Le Portugal comprend également lesarchipels desAçores et deMadère, deux régions autonomes situées dans le nord de l'océan Atlantique, pour une superficie totale de 92 090 km2[3]. Membre fondateur de l'OTAN, le Portugal est étroitement lié politiquement et militairement avec l'ensemble des autrespays occidentaux. Il est également membre de l’OCDE, de l'ONU, duconseil de l'Europe et de l’espace Schengen et est l'un des pays fondateurs de lazone euro. Le Portugal entretient en outre d'importantes relations avec l'Espagne et laFrance[8], l'Allemagne, leRoyaume-Uni et l'Italie, qui sont ses cinq plus importants partenaires commerciaux[9].
Durant ladictature de 1926 à 1974 près d'un million et demi dePortugais sont partis travailler en dehors du pays pour fuir la pauvreté de la campagne et les guerres coloniales. Les fortes zones d'émigration portugaise sont leBrésil, lesÉtats-Unis, laFrance[12], leLuxembourg (14,5 % de la population totale du pays)[13], laSuisse[14], l'Argentine, leVenezuela, leCanada[15], ainsi que la principauté d'Andorre (16 % de la population totale du pays)[16]. Avec plus de30 millions de luso-descendants (descendants portugais) dans le monde, ladiaspora portugaise est à l'heure actuelle l'une des principales diasporas européennes et mondiales.
Le tourisme, principalement balnéaire, est une ressource très importante, notamment enAlgarve et dans la région de Lisbonne. Le climat subtropical de Madère et ses paysages singuliers en font une destination touristique appréciée. Le Portugal est l'un des pays les plus visités d'Europe avec12,7 millions de touristes en 2019[17]. Il est également un grand pays viticole, réputé notamment pour levin de Porto. Le Portugal est par ailleurs le premier producteur mondial deliège. Le Portugal rayonne enfin grâce aux grands événements qu'il organise. Sacapitale,Lisbonne, a ainsi accueilli l'Exposition universelle sur le thème des océans en 1998[18]. Il s'est également porté candidat, conjointement avec l'Espagne, à l'organisation de lacoupe du monde de football 2018 après avoir été l'hôte duchampionnat d'Europe en 2004[19].
Les plus anciennes traces de civilisation retrouvées au Portugal datent duPaléolithique : peintures et gravures rupestres des grottes d'Escoural (Alentejo), de Mazouco[n 3] (Tras-os-Montes) et surtout deVale de Côa, datées entre22000 et10000 av. J.-C. La majorité de ces traces se trouvent au nord duTage, témoignant de l'existence de peuples de chasseurs-cueilleurs. Vers10000 av. J.-C., lesIbères peuplent l'intérieur des terres de la péninsule. Ce territoire prend dès lors le nom de « péninsule Ibérique »[20].
Entre4000 et2000 av. J.-C., le Portugal et laGalice voient se développer une culture mégalithique originale par rapport au reste de la péninsule, caractérisée par son architecture funéraire et rituelle particulière, et par la pratique de l'inhumation collective. On peut encore trouver dans le pays de nombreuses traces monumentales, la plupart dans l'Alentejo : lecromlech d'Almendres près d'Évora, ceux de Vale Maria do Meio ou de Portela de Mogos, ainsi que ledolmen de Zambujeiro.
L'âge du bronze voit l'établissement de contacts maritimes entre le littoral atlantique et celui de laBretagne, et desîles Britanniques alors que le sud de la péninsule entretient des liens commerciaux avec laMéditerranée : desGrecs et desPhéniciens venus de l'actuelLiban, ainsi que leurs descendantscarthaginois, y installent de petits comptoirs commerciaux semi-permanents[21]. Le moteur de ce commerce est la richesse de la péninsule en métaux (or, argent, fer et étain), ainsi que le salage du poisson de l'Atlantique, réputé dans le bassin méditerranéen.
Durant l'âge du fer, un peupleindo-européen s'établit dans la région. Ils occupent bientôt le centre et l'ouest de la péninsule, vivant regroupés en petits noyaux de population isolés, établis sur les hauteurs avec des habitations circulaires (castros), et pratiquant l'agriculture et l'élevage. Chaque maison (150 environ) est défendue par une enceinte (comme on peut en voir dans laCitânia de Briteiros). On trouve aussi dans ces regroupements un édifice funéraire. Comme ils maîtrisent le fer, le travail de la terre devient plus efficace, les cueillettes augmentent, améliorant par la même les conditions de vie et la démographie. LesLusitaniens occupent une partie du territoire actuel du Portugal et les provinces espagnoles duLeón et l'Estrémadure. Ils parlent leur propre langue, et s'étendent peu à peu vers l'Estrémadure[22].
LeRoyaume suève est un royaume germanique post-romain établi dans les anciennes provinces romaines deGallaecia et du Nord de la Lusitanie. Vers 410 et auVIe siècle, il devient un royaume officiel, après qu'Herméric eut conclu un traité de paix avec lesGallaeci avant de la transmettre à sa mort àRechila, son fils. Unfœdus concédé par Rome légitime par ailleurs sa fondation. Il est le premier royaume duhaut Moyen Âge qui frappe monnaie pour signifier son existence. En 448, Rechila meurt, laissant le soin de poursuivre l'expansion à Rechiar. Le Royaume suève, qui essaye à plusieurs reprises d'étendre son territoire, conserve son indépendance jusqu'en 585, lorsqu'il est annexé par lesWisigoths, devenant la sixième province duRoyaume wisigoth d'Hispania.
Depuis sa défaite contre les Francs à labataille de Vouillé en 507 et la chute de Toulouse en 508, le Royaume wisigoth s'est replié en Hispanie, avecTolède pour capitale. Après la soumission du Royaume suève et sa capitaleBracara (aujourd'huiBraga) en 584-585, la péninsule Ibérique est gouvernée par les Wisigoths jusqu'en 711, année de labataille du Guadalete, véritable tournant dans laconquête du royaume par les troupes musulmanes.
Conquête arabo-musulmane et période du Gharb Al-Andalus
À la chute du Califat en 1031, l'Hispanie musulmane, qui se fragmente, est partagée entre 23 roitelets indépendants : c'est la période desReyes de taïfas —muluk at tawaif en arabe. La plus grande partie de la Lusitanie relève alors de laTaïfa de Badajoz desAftasides, et de laTaïfa de Séville desAbbadides. Pris dans des jeux d'alliances et des guerres intestines, les gouverneurs de ces taïfas se proclament émirs et lient des relations diplomatiques avec les royaumes chrétiens. D'un point de vie socio-économique et culturel, cette période correspond à un âge d'or musulman en Lusitanie. L'émulation qui se crée entre les différentes taïfas entraîne une mise en valeur soignée du territoire : développement des villes, du commerce, de la navigation, des sciences, de la littérature, et particulièrement de la poésie de courmozarabe. En revanche politiquement et militairement, les musulmans désunis et parfois en rivalité ont plus de difficultés à contenir l'avancée des chrétiens, qui jouent habilement de leurs dissensions. Cette période de fragmentation prend un terme avec l'invasion desAlmoravides, venus duMaghreb al-Aqsa, à partir de1086 à la suite de labataille de Sagrajas, puis celle de leurs rivauxAlmohades à partir de1147 après laDeuxième période de taïfas[28]. DuXIe au XIIIe siècle, les dynasties berbères almoravides et almohades dominent le sud de l'ancienneLusitanie romaine.
D'un point de vue administratif, la Lusitanie musulmane est partagée en deux régions :Al-Tagr Al-Adna, ou la « Marche Inférieure », qui correspond approximativement aux actuelles régionsCentre, deLisbonne et duRibatejo, et leGharb Al-Andalus, qui correspond aux actuelles régions de l'Alentejo et de l'Algarve. Ces deux grandes régions sont elles-mêmes divisées en différents districts nommésKura. À son apogée,Gharb Al-Andalus est constitué de dix kuras[29], dont chacune possède une capitale. Les principales villes de l'époque sontBeja,Silves,Alcácer do Sal,Santarém,Lisbonne ouCoimbra. L'occupation musulmane se révèle particulièrement structurante au sud du Mondego, et surtout du Tage, dans les territoires directement sous influence andalouse et rechristianisés tardivement (vers 1249).Silves connaît un rayonnement culturel jusqu'auXIIIe siècle etMertola joue un rôle économique par les échanges maritimes fluviaux.
La population musulmane de la province est constituée d'Arabes, deBerbères et d'Ibères convertis de force ou non à l'islam. Issus de prestigieuses familles, les Arabes sont essentiellement originaires duYémen. Bien que minoritaires, ils constituent l'élite des armées et de l'administration musulmane. On les retrouve notamment dans les villes deSéville,Beja,Huelva jusqu'aux côtes d'Alentejo. Peu nombreux, et regroupés en fonction de leur tribu d'origine, ils forment un groupe solidaire jusqu'auIXe siècle[30]. LesBerbères originaires des montagnes d'Afrique du Nord sont, quant à eux, essentiellement des nomades. Ils constituent la majorité des occupants venus de l'extérieur. D'abord installés dans le nord, ils sont chassés par le roi des AsturiesAlphonseIer et viennent s'installer dans le sud duGharb, où ils surpassent rapidement en nombre les Arabes[31]. Enfin, les Ibériques convertis à l'islam et nommésmuwallads forment le groupe musulman majoritaire.
Localisation des œuvresmozarabes à travers la péninsule.
Au départ, la situation deschrétiens dépend de la manière dont leur ville s'est rendue aux conquérants arabo-berbères. Lorsqu'elle a capitulé pacifiquement comme àMérida,Beja ou encoreÉvora, les nobleswisigoths sont autorisés à conserver leurs terres, si bien que certains documents attestent la présence de très riches propriétaires terriens wisigoths jusqu'auXIIe siècle et l'Église, elle aussi, peut conserver ses terres[31]. En revanche si, comme àSéville, la ville s'est révoltée face à l'arrivée musulmane, lesArabes divisent les terrains desnobles et les réattribuent à un grand nombre de personnes comme auxserfs, favorisant ainsi les petites propriétés qui caractérisent par la suite certaines régions du Portugal. Ces derniers, opprimés durant le règne des rois wisigoths, jouissent d'une certaine indépendance dans l'exploitation de ces terres dans la mesure où leurs nouveaux maîtres ne souhaitent pas pratiquer eux-mêmes l'agriculture et donc laissent leurs subordonnés cultiver comme ils le souhaitent. La particularité duGharb est le fait que la noblesse y a toujours été très indépendante, et cela bien avant l'arrivée arabe.
Les nouveaux conquérants, qui comptent plusieurs milliers de personnes (environ 16 000)[32], s'installent d'une façon générale au sud duMondego, et surtout duTage, en particulier dans la région de l'Algarve[32]. La période d'Al-Andalus laisse un héritage décisif dans lalangue portugaise[33], mais aussi dans latopographie du Portugal et dans les domaines des arts, de l'urbanisme[34], de la propriété foncière, des sciences[n 4], des techniques[n 5] et de l'agriculture[n 6],[n 7],[34]. Dans ce dernier domaine, les apports essentiels touchent à l'irrigation (connaissance des calculs de pente et de débit d'eau) et à la culture d'espèces nouvelles : les spécificités portugaises sont les fruits (notamment les pommes, les poires et les figues enAlgarve), la vigne car la consommation du vin s'est perpétuée chez lesAndalous, les céréales dont le riz enAlentejo, les légumes comme l'artichaut.
Reconquista, formation du royaume de Portugal et expulsion des Maures
Historiquement, laReconquista commence avec labataille de Covadonga (soit 718 ou 722), pendant laquelle l'élite wisigothique, réunie autour du roiPélage (718-737), vainc une armée islamique et établit son autorité sur un réduit montagneux dans le nord de la péninsule, appeléroyaume des Asturies. Sous le règne d'AlphonseIer (739-757), les croisés chrétiens des Asturies s'emparent des territoires jusqu'auDouro. Par la suite, la fragmentation duroyaume en différentes entités donne naissance auxdifférents royaumes chrétiens Ibériques. Leroyaume de León, héritier direct duroyaume des Asturies, est à l'origine subdivisé en cinq provinces : lesAsturies, leLeón, laGalice, le Portugal et laCastille. Chacune est dirigée par un comte. Au fur et à mesure des conquêtes, les terres sont divisées en comtés ou en duchés.
En 1095, le papeUrbain II lance la première croisade pour libérer les lieux saints et surtout réagir à la menace que représentent les Turcs récemment convertis à l'islam. Déjà, les réformes grégoriennes appellent à s'unir pour lutter contre toutes les croyances païennes et hérétiques. C'est dans ce cadre qu'en 1095,Alphonse VI de Castille et deLeón, annexant laGalice et lecomté de Portugal, réunifie l'ensemble duLeón. Marié àConstance de Bourgogne, il fait appel à sa belle-famille bourguignonne pour l'aider à reconquérir la péninsule. Immédiatement,Raymond etHenri de Bourgogne, princes de lafamille royale de France, issus d'une noblesse en quête de terre et de prestige, répondent favorablement à l'appel[35]. En remerciement, et pour consolider ses liens avec les autres monarchies, Alphonse VI donne à Raymond sa filleUrraque, ce qui en fait le futur roi de León et de Galice. À Henri, il donne la main de sa fille bâtarde,Thérèse de León et le Comté de Portugal en1095. Dès lors, celui-ci installe sa cour près deBraga, dans la ville deGuimarães, considérée depuis comme « berceau » du Portugal. Installé dans ses domaines, Henri continue à prêter allégeance à Alphonse VI tout en bénéficiant d'une certaine autonomie.
