| Statut | Établissement public d’État [Grand port fluvio-maritime de l'axe Seine] |
|---|---|
| Tirant d'eau | 11,30 à 11,70 m |
| Activités | |
| Superficie | Circonscription portuaire : 38 000 ha Circonscription terrestre : 4 700 ha dont 65 % à vocation naturelle |
| Coordonnées | |
|---|---|
| Pays | France |
| Région | |
| Département | |
| Commune (France) | |
| Plan d'eau |
Au, legrand port maritime de Rouen est devenuHAROPA Port, le port fluvio-maritime de l’axe Seine, conformément aux dispositions de l'ordonnanceno 2021-604 du, résultant de sa fusion avec les ports du Havre et de Paris.
Sa circonscription portuaire s’échelonne de Honfleur jusqu’à la Métropole Rouen Normandie. Spécialiste du vrac et conventionnel, il contribue à positionnerHAROPA Port comme1er port ouest-européen exportateur de céréales. Il est unétablissement public placé sous la tutelle duministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, plus particulièrement de ladirection générale des infrastructures, des transports et des mobilités.
Depuis l'Antiquité, leport constitue une part prépondérante de l'activité de la ville deRouen en raison de sa situation stratégique entreParis et la mer, dont lesmarées y sont perceptibles. Bien qu'il soit à 80 km par bateau de l'estuaire (6 heures de navigation), le port est en mesure de recevoir des navires très importants (jusqu'à 292 m de long et 150 000 tonnes).
Tous les4 à 6 ans est organisé un grand rassemblement des plus grandsvoiliers du monde[1], l'« Armada de Rouen ».
Dès son origine,Rouen connaît un dynamisme économique remarquable. En 50 av. J.-C., le géographe grecStrabon témoigne déjà du rôle logistique de laSeine et du port deRouen.
« Depuis laSaône jusqu'à laSeine, on voiture les marchandises par terre. C’est en descendant cette rivière qu’on les transporte dans le pays desLexoviens et desCalètes, et de là, par l’océan, en moins d’un jour, dans laBretagne. [...] Une des plus belles voies de commerce formées par la nature »
— Strabon, La géographie
Dès cette époque, laSeine confirme son rôle d’axe stratégique de l’Empire romain.Rotomagus (leRouen actuel) est alors le point ultime de remontée de la marée à l’intérieur des terres. La cité devient le lieu de transbordement entre le fleuve et la mer des échanges qui se faisaient entre l’Empire et sa province de Bretagne (laGrande-Bretagne actuelle). Le marbre d’Italie, les vins de Provence, l’huile d’olive d’Espagne étaient embarqués àRouen à destination de laGrande-Bretagne. Les navires qui en revenaient étaient chargés de métaux comme le plomb ou l’étain qui étaient alors réexpédiés par le fleuve vers le Sud.
La ville est régulièrement nommée dans des traités et autres documents officiels. En629,Dagobert mentionne le port deRouen comme un lieu où l'on peut se procurer du vin, du miel et de la farine provenant d’Europe du Nord.En779,Charlemagne supprime la taxe sur les frets de navires venant àRouen. La ville connaît alors une période de prospérité :Charles le Chauve en visite àRouen en840 compte près de 28 navires dans le port. Autres signe de cet essor, la monnaie frappée àRouen comporte un vaisseau sur sa face. Cette période de prospérité s'achève, avec l'arrivée desVikings qui remontent laSeine jusqu'àRouen et réduisent la ville en cendres en841-842.
Avec la cession du comté de Rouen àRollon en911 et la fin des raids vikings qui s'ensuit, le port retrouve sa prospérité. Les liens avec les pays scandinaves se renforcent. Rollon, puis, plus tard, lesPlantagenêt y créent des entrepôts pour les produits venant de lamer Baltique et de laMéditerranée. LaSeine redevient le lien essentiel avec l’Angleterre. Dès lors, le port et sa ville voient leurs destinées s’épanouir. Rouen est la capitale d'unduché puissant, puis d'un empire, et dispose d’un port particulier àLondres, « Dunegate », où les vins deBourgogne et d’Île-de-France sont livrés. Laguerre de Cent Ans va certes affecter son activité un temps, mais la paix imposée par l'occupant anglais et les Bourguignons auXVe siècle permet à Rouen de renouer ses liens traditionnels avec les ports anglais.

Dès la fin du Moyen Âge, le port deRouen développe ses échanges maritimes avec l’Italie, comportant essentiellement des produits textiles. DuXVe siècle auXVIIIe siècle,armateurs et navigateurs s’associent, à partir des ports deRouen et deHonfleur, aux grandes épopées océaniques et nouent des relations commerciales avec le monde entier. Peuplée alors de 40 000 habitants,Rouen accède au rang de deuxième ville de France derrièreParis. L'industrie textile se développe et le commerce avec lesAntilles, leCanada et lesPays-Bas.

