Centre économique de la République tchèque, Prague compte 1 384 732 habitants en 2024. Bien qu'affaiblie par un demi-siècle de régime communiste, la ville bénéficie d'une économie extrêmement dynamique portée par lesecteur tertiaire et letourisme, ce qui en fait en 2016 la septième région la plus riche de l'Union européenne. Le taux de chômage s'établit en 2017 à seulement 1,7 %, soit le plus faible de toute l'Union. Les disparités avec le reste du pays sont de fait très importantes, les autres régions ne bénéficiant pas du même dynamisme économique.
La plupart des institutions de l’État sont concentrées à Prague, lePrésident de la République, leParlement, legouvernement, les autorités centrales de l’État et la Haute Cour y siègent. La capitale est également le centre économique, de recherche, culturel et religieux du pays.
À l'échelle nationale, la ville est située sur les rives de laVltava, à l'ouest de laRépublique tchèque, au centre de laBohême. Cette région forme un ensemble géographiquement délimité que l’on appelle parfois le« quadrilatère de Bohême » et correspondant au bassin de l'Elbe. D'originehercynienne, il s'agit d'un grand plateau granitique etgneissique encadré par plusieurs chaînes montagneuses. Au sud-ouest, le massif de laForêt de Bohême (Šumava) ; au nord-ouest, lesmonts Métallifères (Krušné Hory) ; au nord, lesmonts des Géants (Krkonoše) ; enfin, à l'est, le massif tchéco-morave de plus faible altitude et ouvrant sur laMoravie[2].
Prague possède unclimat continental humide (Dfb selon laclassification de Köppen)[3], un type declimat marqué par d'importants écarts saisonniers de température et des précipitations tout au long de l'année. À Prague, la saison estivale (de mai à août) est la période la plus touchée par les précipitations. Les hivers y sont froids mais relativement secs alors que les étés sont chauds et orageux[4].
Divoká Šárka, site naturel à l'ouest de Prague, incorporé au périmètre municipal.Lechâteau de Prague se reflétant dans laVltava depuis son éperon rocheux.
Situé presque au centre géographique du « quadrilatère de Bohême », de part et d'autre de laVltava, le site de Prague rassemble différents paysages typiques de la République tchèque : au sud, une vallée encaissée par où coule la rivière, au pied du rocher deVyšehrad ; à l'ouest un plateau calcaire où essaiment de multiples villages sous la protection de la citadelle, elle-même construite sur un éperon rocheux délimité par un profond ravin au nord et une falaise vertigineuse au sud ; à l'est, une grande plaine sensible aux crues, s'élevant progressivement, mais ayant permis du fait de son étendue le développement d'un important centre urbain. La Vltava est un véritable trait d'union commercial permettant l'approvisionnement tant en ressources méridionales comme le bois ou le sel qu'en productions de la plaine fertile de l'Elbe située au nord de la ville. Ce site est donc, pour l'architecteChristian Norberg-Schulz,« prédestiné à une implantation urbaine »[GV 1].
La ville historique s'étend sur les deux rives de la rivière ; elle est enserrée entre plusieurs collines : celles dePetřín et duHradčany à l'ouest, deVyšehrad au sud ou encore de Letná au nord, cette dernière étant à l'origine d'un méandre de la Vltava[GV 1]. Onze îles, dont la plus grande estl'Île Císařský au nord[RP 2], jalonnent le parcours de la rivière[RP 3].
Le centre-ville historique de Prague s'étend sur les deux rives de la Vltava. La vieille ville,Staré Město, se situe en rive droite au creux d'une boucle de la rivière, cernée par les boulevards qui ont remplacé les fortifications. Elle est connue pour son dédale de rues et de places d'où de nombreux édifices baroques émergent, au milieu d'une myriade d'églises d'origine très ancienne. C'était historiquement la ville des bourgeois, des commerçants, des artisans et des marchands, où a été fondée l'Université historique de la ville en 1348, en contraste avec la citadelle des souverains et du quartier aristocratique de Malá Strana qui domine la ville sur la rive gauche[GV 2]. Au cœur du quartier de la vieille ville se trouve l'ancien quartier juif deJosefov, avec ses synagogues et son célèbrecimetière aux tombes de guingois, ultimes témoins de ce qui était le cœur d'une des plus importantes communautés juives d'Europe[GV 3].
Ces quatre quartiers ont été unifiés au sein de la « Métropole royale de Prague » (Královské hlavní město Praha) en 1784 et qui s'étend à cette époque sur plus de700 hectares et compte plus de 75 000 habitants[RP 4]. Autour de ce centre historique s'étend une ville dix fois plus étendue et plus peuplée correspondant aux quartiers urbanisés au cours desXIXe et XXe siècles, telsSmichov etHolešovice en rive gauche etŽižkov ouVinohrady en rive droite, principalement constitués d'immeubles d'habitation, d'usines ou de bâtiments administratifs[GV 7]. La ville s'est étendue tout d'abord en 1883 et en 1884 au sud vers Vyšehrad et au nord-est vers Holešovice puisLibeň en 1901 avant que ne soit instituée la « Grande Prague » (Velká Praha) en 1922 avec l'incorporation de Žižkov, Vinohrady et de nombreux autres villages[C 1],[RP 5].
Enfin, par-delà ces quartiers centraux et historiques s'étend le grand Prague contemporain — dont l'extension à partir de 1960 se fait principalement en 1968 puis en 1974[C 1] —, fait de grands ensembles (telHostivař, au sud-est), de secteurs résidentiels recherchés (Dejvice, à l'ouest) mais aussi de zones rurales et de petits villages, parfois distants d'une vingtaine de kilomètres de la ville centre (Točná, au sud)[GV 7].
La riche histoire de Prague associe l'histoire du duché de Bohême aux grands moments de l'histoire européenne. L'accession de Prague au statut de capitale duSaint-Empire romain germanique en fait le cœur vivant de l'Europe. LeXXe siècle et laguerre froide éloigneront temporairement la ville de la scène européenne.
Le princeVenceslasIer est assassiné par son frère païenBoleslavIer vers 935 et devient l'objet d'un culte important. Il est, avec sa grand-mèreLudmilla elle-même assassinée, le premiersaint de Bohême[H 6]. En 1085, le duché est élevé par l'empereur Henri IV au rang deroyaume dontVratislavII devient souverain sous le nom deVratislavIer[H 7]. Son règne de trente ans est marqué par la montée en puissance de la Bohême sur la scène politique européenne, puissance qui ne durera cependant pas. De 1140 à 1172 règneVladislavII. Celui-ci fonde de nombreux monastères à Prague et fait construire le premier pont de pierre sur la Vltava, le pont de Judith — du nom de la reine — qui, écroulé en 1342, sera remplacé par le célèbrepont Charles. Peu après,OttokarIer se voit accorder, en 1212, l'hérédité de la couronne de Bohême par le futur empereurFrédéric II. Selon cetteBulle d'or, les États de Bohême et de Moravie forment un pays autonome et indivisible de l'Empire et leur roi devient le premierprince-électeur. Son filsOttokarII, « roi de l'or et du fer », étend la souveraineté de la Bohême jusqu'à l'Adriatique. Sous son règne, Prague devient la capitale d'un État prospère et l'une des plus importantes cités d'Europe, foyer delittérature courtoise et d'architecture gothique (édification de lasynagogue vieille-nouvelle ou ducouvent Sainte-Agnès)[GV 11]. En outre, le roi reprend en main l'édification disparate du quartier deMalá Strana, en expulse les juifs et y encourage l'installation d'artisans et de marchands allemands[GV 4].
La ville connaît son apogée sous le règne du roi de Bohême et empereur germaniqueCharlesIV, fils deJean de Luxembourg)[GV 12]. Né à Prague, il en fait la capitale de l'Empire à compter de son élection en 1346. Il laisse dans la ville une empreinte considérable : fondation de l'Université en 1348 — la première d'Europe centrale — extension considérable et ambitieuse de la ville à l'est et au sud pour créer laNouvelle Ville, édification dupont de pierre ou encore élévation de nombreux lieux de culte. À sa mort en 1378, la ville compte entre30 000 et 80 000 habitants, ce qui en fait alors l'une des plus importantes villes de laChrétienté[H 8].
Sous lesHabsbourg, Prague balance entre des mouvements sporadiques de révolte (comme celle de la diète des États de Bohême en 1547, réprimée parFerdinandIer) et de soumission. En conséquence, les privilèges municipaux, son influence politique et son indépendance vont en diminuant tout au long de la période[H 16]. Mais de 1576 à 1612, sous le règne deRodolphe II du Saint-Empire, la ville est le centre culturel de l'Europe et redevient même capitale impériale à partir de 1583[H 17]. L'Empereur se fait protecteur des arts et des sciences et fait venir à Prague le peintreArcimboldo[GV 13], les astronomesTycho Brahe etJohannes Kepler, de nombreux astrologues et alchimistes commeEdward Kelley ouJohn Dee, etc[H 18].
La secondedéfenestration de Prague en 1618 met fin à cette ère de prospérité culturelle. Cet événement déclenche la guerre ouverte de la noblesse tchèque, largement protestante, envers le pouvoir impérial et catholique des Habsbourg et, au niveau européen, laguerre de Trente Ans[H 19].
La défaite des armées tchèques et protestantes à labataille de la Montagne-Blanche en et la décapitation, place de la Vieille-Ville (marquée encore aujourd'hui de vingt-sept croix blanches sur le sol), des vingt-sept meneurs de la révolte marquent, pour longtemps, la fin des espoirs d'indépendance des États de Bohême[H 20]. Sur le plan religieux, laContre-Réforme bat alors son plein, les Tchèques protestants, dontComenius, sont contraints de se convertir ou de s'exiler[H 21],[H 22]. En 1648, à la fin de la guerre de Trente Ans, la rive gauche de la ville (quartiers deHradčany et deMalá Strana) est envahie et pillée par les armées protestantes suédoises peu avant que lestraités de Westphalie ne mettent fin aux hostilités qui ont mis l'Europe centrale à feu et à sang[H 23].