En l'an1249, les souverains portugais de ladynastie de Bourgogne achèvent leurReconquista, avec la conquête de lataïfa deSilves, puis celle de l'Algarve, avec laprise de Faro parAlphonseIII. Après la disparition des dernièrestaïfas maures deLusitanie, le Portugal continue à s'investir dans les guerres de Reconquête de ses voisins, qu'il aide occasionnellement, alors que le pays intègre les apportsarabo-andalous, et connait une homogénéisation religieuse, culturelle et ethnique progressive très lente, qui s'étend sur plusieurs siècles, au croisement des mondes ibérique, germanique, arabo-berbère et juif. La reconquête achevée, s'ouvre alors la période desGrandes découvertes.
Devenu roi,Jean II (1481-1495) centralise le pouvoir et continue de planifier de grandes expéditions. Jean II est le monarque de laRenaissance par excellence : il met fin à certains privilèges, oblige la noblesse à lui prêter serment, se débarrasse des traîtres. Ainsi, leducFerdinand II de Bragance, qui conspire avec les Rois catholiques, est arrêté et exécuté en1483 ; en1484, c'est leduc de Beja et deViseu Diogo qu'il assassine lui-même pour les mêmes raisons. Le pouvoir et le domaine royal s'en trouvent agrandis, au prix de la haine de la grande noblesse. Ce ressentiment est d'autant plus vif que le roi privilégie désormais la poursuite des découvertes de nouvelles terres et surtout de la route des Indes.
Les voyages des explorateurs portugais.
La mission en est confiée àDiogo Cão, qui, en1481, emporte le premierpadrão (borne de pierre revêtue des symboles du Portugal plantée dans les terres découvertes). Il remonte le fleuveCongo, débarque auroyaume de Kongo, auGabon, enAngola et enAfrique du Sud enfin, en1486. Ces coûteuses expéditions ne sont plus royales mais confiées à des commerçants privés : en échange, ces derniers doivent découvrir 500 km de côtes par an. Ces commerçants se financent par l'exploitation des terres conquises et par l'établissement deSão Jorge da Mina, dans le golfe deGuinée, qui voit converger l'or de la région. Construit en1482, il vise aussi à interdire aux navires étrangers l'accès aux eaux portugaises. Letraité de Tolède () instaure un partage de l'Atlantique avec la Castille, lui abandonnant les découvertes à l'ouest des Canaries et assurant au Portugal le monopole enAfrique.Madère devient un point d'escale. Le vin, la canne à sucre et l'élevage s'y développent grâce à l'arrivée de migrants et d'esclaves. LeCap-Vert, les îles deSão Tomé et dePrincipe fournissent du sucre et du bétail. Sao Tomé, occupée dès 1472, devient le laboratoire de la plantation sucrière esclavagiste avant son introduction dans le reste des colonies portugaises[42]. Jean II passe une alliance avec le roi du Kongo pour enseigner la religioncatholique[43]. Le commerce avec lesAfricains rapporte aussi de l’ivoire et desfruits tropicaux.
C'est ensuiteBartolomeu Dias qui est envoyé en1487. Il double lecap de Bonne-Espérance (qu'il avait nommé « cap des Tempêtes »[44] avant que le roi ne le rebaptise) le, par hasard, emporté par une tempête. Il atteint l'actuelleNamibie mais unemutinerie l'empêche d'aller plus loin.
Dans le but de préparer le voyage vers les Indes, Jean II envoie en1488 des émissaires par voie de terre. C'est un moyen de recueillir des informations sur les courants dans l’océan Indien, peut-être même de trouver une trace du mythiqueroyaume du prêtre Jean. C'est d'abord Pedro de Montanoio et Pedro de Lisboa qui mènent l'expédition. Ils sont suivis dePêro da Covilhã et d'Afonso de Paiva, qui apportent certainement de précieux renseignements pour le voyage deVasco de Gama[45].
Ils partent versJérusalem, accèdent augolfe Persique, àAden à l'embouchure de lamer Rouge. Ils se séparent ensuite. Paiva part vers l'Abyssinie à la recherche du prêtre Jean. Covilhã part vers les Indes. Il passe parCalicut, puisSofala,Madagascar, revient auCaire où il apprend la mort de son compagnon. Il envoie ses informations au roi et part pourOrmuz. Il parvient à la cour dunégus chrétien, s'y marie et y finit ses jours. Grâce à lui, on fait construire des navires spéciaux : lacaraque va être remplacée par lacaravelle permettant d'emporter plus d'équipage, d'armes et de ravitaillement[46].
Pendant ce temps là, les Rois catholiques prennentGrenade et mettent fin à la reconquête (1492). Cette victoire leur laisse les mains libres pour entreprendre des expéditions.Christophe Colomb embarque en leur nom pour atteindre les Indes par l'ouest. Jean II, à qui il s'adresse auparavant, refuse de financer ce voyage, privilégiant la route découverte parVasco de Gama et estimant, à juste titre, que Colomb se trompe. En1493,Christophe Colomb revient d'Amérique et c'est àLisbonne qu'il débarque en premier. Il annonce au roi que les terres découvertes lui appartiennent en vertu dutraité d'Alcaçovas. Jean II les revendique donc auprès du papeAlexandreVI. Une bulle papale établit alors une division des terres qui passe à100lieues à l'ouest duCap-Vert. Jean II exige un autre accord : le, Espagnols et Portugais signent letraité de Tordesillas qui fixe la limite à370 lieues. Ce nouvel accord permet auBrésil, qui n'a pas encore été découvert, d'être portugais.
Carte anachronique de l'Empire portugais (1415–1999).
C'est le nouveau roiManuelIer (1495-1520) qui tire profit de la politique intelligente de Jean II. Celui-ci, très impopulaire auprès de la noblesse, meurt probablement empoisonné en1495.Vasco de Gama arrive aux Indes le, ouvrant la voie au commerce très fructueux des épices contrôlé jusque-là par lesVénitiens. Son voyage a été minutieusement préparé. Mais, à son arrivée à Calicut, il est mal accueilli par leZamorin. En1499, une deuxième expédition, commandée parPedro Alvares Cabral est envoyée avec l'objectif de s'imposer, par la force si nécessaire. Le, Cabral aborde auBrésil et en prend possession.
Arrivé à Calicut, il reçoit meilleur accueil mais très vite les Portugais doivent affronter la concurrence des Vénitiens, desTurcs et desÉgyptiens. C'est la fin des voyages pacifiques. Les Portugais tirent parti des divisions entre leshindous et lesmusulmans de la région. Unefeitoria est créée àCochin puis àCannanore,Sofala,Quiloa etMalacca (1511). Elles sont protégées par des forteresses et unearmada. On finit par installer une administration et créer un poste device-roi des Indes pour maintenir l'ordre dans l’océan Indien :Francisco de Almeida en est le premier, suivi d'Afonso de Albuquerque qui installe de solides forts aux points stratégiques (Malacca,Siam,Goa qui devient la capitale de cet empire,Moluques,Timor,archipel de Socotra,Ormuz) et consolide cet empire naissant.
Amerigo Vespucci fait partie du premier voyage officiel au Brésil (1501). Ladécouverte du Brésil permet aux commerçants portugais de s’approprier lepau-brasil, un bois de teinture et de construction très recherché. Mais le pays semble peu intéressant au départ jusqu'à ce que la concurrence espagnole et française se fasse sentir. On y envoie des colons, on crée des factoreries. LesIndiens du Brésil, puis de nombreux Africains, sont mis en esclavage pour la culture dusucre. En1600, le Brésil est le premier producteur mondial de sucre et le principal fournisseur de ressources du Portugal. AuXVIIe siècle, lesBandeirantes découvrent également au sud de la colonie des mines d’or et de diamants qui sont exploitées grâce à une mêmemain-d’œuvre servile. Les découvertes se poursuivent par ailleurs : en1495,Pêro de Barcelos etJoão Fernandes Lavrador explorent les côtes duCanada et duGroenland (donnant son nom auLabrador). En1500,Gaspar Corte-Real arrive àTerre-Neuve. En1513,Jorge Álvares arrive enChine etTomé Pires àPékin[47].
C'est la naissance d'un véritable empire reposant sur les comptoirs. LaCasa da India à Lisbonne contrôle et vérifie les marchandises importées d'Orient. Les richesses venues des colonies (épices, or, pierres…) affluent pendant les siècles suivants. Jamais le pouvoir royal n'a été aussi grand. ManuelIer réforme d'ailleurs l'administration avec un nouveau code législatif afin de renforcer encore ce pouvoir (lesordonnances Manuelines de1521). Mais il sait aussi ménager la noblesse (contrairement à son prédécesseur) qui, grâce aux nouvelles colonies, finit par y trouver son compte. En1555, le pays est considéré comme le plus riche d'Europe. C'est également une période de croissance démographique. Le Portugal compte environ 1,5 million d'habitants ; tout un peuple vit alors impliqué dans lecolonialisme et beaucoup partent vers les colonies.
Il s'agit également d'une période de développement culturel avec le début des grandes constructions influencées par laRenaissance, avec l'installation définitive de l'université àCoimbra. Lestyle manuélin, gothique propre au pays, se propage sous l'influence de grands architectes (Mateus Fernandes, les frères Diogo et Francisco de Arruda et les FrançaisDiogo Boitaca ou Nicolau de Chanterene). La littérature se développe aussi avec les œuvres deJoão de Barros,Damião de Góis ouGil Vicente.
En 1578, le roiSébastien Ier entreprend une expédition au Maroc, mais, le, labataille des Trois Rois tourne au carnage, avec des milliers de morts et de nombreux prisonniers. Une centaine de rescapés rentrent àLisbonne. Le roi y trouve la mort et son corps n'est pas retrouvé. C'est un désastre militaire, économique et politique : la défaite marque la fin de ladynastie d'Aviz et d'une époque glorieuse, chantée dansLes Lusiades par le poèteLuís de Camões, disparu également à cette époque. Quatre siècles d'une indépendance chèrement acquise sont alors remis en cause[48].
Outre la crise politique et économique, c'est une crise morale que connaît le pays : une Couronne endettée, des milliers de morts et des prisonniers dont il faut payer la rançon minent le pays. C'est dans cette atmosphère que vont surgir et prospérer de nombreuses prophéties évoquant le retour du jeune roi : lesébastianisme. Pas moins de quatre imposteurs cherchent à se faire passer pour le roi au cours de cette période, le dernier, un Italien, est pendu en1619[49]. Le vieux cardinalHenri, dernier fils de ManuelIer, monte sur le trône le. Il est chargé de se trouver un successeur. De nombreux prétendants existent dontPhilippe II d'Espagne, qui apparaît comme le mieux à même d'assurer la conservation de l'Empire portugais en renouvelant ses infrastructures maritimes et surtout en soldant la dette portugaise. Cette solution a les faveurs de la noblesse et du clergé. Le peuple, lui, favorise un Portugais (dom Antoine, prieur de Crato) mais les Cortes n'arrivent pas à trancher. La grande bourgeoisie penche du côté espagnol pour des raisons économiques. Elle entend profiter des marchés offerts par l'Espagne et ses colonies.
HenriIer meurt sans descendance en1580. Philippe II d'Espagneenvahit le pays et défait la résistance portugaise, dirigée par le prieur de Crato, lors de labataille d'Alcántara (). Celle-ci marque la fin de ladynastie d'Aviz et le début de celle desHabsbourg. À l'occasion de la tenue desCortes à Tomar (1581), le roiPhilippe II, intronisé sous le nom de Philippe Ier de Portugal, s'engage à respecter l'ensemble des lois et coutumes portugaises. L'exploitation des colonies et l'administration du pays restent du domaine exclusif des Portugais. Dirigé par les Habsbourg, le Portugal est désormais associéin persona regis à laMonarchie catholique espagnole, la cour portugaise est transféréede facto à Madrid, mais le royaume conserve son indépendance juridique, ainsi qu'une grande autonomie politique. L'Union ibérique permet au royaume de retrouver une certaine stabilité mais ses positions se retrouvent menacées par des ennemis des Habsbourg tels que lesProvinces-Unies. En 1588, le conflit entre l'Espagne et l'Angleterre aboutit à l'épisode de l'Invincible Armada, à l'occasion duquel le Portugal perd 12 navires. Les premiers accrocs entre Portugais et Castillans surgissent à la fin du règne de PhilippeIer et se poursuivent avec son successeur,Philippe II de Portugal, qui se désintéresse du pays et de l'administration en général. Il délègue ses pouvoirs auvice-roi qui cherche à centraliser le pouvoir et à remettre en cause l'autonomie du Portugal. Le nouveau roi se rend impopulaire en augmentant les impôts, en affichant une certaine tolérance envers lesnouveaux chrétiens et en signant une trêve avec la Hollande qui en profite pour conforter sa place dans les colonies portugaises.
Un nouveau code législatif est introduit : les Ordonnances Philippines (1603).Philippe IV bafoue les accords sur l'autonomie du pays et alourdit encore la pression fiscale. Des troubles éclatent. Face à la concurrence des Anglais et des Hollandais, les places portugaises tombent une à une :Ormuz en1622,Bahia en1624,Arguin en1633,São Jorge da Mina en1637. Dès lors, le Portugal se tourne essentiellement vers le Brésil déjà menacé par lesNéerlandais et lesFrançais. L'Espagne devient la cause de tous les maux du pays. Des révoltes éclatent et l'unité nationale en sort renforcée. Les opposants soutiennent le ducJeanIV deBragance, ils s’emparent du palais royal de Lisbonne le. Le 15 du même mois, Jean devientroi de Portugal sous le nom de Jean IV.
