du sujet, une écriture lucide et une présentation claire.
Pour un éditorial distingué, le test d'excellence étant la clarté du style, l'objectif moral, le raisonnement solide et le pouvoir d'influencer l'opinion publique dans ce que l'écrivain considère comme la bonne direction.
récompensant un dessin de presse ou une série de dessins de presse publiés durant l'année, dont l'originalité, l'efficacité et la qualité artistique sont marquantes.
Fiction (Fiction), appelé « Prix Pulitzer du roman » jusqu'en 1948, récompensant un roman ou un recueil de nouvelles.
Œuvre théâtrale (Drama), pour récompenser une pièce de théâtre d'un auteur américain, à la fois original et traitant de préférence de la vie américaine.
Histoire (History), pour récompenser un livre sur l'histoire des États-Unis.
Biographie ou de l'autobiographie (Biography or Autobiography), pour récompenser une biographie ou une autobiographie d'un auteur américain.
Poésie (Poetry), pour récompenser une œuvre littéraire poétique d'un auteur américain.
Essai (General Non-Fiction), pour récompenser un essai d'un auteur américain, qui ne puisse être classé dans les précédentes catégories.
Le 11 juin 2021, un prix Pulitzer spécial est décerné à Darnella Frazier, la jeune femme de 18 ans qui avait filmé l'arrestation et lemeurtre de George Floyd le 25 mai 2020[10].
Le jury, composé de l’ensemble des acteurs du monde dulivre auxÉtats-Unis, est renouvelé d'un tiers chaque année. Il est composé de trois spécialistes dans chacune des 21 catégories.
1932 :Walter Duranty, correspondant duNew York Times àMoscou, pour treize articles écrits en 1931 sur l'Union soviétique, critiqués par la suite comme flatteurs pour lerégime stalinien[11]. Les correspondants duTimes et d'autres journaux ont depuis largement discrédité sa couverture des événements[12].
1981 :Janet Cooke duWashington Post avait initialement gagné le prix du meilleur article de fond (Feature Writing) pour son article sur l'histoire de Jimmy, un toxicomane âgé de huit ans, publiée en. Cependant, après une enquête pour retrouver le jeune garçon, la journaliste avoue avoir inventé tout cela. Démasquée, elle a du rendre son prix et démissionner[14]. Ce prix sera finalement remis à Teresa Carpenter deThe Village Voice, pour un article sur la mort deDorothy Stratten et intituléDeath of a Playmate.
1990 :Gary Webb pour sa révélation dans leMercury News sur l'implication de laCIA dans le trafic de drogue entre les États-Unis et le Nicaragua afin de financer des armes pour soutenir lesContras. Son histoire est illustrée à travers le filmSecret d'État deMichael Cuesta (2014). Il est aussi connu pour son reportage avec cinq autres de ses confrères sur leséisme de 1989 à Loma Prieta,Californie,États-Unis.
1994 :Kevin Carter pour la photoLa Fillette et le Vautour d'une enfant soudanaise à l'agonie observée par un vautour qui attend sa mort. Cette photo fut critiquée et le prix vivement contesté. Ce cliché a mis en lumière la réalité cruelle des peuples qui subissent la guerre ainsi que la responsabilité des photographes face à une scène dont ils sont témoins ; son auteur a mis fin à sa vie quelques mois plus tard.
2007 :Lawrence Wright pourLa guerre cachée : Al-Qaida et les origines du terrorisme islamiste
2008 :Adrees Latif, photographe de l'agenceReuters, a reçu le le prix Pulitzer dans la catégorie de la photo d'information pour son cliché montrant les derniers instants d'un journaliste japonais tué àRangoon (Birmanie) en septembre.
2008 :Gene Weingarten pour un article dans leWashington Post à propos d'une expérience d'un violoniste d'exception,Joshua Bell, qui a joué dans le métro new-yorkais à une heure de pointe presque sans se faire remarquer.
2018 :The New York Times etThe Washington Post« pour leur couverture d'intérêt public, profondément sourcée et implacablement publiée, qui a fait spectaculairement progresser la compréhension qu'a la nation de l'interférence russe dans les élections présidentielles de 2016 et de ses connexions avec la campagne de Trump, l'équipe de transition du président élu et son administration définitive »[18],[19].
2020 : Brian M. Rosenthal duNew York Times, pour son reportage sur l'exploitation des chauffeurs de taxi par les entreprises de prêts, le staff duWashington Post, pour leur série de reportages sur les effets de l'augmentation de la température sur la planète[20]
2020 :Gaëlle Borgia pour son reportage, coécrit avec Michael Schwirtz et publié dansThe New York Times, sur la tentative d'ingérence de la Russie lors de l'élection présidentielle à Madagascar, en 2018.
↑« For deeply sourced, relentlessly reported coverage in the public interest that dramatically furthered the nation’s understanding of Russian interference in the 2016 presidential election and its connections to the Trump campaign, the President-elect’s transition team and his eventual administration. »