S'ensuit un siècle de paix, qui voit la ville s'embellir avec l'édification de chefs-d'œuvre baroques comme l'église Saint-Nicolas de Malá Strana, les palaisKinský etSternberg ainsi que l'achèvement duchâteau de Prague[H 24]. Le est une date importante dans l'histoire de Prague : elle naît alors officiellement de la fusion des quatre villes originelles que sont :Hradčany,Malá Strana, laVieille Ville etNové Město (nouvelle ville) –Josefov, le ghetto juif au sein même de la vieille ville, conserve encore un statut séparé et autonome[RP 7]. La « Métropole royale de Prague » devient la seconde ville de l'empire d'Autriche[RP 8], avec 75 000 habitants sur plus de700 hectares[RP 4].
Si la ville est dotée d'un nouveau statut administratif et politique, elle s'étend encore dans les limites imposées par Charles IV auXIVe siècle et souffre d'un certain retard par rapport aux grandes capitales européennes, à commencer par Vienne. Ainsi, aucun souverain ne réside plus au château, si ce n'est le roi de FranceCharles X en exil. Mais la ville se développe et retrouve son lustre d'antan : elle compte 162 000 habitants en 1880 et franchit le cap des 250 000 habitants à partir de 1890 grâce au dynamisme des faubourgs voisins[RP 7]. Alors que la destruction des murailles aux alentours de 1875 a fait disparaître la séparation physique entre la ville et ces derniers, seuls deux d'entre eux sont officiellement intégrés à Prague au cours des années suivantes :Holešovice en 1884 etLibeň en 1901[RP 9]. Parallèlement, la structure sociale évolue : les classes aisées délaissent le centre historique pour certains faubourgs ; de même que Josefov, le quartier juif, se vide de ses habitants. À l'inverse,Malá Strana reste un quartier contrôlé par lanoblesse de Bohême. Les aménagements urbains se multiplient également rapidement : les premiersomnibus apparaissent dès 1870 et en 1891, le premiertramway électrique est mis en service par l'industrielFrantišek Křižík. Cependant, point de bouleversement urbanistique tels ceux opérés par le baronGeorges Eugène Haussmann àParis, ce qui a permis à la ville de conserver sa physionomie historique et la multitude styles architecturaux qui la traversent[RP 7].
En 1848, lePrintemps des peuples bouscule l'ensemble de l'Europe. Les peuples se soulèvent contre leurs monarques, y compris à Prague où la révolte est particulièrement intense[H 25]. Cependant,Alfred de Windisch-Graetz,commandant en chef des armées impériales en Bohême, écrase l'insurrection le, anéantissant tout espoir de changement et notamment la mise en place d'uneDiète tchèque[H 26]. Malgré l'échec révolutionnaire, Prague demeure un creuset où se côtoient et s'affrontentTchèques,Allemands et, dans une moindre mesure,Juifs[H 27] : les Tchèques prennent néanmoins peu à peu le pouvoir et leur revanche : ils ont la majorité du conseil municipal à partir de 1861[O 1].
Si les premiers faubourgs sont absorbés à la fin du siècle précédent, il faut attendre 1922 pour voir la ville intégrer l'ensemble de ceux-ci, dont le faubourg ouvrier deŽižkov ou celui résidentiel deVinohrady, jusqu'alors indépendants. Prague compte dorénavant37 communes et19 arrondissements d'une grande variété, certains étant des territoires ruraux et d'autres de véritables villes dans la ville, commeSmíchov[RP 9]. La population de ce que l'on appelle alors laGrande Prague augmente jusqu'à atteindre près de 320 000 habitants au cours desannées 1920[RP 7].
La ville connaît un développement urbain d'importance motivé par un avant-gardisme social : ouverture de nombreuses crèches, construction de bâtiments sociaux, d'asiles et d'hôpitaux, notamment dans le quartier de Krč par l'architecte Bohumír Kozák[RP 11]. L'architecture aussi est audacieuse. Lesannées 1920 voient apparaître un mouvement architectural unique, lecubisme tchécoslovaque, dont les exemples les plus fameux sont à Prague laBanque des Légions tchécoslovaques (1932) et lePalais Adria (1924). Ce style s'emploie à intégrer des valeurs et symbolesslaves : les couleurs rouge et blanc, des formes cylindriques rappelant l'architecture slave en bois. Le rondocubisme est cependant vite abandonné, critiqué pour son approche excessivement nationaliste et son approche trop décorative. Les matériaux modernes que sont le verre, l'acier et le béton sont alors plébiscités à partir desannées vingt : lefonctionnalisme s'impose à Prague comme l'attestent lepalais des foires et expositions, le magasinBat'a de laplace Venceslas, les villas de Baba ou encore lavilla Müller[GV 14]. L'aéroport de Prague-Ruzyně est mis en service en 1937[RP 12] ; la même année, la ville compte 960 000 habitants[O 3].
Lecimetière juif, témoignage de l'ancienne communauté juive de Prague.
Immédiatement après la prise de pouvoir de Hitler, Prague devient un lieu d'exil de nombreux allemands, du fait de sa proximité géographique avec Berlin, du siège du parti social-démocrate allemand exilé, leSopade, et parce qu'on y parlait allemand[RP 13]. C'est ici que le Sopade a publié sonmanifeste de Prague qui incite au soulèvement contre Hitler en[O 4]. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Prague accueille les réfugiés tchèques expulsés de larégion des Sudètes rattachée auTroisième Reich à la suite desaccords de Munich[O 3].
Exilée, suicidée (comme le poète Jiří Orten) ou déportée au camp de concentration deTheresienstadt, la communauté juive de Prague est décimée. De 35 463 Juifs en 1930, la population passe à 55 000 en 1940 à la suite de l'afflux de réfugiés, notamment des Sudètes ou d'Autriche, et descend en à 46 801 personnes. Dès le mois suivant, un premier convoi de déportation entraîne 5 000 Juifs en direction deTerezín. Sur un total de 45 500 Juifs pragois déportés à Theresienstadt, seuls 7 500 survivent à la guerre. Dès lors, les rares Juifs de Prague sont en majorité issus de villages de laRuthénie subcarpathique, isolés des processus d'assimilation de l'Europe occidentale : l'ancienne communauté a disparu[O 6].
À l'inverse de ses rivales d'Europe centrale,Vienne,Dresde,Varsovie ouBerlin, la métropole tchèque a cependant peu souffert en ses murs des bombardements de laSeconde Guerre mondiale. Elle n'a en effet subi que quelques bombardements, dont le plus dramatique a été celui du qui a provoqué 701 morts et plus de 1 000 blessés, le tout par erreur : les troupes participaient en réalité aubombardement de Dresde. Les dommages matériels dans les quartiers touchés — Radlice, Smíchov, Pankrác, Karlovo náměstí, Nusle, Vršovice et Vinohrady — sont importants et les bâtiments historiques ne sont pas épargnés : maison Faust et ducloître d’Emmaüs notamment. Les bombardements suivants ont quant à eux visé le complexe industriel de la ville : usine ČKD d'armement, installations ferroviaires et aéroportuaires, etc.[RP 14].
Le éclate uneinsurrection qui mène à la libération de la ville par unerésistance largement improvisée autour d'un Conseil national tchèque (Česká národní rada,ČNR), qui en prend la tête. Près de 30 000 personnes prennent part aux combats et 1 698 morts sont à dénombrer. Le, les troupes allemandes capitulent et, selon des accords préalables, Prague est libérée le à l'aube par l'Armée rouge en provenance deDresde[RP 15].
Le monument à la gloire de Staline.Václav Havel durant la révolution de 1989.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, leParti communiste tchécoslovaque monte en puissance. Les élections de 1946 et de 1948 donnent la majorité aux communistes, qui s'emparent totalement du pouvoir en, à la suite du « coup de Prague »[RP 16],[RP 17]. Tombée dans l'escarcellesoviétique, la ville se doit alors de rendre hommage au « petit père des peuples » : unimpressionnant édifice à la gloire deJoseph Staline est construit sur le front duparc Letná : ouvriers, kolkhoziens, soldats, soviétiques comme tchécoslovaques, se pressent derrière l'homme fort de l'URSS en un ensemble monumental d'une trentaine de mètres de hauteur. Il s'agit du plus grand monument à la gloire du dictateur soviétique jamais construit. Les moqueries des Pragois ne tardent pas et le surnomment « la file d'attente chez le boucher ». Ladéstalinisation a rapidement raison de l'ensemble qui est dynamité dès 1962[RP 18].
La décennie desannées soixante est surtout marquée par un programme de construction massif dans les banlieues où la construction en panneaux préfabriqués fait surnommer lesHLM tchécoslovaques,panelák (mot construit à partir du mot « panneau »). D'abord de petite dimension (2 000 à 5 000 habitants) à la périphérie immédiate du tissu urbain, lesgrands ensembles pragois deviennent, à compter desannées 1970, gigantesques :Severní Město au nord (120 000 habitants), Jižní Město au sud (100 000 habitants) sont édifiés en rase campagne et séparés du reste de la ville. Ces nouveaux quartiers, dénomméssídliště en tchèque, combinent à l'image des cités de l'Europe occidentale les différentes fonctions urbaines (habitat, commerce, loisirs, etc.), à l'exception de l'emploi, d'où un excellent réseau de transport : autobus, tramway, métro, voies rapides[O 7]. Prague devient ironiquement la « ville aux cent tours » alors que le reste de la ville se dégrade faute d'entretien et que le centre ancien est délaissé[RP 7].
Des manifestants brandissent un drapeau tchécoslovaque.
