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En1993, il abandonne sonnom de scène au profit de l'imprononçablepictogramme « Love Symbol », afin de contester le contrat qui le lie aulabel discographiqueWarner Bros. Il en est partiellement libéré en1996, puis totalement en2000, et reprend alors sonpseudonyme d'origine[8],[9]. Il signe un nouvel accord avec la firme en 2014, qui lui permet, en principe, de devenir propriétaire de sesenregistrements Warner (ce qui était l'un des motifs du conflit des années 1990[7]). Il est par ailleurs l'un des premiers à expérimenter la diffusion de la musique parInternet[10] avant de s'en distancier[11].
Sacélébrité s'étend principalement de1982 à1994, soit de l'album1999[12] à la chansonThe Most Beautiful Girl in the World[13]. Prince connaît un regain de popularité à partir de2004, année de son intronisation auRock and Roll Hall of Fame[14] et de la parution du recueilMusicology, écoulé à deux millions d'exemplaires auxÉtats-Unis[15]. Son interprétation, sous unepluie battante, du titrePurple Rain, à la mi-temps duSuper Bowl XLI le àMiami, est généralement considérée comme un des plus grands moments de ces traditionnelles prestations musicales annuelles, données au centre de la pelouse devant des dizaines de milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs.
Prince Rogers Nelson naît le, au Mount Sinai Hospital deMinneapolis, dans leMinnesota. Il doit son prénom au nom du trio dejazz amateur dont son père est membre, le Prince Rogers Trio. Son père,John L. Nelson (1916-2001), d'ascendanceafro-américaine, est en effetpianiste, tandis que sa mère, Mattie Shaw (1933-2002), également afro-américaine[18], est chanteuse dejazz. Pour vivre, ils sont respectivement plâtrier et travailleuse sociale. Leur second enfant est une fille prénomméeTyka Evene (1960-2024). Dans une interview en 1991, John L. Nelson déclare à propos de son fils :« Je l'ai appelé Prince car je voulais qu'il fasse tout ce que je n'ai pas pu faire[18]. »
À 7 ans, Prince, initié à lamusique par son père et qui écoute à la radio tous types dechansons, compose au piano son premier morceau,Funkmachine[18].
Ses parents divorcent en 1968, la garde des enfants est partagée. Sa mère se remarie. En 1970, Prince entre à la Bryant Junior High et fréquente son demi-frère Duane[18], avant de changer d'établissement en 1972 pour laCentral High School (Minneapolis, Minnesota)(en). Il part vivre chez sa tante Olivia Nelson puis s'installe dans la cave de la mère d'un ami, André Anderson ; un épisode repris dansPurple Rain, le film semi-autobiographique où le personnage qu'il interprète habite également dans une cave, sous la maison de ses parents. André Anderson deviendra plus tard son premierbassiste sous le nom d'André Cymone.
Prince monte dès1973 sa première formation, Grand Central, dans laquelle il joue de la guitare et des claviers. L'année suivante, il est recruté parMorris Day, qui deviendra plus tard le chanteur deThe Time. Un temps géré par la mère de Morris, le groupe donne des concerts dans des cours d'écoles ou de petites salles deMinneapolis, reprend des succès du top 50 de l'époque, et adopte finalement le nom de Champagne.
Peu après, un musicien et producteur local, Pepe Willie, leur prodigue des conseils, tout en employant Prince, encore adolescent, comme guitariste pour des sessions de l'orchestre 94 East. Ce dernier signe un contrat avecPolydor mais aucun disque n'est publié. Des bandes seront éditées beaucoup plus tard sous l'appellation94 East featuring Prince.
Fort de cette première expérience, Prince embarque sa formation, au début de1976, dans l'enregistrement d'un album au studio Moon Sound de Minneapolis. Le propriétaire, Chris Moon, impressionné par le talent du jeune musicien, lui propose de travailler sur des publicités, en échange de sessions studio gratuites. Au fil des semaines, il passe de plus en plus de temps à produire des maquettes, sur lesquelles il joue de tous les instruments, abandonnant peu à peu son propre groupe, qui finit par disparaître.
En septembre de la même année, l'artiste, qui a achevé seul quatorze titres, part tenter sa chance àNew York, sans succès. Chris Moon le rappelle à Minneapolis et lui propose de rencontrer Owen Husney, qui devient son premieragent artistique.
Husney élabore avec Prince une stratégie pour conquérir lesmaisons de disques, notamment en le rajeunissant de deux ans et en le présentant comme le nouveauStevie Wonder, son idole. Les deux hommes exigent des conditions inédites : lui permettre d'être son propreproducteur, auteur, compositeur et interprète, alors qu'il n'a que dix-huit ans. Ils obtiennent finalement un contrat avecWarner Bros. pour la réalisation de trois albums, assorti d'une avance de 180 000 dollars.
Le, Prince publieFor You, son premier album, d'orientationrhythm and blues synthétique. À l'exception d'un titre co-écrit avec Chris Moon, il en compose, écrit et interprète la totalité, en étant crédité de vingt-sept instruments. Pendant le projet, la Warner envoie en studio des professionnels déguisés pour surveiller leprodige, puis impose unproducteur exécutif. Le budget initial accordé pour l'enregistrement est finalement doublé. Le disque est un échec commercial, bien queSoft and Wet, choisi comme premier extrait, se classe à la92e place duBillboard Hot 100[19], le classement hebdomadaire des cent chansons les plus populaires aux États-Unis. Le premier concert officiel a lieu le au théâtre Capri de Minneapolis[20],[21].
En octobre1979, paraît son deuxième album,Prince, fidèle à la tonalité du précédent, mais commençant à incorporer des influencesrock etpop. Celui-ci réalise une bien meilleure performance commerciale en s'écoulant à un million d'exemplaires, tout comme lesimpleI Wanna Be Your Lover[19]. Le mois suivant débute une courtetournée américaine, bientôt suivie des premières parties duFire It Up Tour du chanteurRick James. Prince s'entoure d'une formation scénique comprenant Dez Dickerson (guitare), André Cymone (basse),Doctor Fink (clavier), Gayle Chapman (clavier) et Bobby Z. (batterie) ; cette formation mélangeBlancs etNoirs, hommes et femmes, s'inspirant directement deSly and the Family Stone, groupe de la fin desannées 1960 que Prince vénère[22], ou encore des groupes deGeorge Clinton, une autre de ses idoles. Cette formation devait en principe s'appeler « The Rebels ».
Fin 1979, l'agent artistique des débuts, Owen Husney, est remplacé par Steven Fargnoli.
Prince donne sa première représentation télévisée dans l'émissionAmerican Bandstand, le[23] : il y interprète deux chansons enplayback, dontI Wanna Be Your Lover, et accorde un bref entretien durant lequel, figé par la timidité, ou montrant déjà une défiance espiègle pour ce type d'exercice, il ne fournit que des réponses laconiques, mais fait néanmoins forte impression[24].
Affirmation musicale, sexuelle et commerciale (1980–1983)
Le First Avenue de Minneapolis, le club où se déroule une partie de l'intrigue du filmPurple Rain.
