Prionailurus est ungenre de mammifère carnivore de la famille desfélins, dans la sous-famille desfélinés. On les trouvent principalement enAsie du Sud-Est[2].
Les forêts constituent leur habitat de prédilection ; ils se nourrissent de petits mammifères, de reptiles et d’oiseaux, et occasionnellement d’animaux aquatiques[3]. Plusieurs de ces félins ont la particularité d'être adaptés au milieu aquatique et d'avoir des griffes seulement partiellement rétractiles.
Le genrePrionailurus a été proposé pour la première fois par l’explorateur et naturaliste russe Nikolai Severtzov en 1858 comme nom générique pour un seulfélidé présent enAsie tropicale, à savoirFelis pardachrous décrit parBrian Houghton Hodgson : le chat du Bengale. Comme variétés, Severtzov mentionneFelis nipalensis décrit parThomas Horsfield etNicholas Aylward Vigors,Leopardus Elliotti,Leopardus Horsfieldi etLeopardus chinensis décrits parJohn Edward Gray, ainsi queFelis bengalensis décrit parAnselme Gaëtan Desmarest[4].
Le zoologiste britanniqueReginald Innes Pocock a reconnu la classification taxonomique dePrionailurus en 1917. En 1939, il a décrit le genre à partir de peaux et decrânes, qu’il a comparés à ceux du genreFelis. Les espèces du genrePrionailurus présentent un pelage tacheté, les marques étant souvent lancéolées, parfois en forme de rosette, et tendant parfois à se rejoindre en chaînes longitudinales, mais ne fusionnant jamais pour former des rayures verticales comme chezFelis. Les crânes desPrionailurus sont plus bas et moins bombés que ceux desFelis ; la partie faciale est plus courte que la partiecrânienne, et la base de l’orbite est plus longue. Les os nasaux ne sont pas relevés au-dessus des narines antérieures, et la chambre externe de labulle auditive est beaucoup plus petite que la chambre interne. Pocock a classé le chat du Bengale, le chat rubigineux et le chat viverrin comme appartenant au genrePrionailurus[5].
Lechat d’Iriomote (P. bengalensis iriomotensis) a été proposé comme espèce distincte sur la base de lamorphologie, mais fut à la suite analysesgénétiques considérée comme unesous-espèce deP. bengalensis[6], mais aujourd’hui considéré comme une population deP. b. euptilura depuis une réévaluation en 2017[7].
Les analysesmoléculaires des populations de chats léopards indiquent une distinction nette entre les populations septentrionales deTsushima, deCorée, deSibérie, deChine et deTaïwan, et celles d’Asie du Sud-Est. Si ces différences génétiques reflètent une divergence spécifique,P. b. euptilura pourrait constituer une espèce valide[8].
La classification dePrionailurus proposée par Pocock a été largement acceptée, et cinq espèces sont désormais reconnues[9].
Petit félin tacheté de taille comparable à celle d’un chat domestique, au pelage doré à brun clair marqué de taches sombres. Espèce très adaptable, occupant divers habitats forestiers et agricoles.
Îles de la Sonde (Java, Bali, Bornéo, Sumatra) et Philippines
Proche du chat léopard continental, mais généralement plus petit, au pelage plus sombre. Espèce insulaire occupant principalement les forêts tropicales et les zones marécageuses.
Petit chat aquatique reconnaissable à sa tête allongée et aplatie, à ses yeux rapprochés et à son museau étroit. Étroitement associé aux zones humides et rivières.
Félin robuste et trapu, à la tête large et au pelage tacheté. Excellente nageuse, cette espèce chasse poissons et amphibiens dans les zones marécageuses et les mangroves.
L’un des plus petits félins du monde. Pelage gris brun parsemé de petites taches rousses. Espèce discrète et principalement nocturne, vivant dans les forêts sèches et les zones rocheuses.
Espèce fossile décrite à partir de restes découverts dans le Pléistocène de l’est de la Chine. Présente des caractères proches du chat du Bengale (P. bengalensis)[12].
L’analyse de l’ADN mitochondrial de l’ensemble des espèces de Félidés indique une radiation survenue il y a environ 16,76 à 6,46 millions d’années[14].
Les deux modèles s’accordent pour considérer que lechat rougeâtre (Prionailurus rubiginosus) fut le premier représentant dulignagePrionailurus à diverger génétiquement, suivi duchat à tête plate puis duchat viverrin[2],[14]. La divergence avec lechat du Bengale est estimée entre 4,31 à 1,74 millions d’années[2] et 4,25 à 0,02 millions d’années[14].
Lecladogramme suivant illustre leurs relations phylogénétiques d’après l’analyse de l’ADN nucléaire[2],[13] :
↑M. N. Severtzow, « Notice sur la classification multisériale des Carnivores, spécialement des Félidés, et les études de zoologie générale qui s'y rattachent »,Revue et Magasin de Zoologie pure et appliquée,vol. X,,p. 385–396(lire en ligne)
↑Kitchener, A. C.; Breitenmoser-Würsten, C.; Eizirik, E.; Gentry, A.; Werdelin, L.; Wilting, A.; Yamaguchi, N.; Abramov, A. V.; Christiansen, P.; Driscoll, C.; Duckworth, J. W.; Johnson, W.; Luo, S.-J.; Meijaard, E.; O'Donoghue, P.; Sanderson, J.; Seymour, K.; Bruford, M.; Groves, C.; Hoffmann, M.; Nowell, K.; Timmons, Z.; Tobe, S. (2017). "A revised taxonomy of the Felidae: The final report of the Cat Classification Task Force of the IUCN Cat Specialist Group". Cat News. Special Issue 11: 26–29.PDF