Mémorial à Jan Palach, place Venceslas.
Inscription sur la croix dédiée àJan Palach etJan Zajíc sur la place Venceslas.
Larévolution de Velours, en 1989, marque pour Prague comme pour le reste du pays une seconde Libération : la toute-puissance du parti unique et de sa police politique s'effondrent, les libertés démocratiques sont rétablies, les symboles de la dictature sont supprimés et les noms de certaines rues, places oustations du métro sont « démocratisés ». L'écrivainVáclav Havel est élu président de la République et s'installe au château de Prague[H 29].
Au, elle devient la capitale de laRépublique tchèque. Affaiblie par un demi-siècle de régime communiste, Prague bénéficie d'une économie extrêmement dynamique portée par le secteur tertiaire et le tourisme — le centre historique de la ville est inscrit sur la liste dupatrimoine mondial depuis 1992[13] — ce qui en fait la septième région la plus riche de l'Union européenne, avec en prime le taux de chômage le plus faible (1,7 % en 2017)[RP 21],[RP 22].
La crue « bimillénaire » de laVltava, en[RP 23], nécessite l'évacuation de parties entières de la ville :Karlín,Libeň ouMalá Strana se retrouvent sous les eaux[14] alors que lemétro est mis hors service pour plusieurs mois[RP 24].
Le nom de Prague, entchèquePraha, a une origine incertaine[RP 25]. La mention la plus ancienne de ce toponyme vient du récit d'un marchand arabe duMoyen Âge,Ibrahīm ibn Ya'qub, qui aurait visité la région autour de 965. Il la nommeFarāga et en donne la description suivante :« au bord d'un fleuve, plus petite qu'une ville mais plus grande qu'un village avec, sur une hauteur, la présence d'une grande citadelle fortifiée »[O 8].
L'une des théories relatives à l'étymologie du nom renvoie à la racinepráh, provenant du verbeprahnout (« se dessécher, être sec ») : la ville tirerait son nom d'un « endroit sec, séché, brûlé par le soleil ». Cet endroit sec pourrait être l'emplacement duchâteau — la« grande citadelle fortifiée » dont parle Ibrahim — rendu constructible par la déforestation des lieux par le feu ou parce que le promontoire était dénué de végétation[RP 25].
Cependant, en tchèque moderne,práh signifie également « seuil », tant au sens de la pièce de bois ou de pierre marquant l'entrée d'une maison que de celui de « gué » ; le terme est issu de la vieille racineslavepraga, que l'on retrouve dans le toponyme dePraga, un quartier deVarsovie[O 9]. Prague tirerait donc dans cette hypothèse son nom de sa localisation près d'un gué de laVltava. Plus tard, la légende deLibuše, souveraine mythique du peuple tchèque et fondatrice de la ville[RP 26], raconte que celle-ci aurait prophétisé l'endroit oùPřemysl, simple laboureur devenu son mari puis roi deBohême, aurait posé le seuil de sa maison[O 10].
Prague est également connue sous le surnom deVille aux cent tours[RP 27] ou deVille aux cent clochers[GV 15].
Prague est située au croisement de la quasi-totalité duréseau autoroutier tchèque, au centre d'un système en étoile en ce qui concerne les tronçons situés en Bohême. Ce réseau rayonne à partir de la capitale vers les villes dePlzeň (autoroute D5),Ústí nad Labem (autoroute D8),Hradec Králové (autoroute D11) ou encoreBrno (autoroute D1), enMoravie, et de là vers l'Allemagne, laPologne ou laSlovaquie. La ville est traversée par un périphérique intérieur incomplet (dit MO), comprenant notamment le plus long tunnel urbain d'Europe inauguré en 2015[RP 28]. Elle est ceinturée par un périphérique extérieur (dit D0), également incomplet, connectant l'ensemble des autoroutes pragoises et dont le premier tronçon a été mis en service en 1980[15].
Le réseau routier urbain est en 2016 long de plus de 3 900 km[PTY 1] ; il est parcouru à hauteur de 22 millions de kilomètres par jour, à 92 % par des voitures particulières ; 259 000 véhicules pénètrent en moyenne dans la ville chaque jour ouvrable[PTY 2]. Le parc automobile pragois a considérablement évolué au cours des dernières décennies et notamment depuis la chute du régime communiste en 1989. Ainsi, en 1961, la ville comptait 93 000 véhicules contre 430 000 en 1990 et plus d'un million au début des années 2010[PTY 3]. Il y a eu 22 876 accidents de la circulation en 2016 — causant21 décès — ; dans les accidents impliquant un piéton, près d'un sur deux a vu la responsabilité du piéton engagée[PTY 4].
De nombreuxparcs relais ont été créés depuis 1997 (16 précisément, sur13 sites) pour un total de 3 009 places[PTY 5].
Le réseau ferroviaire tchèque est l'un des plus développés d'Europe avec plus de 9 500 km de voies[RP 29] (contre environ 30 000 km en France[16]). Prague est le principal hub ferroviaire du pays et une étape importante sur les grands axes ferrés européens — près de 20 000 trains de fret partent ou font terminus chaque année sur le réseau pragois[PTY 6].
La ville compte47 gares[17] d'importances très disparates : les principales sont lagare centrale de Prague (Praha hlavní nádraží), lagare de Prague-Masaryk, puis les gares deLibeň,Vršovice etSmíchov, comptant chacune plus de230 trains par jour en moyenne ; la gare centrale accueille plus de 28 millions de voyageurs par an et la gare Masaryk près de 13 millions. Un total de1 114 trains circulent quotidiennement, en moyenne, dans la ville[PTY 7].
La ville dispose d'unfuniculaire le long de la colline dePetřín, permettant le transport de plus de1,7 million de passagers par an, soit 4 800 par jour en moyenne. Il comprend deux véhicules d'une capacité de 100 personnes, le long d'une voie de 510 m de long pour un dénivelé de 130,45 m[PTY 8].
Le réseau fluvial de Prague correspond aux 30,9 kilomètres que parcourt laVltava au cœur de la ville, interrompu par cinqécluses dont la principale est celle de Podbaba — d'une capacité de 5,2 millions de tonnes par an —, les autres écluses étant situées à Modřany, Smíchov, Mánes etŠtvanice ; l'écluse de Smíchov voit le passage du plus grand nombre de navires, environ 25 000 par an. Ce réseau fluvial est aussi bien utilisé à des fins touristiques que de transport de fret ou de passagers. Ainsi, le trafic de passagers est principalement à visée touristique, plusieurs compagnies opèrent ainsi desbateaux-mouches ; les deux principales compagnies transportant plus de 500 000 touristes chaque année[PTY 9].
Le réseau fluvial est également utilisé à des fins de transport public, tant à des fins récréatives (en desservant le réseau cyclable ou les nombreuses îles) qu'en permettant lestrajets domicile-travail (jusqu'à 75% des trajets en saison hivernale). Ainsi depuis 2005, six lignes de ferry ont été mises en place, deux lignes régulières et quatre lignes saisonnières. Elles transportent plus de 450 000 passagers par an, dont 210 000 pour la seule ligne de Podbaba àPodhoří, au nord de la ville[PTY 8].
Enfin, la ville compte quatre ports de fret — Radotín, Smíchov, Holešovice et Libeň — ayant permis un transport total de 467 000 tonnes de marchandises en 2016[PTY 6].
Prague, traversée par la Vltava, compte dix-sept ponts[RP 30], dont un pont exclusivement piétonnier et quatre ponts ferroviaires, les autres étant des ponts mixtes, souvent ouverts à la circulation automobile et à celle des tramways[RP 31],[RP 32],[RP 33],[18].
Le plus ancien et le plus célèbre est lepont Charles dont la construction remonte auXIVe siècle. Ainsi dénommé depuis 1870 et laRenaissance nationale tchèque, il s'agit du deuxième plus vieux pont du pays, construit en remplacement d'un premier pont de pierre, le pont Judith, emporté par la fonte des glaces en 1342. Il fut par ailleurs jusqu'en 1841 le seul pont de la ville. Connu pour son architecture médiévale et sa nombreuse statuaire, il voit le passage quotidien de près de 30 000 touristes[RP 34].
Le réseau de métro se compose de trois lignes et transporte chaque année plus de 450 millions de personnes pour 57 millions de kilomètres parcourus. Formant la colonne vertébrale du réseau municipal, il comprend61stations[PTY 12]. Une quatrième ligne doit être mise en service à l'horizon 2027 ; elle reliera les stations Pankrác (ligne C) et Olbrachtova[RP 37].
Le réseau de tramway se compose de33 lignes dont24 lignes de journée et transporte chaque année plus de 367 millions de personnes pour 55 millions de kilomètres parcourus. Complémentaire au réseau de métro, il est développé tant de manièreradiale (du centre vers la périphérie) que transversale (de périphérie à périphérie) et assure les correspondances aux stations de métro. Il comprend 6 500 passages quotidiens en moyenne le long de ses 274 stations. La ligne la plus étendue a une longueur de 22,74 km (ligne 16) ; aux heures de pointe, la fréquence peut atteindre sur certaines lignes un passage toutes les 4 minutes[PTY 13].
Le réseau de bus se compose de153 lignes urbaines,92 lignes suburbaines et75 lignes régionales et transporte chaque année plus de 410 millions de personnes pour 100 millions de kilomètres parcourus. Il se compose en majorité de lignes tangentielles, reliant des zones périphériques entre elles sans passage par le centre-ville. Il comprend 23 150 passages quotidiens en moyenne (à 80 % sur le réseau urbain) à ses 1 154 arrêts. Aux heures de pointe, la fréquence peut atteindre sur certaines lignes un passage toutes les 2 minutes. L'une de ses particularités est d'être ouvert à laconcurrence et exploité par plusieurs compagnies différentes et non par la seuleautorité organisatrice municipale : huit compagnies pour le réseau urbain et onze pour le réseau suburbain[PTY 14].
