Bien que le terme de pornographie s'applique à toute production culturelle ayant pour objectif l'excitation du spectateur, la perception d'aujourd'hui par le grand public se confond avec celle desfilms pornographiques et particulièrement avec lapornographie sur Internet. L'actriceTiffany Hopkins définit la pornographie comme« avant tout un objet dedivertissement qui a pour finalité lamasturbation[2],[3] ».
Une immense industrie de consommation de la pornographie apparaît grâce à l'utilisation descassettes vidéos, desDVD, puis d'Internet.
Lapornographie amateur devient également très populaire et se distribue via Internet.
Difficultés de définition et de délimitation
Étymologie
Apparu ausiècle des Lumières, le mot « pornographie » désignait alors plus spécifiquement les études concernant laprostitution. Cette définition se retrouve dans sonétymologie, le motpornographie dérivant dugrec ancienπορνογράφος /pornográphos, lui-même un dérivé deπόρνη /pórnê signifiant « prostituée » et deγράφω /gráphô, qui signifie « peindre », « écrire » ou « décrire ». On le dérive sous les termesporno (abréviation française), etporn (abréviation anglo-américaine)[4].
André Breton avait pour formule : « La pornographie, c’est l’érotisme des autres »[5], devenue classique pour montrer que ce qui apparaît pornographique pour l’un peut relever de l’érotisme pour l’autre, selon les époques, les cultures ou les sensibilités individuelles. Cette observation souligne d’emblée le caractère éminemment contextualisé etmoralement fluctuant de la distinction entre érotisme et pornographie. Comme l’affirme Marie-Anne Paveau, la pornographie est « une affaire de réception, de regard, voire d’imagination »[4]. Autrement dit, elle ne réside pas seulement dans les œuvres elles-mêmes, mais dans la manière dont elles sont perçues. Elle constitue ainsi une :« construction, par les mots et/ou les images, plus ou moins sophistiquée […], une activité de représentation du rapport sexuel, représentation directe et explicite »[6].Si la nudité en est souvent un élément, elle n’en est ni la condition suffisante ni le critère déterminant : la pornographie suppose avant tout un cadrage intentionnel orienté vers l’excitation et la mise en scène explicite des organes ou des actes sexuels.Michela Marzano quant à elle, insiste sur une différence fondamentale entre érotisme et pornographie :
« Là où l'érotisme est un récit — en images ou en mots — du désir qui pousse un être à la rencontre de l'autre, la pornographie […] ne vise jamais à raconter une histoire et représente des individus qui ne se reconnaissent pas comme sujets de leur désir[7]. »
L’érotisme, plus narratif et relationnel, s’inscrit historiquement dans des formes artistiques, alors que la pornographie se présente davantage comme un dispositif technique centré sur la performance sexuelle, déconnecté du contexte relationnel ou symbolique.Depuis les années 1970, la pornographie, assimilée dans le grand public à la production defilms X, évolue dans un espace ambigu, à la fois défendu par descontre-cultures et simultanément critiquée comme uneindustrie du sexe structurée par des logiques marchandes, proches du proxénétisme et marquée par des réseaux de pouvoir très inégalitaires, voirmafieuse[8],[9]. Les travaux féministes (MacKinnon, Dworkin, Jeffrey) et socio-anthropologiques (Gail Dines ; Paasonen ; Nikolas Rose) ont montré combien cette industrie repose sur une dissymétrie structurelle entre hommes et femmes, tant du point de vue de la production que de la réception : acteurs masculins valorisés, corps féminins instrumentalisés, sexualité hétérocentrée, scénarios répétitifs centrés sur ladomination masculine[10],[11],[12],[13],[14].
Cette dissymétrie rapproche la pornographie contemporaine de la logiqueprostitutionnelle, non seulement dans la manière de représenter le corps féminin mais aussi dans les formes d’exploitation physique, psychique et économique qu’elle peut impliquer[10],[15],[9].À l’inverse, certains publics, comme lesnaturistes ou lesbiologistes, peuvent accepter la représentation ducorps nu en dehors de toute intention sexuelle, tout en refusant la représentation explicite de l’acte sexuel. Ce refus peut s’expliquer par lapudeur, mais aussi par l’association culturelle persistante entre sexualité et intimité ou par une questionmorale liée à l’exposition publique de l’acte sexuel : ce qui leur paraît dégradant n’est pas le sexe, mais le fait de se livrer au regard lubrique d’autrui, devenant ainsi un simple instrument de satisfaction.Dans ces contextes, la pornographie est assimilée à l’obscénité, la vulgarité ou l’instrumentalisation du corps. Les recherches contemporaines enpsychologie du trauma[16],[17],[18] ont d’ailleurs montré que certaines représentations sexuelles explicites, surtout lorsqu’elles reproduisent des schémas de domination ou de violence, peuvent réactiver des blessures psychiques antérieures, soulignant que la réception d’une image n’est jamais neutre mais s’inscrit dans une histoire corporelle et affective.
Champs de représentations
On trouve des représentations explicites d’actes sexuels dans la quasi-totalité des sociétés humaines depuis laPréhistoire[19]. Leur fonction demeure cependant difficile à interpréter : on les a souvent associées — parfois hâtivement — à des rites de fécondité, de l’Antiquité auMoyen Âge, mais ces hypothèses, faute de preuves décisives, restent largement spéculatives. Les recherches récentes enanthropologie rappellent qu’il est méthodologiquement périlleux de projeter nos catégories sexuelles sur des cultures où la sexualité n’était peut-être ni individualisée ni séparée dureligieux, dupolitique ou ducosmologique[20].
Selon les sociétés, la représentation de la sexualité obéit à des normes très différentes, qui reflètent les conceptions locales de la sexualité elle-même. Les célèbres sculptures érotiques des temples deKhajurâho, intégrées dans un programme religieux complexe[21], n’avaient certainement pas le même statut que les photographies pornographiques vendues clandestinement dans les villes occidentales du XIXe siècle. Le simple fait de comparer ces objets montre que la définition de la « pornographie » n’est pas universelle : elle varie selon les contextes culturels, les régimes de visibilité et les systèmes devaleurs. Ainsi, certaines sculptures médiévales[22], y compris sur descathédrales, paraissent aujourd’hui obscènes, mais elles remplissaient alors des fonctionsmorales,satiriques ouapotropaïque qui excèdent largement notre rapport contemporain à la nudité.
La représentation pornographique est également conditionnée par les techniques disponibles. Les œuvres dumarquis de Sade s’inscrivent dans la tradition littéraire desLumières ; elles constituent à la fois un prolongement et une transgression extrême en mélangeant pornographie, torture et nécrophilie, souvent avec des enfants. Les gravures qui les illustrent utilisent des procédés visuels courants à l’époque[23], l’histoire de la pornographie n’est pas seulement une question de contenu mais aussi de dispositif technique et de société qui l’organise.
Avec l’avènement de laphotographie, puis ducinéma, de la vidéo et d’internet, la pornographie acquiert une diffusion inédite. Comme l’avait anticipéWalter Benjamin avec la notion de « reproduction technique », la démultiplication des images transforme leur statut social[24]. Une fois en ligne, un film pornographique de viol ou de tout autre genre, est difficilement supprimable[25], ce qui questionne le regard de la société sur ces images, le rapport personnel à l’image de soi et le droit à l’anonymat. Le réalisme photographique, surtout, bouleverse la perception de la pornographie : alors que la littérature ou la peinture étaient toujours filtrées par l’imaginaire, la photographie, même mise en scène, donne à voir quelque chose « qui a été », pour reprendre les termes deRoland Barthes dans La Chambre claire[26]. Cette dimension confère aux images pornographiques une puissance affective et idéologique bien plus marquante que celle des représentations pré-modernes. La nouvelle pornographiemainstream, conjuguée à son accessibilité massive, explique à la fois son expansion et les controverses qui l’accompagnent. Les débats portent aujourd’hui sur de nombreux aspects, lesconditions de production : le sort desactrices (contraintes économiques,emprise, reproduction traumatique, droit à l’oubli)[27],[28], l’exploitation d’enfants[29],[30], les algorithmes de diffusion[31] ; sur les répercussions socio-psychologiques : sur la santé des personnes directement impliquées (trois fois plus d’overdoses, dedepressions, et deviolences conjugales)[9], sur lesconsommateurs (addictions, escalade de la violence, stéréotypessexistes,revenge porn…) ; et sur l’ensemble de la société :données personnelles[32],[33],sexualisation des médias[34], augmentation desagressions[35], flux économiquesopaques[36], liens avec le crime organisé[37],[38], pornographiedeepfake[39] et pédopornographie générée par IA[40].
En 2025, les débats sur la pornographie ne se limitent plus à la liberté d’expression ou au goût personnel : ils interrogent les valeurs autour desquels nous souhaitons faire société, les structures sociales de la sexualité, les mécanismes de domination et l’impact psychique de représentations massivement diffusées[41]. Les recherches en psychologie du trauma (Judith Herman[18], Bessel van der Kolk[17], Muriel Salmona[16]) soulignent que ces images, peuvent être aussi traumatisantes à produire qu'à regarder. En comparaison, les séries pornographiques de l’art antique comme les estampes japonaises, fresques romaines, sculptures hindoues, bien qu’elles se placent dans un contexte où les femmes n’avaient que peu de droits à disposer de leur corps[20], suscitent moins de controverses, précisément parce qu’elles n’impliquent pas des personnes identifiables et vivantes, intégrées dans des rouages économiques[38].