Le paraîtDirty Mind (« esprit mal tourné » en français), qui reste 31 semaines dans le classement des 200 meilleures ventes d'albums américaines[réf. nécessaire]. Lerhythm and blues consensuel des débuts laisse place à une sonoritéfunk minimaliste, saupoudrée d'influencespop etnew wave, qui sert un propos au contenu sexuellement explicite. Le chanteur y confie ses penchants pour lesexe débridé, parle d'inceste frère-sœur, defellationadultérine[25]. Il apparaît vêtu de dessous féminins sur la pochette du disque et durant les concerts de la tournée correspondante. En, l'artiste interprète l'extraitParty Up durant l'émissionSaturday Night Live.
Troisconcerts sont ensuite donnés enEurope pour la première fois, dont un le 1981 auPalace deParis[26]. De retour aux États-Unis, Prince se produit en octobre en première partie de deux concerts desRolling Stones àLos Angeles. Dans les deux cas, l'accueil violemment hostile des 90 000 spectateurs l'oblige à quitter la scène prématurément[21].
Son quatrième opus,Controversy, sort le, et s'écoule en trois mois à 500 000 exemplaires[27]. Musicalement et textuellement proche du précédent (lamasturbation est notamment évoquée), il laisse également à entendre un discourslibertaire etpacifiste :« J'aimerais que nous soyons tous nus, qu'il n'y ait ni Noirs ni Blancs, qu'il n'y ait aucune règle », proclame le morceau-titre. Alors que le conservateurRonald Reagan est depuis peuprésident des États-Unis, les thèmes de laguerre froide et de la peine de mort sont évoqués[28].
La même année, puis la suivante, Prince compose, écrit,réalise et convainc Warner de publierThe Time etWhat Time Is It?, les deux premiers disques du groupeThe Time. Le seul membre présent en studio est en réalité le chanteurMorris Day, ancien compagnon de scène des débuts. De stylefunk, dotées d'un visuel urbain, les deux œuvres s'adressent à un public spécialisé et obtiennent de très bonnes places dans le Billboard Soul Chart, classement nord-américain des ventes demusiquesoul ; elles sont même certifiées toutes deuxdisque d'or quelques mois après leur parution[29]. L'orchestre est concrètement formé quand débute en novembre leControversy Tour de son initiateur, afin d'assurer les premières parties. Les futursproducteurs à succèsJimmy Jam et Terry Lewis, également originaires de Minneapolis, sont deux des musiciens qui composent l'effectif[réf. nécessaire].
Le sort ledouble album1999, qui se vend en sept mois à un million d'exemplaires[12], bien aidé par lessinglesLittle Red Corvette et1999, les deux premiers grandstubes de l'artiste. Le premier cité est l'un des premiers d'un artiste afro-américain à être diffusé surMTV de façon régulière[réf. nécessaire]. Une longue tournée américaine débute en novembre avec un succès colossal[21]. Sa plus importante étape est un sextuple concert autemple maçonnique deDétroit, et sa conclusion a lieu àChicago, à guichets fermés, devant plus de 10 000 spectateurs[30].
Le logo d'avertissement impulsé en 1985 par leParents Music Resource Center, apposé surPurple Rain en raison des paroles sexuellement explicites de la chansonDarling Nikki. La chanson écrite par Prince pour Sheena Easton,Sugar Walls, subit le même sort.
Pendant les enregistrements de1999, Prince crée son nouveau groupe, qu'il baptiseThe Revolution avec l'arrivée de la guitaristeWendy Melvoin etLisa Coleman (clavier). Durant cette période, il est souvent vu en train de prendre des notes dans un carnet violet. Son idée est de développer un film qui raconterait sa propre histoire, projet queWarner Bros rejette d'abord. Le projet aboutit en 1984 :Purple Rain, réalisé à Minneapolis en, financé en grande partie par Steven Fargnoli et les nouveaux managers du musicien, sort en salles le ; il rapporte 71 millions de dollars. Quant à sabande-son, elle s'écoule avec les années à vingt millions de copies (dont treize millions pour les seuls États-Unis)[31] et reçoit plusieurs prix, dont l'Oscar de la meilleure chanson de film pour le morceau-titre. Les titresPurple Rain,When Doves Cry, etLet's Go Crazy, séduisent eux aussi massivement le public, devenant deshits internationaux. La tournée correspondante est l'une des plus acclamées à travers les États-Unis, où 1,7 million de billets sont vendus. En 2003, le disque est classé72e des « 500 plus grands albums de tous les temps » par le magazineRolling Stone.
Avec la sortie dePurple Rain, Prince réaliseIce Cream Castle, troisième album deThe Time, dont deux titres apparaissent dans le film, ainsi queThe Glamorous Life, le premier deSheila E., dont les chansons s'inspirent de la relation qu'entretiennent Prince et celle qui deviendra sapercussionniste. La même année, la reprise parChaka Khan deI Feel for You, un des premiers titres de Prince, est un succès qui obtient unGrammy Award[32].
En parallèle, Prince fait commencer la construction de son complexe d'enregistrementPaisley Park tout près deMinneapolis et sort son septième albumAround the World in a Day, le. Composé et enregistré pendant la tournéePurple Rain Tour, Prince innove avec ce disque en rupture avec le ton général de ses précédents albums, proposant une pop aux accentspsychédéliques avec les titresPop Life ouPaisley Park, ainsi que du rock plus conventionnel avecAmerica aux accents presque militaires, ouTemptation, sorte de voyage dans les obsessions que Prince expose, développe et mélange d’album en album, surtout à partir deDirty Mind, à savoir la sexualité et lafoi. Ce disque rencontre le succès, se classant notamment à la première place aux États-Unis, s'y écoulant à deux millions d'exemplaires en quelques mois[33]. À peine la tournée terminée fin 1985, Prince se remet au travail car il a déjà en tête son futur projet, un autre film qu'il veut cette fois tourner enFrance.
L'albumParade — qui sert de bande originale au film sorti peu après — paraît le.Kiss en est le titre phare, et restera l'un des plus connus de Prince ; l'album lui-même seracertifié disque de platine aux États-Unis[34]. Cinq mois plus tard, le filmUnder the Cherry Moon arrive dans les salles. La critique et le public, qui s'attendent à une suite dePurple Rain, jugent le film très sévèrement, faisant de cette sortie attendue un échec cuisant. Plusieurs des dates prévues aux États-Unis pour la tournéeHit n Run – Parade Tour sont annulées. Cette dernière marque un tournant important dans la carrière de Prince qui dissoutThe Revolution et se tourne vers sa future carrière solo. C'est à cette période que l'artiste produit le titreManic Monday pour lesBangles.
Prince en concert à Bruxelles (Belgique) en 1986.
Avant que The Revolution ne soit dissous, Prince avait des idées pour deux projets :Dream Factory, un triple album rempli de titres inédits, interprétés en grande partie avec des membres de The Revolution ; etCamille, un personnage à la voix féminine déjà expérimenté dansErotic City, et entièrement créé par Prince, sur fond trèsfunk. LaWarner Bros refuse de sortir autant de titres en une seule fois, mais accepte undouble album. De ces deux projets annulés émergeSign o' the Times. Plusieurs des titres non retenus seront repris en 1998 dans un triple album remanié,Crystal Ball.