Si Rouen fut un très modesteport négrier, avec seulement 4 opérations directes de traite organisées entre 1701 et 1706[2], la ville jouera néanmoins un rôle central en étant le poumon financier de latraite havraise et honfleuraise[3].
En1716, deslettres patentes du roiLouis XV donnent la possibilité aux négociants de quatre villes portuaires de pratiquer librement latraite négrière, hors des compagnies à monopole :Nantes,La Rochelle,Bordeaux etRouen :« Nous avons permis & permettons à tous les Négociants de notre Royaume, de faire librement à l’avenir le commerce des Nègres, de la Poudre d’Or & de toutes les marchandises qu’ils pourront tirer des Côtes d’Afrique, depuis la Rivière de Sierra Lyona inclusivement, jusqu’au Cap de Bonne-Espérance, à condition qu’ils ne pourront ainsi armer ni équiper leurs Vaisseaux que dans les Ports de Rouen, la Rochelle, Bordeaux et Nantes. » Toutefois, en raison de l’impossibilité de faire remonter laSeine à des navires de grostonnages, lesports du Havre et deHonfleur[Note 1] obtiennent en1721 une extension des lettres patentes afin de se substituer à celui de Rouen qui ne sera jamais unport négrier. En revanche, la ville a tenu un rôle essentiel dans la mise en place de ce commerce triangulaire[3]. Tout d'abord la puissanteCompagnie du Sénégal fut « placée aux mains des Rouennais ». Puis de nombreux négociants investissent des capitaux dans cette économie : en 1754, près d’un tiers des armements du Havre impliqués dans la traite négrière appartient à des négociants rouennais[4]. Enfin, les industriels rouennais fournissent de grande quantité de textile comme « pacotille » (marchandises à échanger contre les esclaves).
AuXIXe siècle, le port commence à rencontrer des difficultés à accueillir les navires dont lestirants d’eau ne cessent d'augmenter. L'accès au port deRouen devient de plus en plus difficile, le fleuve s'ensable et le chemin de fer arrive à Rouen en1843, venant sérieusement concurrencer la voie d'eau. L'avenir du port de Rouen est ainsi menacé. C’est dans ce contexte qu'en1846,Alphonse de Lamartine défend les travaux d'endiguement du fleuve devant la Chambre des députés.
« [...] Mais je dis plus. Quand cette expérience n'aurait pour résultat, même en échouant, que d'arracher enfin son secret au fleuve, son secret à lamarée, son mystère à la navigation maritime de laSeine, oui, quand elle n'aurait pour résultat que d'arracher le oui ou le non définitif à la nature, sur la possibilité ou l'impossibilité de prolonger de cent vingt kilomètres la navigation française, ce oui ou ce non arrachés à la nature valent à eux seuls vos deux millions ! »
— Lamartine, Discours devant la Chambre des députés
Dans la deuxième moitié duXIXe siècle, à la suite de la destruction de la quasi-totalité des vignobles français par lephylloxéra de la vigne, l'activité portuaire augmente grandement en recevant la productionvinicole de l'Algérie.

Avec le début de laPremière Guerre mondiale, le trafic augmente fortement. Celui-ci est notamment porté par le développement des importations decharbon anglais. Le port de Rouen devient le premier port français, place qu’il conserve jusqu'auxannées 1930.
LaSeconde Guerre mondiale sera dramatique pour le port de Rouen : le trafic est réduit à néant pendant trois années consécutives (de1941 à1943) et la quasi-totalité des installations portuaires est détruite.
La Reconstruction fait deRouen un port pratiquement neuf, très bien adapté aux trafics qu'il a à traiter. Les installations portuaires se déplacent vers l’aval du port et le développement de la rive gauche se fait en étroite liaison avec celui de l’industrie. Les liaisons avec lesîles Britanniques, l'Europe du Nord et l’Afrique du Nord retrouvent rapidement leur niveau d'avant-guerre. Des nouvelles lignes régulières sont mises en place vers la côte occidentale d’Afrique, l’océan Indien ainsi que l’Amérique du Sud ou encore lesÉtats-Unis. Même s’il n’est plus le premier port français, le port de Rouen ne cesse de se développer.
