Pour les articles homonymes, voirSan Sebastián.
| Prado de San Sebastián | ||||
Les jardins du Prado de San Sebastián | ||||
| Situation | ||||
|---|---|---|---|---|
| Coordonnées | 37° 22′ 47″ nord, 5° 59′ 14″ ouest | |||
| Pays | ||||
| Région | ||||
| Ville | Séville | |||
| Quartier(s) | El Prado-Parque de María Luisa | |||
| Début | Avenue del Cid | |||
| Fin | Rue Diego de Riaño | |||
| Morphologie | ||||
| Fonction(s) urbaine(s) | jardins, résidences, gare routière | |||
| Forme | rectangulaire | |||
| Superficie | jardins : 58 384 m2 | |||
| Histoire | ||||
| Protection | Patrimoine Historique d'Andalousie (gare routière et blocs d'habitations seulement,) | |||
Géolocalisation sur la carte :Espagne Géolocalisation sur la carte :Andalousie Géolocalisation sur la carte :Séville | ||||
| modifier | ||||
LePrado de San Sebastián est un espace public de la villeandalouse deSéville, enEspagne.
Situé à l'extrémité Nord-Ouest du quartier d'El Prado-Parque de María Luisa, dans ledistrict Sud, il est formé desjardins du Prado de San Sebastián et des rues adjacentes : l'avenue del Cid, l'avenue de Carlos V, la rue Diego de Riaño et l'avenue du Portugal.


Le Prado de San Sebastián, littéralementPré de Saint Sébastien, se trouve à l'emplacement de l'ancien ermitage de San Sebastián, construit auXIIIe siècle, qui lui donna son nom. Le pré servit de lieu d'ensevelissement de masse lors des épidémies qui touchèrent la ville, comme lors de la peste qui tua 60 000 Sévillans en 1649[1],[2].
Entre 1819 et 1821, autour de l'église de San Sebastián qui avait alors remplacé l'ermitage, fut créé un cimetière. La construction en 1853 du cimetière municipal de San Fernando entraîna la fermeture définitive du cimetière de San Sebastián en 1889. Une croix située dans les jardins actuels rappelle cet épisode. En outre, à l'endroit de l'actuelle statue du Cid, sur l'avenue homonyme, était situé un des bûchers de l'Inquisition[3]. Jusqu'en 1868, on accédait au Prado, séparé de la ville par sesmurailles, par laPuerta Nueva (porte Neuve), appelée égalementporte de San Fernando. Cette porte fut abattue durant la période de vide administratif et institutionnel entourant larévolution de 1868, qui détrônaIsabelle II[4].
Le terrain se trouvant à proximité de la rivièreTagarete, il devenait facilement marécageux lorsqu'il pleuvait, donc impossible à cultiver. De ce fait, il fut utilisé comme pâturage pour le bétail destiné aux abattoirs de la porte de la Viande (matadero de la puerta de la Carne) et c'est logiquement au Prado que naquit en 1847 laFeria de Abril. D'abord foire agricole, elle devint au fil des ans la fête la plus populaire de la ville[3],[5],[6].
En 1896 fut construite une passerelle à la rue San Fernando, à l'emplacement actuel de la place Don Juan de Austria. Il s'agissait d'une grande structure de fer permettant le passage des piétons au-dessus du site de la feria, créée par l'ingénieur Dionisio Pérez Tobía ; elle possédait quatre escaliers d'accès convergeant vers une plateforme centrale, était décorée de guirlandes et de lampions et était illuminée par des lampes à gaz. Imaginée à l'origine comme une construction éphémère, elle devint le symbole de la feria. Malgré tout, en 1921, lors de l'élargissement de la rue San Fernando, elle fut démolie[3].
En 1929 fut installée la fontaine des Quatre Saisons (fuente de las Cuatro Estaciones) sur la place Don Juan d'Autriche, à l'ouest du Prado. Œuvre du sculpteurManuel Delgado Brackembury, elle présente dans sa partie centrale quatre sculptures féminines représentant les quatre saisons ainsi que huit coquillages : quatre dans sa partie supérieure et quatre dans sa partie inférieure. Elle est placée à l'endroit où se trouvait la passerelle de la feria, d'où son surnom defontaine de la passerelle. La même année, quelques mètres plus au sud, fut installée la statue en bronze duCid Campeador de la sculptrice américaineAnna Hyatt Huntington, offerte à la ville dans le cadre de l'Exposition ibéro-américaine[3]. Avec l'important développement immobilier apparurent sur le Prado de San Sebastián, à l'Est, la fabrique d'huile d'olive de Luca de Tena et unecentrale électrique. Durant la même période, dans la zone sud, se développèrent le quartier d'El Porvenir et le site de l'Exposition ibéro-américaine de 1929. Au Nord furent édifiés lagare routière du Prado de San Sebastián en 1941 et lepalais de justice en 1968[5],[7].