Histoire
Antiquité
Couple ayant un rapport sexuel. Peinture murale, à Pompéi.
Dans la mythologie grecque, les récits sexuels sont nombreux, y compris les récits de viol et d'inceste. Ce terreau culturel à été un soutient de la culturepédérastique[42]. La banalisation du viol dans la mythologie grecque est un des révélateurs de la misogynie des sociétés hellénistes[43],[20] ayant fournit la base étymologique du motporno.
Des images pornographiques sont diffusées dans tout l’Empire romain[44]. Elles sont présentées aux yeux de tous sans aucune censure. Elles sont aussi bien moulées sur descéramiques sigillées que peintes à l'intérieur des riches villas aristocratiques et deslupanars afin de distraire une noblesse avide de licencieuses représentations. Cet art contribue à rappeler les interdits tout en faisant rire par d'odieuses situations[45].
EnChine, une richelittérature existe et de nombreux artefacts (peintures etsculptures) montrent une liberté de représentation de lasexualité. EnInde également, la culture a produit de nombreuses représentations d'actes sexuels notamment à l'extérieur destemples, car la culture valorisait la sexualité dans sa dimension « sacrée » (voir à ce sujet l'article sur leTantrisme).
En1533,Pantagruel deRabelais a été condamné comme ouvrage « obscène » par laSorbonne[réf. souhaitée]. Cette condamnation portait sans doute moins sur l'obscénité du livre que sur son esprit général (que l'on peut qualifier decarnavalesque), trop éloigné des enseignements de l'Église. L'œuvre de Rabelais témoigne en outre d'une mentalité pour laquelle la sexualité faisait encore pleinement partie de la vie humaine et n'était pas considérée comme un sujet « tabou », interdit à la représentation et au discours commun. À cette époque, une catégorie comme la « pornographie » était en fait inconnue, et l'accusation d'obscénité visait beaucoup plus des comportements que des représentations (écrites ou graphiques). C'est aussi l'époque où l'on redécouvre l'Antiquité et le nu qui n'est pas considéré comme obscène.
C'est à l'époque de laRéforme et de laContre-Réforme que l'on situe la distinction occidentale entre ce qui serait « érotique » (lenu artistique, par exemple) et ce qui serait « pornographique », c'est-à-dire illicite et condamné à la clandestinité (même si ce ne sont pas les termes employés à l'époque classique). La contrainte exercée sur les mœurs fait donc à ce moment de la pornographie un exercice deliberté et desubversion[46].
Un auteur pornographique d'une grande prolixité (neuf œuvres totalisant 2000 pages) futAndré-Robert Andréa de Nerciat (1739-1800). Sa philosophie érotique est aux antipodes de celle encore timorée de Crébillon fils[réf. souhaitée] et de celle transgressive et cruelle du marquis de Sade[48]. En réalité, son œuvre élabora une sexualité solaire, heureuse, joyeuse, humoristique[réf. souhaitée].Félicia ou Mes Fredaines,Les Aphrodites,Le Diable au corps mettent en scène ses personnages lubriques, faussement innocents, retors et malins (la comtesse de la Motte-en-feu, Madame Durut, l'abbé Cudard) dans des situations burlesques, pleines de vivantes audaces scéniques[49].
Derrière cette prudence, le mot « pornographie » commence à prendre un sens contemporain : celui d'un désir caché et refoulé qui va commencer à s'inscrire clandestinement dans des écrits, des photographies, des lieux. Certaines œuvres sont aujourd'hui encore célèbres (par exempleGamiani ou Deux nuits d'excès attribué de façon hypothétique àAlfred de Musset, ou bien l'œuvre gravée deFélicien Rops). Le personnage de la prostituée devient ainsi l'un des grands archétypes littéraires et artistiques duXIXe siècle, à cette période l'écrivain françaisVictor Hugo, notait dans ses carnet le nom des prostituées parfois mineurs dont il achetait ou volait le consentement[51]. C'est également l'époque où s'inventent des rituels sexuels occultes qui se confondent avec la démonologie, le viol, la prostitution infantile et la pornographie, à l'instar des expériences de violences sexuelles menées parAleister Crowley. Les jeux de ces « messieurs » dans les « bordels » et le rapport à la « servante » constituentl'archéologie de la ménagère et du fantasme bourgeois[52] qui s'assumera de plus en plus en fin de siècle avec les spectacles de théâtres et cabarets deMontmartre, comme ceux duMoulin-Rouge.
La littérature « pornographique » émerge néanmoins progressivement dans l'espace public à partir de la fin duXIXe siècle et auXXe siècle. Un fait particulièrement marquant est la création en 1893 par Eugène de Budé du Bureau international contre la littérature immorale, qui entraine l'organisation àBerne en 1897 par des philanthropes majoritairement protestants d'un premier congrès international ciblant la« littérature immonde », et enfin, l'ouverture à Paris le 21 et 22 mai 1908, du Congrès international contre la pornographie, regroupant une cinquantaine d'associations ou ligues de moralité européenne : les organisateurs annoncent clairement leurs intentions, mettant en œuvre la défense des« États civilisés contre l'ordure », considérant que« l'Europe est en danger », et appelant à réprimer« l'écrit obscène qui menace tous les peuples ». Sont en première ligne de mire, la presse dite « grivoise », qui pullule depuis les années 1890, et pas seulement en France, ses illustrations, son prix d'achat peu élevé, sa présence dans les kiosques, et le fait que de plus en plus de monde, en ville comme à la campagne, y a accès. Ce congrès fait, au passage, le procès du « Paris galant », duGay Paris, un état d'esprit qui« contamine » toutes les capitales. Le congrès dénonce aussi l'organisation souterraine des producteurs de matériels pornographiques, les catalogues et les envois qui circulent par voie postale, à travers tous les pays : plus besoin de boutique sur rue. LeRoyaume-Uni possède un arsenal juridique efficace, lePost Office Protection Act (1884), qui exige des services postaux une plus grande vigilance ; durant le congrès, ces lois et règlements sont mises en avant, alors que la France et les Pays-Bas n'en connaissent aucune d'équivalente. Des « ligues de vertu », associations bien souvent aux fondements religieux, sont durant ces deux jours mobilisées. En France, leur voix s'expriment à travers l'avocat criminaliste et sénateurRené Bérenger (1830-1915), surnommé par certains journaux« le Père la pudeur ». Ce congrès débouche sur un accord international signé le 4 mai 1910 entre tous les pays européens : toutes les services de police unissent leurs efforts afin de luter contre la vente et la diffusion de telles publications[53].
Par ailleurs, non seulement laphotographie, mais désormais lecinéma permet de générer nouvelles formes d'images pornographiques « prises sur le vif » et d'un réalisme inédit[54]. Ces images circulent pendant de nombreuses années « sous le manteau » avant d'apparaître progressivement au grand jour. Lespays scandinaves sont les premiers à autoriser la diffusion de telles images, notamment sous couvert d'éducation sexuelle (Je suis curieuse deVilgot Sjöman,Suède, 1967)[55].
Dans les années 1960, la pornographie tire parti des technologies qui évoluent comme le cinéma, puis dans les années 1980 lacassette vidéo, suivie desDVD à partir de 1995.
Le principal obstacle à la pratique libre de lasexualité s'explique par l'opposition desreligions[réf. nécessaire], pour lesquelles la sexualité ne doit être accomplie que dans le cadre privé, entre personnes mariées, et pour lesquelles certains actes sexuels sont interdits. La pornographie est définie comme unpéché. Mais avec le recul progressif des religions, tout particulièrement enOccident, on commence à assister à une véritablerévolution sexuelle. Dans les années 1970, les films pornographiques sont autorisés dans les salles de cinéma enFrance et dans la plupart des pays occidentaux, même si ceux-ci sont parfois attaqués par différents groupuscules[56]. Diverses restrictions viennent cependant encadrer cette diffusion, en particulier une interdiction générale auxmineurs. En France notamment, une nouvelle loi rend plus difficile la production de films à caractère pornographique, avec le classement « X » qui multiplie les contraintes de diffusion : alors que certains films pornographiques (ou jugés comme tels) étaient jusqu'alors diffusés sur les écrans des cinémas des « Grands Boulevards », cette nouvelle loi taxe fortement les cinémas réputés pornographiques, qui deviennent un secteur « spécialisé » et marginalisé. On assiste ensuite à la disparition quasi totale de ces salles dans les années 1990, conséquence, entre autres, de l'apparition de lacassette vidéo, permettant une consommation à domicile, plus aisée et moins stigmatisante.