La restauration de l'indépendance du Portugal est suivie d'uneguerre contre l'Espagne qui dure jusqu'en1668. Avec letraité de Lisbonne, l'Espagne reconnaît définitivement l'indépendance de son voisin[50].
Cette gravure de1755 montre les ruines deLisbonne en flammes et leraz-de-marée submergeant les navires du port.
Dans la fin duXVIIe siècle et dans la première moitié duXVIIIe siècle, débute l'exploration minière duBrésil, où il fut découvert de l'or et despierres précieuses. Ces richesses servaient aussi pour payer des produits importés, majoritairement d'Angleterre (il n'existait presque pas d'industrie textile dans le royaume portugais et tous les tissus étaient importés d'Angleterre). Le commerce externe se basait sur l'industrie du vin et le développement économique du royaume fut impulsé, déjà dans le règne deJosephIer, par les efforts dumarquis de Pombal (ministre entre 1750 et 1777), pour inverser la situation avec de grandes réformes mercantilistes. Ce règne fut marqué par unviolent séisme qui a dévasté le Portugal (Lisbonne,Madère et l'Algarve), leMaroc, leRoyaume-Uni[51] et d'autres pays le[52].
Le Portugal et ses provinces ultramarines enAfrique, pendant la guerre coloniale (1961–1974).Allégorie de la proclamation de laRepública Portuguêsa en 1910.
Salazar consolide le pouvoir autoritaire et introduit en 1933 une nouvelleconstitution qui lui donne les pleins pouvoirs. Habile homme d'État, il écarte du pouvoir tous les généraux du coup d'État de 1926 et définit dans un discours l'orientation du régime : « tout pour la nation, rien contre la nation ». Il fonde le parti unique, l'Union nationale. Partis, syndicats et grèves sont interdits. L'Estado Novo (« État Nouveau »), régime à parti unique, nationaliste, proche de l'idéologie du partifasciste italien (du moins jusqu'en1945), reste en place pendant plus de quarante ans[58]. Il est neutre pendant laSeconde Guerre mondiale. C'est en1940, que le gouvernement portugais organise l'exposition du monde portugais.
Présentant le pays comme une nation une et indivisible etpluricontinentale, le régime dictatorial refuse d'enclencher unedécolonisation ; les colonies n'existeraient pas. En 1951, il renomme celles-ci en« provinces ultramarines », calmant ainsi les critiques de la communauté internationale. Il abandonne également la dénomination d'« Empire colonial portugais »[59],[60]. Ces décisions entraînent une série deconflits coloniaux. La première colonie à se révolter est l'Angola en1961, suivie par laGuinée-Bissau en1963 et enfin par leMozambique en1964. L'Inde profite de cette situation pour annexerGoa,Damao et Diu, les îlesAnjidiv, lors de l'opération Vijay en décembre 1961. Entre1974 et1975, le Portugal doit donner l'indépendance à toutes ses colonies, seules deux régions n'ont pas pris l'indépendance :Madère et lesAçores. Le, les deux premières colonies qui ont pris leur indépendance vis-à-vis du Portugal sont leCap-Vert etGuinée-Bissau[61].Sao Tomé-et-Principe suivra ensuite le. LeTimor oriental fut aussi une colonie portugaise jusqu'au 28 novembre de la même année, où il acquiert son indépendance. Mais neuf jours plus tard, l'Indonésie l'annexe militairement[62], mais perd la bataille grâce à la résistance populaire, aux efforts du Portugal et la pression de l'ONU.
Avec un coup d'État militaire, le25 avril 1974, le gouvernement instauré par Salazar et dirigé parMarcelo Caetano depuis 1968 (Salazar ayant quitté le pouvoir à la suite d'un accident cérébral, dont il meurt deux ans plus tard) est renversé. La foule manifeste dans lacapitale portugaise pour soutenir les militaires dirigés par le généralAntónio de Spínola. Les jours suivants, les prisonniers politiques sont libérés, la censure de la presse est levée et le secrétaire général du parti socialiste,Mário Soares[63], rentre de son exil enFrance. En septembre 1974, le général de Spinola démissionne de la présidence de la République pour protester contre une orientation trop à gauche du gouvernement et du MFA (Mouvement des Forces Armées), très largement pénétré par le PCP (Parti Communiste Portugais) ; il s'ensuit une compétition très forte entre le PCP et le MFA, d'une part et le Parti Socialiste et la Droite modérée, d'autre part pour le contrôle du pouvoir. Le Parti Social-Démocrate allemand, par le biais de laFondation Friedrich-Ebert apporte une aide financière importante au Parti Socialiste ; le 25 avril 1975, le Parti Socialiste et la Droite modérée remportent les élections pour l'Assemblée constituante, mais le MFA refuse de modifier l'orientation politique favorable au PCP ; l'Église catholique, sous la direction duPatriarche de Lisbonne, mobilise la société civile pour soutenir les adversaires du PCP et du MFA pour permettre à Mario Soarès de devenir Premier ministre ; celui-ci est élu deux foisprésident de la République, la première fois en1986 et la seconde en1991[64].
D'un point de vue juridique, le Portugal est la plus vieille nation d'Europe, le Portugal est le pays ayant les plus anciennes frontières terrestres internationales d'Europe, du monde encore en vigueur, ainsi que le pays le plus à l'ouest de l'Europe[70]. LaRaia, frontière entre le Portugal continental et laCastille (fondue dans l'Espagne actuelle), date de 1297, avec leTraité d'Alcanizes (plus ancien traité international définissant des frontières encore en vigueur).
Dans les siècles suivants, les accords de démarcation entre les souverains portugais et castillans, puis espagnols, concernent l'organisation de communautés locales autonomes dites « transraianas » au statut particulier : les villages de Santiago, Rubiás e Meaus, par exemple, ditsCouto Misto[71]. Ils ne modifient pas le tracé de laRaia. L'Union des couronnes ibériques (1580-1640) n'a pas d'incidence sur le tracé de la frontière luso-castillane, puisque le Portugal maintient son existence en tant qu’État souverain (l'union n'est pas politique mais personnelle,in persona regis (en la personne du roi) : les souverains castillans règnent au Portugal sous un nom de règne portugais, avec stricte séparation des administrations, monnaies, armées et empires).
Enfin, la ville d'Olivença, administrée par l’État espagnol depuis 1801 et violemmentcastillanisée sous le franquisme, reste un territoire juridiquement portugais, reconnu comme tel par l'Espagne depuis les traités de Cadix (1810) et de Vienne (1817), et soumis à rétrocession (bien que sans cesse repoussée par Madrid). Une partie des travaux publics dans la région est d'ailleurs à la seule charge du Portugal (restauration du pont da Ajuda en 1994-2000). Et un nombre important d'habitants d'Olivença possèdent la nationalité portugaise (à laquelle ils peuvent prétendre au même titre que les Lisboètes, sans que celle-ci puisse leur être légalement refusée)[72]. En 2008, Olivença, les villes frontalières (raianas) portugaises d'Arronches,Campo Maior,Estremoz,Portalegre etElvas d'un côté, et les villes frontalières espagnoles deLa Codosera,Alburquerque etBadajoz de l'autre, sont arrivées à un accord en vue de la création d'uneeurorégion mixte incluant Olivença, afin de trouver une solution innovante au problème.
Dans le cadre ibérique, l’État portugais est un reliquat historique, dans le sens où il est le dernier État chrétien né de laReconquista, et le seul héritier actuel desEspagnes médiévales, les autres nations et royaumes ibériques ayant été absorbés, démembrés etcastillanisés sous l'autorité deMadrid depuis lesdécrets de Nueva Planta (1707-1716)[73].
Le Portugal est communément considéré comme le plus vieilÉtat-nation d'Europe[74].
Indépendantde facto depuis la fin des années 1120 (bataille de São Mamede), disposant d'un roi reconnu dans ses frontières dès 1139[n 9],l’État portugais, obtient la reconnaissance formelle de son indépendancede jure avec letraité de Zamora le 5 octobre 1143.
Couverture de la première édition desLusiades (1572), chef-d'œuvre littéraire qui raconte et glorifie la naissance et le destin de la nation portugaise.
La langueportugaise, marqueur fondamental de la nationalité, apparaît comme langue littéraire différenciée du latin dès 1198, avec laCantiga da Ribeirinha, écrite par le troubadourPaio Soares de Taveirós(pt). Une quinzaine d'années plus tard, le testament du roiAlphonseII, daté de 1214, est rédigé dans un portugais compréhensible pour un lusophone duXXIe siècle[75]. Ce texte est communément considéré comme le plus ancien document littéraire long en prose rédigé enlangue portugaise. À partir de 1255, le portugais est adopté comme langue de registre (língua de registo) dans la chancellerie royale (Chancelaria Régia), sous le règne du roiAlphonseIII. Enfin, en 1385, avec l'arrivée de ladynastie d'Avis, le portugais devient la seule langue officielle du royaume pour les actes juridiques et administratifs (cinquante ans avant lesnormes de la Chancellerie anglaises[n 10] et plus de150 ans avant l'Ordonnance de Villers-Cotterêts). La précocité et l'homogénéité linguistique du Portugal permettent le développement rapide d'unelittérature très riche, qui contribue à l'émergence d'un sentiment national (comme l'attestent les chansonniers médiévaux, oucancioneiros, encore étudiés de nos jours dans les lycées portugais, avec lescantigas de amigo, lescantigas de amor et lescantigas de escárnio e maldizer)[76].
Conséquence de cet état de fait, 53 % du commerce extérieur de l'Union européenne transite par les eaux portugaises, 60 % du commerce extérieur portugais se fait par voie maritime, et 70 % des importations nationales sont acheminées par la même voie (dont la totalité du pétrole et les 2/3 du gaz portugais). Acteur important dans l'océan Atlantique, l’État portugais s'est compromis à assurer les recherches et sauvetages maritimes (search and rescue) sur un espace de responsabilité de presque6 millions de kilomètres carrés (soit plus de63 fois sa surface terrestre)[86]. D'un point de vue militaire, l’État portugais affecte une part importante de sesforces navales et aériennes au service des missions de l'OTAN dans l'Atlantique nord, assurant la protection des voies maritimes et aériennes pour le renforcement de la sécurité européenne. D'un point de vue économique, le pays continue à tirer une part importante de ses richesses de la mer, puisque 11 % de sonPIB, 12 % de ses emplois, 17 % de ses recettes fiscales[87] et 90 % de ses recettes touristiques sont liés aux océans[88].
La vocation océanique traditionnelle du Portugal est l'objet de nombreuses études dans les milieux universitaires, en histoire, en géographie, en géopolitique et en économie[89]. D'après l'historien Virgilio de Carvalho, une des étapes essentielles de la viabilisation de l’État-nation portugais a été son « atlantisation », auxXIVe et XVe siècles. Son prédécesseur, l'historienJaime Cortesão a résumé l'histoire du Portugal dans la formule : « L'histoire portugaise peut se résumer en une série d'efforts pour la mise à profit des possibilités atlantiques du territoire », la réalisation de ces efforts ayant « forgé l'individualité » du Portugal et « influé sur l'histoire de l'humanité »[90].
Le Portugal est le premier grand État européen et le cinquième territoire au monde à abolir lapeine de mort (après leTibet, legrand-duché de Toscane, la république deSaint-Marin et leVenezuela). La peine de mort pour délits politiques est abolie constitutionnellement en 1852, durant le règne deMarie II. La peine de mort pour délits civils est abolie en 1867, sous le règne du roiLouisIer[91]. Maintenue à titre exceptionnel dans l'armée jusqu'en 1911[n 13], son abolition définitive est indiquée dans la nouvelle Constitution de la Première République portugaise (1911), et réitérée dans la Constitution républicaine de 1976[92] : «Em caso algum haverá pena de morte» (en français : «En aucun cas il n'y aura la peine de mort»). La dernière exécution pour délits politiques date de 1834, et de 1846 pour des délits civils (àLagos, dans l'Algarve)[réf. souhaitée]. Selon les registres officiels, la dernière exécution d'une femme au Portugal date du[réf. souhaitée].
L'alliance anglo-portugaise entre le Portugal et l'Angleterre (puis la Grande-Bretagne et le Royaume-Uni) est la plus ancienne alliance militaire au monde encore en vigueur. Conclue en 1373, elle est activéede facto pendant laguerre de succession au Trône de 1383-1385 contre laCastille. Un pacte d'assistance et d'entraide entre le Portugal et l'Angleterre est scellé à l'issue de cette guerre, en mai 1386, avec letraité de Windsor. Invoquée sans cesse depuis cette époque, notamment lors desinvasions françaises du Portugal, cette alliance militaire a encore été réactivée tout au long duXXe siècle.
Le Portugal est le premier État européen ayant fondé un empire mondial, avec un ensemble de territoires répartis sur cinq continents.L’empire portugais, qui dure six siècles, est par ailleurs considéré comme le plus long des empires coloniaux européens modernes (1415-1999). Le Portugal est le dernier grand État européen à clore son processus de décolonisation, en Afrique avec les indépendances de l'Angola, duMozambique, de laGuinée-Bissau duCap-Vert et deSao Tomé-et-Principe au milieu des années 1970, et en Asie avec la rétrocession deMacao à la Chine en 1999.