Prince produit un troisième groupe satellite, Madhouse, de stylejazz-funk, en 1987. Souvent considéré par la critique comme l'un des meilleurs albums de l'artiste,Sign o' the Times, publié le, se vend à quatre millions d'exemplaires (dont plus d'un million aux États-Unis)[35]. Les bons classements et les récompenses sont au rendez-vous. En avril, Prince lance la tournéeSign o' the Times Tour, qui ne passe que par l'Europe, car ses précédents albums s'y sont très bien vendus. Une vidéo de la tournée, intitulé simplementSign o' the Times, est éditée, recevant de bien meilleures critiques queUnder the Cherry Moon.
Le projet suivant de Prince, surnomméThe Black Album en raison de sa pochette entièrement noire, sans titre ou nom d'artiste, est annulé juste avant sa mise en vente par Prince lui-même, sans explication officielle à l'époque, et deviendra l'album le pluspiraté de tous les temps. Warner Bros., ne voyant pas dans cet album un succès garanti (les sonorités y sont nettement plus brutes que sur les albums précédents et les thèmes plus provocants encore), ne s'oppose pas à l'annulation. L'album fera néanmoins l'objet d'une édition officielle en 1994.
Pour remplacer leBlack Album, sort leLovesexy, au climat diamétralement opposé, lumineux et apaisé. La pochette où Prince apparaît entièrement nu fait scandale. Aux États-Unis, le succès de cet album est moindre que les précédentes productions de Prince (seulement disque d'or)[36], cependant l'Europe lui fera un meilleur accueil et leLovesexy Tour, avec sa scène circulaire, y connaît un immense succès. Cependant, la vente d'albums et de billets dégringole aux États-Unis, et Prince, agacé, rejette la faute de ses échecs sur son entourage, et congédie fin 1988 Steven Fargnoli, son avocat etconseiller financier.
Du rebond commercial à la révolte anti-Warner (1989–1995)
Prince performant sur scène lors du Nude Tour en 1990.
En 1989,Warner Bros. lui propose d'écrire la bande-son du filmBatman, réalisé parTim Burton. Prince produit alors un album de neuf titres, tous utilisés, sous leur forme originale ou réarrangée, tout au long du film. L'albumBatman permet alors à l'artiste de renouer avec le succès à grande échelle, se vendant à 4,3 millions d'exemplaires à travers le monde, dont plus de deux millions aux États-Unis[37].
Peu après débute le tournage du filmGraffiti Bridge, sorti en 1990, sorte de suite àPurple Rain où l'on retrouve d'ailleurs les personnages du Kid et le groupeThe Time, s'affrontant une nouvelle fois. Le double albumGraffiti Bridge servant de bande originale au film, accueille de nombreux artistes renommés.Paisley Park qui a financé en grande partie le tournage est alors, d'après une rumeur, au bord de la faillite. Prince entame une tournée, leNude Tour, qui sera couronné de succès au bon moment.
En 1990, la chanteuseSinéad O'Connor enregistre un ancien morceau de Prince produit à l'origine pour le groupe The Family :Nothing Compares 2 U, qui devient un succès international.
En raison de laguerre du Golfe, les managers de Prince lui conseillent de ralentir sa carrière jusqu'à la fin du conflit. Warner propose à Prince de préparer un albumbest of pour marquer la première décennie de sa carrière, mais l'artiste rejette le projet. Ce désaccord provoque une tension entre lelabel et son artiste, tension apaisée avec la parution de l'albumDiamonds and Pearls en 1991.
En 1991, Prince apparaît beaucoup plus qu'auparavant à la télévision, notamment le auMetrodome deMinneapolis à l'occasion d'un événement olympique, ou encore le, dans l'émissionArsenio Hall Show àHollywood, sans oublier sa prestation très remarquée auxMTV Music Awards le avec le titreGett Off, qui annonce son nouvel album à venir. Le, après six mois depromotion, paraît enfinDiamonds and Pearls, contenant treize titres tous acclamés par la critique. Cet album et ses divers singles rencontrent un vrai succès, tant aux États-Unis que dans le reste du monde, tel que l'artiste n'en a pas connu depuis plusieurs années.Diamonds and Pearls se vend à plus de six millions d'exemplaires à travers le monde (dont plus de deux millions dans son propre pays)[38].
Avec le retour du succès et des ventes d'albums en hausse, Warner Bros. veut dissuader l'artiste de quitter son label d'origine, et lui offre un poste de vice-président, assorti d'un contrat de cent millions de dollars pour produire dix nouveaux albums. En, débute leDiamonds and Pearls Tour auJapon. Une tournée qui l'impose comme l'un des plus grandsshowmen du moment. LaNew Power Generation est née. Chaque soir, dix-sept musiciens et danseurs agrémentés d'effets spéciaux offrent un spectacle impressionnant. Les ventes de billets sont particulièrement importantes enAustralie. Une relation durable entre l'artiste et la danseuse Mayte Garcia, membre du groupe, voit le jour pendant cette tournée. Malgré les succès et son récent contrat, Prince et son label demeurent dans une certaine mésentente. Lors de l'émissionPrince LiveOprah Winfrey Show, il raconte sa conversation avec un dirigeant de la Warner qui lui aurait demandé : « Vous croyez vraiment que notre but est de vous faire gagner de l'argent ? » Une vendetta publique débute alors entre l'artiste et sa maison de disques.
En, paraît l'avant-dernier album de l'artiste sous le label de la Warner,Love Symbol Album. La tournéeAct I Tour fait des salles moyennes aux États-Unis et bien que de qualité, le spectacle ne rencontre pas le succès du précédent. L'album, qui rencontre un grand succès en Europe, est moins apprécié aux États-Unis. Prince réagit violemment, allant jusqu'à brûler un journal critiquant négativementLove Symbol devant les caméras. Ce genre de réactions rendra ses apparitions plus rares et moins glorieuses. Le, Prince annonce à Warner Bros qu'il ne compte plus éditer de nouvelle musique pour eux, mais poursuit toutefois la promotion de l'album sur le continent européen avec la tournéeAct II Tour pour une trentaine de dates. Le spectacle est modifié, la plupart des hits de l'album étant remplacés par des titres plus anciens, et le trio de danseurs présent sur la tournée américaine a disparu. L'albumLove Symbol a tout de même un certain succès, se vendant à trois millions d'exemplaires. À la fin de la tournée, Prince déclare qu'il se retire de l'industrie et qu'il ne rejouera plus ses anciens titres. Une promesse très vite oubliée. En 1993, Warner Bros sortThe Hits/The B-Sides, lacompilation dont Prince ne voulait pas, qui propose trente-six tubes de l'artiste ainsi qu'un disque de vingt titres constitué d'inédits et defaces B. La même année, Prince change de nom, choisissant l'idéogramme imprononçable utilisé pour l'albumLove symbol.