Entre les années 1960 et 1980, la « libération sexuelle » s’est confondue avec une montée spectaculaire de lapornographisation de la culture. Dans ce contexte où la sexualité est devenue omniprésente dans différents médias, les études pornographiques se développent et commencent à s'interroger sur les effets sociologiques et psychologiques de cette survalorisation du sexe (ousexualisation excessive)[57]. Le cinéma pornographique présente, outre les caractéristiques physiques et les comportements hors-norme des acteurs (accentués par les effets demontage), une sexualité qui se focalise sur la génitalité et la performance. Ainsi représentée, la pornographie véhicule de vieux mythes sur la sexualité (domination masculine, orgasmes simultanés, disponibilité sexuelle permanente).
Dans ce sillage, toute sexualité se trouva promue comme intrinsèquement positive. David Cooper, dans Death of the Family (1971), pouvait affirmer : «faire l’amour est bon en soi, et plus on le fait de toutes les façons possibles et concevables, avec autant de personnes que possible, et de plus en plus souvent, mieux c’est»; position emblématique d’un moment où proliféraient de nouveauxgenres de pornographies. La presse, la télévision et les magazines spécialisés exhibaient des représentations de femmes devenues des « multi-orgasmic monsters», soutenus par les recherches scientifiques vantant un clitoris doté de 10 000 terminaisons nerveuses contre 6 000 pour le pénis[50]. Mais dans le pornomainstream, l’orgasme féminin, pourtant déterminant pour la satisfaction mutuelle du couple[58], est relégué au second plan , les femmes apparaissent avant tout comme supports du plaisir masculin, tenuent d’endurer avec plaisir, outrages, insultes, violences physiques ou sexuelles[59]. À la place de l’ancien interdit de jouir, les femmes héritent d’une obligation de jouir quelques soient les humiliations. Montrer de l’enthousiasme pour n’importe quel acte sexuel devient un impératif. Or, comme le rappellent les analyses, toute excitation sexuelle n’est pas forcément positive, elle peut être forcée ou liée à l’humiliation[12],[16] et à des formes de répétition traumatique[60].
D'aprèsLaurie Penny, journaliste et écrivaine anglaise :
« La prétendue libération sexuelle de la génération de nos parents et de nos grands-parents a échoué, et dramatiquement, parce qu’on a cru qu’on pouvait se libérer sexuellement sans s’attaquer à la suprématie masculine et à la violence sexiste »[61]
Parallèlement, des sexologues en vogue des années 1960,William Masters et Virginia Johnson, soutenaient que la moitié des difficultés conjugales provenaient de la réticence des femmes ou du fait qu’elles exprimaient trop de limites; il revenait donc à ces dernières, selon eux, de prendre en charge la réussite sexuelle du couple[50]. Cette vision entérine une véritable injonction à la disponibilité sexuelle, comparable à ce queSimone de Beauvoir observait dans sesCahiers, écrivant que les femmes sont poussées à « coucher avec n’importe qui ». Dans Les Joies du sexe (1972),Alex Comfort prétendait défendre la liberté, tout en transformant la sexualité féminine en charge supplémentaire : être toujours prête et toujours montrer son plaisir, sans quoi « il irait voir ailleurs », obligeant les femmes à s’adapter aux attentes masculines plutôt qu’à leurs propres désirs[50]. La pornographie a renforcé ce processus en imposant les stéréotypes de l’homme dominant et des femmes masochistes qui apprécient être insultées, ligotées, frappées ou forcées « violer est viril et d’ailleurs elles aiment ça »[50],[15]. Dans cette perspective, la pire dégradation est présentée comme la plus grande libération[62], et les femmes, déjà exposées depuis des millénaires aux violences sexuelles masculines, sont désormais sommées d’en tirer du plaisir ou un « empouvoirement »[50]. En influençant les codes de la culture visuelle, publicités, musique, clips, médias, l'industrie pornographique fait la promotion d'une sexualité sans limites, et favorise un climat permissif au développement de mouvements pédocriminels structurés[50]: le Paedophile Information Exchange (PIE) au Royaume-Uni, la North American Man/Boy Love Association (NAMBLA) aux États-Unis ; en France,Gabriel Matzneff fut invité parBernard Pivot tout sourires sur Apostrophes,Serge Gainsbourg chantalemon inceste,Le Monde publia deuxpétitions pro-pédophiles, etRobert Badinter, alors ministre de la Justice, défendit la révision du procès du violeur en sérieLuc Tangorre, lequel fut gracié parFrançois Mitterrand, et recidiva trois mois après sa sortie de prison[63].
Les femmes exploitées conjointement par l'industrie pornographiques et le proxénétisme mirent en avant une prétendue "porn star experience" pour les clients, et peu à peu, toutes les femmes en situation de prostitutions se virent forcées de reproduire les actes diffusés dans la pornographie[50],[9].
Pour certaines femmes exploitées par l'industrie du sexe, pour les femmes en situation de prostitution, comme pour les adolescentes exposées à la pornographie, la "libération sexuelle" des uns a souvent signifié l’oppression ou l’esclavage des autres[50],[64]. Dès lors, de nombreuses analyses parlent du succès de la contre-révolution sexuelle, où la prétendue libération a servi à consolider l’ordre sexué existant[12],[50],[65].
Le développement d'Internet permet aux contenus pornographiques de se diffuser plus largement encore depuis le début des années 2000, en particulier en permettant de contourner les restrictions de diffusion liées à l'âge qui existent même dans les pays les plus permissifs, ainsi que les restrictions liés aux prix de vente. Le développement des vitesses de connexion permet l'émergence de sites de téléchargement puis de diffusion en « streaming » de vidéo, largement accessible dans les pays occidentaux au milieu des années 2000, ce qui modifie profondément la structure du marché en favorisant une consommation strictement privée de ces productions. La variété des sites à caractère pornographique est grande, allant de pages très chargées en images et en publicité à des pages à l'esthétique très soignée. L'industrie pornographique alimente d'ailleurs une confusion stratégique entre les productions professionnelles et personnelles[7]. Les nombreuses catégories de médias que présentent les sites pornographiques sont révélatrices de la grande liberté de visionnement que procure la toile : la navigation anonyme permet d'explorer des espaces numériques tabous sans risque[7]. Ainsi, la diffusion de la pornographie sur le Web atteint un public diversifié. Lacyberpornographie se veut donc un espace numérique où le sujet et ses désirs sont transmis comme une vérité dans un discours très catégorisé[7].[pas clair] Le Web a conféré à la pornographie une visibilité qu'elle n'avait jusqu'alors jamais connue, via laVOD, mais aussi et surtout travers de sites destreaming gratuits, au contenu souventpiraté. Si le cloisonnement entre le monde de la pornographie (plus ou moins stigmatisée) et la sphère publique n'est pas totalement étanche, la barrière est bien présente et maintenue sous la pression de différents groupes sociaux plus ou moins actifs (beaucoup deféministes sont hostiles à la pornographie, mais également des associations familiales, des groupes religieux, des militantsanti-capitalistes hostiles à « l'exploitation commerciale des corps » – les motifs avancés par les uns ou les autres peuvent s'opposer ou converger).
La diffusion de la pornographie sur Internet – notamment via lessites gratuits commeYouPorn ouPornHub – a contraint l'industrie ducinéma pornographique à revoir son modèle économique. De nombreux studios spécialisés ont disparu, et d'autres ont été rachetés par les propriétaires des principaux sites pornographiques[67],[68].
Internet a également permis le développement des activités enwebcam, qui représentent l'un des secteurs les plus lucratifs de la pornographie et du proxénétisme[69],[67],[68]. En 2017, selon une étude de l'IFOP pour le site de cam sexePlaisx.com, un jeune sur six de moins de 25 ans (16 %) a déjà fréquenté un site de webcam pour y visionner unsex show[70].
Catégories
On distingue souvent la pornographie de l'érotisme, qui consiste à représenter la sexualité avec des aspirations artistiques élevées, en se concentrant également sur les sentiments et les émotions, tandis que la pornographie implique la représentation d'actes d'une manière sensationnelle, en se concentrant entièrement sur l'acte physique, de manière à susciter des réactions rapides et intenses[71]. La pornographie est généralement classée comme étant soitsoft, soithard. Une œuvre pornographique est qualifiée dehard si elle a un contenuhard, aussi petit soit-il. Les deux formes de pornographie contiennent généralement de lanudité. La pornographie soft contient généralement de la nudité ou de la nudité partielle dans des situations sexuellement suggestives, mais sans activité sexuelle explicite, sans pénétration sexuelle ou sansfétichisme « extrême »[72], tandis que la pornographie hardcore peut contenir une activité sexuelle graphique et unepénétration visible, y compris des scènes de sexe et de violences non simulées[73].
Genres
La pornographie englobe une grande variété de genres. La pornographie mettant en scène des actes hétérosexuels constitue l'essentiel de la pornographie et est « centrée et invisible », ce qui marque l'industrie commehétéronormative. Cependant, une part importante de la pornographie n'est pas normative, présentant des formes non conventionnelles de scénarios et d'activités sexuelles telles le porno amateur, le porno présentant des personnes handicapées, le porno produit par des femmes, le porno queer, le BDSM et la modification corporelle[74].