Des progrès très importants sont réalisés grâce à l'aménagement du nouveauchenal de l'estuaire ouvert en1960. Le trafic passe de10 Mt en1963[5] à13 Mt en1970 et atteint pour la première fois le seuil des20 Mt en1979. La structure du trafic se modifie profondément. En1968, les céréales, farines, sucres et produits pétroliers deviennent majoritaires pour la première fois dans le trafic.
Après laSeconde Guerre mondiale, les pays européens se trouvent dans une situation de pénurie alimentaire. Afin de sortir de cette dépendance, unepolitique agricole commune est mise en place en1962. La production agricole est encouragée et un soutien est apporté aux exportations, ce qui permet au port de Rouen de faire un véritable bond en avant. Dès lors, Rouen se situe au premier rang des ports européens d’exportation céréalière. Plus de quatre décennies plus tard et malgré les fortes évolutions enregistrées au niveau communautaire, Rouen occupe toujours cette position de leader.
L'application dustatut d’autonomie en1966 consacre le port de Rouen comme l'un des grands ports français appelés à jouer un rôle national.
La dernière décennie (1990-2000) génère de profondes transformations provoquées par la réforme de lapolitique agricole commune en 1992. Cette période voit le trafic céréalier reculer au port de Rouen de 1994 à 1996. Pendant ce temps, la réforme nationale de la manutention portuaire de 1992 permet de redonner fiabilité et compétitivité au port.
En 2012, la création dugroupement d'intérêt économique HAROPA rassemble les ports du Havre, de Rouen et de Paris[6].
Le, le grand port maritime du Havre fusionne avec les ports de Rouen et de Paris et devientHAROPA Port, le port fluvio-maritime de l’axe Seine, conformément aux dispositions de l'ordonnanceno 2021-604 du[7].

Bien que le port de Rouen soit situé à 80 km de l'estuaire par le fleuve et à6 heures de navigation, l'effet desmarées est sensible jusqu'à Rouen et permet de recevoir des navires très importants, jusqu'à292 m de long et 150 000 tonnes de port en lourd. Enaval, les ponts sur laSeine dégagent untirant d’air de 50 mètres tandis que desdragages permanents maintiennent untirant d’eau de 10 mètres minimum. Afin de préserver l'accès aux navires les plus hauts, seuls trois ponts, laissant un grandtirant d'air au navire (plus de 50 mètres), franchissent laSeine entreRouen etLe Havre : en partant de l'embouchure de la Seine, ce sont lepont de Normandie, lepont de Tancarville et lepont de Brotonne. Ces possibilités de franchissement du fleuve sont complétés par plusieursbacs (huit en tout) permettant de transporter piétons et voitures.

De 3 500 à 4 000 navires font escale chaque année dans le port de Rouen. L’accès au port est assuré par un entretien régulier du chenal de navigation et des dragages permanents. Cet entretien permet l'accueil de navires ayant les caractéristiques suivantes[8] :
Ainsi, le port peut accueillir en escale, des navires de 30 000 à 40 000 tonnes de port en lourd (tpl) ou encore de porte-conteneurs de 2 000 à 2 500 EVP.
Les conditions particulières de navigation (tirant d'eau limité, chenal étroit, brume et brouillards fréquents) nécessitent une maîtrise parfaite de la conduite des navires. C'est pourquoi la plupart des navires ayant des dimensions importantes doivent être manœuvrés avec l'aide d'unpilote de Seine à bord.


L'activité portuaire se répartit tout au long de la Seine entre Rouen etHonfleur sur environ 120 km. Le port de Rouen dispose en tout de 12,6 km de quais. Lessilos portuaires de Rouen représentent une capacité de stockage de1,3 million de tonnes de céréales.
Adossé à la région céréalière la plus importante d'Europe occidentale, Rouen positionne HAROPA Port comme le1er port européen pour lescéréales avec 12,7 Mt en 2023[9] (50 % des exportations françaises). Le traficpétrolier, moins important que celui du Havre, est lié à l'activité desraffineries dePetit-Couronne et Port-Jérôme ainsi que des installations de stockage.
Les principaux échanges se font avec laChine (2,48 Mt) ; suivie duMaroc ((2,07 Mt) et l’Algérie ((1,15 Mt). En 2023 toujours, le port a exporté vers des destinations moins courantes telles que : laMauritanie, leMexique, laThaïlande, l’Inde, laColombie,Madagascar, lesÉtats-Unis ou l’Afrique du Sud.
| Marchandise | Trafic d'entrée | Trafic de sortie | Trafic total |
|---|---|---|---|
| Vracs liquides | 6,5 | 5,6 | 12,1 |
| Vracs solides | 2,3 | 8,8 | 11,1 |
| dont céréales | 0,1 | 7,4 | 7,5 |
| Marchandises diverses | 1,1 | 1,0 | 2,1 |
| Total | 9,9 | 15,5 | 25,4 |
Les principales installations du port se caractérisent ainsi :
Les plus grosses emprises sont regroupées sur le site dit amont, situé dans l'agglomération de Rouen, en aval dupont Guillaume-le-Conquérant, et s'échelonnent principalement le long de la rive gauche du fleuve.