Le Portugal est le seul État européen dont lacapitale a été située hors d'Europe, avec le transfert de la cour en 1807 àRio de Janeiro et la constitution duRoyaume-Uni du Portugal, du Brésil et de l'Algarve.Rio de Janeiro a été la capitale du Portugalde facto entre 1807 et 1815, etde jure entre 1815 et 1822. Pendant cette période, les principales institutions du royaume, la banque du Portugal, l'état-major portugais, l'ensemble de la haute noblesse et de la famille royale résidaient sur le continent américain. Leroi de Portugal est par ailleurs le seul souverain régnant européen à s'être déplacé personnellement dans sacolonie américaine, et à y avoir régné durablement, légiférant pour le Portugal depuis l'autre côté de l'océan Atlantique (la reineMarieIre et le roiJeanVI).
Le Portugal est le premier État européen à se lancer dans latraite négrière dans l'Atlantique, avec l'arrivée d'un premier lot d'esclaves noirs à Lisbonne dès 1441, amené par le navigateurAntão Gonçalves (esclaves achetés sur la côte de l'Argüim la même année)[réf. souhaitée]. Le Portugal est le premier État européen à dévier massivement les circuits de latraite négrière africaine vers les îles de l'Atlantique puis vers les Amériques. Les Portugais sont le seul peuple européen à pratiquer massivement et systématiquement lachasse aux esclaves dans l'Atlantique (avec lespombeiros enAngola, lesbandeirantes auBrésil, l'achat et la capture d'esclaves dans leGolfe de Guinée), l'océan Indien et le Pacifique (avec lesprazeiros auMozambique, lesFerengis dansgolfe du Bengale et lesFu-lang-chi enChine)[95]. Le Portugal est la principale puissance esclavagiste européenne de la période moderne. Il fonde lesystème des plantations dès leXVe siècle àMadère, transposé le siècle suivant auBrésil, qui devient le plus grand Empire esclavagiste d'Amérique (et le dernier à abolir l'esclavage le 13 mai 1888)[96].
Le Portugal est le premier grand État européen à abolir l'esclavage sur son territoire métropolitain et dans ses possessions de l'océan Indien[97]. Le, sous le règne du roiJosephIer, leMarquis de Pombal abolit l'esclavage dans leroyaume de Portugal et dans lesIndes portugaises (partie asiatique de l'Empire portugais). Le Brésil lui-même n'échappe pas à cette première vague d'abolitionspombalines, lancées sur son sol. En 1755, le marquis de Pombal avaitlibéré les Indiens du Brésil et promulgué des mesures en faveur de leur intégration dans la société coloniale (Diretório dos Índios(pt)), sans toutefois toucher à la condition servile des Noirs ou à latraite négrière (en raison de leur importance capitale pour l'économie brésilienne). Lecongrès de Vienne et l'opposition des Anglais font de l'abolition de la traite et de l'esclavage auBrésil et enAfrique une question à résoudre d'urgence pour Lisbonne. Letrafic et le commerce d'esclaves sont abolis dans tout l'Empire colonial portugais en 1836. Les esclaves de l'État sont libérés par décret en 1854 et ceux de l’Église par décret en 1856. La loi du[98] proclame l'abolition de l'esclavage dans tout l'Empire colonial portugais, jusqu'à son terme définitif de 1878[99].
Lecanyon de Nazaré,canyon sous-marin situé au large de la ville deNazaré, est un milieu reconnu mondialement par les amateurs de surf en raison des immenses vagues déferlant de novembre à février. Ce spot de surf fait environs 5000 mètres de profondeur[100].
Lamarine de guerre portugaise est la plus ancienne branche des forces armées du monde encore active[n 14]. Elle est en activitéde facto au moins depuis 1180, sous le règne d'Afonso Henriques, lorsqu'elle remporte une victoire face à une escadre musulmane au large du cap Espichel. D'un point de vue strictement juridique, la fondation de la marine de guerre portugaise (en tant qu'institution) date du début duXIVe siècle. En 1312, le roiDenisIer donne une organisation permanente à laMarine Royale portugaise, dont le GénoisManuel Pessanha est nommé premier amiral en 1317.
En tant que provinces du Portugal, il s'agit d'une ancienne division administrative et d'une division historique et culturelle actuelle du territoire national des régions.En réalité, étant donné que les régions naturelles ou les provinces historiques ne peuvent avoir aucun sens administratif, elles continuent d'être reconnues comme étant une des divisions du pays comme la majeure partie des personnes les plus identifiées.
La division de 1936 des provinces ayant servi l'éducation de base pendant des décennies dans le système éducatif national du XXe siècle et, dans certains cas (sobretudo dans l'enseignement primaire), a été au début de la siècle XXI.
Depuis1976, lesAçores etMadère sont devenues des régions autonomes, avec unstatut politico-administratif[108] et des agences du gouvernement propres (article6.º, paragraphe 2, de laConstitution de la République portugaise).Actuellement[C'est-à-dire ?], la division administrative se résume par le tableau suivant :
L'ensemble du territoire continental du Portugal et des îles autonomes des Açores e Madère constitue unerégion NUTS-1 de premier niveau[107]. Le second niveau NUTS-2 est constitué par les7 régions de la métropole, mais ne subdivise pas les anciens districts des Açores qui constituent une seule région NUTS-2 comme aussi Madère : il y a donc9 régions NUTS de niveau 2, de population relativement équilibrée (à l’exception des régions du Nord (Porto) et Grand Lisbonne qui sont 5 à20 fois plus grands que les autres). La troisième division NUT-3 est composée de 24 sous-régions, des zones métropolitaines de Porto et de Lisbonne et de 22 communautés intercommunales, à l'exception des îles autonomes des Açores et de Madère.Cette division, élaborée à des fins statistiques, est entrée en vigueur dans tous les pays de l’Union européenne.[réf. nécessaire]
Carte des régions et sous-régions du Portugal depuis 2024.
En 2024, les contours des régions et sous-régions sont à nouveau modifiés. Le nombre de sous-régions passe de 25 à 26[110].
Les trois principales composantes du pouvoir sont leprésident de la République et le gouvernement, l'Assemblée de la République, et lajustice. La Constitution accorde la division ou la séparation des pouvoirs entre les branches législative, exécutive, et judiciaire. La République portugaise est unÉtat laïc. Le président de la République, élu pour cinq ans, assume un rôle exécutif, qu'il partage avec le Premier ministre. L'actuel président estMarcelo Rebelo de Sousa, élu en. Le pouvoir législatif est détenu par l'Assemblée de la République (Assembleia da República), parlementunicaméral composé de230 députés élus pour quatre ans (dont quatre représentent les Portugais de l'étranger).
Le gouvernement est dirigé par lePremier ministre, qui, depuis lesélections du, estAntónio Costa, secrétaire-général duPS. Le Premier ministre nommé par le président désigne les membres de son gouvernement, qu'il propose au chef de l'État. L'actuel gouvernement est entré en fonction le. Antonio Costa a conservé son poste de Premier Ministre à la suite des élections législatives de début octobre 2019, où son parti, le PS, a obtenu le plus grand nombre de suffrages (36,65%), permettant au pays de disposer ainsi d'une stabilité parlementaire et gouvernementale.
Le pouvoir judiciaire est divisé en trois ordres: judiciaire, administratif, et financier. Le Tribunal suprême de justice constitue la plus haute juridiction judiciaire du pays, le Tribunal administratif suprême étant la plus haute juridiction administrative. Tous deux statuent encassation[114]. Par ailleurs, leTribunal constitutionnel veille à la conformité deslois avec laConstitution.
Le Portugal est membre de l'UE depuis 1986. Cette appartenance impacte sa structure gouvernementale : Participation aux institutions européennes (Parlement européen, Conseil de l'UE), transposition des directives européennes dans le droit national, coordination des politiques économiques avec les autres États membres
L'âge minimum requis pour voter est fixé à18 ans. Les femmes ont obtenu le droit de vote en1931 par un décret-loi (Decreto-lei 19694 de 5 de Maio de 1931)[115], mais seulement les femmes ayant un diplôme de l'enseignement supérieur; enfin toutes les femmes obtiennent le droit de vote en 1945. Lapeine de mort a été abolie en1867, la dernière exécution eut lieu en1849[116].
Les partis majeurs dans le système politique portugais incluent : Parti socialiste (PS), Parti social-démocrate (PSD), Bloc de gauche (BE), Parti communiste portugais (PCP), CDS – Parti populaire (CDS-PP)
La structure du gouvernement local au Portugal comprend 18 districts administratifs sur le continent, 308 municipalités (concelhos), plus de 3000 paroisses civiles (freguesias) . Les maires et les conseils municipaux sont élus directement par les citoyens.
La Cour des comptes (Tribunal de Contas) est l'institution suprême de contrôle des finances publiques au Portugal. Ses principales fonctions sont de contrôler la légalité et la régularité des recettes et des dépenses publiques, évaluer la gestion financière, déterminer les responsabilités financières
Marcelo Rebelo de Sousa, candidatPSD des présidentielles de janvier 2016 est élu au premier tour avec près de 52 % des suffrages exprimés. C'est le qu'il a pris ses fonctions à la suite d'une prestation de serment devant le parlement portugais. Marcelo Rebelo de Sousa succède ainsi au présidentAníbal Cavaco Silva élu en 2006 puis réélu en 2011. Dès son arrivée à la tête de l'État portugais, Rebelo de Sousa se retrouve dans une situation de cohabitation avec un chef du gouvernementsocialiste soutenu par lescommunistes et lagauche radicale à la suite des élections du. Son principal rôle sera donc d'assurer la stabilité du gouvernement socialiste en fonction afin d'éviter toutes éventuelles crises politiques ainsi que le respect des engagements économiques et financiers du pays face à l'Union européenne, laBanque centrale européenne, et leFonds monétaire international.
Le, leParti social-démocrate (PPD/PSD) quatre ans après sonretour au pouvoir semble emporter lesélections législatives mais sa première place n'est due qu'à l'existence de listes communes avec le CDS (les listes communes perdent plus de 12 % des voix par rapport à 2011- 40,1 % contre 52,5 % pour le total des deux partis) et perd donc la majorité absolue. Pour la première fois en quarante ans, un accord est conclu entre leParti socialiste (PS) et deux autres formations se réclamant de la gauche radicale, leBloc de gauche (BE) et laCoalition démocratique unitaire (CDU), majoritaires en nombre de sièges à l'Assemblée de la République. Le24 novembre suivant, malgré les réticences du chef de l'État, le secrétaire général du PS,António Costa, est désigné Premier ministre.
Le chef de file de la droite,Luís Montenegro, devient premier ministre après les élections de 2024, sans toutefois que sa coalition n'ait pu remporter la majorité des siéges. Le scrutin a surtout été marqué par la percée du parti d'extrême droiteChega, dans un pays où l'extreme droite était marginale depuis la chute de la dictature de l'Estado Novo en 1974[117].
Deux conflits territoriaux opposent encoreactuellement[C'est-à-dire ?] le Portugal et l'Espagne ; en effet, le Portugal ne reconnaît pas la municipalité d'Olivença commeterritoire espagnol[118]. À la suite dutraité de Vienne, l'Espagne a manifesté la volonté de faire rétrocession de ses territoires occupés. La constitution portugaise dans son article 5, alinéa 3, rend impossible que ce territoire soit reconnu comme espagnol[119].
Il existe également un conflit non clarifié au sujet de la zone économique exclusive du Portugal dans les eaux territoriales desîles Selvagens (un petit archipel au nord desîles Canaries), sous autorité portugaise. L'Espagne les réclame au motif qu'elles ne se trouvent pas sur une plaque continentale distincte, en accord avec l'article 121[120] de laConvention des Nations unies sur le droit de la mer.Le statut des îles Salvagens en tant que simples rochers ou au contraire en tant qu'îles est donc au cœur du débat. Ces îles constituent aujourd'hui une réserve naturelle dont les seuls résidents sont deux gardes duParc naturel de Madère. Année après année, les autorités portugaises ont saisi des bateaux de pêche espagnols naviguant dans ces zones pour cause de pêche illégale et plusieurs survols non autorisés des forces aériennes espagnoles ont été dénoncés aux gouvernements concernés.[réf. nécessaire]
D'éphémères mouvements indépendantistes, très minoritaires, ont existé entre 1975 et 1978 auxAçores[121] et àMadère, jusqu'à ce que ces deux archipels obtiennent le statut derégion autonome. Ils sont depuis inexistants.D'autres mouvements réclament la fusion de l'Espagne et du Portugal[réf. nécessaire][Lesquels ?] ou encore celle de laGalice (région espagnole) et du Portugal.
Pour la fusion entre l'Espagne et le Portugal, ce sont surtout les Espagnols qui, plus que les Portugais, sont favorables à une éventuelle union entre les deux pays. Presque la moitié desEspagnols se déclarent favorable au rapprochement des deux nationsalors que lesPortugais sont eux un peu plus d'un quart à y être bienveillant.[réf. nécessaire] Un sondage public effectué en 2006 a révélé que 45,6 % des Espagnols sont pour la fusion ; parmi ceux-ci, 43,4 % défendent le nom d’Espanha pour l’hypothétique entité mais 39,4 % sont pour le nomIbéria. Pour 80 % des partisans de l’union, ils souhaitent que la capitale soitMadrid, contre à peine 3,3 % pourLisbonne[122].