L'aéroport de Prague - Václav Havel est le plus important de la République tchèque, siège de lacompagnie aérienne porte-drapeauCSA Czech Airlines. Situé à Ruzyně[19] à 11 kilomètres au nord-ouest du centre-ville, il connaît une fréquentation en augmentation constante depuis l'indépendance du pays. Il dispose de troispistes permettant environ 200 000 mouvements (atterrissages et décollages) par an, 46 au maximum par heure. Il dispose de cinq terminaux — dont deux de fret — permettant d'accueillir jusqu'à 15,5 millions de voyageurs par an. Les passagers proviennent principalement duRoyaume-Uni, d'Allemagne, d'Italie, de Russie et de France. La principale liaison se fait avec l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle puis avec celui deMoscou-Cheremetievo et d'Amsterdam-Schiphol[PTY 15].
Il s'agit du principal aéroport d'Europe centrale, devant les aéroports deVarsovie et deBudapest[PTY 15] mais loin derrière Munich et Vienne[20].
D'autres aéroports se trouvent sur le territoire de la commune :Prague-Letňany, aéroport à piste enherbée pour les vols intérieurs ou privés internationaux ;Prague-Kbely, aéroport militaire ; Točná, aérodrome à piste enherbée pour les vols intérieurs ; et enfinVodochody, aéroport privé international[PTY 15].
La population de Prague s'élève 1 384 732 habitants en 2024[S 2], soit environ 12 % de la population totale du pays, et trois fois plus que la deuxième ville du pays,Brno[S 3].
La ville de Prague figure ainsi en 2018 à la sixième place des villes les plus peuplées de l'Europe centrale, respectivement derrière Berlin (3 711 930 habitants)[21], Vienne (1 888 776 habitants)[22], Varsovie (1 764 615 habitants)[23], Budapest (1 749 734 habitants)[24] et Munich (1 456 039 habitants)[25].
La population pragoise est relativement jeune avec 28 % d'habitants de moins de 20 ans et seulement 15,9 % de plus de 60 ans[S 4],[S 5] contre respectivement 19,8 % et 22,9 % en Tchéquie[S 6],[S 7]. Lors du recensement de 2011, la structure de la population se répartit comme suit :
En 2011, sur l'ensemble des Pragois, 50,8 % y sont nés alors que 12,8 % sont nés à l'étranger. L'arrondissement comptant à la fois la plus faible proportion de Pragois de naissance et la plus grande proportion d'habitantsallochtones estPrague 1, correspondant à la vieille ville et à l'hypercentre ancien, avec respectivement 39,4 % et 25,6 %[S 9].
En 2017, Prague compte 195 068 étrangers soit 15,1 % de la population alors même qu'en 2004, à la suite de l'adhésion du pays à l'Union européenne, ceux-ci n'étaient que 77 922 (6,6 % de la population[S 10]) ; si le nombre de ressortissants étrangers à fortement augmenté sur la période, la population européenne a triplé[S 11] :
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Envert, la population totale de résidents étrangers, enbleu la population totale de résidents étrangers issus de l'UE et enrouge la population totale de résidents étrangers non issus de l'UE.
Les nationalités les plus représentées sont lesUkrainiens (25 % du total des étrangers), lesSlovaques, lesRusses et lesVietnamiens[S 11]. La communauté vietnamienne de Prague, peu intégrée, se compose principalement de commerçants installés provisoirement en Tchéquie. Elle trouve son origine dans les relations entretenues entrepays frères du temps du régime communiste : à partir de 1967 et plus encore à partir de 1980, différentes vagues de migrations sont mises en place. Mais la troisième vague de 1980 ne voit plus des étudiants venir terminer leurs études ou des ingénieurs améliorer leurs compétences mais des travailleurs, parfois dénués de qualification, être accueillis par l'État tchécoslovaque alors à la recherche de main d'œuvre[RP 38],[RP 39].
Lors du recensement de 2011, interrogés sur leurethnicité, les Pragois, dans leur immense majorité, s'identifient comme Tchèques, 0,5 % comme Vietnamiens ou 0,1 % comme Allemands. De même, 0,3 % d'entre eux s'identifient commeMoraves et 0,02 commeSilésiens[S 12]. À l'inverse, parmi l'ensemble de la population tchèque, près de 5 % des habitants se reconnaissent comme Moraves et 0,1 % comme Silésiens et non simplement commeTchèques – la proportion desRoms dans la population totale y est quant à elle presque deux fois plus importante qu'à Prague[S 13].
Prague était à une certaine époque une ville multiethnique, divisée entre trois communautés culturelles, lesTchèques, majoritaires, lesAllemands et lesJuifs.Angelo Ripellino(it), dans son livrePraga Magica, décrit bien la compétition culturelle et politique entre les différentes communautés d'alors[O 12] :
Le recensement de 2011 permet d'appréhender le niveau de diplômes des habitants de Prague de plus de 15 ans. Ainsi, 23,6 % des Pragois sont titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur auxquels il convient de rajouter 35,3 % titulaires d'une formation post-secondaire ; seuls 10,4 % des Pragois n'ont pas bénéficié d'une éducation supérieure au niveaucollège[S 14].
Enseignement primaire ou premier cycle de l'éducation de base
Niveau 1
Premier cycle de l'enseignement secondaire ou deuxième cycle de l'éducation de base
Niveau 2
20,3 %
Enseignement secondaire (deuxième cycle)
Niveau 3
35,3 %
Enseignement post secondaire non-supérieur
Niveau 4
21,8 %
Premier cycle de l'enseignement supérieur, ne conduisant pas directement à un titre de chercheur de haut niveau (ex.licence,maîtrise,master)
Niveau 5
1,8 %
Deuxième cycle de l'enseignement supérieur, conduisant à un titre de chercheur de haut niveau (ex.doctorat).
Niveau 6
La population active représente, en 2011, près de 50,8 % de la population de la ville (parmi lesquels 68,2 % d'employés, 15,9 % de travailleurs indépendants, 4 % d'employeurs, 7,1 % de retraités en activité et 6,8 % de chômeurs)[S 15],[S 16]. Parmi les personnes en emploi, 3,8 % travaillent dans le secteur primaire (agriculture, sylviculture, aquaculture), 15,2 % dans le secteur secondaire (9,4 % dans l'industrie et 5,8 % dans la construction) et donc 81 % dans le secteur tertiaire, dont 11,3 % dans le domaine commercial ou 6,2 % dans l'éducation[S 17].
Depuis larévolution de Velours de 1989, la structure sectorielle de l'économie pragoise a été grandement transformée. Ainsi, lesecteur tertiaire s'est grandement accru au détriment dusecteur secondaire. La part du secteur industriel et manufacturier dans la création d'emploi et de valeur y est plus faible que dans le reste du pays[26]. Le nombre d'employés dans le secteur industriel est en déclin constant, passant de 190 000 en 1961, à 148 000 en 1980 et 78 000 en 2001[O 13].
Leproduit intérieur brut (PIB) de la ville s'élevait à près de 1 200 milliards decouronnes (CZK) (environ 47 milliards d'euros) en 2016, ce qui représente une contribution au PIB national de 25 %. LePIB par habitant atteint 937 500 CZK par habitant (environ 36 700 €), pour unrevenu disponible moyen de 286 500 CZK par habitant (environ 11 200 €)[S 20].
Parmi les 686 000 travailleurs que compte Prague en 2017, 79 % sont employés, 2,9 % employeurs et 17,5 %travailleurs indépendants[S 22]. La ville compte également plus de 605 000 entreprises, dont la répartition parsecteur d'activité se fait comme suit – similaire à la répartition au niveau national : 25,7 % dans le domaine ducommerce (vente de gros et de détail), 19,4 % dans le domaine technique et scientifique (contre 13,2 % des entreprises tchèques), 8 % dans le domaine industriel, 8 % dans le domaine de la construction, 4,1 % dans le domaine de l'information et de la communication 2,2 % des entreprises tchèques), 10,2 % dans le domaine immobilier 5,9 % des entreprises tchèques), 4 % dans le domaine de l'hôtellerie et de la restauration et 1,6 % dans le domaine agricole (4,5 % des entreprises tchèques)[S 23].
Plus d'un quart des entreprises pragoises — pour lesquelles l'information est connue — ne comptent aucun salarié (26,7 % précisément), 10 % moins de 10 salariés, 1,7 % de 10 à 50 salariés et 4,4 % de 50 à 250 salariés, des taux comparables à la moyenne nationale[S 24].
Détail de l'horloge astronomique, monument qui attire de très nombreux touristes.
Le tourisme est un secteur d'activité important[26], Prague étant la cinquième ville la plus visitée d’Europe aprèsLondres,Paris,Istanbul etRome[27], avec 7,6 millions de visiteurs en 2017, représentant plus de 18 millions denuitées (séjour moyen de 2,4 nuitées). Il s'agit en majorité de visiteurs étrangers (6,5 millions) parmi lesquels arrivent en tête lesAllemands (913 950), suivis desAméricains (472 737), desBritanniques (403 553), desRusses (389 065 – leur séjour moyen est le plus long avec 3,9 nuitées en moyenne) et desItaliens (322 744)[S 25]. En 2012, seuls 5 726 454 visiteurs étrangers avaient séjourné dans la ville (pour 14 443 143 nuitées), soit une hausse quinquennale de plus de 33 %[S 26]. L'offre hôtelière se compose en 2017 de 787 établissements — dont46hôtelscinq étoiles,48auberges de jeunesse et20campings[S 27] — proposant 41 617 chambres et 90 891 lits auxquels s'ajoutent 1 096 emplacements de camping[S 28].
En 2020, une étude sur les villes européennes subissant une intense pression touristique a montré que la capitale tchèque est la 15e la plus exposée en Europe, avec 8 vacanciers par habitant, à égalité avecAthènes etNice[28].