L'édition — officielle cette fois — duBlack Album fin 1994 et la sortie de la compilation1-800-NEW-FUNK (constituée de titres d'artistes produits par Prince et du titreLove Sign) ne se vendent pas bien. La Warner Bros recontacte alors Prince et trouve avec lui un accord en vue de la sortie d'un album ne contenant que de nouveaux titres. Ce seraCome, album de dix titres, qui sort quelques mois plus tard, le. Pour marquer davantage sa rupture avec la Warner, cet opus est présenté comme l'album « posthume » de Prince, qui dès lors n'utilise plus son vrai nom. Ironiquement, l'album ne se vend qu'à 500 000 exemplaires, augmentant de plus belle les tensions. À partir de ce moment, Prince édite ses albums suivants d'une part chez Warner, afin d'honorer la fin du contrat qui les lie, et sous son propre labelNPG Records d'autre part, cela lui octroyant plus de liberté artistique et lui permet d'éditer davantage d'albums. Prince commence à travailler sur des projets non musicaux commeInteractive, unjeu vidéo avec Graphix Zone, qui sort le. Le titreInteractive, qui n'apparaît qu'en 1998 sur l'albumCrystal Ball, donne son nom à la tournée suivante :Interactive Tour. Ces derniers albums ne bénéficient pas de promotion particulière, expliquant en partie leur succès mitigé. Au cours de l'année 1994, quelques rares prestations télévisées sont diffusées. Fin 1994, Prince entreprend un projetthéâtral, unepièce nomméeGlam Slam Ulysse pour laquelle il crée une dizaine de titres inédits. Au début de l'année 1995, Prince, sous le pseudonymeTora Tora, sortExodus, un album conceptuel composé de chansons formant une histoire et signé par laNew Power Generation.
Le,Warner Bros. accepte de publierThe Gold Experience, un album de dix-huit titres inédits. Prince dira à plusieurs reprises à quel point il est fier de ce disque, le considérant comme une brillante réussite musicale. L'album contient le dernier grand hit de l'artiste, la chansonThe Most Beautiful Girl in the World, sortie l'année précédente sous la forme d'unmaxi-single et classée dans le haut descharts aux États-Unis et un peu partout dans le monde[39], atteignant notamment la première place dans plusieurs pays (Suisse, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande...). Le batteur et compositeurBruno Bergonzi et le musicien et chanteur Michele Vicino ont poursuivi Prince, parce qu'ils pensaient que la chansonThe Most beautiful Girl In The World était identique àTakin' Me To Paradise, écrite par Bergonzi, produite par Vicino et publiée en 1983. Prince a été condamné définitivement pourplagiat, par arrêt de laCour de cassation deRome, en. Par conséquent, le projet du film sur la vie de Prince s'est arrêté. La Cour a établi qu'à Bergonzi et à Vicino doivent être versés lesdroits d'auteur et même reconnusdommages moraux[40].
Prince se lance dans une série de concerts, leLove 4 One Another Charities Tour au profit d'associations caritatives, surtoutLove 4, jusqu'en 1997. En parallèle Warner Bros. lui organise une petite tournée pour faire la promotion deThe Gold Experience :The Ultimate Live Experience etGold Tour. Durant ces concerts, Prince s'inscrit le mot « slave » (esclave) sur la joue pour railler sa « soumission » à la Warner (il fait de même lors d'un passage à l'émissionNulle Part Ailleurs surCanal +). Pour en finir avec son contrat avec son premier label, Prince publiera en 1996Chaos and Disorder puis en 1999The Vault... Old Friends 4 Sale. Les deux albums sont constitués de morceaux de second choix (selon l'artiste) ou non retenus précédemment.
La guitare « Cloud » de Prince, exposée au musée Smithsonian de Washington (États-Unis).
Prince arrête définitivement de travailler pour la Warner et sort en 1996Emancipation, album de trois disques de soixante minutes chacun, contenant uniquement des titres inédits, à l'exception de quatre reprises d'autres artistes. Cette année-là, Mayte Garcia et Prince annoncent qu'ils vont devenir parents, et certaines des chansons de l'album abordent le sujet (Let's Have a Baby,Friend, Lover, Sister, Mother/Wife). L'album atteint la onzième place auBillboard 200 américain, et se place généralement dans les vingt premières places des classements européens. Cependant, la promotion de l'album est interrompue quand Thorn[Qui ?] se sépare d'EMI etcôte en bourse le label[Lequel ?] sur lequel Prince avait sortiEmancipation.
Commence alors leJam of the Year Tour, qui fera le tour complet desÉtats-Unis. C'est la première tournée à travers ce continent depuis lePurple Rain Tour qui réalise des profits très satisfaisants, remplissant des salles d'environ dix-mille personnes. Le public est heureux de retrouver un Prince qui s'exprime complètement au son de la musique de ses anciens grands succès, qu'il rejoue à nouveau. La tournée, financée en grande partie par son propre labelPaisley Park, aurait permis à Prince de réaliser d'importants bénéfices.
Crystal Ball etNewpower Soul sortent presque simultanément en 1998. Le quadruple albumCrystal Ball regroupe sur trois disques des chansons quasiment toutes inédites, produites de 1983 à 1996 (dont certaines en public ouremixées) ainsi queThe Truth, premier disqueacoustique de Prince.Newpower Soul est le troisième et dernier album produit avec le groupeNew Power Generation. Le succès est, pour chacun, mitigé mais Prince repart en tournée mondiale pour faire leur promotion. Après leNewpower Soul Tour, Prince et Mayte Garcia se séparent.
Prince retrouve enfin son premier nom de scène en signant un contrat avecArista Records pour un album en 1999 :Rave Un2 the Joy Fantastic. Afin d'en assurer la promotion, Prince donne un certain nombre d'interviews, exercice peu apprécié par l'artiste jusque-là. Aucune tournée n'est lancée, mais pour fêter l'approche de l'an2000, Prince organise un grand concert spécial, filmé et diffusé en direct sur de nombreuses chaînes à travers le monde le 31 décembre. Des artistes tels queLenny Kravitz,Maceo Parker, Johnny Blackshire, Rosie Gaines, Michael « Rev » Scott en sont les invités vedettes et le groupeThe Time est reformé pour l'occasion. Le filmRave Un2 the Year 2000 sort peu de temps après en vidéo.
La grande nouveauté de l'année2000 est la création d'un site où lesfans peuvent payer pour écouter des centaines de chansons inédites : NPGOnlineLtd.com (plus tard NPGMusicClub.com).
Une influence jazz s'impose sur certains albums de cette période, surtoutThe Rainbow Children,N.E.W.S etXpectation.
C'est le que sortThe Rainbow Children, acclamé par la critique, et que de nouveaux musiciens viennent se joindre à laNew Power Generation, tel Renato Neto. Entre 2000 et 2001, Prince entreprend deux tournées de concerts, tous annoncés très peu de temps à l'avance. Fin2001, il promet une tournée mondiale pour l'année à venir.