Certains mouvements galiciens minoritaires et ditsréintégrationnistes tels l'AGAL, revendiquent une union entre les peuples du Portugal et de Galice en militant pour ré-introduire legalicien comme dialecte de lalusophonie. D'autant que le Portugal et la Galice ont des langues issues de l'ancien galicien, legalaïco-portugais[123] qui de fait a deux variétés modernes : leportugais et legalicien. Quelques projets transfrontaliers existent entre la Galice et le Nord du Portugal, en particulier dans le cadre de l'euro-région de Galice/Nord-Portugal (Galicia - Norte de Portugal, communidade de trabalho)[124]. Il est envisagé d'autoriser la réception des chaines de télévision portugaises en Galice, parmi les six présentes, cinq sont en langue castillane ouespagnol et une seule engalicien[125],[126]. Le, le secrétaire exécutif de laCPLP a fait une déclaration dans laquelle il garantit que la Galice, n'étant pas un pays, peut toutefois prétendre à être membre associé de la CPLP, grâce à l'accord du gouvernement espagnol, et qu'il en a informé les autorités galiciennes[127].
Les îles desAçores sont localisées sur unrift au milieu de l'océan Atlantique. Quelques-unes de ses îles sont entrées dans une réaction volcanique récemment comme àSão Miguel en1563 etCapelinhos en1957, ce qui a permis un agrandissement de la superficie de l'île deFaial. Avec toutes ces éruptions volcaniques, une nouvelle île pourrait surgir dans un futur proche.[réf. nécessaire]
LePortugal continental possède 1 230 kilomètres de côtes, lesAçores en comptent667 kilomètres, etMadère250 kilomètres (incluant lesîles Desertas,Selvagens et celle dePorto Santo). Une caractéristique importante de la côte portugaise est l'existence de laRia de Aveiro, l'estuaire du fleuveVouga, près de la ville d'Aveiro, avec environ45 kilomètres de longueur et un maximum de11 kilomètres de largeur, qui contient une grande richesse de poissons et d'oiseaux marins.[réf. nécessaire]
Le Portugal est une escale importante pour lesoiseaux migrateurs, sur les sites ducap Saint-Vincent et de laSerra do Monchique, où des milliers d'oiseaux qui volent de l'Europe vers l'Afrique enautomne ou sur la direction opposée peuvent être vus auprintemps[139].Il est également possible d'observer des phénomènes de remontée, particulièrement sur la côte Ouest, qui fait la richesse de la gastronomie portugaise et de labiodiversité. Les eaux marines portugaises sont en effet parmi les plus riches enbiodiversité au niveau mondial.[réf. nécessaire]
En juin 2017, des incendies provoquent la mort de soixante-six personnes, ce qui entraine de vives critiques contre les autorités, accusées de négligence. Conséquence de l'austérité et du faible niveau d'investissement public, le démantèlement des services forestiers, la privatisation des moyens aériens de lutte contre les incendies et l'amputation des budgets de la politique forestière ont été poursuivis durant des années, tant par des gouvernements conservateurs que sociaux-démocrates. Entre 2006 et 2016, les effectifs des gardes forestiers ont été réduits de près d'un tiers. Après la tragédie, le gouvernement entreprend de racheter au secteur privé pour sept millions d'euros le réseau Siresp (système de communication entre secours), jugé largement défaillant[140].
Les plantations d'eucalyptus, essence hautement inflammable, sont montrées du doigt. Cet arbre d’origine australienne constitue l’espèce la plus présente au Portugal, indique la Ligue pour la protection de la nature (LPN). Le pays compte la plus grande densité d’eucalyptus du monde. Ces plantations servent notamment de matière première à l’industrie papetière, en particulier The Navigator Company, l'une des plus puissantes entreprises du pays. D'après la présidente de l’Association des victimes de l’incendie de Pedrógão Grande : « En 2002-2004, le gouvernement de José Manuel Barroso a négocié avec l’entreprise afin d’intensifier son développement économique. Dès lors, les pouvoirs locaux ont délivré les autorisations de planter de l’eucalyptus aux micropropriétaires les yeux fermés. La politique forestière étant fondée sur le profit à court terme, l’arbre a très vite proliféré dans les zones rurales les plus défavorisées[140]. »
Lisbonne (qui compte en 2011[141] 547 733 habitants pour la ville, 2 042 477 pour leGrand Lisbonne et 2 821 876 pour larégion métropolitaine de Lisbonne) est la capitale du Portugal depuis leXIVe siècle, car jusqu'en1385 la capitale du Portugal futCoimbra[142].Lisbonne est la plus grande ville du pays, le principal pôle économique, possédant les principaux port maritime et aéroport du pays. C'est aussi la ville la plus riche du Portugal avec unPIB supérieur à la moyenneeuropéenne.[réf. nécessaire]
Leclimat du Portugal est de typeméditerranéen selon laclassification de Köppen. D'après cette classification, le climat est caractérisé essentiellement par des étés chauds et secs et des hivers plus ou moins doux. En hiver, les mois les plus « froids » sontjanvier etfévrier, mais les températures restent douces.
En moyennes, sur la côte océanique portugaise, les températures varient de18 °C à27 °C l'été et de5 °C à16 °C l'hiver influencé directement par l'océan Atlantique. L'intérieur des terres possède des variations thermiques plus fortes, avec des températures qui varient de16 °C à33 °C l'été et de0 °C à12 °C l'hiver. Laneige tombe sur les sommets du pays en hiver. L'aridité est plus marquée dans l'intérieur du pays.
Toujours selon Köppen, le pays connaît deux nuances :
La zone Csa qui s'étend sur la moitié sud du pays. C'est le climat méditerranéen-type, caractérisé par des étés très chauds et secs, et des hivers doux. La neige et les gelées sont rares et l'ensoleillement annuel est souvent supérieur à 2 500 heures ;
La zone Csb s'étend sur la moitié nord du pays. C'est la variante « galicienne » du climat méditerranéen. Les étés demeurent secs (d'où la classification de Köppen), mais sont moins caniculaires qu'au sud, tout en restant assez chauds. La moyenne de juillet est de20 °C à Porto[145], ce qui est assez élevé (comparable à la moyenne vallée du Rhône ou au sud-ouest français). Le cumul des précipitations annuelles y est toutefois plus élevé qu'au sud du pays, surtout sur les reliefs. L'ensoleillement est moindre, mais encore élevé (souvent entre 2 000 et 2 500 heures).
LaConstitution portugaise de 1976, élaborée sous influences socialistes, garantissait les acquis de larévolution des Œillets, comme l'irréversibilité des nationalisations ou la gratuité d'accès aux soins[117]. Le Portugal s'oriente ensuite dès le milieu des années 1980 vers un système économique libéral. Après deux interventions duFMI (1977 et 1983) et l'adhésion à laCommunauté économique européenne (CEE) en 1986, la Constitution a été révisée en 1989 dans le but de libéraliser le système économique, de faciliter les privatisations, de réduire le poids de l'économie planifiée par l'État, d'éliminer la référence constitutionnelle à la réforme agraire et d'ouvrir la porte à la privatisation des services publics[117]. Les gouvernements successifs ont réalisé plusieurs réformes, ont privatisé de nombreuses sociétés contrôlées par l'État et ont libéralisé les espaces-clefs de l'économie, y compris les secteurs des télécommunications et financier. Le pays a développé une économie de typecapitaliste de plus en plus fondée sur les services. Le Portugal fait partie des onze États de l'UE fondateurs de l'euro, en 1999[146].
Le pays fait ainsi disparaître l'ancienne monnaie nationale, l'escudo, avec l'application d'une parité de200,482 escudos pour un euro. Pendant la majeure partie des années 1990, la croissance économique portugaise est supérieure à la moyenne de celle des pays de l'Union européenne.
En partie avec des fonds de l'Union européenne, le pays réalise dans les années 1990 et 2000 d'importants investissements lui permettant de moderniser certains secteurs (télécommunications, infrastructures routières, finance). D'autres cependant, comme l'industrie textile, ont été durement atteints par l'ouverture à la concurrence. L'intégration du Portugal dans lazone euro a généré une affluence de capitaux, mais le nouveau modèle de spécialisation productive, façonné par la libéralisation puis par lacrise de 2008, a essentiellement profité aux secteurs du tourisme et de l'immobilier[117].
Début 2006, le Portugal souffre d'untaux de chômage de 7,7 %, qui atteint 8,7 % chez les femmes et 16,2 % chez les jeunes de moins de25 ans. Néanmoins, deux des régions européennes les moins touchées par le chômage sont portugaises : lesAçores etMadère avec un taux de 2,5 %[147].
Exportations de produits portugais dans le monde (2006).
Les principales exportations portugaises sont letextile, lesvoitures, les produits manufacturés, des composants informatiques et électroniques et des matériaux de construction.
Depuis1962, l'usine PSA de Mangualde produit des véhicules. En 2010, 47 369 véhicules y ont été produits et elle a la particularité d'être en production majoritairement manuelle[148].Renault-Nissan y ont débuté au second trimestre de 2011 la construction de véhicules électriques[149],[150]
Le commerce extérieur du Portugal se concentre essentiellement dans l'Union européenne. Aujourd'hui, 80 % des exportations portugaises sont à destination des pays de l'Union européenne, 5 % pour l'Amérique du Nord, les pays lusophones représentant 4 % des exportations.
Les exportations de biens manufacturés comme le textile, les vêtements, les chaussures, le liège, lesmachines-outils, les équipements de transports, lapâte à papier, les dérivés dupapier et les produits chimiques représentent 70 % des exportations totales.
L'Union européenne et leFonds monétaire international sont venus en aide au Portugal, à hauteur d'un prêt de 78 Milliards d'euros[151].La crise économique de 2011 a eu pour conséquences :
la diminution du salaire des fonctionnaires de 14,29 % ;
la diminution des pensions de retraite également de 14,29 % ;
un taux de TVA fixé à 23 % ;
une diminution du PIB de 1,5 % en 2011, et une prévision, selon leFMI, de 3,3 % en 2012 ;
36,4 % des jeunes sont sans emploi.
Sous le gouvernement conservateur dePedro Passos Coelho (2011-2015), le Portugal s'engage dans une « politique d'austérité » visant à réduire ledéficit public et redynamiser le secteur privé : réduction du salaire minimum et des pensions de retraites, augmentation les impôts et réduction des aides publiques[152]. Le déficit se maintient néanmoins à 4,4 % du PIB, entrainant des menaces de sanctions de l'Union européenne, tandis que ladette passe de 96,2 % du PIB en 2010 à 128,9 % en 2014[153]. La précarité et la pauvreté augmentent dans le pays[152]. Entre 2006 et 2012, le nombre de salariés percevant le salaire minimum est passé de 133 000 à 400 000, sur une population active d’environ cinq millions de personnes, du fait d'une politique visant à réduire lecoût du travail[153].
Après lesélections législatives de 2015, le nouveau gouvernement conduit parAntonio Costa (Parti socialiste,Parti communiste etBloc de gauche) déclare rompre avec la politique menée par le gouvernement précédent : « La politique d’austérité suivie ces dernières années a eu pour conséquence une augmentation sans précédent du chômage avec des effets sociaux dévastateurs sur les jeunes et les citoyens les moins qualifiés, ainsi que les familles et les milliers de Portugais au chômage. Elle a été aussi associée à une dévalorisation de la dignité du travail et des droits des travailleurs »[152].
Le salaire minimum a été augmenté en 2016 puis de nouveau en 2017, en échange de baisses de cotisations pour les employeurs, de 23 % à 22 %. Les retraites et les allocations familiales ont été augmentées, le droit du travail renforcé, les impôts sur les bas salaires réduits, arrêt des privatisations de services et d'infrastructures publics. Il est aussi prévu de supprimer les coupes dans les revenus des fonctionnaires et de ramener leur temps de travail à35 heures par semaine[152]. Les projections actuelles des instituts tablent sur un chômage portugais à 7 % en 2019, le plus bas depuis 2004. la croissance du PIB est évaluée à 2,5 % pour 2017[152].
Afin de respecter l’orthodoxie budgétaire imposée par les traités européens, les dépenses publiques ont atteint un niveau extrêmement faible (1,97 % du PIB en 2018). Le redressement économique a ainsi servi prioritairement à combler le déficit et la dette. Cette politique de rigueur budgétaire est mise en œuvre par le ministre des FinancesMário Centeno, économiste formé à Harvard et de sensibilité libérale. Plutôt que d’investir dans le secteur public, le gouvernement décide de renflouer les banques privées avec de l'argent public (Novo Banco reçoit 1,9 milliard en 2019). Cette décision a de nouveau provoqué une contestation de la gauche radicale et des communistes, qui ont accusé le ministre de préférer « assainir » les banques privées plutôt que d’effectuer les investissements nécessaires au pays[140]. En 2019, les universités sont proches de la faillite et le système de santé pâtit du manque de moyens matériels et de personnel. Le gestionnaire public des infrastructures ferroviaires considère que 60 % des lignes de train sont dans un état « mauvais » ou « médiocre ». Le logement social ne représente que 2 % du parc immobilier[140]. La pauvreté repart à la hausse en 2020, avec 18,4 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté. La chute de l'activité touristique du fait de la pandémie de Covid-19 et la faiblesse du système de protection sociale en sont les causes[154].
Les entreprises privées sont généralement très endettées. Leurs dettes représentent en 2017 145 % du PIB[155].
Le Portugal est certes fortement dépendant de ses importations en matière d'énergie, en particulier pour lescombustibles fossiles[163], mais il a une vision claire à propos des prévisions de ses besoins énergétiques sur plusieurs décennies, traduite par un modèleMARKAL commun avec l'Espagne[164].