Prague est le principal centre d'enseignement du pays[26]. La ville comptabilise en 2017 plus de 145 000 élèves d'écoles maternelles (mateřská škola en tchèque) et primaires (základní škola en tchèque), répartis respectivement en426 écoles maternelles et27 écoles primaires, établissements privés et publics confondus[S 29]. La profession d'instituteur y est très largement féminisée, à plus de 98 % en maternelle[S 30] et 84 % en primaire[S 31].
L'enseignement secondaire est lui assuré par[S 32] :
66 lycées généraux (gymnázium en tchèque) totalisant environ 24 000 élèves, préparant les élèves au certificat dematurité, assimilable au baccalauréat français ;
139 établissements d'enseignement professionnel, similaires aux lycées professionnels en France, accueillant approximativement 34 000 apprentis. Les élèves y préparent un diplôme d'apprentissage aux métiers de technicien et d'artisanat. Un parcours optionnel de deux ans (voire un an en plus ou en moins, selon la durée du cursus précédent) permet aux apprentis de se présenter au certificat de maturité[31].
Prague est une ville étudiante, avec approximativement 130 000 étudiants en 2015, en baisse régulière depuis le pic de 2010 (on dénombrait alors 150 000 étudiants)[32]. La ville concentre trente établissements d'enseignement supérieur (universités, écoles ou conservatoires)[33]. Les étudiants étrangers y étaient au nombre de 20 268, soit 49 % de tous les étrangers fréquentant des établissements d'enseignement supérieur en Tchéquie, représentant 16 % de l'ensemble des étudiants de Prague. Près de la moitié d'entre eux 48 % précisément) sont issus des pays de l'Union européenne, au premier rang desquels figurent les étudiants slovaques 85 %, suivis des étudiants allemands (au nombre de 246), des Britanniques (166) et des Polonais (122) ; viennent ensuite les étudiants issus de l'ancien bloc soviétique (horsPays baltes) représentant 39 % des étudiants étrangers[32].
Parmi les principaux établissements d'enseignement supérieur figure l'université Charles (univerzita Karlova), fondée en 1348 par l'empereurCharles IV ce qui en fait la plus ancienne université d'Europe centrale mais aussi la plus ancienne université allemande[34]. Forte de 17 facultés, elle est fréquentée en 2016 par un peu moins de 50 000 étudiants dont 7 500 doctorants[35].
L'université technique (České Vysoké Učení Technické v Praze) a été fondée en 1707 par l'empereurJosephIer à la demande de Christian Josef Willenberg aux fins d'enseigner les « arts de l'ingénierie » à Prague, ce qui en fait l'une des plus anciennes universités techniques d'Europe. Elle est divisée en8 facultés dont la faculté dephysique nucléaire, la faculté d'électrotechnique ou encore la faculté degénie biomédical. En 2018, elle accueille environ 18 000 étudiants[36],[37].
L'école supérieure d'économie (Vysoká škola ekonomická v Praze), fondée en 1953, est divisée en6 facultés dont la faculté de relations internationales ou la faculté de management. Considérée par leFinancial Times comme l'une des meilleuresécoles de commerce de l'Europe post-communiste[38], elle compte environ 15 000 étudiants en 2018[39].
Prague compte en 201728établissements de santé, dont 15 établissements spécialisés, septinstitutions médicales de long terme et 370 pharmacies etdispensaires, ayant accueilli 327 136 patients. La ville compte en outre 10 270 médecins, toutes spécialités confondues (en équivalent temps plein), soit8 médecins pour 1 000 habitants, chiffre bien supérieur à la moyenne nationale de 4,7 médecins pour 1 000 habitants[S 33],[S 34].
Prague abrite de nombreux médias tant depresse écrite, deradio, detélévision ounumérique. On peut ainsi citer les journauxBlesk, Haló Noviny, Hospodářské noviny, Lidové noviny, MF Dnes, ou encorePražský deník publiés entchèque ; plusieurs journaux en langue étrangère y sont également édités, principalementgermanophones (Landesecho — mensuel publié par l'Assemblée nationale des Allemands en Bohême, Moravie et Silésie[40] — ;Prager Zeitung, hebdomadaire) ouanglophones (Prague Post, Prague Tribune (magazine)). Parmi les principaux sites d'informations en ligne se retrouventAktuálně Praha, České noviny Praha,ČT24 Praha,Idnes Praha ou encore lePrague Daily Monitor, en anglais[41].
La ville abrite également les studios de la télévision publique,Česká televize — qui propose six chaînes de télévision[42] —, de TV Barrandov[RP 40], de Prima TV[43] et deTV Nova, première chaîne en termes d'audience en 2018[RP 41].
La ville abrite les studios deRadio Free Europe dont les émissions, autrefois destinées aux pays duBloc de l'Est, émettent en25 langues dans vingt pays parmi lesquels l'Afghanistan, l'Iran ou encore la Russie[44].
Le sport à Prague est dominé, comme dans le reste du pays, par lefootball et lehockey sur glace. Y dominent notamment les deux clubs rivaux duSlavia Prague et duSparta Prague, omnisports, mais principalement connus pour leurs sections dans ces deux sports, dont la rivalité culmine lors des matchs duderby de Prague. Historiquement, le Sparta est implanté dans les quartiers populaires deBubeneč etHolešovice, tous deux situés au nord de la ville, dans le méandre de la Vltava — les principaux stades du club sont leTipsport arena et lestade Letná. Le Slavia quant à lui, d'origine plus bourgeoise, joue ses matchs àl'O2 Arena et àl'Eden Aréna, dans les quartiers deLibeñ et deVršovice[RP 42],[45]. Prague compte deux autres clubs de football en première division, leDukla Prague et leBohemians 1905, qui ont connu leurs heures de gloire des années 1960 à 1980[46],[RP 43].
Parmi les infrastructures sportives, il convient notamment d'y ajouter quatre grandes patinoires, six espaces aquatiques et nautiques et enfin lestade de Strahov — théoriquement le deuxième plus grand complexe sportif du monde après l'Indianapolis Motor Speedway, pouvant accueillir près de 240 000 spectateurs[49],[50] — ; il est aujourd'hui limité à l'entraînement du Sparta et aux concerts internationaux[45]. Prague abrite également l'hippodrome de Prague-Velká Chuchle[51].
La criminalité est en forte baisse à Prague : le nombre d'infractions pénales (crimes et délits en droit français) a chuté de 47 % de 2005 à 2017. Parmi celles-ci, on recense 82,5 % d'infractions de droit commun, 12,6 % d'infractions économiques, 0,5 % de vols à main armée, 2,5 % de cambriolage et moins de 0,2 % de viols et de meurtres (respectivement 94 et 22 en 2017). Le nombre d'infractions a baissé de 30 à 75 % pour l'ensemble de ces catégories, à l'exception du nombre de viols, constant sur la période[S 35].
L'administration municipale se compose de deux organes, l'Assemblée et le Conseil municipal.
L'Assemblée (Zastupitelstvo hlavního města Prahy), comprend de55 à 70 membres — 65 pour la législature 2018-2022[M 1] — élus par les citoyens de la ville au scrutin proportionnel. Les partis représentés pour cette législature sont les suivants : leParti pirate,Praha Sobě,TOP 09, STAN, l'Union chrétienne démocrate, l'ODS etANO. Elle se réunit sous la conduite du maire au minimum une fois par trimestre, dès que nécessaire. Elle fonctionne également sous forme de commissions dont la Commission des finances, la Commission de contrôle, la Commission de l'Éducation et la Commission des minorités nationales si au dernier recensement, 5 % au moins des habitants ne sont pas de nationalité tchèque[M 2]. Ces compétences concernent l'aménagement du territoire, le budget, la citoyenneté honoraire, les transports en commun, lacollecte des déchets, la police municipale, la vie culturelle, la gestion des bâtiments historiques... le tout en vertu de l'article 59 de la loi sur la ville-capitale de Prague[M 1],[M 3].
Le Conseil municipal (Rada hlavního města Prahy) comprend onze membres élus parmi les membres de l'Assemblée, avec à sa tête lemaire (primátor). Les réunions du conseil sont hebdomadaires et, à la différence de celles de l'Assemblée, ne sont pas publiques. Il s'agit de l'organe exécutif de la ville, responsable devant l'Assemblée dont il émane. Il assure la gestion de la ville, prépare des propositions pour l'Assemblée et s'assure que les résolutions adoptées par cette dernière sont exécutées[M 4].
Enfin, le maire, élu par l'Assemblée, est responsable devant elle. Il nomme, entre autres, le directeur général de l'hôtel de ville, représente Prague à l'extérieur et assume enfin, sauf exceptions, les fonctions de Gouverneur régional[M 2]. En effet, Prague ne fait pas partie de la région deBohême centrale (Středočeský kraj) — dont elle accueille pourtant le siège administratif — qui l'entoure pourtant en totalité[54].
Districts municipaux et arrondissements administratifs de Prague.Ces plaques de rue sur la place de Vršovice (Vršovické náměstí) résument la complexité du découpage administratif pragois : la plaque inférieure rouge, mentionnant le nom du quartier de Vršovice (appellation cadastrale et populaire) et le numéro descriptif de l'immeuble, comporte la mentionPraha 13 alors que la place fait partie de l'arrondissement dePrague 10 depuis 1960 comme le mentionne la plaque supérieure ; la plaque bleue mentionne le numéro d'orientation de l'immeuble.