Commencée en2002, leOne Nite Alone...Tour tranche complètement avec l'ambiance des tournées mondiales précédentes. Prince innove en choisissant de donner la plupart des concerts dans des salles de quelques milliers de places, afin de créer un spectacle se concentrant sur la musique et lesimprovisations. Malgré un prix de billet élevé, les spectateurs en redemandent, tant lesarrangements musicaux et le spectacle proposé sont maîtrisés. Cette tournée, plus intimiste que bien des précédentes, est l'occasion pour Prince de sortir son premier album live officiel, sous la forme d'un luxueux coffret de trois disques, intituléOne Nite Alone...Live!, ainsi que lavidéo de cette tournée,Live at the Aladdin Las Vegas.
À partir de2002, Prince ouvre les portes de son studioPaisley Park à ses fans du monde entier, organisant de véritables visites guidées. Certains ont même la chance de venir discuter avec Prince en personne sur ses dernières créations.
Vente de produits dérivés à l'O2 Arena de Londres en 2007.
Le 15 mars 2004, Prince participe à l'hommage rendu àGeorge Harrison pour son entrée auRock and Roll Hall of Fame. Il interprèteWhile My Guitar Gently Weeps avecTom Petty,Jeff Lynne,Steve Winwood etDhani Harrisson. Prince exécute unsolo final de 3 minutes qui devient un moment mémorable, aux dires mêmes de Tom Petty[41] et du fils de George Harrison[42]. Prince ne devait initialement pas jouer,Olivia, la veuve de George Harrison souhaitant que seules des personnes le connaissant soient présentes sur scène[41]. Le 20 avril, Prince sort un nouvel album studio,Musicology, sous le labelColumbia Records. La critique est de son côté, on parle de l'album le plus réussi depuisDiamonds and Pearls ; le succès commercial est également au rendez-vous, il entre dans le top 5 auxÉtats-Unis, enAllemagne et auRoyaume-Uni. En2005, il est certifié double disque de platine. Cet album lui vaut deuxGrammys : le, il fait une apparition surprise à l'une des cérémonies en compagnie deBeyoncé et ouvre le spectacle. Prince est ensuite récompensé auRock and Roll Hall of Fame pour l'ensemble de sa carrière.
Dans la foulée, le magazineRolling Stone le déclare comme l'artiste le plus productif du monde et vingt-septième sur la liste des cent plus grands artistes de tous les temps. Il entame une gigantesque tournée à travers lesÉtats-Unis, leMusicology Tour et l'album est offert aux spectateurs à l'entrée des salles sur présentation de leurs billets. Quelques jours après l'ouragan Katrina en2005, Prince produit deuxsingles, disponibles à l'achat sur internet :SST etBrand New Orlean, et dont les bénéfices sont versés aux victimes de l'ouragan.
Fin 2005, Prince signe un contrat avecUniversal Records pour sortir3121. Succès immédiat, l'album est numéro un au Billboard 200. En, Prince fait une apparition surSaturday Night Live accompagné de sa nouvelle protégée, Tamar, et interprète deux titres de l'album. Une idée de Prince, pour faire vendre ses albums, était de placer des billets pour assister à un concert privé dans sa résidence deHollywood dans despochettes d'albums. Sept billets ont été mis dans des albums et les autres ont été répartis dans divers concours surInternet. Finalement, vingt-quatre personnes ont pu ainsi assister au concert. Toujours en2006,Crystal Ball est déclaré meilleur album vendu par internet. Le siteNPG Music Club ferme ensuite après cinq ans de fonctionnement. Prince joue quarante-quatre soirs àLas Vegas. Fin2006, il participe au film d'animationHappy Feet. En, labande originale reçoit leGolden Globe de la chanson la plus originale. Prince n'ayant pu assister à la cérémonie, l'acteurHugh Grant prendra le prix à sa place.
En2007, Prince est choisi pour donner le spectacle de la mi-temps auSuper Bowl, ce qui représente une vraie consécration. Pendant laconférence de presse sur l’événement, au lieu de répondre aux questions de la presse, il joue trois chansons dont une reprise deChuck Berry :Johnny B. Goode. C'est le qu'a lieu l’événement, àMiami : Prince joue des grands classiques et également des reprises, devant 74 512 personnes sur place et 140 millions de téléspectateurs ; c'est la plus grande audience de sa vie. La pluie se met à tomber pendant le spectacle, les éclairages passent auviolet pour donner l'impression d'une pluie violette pendant le titrePurple Rain. Le siteBillboard.com déclare que la performance de Prince était la meilleure que le Super Bowl ait connue. Le, sortPlanet Earth suivi du lancement deEarth Tour, avec 21 concerts à guichets fermés à l'O2 Arena deLondres. Prince fait par la suite plusieurs apparitions, auxALMA Awards avecSheila E. en juin et àMinneapolis pour trois concerts dont un au First Avenue en juillet.
Prince au festival de Coachella en 2008.
En, Prince réapparaît dans l'émissionThe Tonight Show où il dévoile un nouveau titreTurn Me Loose. Quelques jours plus tard au festival de Coachella2008, il fait partie des invités vedettes et aurait été payé 5 millions de dollars pour le show. Un procès a été engagé pour l'annulation de plusieurs concerts : Prince sera condamné à rembourser les billets (près de 3 millions de dollars). Le, sortLotusflow3r qui contient trois CD dont l'un est l'album de sa nouvelle protégée Bria Valente. L'album se classe notammentno 2 auBillboard 200 etno 1 auBillboard Top R&B/Hip-Hop Albums. S'ensuit une apparition particulièrement encensée aufestival de jazz de Montreux enSuisse, où Prince enchaîne plus de 4 heures de concert, sans oublier ses concerts parisiens auGrand Palais, àLa Cigale, et auNew Morning.
Purple and Gold etCause and Effect, deux nouveaux singles, sortent au début de2010. Prince est donné, dans un sondage fait en avril par la chaîneBBC 6 Music, comme numéro 8 dans un classement des meilleurs guitaristes des 30 dernières années[réf. nécessaire]. Le magazineTime le classe parmi les 100 personnes les plus influentes du monde[réf. nécessaire]. En juin, il est invité auxBET Awards et reçoit un prix pour l'ensemble de sa carrière[réf. nécessaire]. Un mois plus tard, il entame la tournée européenne20Ten Tour. L'albuméponyme est offert une fois encore à l'entrée des salles. Prince passe également contrat avec des magazines et journaux. Lorsqu'unreporter demande à Prince en2010 pourquoi il n'a pas distribué ses deux derniers albums sur Internet, il répond :
« Je ne vois pas pourquoi je devrais [...]. Personne ne me versera d'avance et puis ils se fâcheraient si je tentais de négocier [...]. Bref, tous ces ordinateurs et gadgets numériques ne sont pas bons. [...] ».
Musicalement, l'année 2012 est marquée par la diffusion internet d'un inédit :Rock and Roll Love Affair assorti d'unclip. Deux interviews sont données simultanément, le dans l'émission américaineThe View et le 21. Prince maintient sa position concernant l'arrêt des sorties de disques. Il participe néanmoins à plusieurs projets antérieurs sur le nouvel album deLarry Graham, et produit le second album de sa protégée du momentAndy Allo. L'album se nommeSuperconductor et se définit comme très« funk ». Le, Prince donne un concert auJimmy Kimmel Live! contenant quelques inédits dontRock n Roll Love Affair. Prince fêtera le nouvel an auxîles Turques-et-Caïques auxAntilles, après avoir réglé quelques problèmes financiers avec lefisc français.