Il existe aussi :
La limite du port fluvial définie parVoies navigables de France (VNF) est fixée aupont Boieldieu de Rouen, ce qui correspond à peu près à l'emplacement du pont Mathilde duMoyen Âge, limite traditionnelle entre le fluvial et le maritime.
Rouen est donc également unport fluvial important. La Seine navigable (gabarit classe V, péniches allant jusqu'à 5 000 tonnes) le met en relation avec l'Île-de-France, qui représente un arrière-pays à la fois dense et proche. Rouen est à (24 heures de navigation duport de Gennevilliers, qui est l'installation la plus importante duport autonome de Paris.
Lecluster maritime et portuaire rouennais est composé d’établissements dont l’activité est nécessaire et directement liée aux ports (pilotage, lamanage, chargement et déchargement de marchandises, etc.). Selon l'INSEE, en 2021 le CMP de Rouen comptait4 680 emplois[13].
Toujours selon l'INSEE, le cluster non maritime - comprenant donc les industries et les services - comptabilisait en 2021 :11 430 emplois.
Leport de plaisance de Rouen est situé dans le bassin Saint-Gervais,darse Barrillon. Le plan d'eau s'étend sur 25 000 m2 et (150 anneaux sont disponibles sur des pontons flottants aveccatways totalement équipés (arrivée d'eau et bornes électriques) dans un espace entièrement sécurisé parvidéosurveillance et accès par badge.
Le projet Seine ouest prévoit la réhabilitation du patrimoine portuaire inutilisé, ainsi que la mise en valeur des friches laissées par le déplacement du port en aval, plus loin du centre-ville. Il prévoit aussi un développement urbain, dont l'espace commercial desDocks 76 et le palais des sportsKindarena ont anticipé l'essor et la construction.
La « façade maritime » de Rouen rive droite passait, avant laSeconde Guerre mondiale, pour être la seconde plus belle de France après celle deBordeaux. Elle a été presque totalement anéantie pendant cette guerre. Il n'en subsiste que quelques immeubles datant duXIXe siècle et quelques autres, au-delà du pont Guillaume-le-Conquérant, bâtis également auXIXe et au XXe siècle et qui étaient des sièges de compagnies maritimes. Avant-guerre, l'orientation au sud et l'attrait des Rouennais pour sa partie nommée Cours Boieldieu l'avaient fait surnommer « la Petite Provence », et la terrasse du café Victor était une des plus grandes de France.
Il ne reste rien du patrimoine ancien sur les quais hauts, dont la création résulte de la destruction totale du bâti ayant permis, lors de la Reconstruction, de rehausser les quais préexistants. Trois monuments étaient particulièrement emblématiques de la « façade maritime », à savoir : l'ancienne douane, l'ancien palais des Consuls et l'ancien théâtre des Arts.
À l'endroit où les quais n'ont pas été rehaussés (ils sont encore au même niveau que les berges de la Seine), subsistent des hôtels particuliers duXIXe siècle, comme l'hôtel des Sauvages datant du premier tiers de ce même siècle et inscrit au titre desMonuments historiques depuis1953.

Au fil des décennies, la croissance du trafic contraint la Chambre de commerce à équiper le port d'infrastructures deradoub et de réparation navale. Le début desannées 1930, en particulier, voit un important développement des capacités de réparation. En1932, la darse des docks permet la réparation de (615 navires.
Ces réparations s'effectuent principalement dans quatre docks flottants : deux de 4 200 tonnes et deux de 8 000 tonnes. Ils ont tous été construits àHambourg, enAllemagne, par laDockbaugesellschaft et les ateliersRud-Otto Meyer. Ils ont été livrés à la France à titre de réparation pour lesdommages de guerre engendrés par le premier conflit mondial. Il n'en subsiste qu'un seul en service aujourd'hui, dont la longueur et le tonnage maximums ont été augmentés : il est passé de 140 à 180 et de 8 000 à 14 000 t. Il est ancré dans lebassin Saint-Gervais.
À l'été 2022 entrera en service un nouveau dock d'occasion[14]. D'ici là, il est amarré quai Marcel-Marais.
