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Préhistoire du Brésil

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Serra da Boa Vista (Minas Gerais), où les archéologues ont trouvé de nombreux vestiges archéologiques

Lapréhistoire du Brésil commence avec le premier peuplement humain du territoire brésilien. Selon les datations archéologiques les plus récentes, le peuplement du territoire brésilien aurait débuté il y a plus de 40 000 ans. Cependant, les études paléogénétiques portant sur les spécimens humains fossiles les plus anciens connus sur le continent américain (datés jusqu'à 13 600 ansavant le présent), les rattachent à une population paléoindienne, ancêtre des actuelsAmérindiens, dont l'arrivée sur le continent n'excèderait pas 20 000 ans AP.

Certains préhistoriensbrésiliens préfèrent désigner la période précédant l'arrivée des Européens par le terme « précabraline », en référence au navigateur portugaisPedro Álvares Cabral (découvreur du Brésil en l'an 1500), plutôt que le terme « précolombien » (en référence àChristophe Colomb). Bien que lapréhistoire traditionnelle soit subdivisée enEurasie enPaléolithique,Mésolithique etNéolithique, les préhistoriens du continent américain utilisent généralement plutôt les divisions géologiques que sont l'Holocène et lePléistocène, ou des subdivisions propres au continent américain.

Historique

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Art rupestre dans lePará
Vase de "cariátides", pièce ancienne trouvée àSantarém (Amazonie)

Le premier scientifique à avoir trouvé des indices archéologiques au Brésil fut le danoisPeter Wilhelm Lund. Après ses découvertes, entre 1834 et 1843[n 1], d'ossements humains àCerca grande (dans la région deLagoa Santa, où fut mis au jour le squeletteLuzia en 1974-1975), Peter Wilhelm Lund défendit la présence d'hommes au Brésil en opposition avec lecatastrophisme, théorie dominante dontCuvier était partisan. On peut constater que longtemps ses résultats n'ont pas été bien accueillis par la communauté scientifique.

AuXIXe siècle, des scientifiques ont trouvé dessambaquis (amas coquilliers) sur le littoral brésilien. Quelques chercheurs ont défendu l'origine humaine de ces sites, alors que d'autres les expliquaient par des phénomènes naturels. LeMuseu Paulista envoya alors un groupe d'archéologues pour enquêter sur les sambaquis. Ces derniers ont alors conclu que ces amas étaient bien des vestiges archéologiques.

L'Amazonie a beaucoup été explorée entre 1880 et 1900. Durant cette période, les archéologues y ont découvert des pièces decéramique marajoara. Entre 1926 et 1929, l'historien J. A. Padberg-Drenkpohl a réalisé des fouilles dans le Lagoa Santa pour y chercher de nouveaux vestiges.

Après 1950, de nombreux vestiges ont été mis au jour au Brésil. Quelques traces archéologiques desSambaquis duParaná ont été rassemblées par l'allemand Guilherme Tiburtius. Au même moment, Clifford Evans et Betty J. Meggers ont fait de grandes découvertes en Amazonie.

Aujourd’hui, bien que limités en nombre, plusieurs cursus d'archéologie sont dispensés dans les universités brésiliennes.

Environnement

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L'archéologie est en zone tropicale rendue difficile par unebiodégradation accélérée des artéfacts de bois, notamment en zone dejungle, où en outre la végétation recouvre rapidement les constructions humaines. Le climat, les fortes pluies et les inondations rendent plus difficiles les campagnes de fouilles et de sondages.

De plus les vestiges laissés par de nombreuxpeuples premiers de la forêt amazonienne sont beaucoup moins durables et monumentaux que ceux des peuples andins ou de la côte pacifique.

Les archéologues doivent donc utiliser d'autres indices et s'appuyer sur l'écologie historique amazonienne, et notamment sur l'étude de la flore actuelle et desmicrofossiles tels quecharbons de bois,pollens etphytolithes qui révèlent a posteriori un certain nombre d’occupations humaines et de domestication de végétaux. L'archéologue fait aussi appel à l'anthropologie de la nature, la botanique, l'ethnobotanique, l'écologie du paysage, l'ethnohistoire...

Des bases de données telles que celle du réseau Atdn (Amazon Tree Diversity Network[1]), qui recouvre une grande partie de l’Amazonie[sensu lato], grâce à laquelle Levis et al. ont pu en 2017 montrer, à partir de l'étude des espèces d'arbres d'un millier de parcelles inventoriées par les botanistes, sur le grand ensemble amazonien, que l’influence humaine précolombienne est encore de nous jours visible sur la végétation, via l’abondance d’espèces plus ou moins domestiquées ou favorisées, dont l'arbre donnant lanoix du Brésil (Bertholettia excelsa), lecacao (Theobroma cacao), le caoutchouc (hévéa,Hevea brasiliensis), leroucou (Bixa orellana), et de nombreuses palmiers (Euterpe oleracea,Oenocarpus bacaba notamment). Néanmoins le degré d'anthropisation de la jungle n'est pas tranché pour l’ouest amazonien où les amérindiens de la période préhistorique pourraient n'avoir modifié la forêt que localement et près des fleuves, et non les zones d'interfluve, notent Piperno et al. en 2015[2] et 2017[3] ; ou encore Watlinget al. en 2017[4]. En outre dans les années 2010, le choix des espèces indicatrices d'antrhopisation et leur degré dedomestication par l'homme fait aussi encore débat pour l'Amazonie[5] (lessinges ou d'autres espèces impliquées dans la dispersion des graines ont aussi pu influer sur la répartition de ces espèces, d'arbres tout particulièrement).