La pornographie peut être classée en fonction des caractéristiques physiques des participants, dufétichisme, de l'orientation sexuelle, etc. La pornographie de réalité et devoyeurisme, les vidéos d'animation et les actes légalement interdits influencent également la classification de la pornographie. La pornographie peut appartenir à plusieurs genres :
Plusieurs de ces genres pornographiques sont critiqués pour leurs représentations violentes, racistes, sexistes, homophobes, pédocriminelles ou incestueuses[75],[9],[76].
Lasexualité et ses manifestations directes ou indirectes, des représentations de l’acte sexuel aux signes dudésir en passant par les symboliques de l’amour, font en effet partie intégrante de lalittérature et ne sont pas confinées à un genre spécifiquement « érotique » ou « pornographique », aux frontières d'ailleurs floues et discutées.
Les auteurs de livres pornographiques font souvent usage de pseudonymes, mais cette littérature ne cesse d'être lue et étudiée. Selon leDictionnaire du littéraire, cette littérature« manifeste le rôle de la littérature comme transgression des codes en même temps qu'affirmation de ce que ces codes valorisent en secret »[79].
Le célèbre tableaunaturalisteL'Origine du monde a été peint parGustave Courbet, à la demande d'un diplomateturc, en1866, dans une période (Second Empire) où les mœurs étaient très austères et policées (il s'agit dans ce cas plus de l'Empire ottoman, pays du commanditaire, que de la France, pays du peintre). Ce tableau, qui ne circula qu'au sein de collections privées, fut considéré par les quelques intimes du peintre et du propriétaire de l'œuvre comme hautement « pornographique » ; il eût pu être interdit et provoquer les foudres de la censure s'il s'était trouvé sous les yeux de tous. Il fut, à un moment, propriété du psychanalysteJacques Lacan qui le dissimula dans un cadre à double fond. Lacan commanda à son beau-frère, l'artisteAndré Masson, un nouveau masque ; ce seraPaysage anthropomorphe, un paysage de collines et buissons qui reprend les contours du tableau caché[80]. Depuis1995, le tableau a rejoint la collection dumusée d'Orsay et est exposé parmi d'autres tableaux de Courbet, signe que la notion de pornographie est relative aux mœurs d'une époque.
Dans ses cahiers,Léonard de Vinci a laissé plusieurs dessinsobscènes, l'un notamment de son assistantSalaï posant pour un ange tout en étant affublé d'une érection (angelo incarnato). Beaucoup de ces dessins, longtemps censurés, restent à découvrir. On a même cru découvrir — arguant cette parole mystérieuse du peintre« Misérables mortels, ouvrez les yeux ! » — une pornographie cachée dans plusieurs de ses œuvres les plus célèbres (La Vierge aux rochers, etc.)[81].
Toutefois, bien qu'elle soit présente dans la pensée philosophique, la pornographie a toujours été marginalisée puisque l'histoire occidentale l'a opposée à lavertu et à lamorale.Ruwen Ogien affirme d'ailleurs que « l'influence libératrice deMichel Foucault, pour tout ce qui concerne la recherche relative à la sexualité, n'a pas suffi à rendre le thème philosophiquement respectable »[82].
Les premiers films pornographiques sont quasiment contemporains de l'invention du cinéma. Dès l'époque ducinéma muet, des films pornographiques, réalisés et interprétés par des anonymes, sont diffusés de manière clandestine ou semi-clandestine dans des clubs privés, des baraques foraines ou desmaisons closes.
Même s'il ne pouvait pas s'agir d'une production de type industriel, certains pensent que ce passage à une pornographie cinématographique constitue une rupture. Si la représentation pornographique existait bien avant, le vecteur cinématographique lui confère un réalisme et une puissance de suggestion qu'aucun support ne proposait jusqu'alors. Il ne s'agirait pas seulement d'une nouveauté, mais d'une inflexion forte qui signale en même temps la puissance du cinéma. Ce dernier aurait eu cette tentation dès sa naissance dans la mesure où sa puissance de captation fonctionne comme un pouvoir sur autrui, ce que l'exposition de l'intime manifesterait tout particulièrement[83].
Après 1969, le cinéma pornographique sort de la clandestinité, et est progressivement autorisé dans l'ensemble des pays occidentaux. La pornographie audiovisuelle se transforme en véritableindustrie tandis que de nombreux studios de production de films pornographiques apparaissent, notamment auxÉtats-Unis et enScandinavie, et qu'un« star-system » se développe autour des acteurs les plus connus. La majorité des productions pornographiques s'adressent à un publichétérosexuel, mais l'industrie propose également des films consacrés à toutes les formes légales de sexualité : le marché de lapornographie gay, notamment, se développe dès les années 1970. Les films pornographiques sont initialement diffusés dans dessalles spécialisées, avant que ces lieux ne soient supplantés, à partir des années 1980, par la consommation de vidéos à domicile. Les choix de l'industrie pornographique influencent parfois directement certains secteurs : ainsi le succès duVHS deJVC par rapport à son concurrent direct aux États-Unis, leBetamax, est en partie dû au choix de l'industrie pornographique de commercialiser des cassettes VHS et non Betamax[84]. Le phénomène ne s'est cependant pas reproduit avec le successeur duDVD : alors que l'industrie pornographique avait annoncé lors duCES 2007 àLas Vegas sa préférence[85],[86],[87] pour le formatHD DVD et non pour leBlu-Ray, ce dernier remporta finalement la guerre des supports hautes définitions.
Le tournant de l'Internet, dans les années 2000-010, a radicalement bouleversé le secteur du cinéma pornographique : de nombreux studios de production ont dû revoir leurs budgets à la baisse. Beaucoup ont fini par disparaître ou ont été rachetés parAylo et d'autres grands groupes propriétaires de sites commeYouPorn etPornHub[67]. Le groupe Dorcel a ainsi estimé la ventilation du chiffre d’affaires mondial de la pornographie :
2 milliards de dollars pour les tubes (type Pornhub, Xhamster, Xvideos,...) ;
1,5 milliard de dollars pour la live cam ;
2 milliards de dollars pour la production traditionnelle (Studios Canal +, Groupe Dorcel, …) ;
2 milliards de dollars pour les plateformes de création de contenus (type OnlyFans)[76].
L'ubérisation de la pornographie par internet précarise l'ensemble des acteurices. En 2016, Martin Fulop, le directeur de LiveJasmin, recense2 millions de modèles depuis la création du site en 2001, dont 50 000 sont actifs, les camgirls.boyschangeant en permanence. Sur le site il y a 10 000 femmes enRoumanie, autant enColombie, et dans de nombreux pays pauvres[88]. En fonction des plateformes et des pays, elle peuvent laisser jusqu’à 70 % de leurs revenus à la plateforme et cumulentprécarité et « mort sociale » liée à leur exposition en ligne et à l’impossibilité de faire disparaitre les vidéos du web[9],[76]. Le 17 février 2022, Marie Maurisse, journaliste et autrice de Planète Porn[89], raconte à une commission parlementaire : « J'ai assisté à des scènes surréalistes. Des femmes très précaires, en grande difficulté économique et sociale, étaient présentes sans savoir ce qu'elles faisaient là, sans savoir comment elles avaient atterri là, parce qu'elles avaient besoin d'argent. Elles faisaient ça pour quelques dizaines d'euros. Elles sont abusées, bien qu'elles aient techniquement donné leur accord. C'est un cercle infernal. Les scènes sont extrêmement violentes. »[76].
Magazines
Dans un registre plus érotique (car ne présentant pas depénétration sexuelle), les principaux magazines aux États-Unis sontPlayboy etPenthouse. Dans un registre ouvertement pornographique,Hustler a une place toute particulière de par son histoire et surtout celle de son créateurLarry Flynt.
En France, la revueUnion traite desexualité avec des photos dans une optique devoyeurisme, tandis queSwing est la publication historique des pratiquants de l'échangisme.
Toujours en France, l'expression de« magazine de charme » est utilisée pareuphémisme de bienséance pour désigner des revues érotiques et non pornographiques telles queLui,Newlook, etc. On parle de même de « presse de charme ».
L'arrivée d'Internet a fait exploser la diffusion de la pornographie, tout en contraignant l'industrie du cinéma pornographique à revoir radicalement son modèle économique. La diffusion demultimédia y est plus facile et touche un public plus large, banalisant en quelque sorte le commerce d'images sexuelles. Des sites peuvent être consacrés à un acteur de films pornographiques, ce qui permet de fidéliser une clientèle. Internet a en outre facilité aussi le développement de films réalisés par des amateurs.
Un système d'indexation fine permet aux utilisateurs de ces sites de retrouver le contenu désiré par l'entremise de ce que François Perea appelle des « pornotypes »[90]. Il s'agit de catégories nominales ou verbales ciblant une notion recherchée précise. Cela peut être une caractéristique physique, une nationalité, une pratique, un genre, etc. Pour Perea,
« l’entreprise pornographique de monstration repose ainsi sur ce que nous avons appelé des pornotypes, qui consistent en une atomisation catégorielle qui, plutôt que proposer une image globale et simplifiée du personnage ou de l’action, le réduit à un trait prégnant, rendu saillant et représentatif par une sorte de réduction métonymique. »
En d'autres termes, lestags oumots-clefs liés à la catégorie recherchée augmentent les chances du pornophile de trouver le type spécifique de contenu qu'il souhaite consulter.