Des docks de grande capacité sont érigés dans lesannées 1950 pour remplacer ceux du quai aux Meules détruits pendant la Seconde Guerre mondiale[15]. Ce sont les architectesRobinne et Jean Viraut qui sont chargés de ce projet. L'entrepriseCampenon-Bernard réalise les travaux et construit enbéton précontraint, la première fois en France pour des édifices de cette importance. La bâtisse la plus grande subsiste aujourd'hui et a été entièrement réhabilitée en vue d'y installer les commerces desDocks 76.
Sur la rive droite, une partie des anciens hangars à structure métallique et de briques ont été rénovés et sont transformés en restaurants, brasseries, salles de sport, ainsi que l'espace de sciencesH2O (2010-2014) et le théâtre municipal de Rouen, le Hangar 23 (ancien théâtre Duchamp-Villon). Le hangar A, directement en aval du pont Guillaume-le-Conquérant, est le plus élaboré au niveau de sa structure métallique. Deux nouveaux hangars dans le style des anciens sont venus s'y ajouter. Un des nouveaux hangars abrite laCompagnie des eaux (hangar C).
Sur la rive gauche, seul lehangar 106 a été réhabilité.
En1950 est inauguré lechai public de la Chambre de commerce, œuvre de l'architecte rouennais Pierre-Maurice Lefebvre. C'est alors le plus grand chai à vin d'Europe. Le bâtiment en brique et béton est situé entre la Seine et le bassin Saint-Gervais. À l'intérieur, il se compose de trois étages de cuves pouvant recevoir100 000 hectolitres et disposés en croix. Ces étages sont desservis par des passerelles. Il est raccordé par canalisation aux postes de déchargement du quai de la Seine ainsi que du bassin Saint-Gervais, et est aussi relié directement aux chais privés. Il ferme au début desannées 1980. Ce bâtiment, désaffecté, est aujourd'hui muré, après avoir été pillé et vandalisé, en raison notamment des tuyauteries encuivre qu'il renfermait.
À partir duXXe siècle, desgrues électriques sont mises en service et s'ajoutent aux grueshydrauliques jusqu'alorsutilisées. Elles sont installées sur les nouveaux quais, là où les accumulateurs hydrauliques ne permettent pas d'alimenter des grues hydrauliques, étant donné leur éloignement. L'électrique est la seule solution retenue. LaCompagnie centrale d'énergie électrique de Rouen construit un bâtiment remarquable en1902. Cette centrale électrique comprend une structure métallique, attribuée auxateliers Eiffel, qui porte un toit en verrière et soutient des murs en silex et en briques multicolores formant des motifs géométriques. Désormais cette bâtisse a une vocation commerciale au sein du complexe des Docks 76.

Avant le passage au tout électrique, deux types de grues se sont succédé : les grues à vapeur et les grues hydrauliques. La Chambre de commerce décide en1885 d'abandonner les grues à vapeur, qu'elle juge trop dangereuses et trop coûteuses, pour se tourner vers un système plus récent qui équipe déjà lesports de Londres et d'Anvers : l'hydraulique.
Il s'agit de trois tours conçues par l'architecteLucien Lefort et construites en1885 et1910. Leur style est caractéristique de l'éclectisme régional, mélange de style troubadour et néo-classique, conjugué aux matériaux traditionnels comme la pierre calcaire et le silex et usuels auXIXe siècle comme la brique. Elles ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le.
Les trois tours, même si leur style est analogue, ne sont cependant pas semblables. La plus ancienne, dite « tour Eiffel », située sur lequai Gaston-Boulet, montre davantage de richesses dans l'ornementation décorative et la diversité des matériaux utilisés. En1893, elle a été équipée d'une horloge et d'unmarégraphe, dont le cadrant face à la Seine indique directement la hauteur de la marée. C'est elle qui a été entièrement restaurée en2009.
Elles avaient pour fonction première d'accumuler et de comprimer à 53 atmosphères l'eau du réservoir, grâce à un cylindre en fonte installé à l'intérieur de chaque tour; ce cylindre de 60 tonnes est guidé par deux rails internes. Elles étaient destinées à fournir l'eau nécessaire au fonctionnement des grues hydrauliques.
L'Armada est un large rassemblement de grands voiliers organisé à Rouen. Événement majeur du monde de la mer, il a lieu tous les quatre à cinq ans sur les quais de la Seine. Cette manifestation dure en général une dizaine de jours.
Durant ces dix jours, les quartiers de Rouen sont aux couleurs des différentes nationalités des bateaux invités. Près de 8 000 marins sont présents dans les rues de la ville. Au terme de ces dix jours, les navires descendent laSeine les uns à la suite des autres. Cette « parade de la Seine » s'achève au large d'Honfleur et duHavre et les navires retrouvent alors la mer.
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