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Portulan

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Pour les articles homonymes, voirPortolan.

Un portulan de 1541 parVesconte Maggiolo, figurant l’Europe, lamer du Nord, lamer Baltique, laManche, l’est de l’océan Atlantique, lamer Noire, lamer Méditerranée et l’Afrique du Nord.
Carte-portulan anonyme originaire duMaghreb, fabriqué en papier au début duXIVe siècle ; il s'agit de l'un des plus vieux portulans découverts.

Unportulan, oucarte-portulan, (de l'italienportolano, livre d’instructions nautiques), aussi appelé « carte àrhumbs », est une sorte de carte de navigation, utilisée duXIIIe auXVIIIe siècle, servant essentiellement à repérer lesports et connaître les dangers qui peuvent les entourer : courants, hauts-fonds... Les portulans se distinguent par deux caractères graphiques spécifiques : les lignes de vents ou derhumb qui colorent et quadrillent les surfaces marines, l'alignement perpendiculaire autrait de côte des noms de lieux (havres et ports colorés différemment selon leur importance). Desroses des vents permettent en outre de repérer la route et de déterminer lecap à suivre.

Au premier abord, ces cartes peuvent paraître incompréhensibles aux non-initiés car le portulan est réalisé comme une toile d’araignée (entrelacs de lignes vertes et rouges). Elle se construit de seize lignes de rhumb, de roses des vents, de seizepoints nodaux et de seize aires de vents de22.3°. Cela forme des parallélogrammes, des carrés et des rectangles. Ces tracés forment ce qu'on appelle alors un marteloire (de l'italien,mar : la mer etteloio : la toile).

Peut-on voir dans cette construction desméridiens et desparallèles ? Cela semble peu probable car les marins italiens de la fin duXIIIe siècle et duXIVe siècle n’ont pas encore connaissance d’un quelconquesystème de coordonnées, système qui ne sera redécouvert qu’avec la récupération de laGéographie dePtolémée. C'est cette absence qui fait le charme et l'originalité de ces cartes, construites sanssystème de projection, pourtant supposé nécessaire pour tout passage d'une surface sphérique (la Terre) à sa représentation plane.

À l'époque, il existait deux types de portulans, le premier, peut-être plus grossièrement dessiné, dépourvu de décoration et de fioriture, sert aux marins pour se repérer et naviguer en sécurité en mer Méditerranée. Le deuxième type, plus connu aujourd'hui car de nombreux exemplaires en sont encore conservés (notamment à laBibliothèque nationale de France) est un objet d'art, richement décoré, prisé des collectionneurs et des cours royales. Ces portulans sont en effet le symbole d'une connaissance approfondie des mers et du pouvoir commercial et naval d'un royaume ou autre pouvoir de l'époque. D'ailleurs, à l'époque desGrandes découvertes, ils sont considérés par les royaumes du Portugal et d'Espagne comme dessecrets d'État, notamment à partir dutraité de Tordesillas établi en. Ils disparaissent auXVIIIe siècle, qui voit le développement d'innovations techniques, notamment l'horloge de marine, permettant l'élaboration de cartes plus détaillées et surtout plus précises.

L'établissement de ces cartes nautiques est basé sur le mode de navigation parcabotage : le bateau se déplace à cette époque à proximité des côtes, ce qui permet d'effectuer une série de mesures visuelles, en fonction du cap, et de les annoter (pour les navigateurs suivants). Un portulan est fondé sur des observations et des relevés faits avec des outils assez élémentaires : laboussole, lesextant et l'alidade. C'est d'ailleurs l'invention de laboussole qui place désormais le nord en haut des cartes, les cartes théologiques du Moyen Âge plaçant généralement l'orient en haut de la carte (lieu présumé du paradis terrestre). Il s'agit évidemment dunord magnétique et non pas dunord géographique.

Les premiers portulans sont remarquables par leur précision. En effet, laCarte Pisane, considérée comme l'un des premiers portulans, ne déforme la mer Méditerranée que d'un seul degré par rapport à la réalité, soit environ90 kilomètres. Aujourd'hui encore les chercheurs ignorent l'origine exacte des cartes-portulans, certains hésitent entre un apport de lacivilisation islamique tandis que d'autres pensent plutôt à une origine européenne[1],[2].

Histoire

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Carta Pisana, le premier portulan, créé en 1290..

La plus ancienne carte nautique dite « portulan » daterait de ; il s'agit de laCarta Pisana tracée peut-être àGênes, conservée auDépartement des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France : elle apparaît en Méditerranée à l'époque des croisades, caractérisée par des échanges intenses entre l'Orient et l'Occident[3]. En effet, les marins italiens, notammentgénois,pisans etvénitiens commercent à travers toute la Méditerranée et ressentent rapidement le besoin d'une carte pour se diriger facilement d'un port à un autre. Ils ne peuvent utiliser les cartes théologiques, appeléescartes en T, pensées par l'Eglise catholique de cette époque. Ces dernières, loin d'être des représentations exactes du monde, ne peuvent convenir à la navigation. C'est ce besoin d'une cartographie empirique et réaliste qui entraîne la création du portulan. Vient en second un portulan de dans une chartenapolitaine. Le cartographeAngelino Dulcert, de l'école majorquine de cartographie, fort réputée à cette époque[4], en a réalisé un en[5].