En lien avec cette notion de « pornotypes », Marie-Anne Paveau soumet l'idée qu'il existerait ce qu'elle appelle des « pornèmes »[6], c'est-à-dire des mots ou termes ayant une connotation quasi exclusivement pornographique.« Le pornème pourrait se définir comme un élément langagier spécifique du discours pornographique, un mot appartenant à la pornographie considérée comme un lexique spécialisé »[6]. Par exemple, les mots relevant de la pratique sexuelle : gorge profonde, levrette,threesome, bukake, creampie, gapping, etc. Un autre cas de figure est l'usage du « X » commesubstantif etadjectif. Paveau affirme qu'« en tout cas, ce mot d'une lettre s'est lexicalisé et s'emploie comme nom (« le X », « regarder du X »), comme adjectif (« un film X », « une actrice X », « la loi X »), et même comme verbe : ixer est en effet construit par dérivation sur X »[6]. De même, le nombre69 ou « soixante-neuf » peut aussi être considéré comme un pornème compte tenu de sa relation à la position sexuelle que sa graphie suggère. Finalement, les sigles tels queBDSM,BBW,MILF, MOFO, et autres sont eux aussi des pornèmes puisqu'ils désignent des catégories bien établies dans la communauté pornographique. Grâce à ce systèmes, sur les 4 plateformes porno les plus visitées (Pornhub, Xhamster, Xvideos, Xnxx) les internautes français peuvent trouver :
1 404 276 vidéos de violences sexuelles
1 573 109 vidéos racistes
789 282 vidéos d'inceste
1 595 593 vidéos pédocriminelles
Soit 5 362 260 vidéos hors la loi en France et en libre accès[76],[9].
Certains réseaux de particulier à particulier (P2P) sont accusés de favoriser la diffusion decontenu pornographique impliquant des mineurs. Une enquête duGeneral Accounting Office a montré le lien entre réseaux d'échange de fichiers pédopornographiques. Le vice-président directeur de Sharman Networks, propriétaire deKaZaA, Alan Morris, a nié cette accusation devant un comité sénatorial américain (). Selon la Commissaire européenne Ylva Johansson, le nombre d’images pédopornographiques en ligne a augmenté de plus de 6 000 % entre 2011 et 2021, dont près de 60 % sont hébergées sur des serveurs situés en Europe. En 2023, le NCMEC (National Center for Missing and Exploited Children) a transmis à l’Office des mineurs (OFMIN) en France plus de 318 000 signalements de contenus pédocriminels échangés sur Internet. Une enquête menée par l’association finlandaise Suojellaan Lapsia (Protect Children) montre que les utilisateurs accèdent facilement à ces contenus sur le web, puis les diffusent sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie les plus populaires : 32 % des répondants ont utilisé Instagram (29 %) ou X/Twitter (26 %), mais aussi Discord et TikTok. Parmi les messageries, Telegram (46 %) et WhatsApp (37 %) sont les plus fréquemment citées, ce qui complique considérablement la détection et la suppression de ces contenus. Par ailleurs, entre 2021 et 2022, l’Internet Watch Foundation (IWF) a observé une hausse de 60 % des images et vidéos à caractère sexuel impliquant des enfants âgés de 7 à 10 ans. En seulement neuf mois, la même organisation a recensé sur un unique forum plus de 3 500 nouvelles images pédopornographiques générées par intelligence artificielle[40].
Les producteurs et les proxénètes envahissent massivement les réseaux sociaux pour repérer leurs futures employé.es, parfois des enfants de 12-14 ans[9],[91]. Les même techniques de rabattage en proxénétisme sont utilisées dans la pornographie : mise en confiance par lamanipulation «love boy», promesses de fortune, emprise etviol d'abattage visant à casser les capacités de réaction et de résistance (choc traumatique qui sature le fonctionnement du cerveau et entraîne une décorporalisation extrême)[16], pour ensuite livrer la victime aux producteurs/proxénètes qui commettront des violences sexuelles, physiques, émotionnelles et psychiques filmées. Les abus de faiblesse peuvent devenir constants[9]. Ces sites de streaming live sont parfois utilisés pour commander desviols par webcam, des violspédocriminels et des violsincestueux[92],[93].
L'évaluation chiffrée de la pornographie sur Internet s'effectue via des analyses ou des extrapolations qui, n'offrant pas de véritables sources fiables, sont souvent contestées et critiquées.
Les analystes spécialistes du commerce sur l'Internet estiment qu'un site pornographique peut gagner entre 10 000 et 15 000 dollars chaque jour. Certains des plus anciens sites ont des revenus de presque 2 millions de dollars par mois[94]. L'industrie pornographique pèse environ 100 milliards de dollars par an.
En1998, les internautes ont dépensé près de 1 milliard de dollars pour accéder à des sites pornographiques, cette année-là, il y avait plus de 100 000 sites pornographiques commerciaux et 200 nouveaux sites apparaissaient quotidiennement[95].
En 2024 et selon les statistiques issues de la réglementation DSA, 59% de la population espagnole totale consulte chaque mois l'un des trois plus gros sites mondiaux[96].
Sur 57 millions d'Américains accédant à Internet, près de la moitié consultent des sites pornographiques pendant 1 à 10 heures par semaine[97].
En France, en 2020, la moitié des consommateurs de pornographie en ligne ne consultent que les dix plus gros sites porno, en moyenne 44% de la population, dont près de 3 millions de mineurs[9].
En2006, des chercheurs de l'université de Berkeley en Californie, dans une étude réalisée pour leDepartement of Justice desÉtats-Unis, affirment que la pornographie n'occupe qu'environ 1,1 % des pages Web indexées parGoogle etMSN live search[98]. Le ministère de la Justice déclara que 1 % signifie tout de même un nombre de pages élevé[99]. En 2010, une étude menée par Optenet, société spécialisée dans le filtrage réseau et la sécurité informatique, estime que« les contenus pornographiques occuperaient près de 37 % du total des pages web »[100].
L'apparition, à partir du milieu des années 2000, de sites Web (YouPorn,PornHub,xHamster…) proposant enstreaming, sur le modèle deYouTube, du contenu pornographique gratuit (mêlant des vidéos amateur et des productions professionnelles piratées) a conduit à un profond changement des habitudes de consommation : la pornographie est encore plus aisément accessible via ces« tubes » qui représentent environ 90 % de la consommation en ligne[réf. nécessaire], et la majorité des studios de production de films pornographiques « à l'ancienne » ont été contraints à repenser leur modèle économique, ou de disparaître. Le groupeAylo (anciennementMindGeek et auparavant Manwin), propriétaire de plusieurs des principaux« tubes », a ainsi pu racheter un grand nombre de sociétés de production, s'assurant un quasi-monopole sur l'industrie pornographique. D'après une enquête du gouvernement du Canada, 12,5% des canadien se rendent chaque jour sur des sites deAylo qui collecte abusivement les données personnelles de navigation des internautes, les exploite à des fins commerciales et les revend à d'autres groupes. Il est aussi révélé par cette enquête qu'en 2015, la plupart des vidéos pornographiques mises en ligne sur ses plateformes ne respectent pas le consentement des personnes filmées, ce que la firme a affirmer avoir corrigé en 2022, sans toutefois fournir en la moindre preuve. Les équipes de modération des vidéos étant supposées vérifier en moyenne 60 vidéos par heure, aucune vidéo n'est regardée entièrement et à moins que l'illégalité soit flagrante, la modération mise en place par le géant de l'industrie pornographique demeure superficielle[33].
Dans la culture populaire
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La pornographie est une source souvent détournée par les humoristes, chanteurs paroliers, caricaturistes, parodies de bande dessinées.
Milo Manara oriente sa carrière de dessinateur autour de la sensualité, la pornographie et l'érotisme, définissant ce dernier comme l'« élaboration culturelle du sexe »[101].
Pastiches
Tintin est probablement l'une des bandes dessinées les plus pastichées[102].
Chansons
L'artisteMarie Reno s'amuse duMerci qui dans une chanson parodique[103].
Législations
Droits sur la pornographie dans le monde
Pornographie légale
Pornographie légale sous restrictions
Pornographie illégale
Pas d'information
Lapédopornographie est condamnée par les diverses législations en vigueur sur l'abus sexuel sur mineur. Concernant la pornographie impliquant des adultes, un grand nombre d'États réglementent strictement la liberté de publication des œuvres pornographiques : âge minimum d'accès requis, limitation des lieux d'accès, limitation des choses représentables.
La diffusion et la pratique de la pornographie est majoritairement autorisée dans la quasi-totalité des pays occidentaux, en raison de la baisse progressive de l'influence desreligions (tout particulièrement en raison de ladéchristianisation de la société occidentale). Cette libéralisation n'a cependant été que progressive, et parfois très lente (l'« immoralisme » était ainsi durement réprimé sous ladictature de la Révolution argentine,national-catholique, de 1966-73).