Depuis 1990, la municipalité de Prague (hlavní město Praha) est divisée en arrondissements municipaux et administratifs. Les districts municipaux (městská část), au nombrede 57[C 2], sont administrés par un conseil municipal et un maire et ont pour principales compétences la gestion de l'environnement et des parcs publics, les équipements scolaires, l'entretien des infrastructures routières, les services de lutte contre l'incendie, ainsi que certains programmes culturels, sportifs, sanitaires et sociaux auxquelles se rajoutel'administration de certains biens publics, notamment les logements sociaux. À l'inverse, certaines compétences proches demeurent des prérogatives de la municipalité centrale de Prague (éclairage public, transports en commun,collecte des déchets, bâtiments historiques, etc.). Ces compétences procèdent d'un processus dedécentralisation, d'uneautonomie laissée à la ville et aux districts[M 3].
Avant 1960, la ville connaissait un découpage administratif encore différent (16 arrondissements administratifs de 1949 à 1960 puis seulement 10[C 4]) et que cette organisation territoriale continue de marquer les lieux : en effet, lespanneaux de rue ont conservé la mention de cet ancien découpage, dont l'utilisation se perpétue dans le libellépostal : ainsi, une adresse dans le quartier de Kbely s'écrira toujoursPraha 9 - Kbely, malgré la nouvelle numérotation du district (et de l'arrondissement)Praha 19[M 3].
Enfin, la ville est également divisée en 112 sectionscadastrales (katastrální území)[C 5]. Celles-ci font référence aux noms des quartiers, parfois des anciens villages, qu'elles recouvrent ; ce sont les noms quotidiennement utilisés par la population. De fait, les Pragois utilisent davantage ces appellations cadastrales au quotidien que les appellations officielles des districts municipaux ou des arrondissements administratifs. Cependant, certains quartiers ne forment pas de sections cadastrales autonomes, parmi lesquels les quartiers deBarrandov, Spořilov, Pankrác, Letná, Bubny, Strahov, etc.
À Prague, comme dans les autresvilles tchèques, un double système est utilisé pour lanumérotation des voies. Chaque bâtiment possède un numéro descriptif (číslo popisné) en rouge et un numéro d'orientation (číslo orientační) en bleu. Le numéro rouge, qui correspond à une parcelle ducadastre, est unique pour chaque bâtiment d'une section cadastrale et peut ne pas suivre les numéros des bâtiments proches. Le numéro bleu est un simple numéro séquentiel, similaire à ceux utilisés dans d'autres villes européennes — néanmoins, il peut facilement être modifié si un bâtiment est détruit ou bâti dans la rue. Chaque numéro peut être utilisé seul dans une adresse, mais il est possible d'indiquer les deux à la fois pour éviter toute méprise, en commençant par le numéro rouge. Cette redondance s'explique par le caractère non systématique du nom des rues : dans les villages, elles ne sont généralement pas nommées et le numéro descriptif ou cadastral est alors indispensable au facteur ou au visiteur ; dans les villes, au contraire, il est de peu d'utilité mais obligatoire[RP 47].
Du temps du régime communiste, un certain nombre de partenariats existaient, soit dans le cadre de la politique de coopération au sein du camp socialiste soit dans le cadre de l'assistance internationale des pays socialistes auxpays en développement (avec les villes d'Aden ou deDamas par exemple). Après 1989, ces contrats n'ont pas été renouvelés ou sont devenus caducs du fait des changements géopolitiques. La ville de Prague a en revanche mis en place différents systèmes d'échange, dans le cadre de coopération à long terme, et ce dès 1990 avec les villes allemandes deHambourg,Francfort-sur-le-Main etNuremberg ainsi qu'avecChicago. La ville privilégie depuis la coopération sur des sujets spécifiques. La signature d'accords de jumelage avec les villes deCanton, deTaipei ou deSéoul au cours des années 2000, en dépit de la politique pragoise de coopération informelle, s'explique par le formalisme dans la coopération culturellement attendu dans ces pays d'Asie de l'Est[M 5].
La commune compte plusieurs témoignages remarquables de l'architecture médiévale. Les vestigesromans sont rares : si auXIIe siècle, chaque quartier possédait son église et ses belles demeures en pierre calcaire, de cette époque ne subsistent que les caves voûtées des constructions plus tardives — le niveau du sol ayant été rehaussé auXIIIe siècle contre les inondations. Néanmoins, le palais de la Vieille Ville, aussi appelé Maison des seigneurs deKunštát etPoděbrady en est l'un des plus beaux témoignages, aux côtés de labasilique Saint-Georges, chef-d'œuvre de l'art roman édifié vers 920 et reconstruit auXIIe siècle[GV 17]. Rajoutons également les troisrotondesSainte-Croix,Saint-Martin etSaint-Longin[RP 48].
Lecouvent Sainte-Agnès est l'un des plus anciens témoins de l'architecturegothique, rapportée probablement deBourgogne vers 1230, peu de temps avant l'édification de laSynagogue vieille-nouvelle. Sous le règne de l'empereurCharles et son filsVenceslas IV, la ville s'épanouit. La première pierre de lacathédrale Saint-Guy est posée sur la colline duHradschin, lepont Charles franchit laVltava sur plus de 500 mètres, l'ancienne forteresse romane est remplacée par un vaste ensemble royal gothique, le tout dans le cadre d'un projet urbanistique concerté, sans doute l'un des plus ambitieux et importants de l'Europe médiévale[GV 18]. Quant à la construction de l'église de Notre-Dame du Týn, dont la silhouette surplombe laplace de la vieille ville, elle débute dans les années 1360[GV 19].
« Pont de pierre » jusqu'en 1870, le pont Charles est l'emblème de la ville et en est l'ouvrage gothique le plus célèbre. Endommagé à de multiples reprises — notamment en 1890 lorsque trois arches s'effondrent —, il est cerné par trois tours. La première d'entre elles, dite de la Vieille-Ville, achevée vers 1380, a connu de multiples usages tant symboliques que défensifs ; les autres, sises àMalá Strana, datent de 1130 pour la plus ancienne et de 1464 pour la plus récente, dite tour haute[GV 20]. Le pont Charles abrite une véritable statuaire : trente statues et groupes de sculptures, en majeure partie baroques, ornent chaque pile. La plupart sont donc postérieures à la construction du pont d'environ trois siècles, entre lesXVIIe et XVIIIe siècles. Elles sont le fruit de commandes d'institutions, d'ordres religieux voire de particuliers. La plus célèbre d'entre elles représenteSaint Jean Népomucène,martyr jeté du pont en1393[RP 49].
Lasalle Vladislas du château de Prague, œuvre de l'architecteBenedikt Rejt, représente le passage de témoin entrearchitecture gothique etde la Renaissance, avec sesvoûtes, entrelacs etcontreforts gothiques auxquels s'associent de larges fenêtres typiques de la Renaissance. Ce style s'autonomise avec la construction dubelvédère de la reine Anne, débutée en 1535 : harmonieux édifice ceint d'arcades, dans un ensemble typique de l'architecture de l'Italie du nord. Sous le règne de l'empereurRodolphe II, qui installe sa cour à Prague en 1583 devant l'avancée ottomane, la ville devient un centre artistique majeur. Davantage visible dans la peinture et la sculpture, cette influence de la Renaissance se ressent néanmoins dans l'architecture, notamment par le biais de l'aristocratie qui adopte ce nouveau style pour la construction ou la rénovation de ses palais : ainsi, les façades gothiques de Malá Strana s'ornent d'ornements Renaissance avant que n'émerge un style typiquementbohémien à base de hautspignons,sgraffites etvolutes dont l'exemple idéal est lepalais Schwarzenberg, dont la construction s'échelonne de 1545 à 1573[GV 21]. Il est remarquable, outre par ses proportions et son intégration à la place du Hradčany, par ses pignons àredents, sa corniche à l'italienne ornée delunettes ou encore sa décoration de sgraffites noirs et blancs imitant lesbossages en pointe de diamants[GV 22].
Architecture de la Renaissance à Prague
Salle Vladislav.
Belvédère de la reine Anne.
Tour sud de la cathédrale (détail).
Palais Schwarzenberg.
Palais Schwarzenberg (détail).
Pourtant profondément marquée par l'architecturebaroque, Prague ne voit que tardivement ce mouvement artistique s'imposer. La cour impériale y résiste et le contexte politique freine un tel épanouissement artistique : labataille de la Montagne-Blanche — et plus généralement laguerre de Trente Ans —, s'inscrivent dans une période derecatholicisation forcée et violente auquel le baroque est fortement associé et donc rejeté. Progressivement, il s'impose néanmoins et se fond dans les traditions architecturales locales. Les palais, couvents et églises sont remaniés avec audace ; des artistes viennent de toute l'Europe s'associer à ce mouvement. Vers 1700, le baroque bohémien atteint son apogée. Ses témoignages sont, chronologiquement, l'église Saint-Sauveur duClementinum ; la porte Matthias du château (1614) ; lepalais Wallenstein mêlant Renaissance et baroque et sasala terrena ; lepalais Černín ; ou encore lechâteau de Troja dont l'inspiration devient davantage française qu'italienne, contrairement aux réalisations précédentes. Le baroque est triomphant à la fin duXVIIe siècle avec l'édification de l'église Saint-Nicolas de Malá Strana, une des plus grandes églises baroques d'Europe centrale possédant un dôme de 74 m de hauteur[GV 13].
Chef-d'œuvre du baroque tardif, l'église Saint-Nicolas de Malá Strana s'identifie dans la ville par son clocher et son dôme d'égales hauteurs mais offrant une perspective asymétrique, contrastée ; l'intérieur de l'édifice est spectaculaire, théâtral — tel que les Jésuites concevaient la stimulation de la foi —, jusqu'à en devenir oppressant : l'église regorge defresques, statues, moulures, dorures, peintures dont une peinture de plafond de 1 500 m2, l'Apothéose de Saint-Nicolas parJohann Lukas Kracker(cs), l'une des plus importantes du monde[GV 23].