Prince fait annoncer sur le site dudrfunkenberry qu'il promet à ses fans une grosse année 2013. Le, il ouvre un nouveausite web qui dévoile de nombreux inédits tout au long de l'année. Prince fait une apparition discrète auGrammy Awards en février. Une nouvelle tournée est annoncéeLive Out Loud Tour et un nouveau groupe,3rdeyegirl, est créé. Ce groupe a obtenu le labelPaisley Park. Le, Prince reçoit unIcon Award pour l'ensemble de sa carrière. Le lendemain, on apprend qu'il vient de signer un contrat flexible avec le label de projet numérique Kobalt[43]. Prince semble avoir résilié le contrat peu de temps après. Seule la sortie de quelquessingles sur Internet aura marqué cette collaboration.
Prince entre en négociation avec son ancien labelWarner Records pour les 30 ans dePurple Rain, pour un projet de ré-édition avec tournée qui tombera aux oubliettes. Un accord est tout de même signé avec Warner rendant à Prince plusieurs de sesmasters contre un partenariat pour plusieurs albums. Du 13 au, accompagné par les 3rdEyeGirl (Hannah Ford, Donna Grantis, Ida Nielsen), une section de onzecuivres, laclaviériste Cassandra O'Neal, leschoristes Shelby J., Elisa Dease et Liv Warfield et lebassiste Andrew Gouché[44], il donne une série de trois concerts auFestival de Montreux en revisitant son répertoire[45].
Le, Prince annonce la sortie simultanée de deux albums pour le :Art Official Age etPlectrum Electrum, distribués et édités par Warner, produits et composés par Prince, NPG et3rdeyegirl.Art Official Age est un album mêlantfunk etelectro, tandis quePlectrum Electrum sonne purementrock, enregistré dans les conditions du direct. Ces albums font l'objet d'une promotion limitée : peu d'affichages, un concert en direct surYahoo, un passage auSaturday Night Live et quelquessingles.
Le, Prince se coupe à nouveau desréseaux sociaux Internet, et supprime de nombreuses pages et vidéos officielles. Ceci sonne la fin de la période promotionnelle 3rdEyeGirl. Le groupe perdurera pour quelques concerts en 2015 puis disparaitra. Pendant une interview, Prince revient à ses fondamentaux et déclare que les contrats avec leslabels sont une forme d'« esclavage moderne », ce qui peut expliquer qu'il ait choisi de mettre en attente, une fois de plus, son label du moment la Warner.
Le, sort sur Internet l'albumHitnrun Phase One, collaboration entre Prince et Joshua Welton. L'album est édité enCD une semaine plus tard, mais Prince se montre réticent à l'idée d'en faire la promotion : ni interview, ni concert, ni publicité. Cet album est distribué viaTidal, un système destreaming musical à la demande avec abonnement. Sans promotion, les ventes n'arriveront pas à dépasser les quelques dizaines de milliers d’exemplaires. Cela n’empêche pas l’artiste de sortir via le même supportHitnrun Phase Two, le. La première « phase » contient beaucoup d'inédits très expérimentaux ; la seconde contient plutôt des titres déjà parus, vendus depuis plusieurs années sur 3rdeyegirl.com.
Une tournée européenne nomméeJust a Piano & A Microphone Tour est programmée en, mais annulée après lesattentats du 13 novembre à Paris. Cette tournée n'avait pas pour objet de faire la promotion des albumsHitnrun.
Prince donne ses deux derniers concerts en public, seul au piano, dans la soirée du, au Fox Theatre d'Atlanta (Georgie)[46]. Il fait un malaise, tombantinconscient dans le jet qui le ramène dans leMinnesota. L'avion atterrit en urgence dans l'Illinois où il est brièvement hospitalisé, l'artiste est traité en urgence pour unesurdose médicamenteuse d'opioïdes à base d'oxycodone, lePercocet[47]. Deux jours plus tard, le, il apparaît pour la dernière fois devant ses fans les plus proches dans sonauditorium dePaisley Park pour improviser au piano durant quelques minutes[47].
Cinq jours plus tard, au matin du, le musicien est retrouvé mort dans un des ascenseurs de sa résidence dePaisley Park àChanhassen dans le Minnesota où sont installés également sesstudios d'enregistrements[48]. Après uneautopsie ne relevant aucun signe desuicide ni de traumatisme, le, il est incinéré dans la plus stricte intimité, en présence de sa famille et de ses amis proches. L'endroit où reposent ses cendres est tenu secret[49]. Le, la police révèle qu'il est mort d'une surdose accidentelle deFentanyl, unanalgésiqueopioïde[50],[51].
On prête à Prince de nombreuses relations — pas toutes confirmées — comme avecVanity de 1982 à 1983. Il monte et il produit pour elle un premier album en trio (avecBrenda Bennett(en) etSusan Moonsie(en), un amour de jeunesse du chanteur). Il rencontreApollonia Kotero pendant le casting dePurple Rain où il recherche une jeune fille de talent pour remplacer Vanity, qui se désiste juste avant le tournage du film. Ils restent ensemble de 1984 à 1985. Pendant lePurple Rain Tour, Prince laisse sa chance àSheila E. qui assure ses premières parties. Ils ont, semble-t-il, une relation de 1986 à 1988, mais en même temps Prince entretient une liaison (légèrement plus médiatisée) avecSusannah Melvoin(en), sœur jumelle deWendy Melvoin, qui a travaillé avec lui et son groupeThe Revolution de 1985 à 1987, puis avec la danseuseCat Glover(en) de 1987 à 1988.
Prince garde une étroite complicité avec Sheila E. jusqu'à sa mort. Par la suite, sur le tournage deBatman en 1989, il rencontre et se lie àKim Basinger mais le couple se sépare dés l'année suivante. Toujours en 1990, une rumeur court à propos d'une brève relation avecTatiana Thumbtzen, puis avecMadonna, avec laquelle il a enregistré un duo en 1988,Love Song. Il lui offre un rôle dansGraffiti Bridge mais elle rejette froidement le projet. Prince la remplace parIngrid Chavez(en), une poétesse et chanteuse rencontrée deux ans plus tôt, qui avait « récité » l'introduction de l'albumLovesexy.
De 1991 à 1992, Prince se rapproche également de la comédienneTroy Beyer(es) (devenue plus tard réalisatrice), aperçue dans deux de sesclips,Gangster Glam etSexy MF.
Il lance ensuite la carrière deCarmen Electra, qui sera sa protégée jusqu'en 1992, avant de se rapprocher de sa jeune danseuse Mayte Garcia. On lui prête entre-temps des aventures avecNona Gaye — ils enregistrent la chansonLove Sign(en) et le programme téléviséThe Beautiful Experience —, ainsi qu'avecOphélie Winter à laquelle il aurait fait enregistrer une version française de la chansonThe Most Beautiful Girl in the World, devenueLe Plus bel homme de l’univers[52]. Cette chanson n'a jamais été dévoilée au public. Ophélie Winter a parlé dans de nombreuses interviews de cette relation. Le magazineAfrica International[53] précise à ce propos en 1993 que« [...] le petit chanteur [entretient une relation avec] unegbamsse [une charmeuse], Ophélie Winter, mannequin français inconnue au bataillon », précisant que le chanteur aime lesblondes[54].
