Enhistoire de l'art, on appellePremière Renaissance (Primo Rinascimento en italien) la période duQuattrocento qui, s'étendant desannées 1420 à1500, marque la rupture avec l'art de lapré-Renaissance.

La Première Renaissance trouve son origine àFlorence, riche ville financière et industrielle deToscane, qui a pris le dessus politique et militaire sur sa voisine et rivalePise. Elle se retrouve dans le mécénat et les commandes des grandes familles, dont celle desMédicis,mécènes etcollectionneurs, des riches corporations de la ville et des ordres religieux.
Cette vision découle des perspectives philosophiques de l'école néoplatonicienne, fondée parMarsile Ficin et à laquellePic de la Mirandole contribue; elle s'affranchit de la vision médiévale qui jusqu'alors prévalait, pour se replonger dans la lecture des textes gréco-romains ; nombreux parmi ces derniers furent transmis à l'Occident par l'intermédiaire des bibliothèques du monde arabo-musulman telle que lagrande bibliothèque d'Alexandrie, et les travaux sur laphilosophie aristotélicienne àTolède etCordoue dansl'Espagne arabo-musulmane, effectués par des personnages tels queAverroes etMaïmonide.
Le sculpteurMichel-Ange, de voyage à Rome durant quatre ans, assiste à l'excavation des statues antiques de la Rome des empereurs. De retour à Florence, cette vision l'inspirera pour sa sculpture duDavid, dont une copie se trouve aujourd'hui sur la place qui fait face auPalazzo Vecchio.
La fièrecité au lys rouge n'est pas bâtie sur un promontoire, mais entre des collines : prospère, cette cité attire les convoitises.
Il s'agit d'inspirer, par des mythes provenant de l'Antiquité, le courage et la ferveur à la population de cette cité encore fragile, qui doit se défendre face à ses voisines, voire face à desnations étrangères à l'Italie : la fonction allégorique est ici directe.

Depuis l'Italie, la lumière contenue dans la couleur des peintures, la finesse des formes vont instaurer de nouveauxcanons, bravant ainsi les codes qui maintenaient la peinture enluminée dans un carcan. C'est aussi le début d'une nouvelle société qui est celle de la bourgeoisie venant remplacer la féodalité. Les donneurs ne sont alors plus seulement religieux leur commandant essentiellement des représentations des grands thèmes de lapeinture religieuse, les artistes exécutent désormais des portraits de grandsnobles, qui veulent montrer le prestige de leur rang en mandant des peintres talentueux. Se développe ainsi l'art du portrait (ritratto), qui montre le gentilhomme au bas des figures divines, autrefois représentées seules dans la peinture duTrecento.
Les techniques de peinture diversifient sa typologie ; on peint en cercles (lestondos), sur les plafonds, sur des fresques murales ; la taille des peintures décroît par rapport aux triptyques monumentaux de l'époque précédente, ce que permet le raffinement des techniques.
Les interdits professés sur l'image du corps humain ne sont plus suivis ; auparavant, lenu en représentation artistique n'était toléré, dans le contexte d'un thème religieux, que parce qu'associé à l'état de nature de laGenèse :
La statue duDavid deDonatello (1432) constitue le premier nu masculin depuis le Moyen Âge, et le tableauLa Naissance de Vénus, par Botticelli de1485, la première représentation artistique d'unnu féminin dans le monde occidental de confession catholique.

Cette liberté de ton nouvelle reste cependant soumise aux autorités de bonne morale, l'artiste pour l'exercer sans tomber dans l'interdit va donc utiliser des symboles équivoques dans ses représentations, et des expressions de visage allant jusqu'à une érotisation graphique du sujet représenté ; sans jamais livrer ces clés d'analyse graphique à son donneur d'ordre, qui soit est un hiérarque religieux, soit un courtisan enrichi. La peinture devient donc objet d'un jeu d'intelligence entre le peintre et son mandataire, au travers des messages codés qu'il cache dans les détails, ou expose de manière indirecte.
Encouragés par leurs mécènes, les Botticelli, Michel-Ange, et autres artistes florentins se lancent dans l'aventure ; leurart à Florence sera reconnu sous le nom deNéoplatonisme médicéen, puisque hérité de l'École néoplatonicienne soutenue parLaurent le Magnifique et supporté tout du long par les fameuxMédicis.
En 1497, la famille Médicis est chassée de Florence, et sa population tombe subjuguée des visions d'apocalypse professées par le MoinedominicainSavonarole dans ses offices.
Ce dernier aura une influence sur le style artistique de Botticelli, qui est notable en comparant les deux représentations de la même figure allégorique qu'il interprète à quelques années d'intervalle, celle de Vénus : la première dansla naissance de Vénus, toute en majesté et d'une beauté de divinité allégorique, la seconde dansla Calomnie d'Apelles, cette fois beaucoup plus marquée par l'austérité.
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