À compter des années 1890 se développe, en contrepoint des styles historiques alors prépondérants, le mouvementArt nouveau, appeléSécession à Prague et dans l'Empire austro-hongrois d'une manière générale. Ses lignes fluides, ses formes ondulantes, ses motifs organiques favorisent une riche ornementation, comme en témoignent de nombreux immeubles et leurs mosaïques, stucs, ferronneries… Citons legrand hôtel Evropa, lagare centrale, le casino U Nováků, la villaBílek et surtout laMaison municipale achevée tardivement, en 1912, pour la construction de laquelle a travailléMucha (à qui l'on doit également des vitraux de la cathédrale). Enfin, le monument à Jan Hus sur la place de la Vieille-ville est également un exemple de style Sécession pragois, réalisé parLadislav Šaloun[GV 26].
Architecture Art nouveau à Prague
Grand hôtel Europa.
Immeuble U Nováků.
Maison municipale.
À compter de 1910, l'Art nouveau perd en exubérance comme le montrent le Mozarteum deJan Kotěra ou lepalais Koruna[RP 52]. À la même période se développe lecubisme, dans une version typiquement tchèque dont la première réalisation est laMaison à la Vierge noire achevée en 1912 parJosef Gočár et qui abrite aujourd'hui le musée du cubisme. D'autres exemples que l'on doit à l'architecteJosef Chochol se trouvent à Vyšehrad, dans le triangle formé par le quai Rašín, la rue Libušina et la rue Neklanova, au pied de la colline de Vyšehrad ((maison triple etvilla Kovařovic notamment). Bien que difficile, l'application à l'architecture des préceptes du cubisme se fait par exemple en recourant à des bossages en forme de diamants (Maison Diamant, 1913)[GV 26].
De même, les années 1920 voient l'émergence d'un mouvement architectural typiquement tchèque, lerondocubisme, dont les exemples les plus fameux sont lepalais Adria (1925) ainsi que laBanque des Légions tchécoslovaques (1932). Ce mouvement s'emploie à intégrer des valeurs et symboles typiquementslaves, à commencer par les couleurs rouge et blanc et en ayant recours à des formes cylindriques supposées rappeler des rondins de bois, eux-mêmes faisant référence à l'architecture slave en bois[GV 14],[RP 53].
Architecture cubiste et rondocubiste à Prague
Maison à la Vierge noire.
Villa Kovařovicova, rue Libušina.
Maison Diamant (détail).
Palais Adria.
Le rondocubisme est cependant vite abandonné, critiqué pour son approche nationaliste et son apparence trop décorative et superficielle. Très vite, les matériaux modernes (verre, acier, béton) sont plébiscités et c'est lefonctionnalisme qui se fait une place de choix dans la capitale. La situation politique et économique de la Tchécoslovaquie de l'époque en favorise le développement. Inauguré en 1928, lepalais des foires et expositions (Veletržní palác) demeure encore aujourd'hui l'un des plus beaux exemples de ce style des débuts de l'architecture moderne et qui aurait vivement impressionnéLe Corbusier pour la pureté de ses lignes et de ses volumes. Suivent rapidement le magasinBat'a de laplace Venceslas (1929), l'institut des retraites de la place Churchill, le lotissement du quartier de Baba — ensemble unique d'une trentaine de villas fonctionnalistes, construites entre 1928 et 1940 —, les terrasses de Barrandov ou lavilla Müller. Celle-ci, construite par le moraveAdolf Loos — célèbre théoricien, pourfendeur de toute ornementation artificielle et précurseur de l'architecture moderne — où il met en pratique le concept deraumplan où l'espace n'est pas simplement divisé en pièces sur différents étages mais en cubes, chaque espace se divisant en plusieurs niveaux. Ce mouvement fonctionnaliste est en lien étroit avec le groupement artistique d'avant-garde duDevětsil[GV 14],[RP 54].
L'architecture religieuse ne reste pas à l'écart de ce mouvement moderne. Ainsi, l'Église du Sacré-Cœur de Jésus à Vinohrady, construite de 1928 à 1932 par le SlovèneJože Plečnik. Bien qu'inspiré des plans des premières basiliques chrétiennes, c'est un édifice moderne du fait de son apparence de bâtiment-hall et son style intérieur, ainsi que par son horloge de verre de 7,6 m de diamètre[M 7]. De même, l'Église Saint-Venceslas de Vršovice est l'une des plus célèbres réalisations fonctionnalistes du pays. D'inspirationconstructiviste, elle est l'œuvre de Josef Gočár. Inaugurée en 1930, cette église debéton armé use remarquablement de la déclivité des lieux avec son toit en escalier ; quant à son clocher de 80 m de hauteur, il semble être le phare de Prague[M 8]. Notons que l'Église Hussite de Vinohrady, voisine de la précédente, est également un classique de l'architecture fonctionnaliste tchécoslovaque. Conçue parPavel Janák, elle se compose d'un hall de cérémonie, d'un immeuble d'appartements et d'uncampanile de béton[55]. Enfin, l'Abbaye d'Emmaüs, monastère des Frères slaves, est dans une moindre mesure un témoignage du modernisme appliqué à l'architecture religieuse. Fondé en 1347, le monastère est partiellement détruit par un bombardement le. Le toit et les clochers de l'édifice sont reconstruits au cours des années 1960 par l'architecte František Maria Černý : le choix est fait de ne pas reconstruire mais de créer une nouvelle toiture asymétrique de béton blanc. Celle-ci possède des flèches de quatre mètres, dorées, culminant toutes deux à 52 m[M 9].
Un dicton tchèque affirme : « co Čech, to muzikant » (« En chaque Tchèque, un musicien »). Cette grande proximité avec le quatrième art résulte d'une longue histoire, commencée au Moyen Âge : les chants glorifient l'identité tchèque et lesHussites encouragent le chant des fidèles, enlangue vernaculaire et non enlatin ; cette atmosphère favorise l'émergence de nombreuses sociétés musicales. AuXVIe siècle, l'Église comme l'aristocratie stimulent l'éducation musicale et soutiennent même des paysans ; des orchestres privés (kapela) sont créés. On dit alors que « tous les Tchèques naissant avec un violon sous l'oreiller ». AuXIXe siècle, des sociétés sont créées pour soutenir les musiciens âgés ou les orphelins de père musicien et en 1811 est créé le premierconservatoire d'Europe. Des concerts publics (accueillant également des compositeurs étrangers commeLiszt ouBerlioz). La musique accompagne plus généralement laRenaissance nationale tchèque : les sociétés musicales se divisent entre Tchèques et Allemands ; la sociétéHlalol, dirigée parBedřich Smetana, adopte pour devise « par le chant toucher au cœur ; par le cœur, la Nation » ; leThéâtre national est créé pour réunir les compositeurs et les musiciens tchèques[GV 28].
« Prague, conservatoire de l'Europe » ditCharles Burnley en 1772. La musique joue un rôle de premier plan dans la vie culturelle de la capitale. Les salles de concert ou d'opéra sont nombreuses et illustrent l'antique concurrence que se faisaient les Tchèques et les Allemands pour la suprématie culturelle (et politique) de la ville. Le Théâtre national tchèque ouvre ses portes pour la première fois le avec l'opéraLibuše de Bedřich Smetana ; incendié peu après son inauguration, il est reconstruit en un temps record et rouvert en 1883[GV 24]. L'Opéra d'État, autrefois connu sous le nom deNeuer Deutscher Theater est achevé pour damer le pion aux ambitions tchèques. Partagé entre les troupes tchèques et allemandes, leThéâtre des États reste surtout célèbre pour avoir été le lieu de la première duDon Giovanni deWolfgang Amadeus Mozart le[GV 29]. L'édification duRudolfinum, aujourd'hui siège de l'Orchestre philharmonique tchèque, date de la même époque. Achevée en 1884, cette salle de concert est dédiée au prince héritier de l'Empire,Rodolphe d'Autriche.Antonín Dvořák y présente laSymphonie du Nouveau Monde en 1896[GV 30]. L'Orchestre symphonique de Prague préfère, pour sa part, jouer dans la salle Smetana de laMaison municipale construite dans le style de lasécession viennoise[GV 31].
Quelques musées tentent d'expliquer au touriste de passage cette relation d'amour entre les Pragois et la musique : lavilla Bertramka rappelle le passage de Mozart chez ses amis pragois et musiciens, Josefa Dušková et son époux František Dušek[GV 32] ; le musée Antonín Dvořák sis dans lavilla Amerika deKilian Ignace Dientzenhofer[GV 33] ; lemusée Bedřich Smetana retrace les pas de cet autre géant de la musique tchèque ; le musée tchèque de la musique.
Prague étant un carrefour culturel important, un point de rencontre entre les cultures germaniques, slaves et juives, on y mange une cuisine d'Europe centrale riche et variée — en cela, la ville-capitale ne se distingue guère du reste du pays[56]. Les auberges traditionnelles (hospoda) dégagent une« atmosphère semblable aux tavernes bavaroises avec ses massives pièces de viandes rôties, arrosées de bières amères et légères ». Parmi les spécialités culinaires tchèques que l'on peut y déguster, citons lesmažený sýr (fromage pané frit généralement servi avec des frites), lesvíčková na smetaně (bœuf mijoté aux légumes, à la crème et auxairelles)[RP 55] ou encore legulaš, un ragoût de bœuf cousin dupörkölt hongrois (différent dugoulash hongrois traditionnel qui est une soupe). En accompagnement, les incontournablesknedlík (knödel), sorte de pains cuits à la vapeur servis en tranche en accompagnement des plats en sauce[57].