Il épouse en Mayte Garcia, une danseuse rencontrée enAllemagne en 1990. Prince et Mayte annoncent, peu après, qu'ils vont devenir parents. Enoctobre 1996, leur fils Amiir vient au monde atteint d'une déformation de la boîte crânienne appeléesyndrome de Pfeiffer. L'enfant meurt alors à moins d'une semaine, après avoir été vainement opéré à deux reprises. À cette époque, Prince ne parle pas de la mort de son enfant, il continue même à assurer, dans diverses émissions de télévision, que tout va bien[55]. Il annonce « l'annulation » du mariage en 1998 pour divorcer en 2000.
En 2001, Prince épouse Manuela Testolini, une ancienne employée, pour divorcer en 2006. Il vit ensuite et successivement une relation avec trois chanteuses qu'il produit,Támar(en),Bria Valente(en) puisAndy Allo.
Musicien autodidacte[3], il a enregistré la plupart de ses albums entièrement seul. À l'instar deStevie Wonder, il enregistrait chaque instrument l'un après l'autre pour former la chanson complète. On relate ainsi son processus de création : partant d'un instrument (par exemple le piano), il composait sa mélodie, puis il ajoutait ou supprimait d'autres instruments au fur et à mesure, jusqu'à ce que le résultat lui convienne ; ce procédé se nomme lesimple sample. Il terminait en général par les voix.
En étant seul dans le studio, il pouvait enregistrer sans aucune limite, avec des ingénieurs du son effectuant un roulement toutes les huit heures à la console. Certaines de ses compositions ont nécessité plus de 24 heures de travail en continu. Il passait ensuite derrière la console et enregistrait lui-même les voix, puis s'occupait dumix final. À ce rythme, il indiquait à la fin des années 1990 avoir en réserve plus d'un millier de chansons inédites.
Sur scène, Prince était aussi considéré comme un artiste majeur. Ses spectacles reposaient sur une structure musicale souvent agrémentée de longs passages improvisés. Le contenu changeait ainsi très régulièrement. Bien que certaines tournées aient été très élaborées, Prince n'a jamais eu besoin de recourir à des effets spéciaux ou des chorégraphies millimétrées, ses talents de danseur, guitariste, chanteur et meneur de revue suffisant à produire un spectacle de grande qualité.
Pour arriver à ce niveau de performance, Prince était perfectionniste : il filmait tous ses concerts puis revisionnait les bandes dans la nuit et décidait de ce qui serait à modifier le lendemain.
Les concerts officiels se prolongeaient occasionnellement dans des salles plus petites. Ce sont les fameux « aftershows », des prestations largement improvisées et jouées jusqu'au lever du jour… ou jusqu'à la fermeture de la salle. Ces concerts intimistes permettaient de présenter un autre aspect de l'œuvre de Prince, et parfois d'assister à la création en direct de nouvelles œuvres musicales.
« Real music by real musicians » : tel était son mot d'ordre lors de la tournée de2002[58], un principe appliqué depuis les débuts de sa carrière.
Dès le départ, Prince a souhaité imposer aux maisons de disques sa vision personnelle de l'industrie musicale. En étant son propre producteur et en jouant de tous les instruments, il créait ainsi exactement le son qu'il souhaitait sur ses disques. La signature « Produced, Composed, Arranged and Performed by Prince » devint une marque de fabrique constante sur les pochettes.
Cette responsabilité, portée par une seule personne, est pratiquement unique dans le monde du show-biz à ce niveau de notoriété (rappelons que plusieurs albums de Prince ont obtenu des scores de vente supérieurs à cinq millions d'unités). Le revers de la médaille est que Prince était seul à faire tous les choix artistiques, et certaines critiques estimaient qu'il devrait « s'ouvrir » aux meilleurs producteurs du moment.
Tout au long de sa carrière, Prince a constamment cherché à faire évoluer l'industrie du disque tout en s'efforçant de préserver la qualité intrinsèque de la création musicale.
Dès 1981, il a commencé à produire et enregistrer pour des groupes « satellites », qui lui permettaient d'engager une compétition complice, notamment avec le groupeThe Time dans lequel on retrouve son vieux copain Morris Day. Les premières productions de ce type (The Time, puis Vanity 6, puis Sheila E) obtinrent de très bons scores de ventes aux États-Unis. À tel point qu'en 1985, Prince et Warner formèrent un label conjoint :Paisley Park. Ce label produit par la suite des artistes n'ayant rien à voir avec l'univers de Prince (commeThe Three O'Clock, Taja Sevelle, ou Good Question...) ou d'anciennes légendes de la soul et du funk commeMavis Staples,George Clinton ouLarry Graham.
En 1986, il lança la construction àMinneapolis d'un immense complexe musical, également nomméPaisley Park. Avec ces studios ultra modernes à disposition, Prince n'avait plus besoin de définir de budget ou de louer des studios d'enregistrement, ce qui contribua à son autonomie artistique. Il y fit également installer un atelier de confection, capable de réaliser toutes les excentricités vestimentaires pour Prince et l'ensemble de son groupe, ainsi que des ateliers de montage de vidéos, des salles de danse, et une salle de répétition grande comme une arène dehockey. Ces studios sont mondialement connus et de nombreux artistes célèbres viennent également y enregistrer, ou y répéter des tournées.
Cet univers exclusif permit à Prince de délivrer ses prestations « clefs en main », gardant le contrôle sur tous les stades de la production.
Au fil du temps, sa production devint de plus en plus importante. En 1987 il souhaita sortir un triple album,Crystal Ball, mais le projet fut refusé par la maison de disques pour des raisons commerciales. La même année il souhaita publierThe Black Album, un disque livré sous une pochette entièrement noire, ne comportant pas de titre ni même le nom de Prince, mais il décida d'en annuler la sortie, une semaine avant la date officielle ; toutefois le contenu du disque fit l'objet de nombreux pressagespirates qui lui permirent une diffusion mondiale auprès des fans, phénomène sans précédent. À partir de cette époque un très grand nombre d'œuvres inédites, parfois même des albums entiers, s'échappèrent des studios Paisley Park et s'échangèrent sous le manteau. Pourtant, Prince semblait très réfractaire au sujet des « bootlegs » (disques pirates).
Son intense productivité contribua progressivement à la détérioration de ses relations avec sa maison de disques à partir du début des années 1990. En, Prince annonça publiquement son retrait définitif de l'industrie musicale, alors qu'il avait signé moins d'un an auparavant l'un des plus gros contrats de l'histoire du disque : dix albums sur dix ans, assortis d'une avance de dix millions chacun, en échange de quoi Prince devait garantir des ventes supérieures à cinq millions d'albums.
