Le terme « primate », du latinprimates (« premiers »), a été choisi par le père de lasystématique moderneCarl von Linné pour désigner l'ordre demammifères supérieurs dans lequel il classait l'être humain. En plus des singes et de lémuriens, Linné y ajoutait les chauve-souris. Par la suite, certains auteurs ont tenté d'y incorporer d'autres animaux au rang incertain, comme lesdermoptères ou lestoupayes. Malgré une histoire déjà ancienne et une composition relativement stable au cours du temps, l'ordre de Primates est plus compliqué à définir que beaucoup d'autres ordres de mammifères : en effet, nombre de leurs caractéristiques ne sont pas uniques et se retrouvent chez d'autres animaux. Ainsi, la délimitation de l'ordre se base plutôt sur un ensemble de traits distinctifs partagés, qui peuvent être observés indépendamment au sein d'autres ordres de mammifères[2].
La primatologie n'a émergé en tant que discipline distincte au sein de labiologie que dans la deuxième moitié desannées 1950. Même si l'Homme a toujours manifesté de l'intérêt pour ces animaux étrangement proches, les primates ont longtemps constitué une curiosité et un sujet d'amusement plus qu'un objet d'étude sérieuse[3].
Laculture a longtemps été considérée comme l'une des caractéristiques de lanature humaine. Le domaine de la primatologie culturelle est apparu comme un moyen d’enquêter sur les racines évolutives de la culture. Bien que l'étude de la transmission culturelle et de l’évolution des mécanismes d’apprentissage social ait été entreprise chez de nombreux animaux, les primates ont concentré l'essentiel des efforts de recherche.
Labiologie de la conservation, appliquée aux primates, a pour but d’évaluer l’impact des activités humaines sur leur diversité biologique. Elle tente également d’analyser la résilience des populations de primates face aux transformations de leurs habitats et de mettre en place des mesures de restauration.
Marina Boutovskaïa,Andrey Korotayev, Alexander Kazankov. Variabilité des relations sociales chez les primates humains et non humains: à la recherche d'un paradigme général.Primatologie 3 (2000): 319–363.