Les marins, grâce à de savants calculs et auxlignes de rhumbs qui coupent les portulans, peuvent donner un cap à suivre à leur navire. Toutefois, ces cartes sont dépourvues de graticule (réseau deparallèles et deméridiens) et ne permettent donc pas au navigateur qui la possède de connaître sa position précise. Au début duXVe siècle, un événement majeur va faire évoluer la conception de ces cartes :Manuel Chrysoloras deFlorence traduit un manuscrit et l’offre au papeAlexandre VI : c’est la redécouverte de laGéographie dePtolémée. Cet ouvrage deviendra même, avec laBible, l’un des premiers livres imprimés. En 1535, il est traduit en français. Ce traité de géographie antique stimule la recherche et l’envie de posséder une cartographie aussi précise que possible.

Toutefois, le paradoxe de cette redécouverte, c’est qu’elle est à la fois un stimulant et un frein à cette recherche cartographique. Par exemple,Fra Mauro, moine deVenise, dont la mappemonde peut encore s’admirer à labibliothèque Marciana, montre les limites de sa confiance dans les calculs et les hypothèses dePtolémée: « Je ne crois pas tout ce que ditPtolémée ». En effet, alors que laCarte Pisane avait presque parfaitement représenté la mer Méditerranée enlongitude, le retour à une conception ptoléméenne la distord d’un excès de20°. C’est une régression quant aux calculs des dimensions terrestres. La cartographie ptoléméenne est alors mise à jour, complétée, rectifiée, révisée mais jamais abandonnée car elle apporte un principe essentiel et dont les cartes portulans étaient démunies jusqu’alors : le principe d’un mode de calcul du « point », indispensable à la construction d’une carte. Cette recherche d’uneprojection adéquate est un véritable stimulant dans la construction des portulans.

En 1511, Bernardus Sylvanus tente de concilier portulan et « projection ptoléméenne » (basée sur le principe que tout point d'une carte est caractérisé par unelatitude et unelongitude). Cependant, le portulan ne peut adopter n’importe quelleprojection, car l’usage nautique fait que le navigateur doit pouvoir tracer sa route sur la carte : il lui faut une carte où laloxodromie soit une droite.Gerardus Mercator, scientifique hollandais, en 1569, répond à ces attentes en réalisant un chef-d'œuvre : une carte où il combine le savoir empirique des cartes-portulans, fondées sur le cap et la durée de navigation et la connaissance des scientifiques grecs de l'Antiquité, à savoir la division de la surface terrestre enlongitude etlatitude. C'est la naissance de laprojection de Mercator, encore utilisée aujourd'hui par les marins du monde entier.

Aux conventions purement cartographiques duXIIIe siècle se sont progressivement ajoutées des évocations pittoresques, de la faune, de la flore, des peuples ou des modes d'habitation et de navigation, dues à des artistes (peintres, enlumineurs) qui invitent à la découverte d'un ailleurs et leur confèrent une dimension encyclopédique. Les cartes portulans passent de statut d'outil de navigation à celui d'objet d'art et de connaissance.

Cartes manuscrites essentiellement d'apparat[6], elles deviennent imprimées à partir duXVIe siècle qui voit leur commercialisation, notamment, assurée par les Hollandais[7], àAnvers etAmsterdam, haut lieu de l'imprimerie (grâce à des hommes tels queChristophe Plantin) et du commerce maritime.

Les cartes portulans disparaîtront progressivement au cours desXVIIe et XVIIIe siècles.

Inventaire des portulans en France

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Un programme national de recherches inauguré en a pour but de localiser, d'identifier, de signaler et de numériser la centaine de portulans conservés dans les bibliothèques, archives et musées français.

Portulans célèbres

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Notes et références

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  1. (en) RoelNicolai,The enigma of the origin of Portolan charts : a geodetic analysis of the hypothesis of a medieval origin, Leiden/Boston, BRILL,, 544 p.(ISBN 978-90-04-28512-5,lire en ligne)
  2. Doctorat Roel Nicolai. Youtube, 25 feb. 2015
  3. Mireille Pastoureau,Voies océanes, Paris, 1990, p. 13
  4. Ingrid- Houssaye Michienzi,Datini, Majorque et le Maghreb (14e-15e siècles) : réseaux, espaces Méditerranéens et stratégies marchandes, Leiden/Boston, Brill,, 724 p.(ISBN 978-90-04-24543-3,lire en ligne),p. 406.
  5. Monique de La Roncière etMichel Mollat du Jourdin,Les portulans, Paris, 1984
  6. Les cartes embarquées en mer sont beaucoup plus frustes et très abîmées.
  7. Exposition « L’âge d’or des cartes marines - Quand l’Europe découvrait le monde » à la BNF, 23 octobre 2012 au 27 janvier 2013

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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