Engagé alors dans une longue bataille juridique avec la Warner pour la récupération et l'utilisation de ses œuvres, Prince se considéra pendant quelques années comme un « esclave » de l'industrie musicale (il inscrivait au feutre le mot « slave » sur sa joue lors de ses apparitions en public). Cette période eut un effet désastreux sur sa notoriété, et son public fut déstabilisé. Le nom dePrince était toujours utilisé pour les albums édités par Warner et délivrés par l'artiste pour remplir ses obligations contractuelles. Dans le même temps, l'artiste avait adopté comme pseudonyme officiel un symbole imprononçable couramment désigné comme le « Love Symbol » (combinaison des symboles masculin et féminin) et éditait son plus récent matériel sur son nouveau label obscur et mal distribué,NPG Records.
Ce changement de nom, bien que largement répercuté dans les médias, fut souvent un motif de dérision. Placés devant la nécessité de le nommer malgré tout, les médias l'ont rapidement affublé, entre autres, de l'acronyme TAFKAP pourThe artist formerly known as Prince, ou du pseudonyme Love Symbol, qui désigne également le symbole imprononçable dont il est question ci-dessus.
Pour autant, cette décision largement incomprise à l'époque a fait école depuis. Bien que d'autres artistes aient précédemment décidé de quitter leur maison de disques avec retentissement (citonsFrank Zappa ouLéo Ferré), Prince fut le premier d'une longue série d'artistes à claquer la porte desmajors dans les années 1990, commeMariah Carey ouGeorge Michael.
L'avènement de l'Internet grand public et la possibilité pour les fans detélécharger la musique directement en provenance de l'artiste (à l'aide dupeer-to-peer, de sites commeMyspace ou de plates-formes de téléchargement légales commeiTunes) ont contribué à renforcer les liens entre artistes et consommateurs de musique. Prince annonçait dès 1995 (sur l'intro de l'albumExodus) que sa musique serait ainsi mise à disposition des fans.
Après bien des rebondissements, Prince fut libéré de la Warner le. Il en profita immédiatement pour éditer le premier triple album de sa carrière : le bien nomméEmancipation. Il conserva toutefois l'usage du « Love Symbol » jusqu'au, marquant le terme de son contrat d'édition avec cette compagnie.
Par la suite il approcha à nouveau les maisons de disques pour signer des contrats de distribution uniquement, considérant que leur travail devait se limiter à la promotion. Il livra alors ses albums « clefs en main », sans laisser à la maison de disques une quelconque possibilité de négociation sur le contenu, le livret, ou la qualité des chansons.
À cette période, Prince se prépara également à la distribution directe de ses œuvres auprès de son public. Dans un premier temps, il ouvrit des magasins (les NPG Stores, en 1993), puis il proposa un système de vente par catalogue (1993), puis par téléphone (1994), pendant ses concerts (1995), puis par internet (1999), avant de proposer ses nouveaux morceaux sur leMusicology Download Store (2003-2006), un site de téléchargement légal.
En2004, Prince créa l'évènement en distribuant son CDMusicology à l'entrée de ses concerts. À côté des ventes en magasin, plus de 400 000 exemplaires furent ainsi écoulés ce qui obligea les organismes américains à revoir leurs méthodes de calcul des ventes de disques. (En effet, avec ce procédé, le CD est bienvendu puisque son prix est inclus dans le prix du billet de concert.)
En2006, Prince entama une série de concerts en résidence àLas Vegas sur le thème de « 3121 ». Après un passage très remarqué lors du Superbowl en, ce concept fut réitéré àLos Angeles.
En2007, il donna une impressionnante série de21 concerts àLondres à guichets fermés, dans une salle de 18 000 places (l'O2 Arena). Reproduisant la méthode éprouvée en2004 avecMusicology, l'albumPlanet Earth fut distribué gratuitement à l'entrée de la salle sur présentation du billet d'entrée. Au même moment, cet album fut distribué enGrande-Bretagne avec l'hebdomadaireMail on Sunday, tiré pour l'occasion à trois millions d'exemplaires. Ce procédé lui attira le courroux des disquaires britanniques qui retirèrent immédiatement l'album des rayons en protestation.
Autre exemple des nouveaux modes de distribution testés par Prince, le CDIndigo Nights est paru en2008 dans un recueil de photographies issues de ses concerts londoniens.
En2009, l'artiste mit en ligne un tout nouveau site officiel,LotusFlow3r, où les fans pouvaient s'inscrire et payer pour accéder à du contenu inédit. En parallèle il mit à disposition un triple album du même nom, incluant le voletMPLSoUND, etElixer, l'album de sa protégée Bria Valente. Une édition spécifique pour la France, proposant le voletMPLSoUND en CD unique, est sortie le. En octobre, il se produisit pour deux concerts au Grand Palais à Paris, dont les billets se sont vendus en77 minutes deux jours avant l'événement.
En2010, Prince renouvela le principe de distribution dans des magazines ou des quotidiens pour son nouvel album,20Ten. En France, c'est l'hebdomadaireCourrier international qui fut sélectionné. Selon les cas, c'est un magazine spécialisé (Rolling Stone, en Allemagne) ou un quotidien national (leDaily Mirror en Grande-Bretagne,Het Nieuwsblad en Belgique) qui assura la distribution.
En2013, nouveau rebondissement avec « 3rdeyegirl », combinant son nouveau projet artistique, son nouveau groupe et son nouveau site internet (site et page Youtube). Plusieurs titres inédits, photos, performances studio, performanceslive et vidéo promotionnelles, furent mis en ligne gratuitement ou pour l'achat. Des classiques comme « Let's Go Crazy », « She's Always In My Hair » ou encore « Bambi » furent partiellement ou complètement transformés et re-travaillés. Le rebondissement fut d'autant plus grand que seulement six mois plus tôt Prince avait soutenu qu'il ne sortirait plus de musique et avait pris ses distances vis-à-vis d'Internet.
Prince a considérablement modifié les rapports entre artistes et maisons de disques durant toute sa carrière, créant un nombre important de précédents, notamment dans le domaine de l'auto-production et de la distribution directe du musicien vers les consommateurs de musique.
Alexander Nevermind : en tant que producteur et auteur, notamment pourSheena Easton.
Azifwekare : en tant que chanteur sur le titreStyle (Emancipation).
Camille : en tant que chanteur sur certains titres deSign o' the Times.
Christopher : en tant qu'auteur deManic Monday desBangles. Le nom provient du personnage de Christopher Tracy, interprété par Prince dans le filmUnder the Cherry Moon.
Certains de ses clips sont disponibles surYouTube depuis le, quelques mois après la diffusion sur d'autres plateformes destreaming[62], malgré des critiques répétées de l'artiste, notamment sur la malversation dedroits d'auteur. La plateformeTidal était précédemment la seule à proposer ses œuvres.
1985 :Prince and The Revolution: Live - concert,VHS
1989 :Lovesexy Live - concert, VHS
1991 :Gett Off Video Collection - clips vidéo, VHS
1992 :Diamonds and Pearls Video Collection - clips vidéo, VHS
1993 :The Hits Video Collection - clips vidéo, VHS
1994 :3 Chains O' Gold - clips vidéo, VHS
1995 :Prince Live! The Sacrifice of Victor - concert, VHS