Après l'édition 1972, trop à l'étroit au Prado, la feria fut transférée sur son nouvel emplacement, dans le quartier deLos Remedios. L'année suivante, en 1973, la ville exposa son projet de centre commercial, destiné à occuper tout le Prado de San Sebastián, impliquant une refonte totale du site et la construction de jardins, de nouvelles rues, d'une station souterraine de métro et d'immeubles d'habitation. Début 1974, la délégation du Collège Officiel des Architectes (Colegio Oficial de Arquitectos) se positionna contre le projet, dénonçant notamment la privatisation de terrains publics et dénonçant une spéculation urbanistique. Diverses attractions temporaires (manèges, cinémas, cirques) y prirent place durant les années suivantes[8].
En 1994, l'ayuntamiento de Séville approuva lePlan Especial del Prado de San Sebastián qui devait le protéger du développement immobilier touchant la zone. En 1997 furent inaugurés les jardins, établis sur un terrain récupéré par la ville grâce à un financement duFonds européen de développement économique et régional[3].
En 2003, l'université de Séville projeta de construire une nouvelle bibliothèque universitaire dans la partie est des jardins du Prado. Sa construction fut incluse en 2006 dans le nouveau plan général d'organisation urbanistique (Plan General de Ordenación Urbanística) de la ville. Malgré de nombreuses oppositions, les travaux de construction de l'édifice dessiné par l'urbanisteZaha Hadid, qui devait prélever aux jardins 8 % de leur surface, débutèrent en. Une bataille juridique commença alors et dura jusqu'en 2012. Elle se conclut par la confirmation, en 2011, par leTribunal suprême de Madrid, du verdict de 2009 dutribunal supérieur de justice d’Andalousie, donnant raison aux opposants : les éléments déjà construits furent démolis, les arbres déplacés furent replantés et le mobilier urbain retrouva sa place. En 2015, les jardins retrouvèrent leur aspect originel et la zone fut rouverte au public[3],[9],[10].
Inaugurés en 1997 sur une surface rectangulaire de 58 384 m2, ils sont formés de trois zones concentriques : une place centrale recouverte d'albero[Note 1] entourée d'allées et de fontaines. Les trois zones sont séparées par des rangées deTipuana tipu. Les jardins sont séparés des rues avoisinantes par une rangée deplatanes[3].
Dans les jardins se trouvent des fontaines, des étangs, des petites cascades et desaires de jeux pour les enfants. La zone d'accès depuis l'avenue del Cid est plantée dedattiers des Canaries et de palmiersWashingtonia robusta. Parmi les autres espèces végétales remarquables, mentionnons deslantaniers, desthuyas, descyprès, desmyrtes, destamaris communs, desbambous, despalmiers de Chine, desoliviers de Bohême, deshibiscus, desspirées, despittospores de Chine, desbigaradiers, desGrevillea, despruniers japonais, desflamboyants bleus, desFicus microcarpa, desPhotinia serratifolia, desCanna indica, deslauriers-roses, desgrenadiers, desviornes tin, desacanthes à feuilles molles, desverveines odorantes, desLagunaria patersonii et desbougainvillées. La place centrale est plantée deWashingtonia robusta, de flamboyants bleus et de bigaradiers ; deux de ses coins sont décorés deYucca gigantea. Les fontaines sont bordées de haies defusains du Japon[1],[3].
À l'extrémité ouest des jardins se trouve le Consulat Général duPortugal. Son bâtiment est celui du pavillon portugais de l'Exposition ibéro-américaine de 1929, dessiné par Carlos et Guillermo Rebello de Andrade. Son style architectural s'inspire de celui des bâtiments deMacao, colonie portugaise jusqu'en 1999[3].
Les jardins du Prado servent de cadre à diverses manifestations, comme laFeria de las Naciones (fête des nations), leMercado Medieval (marché médiéval) ou leGran parque de Navidad (grand parc de Noël)[1],[11],[12],[13].
Imaginée en 1938 par l'architecte sévillan D. Rodrigo Medina Benjumea et construite en 1941, l'emplacement de la gare routière du Prado de San Sebastián était rendu logique par la proximité de la gare ferroviaire de San Bernardo, inutilisée depuis. Malgré tout, l'inauguration en 2007 de la ligne detramwayMetroCentro, allant de laplaza Nueva au Prado de San Sebastián, rendit à la gare routière du Prado sa vocation originelle de centre névralgique des transports publics sévillans, situation renforcée en 2009 par la mise en service de la ligne 1 dumétro, s'arrêtant également au Prado puis, en 2011, par le prolongement de la ligne de tramway vers le nord. La gare est inscrite au catalogue général duPatrimoine Historique d'Andalousie depuis le[7],[14].