Au rayon des spécialités sucrés figure letrdelník, gâteau à la broche cuit au-dessus des braises dans de petits stands de la vieille-ville, fort prisé des touristes. Son origine à Prague est en réalité assez récente : en effet, il aurait essaimé dans les rues de la ville avec le développement du tourisme au début duXXIe siècle. Son origine remonte aukürtőskalács hongrois, originaire deTransylvanie d'où il aurait été ramené àSkalica, ville slovaque à la frontière avec la Moravie, au cours duXVIIe siècle. Parfumé à lacannelle, au chocolat ou encore au miel, il est devenu en quelques années un incontournable[RP 56]. Citons également lestrudel aux pommes (štrůdl)[58], les crêpes (palačinky) ou le medovnik, gâteau au miel, au biscuit, à la noisette et à la crème[59].
Prague accueille chaque année plusieursfestivals, célébrations et compagnies culturelles, dans des domaines aussi variés que lamusique, lethéâtre, lecinéma, ladanse ou ledesign.
Prague héberge une foule de théâtres dont leThéâtre national (Národní divadlo), symbole de la Renaissance nationale tchèque. Il se compose de trois ensembles : opéra, ballet et théâtre dont les représentations sont réparties entre le bâtiment historique, lethéâtre des États (Stavovské divadlo) et le Théâtre Kolowrat. Le théâtre des États est le plus ancien de la ville, célèbre pour avoir vu la première représentation duDon Giovanni deMozart le ; il accueille opéras, ballets et productions dramatiques. La ville accueille également lethéâtre de Vinohrady, le Théâtre Švandovo (proposant un sous-titrage en anglais des pièces jouées), le Théâtre National de Marionnettes ou la Nouvelle scène, partie intégrante du Théâtre national accueillant notamment laLaterna magika, célèbre troupe musicale[61].
Chaque débute le Printemps de Prague (Pražské jaro), prestigieux festival de musique classique — orchestre et musique de chambre[64] —, en l'honneur de la disparition du compositeurBedřich Smetana. Une procession s'élance deVyšehrad vers laMaison municipale, où les festivités commencent parMá Vlast (Ma patrie). Il est suivi de l'Automne de Prague (Pražský podzim) accueillant notamment des orchestres allemands ou britannique auRudolfinum[65].
Durant les mois d'août et septembre, l'Opéra national de Prague organise le festival de l'opéra italien. Celui-ci met en valeur les compositeurs lyriques italiens, au premier rang desquelsGiuseppe Verdi[65].
En octobre ou novembre, le Festival international dejazz (Mezinárodní Jazzový Festival) accueille depuis 1964 au Reduta Jazz Club et au Lucerna Music Bar des musiciens internationaux aussi célèbres queHerbie Hancock,Acker Bilk,B.B. King, etc.[66].
La ville propose également un festival deworld music (United Island of Prague), mêlantrock,pop,Indie pop,musique électronique, world,folk et jazz. Il se déroule sur les îles de Kampa, Střelecký et Slovanský et dans certains clubs de la ville[65].
Prague abrite depuis 1931 lesstudios de Barrandov, parmi les plus grands d'Europe. De nombreuses productions tchèques y ont été tournées, dont le célèbreAmadeus deMilos Forman en 1984. Depuis la fin des années 1990, Prague est devenue un lieu de tournage populaire pour les productions internationales et, en particulier, hollywoodiennes (Mission Impossible,Casino Royale…). Contrairement à d'autres villes européennes, en effet, Prague n'a pas subi de graves dommages durant la Seconde Guerre mondiale, et a donc également été utilisée pour reproduire d'autres villes européennes dans les périodes d'avant-guerre, notamment Berlin, Vienne et Londres. Une combinaison d'architecture, de faibles coûts, d'allégements fiscaux et d'infrastructures cinématographiques préexistantes a rendu la ville attrayante pour les sociétés de production cinématographique[réf. nécessaire].
Le festivalTanec Praha (Danse Prague)dedanse contemporaine et de théâtre de mouvement se tient chaque année depuis 1989 dans l'ensemble du pays et notamment en juin dans la capitale ; il présente tant des créations tous publics comme à destination des professionnels, des événements rassemblant les meilleurs danseurs mondiaux, des programmes pour les enfants, etc.[68].
À la même période, le festival Khamoro, le plus grand événement de culturerom au monde, célèbre chaque année la culture rom, avec musique, danse et art traditionnels[69].
Designblok, le festival international de design, est le plus grand événementcentreuropéen de design. Se déroulant au mois d'octobre depuis 1999, il présente tant les dernières tendances qu'une approche historique, avec séminaires, conférences,installations artistiques, etc.[70].
Enfin, en mai se tient le festival tchèque de la bière (Český Pivní Festival), avec nourriture, boisson et musique à profusion[65].
Au-delà de ces manifestations culturelles classiques, un certain nombre d'événements réunissent les Pragois[65] :
le, de nombreux Pragois se rassemblentplace Venceslas devant le monument érigé à la mémoire deJan Palach, l'étudiant qui s'est immolé par le feu en 1969 pour protester contre l'occupation soviétique à la suite de la répression duPrintemps de Prague ;
le carnaval (Masopust), vieille tradition interdite sous le régime communiste, voit la ville faire la fête, avec feux d'artifice et concerts du vendredi au mardi gras, jour du défilé masqué ;
la fête foraine, dite foire de Saint Matthieu (Matějská pouť) prend place du24 février jusqu'à Pâques au parc des expositions de Výstaviště ;
le bûcher des sorcières (Pálení čarodějnic), correspondant à laNuit de Walpurgis, dans la nuit du au, est une fête néo-païenne célébrant la fin de l'hiver. Des balais sont brûlés à Výstaviště et des feux allumés sur l'île de Kampa et sur la colline de Petřín.
Calendrier des principales manifestations culturelles
On dénombre plusieurs centaines de musées à Prague. Parmi les plus importants figure leMusée national (Národní Muzeum). Il présente des collections concernant la préhistoire de Bohême, de Moravie et de Slovaquie, laminéralogie, lalithologie, la paléontologie, l'ostéologie, l'anthropologie, la zoologie, une collection de décorations et médailles[71]. Celui-ci est réparti dans la ville entre le bâtiment historique de laplace Venceslas et son homologue de la rue de Vinohrady et neuf autres lieux, à savoir le musée tchèque de la musique, le musée Vojtěch Náprstek des cultures d'Asie, d'Afrique et d'Amérique, le muséeethnographique, le mémorial de Vítkov, le muséeDvořák, le muséeSmetana, leLapidarium, le mémorial àPalacký etRieger et enfin celui àJaroslav Ježek[72].
Issu d'une collection privée et exposant les artistes contemporains, lemusée Kampa permet de découvrir, entre autres,František Kupka, l'un des créateurs de l'abstraction au début duXXe siècle ouOtto Gutfreund, auteur de la première sculpture cubiste[75]. LaMaison à la Vierge noire (Dům U černé matky Boží), appartenant au Musée desarts décoratifs présente les œuvres et objets ducubisme tchèque[76]. Proche de la Maison municipale, lemusée Mucha propose quant à lui une collection d'œuvres et une histoire de la vie du peintre tchécoslovaque emblématique de l'Art nouveauAlfons Mucha[77].
Armoiries actuelles de Prague, approuvées par le conseil municipal le[93].
Les armes comportent en outre deux ensembles de douze drapeaux, correspondant respectivement aux drapeaux des quartiers de Nové Město, Hradčany, Vyšehrad, Libeň, Bubeneč, Košíře, Smíchov, Vršovice, Žižkov, Uhříněves, Horní Počernice et Zbraslav (à droite) et de Staré Město, Malá Strana, Josefov, Holešovice-Bubny, Břevnov, Karlín, Nusle, Královské Vinohrady, Vysočany, Modřany, Radotín et Dubeč (à gauche)[94], soit les villes et communes dont la fusion alors récente (ces armoiries ayant été élaborées en 1926) a formé laGrande Prague. Les lions supportant l'écu rappellent que Prague est en étroite relation avec les pays tchèques et soulignent leur apport à celle-ci[95].
La devise actuelle,Praga Caput Rei publicae (soitPrague, capitale de la République) remplace la devise médiévale dePraga Caput Regni (Prague, capitale du Royaume) et la devise utilisée de 1927 à 1991Praha matka měst (en latinPraga mater urbium, soitPrague, mère des villes)[93]. La devisePraha matka měst signifiait que la ville doit protéger l'indépendance de l'État tchécoslovaque et travailler à sa prospérité[95].
Pendant la période communiste, laRépublique socialiste tchécoslovaque a modifié les armoiries. Elles étaient alors surmontées d'une étoile rouge. On note également qu'antérieurement à 1991, le lion porte un écu aux armes de la Slovaquie.
Armoiries secondaires de la ville, qui ne sont autres que l'écu des armoiries principales. Elles peuvent se blasonner ainsi :De gueule à la muraille d'or et aux créneaux d'argent, maçonnée de sable, ouverte de sable aux battants tannés, hersée d'or et au dextrochère paré d'argent, sommée de trois tours aussi d'or et maçonnées de sable, ajourées de sable, portant créneaux et toits d'or[94]. Ce bras armé représenterait la défense de la ville avant l'envahissement par les troupes suédoises lors de laguerre de Trente Ans[93].
Établi par décret le 28 avril 2004, le drapeau de Prague reprend les couleurs des armes de la ville, le jaune et le rouge, en deux bandes horizontales d'égale largeur[93].
Logotype de Prague, créé par Aleš Najbrt en 2002 pour le compte de la municipalité[94].
↑Laurent Bazac-Billaud, « Prague et ses nouveaux quartiers »,Cahiers du CEFRES, Centre Français de Recherche en Sciences Sociales,no 7f,(lire en ligne).
↑Jonas Schnabel-Le Corre, BetinaLöfström,Challenges in Synchronic Toponymy - Défis de la toponymie synchronique, BoD – Books on Demand,(ISBN9783772084799,lire en ligne),p. 272.
↑Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, « L'éducation en République tchèque »,Guide à l'attention des parents,,p. 37 à 40(lire en ligne).
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