Sous l'Ancien Régime, leprévôt était un fonctionnaire pouvant occuper plusieurs rôles. En France, le royaume avait été divisé enprévôtés auXIe siècle. Le prévôt pouvait être un agent du roi qui s'occupait des finances, de la justice, de l'administration et de l'ordre public sur un territoire. Il était surtout un officier de justice subalterne (ses décisions pouvant être modifiées par lesbaillis et sénéchaux) qui jugeait notamment en appel les jugements civils seigneuriaux. L'édit de Crémieu de 1536 donna aux prévôts le droit de juger certaines affaires en première instance.
Le prévôt était élu dans les grandes villes comme Paris qui avait unprévôt particulier.
Prévôt vient du latinpræpositus (placé devant, président).
Le motprévôt a plusieurs sens et s’applique à des fonctions anciennes ou actuelles. Il s’applique à des personnes placées à la tête d’une branche duservice public pour en assurer la discipline, avec un droit de juridiction.
À partir duXIe siècle, lesCapétiens retirent l'administration du domaine royal aux nobles pour la confier à des prévôts, généralement desroturiers aisés, qui possèdent le droit de percevoir les revenus du roi dans leur conscription ouprévôté. Cette pratique, bénéfique pour les finances royales, entraîne rapidement de graves abus et, dès la fin duXIIe siècle, le prévôt est contrôlé par unbailli dit « itinérant » ; puis, auXIIIe siècle, par un bailli et unsénéchal à poste fixe.
Le prévôt était auMoyen Âge l'intendant d'un domaine seigneurial et avait pour rôle d'administrer, de juger et de percevoir lestaxes. Il était subordonné au bailli. Il était en outre chargé de gérer les biens et les revenus pour le compte d'un maître, d'unseigneurlaïc, ou d'unecclésiastique. Le prévôt encaissait les revenus et entretenait les bâtiments,châteaux et hôtels royaux. Le prévôt était donc devenu progressivement le représentant du roi dans une fraction dudomaine royal.L'ensemble des droits et revenus qu'il prélevait constituait leprévôté[réf. souhaitée]. AuXIVe siècle, les prévôts virent leurpouvoir judiciaire s'étendre pour représenter la juridiction de première instance, d'un point de vuecivil commecriminel. Lorsque le roi concédait à une ville unecharte de franchises ou decommune, il concédait également le prévôté, c'est-à-dire tous les revenus afférents à celui-ci, moyennant le versement d'une somme fixe. Les abus et plaintes des sujets se sont concentrées sur cetoffice, au point que la mise en garde des prévôtés devint une des revendications majeures de la population. Les prévôts de « petite naissance » étaient mal vus par lepeuple.
Jusqu'à laRévolution française, l'État, faute de moyens, avait recours au système de lavénalité des offices et des charges (affermage). C'est ainsi que les prévôts achetaient une charge et exerçaient la perception des divers impôts en vigueur dans le royaume. Mais ce système posait problème car, de ce fait, les abus étaient nombreux et difficiles à réprimer.
Concernant les finances, les prévôts se chargeaient de percevoir lesrentes, à savoir lecens, lechampart qui est prélevé sur lesrécoltes plus lesredevances telles que les revenus despéages (prélevés au niveau desponts par exemple) ainsi lestonlieux sur les marchandises.
Antérieurement à l'apparition de l'administrateur civil, la fonction de prévôt était une dignité propre aux institutions d'Église, tels leschapitres cathédraux. Elle voisinait en autorité avec celle du doyen. Le rang varia dans le temps et selon les lieux, mais figurait toujours parmi les sommets des chapitres. Des abbayes ou des collégiales disposaient également de prévôts tirés du rang des moines ou des chanoines, à l'image des chapitres cathédraux.
À l'époque médiévale, les seigneurs importants se dotèrent de prévôts à l'image des prévôts royaux. À la suite des ordonnances du milieu duXVIe siècle, les seigneurs furent sommés de choisir le titre de leur officier de justice et leur interdit de devenir une juridiction d'appel pour des degrés juridictionnels inférieurs. De ce fait, de nombreux seigneurs ne tentèrent pas de les désigner « baillis » puisque cela ne devait pas entraîner la mise en place de degrés juridictionnels[1]. Le titre de « prévôt » était à cette occasion majoritairement choisi. Les institutions d'Église ont le plus souvent opté pour le terme de « maire » qui dans cette acception est strictement synonyme de prévôt. Dans leBassin parisien, l'effectivité de l'exercice quotidien de la charge reposait sur un lieutenant, souvent recruté au sein des éléments les plus instruits et les plus influents de la population locale (le lieutenant de la prévôté). Sous l'influence des ordonnances royales duXVIe siècle, le prévôt seigneurial était choisi par le seigneur parmi les robins de la ville voisine (procureurs ouavocats) qui assuraient l'interface avec le bailliage royal d'appel. Le prévôt ne se déplaçait dès lors que pour les sessions les plus solennelles de son tribunal.
La prévôt seigneurial exerçait la même fonction que le prévôt royal mais sa juridiction se limitait aux terres seigneuriales, dépendantes duroyaume de France.
Cet officier d'épée, dont la juridiction s'étendait sur leLouvre ainsi que sur toute laMaison du roi, jugeait en premier ressort des causes civiles (l'appel était porté auGrand Conseil) et en dernier ressort des causes criminelles et de police qui touchaient la Cour.
Alors que le roi se refuse à octroyer une charte communale à Paris, il lui faut tolérer une représentation de l'oligarchie urbaine. Le prévôt des marchands et les échevins jouent donc ce rôle. En échange d'un soutien financier sans faille, ce qui peut s'apparenter à une municipalité gère les intérêts des habitants de la ville et de ses marchands. Le titre de prévôt des marchands en découle.
Le prévôt des marchands gérait les mesureurs de blé, les crieurs, les jaugeurs et les taverniers. On devenait prévôt des marchands à titre defief par don spécial du roi ; le prévôt des marchands percevait les droits à payer pour la livraison et la vérification des mesures. Sous l'Ancien Régime, la fonction se rapproche de celle d'unmaire. LePrévôt des marchands de Paris est le chef de la municipalité parisienne. Unposte équivalent existait à Lyon aussi.
Leprévôt de Paris est l'officier royal placé à la tête duChâtelet. Il est chargé de représenter le roi dans la ville,vicomté et prévôté deParis. À partir duXVIe siècle, la charge du prévôt est partagée entre lelieutenant civil, lelieutenant criminel et lelieutenant général de police. La charge de prévôt de Paris subsiste cependant jusqu'en1792.
Le Roi n'a pas institué de bailli à Paris à la fin duXIIe siècle et a laissé subsister le prévôt en place, tolérant l'accroissement de ses attributions par accaparement de celles d'un bailli. Comme dans les autres bailliages, des fonctions sont apparues toujours plus spécialisées dans le cadre de la prévôté de Paris : procureur du Roi, avocat du Roi, receveur, lieutenants. Et ce, dès le début duXVe siècle.
Personne qui tient une salle d'armes et qui veille à sa discipline.
Ce titre existe toujours, notamment dans certains corps militaires (par exemple, laGendarmerie prévôtale), civils ou religieux, pour des officiers chargés d'une juridiction disciplinaire.On appelle prévôt les représentants d'une maison de Compagnons, à l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France.