La constitution de l'Oregon (33e État desÉtats-Unis, créé en novembre 1857) avait interdit la possession de documents pornographiques. La Cour suprême de l'Oregon a aboli cette loi en 1987 dans l'affaireState v. Henry(en)[104]. Avec l'affaireMiller v. California en 1973 en Californie a été redéfinie l'obtention de matériel obscène. Cela regroupe énormément d'œuvres littéraires et artistiques deGore Vidal (Myra Breckinridge) àD. H. Lawrence ouGustave Flaubert…
En revanche, elle reste interdite dans la totalité des pays arabo-musulmans[105].
Cette interdiction s'explique principalement pour des raisons religieuses, l'islam, comme de nombreuses autres religions, condamnant lasexualité débridée. Pour celles-ci, en effet, la sexualité doit être réservée aucadre privé des couples hétérosexuels et légitimes (donc mariés), et certains actes sexuels sont considérés comme interdits et répréhensibles (par exemple lasodomie, ou la pénétration pendant lesrègles).
EnChine, des vendeurs de rue proposent ouvertement des DVD pornographiques, mais elle est néanmoins interdite et les peines encourues peuvent aller jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité[106]. SelonReporters sans frontières, le prétexte de « pornographie » a permis au gouvernement de censurer des sites Web en Chine[107].
LeJapon n'autorise pas la représentation des organes génitaux, qu'on voit donc parfois floutés sur les images. La pornographie y est néanmoins très aisément accessible[non neutre], et constitue un marché important.
EnFrance, l'article 227-24 duCode pénal édicte que« le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende (375 000 euros pour les personnes morales) lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur. » Depuis1994, l'outrage aux bonnes mœurs n'est constitué que si le message pornographique atteint les mineurs. Vendeurs de presse et loueurs de vidéo doivent masquer lesmagazines etDVDérotiques ou pornographiques, ainsi que vérifier l'âge de leur clientèle. En revanche les affiches de telles revues apparaissent fréquemment dans l'espace public, donc à portée d'enfants, et si les images font généralement l'objet d'une censure minimale pour éviter d'éventuelles poursuites sur la base de cette loi (en particulier : mamelons féminins recouverts de pastilles noires ou d'étoiles blanches), les titres à caractère ouvertement pornographique semblent faire l'objet d'une tolérance tacite par les pouvoirs publics. Des associations delutte contre la publicité et des associations familiales combattent ce qui est considéré comme une hypocrisie de la législation, et en 2018, l'humoristeFlorence Foresti s'est scandalisée de ce que des affiches de ce type soient placées dans les rues à la vue de tous[108].
Collage lors de la manifestation féministe de nuit du 7 mars 2020 de Paris.
Alors que jusque dans les années 1960, toute représentation d'actes sexuels était jugée « pornographique » et interdite dans la plupart des pays occidentaux, cette représentation s'est ensuite généralisée, tout d abord en Scandinavie, avec le mouvement de « libération des mœurs » (maîtrise par les femmes de leur fécondité, via la légalisation de lacontraception et de l'avortement, augmentation du nombre desdivorces, revendicationsféministes portant notamment sur le « droit au plaisir », émergence dumilitantisme homosexuel). Mais le développement de la pornographie suscite aujourd'hui des réactions diverses, parfois extrêmement négatives.
Ces critiques d'origines diverses peuvent être synthétisées en quelques points :
Les conditions de réalisation des images pornographiques impliqueraient une exploitation forcée des actrices, contraintes par la violence ou par la misère à des pratiques sexuelles auxquelles elles répugneraient. Le développement de lapédopornographie et de la pornographie imitant l'inceste[111]. À ces critiques majeures s'ajoute une critique secondaire concernant les risques de transmission demaladies sexuellement transmissibles encourus par les acteurs n'utilisant pas de préservatifs, tout en incitant certains spectateurs à adopter despratiques à risques ;
Les modes de diffusion de la pornographie sont critiqués pour : l'utilisation d'algorithmes qui favorisent l'addiction et l'escalade de la violence ; le développement de plateformes via webcam qui permet le développement de laprostitution et de laprostitution infantile en ligne[30],[36],[92];
D'autres critiques portent sur leseffets de la pornographie sur les spectateurs : par la multiplication des scènes deviolences faites aux femmes[59], la pornographie développe des comportements permissifs auviol[112]. En outre, la recherche constate que la pornographie développe chez certains spectateurs des phénomènes dedépendance[113], les poussant à augmenter leur consommation de telles images, ainsi que le développement de biais psychopathiques[114] ;
Les critiques portent également sur les valeurs que véhicule la pornographie, à réduisant les femmes à n'être que des « objets » et ramènerait les relations amoureuses à de simples rapports sexuels[115],[116].
L'utilisation abusives des données personnelles collectées par les plateformes pornographiques[31],[32].
Industrie pornographique et VIH
L'apparition duvirus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans les années 1980 cause la mort de plusieurs acteurs de films pornographiques. Durant un temps[précision nécessaire], le port dupréservatif est la règle auxÉtats-Unis, mais les productions avancent que des films avec des rapports protégés sont moins achetés que ceux sans protection, par conséquent, une proportion croissante de films sont réalisés sans préservatifs. Pour encadrer l'industrie et limiter les risques, l’Adult Industry Medical Health Care Foundation est créée aux États-Unis, organisme qui se charge de tester les acteurs tous les mois et de recenser tous les partenaires sexuels, de manière à lancer une alerte dans les plus brefs délais dès qu'un cas de séropositivité est déclaré afin d'interrompre l'activité de toute personne susceptible d'avoir été contaminée. Dès lors, seuls quelques cas ont été recensés, bien souvent en dehors de l'industrie américaine (commeDarren James contaminé lors d'un tournage auBrésil) ou en dehors des plateaux de production (commeMarc Wallice consommateur de drogue parintraveineuse).
Concernant les films homosexuels, le port du préservatif est de règle.[Information douteuse]
À partir de 2006,Act Up-Paris entame un travail sur la prévention dans les milieux de la pornographie. En juin 2006,Act Up-Paris publie une tribune dansLibération afin d'imposer le port du préservatif à la production pornographique à travers le monde[118].
Depuis quelques années[Combien ?], l'industrie pornographique brésilienne l'impose et ceci pour plusieurs raisons. L'avantage avancé est de montrer aux personnes qu'il est possible de prendre du plaisir avec un préservatif. Cet effet aurait eu un rapport positif dans la population brésilienne[réf. souhaitée].
Les violences sexistes et sexuelles ont des causes multi-factorielles dont l'une des plus importante est le système patriarcal sexiste qui tolère les violences envers les femmes et les enfants[50],[119],[120]. Certains travaux montrent qu'il est peu pertinent d'isoler la pornographie de l'ensemble des représentations présentes dans d'autres médias[121]. Toutefois, l'ensemble des études récentes montrent une corrélation forte à très forte entre les violences sexistes et sexuelles vis-à-vis des femmes et l'usage de la pornographie[41],[122],[123],[124], ainsi qu'un déficit du fonctionnement normal de l'empathie, autrement dit, la pornographie favorise les biais psychopathiques[114].
D'autres études encore, montrent que les effets de la pornographie sont variables[125]. La pornographie servirait en effet à certains individus d'exutoire ou d'évitement émotionnel, ce qui favorise les réactions impulsives et le manque de contrôle de ses émotions[126]. En France, l'âge moyen de première exposition au porno est à 10 ans[9], ce qui constitue en soi une atteinte sexuelle sur mineur. Le cerveau des enfants étant très malléable, ils réagissent à cette atteinte par des réactions traumatiques comme l'adhésion au narratif agresseur[16], et donc la reproduction des schémas violents véhiculés par la pornographie[73].
Enfin, l'impact de la pornographie sur le cerveau est prouvé scientifiquement[113] et particulièrement délétère chez les plus jeunes[127]. Alors que les garçons sont entrainés à agresser[35], les filles sont préparées à être agressées[64]. Cette sexualisation précoce et violente[111] a de nombreux effets sur le développement de l'identité sexuelle et de l'estime de soi[128],[129],[130].
Pour anecdote, dans une interview donnée la veille de son exécution, le tueur en sérieTed Bundy estime que le développement de son attirance pour la violence a été généré par le visionnage de films pornographiques[réf. souhaitée].
Les féministes ont des opinions diverses sur la pornographie. Pour bon nombre d'entre elles, par exempleDiana E. H. Russell,Andrea Dworkin,Catharine MacKinnon,Léo Thiers-Vidal,Bell Hooks,Gail Dines,Susan Brownmiller,Dorchen Leidholdt,Ariel Levy,Édouard Durand ouRobin Morgan, la pornographie est dégradante pour les femmes et se rend complice de la violence exercée contre elles, à la fois par la production d'œuvres dans un milieu où les mauvais traitements et l'exploitation des actrices sont monnaie courante[73],[76] et par la consommation de ces œuvres qui érotise la domination et l'humiliation des femmes, et renforce les comportements sociaux et sexuels qui favorisent leviol et leharcèlement sexuel)[41],[10],[116]. Historiquement les premières et souvent les seules, les féministes prennent position et s'engagent pour la protection des enfants et des adolescents des dangers et dérives de la pornographie. Toutefois, les féministes font des distinctions entre les diverses formes de pornographie.