En 2017, le Portugal a consommé 28,1 % d'énergie issue de sources renouvelables contre 28,4 % en 2016, selon des données d'Eurostat publiées en février 2019, soit à 2,9 points de l'objectif national de 31 %. Le Portugal est au deuxième rang des six pays européens dont la consommation d'énergie renouvelable se situe entre 20 et 30 % derrière l'Estonie[165].
Le gouvernement portugais affirmait qu'en 2010 45 % de l'électricité serait produite à partir des sources renouvelables[166].
L'hydroélectricité est la principale source d'énergie renouvelables ; le Portugal estime qu'il n'exploite à l'heure actuelle que 46 % de son potentiel hydroélectrique.[2]
Lebarrage d'Alqueva, dans l'Alentejo (servant à l'irrigation des champs et à produire de l'énergie hydroélectrique) a créé le plus grand lac artificiel d'Europe de l'Ouest et a représenté un des plus grands investissements du pays.
En matière d'énergie éolienne, le Portugal affichait fin 2013 une puissance installée de 4 724 MW[169], une des plus importantes puissance éoliennes par habitant installée au monde.
Le pays compte de nombreuxparcs éoliens, dont le plus grand d'Europe depuis 2008[170].
Parallèlement, la première exploration commerciale du monde desénergies desvagues de lamer est entrée en fonctionnement en, à cinq kilomètres au bord d'Aguçadoura, commune dePóvoa de Varzim[171].
Le tourisme est un secteur très important, comptant pour 16,6 % du PIB en 2017 contre 14,1 en 1995[172]. L'Algarve, dans le sud du pays, est la principale destination avec de nombreux complexes, clubs et hôtels bordant la côte aux environs d'Albufeira et de Faro. Des milliers de vacanciers convergent toute l'année vers cette région du Portugal, principalement entreavril etseptembre. Les Espagnols (49 %) constituent la principale origine des touristes, suivis des Britanniques (14 %).
En juin 2020, le Portugal devient le premier pays d'Europe à recevoir le label mondial sur la sécurité et l’hygièneSafe Travels délivré parWorld Travel & Tourism Council(en)[173],[174].
Les transports ont constitué une priorité dans les années 1990 en parallèle avec l'utilisation croissante des véhicules automobiles et le processus d'industrialisation.
La premièreautoroute portugaise date de 1944 et reliaitLisbonne auStade national du Jamor (l'actuelle). Malgré la construction de nouveaux tronçons dans les années 1960 et 1970, c'est véritablement à la fin des années 1980 que fut commencée la construction d'autoroutes à grande échelle. De nos jours, leréseau d'autoroutes portugaises couvre la presque totalité du territoire, reliant tout le littoral et les principales villes.
Les deux principaux noyaux urbains possèdent des systèmes demétro : lemétro de Lisbonne et leMetro Transportes do Sul pour Lisbonne et lemétro de Porto.
Le transport ferroviaire de passagers et de marchandises s'effectue sur les 2 791 km de lignesactuellement[C'est-à-dire ?] en service, dont 1 430 sont électrifiés et environ 900 permettent des vitesses de circulation supérieures à120km/h. Le réseau ferroviaire est géré par laREFER (Rede Ferroviária Nacional, Réseau ferroviaire national), tandis que les transports de passagers et de marchandises relèvent de la responsabilité desComboios de Portugal (Chemins de fer portugais), devenusComboios de Portugal (CP) en 2004. Il s'agit de deux entreprises publiques. En 2006, la CP a transporté133 millions de passagers et9,75 millions de tonnes de marchandises. La première ligne de chemin de fer a été créée en 1856 et fut construite avec unécartement des rails de 1,674 m, comme en Espagne[175].
Les appels d'offres pour la construction et l'exploitation d'unréseau ferroviaire à grande vitesse, avec les liaisons Lisbonne-Madrid, Lisbonne-Porto et Porto-Vigo, devaient débuter en 2008 pour la première, et en 2009 pour les deux autres. Les travaux devraient commencer en 2013 pour les liaisons Lisbonne-Madrid et Porto-Vigo et en 2015 pour la liaison Lisbonne-Porto. L'investissement prévu pour ces trois liaisons est de 7 790 millions d'euros. Deux autres lignes à grande vitesse sont encore à l’étude :Aveiro-Salamanque etÉvora-Faro[176].
Lisbonne occupe une position géographique qui fait d’elle une escale pour de nombreuses compagnies aériennes étrangères. Un nouvel aéroport, l'aéroport Luís de Camões, a été annoncé en 2024 et devrait remplacer l'actuelaéroport Humberto Delgado de Lisbonne, à l'horizon 2037[177]. Les principaux aéroports sont ceux de Lisbonne, deFaro, dePorto, deFunchal (île de Madère) et dePonta Delgada (archipel des Açores).
Les ports industriels représentent un enjeu majeur pour l’économie. Cependant, leur compétitivité repose sur l’exploitation d’une main-d’œuvre flexible et sur l’amputation du salaire des travailleurs. D'après leSyndicat des dockers et de l’activité logistique : « Au tournant de l’année 2013, le pouvoir a fait voter une loi sur la libéralisation de l’activité portuaire qui visait à fragiliser nos conditions de travail. Cela a provoqué un recours énorme à la sous-traitance. En août 2018, les syndicats ancent un mouvement de grève en solidarité avec les travailleurs du port deSetúbal, à une cinquantaine de kilomètres de Lisbonne, où 90 % des dockers et des logisticiens sont alors recrutés en contrat journalier. Selon eux : « Ces travailleurs précaires n’ont ni congés ni droit à la protection sociale en cas de maladie ou d’accident du travail. Certains peuvent être contractualisés et licenciés deux fois dans une même journée afin d’enchaîner seize heures de travail »[140].
À la suite de la crise économique de 2008, le Portugal accepte certaines exigences duFonds monétaire international, de laBanque centrale européenne et de laCommission européenne, telles que la dérégulation du marché immobilier et le développement de l'offre touristique en échange d'une aide économique. En 2012, le gouvernement conservateur dePedro Passos Coelho modifie la loi sur les locations en faveur des propriétaires, facilitant l’augmentation du loyer à la fin d’un bail et l’expulsion des occupants en cas de rénovation des lieux. Des « visas en or » sont créés en 2012 en faveur des étrangers qui achèteraient des biens immobiliers pour plus de 500 000 euros et un statut de résident non habituel offre un régime fiscal avantageux pour les retraités européens qui viendraient s’installer dans le pays et y acquièrent un logement. Pour les Portugais, ces réformes ont rendu l'accès au logement plus difficile qu'avant[178]. En conséquence, 56 % des Portugais entre 25 et 34 ans vivent encore chez leurs parents[179] et le nombre de sans-abri a augmenté de 78 % entre 2018 et 2022[180],[181].
Depuis fin 2018,Lisbonne est la ville européenne qui compte le plus de résidencesAirbnb par habitant. Cette libéralisation du marché locatif a cependant conduit à une augmentation du nombre d'expulsions. Des bâtiments historiques, tels que le palais Santa Helena, ont été vendus à des groupes privés afin d’être transformés en appartements de luxe. D'après la Fédération Internationale de l’Immobilier, « le pays propose de plus en plus de programmes immobiliers de luxe. Il fonde tout sur le golf. Ce qui appelle une clientèle aisée »[182].
Selon les chiffres d’Energias de Portugal (EDP), 75 % des 1,5 million de bâtiments que recense le Portugal, dont plus des deux tiers des habitations, ne répondent pas aux normes minimales en matière d’isolation thermique. En conséquence, 16,4 % des ménages ne sont pas en mesure de se chauffer correctement et 25,2 % souffrent de problèmes préoccupants d’infiltration et d’humidité en raison des problèmes d’isolation chez eux. L'été peut également être particulièrement pénible à supporter pour de nombreuses personnes, leur logement ne pouvant les protéger des fortes chaleurs[154].
LesPortugais sont à l’origine desLusitaniens, un peuple indo-européen distinct des Celtes. LesGallaeci sont très probablement également un peuple indo-européen ayant plus ou moins subi l'influence des Celtibères. Autres influences importantes : lesRomains (lalangue portugaise dérive dulatin), lesWisigoths, lesSuèves et lesArabo-Berbères ; tous ont peuplé ce qui constitue aujourd'hui le territoire portugais. De moindre influence, citons aussi lesGrecs et lesPhéniciens-Carthaginois dans le sud du pays, lesVandales (Sillings etHasdings), lesAlains (tous deux expulsés ou partiellement laissant la place auxWisigoths).
La population portugaise est composée de 16,3 % de personnes ayant entre 0 et14 ans, 66,1 % entre 15 et64 ans et 17,6 % pour les plus de65 ans[186]. L'espérance de vie moyenne est de 78,21 ans, 81,69 ans pour les femmes et 74,95 ans pour les hommes[187]. 93,3 % des Portugais, 95,5 % pour les hommes et 91,3 % pour les femmes, savent lire et écrire[188], le taux d'analphabétisme diminuant au fil des années. Lacroissance démographique se situe dans les 0,305 %. On compte10,45 naissances pour 1 000 habitants et10,62 décès pour 1 000 habitants. La population du pays n'est pas donc renouvelée, letaux de fécondité au Portugal n'étant que de1,49 enfant/femme. Le Portugal est l'un des pays où letaux de mortalité infantile est le plus bas du monde (5 pour mille)[189]. Selon l'ONU, en 2010, 60 % des Portugais résident enmilieu urbain et 40 % résident dans lemilieu rural[190].
Même si le Portugal est unpays développé, l'assainissement de base n'inclut encore pas tout le territoire, il est particulièrement développé dans les régions de l'Alentejo et deLisbonne, ainsi que la vallée duTage où se concentre la plus grande partie de la population bénéficiant d'un accès. À l'heure actuelle, il existe encore un grand nombre d'habitations non reliées à un réseau public d'assainissement (tout-à-l'égout), quelques-unes étant même dépourvues de tout système d'assainissement. L'accès à la santé est garanti pour toute la population, l'accès aux médicaments étant garanti à la quasi-totalité de la population.
Évolution de la population portugaise entre1960–2017 (nombre d'habitants en millions; SourceONU, 2020).
L’émigration est une constante structurelle de l'histoire du Portugal, essentiellement pour des raisons économiques. DuXVe siècle auXXe siècle, beaucoup d'habitants partent vers lescolonies portugaises, comme leBrésil ou l’Angola, car le pays ne pouvait pas toujours nourrir l'ensemble de sa population. Durant ladictature de Salazar (1933-1974), jusqu’à 100 000 Portugais fuient tous les ans la pauvreté rurale ou le régime politique. Beaucoup viennent enFrance travailler dans les usines. Après larévolution des œillets et la démocratisation du pays, en 1974, les départs diminuent. Les années de fortesrécessions qui suivent lacrise financière de 2008 et les plans d'austérité conduisent à une accélération de l'émigration ; plus de 80 000 personnes partent chaque année pendant une décennie. En, le premier ministre appelle lui-même les jeunes à émigrer pour tenter leur chance ailleurs. Alors que les vagues d'émigration précédentes concernaient surtout les classes populaires, les diplômés et les classes moyennes sont aussi contraints de partir[192].
Selon lesNations unies, le Portugal est le pays Europe de l'Ouest qui recense le plus d’émigrés (deux millions de personnes au total) en proportion de sa population résidente. Parmi eux, près de 600 000 vivent en France, 257 000 en Suisse, 165 000 au Royaume-Uni ou encore 93 000 au Luxembourg – soit près de 15 % de la population totale de ce pays[192].
Le Portugal, pays de longue histoire qui a connu de nombreuses influences de civilisations étrangères, abrite des bâtiments à l'architecture remarquable, des arts, ameublement et collections littéraires qui sont des miroirs des événements qui ont forgé ce territoire et ses habitants. Les Portugais possèdent de nombreux sites culturels allant desmusées jusqu'aux vieilleséglises qui témoignent de son héritage culturel.
L'architecture portugaise, à l'instar de tous les aspects de laculture portugaise, est marquée par l'Histoire du pays et des peuples qui se sont installés avec leur culture sur le territoire actuel portugais. Parmi eux, lesRomains, lesGermains, lesArabes, mais aussi l'influence des principaux centres artistiques européens qui a introduit dans le pays les différents styles architecturaux aussi bienroman,gothique,Renaissance,baroque queclassique. On peut citer comme principales manifestations de l'architecture portugaise, lestyle manuélin, version locale du Gothique tardif, et lestyle pombalin, mélange de baroque tardif et denéoclassicisme qui s'est développé après letremblement de terre de Lisbonne en 1755.
Anta (dolmen) à Cabeção près deMora dans l'Alentejo.
Des exemples précoces d'activités de bâtisseurs au Portugal datent duNéolithique et sont des sites associés à laculture des mégalithes. L'intérieur du pays comporte un grand nombre dedolmens (appelésantas oudólmens), detumulus (mamoas) et demenhirs. La région de l'Alentejo est particulièrement riche en monuments mégalithiques comme l'Anta Grande do Zambujeiro situé non loin d'Évora. On trouve des pierres levées, soit isolées, soit disposées en cercle (cromlechs). Lecromlech des Almendres, lui aussi près d'Évora, est le site le plus étendu de la péninsule ibérique, avec près de cent menhirs formant deux ellipses orientées est-ouest.
L'architecture s'est développée de façon significative avec l'arrivée desRomains auIIe siècle av. J.-C. qui appelèrentHispanie la péninsule Ibérique. Les villages et lieux d'implantation conquis furent souvent modernisés selon les modèles romains avec la construction deforum, de rues, de théâtres, de temples, de bains, d'aqueducs et d'autres bâtiments publics. Un réseau efficace de routes et de ponts fut créé pour mettre en relation les villes et les autres zones colonisées.