Peuplement du territoire

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Sites préhistoriques

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Dans les États deMinas Gerais, deBahia et deSão Paulo, des vestiges archéologiques ont été datés de 40 000 à 12 000 ansavant le présent (AP), comme sur le site archéologique Alice Boër, situé dans l'État de São Paulo[6],[7].

En 1986, la préhistorienne brésilienneNiède Guidon découvrit dans leparc national de la Serra da Capivara, situé dans le sud-est de l'État duPiauí (centre duBrésil), des galets taillés de main d’homme, datés à l'époque de 32 000 ans AP[8]. Les analyses entreprises en 2014 sous la direction du chercheur françaisÉric Boëda, qui dirige la Mission franco-brésilienne duPiauí depuis 2008, ont confirmé ces résultats[9].

Le site de la grotte dePedra Furada, dans leparc national de la Serra da Capivara, connu pour ses peintures rupestres, a livré des charbons de bois fossiles datés entre 60 000 et 55 000 ans AP (procédé de datation ABOx-SC), mais leur origine naturelle ou anthropique est difficile à départager[10]. Lesartefacts trouvés sur le site sont datés de 48 000 à 35 000 ans AP (datation par le carbone 14).

Dans l'État duPiauí, les sites de Vale da Pedra Furada, Sitio do Meio, Tia Peia, Toca da Pena, Toca da Janela da Barra do Antonião-Norte, Boqueirão da Pedra Furada, Livierac et Coqueiros offrent chacun une séquence stratigraphique comportant de nombreux niveaux archéologiques qui s'échelonnent régulièrement entre au moins 40 000 ans AP et le début de l'Holocène. Le nombre de sites paléolithiques anciens découverts dans cette micro-région du sud du Piauí est si élevé qu'il prouve un large peuplement de l'Amérique du Sud depuis bien plus longtemps que supposé auparavant[11].

Le 10 mars 2021, Éric Boëda et son équipe ont publié la découverte de 2 200 artéfacts en pierre datés d’environ 24 000 ans à Vale da Pedra Furada[12], un site à ciel ouvert situé sur la rive gauche de la vallée du Baixão da Pedra Furada. Parmi ces artéfacts, l’un d’eux se distingue. Il s’agit d’une plaque d’arénite silteuse qui présente des caractéristiques techniques jusqu’alors inconnues dans les sites paléoaméricains. Cette découverte ajoute de nouvelles informations sur une occupation humaine de la région pendant ledernier maximum glaciaire (26 500 à 19 000 ans AP), contredisant ainsi à nouveau la théorie d'un peuplement seulement postglaciaire de l’Amérique du Sud[12].

Dispersion humaine et ADN mitochondrial (datations en milliers d'années avant le présent), d'après Douglas Wallace (1998)

Génétique

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Il existe un consensus parmi les chercheurs sur le fait que les Paléoindiens, ancêtres des actuelsAmérindiens, sont entrés sur le continent américain depuis laBéringie il y a seulement entre 20 000 et 16 000 ans. Deux routes possibles, une côtière et une intérieure, ont été proposées. La première aurait probablement facilité une expansion rapide vers le sud, le long des régions côtières du Pacifique[13].

Un squelette fossile d'enfant trouvé sur le site archéologique d'Anzick, dans leMontana, auxÉtats-Unis, daté d'environ 12 600 ansavant le présent, et associé à laculture Clovis, appartient génétiquement à la population paléoindienne. Une étude a montré l'affinité génétique de différents anciens squelettes du Brésil et d'autres pays d'Amérique du Sud avecAnzick-1 (en). La population autochtone actuelle du continent américain se subdivise génétiquement en une branche sud-amérindienne, qui inclut l'Amérique du Sud, leMexique et l'essentiel des États-Unis, et une branche nord-amérindienne, qui couvre leCanada et le Nord des États-Unis[14].

L'existence de sites archéologiques antérieurs à 20 000 ans AP ne pourrait donc s'expliquer que par la présence sur le continent américain d'une population antérieure aux Paléoindiens, généralement connue sous le nom dePaléoaméricains, et que les Paléoindiens auraient entièrement remplacée au cours duTardiglaciaire.

Holocène

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Kuhikugu (1300 av. J.C. – 1500)

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Kuhikugu est une cité récemment découverte par des fouilles archéologiques au sud de laforêt amazonienne, plus précisément dans leParc indigène du Xingu[15] par l'archéologue Michael Heckenberger. Cette cité de Kuhikugu semble avoir été un grand complexe urbain avant l’arrivée des européens au Brésil (en1500)[16]. Les travaux archéologiques montrent que les habitants de Kuhikugu avaient construit des fortifications, des tranchées et des routes. Les archéologues ont estimé que la ville a pu accueillir jusqu'à 50 000 habitants[17].

