Théodose n'ayant pas invité les évêques d'Occident dont les juridictions dépendaient deGratien[1], le concile réunit cent cinquanteévêques, tous orientaux.
Les années passant, le courant homéousien oriental dont Mélèce était l'un des chefs de file se rallia progressivement au courant homoousien se réclamant du credo de Nicée, aidé en cela par les propositions deBasile de Césarée et celles du synode d'Alexandrie de 362 suggérant de distinguer en Dieu une substance (ousia) et, à la suite d'Origène, trois hypostases ou personnes pour distinguer en un sens antisabellien les trois réalités divines[2].
Or un débat s'engagea avec lespneumatomaques aussi appelés "macédoniens" qui, sans rejeter les définitions de Nicée, ne confessaient pas la divinité à l'Esprit saint. Ils enseignaient que l'Esprit, à la différence du Fils dont ils reconnaissaient la vraie divinité, était d'une dignité inférieure. À l'opposé, un synode réuni en 362 à Alexandrie parAthanase le fervent défenseur de Nicée, avait explicitement proclamé l'égalité du Saint-Esprit avec le Père et le Fils[3].
L'idée de réunion du concile de Constantinople commença dès 378. Lors du concile de Sirmium, l'empereur d'OccidentGratien avait promis de convoquer un nouveau concile[A 1]. L’avènement de Théodose, comme empereur d'Orient, consacra l'arrivée au pouvoir d'un partisan de la foi de Nicée, alors même que le précédent empereur défendait l'arianisme. Dès les années 378 et 379, les orthodoxes en exil reviennent vers Constantinople, commeMélèce etPaulin d'Antioche,Pierre d'Alexandrie[A 2].
L'évêque de ConstantinopleDémophile était arien. Les partisans de la foi de Nicée se réunissent progressivement autour deGrégoire de Nazianze[A 3].
Lors duconcile d'Antioche (379),Mélèce réunit les évêques orientaux qui affirment être en accord avec l'enseignement du papeDamase, favorisant l'unité des chrétiens[A 4].
Au début de l'année 380 l'empereurThéodoseIer tombe malade, et se fait baptiser. Il professe alors ouvertement la foi de Nicée[A 5] et cherche à susciter l'unanimité en faveur de la divinité de l'Esprit saint. Quelques jours plus tard il publie l'édit de Thessalonique, demandant à tous de suivre la foi de Nicée, condamnant implicitement l'arianisme. Théodose impose l'autorité de Damase, et remplace l'évêque arien de Constantinople parGrégoire de Nazianze[A 6].
Lors de la réunion du concile Athanase et Basile de Césarée sont morts. "Le concile réunit 150 évêques dont Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse, Mélèce d'Antioche, Cyrille de Jérusalem, Diodore de Tarse et Pierre de Sébaste. La délégation des 71 évêques originaires des diocèses d'orient était dirigée par l'évêque de la plus importante communauté chrétienne d'Antioche, Mélèce, qui fut désigné pour présider le synode. Les Alexandrins avec Timothée à leur tête manquèrent l'ouverture. On avait également invité, selon la volonté de l'empereur 36 évêques dits macédoniens dirigés par Eleusis de Cysique et Martien de Lampsaque, contre la tendance desquels le concile allait se prononcer."[4].
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Théodose, qui ne devient qu'en 392 empereur aussi de l'Occident, la région où il est né, convoque dans sa capitale un concile de tous les évêques de l'Orient, pendant queGratien convoque les évêques occidentaux àAquilée.Damase, l'évêque patriarche de Rome, mandate officieusement Acholius évêque de Thessalonique[5], mais n'est pas convoqué à Constantinople[6],[7].
Le concile commence en, cent-cinquante évêques sont présents, venus de tout l'Orient de l'empire, sauf d'Égypte[A 7]. Parmi les personnes présentes, on peut compterGrégoire de Nysse, etGrégoire de Nazianze, respectivement ami et parent deBasile de Césarée,Pierre de Sébaste[A 7], Acholius de Thessalonique mandaté parDamase de Rome[6]. C'estMélèce d'Antioche, ami également de Basile qui présida l'assemblée concilaire[A 7]. Après le décès de Mélèce, la présidence échoit à Grégoire de Nazianze.
Les évêques qui refusent d'accepter les formules de Nicée n'ont pas le droit de siéger. Trente-six évêques pneumatomaques conduits par Marcien de Lampsaque et Eleusius de Cyzique refusèrent le concile. Grégoire de Nazianze chercha à préserver l'unité de l'Église pendant ses prêches de laPentecôte[8],[A 8], mais il n'y parvint pas, lespneumatomaques repoussant le concile[A 8].
Grégoire de Nazianze soutint la candidature de Paulin au siège d'Antioche, mais cette candidature échoua et les membres du concile préférèrent le prêtre Flavien[9]. Cette élection vécue par Grégoire de Nazianze comme un désaveu le décida à démissionner[9].
Icône dite de laTrinité deAndreï Roublev. Il s'agit des trois anges apparus à Abraham que le christianisme interprète comme une figure de la Trinité invisible.
Dans la mesure où les évêques devaient accepter la foi de Nicée afin de siéger au sein du concile de Constantinople, les problèmes dogmatiques ne furent pas nombreux au sein du concile. Le concile rappela le credo de la foi de Nicée et compléta l'article sur l'Esprit :
L'Esprit-Saint y est confessé comme Seigneur, donnant la vie, procédant du Père et recevant avec le Père et le Fils même adoration et même gloire.
Byzance fut érigée en capitale de l'Empire sous le nom de Constantinople en 330 et l'évêque de Constantinople rapidement élevé au rang de patriarche aux côtés des évêques de Rome, d'Alexandrie et d'Antioche cités dans les canons du concile de Nicée de 325.
Le troisième canon du concile de Constantinople lui donne le second rang après l'évêque de Rome.
« Canon 3. Que l'évêque de Constantinople est le second après celui de Rome. Cependant l'évêque de Constantinople aura la préséance d'honneur après l'évêque de Rome, puisque cette ville est la nouvelle Rome. »
Par cette décision,« les Pères reconnaissaient l'existence de la nouvelle capitale avec cependant l'arrière-pensée d'abaisser les prétentions du patriarcat d'Alexandrie et de son évêqueAthanase, dont l'influence était source de graves difficultés »[1].
Le concile clôtura le débat ouvert par Arius sur la divinité du Fils, débat prolongé par celui sur la divinité de l'Esprit. Mais immédiatement un nouveau débat surgit, celui qui concerne l'être même du Fils, le Verbe de Dieu incarné, constitué à la fois d'un élément divin et d'un élément humain[10].
J. R. Palanque, G. Bardy, P. de Labriolle,De la paix constantinienne à la mort de Théodose, Paris, Librairie Bloud & Gay,coll. « Histoire de l'Église »,, 536 p.