Des membres de l'organisationFemen ont manifesté au Salon de l'érotisme à Paris – Le Bourget le 23 mars 2013 contre l'image des femmes dans la pornographie[131], l'animateur leur a alors scandé « you rape yourself » puis « they are porn stars »[132].
Le parcours de quelqu'une commeOvidie peut servir à illustrer le rapport qu'entretient un certainféminisme avec la pornographie en France. Ovidie a commencé sa carrière professionnelle comme actrice de films pornographiques puis comme réalisatrice de films, notamment documentaires non pornographiques. Alors que le féminisme était plutôt dominé par la lutte contre la pornographie, elle considérait qu'il pouvait exister un « féminisme pro-sexe » ou « sex-positif » dans lequel la pornographie, ou en tout cas une certaine forme de pornographie de qualité, pouvait servir à l'émancipation des femmes par l'appropriation de leur corps. Dans les années 2010, elle arrête la pornographie au moment où celle-ci devient plus disponible que jamais de manière gratuite et illimitée sans restriction d'âge (ou avec des restrictions d'âge facilement contournable par simple clic) au moyen d'une connexion à internet. Dans son film documentaire sorti en 2014À quoi rêvent les jeunes filles ?, elle s'interroge sur son parcours et remet en question la possibilité d'un féminisme pro-sexe compatible avec une pornographie de masse. Cette enquête auprès des jeunes filles des nouvelles générations l'amène à constater que la pornographie n'a pas contribué à l'émancipation féminine et que, tout au contraire, sa diffusion de masse semble contribuer à approfondir l'aliénation des nouvelles générations. Elle poursuit ce questionnement dans ses films suivantsL'éducation sexuelle des enfants d'internet (2019) et, en enquêtant sur l'industrie du porno, dansPornocratie (2017)[133]. Dans l'ouvragePornographie et désarroi des corps et des sentiments, la professeure d'université Divina Frau-Meigs observe que ce qui motive la gent féminine à regarder du contenu pornographique est la peur du rejet masculin. En visionnant ce type de contenu, celles-ci intègreraient inconsciemment la représentation d’être seulement un orifice, ce qui est très violent et peut être à l'origine de pensées suicidaires[134].
La question de la pornographie, à l'instar dutravail du sexe en général, clive les mouvements féministes. Pour de nombreuses féministes, le principe de prudence doit s'appliquer, les femmes de l'industrie pornographique sont conditionnées par trois fois plus d'abus sexuels dans l'enfance que le reste de la population, subissent six fois plus de violences dans leur sphère privée et souffrent de trois fois plus de dépression que le reste de la population[9]. Bien que la consommation de pornographie puisse être perçu comme légitime, elle doit être encadrée ou produite afin de montrer le plaisir féminin sans porter de préjudices aux femmes qui consomment de la pornographie, ni à celles qui la produisent[135],[136].
Une étude menée à l'Institut Max Planck de Développement Humain àBerlin indique unecorrélation entre la consommation de pornographie et des atteintes de certaines zones du cerveau, pouvant provoquer une altération de processus cognitifs cruciaux. Selon les travaux des chercheurs allemands publiés le jeudi 29 mai 2014 aux États-Unis, des hommes qui passent beaucoup de temps à regarder de la pornographie sur internet paraissent avoir moins de matière grise dans certaines parties du cerveau et une activité cérébrale réduite.« Nous avons constaté un lien négatif significatif entre le fait de regarder de la pornographie pendant plusieurs heures par semaine et le volume de matière grise dans le lobe droit du cerveau » indique l'étude.« Ces effets pourraient indiquer des changements dans laplasticité neuronale résultant d'une intense stimulation ducentre du plaisir », ajoutent-ils dans cette étude, publiée en ligne dans leJournal of the American Medical Association, Psychiatry. Les auteurs ne peuvent toutefois pas prouver que ces phénomènes sont provoqués par une grande consommation de pornographie et jugent que davantage de recherches sont de ce fait nécessaires. Mais selon eux, ces travaux fournissent la première indication de l'existence d'une corrélation entre le fait de regarder de la pornographie et une réduction de la taille et de l'activité du cerveau en réaction à une stimulation sexuelle.[réf. nécessaire] D'autres études ont mené à des résultats similaires[137],[138].
Une étude publiée dans la revueJournal of the American Medical Association, Psychiatry observe une corrélation entre une consommation d'images pornographiques élevée, et une détérioration des connexions entre lestriatum et lecortex préfrontal, la couche extérieure du cerveau liée au comportement et au processus décisionnel.« Des individus dont le volume du striatum est plus petit pourraient avoir besoin de plus de stimulations externes pour avoir du plaisir. Ils chercheraient ainsi dans la vue de films pornographiques davantage de plaisir, ce qui pourrait aussi conduire à en consommer de plus en plus », créant une sorte de dépendance, conclut l'étude[139]. Cet effet, est accentué par les algorithmes qui utilisent l'analyse des comportement des visiteurs de la plateforme pour faire des propositions susceptibles de les accrocher[41]. Plus l'utilisation de pornographie devient fréquente et plus l'utilisateur va préférer se masturber qu'avoir de vrais relations sexuelles[140].
L'addiction à la pornographie n'est pas reconnue ni dans le DSM 5 ni dans la CIM 11 (les deux manuels diagnostiques de référence) et il n'existe pas de consensus scientifique à son propos[141],[142].
À la fin des années 2010, alors que tous les genres de pornographie sont disponibles de manière gratuite et illimitée sur Internet sans aucune véritable restriction, se développe sur les réseaux sociaux occidentaux la mode du « no fap », c'est-à-dire la volonté d'éviter et d'inciter à éviter de regarder de la pornographie à des fins demasturbation, en particulier auprès des jeunes hommes célibataires. Sont mis en avant les effets négatifs potentiels engendrés par une pratique de la masturbation trop fréquente, notamment la perte de volonté et de confiance en soi qui n'est pas favorable à l'accumulation d'énergie et de frustration nécessaire pour trouver et séduire un partenaire sexuel. Le « No Nut November », un challenge restreint au mois de novembre, se développe sur ce thème depuis les États-Unis à partir du début des années 2010, mais gagne vraiment en popularité vers 2017 et atteint la France en 2020[non neutre].
Immoralité ou nihilisme
Certains détracteurs de la pornographie lui reprochent de nier lasubjectivité humaine, de détruire les relations sentimentales à l'autre en en faisant l'instrument d'un plaisir insatiable. Ce caractère insatiable du désir mis en scène, dans la surenchère des signes de la jouissance (hurlements orgasmiques, frénésie des pulsions, multiplication presque sans limites des partenaires, réduction de l'être humain à la seule pulsion sexuelle) marqueraient paradoxalement l'absence totale du désir : en effet, désirer, c'est désirer quelqu'un ; l'élimination de la dignité d'autrui, par des pratiques de domination, anéantit le corps en le transformant en « viande » à consommer, alors que c'est cet être que l'on désirait[143].On pourra tout de même nuancer cette critique en envisageant le caractèrerévélateur et noninitiateur de la déconsidération humaine : il est possible que ce refus de reconnaissance de l'autre en tant que personne eût été d'ores et déjà présent, consciemment ou non, chez l'individu avant son passage à l'acte : la pornographie aurait alors seulement été une incitation renforçant de tels idéaux au point d'autoriser, du point de vue de l'être, leur application.[réf. nécessaire]
Certains[Qui ?] précisent que la pornographie brise l'idée même de l'intimité en voulant quetout soit absolument visible, alors que l'intimité est par définition ce que l'on montre à très peu, ou bien même ce qu'on ne peut absolument pas dévoiler. Ce serait alors un refus de l'autre comme autre, une vision caricaturale et en cela un manque fondamental de respect.[réf. nécessaire] Cette critique est néanmoins discutable dès lors qu'on se réfère à l'intention de la pornographie : les individus mis en scène, qu'ils soient amateurs ou professionnels, n'en demeurent pas moins consentants dans la diffusion de l'œuvre filmée (par opposition auxsex tapes, réalisées sans le consentement des individus réalisant l'acte sexuel et violant alors effectivement leur intimité).[pertinence contestée]
La pornographie refuserait par l'obsession de l'image et de la visibilité ce qui en l'autre reste toujours en partie inaccessible, distant, c'est-à-dire différent. Elle rendrait le rapport intime formaté, ou encore « prévisible ». Sans doute qu'une certaine peur de la relation peut permettre de comprendre cette attitude, mais sans l'excuser.[non neutre] Sans être le mal absolu, la pornographie cinématographique serait le symptôme d'une difficulté réelle, mais mal surmontée[83]. D'autre part, selon le sociologue nord-américainMichael Kimmel, la banalisation de contenus à caractère pornographique sur Internet aurait des effets néfastes sur la capacité même de certaines personnes à gérer lafrustration sexuelle dans la mesure ou ils peuvent en quelques clics assouvir leursfantasmes. La pornographie sur le net rendrait les hommes inaptes à supporter ou dépasser les insatisfactions inhérentes à la condition humaine, se réfugiant dans une sexualité de l'immédiateté et duvoyeurismenarcissique plutôt que dans la recherche de partenaires réels[144].