Les indiens cultivaient lamanioc (tupi ancien :mani’oca).

La disparition de cette population est due à l'introduction de maladies véhiculées par les Européens.

Notes et références

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Notes

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  1. Les découvertes dePeter Wilhelm Lund ont été publiées dans une lettre de 1842 à l'Instituto Histórico e Geográfico Brasileiro, sous le titre de « Sobre a antiguidade do homem de Lagoa Santa » (« Sur l'antiquité de l'homme de Lagoa Santa »).

Références

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  1. « Amazon Tree Diversity Network », suratdn.myspecies.info(consulté le).
  2. [Pipernoet al. 2015](en) Dolores R. Piperno, Crystal McMichael et Mark B. Bush, « Amazonia and the Anthropocene: What was the spatial extent and intensity of human landscape modification in the Amazon Basin at the end of prehistory? »,The Holocene,no 25,‎,p. 1588–1597(lire en ligne [surresearchgate.net], consulté le).
  3. [Pipernoet al. 2017](en) Dolores R. Piperno, Crystal McMichael et Mark B. Bush, « Further evidence for localized, short-term anthropogenic forest alterations across pre-Columbian Amazonia »,Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America),no 114,‎, E4118–E4119(DOI 10.1073 / pnas.1705585114,lire en ligne [surpnas.org], consulté le).
  4. [Watlinget al. 2017](en) J. Watling, J. Iriarte, F.E. Mayle, D.P. Schaan, L.C.R. Pessenda, N.J. Loader, F.A. Street-Perrott, R.E. Dickau, A. Damasceno et A. Ranzi, « Impact of pre-Columbian “geoglyph” builders on Amazonian forests »,Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America),vol. 114,no 8,‎,p. 1868-1873(lire en ligne [surpnas.org], consulté le).
  5. [Odonne et Molino 2018] Guillaume Odonne et Jean-François Molino, « Écologie historique amazonienne, une interdisciplinarité nécessaire »,Les nouvelles de l'archéologie,no 152,‎(DOI 10.4000/nda.4162,lire en ligne [surjournals.openedition.org], consulté le).
  6. (en) George Weber,« Alice Boër site (São Paulo, Brazil) », dansThe oldest Americans Archaeological sites,(lire en ligne).
  7. L. Moreira da Cunha, « Le site d'Alice Boër (Brésil) »,L'Anthropologie,vol. 98,no 1,‎,p. 110-127.
  8. (en) Niède Guidon et Georgette Delibrias, « Carbon-14 dates point to man in the Americas 32,000 years ago »,Nature,no 321,‎,p. 769–771(DOI 10.1038/321769a0,lire en ligne).
  9. (en) Eric Boëda, Ignacio Clemente-Conte et Michel Fontugne, « A new late Pleistocene archaeological sequence in South America : The Vale da Pedra Furada (Piauí, Brazil) »,Antiquity,no 88,‎,p. 927-955(DOI 10.1017/S0003598X00050845,lire en ligne).
  10. (en) Elaine Dewar,Bones : Discovering the First Americans, Vintage Éditions,, 628 p..
  11. Éric Boëda,« La préhistoire américaine est-elle aux mains d’idéologies ? »,Carbone 14, le magazine de l'archéologie, France Culture,.
  12. a etb(en) Éric Boëda, Ramos M., Pérez A., Hatté C., Lahaye C.et al., « 24 kyr cal BP stone artefact from Vale da Pedra Furada, Piauí, Brazil : Techno-functional analysis »,PLOS One,vol. 16,no 3,‎(lire en ligne).
  13. (en) Viola Grugni et al.,Analysis of the human Y-chromosome haplogroup Q characterizes ancient population movements in Eurasia and the Americas,BMC Biology, volume 17, Article numéro: 3, 2019
  14. (en) Cosimo Posth et al.,Reconstructing the Deep Population History of Central and South America, cell.com, Vol. 175, Issue 5, P1185-1197.E22, 15 novembre 2018
  15. [Heckenbergeret al. 2003](en) Michael J. Heckenberger, Afukaka Kuikuro, Urissap Tabata Kuikuro, J. Christian Russell, Morgan Schmidt, Carlos Fausto et Bruna Franchetto, « Amazonia 1492: Pristine Forest or Cultural Parkland? »,Science,vol. 301,no 5640,‎(lire en ligne [surplaza.ufl.edu], consulté le).
  16. [Biello 2008](en) David Biello, « Ancient Amazon Actually Highly Urbanized »,Scientific American,‎(lire en ligne [surscientificamerican.com], consulté le).
  17. [Heckenberger](pt) Michael J. Heckenberger, « As cidades perdidas da Amazônia »,Scientific American - Brasil,‎ date ?(lire en ligne [suruol.com.br], consulté le).

Bibliographie

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Voir aussi

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Articles connexes

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