Braga (Bracara Augusta) fut la capitale de la province deGallaecia et possède encore des vestiges de bains publics, une fontaine publique (appelée la fontaine de l'Idole) et un théâtre.Évora a la particularité de posséder untemple romain très bien conservé, probablement dédié au culte de l'empereurAuguste. Un pont romain traverse la rivière Tâmega àChaves (Aquae Flaviae). On trouve aussi les vestiges d'un théâtre aux environs de l'Alfama àLisbonne (Olissipo).
Les vestiges les mieux conservés de villages romains sont ceux deConimbriga situés près deCoimbra. Les fouilles ont révélé des murs d'enceinte, des bains, un forum, un aqueduc, unamphithéâtre, des logements pour la classe moyenne (insulae) de même que des villas luxueuses (domus) avec une cour centrale décorée de mosaïques. Un autre site de fouilles important de village romain est Miróbriga près deSantiago do Cacém possédant un temple romain bien préservé, des bains, un pont et les vestiges du seulhippodrome romain connu au Portugal.
Après 711, lors de la période de domination de la péninsule ibérique par lesMaures, beaucoup de chrétiens (lesMozarabes) vivaient sur les territoires maures et avaient le droit de pratiquer leur religion et de construire des églises. Le royaume resté chrétien desAsturies (de 711 à 910), situé au nord de la péninsule, sera le point de départ de laReconquista. L'architecture asturienne et l'art mozarabe vont influencer les monuments chrétiens du futur Portugal. Le plus important est sans doute l'église de São Pedro de Lourosa, située près d'Oliveira do Hospital, qui porte gravée l'inscription de 912 comme année de sa construction. Cette église est unebasilique avec trois nefs séparées par desarcs outrepassés, unnarthex en façade et des fenêtres à meneaux et à arc outrepassé d'influence asturienne sur l'aile centrale.
La conquête de la péninsule Ibérique par lesMaures venus duMaghreb en 711 mit fin à la domination wisigothe en Hispanie, renomméeAl-Andalus par les nouveaux arrivants. La présence mauresque va profondément influencer l'art et l'architecture sur le territoire portugais, surtout au sud où la Reconquista ne s'achève qu'en 1249. Cependant au Portugal, contrairement à l'Espagne voisine, peu de bâtiments mauresques sont parvenus intacts jusqu'à nos jours. L'habitat traditionnel dans beaucoup de villes et de villages du Portugal a de simples façades blanches qui donnent à l'ensemble une allure du type des villages d'Afrique du Nord. De nombreux villages et quartiers de ville ont gardé le réseau viaire de la période islamique, comme le quartier de l'Alfama à Lisbonne avec ses rues étroites et ses petites maisons et immeubles, qui sont trace duCoran[193]. Les bâtiments mauresques étaient souvent construits enpisé (taipa) etadobe, et blanchis à lachaux.
Beaucoup demosquées furent construites sur le territoire portugais durant la période de domination musulmane, mais elles ont toutes été transformées en églises ou cathédrales, et les caractéristiques de l'art islamique sont difficilement identifiables maintenant. Ainsi les cathédrales deLisbonne, Silves et Faro, par exemple, ont certainement été construites à l'emplacement d'une grande mosquée après la Reconquista.
Même si le toit a été modifié et quelques ailes supprimées auXVIe siècle, l'espace intérieurlabyrinthique avec saforêt de piliers est clairement affilié aux autres mosquées d'Espagne et du Maghreb qui lui sont contemporaines. Les murs intérieurs portent encore unmihrab, la niche décorée indiquant la direction deLa Mecque[195].
L'architecture gothique tardive du Portugal se caractérise par l'émergence d'un style somptueux appelémanuélin en l'honneur deManuelIer sous le règne duquel la plupart des bâtiments de ce style furent construits ou commencés. Le style manuélin combine des aspects du gothique tardif avec d'autres de laRenaissance, et la décoration montre l'influence de la Renaissance espagnole (plateresques,isabellines), italienne et flamande, mais aussi les emprunts à la tradition islamique grâce à son voyage auMaroc[196].
Nef manuéline de l'église Santa Maria qui jouxte le monastère des Hiéronymites à Lisbonne.
Intérieur de l'église de Marie-Madeleine d'Olivença (administrée par l'Espagne).
Les édifices de style manuélin sont aussi souvent décorés de motifs naturalistes typiques de l'époque desGrandes découvertes, tels les motifs en spirale rappelant les cordes utilisées dans la navigation, et aussi les compositions opulentes faites de motifs animaux et végétaux.
Le premier bâtiment connu de style manuélin est le monastère de Jésus deSetúbal. L'église du monastère fut construite entre1490 et1510 par l'architecteDiogo Boitaca considéré comme l'un des principaux créateurs de ce style. La nef tripartite de cette église conserve la même hauteur sur toute sa largeur, comme une tentative d'unification de l'espace intérieur qui atteindra son apogée dans la nef de l'église santa Maria du monastère des Hiéronymites à Lisbonne, terminée dans les années 1520 par l'architecte João de Castilho. La nef du monastère de Setúbal est supportée par des colonnes torsadées, ce qui est une des caractéristiques du style manuélin et qu'on retrouve d'ailleurs dans la cathédrale de Guarda et les églises paroissiales d'Olivenza, deFreixo de Espada à Cinta et deMontemor-o-Velho entre autres. Les bâtiments manuélins ont aussi habituellement des portails élaborés avec des colonnes torsadées, des niches et des motifs décoratifs empruntant à la Renaissance et au gothique, comme lemonastère des Hiéronymites ou le monastère de Santa Cruz à Coimbra[197].
Praça do Comércio avec l'arc marquant l'entrée dans la rua Augusta à Lisbonne.
Letremblement de terre de Lisbonne de 1755, suivi d'un raz-de-marée et d'un incendie, détruisit en grande partie la ville.JosephIer et son premier ministreSebastião José de Carvalho e Melo, marquis de Pombal, demandèrent à des architectes et des ingénieurs de reconstruire les parties endommagées de Lisbonne, dont le quartier deBaixa[198].
Le style pombalin est une architecture utilitaire et laïque marquée par lepragmatisme. Il suit le style dépouillé des ingénieurs militaires avec ses arrangements réguliers et rationnels, mélangé à des détailsrococo et une approchenéoclassique pour la composition générale. Baixa fut reconstruit par Eugénio dos Santos et Carlos Mardel. Le marquis de Pombal imposa des règles de reconstruction. Des maquettes architecturales servirent de test en simulant autour d'elles un tremblement de terre en faisant juste à côté marcher au pas des troupes, faisant des bâtiments pombalins les premiers exemples de constructions antisismiques. Lapraça do Comércio, la rue Augusta et l'avenida da Liberdade sont les exemples par excellence de ce style. Lapraça do Comércio a une composition régulière et rationnelle en accord avec la reconstruction de Baixa[199].
Le style pombalin se retrouve aussi àVila Real de Santo António, uneville nouvelle dans l'Algarve construite par Reinaldo Manuel dos Santos. Le style est bien visible dans la composition urbaine et surtout dans la place principale.
ÀPorto, sous l'impulsion du gouverneur de la prison João de Almada e Melo, la rue de São João fut reconstruite, de même que la cour des lois Relação, la cour d'appel Gaol et la prison. Les commerçants britanniques introduisirent l'architecture palladienne avec lapraça da Ribeira, la fabrique (1785-1790) et l'hôpital São Antonio (1770).
Du fait de l'expansion maritime du Portugal et de l'émigration massive qui s'est ensuivie, lalittérature portugaise comprend l'ensemble des œuvres écrites par des auteurs de nationalité portugaise et affiliés au Portugal, quel que soit leur lieu de naissance en métropole ou dans l'Empire, leurconfession ou le lieu où a été rédigée leur œuvre. L'histoire de la littérature portugaise peut être divisée en différentes périodes[200],[201] :
La littérature portugaise est l'une des littératures occidentales qui se développent le plus tôt, avec des textes en prose et des chansons. Jusqu'en 1350, lestroubadoursgalaïco-portugais étendent leur influence littéraire à la majeure partie de lapéninsule Ibérique.Gil Vicente est l'un des fondateurs des traditions dramatiques portugaise et espagnole. Au fil de leurexpansion, partout où ils vont, les Portugais emportent avec eux leurlangue et leur patrimoine culturel, qu'ils enrichissent de leurs découvertes. Le résultat de ce phénomène est double. D'une part, la littérature portugaise de lapériode moderne est une littérature d'envergure mondiale. Elle présente une richesse exceptionnelle. D'autre part, une partie importante de la littérature du Portugal sert aujourd'huide facto de base aux littératures des autres pays lusophones.
Incarnation littéraire de la nation conquérante,soldat,poète ethomme de théâtre,Luís de Camões laisse une œuvre considérable qui comprend d'innombrables poésies lyriques et l'une des plus importantes œuvres épiques d'Europe occidentale. Son livre le plus connu,Les Lusiades (Os Lusíadas), publié en 1572, raconte la genèse et l'épopée collective de la nation portugaise, ainsi que la constitution de son Empire. L'importance de ce poète et de son œuvre sont considérables pour le pays et l'ensemble de la sphère lusophone. La fête nationale portugaise est fixée à la date anniversaire de sa mort[203]. La langue portugaise est couramment appelée « Langue de Camões »[204].
La musique traditionnelle portugaise est variée et très riche. Dufolklore avec les danses duvira (région duMinho), dupauliteiros deMiranda (régionMirandaise), ducorridinho de l'Algarve ou encore dubailinho deMadère. Les instruments typiques sont lecavaquinho, lacornemuse, l'accordéon, le violon, lestambours, laguitare portugaise (instrument caractéristique dufado) et toute une variété d'instruments à vent et depercussion. Dans la culture populaire existent encore les groupes philharmoniques qui représentent chaque localité et jouent des styles de musique différents, du populaire au classique.
Le style de musique portugais le plus connu est lefado, dont l'interprète la plus célèbre futAmália Rodrigues[207],[208]. D'autres chanteurs commeAlfredo Duarte Marceneiro, Vicente da Câmara, Nuno da Câmara Pereira, Frei Hermano da Câmara, António Pinto Basto et Hermínia Silva se sont distingués en tant que fadistes. Ces dernières années, le fado a vu apparaître de jeunes chanteurs qui ont connu un grand succès, comme Camané,Mariza, Ana Moura,Mafalda Arnauth etMísia entre autres, ainsi que de jeunes guitaristes comme Bernardo Couto.
Récemment, grâce auxMadredeus et à des chanteurs comme Mariza,Cristina Branco ouDulce Pontes, la musique portugaise a atteint un niveau de reconnaissance international, contribuant à diffuser lalangue portugaise dans le monde entier[209]. Citons égalementPaulo Alexandre et sa chansonVerde Vinho, vendue à 200 000 exemplaires au Portugal, dont paroles et refrain ont fait le tour du monde[210] ainsi queLinda de Suza,Lio etHelena Noguerra qui firent carrière notamment enFrance et enBelgique.
Depuis une dizaine d'années, les sons Afro et Latino, comme lekuduro, lereggaeton, lekizomba et lazumba sont à la mode. En 2010, le chanteur portugaisLucenzo devient numéro un dans plusieurs pays dans le monde avec son titreDanza Kuduro.
Le grand phénomène portugais de l'électro actuelle est le groupeBuraka Som Sistema qui a réussi un mélange dehip-hop, de kuduro et d'electro/dance.
Le Portugal est un pays fortement vinicole, les vins les plus célèbres sont les vins duDouro, de l'Alentejo et du Dão, lesvins verts duMinho, et les liquoreux dePorto,Lourinhã etMadère. Dans les pâtisseries il existe une liste énorme de variétés de recettes traditionnelles, les plus célèbres étant lespastéis de nata (le secret de la recette est toujours bien gardé), lesovos moles d'Aveiro, lespastéis de Tentúgal, lepão-de-ló, et encore beaucoup d'autres.
La cuisine portugaise a également influencé d'autres gastronomies, comme celle duJapon, avec l'introduction de la friture qui a donné plus tard letempura[217].
LeSporting,Porto etBenfica sont les trois plus grands clubs de sport par leur popularité et le nombre de trophées gagnés. Ils ont gagné12 titres européens, ils étaient présents dans beaucoup de finales et ont été les compétiteurs réguliers aux dernières étapes de presque chaque saison.
La « Seleção » a terminé finaliste de l'Euro 2004 à domicile, le Portugal étant le pays hôte dutournoi européen de football cette année-là[218]. L'équipe a perdu cette année-là en finale 0-1 face à la Grèce. L'équipe a également réussi à atteindre la troisième place lors de lacoupe du monde de football 1966 et atteint la quatrième place de lacoupe du monde de football 2006. Le Portugal remporte son premier titre majeur lors del'Euro 2016 face à la France, le pays hôte, grâce à un but de l'attaquant Eder lors des prolongations.
L'équipe du Portugal de futsal est également l'une des meilleures équipes mondiales de cesport. Le Portugal a remporté l’Euro Futsal 2018, en battant en finale l'Espagne. Ricardinho, sacré meilleur joueur du monde à cinq reprises, est le capitaine portugais lors de ce titre.
Le cyclisme portugais a été marqué par plusieurs grands coureurs, à l'image deJoaquim Agostinho qui termina à huit reprises dans les dix meilleurs duTour de France entre 1969 et 1980[219] ouRui Costa, champion du monde en 2013 et triple vainqueur duTour de Suisse en2012,2013 et2014. Chaque année a lieu leTour du Portugal. C'est la plus longue épreuve en nombre d'étapes (11) après les trois Grands Tours.
