
L'expression « porno chic » est apparue auxÉtats-Unis au début des années 1970 afin de désigner la première vague delongs métrages pornographiques sophistiqués, tels queDeep Throat,Derrière la porte verte,The Devil in Miss Jones,Emmanuelle et le phénomène social qui en a résulté.
Afin de décrire ce phénomène, un article fameux de cinq pages en 1973 dans leNew York Times Magazine[1] forgea l'expression qui est depuis passée dans le langage courant.
Des films pornographiques ont été produits depuis le début duXXe siècle, destinés à être visionnés par des groupes d'hommes ou dans lesbordels.
Aux États-Unis, la désapprobation sociale était si grande que les hommes dans ces films dissimulaient leur visage, par exemple avec une fausse moustache ou même un masque. Il n'y avait généralement pas degénérique et les artistes ont souvent été présumés être des prostituées ou des criminels. L'actriceCandy Barr, qui est apparue dans les années 1950 dans le filmSmart Alec, était pratiquement la seule à avoir atteint un certain niveau de célébrité.
Aux États-Unis, à la fin des années 1960, il y avait une production assez régulière mais modeste de ces films, distribués sous le manteau. Après avoir répondu à des annonces demandant des modèles nus à New York,Eric Edwards etJamie Gillis sont ainsi apparus dans ces films muets en noir et blanc, de mauvaise qualité et le plus souvent destinés aux cabines depeep show proliférant dans des salles de jeux vidéo pour adultes autour deTimes Square.
Ces films pornographiques de New York ont été en grande partie produits et distribués à l'échelle nationale par une figure ducrime organisé, Robert DiBernardo. Il est celui qui a poussé ces films en salles à partir de 1970 avec un film pour homosexuels appeléBoys in the Sand.
En 1971,Deep Throat est sorti en salles aux États-Unis. Il fut le premier à attirer les foules et il a changé l'attitude du public envers lapornographie. Il s'agissait d'un film ayant un scénario et une production assez soignés, tentant de se hisser au niveau des films de qualité.
En 1973, la décisionMiller vs California (Cour suprême) a redéfini l'obscénité de « tout à fait sans valeur sociale » à « manque de valeur littéraire, artistique, politique ou scientifique sérieuse ».
Fondamentalement, elle a changé le critère des normes sociales contemporaines acceptables, donnant une marge de manœuvre aux juges locaux dans l'interprétation duPremier amendement de la Constitution des États-Unis sur le droit de parole, pour décider de la saisie et de la destruction des copies de films jugées violer les normes de la communauté. Cette décision a contrarié l'industrie pornographique.
Les films commeThe Devil in Miss Jones,Deep Throat etBehind the Green Door ont été poursuivis avec succès au cours de la deuxième moitié de 1973 en se fondant sur la décision Miller de la Cour suprême. Une grande partie des salles américaines s'est fermée aux films pour adultes et la décision a souvent conduit à leur interdiction pure et simple. La qualité des films des années 1972 et 1973 n'a donc pas été maintenue et ils ne seront plus jamais aussi largement distribués au grand public jusqu'à l'émergence de l'Internet dans les années 1990.
Les films pornographiques ont continué à être cependant une entreprise très rentable durant le reste des années 1970, produisant des « étoiles du porno » mais l'ostracisme du public les forçait presque toujours à utiliser des pseudonymes car être démasqué mettait généralement fin à l'espoir d'une carrière d'acteur conventionnel. En général, les films érotiques pour adultes ont émulé les conventions cinématographiques traditionnelles pour encadrer les scènes d'activité sexuelle pour se donner un « mérite artistique » en défense contre des accusations possibles d'obscénité. Cependant, les actrices étaient en général des néophytes et le tournage était très rapide.
La production a été concentrée à New York où le crime organisé a été largement soupçonné d'avoir le contrôle sur tous les aspects de l'entreprise et empêchait l'entrée de concurrents. Bien que leurs budgets étaient généralement très faibles, une certainesous-culture apprécie ces films produits par un noyau d'une trentaine d'artistes, dont certains avaient d'autres emplois. Plusieurs étaient des acteurs qui pouvaient bien rendre le dialogue. Toutefois, certains participants se moquaient à l'idée que ce qu'ils ont fait était « artistique ». En 1976,Alice in Wonderland: A Musical Porno aurait rapporté plus 90 millions de dollars US à l'échelle mondiale et a laissé penser à un retour en salles. Certains historiens évaluèrent queThe Opening of Misty Beethoven ait atteint un bon niveau de qualité. En 1978,Debbie Does Dallas a été un très grand succès qui a conduit à plusieurs suites et films dérivés.
Au début des années 1980, la montée de la vidéo domestique avait conduit à la fin de la fréquentation des salles de cinéma pornos et au délaissement des scénarios complexes. La montée de l'Internet dans les années 1990 lui a porté un coup final. L'atmosphère qui a prévalu durant la période du « porno chic » est restituée dans le filmBoogie Nights (1997) qui décrit l'ascension d'une jeune vedette masculine du porno dans les années 1970 et sa chute dans les années 1980.
Plus récemment, « porno chic » a été utilisé en référence à l'usage de pornographie[2] dans lapop culture, notamment par des photographes pour des séries de mode ou des publicités[3],[4].
En France, juste avant les années 2000, et notamment grâce à l’initiative deNathalie Rykiel – qui a ouvert dans sa boutique deprêt-à-porter un espace porno-chic –, les tabous diminuent et l’érotisme, la sexualité et la pornographie sont à la mode et davantage ouverts au grand public.Carine Roitfeld, à l'époque rédactrice en chef du magazineVogue Paris, a répandu cette tendance « porno chic »[5] entre autres par ses influences auprès de la marqueGucci[6] et deTom Ford[7], jusqu'à en devenir un symbole[8].
En 2002, lesParfums Christian Dior adhèrent à cette tendance avec la publicité pourDior Addict[9].
En 2005,American Apparel commence à engager des actrices X (Lauren Phoenix,Charlotte Stokely,Sasha Grey,Faye Reagan) pour la promotion de ses lingeries.
House of Deréon la marque deBeyoncé Knowles fut taxée de « porno chic » par leNew York Post pour sesG-string[10].
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