Les détracteurs de la pornographie dénoncent une banalisation de la pornographie dans la société actuelle, considérant que cette banalisation est caractéristique de la passivité des spectateurs qui l'acceptent sans aucune conscience morale. Ils[Qui ?] citent parfois à l'appui cette phrase deFiodor Dostoïevski[réf. nécessaire] : « L'Homme est une ordure, il s'habitue à tout. » (Crime et châtiment). Ou encore cette formule d'Alexandre Soljenitsyne :« On asservit bien mieux les peuples avec la pornographie qu'avec les miradors. »
Les partisans de la pornographie[Qui ?] s'opposent à ces arguments, considérant que ce type de discours ne s'appuie sur aucune donnée fiable concernant les spectateurs de pornographie. Ainsi,Virginie Despentes note :« Les articles et ouvrages consacrés au genre sont extraordinairement nombreux. Les études sérieuses le sont moins, on se donne rarement la peine d'enquêter sur les réactions des hommes qui consomment du porno. On préfère imaginer ce qu'ils ont dans le crâne que poser directement la question. »[145] Jacques Attali soutient que les conditions antérieures liant sentiment amoureux et sexualité disparaissent, « le monde ne sera plus qu'une juxtaposition de solitudes et l'amour une juxtaposition de masturbations »[146].
La construction de genre s’enracine très tôt dans les représentations sociales du féminin et du masculin, encouragée par le modèle des adultes et la culture[147],[148],[149]. Cette identification, souvent inconsciente, façonne la manière dont chacun investit son identité sexuelle, son rapport à l’autre et son inclination à reproduire les schémas appris[34],[150].L’exposition précoce (en France, l’âge moyen de première exposition est à 10 ans[9]) et répétée à la pornographie influence profondément la construction du désir et les représentations du plaisir[151],[140]. Pour traiter et comprendre les informations liées aux scènes de violence, humiliations, violences sexuelles[73], le cerveau utilise alors des stratégies de protection, comme la dissociation ou l’adhésion au narratif de l’agresseur. Plus la personne exposée est jeune et plus l’impact traumatique est important[16]. Cela peut mener à des comportements compulsifs, des attitudes hypersexualisées, des comportements d’évitement émotionnel ou relationnel, ou développer des biais psychopathiques[152],[124], symptômes classiques des victimes d’abus sexuels[153],[16].
Le fait de conditionner sa sexualité à une stimulation virtuelle, favorise des sentiments négatifs envers soi-même et détourne la conscience de ses propres ressentis et désirs authentiques en la matière[154],[155]. Les personnes ayant une consommation auto-déclarée comme problématique (environ 17% des hommes et 5% des femmes) font état d’anxiété relationnelle, d’une difficulté accru à être surpris ou excités par de vraies relations, d’un besoin de se masturber irrépressible, se dépeignent plus enclins aux infidélités et disent ressentir des sentiments de honte, de mépris ou de regret après avoir jouit ou après avoir regardé du porno[156],[157]. Parmi eux, on constate généralement une contradiction entre les valeurs personnelles et les représentations violentes ou dégradantes véhiculées par les images pornographiques mainstream[158],[159]. L’exposition précoce à la pornographie, crée une sexualité traumatique et prématurée, le système cérébrale n’étant pas arrivé à maturité, cette entrée forcée dans la sexualité est susceptible de désorganiser le développement psychique, affectif et comportemental[160],[161]. En brouillant les repères entre violence et sexualité, ces contenus fragilisent la construction de l’identité et détournent les liens affectifs de leurs développements naturels[16],[162],[111]. Cette exposition peut être à l’origine d’une sexualité traumatique qui conduit la personne à reproduire des comportements ou des situations en lien avec le ou les différents traumas initiaux, poussant à être à nouveau victime ou bien agresseur. C’est un facteur à risque pour le développement de nombreux troubles psychiatriques[16] ou de paraphiliess[163].
Les processusneurobiologiques mis en jeu lors d'une activité pornographique existent également, en partie, chez l'animal :
« Laperception et lareprésentation de l’activité sexuelle possèdent aussi, comme chez l’animal, un effet d’augmentation de lamotivation, si bien que la pornographie met en jeu des mécanismes élémentaires communs à l’animal et à l’être humain[164]. »
L'être humain cherche, dans ses activités sexuelles, à maximiser le plaisir érotique. Les images pornographiques — peut-être davantage chez l'homme que chez la femme[165][source insuffisante] — augmentent l'excitation sexuelle et l'intensité des plaisirs érotiques.
Études pornographiques
Les études pornographiques visent à étudier les représentations sexuelles, dans le texte ou dans l’image et, au-delà, à réfléchir à l’origine de ces représentations ainsi qu'à leur impact sur les pratiques des individus[166].
Ce domaine de recherches relié auxsciences sociales émerge aux États-Unis au cours des années 1990, par le biais descultural studies, et grâce aux travaux de Robert Stoller et Linda Williams, cette dernière inventant le concept deporn studies dès 1989 au sein de l'université de Californie à Berkeley, puis à l'université Duke[167]. En France, dès 2003,Ruwen Ogien, avecPenser la pornographie tente de dépasser le conflit binaire « pour ou contre ». Fin 2005, lesPresses universitaires de France éditent unDictionnaire de la pornographie regroupant les contributions d'une centaine de chercheurs du monde entier[168].
Dans les années 2010, les chercheurs insistent sur la nécessité des études pornographiques par le renouveau des controverses autour de l’influence de la pornographie sur les jeunes (découverte de la sexualité,épilation…) et de la diffusion massive de pornographie permise par Internet[169]. En 2014, les Britanniques Clarissa Smith et Feona Attwood fondentPorn Studies, une revue académique trimestrielle, appelant à la nécessité de combiner plusieurs perspectives sur l'étude de la pornographie, qui regroupent plusieurs disciplines tels que lapsychologie, lasociologie, lesétudes culturelles, l'éducation, lapédagogie ainsi que des études sur la pornographie en tant quegenre cinématographique etperformance[170].
↑a etbJudithLewis Herman,Reconstruire après les traumatismes : De la maltraitance domestique aux violences sociales, InterEditions,, 408 p.(ISBN9782729623128,lire en ligne)
↑cf.Jean Goulemot,Ces livres qu'on ne lit que d'une main : lecture et lecteurs de livres pornographiques auXVIIIe siècle, Aix-en-Provence, Alinéa, 1991
↑Donatien Alphonse Françoisde Sade,Histoire de Juliette : ou la prospérité du vice, 427 p.(ISBN979-8283006420)
↑Alain Corbin,Le temps, le désir et l'horreur. Essais sur leXIXe siècle, éditions Champs/Flammarion,p. 81-90.
↑Annie Stora-Lamarre, « Le livre en question. La censure au Congrès international contre la pornographie (Paris, 1908) », in:Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, 1989,no 7,p. 87-98 —lire sur Persée.
↑Et bien avant l'écriture, avec les peintures rupestres comme l'a analysé Georges Bataille dansLa Peinture préhistorique. Lascaux ou la naissance de l'art, publié en 1955.L'érotique de l’art préhistorique
↑C'est d'abord de la littérature avant d'être de l'érotisme. Tout comme leroman policier, lascience-fiction, elle ne peut être classée dans un genre mineur s'opposant à unelittérature noble
↑Paul Aron, Denis Saint-Jacques, Alain Vial (dir.),Le dictionnaire du littéraire, Paris, Quadrige, Presses universitaires de France, 2014 2002, 814 p.,p. 246
↑Islam on Pornography: A Definite No NO By Abdul Malik Mujahid,« If someone is looking at someone committing Zina (sex outside of marriage) whether it is in movies or pictures or the actual thing, it's all Haram », he adds.Islam on Pornography: A Definite No NO.
↑LéoThiers-Vidal,De l’Ennemi pricipale aux principaux ennemis : Position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination, L'harmattan, 374p(ISBN2296130437)
Pauline Jeanne, « Pornographie et prostitution », inProstitution et société, mouvement du Nid,no 91, septembre 1991
Guy Hénaut,L'École du viol : porno-addiction et crimes sexuels, Chambéry, éd. Exergue, 1997
Jean-Laurent Fernand, « La pornographie : un fléau social complice de l'exploitation de la prostitution », inProstitution : problème mondial, une menace pour l'humanité, rapport du29e congrès international, Stuttgart-Felbach, septembre 1997
Années 2000
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Dubost Matthieu,La Tentation pornographique, Réflexions sur la visibilité de l'intime, Ellipses, 2005.
Pour la pornographie
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Articles
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