Enrink hockey, l'équipe du Portugal est la plus titrée au Monde[220]. C'est un sport très populaire et pratiqué dans tout le pays[221]. Ils sont avec l'Italie et l'Espagne les trois uniques pays à posséder un championnat professionnel dans ce sport.
Environ la moitié des mariages au Portugal sont desmariages catholiques. Le divorce est autorisé par le Code civil portugais, par consentement mutuel ou sur demande auprès d'un tribunal par un des conjoints.
Lacommunauté juive reste présente au Portugal malgré le décret du deManuelIer qui obligea la communauté juive à choisir entre la conversion ou l'expulsion du pays[224] et le massacre de 1506[225]. La culture juive s'est développée dans la ville deBelmonte où il y a encore une communauté juive et où un musée juif a été ouvert en 2005. En 2006, il existe au Portugal une communauté d'environ 8 000 Juifs.
Antoine de Padoue. Il naît àLisbonne et très jeune il entre chez les chanoines réguliers de Saint Augustin à Coimbra. Il y est ordonné prêtre. En 1220 la vue des restes de martyrs revenus du Maroc lui fait prendre la décision de s'y rendre mais la maladie le ramène en Europe. En 1221 il passe par Assise puis enseigne à Bologne. En 1229, il est élu provincial de l'Italie du Nord. Il termine sa vie à Padoue où il prêche le carême ; il y meurt d'épuisement à36 ans[227],[228].
Béatrice de Silva. Elle naît àCampo Maior, dans la province de l'Alentejo, fille de Rui Gomes da Silva, maire de la ville frontalière de Campo Maior, et d'Isabel de Menezes, comtesse de Portalegre, laquelle est apparentée aux familles royales de Portugal et de Castille. Elle était aussi la sœur du bienheureux Amadeo de Silva. Béatrice a fondé l'ordre de l'Immaculée Conception : ses membres religieuses cloîtrées sont appelés Moniales Conceptionnistes.
lemirandais, qui est la seconde langue officielle du Portugal. Elle est surtout parlée dans la région deMiranda do Douro (la « Terre de Miranda ») ; cette langue est enseignée comme seconde langue facultative dans les écoles de cette ville et deVimioso.
La radio apparait au tournant duXIXe siècle et duXXe siècle. Les premières expériences de radiodiffusion sont réalisées par Marconi en 1894. Ce dernier est contacté par le gouvernement portugais en 1912. En 1914, Fernando Gardelho Medeiros crée la Rádio Hertz, à Lisbonne, qui constuitue la première expérience de diffusion radiophonique dans le pays. En 1923, le gouvernement fonde laSociedade Portuguesa de Amadores de Telefonia sem Fio. Les premières émissions de radio privée régulières commencent à Lisbonne le 25 de Outubro de 1925, avec la station CTI AA de Nunes dos Santos[236], tandis que les premières émissions publiques sont réalisées en1932, par laEmissora Nacional (Émetteur national), fondée officiellement en1935, mais existante depuis1930, par un décret qui a créé laDirecção dos Serviços Radio eléctricos (direction des Services Radio électriques), autorisant, en simultané, l'acquisition des premiers expéditeurs deMoyenne fréquence et lahaute fréquence au Portugal. En1934, sont réalisées les premières émissions enhaute fréquence. Conçue dans un cadrepolitique interne et externe où les radios nationales jouaient surtout un rôle de véhicule des intérêts du Gouvernement, cette caractéristique s'est accentuée davantage dans le cas portugais en fonction du régime totalitaire qui a perduré jusqu'en1974.
Latélévision est apparue au Portugal pendant les années1950. À l'initiative du gouvernement portugais, la RTP SARL est créée le. Les émissions expérimentales de la RTP (ultérieurement, connue comme laRTP1) ont commencé en1956, à partir de laFeira popular, àLisbonne. Néanmoins, les émissions ne seront effectives qu'à partir de1957. Devant la nécessité d'organiser la programmation de manière à satisfaire les téléspectateurs, RTP créa en1968 une nouvelle chaîne :RTP2.
En 1975, la RTP fut nationalisée, en la transformant en une société publique. À la fin duXXe siècle, l'État a accordé une licence pour la création de deux chaînes de télévision indépendantes : laSIC en1992 et laTVI en1993[237].
À l'heure actuelleRTP1,RTP2, RTP Memoria,SIC etTVI sont les chaînes nationales existantes au Portugal. En effet, à partir de 2016 la chaîne « RTP Memoria » peut être visionnée par toute la population portugaise sans câble. Outre les chaînes nationales, il existe aussi deux chaînes régionales, celle deRTP Açores qui fut créée en1975 etRTP Madeira qui, quant à elle, fut créée en1972. RTP, SIC et TVI possèdent des chaînes internationales et aussi par satellite, les chaînes internationales sontTVIi,RTPi etSICi. Au Portugal il est aussi possible de capter d'autres chaînes par câble et via satellite. Avec les évolutions technologiques, il est désormais possible de voir la télévision à traversinternet et partéléphone[238]. Dans le cas de la TVI, on peut voir la télévision en direct sur TVI PLAYER
Le réseau principal du câble portugais estNOS qui propose de nombreuses chaines thématiques (MTV Portugal, SIC Radical, Sport TV…).
L'Açoriano Oriental est lejournal le plus ancien du Portugal. C'est aussi l'un des dix plus vieux du monde. Il fut fondé le, dans une période qui correspond à un âge d'or du journalisme aux niveaux national et international.
Quatre mois avant l'apparition de cette première publication, fut promulguée la première loi deliberté de la presse au Portugal. Depuis cette loi, plusieurs journaux sont apparus au long des années, dont les plus connus sontO Século, leDiário de Notícias et leJornal de Notícias.
Au Portugal, il existe plusieursrevues, aux sujets variés ; les principaux périodiques portugais sont :
↑Avec l'importation de nouvelles variétés agricoles et de techniques d'irrigation nouvelles.
↑« A presença árabe-muçulmana na Península Ibérica alargou-se por vários séculos e influenciou a civilização portuguesa, no período decisivo em que se definia o seu ser cultural » (Professor Doutor António Dias Farinha, Directeur de l'Instituto de Estudos Árabes e Islâmicos da Universidade de Lisboa, 1986).
↑Dom Afonso Henriques est proclamé roi de Portugal par ses nobles et ses soldats le à labataille de Ourique.
↑Henri IV est le premier roi d'Angleterre dont la langue maternelle est l'anglais. Et le « droit français », mâtiné de tournures anglaises, ne sera définitivement aboli des Cours de Justice anglaises qu'en 1731. Voir :Le français et les langues historiques de la France, d'Hervé Abalain, éditions Jean-Paul Gisserot,p. 80.
↑Les historiens portugais considèrent que bourgeoisie urbaine portugaise prend conscience à cette occasion de la puissance politique des masses révoltées. Voir MARQUES, A. H. Oliveira,Breve História de Portugal, Lisboa, Presença, 1998,p. 113-119.
↑Le Portugal obtiendra une extension de sa ZEE au-delà des350 milles si le protocole des Açores est confirmé par les Nations unies.
↑Dans le Code de Justice Militaire. Elle est rétablie pendant la Première Guerre mondiale, en 1916, pour des délits de trahison exclusivement en temps de guerre. Elle est ensuite complètement abolie en 1976 sous le nouveau régime démocratique.
↑En accord avec une bulle papale datant de l'époque de laReconquista.
↑Cela explique le nombre élevé de lusitanismes faisant référence à la flore asiatique dans la langue française. Aujourd'hui encore, d'innombrables termes médicaux viennent de la languetupi, langue pratiquée par les indigènes de l'empire du Brésil, ramenée en Europe par l'intermédiaire des Portugais.
↑Si la langue portugaise est, de très loin, le véhicule central de la littérature portugaise, un certain nombre d'écrivains portugais ont, au fil des siècles, écrit occasionnellement en utilisant d'autres langues, notamment le latin jusqu'auXVIe siècle (Damião de Góis et Uriel da Costa par exemple écrivent encore certains de leurs grands textes en latin), mais aussi le castillan (Gil Vicente, Camões, Sá de Miranda et Rodrigues Lobo étaient parfaitement bilingues, et ont laissé quelques textes en castillan), le français (José Custódio de Faria, Eça de Queiros et Fernando Pessoa ont notamment donné quelques livres, textes et articles en français) ou l'anglais (Fernando Pessoa, parfaitement bilingue anglais, a écrit une petite partie de son œuvre poétique en anglais).
↑On trouve pendant la période de Gharb al-Ândalus quelques poètes musulmans de grande valeur installés définitivement sur le territoire de l'ancienne Lusitanie romaine, notammentAl-Mu'tamid (roi de la taïfa de Seville),Ibn Bassam (à Santarém, alors appelée Xantarim), Ibn'Amar et Ibn Harbun (de Silves).
↑Toute l'Europe - Société - Le taux de fécondité dans l'Union européenne - 16.03.2016 : « Globalement, Eurostat constate une hausse du taux de fécondité dans l’UE entre 2001 et 2014, passant de 1,46 à 1,58 naissance par femme. En haut de l'échelle, on trouve la France et son taux de fécondité de 2,01 et, tout en bas, le Portugal avec 1,23. ».
↑a etbJosephPérez,Histoire de l'Espagne, Paris, A. Fayard,, 921 p.(ISBN978-2-213-03156-9,OCLC301631483),p. 34 : selon Joseph Pérez, « parmi les envahisseurs de 711, les Arabes proprement dits étaient une infime minorité [...] la majorité était formée de Berbères. [...] C'est pourquoi les Espagnols, pour évoquer la domination musulmane, préfèrent parler de Maures, c'est-à-dire de Maghrébins. ».
↑a etbJean Flori,La première croisade : l'Occident chrétien contre l'Islam (aux origines des idéologies occidentales), éd. Complexe,, 287 p.(lire en ligne),p. 120.
↑« Disparition des royaumes d'Espagne, le territoire sera redistribué en provinces, sous l'autorité de Madrid. Du point de vue administratif, ont été créées les intendances et on a étendu les corregimientos aux anciens royaumes aragonais. » enContextos de Artehistoria.com.
↑Diogo do Couto, dans l'epístola dedicatória de la Década Quarta.
↑Ásia de João de Barros: dos feitos qu'os Portugueses fizeram no descobrimento e conquista dos mares e terras do Oriente, Volume 2, Imprensa nacional-Casa da Moeda, 1988.
↑Jean-François Labourdette,Histoire du Portugal, Fayard, 2000. L'auteur fait de la précocité de la constitution du peuple portugais comme nation le fil de sa démonstration. Voir également les nombreux articles dans des revues telles queLusotopie, par exemple l'article de Michel Cahen, « Une identité dans la longue durée » (Lusotopie, 2002/2,p. 115-119).
↑Histoire du Portugal, Albert-Alain Bourdon et Yves Léonard, éditions Chandeigne, Paris, 2019 (4eme édition).
↑"Une identité dans la longue durée", Michel Cahen,Lusotopie, Numéro thématique : Portugal, une identité dans la longue durée, Année 2002, 9-2, pp. 115-119.
↑"L’História de Portugal du Círculo de Leitores, autour du genre de l’histoire nationale et des nations en Péninsule ibérique", Stéphane Boisselier,e-Spania - Revue interdisciplinaire d’études hispaniques médiévales et modernes, 2021, 39, 10.
↑"La grande stratégie du Portugal", Olivier Kempf,Revue Conflits, n°51, Mai-Juin 2024.
↑Séminaire interdisciplinaireL’empire portugais, entre l’Amérique, l’Afrique et l’Asie : Perspectives coloniales et post-coloniales (XVe – XXIe siècles), organisé par la Délégation en France de la Fondation Calouste Gulbenkian, l'École française d’Extrême-Orient, l'École pratique des hautes études, l'École des hautes études en sciences sociales. Conférence du 26 novembre 2012,Des conquêtes plus lointaines que celles des Grecs et des Romains : aspects politiques et militaires des conquêtes de Goa et de Malacca (1510-1512), présentée par João Paulo Oliveira e Costa, Directeur, Centre d'Histoire d'Outre-mer (CHAM) de l'Université nouvelle de Lisbonne. École française d'Extrême-Orient.
↑Voyage de Pyrard de Laval aux Indes orientales (1601-1611) : contenant sa navigation aux Maldives, Moluques, Brésil, les divers accidents, aventures et dangers qui lui sont arrivés en ce voyage… Suivi de la relation du voyage des Français à Sumatra de François Martin de Vitré (1601-1603), préface de Geneviève Bouchon, notes de Xavier de Castro, éditions Chandeigne, 1999.
↑Alexandra Pelucia,Corsários de piratas portugueses, éd. Esfera dos Livros. Voir aussi les chapitres de laPérégrination de Mendes Pinto consacrés aux activités des Portugais à Ningbo, dans le tome I.
↑Cours d'histoire de l'Amérique latine, de J. Piel, séminaire consacré à « l'Empire portugais du Sucre », université Paris 7-Paris Diderot, 2003.
↑O Hospital Real de Todos os Santos : da Organização da caridade ao génio organizativo, de L. Graça, publié dansDirigir-Revista para chefias,no 32, 1994.
↑Article 5.3 :« L'État ne saurait aliéner aucune partie du territoire portugais ni aucun des droits de souveraineté qu'il exerce sur celui-ci, sans préjudice de la rectification des frontières », Consultée le.