Les premières grandes pollutions semblent avoir été induites par larévolution industrielle, permise par lesmachines à vapeur et lecharbon.Cheminées industrielles, parEugen Bracht (1842–1921), tableau daté de1905.Fumées industrielles généralement chargées de résidus de combustion.Centrale à charbon en Australie. La combustion du charbon produit du dioxyde de carbone, ainsi que des quantités variables de dioxyde de soufre.
Lapollution est la destruction ou dégradation d'unécosystème ou de labiosphère par l'introduction, généralement humaine, d'entités (physiques, chimiques ou biologiques), ou de radiations altérant le fonctionnement de cet écosystème[1]. La pollution a des effets importants sur la santé et la biosphère, comme en témoigne l'exposition auxpolluants et leréchauffement climatique qui transforme le climat de laTerre et son écosystème, en entraînant l'apparition de maladies inconnues jusqu'alors dans certaines zones géographiques, desmigrations de certaines espèces, voire leurextinction si elles ne peuvent s'adapter à leur nouvelenvironnement biophysique.
LaSeconde Guerre mondiale est suivie d'une prise de conscience des répercussions des activités humaines sur l'environnement et la santé, parallèlement à l'approfondissement de l'écologisme et de l'écologie théorisée dès 1886 parErnst Haeckel[2]. Les préoccupations desanté-environnementale conduisent les gouvernements à prendre des mesures pour limiter l'empreinte écologique des populations humaines et pour contrer des activités humaines contaminantes.
En2012 selon l'OMS, plus de 7 millions de personnes sont mortes prématurément à cause de lapollution de l'air (extérieur et domestique) ; l'Asie et le Pacifique étant les régions les plus touchées[3].
En 2017, la revueThe Lancet a estimé qu'au moins 9 millions de personnes sont prématurément mortes en 2015 à cause de la pollution (soit une mort « prématurée », c'est-à-dire avant 65 ans, sur six)[4]
Pollution vient du latinpolluere (luo, « baigner », avec le préfixepor-) qui signifie « souiller en mouillant », « salir » et surtout « profaner »[5].
Avant de signifier une atteinte aux écosystèmes, le terme de pollution désignait dans le christianisme la profanation d'un objet ou d'une demeure sacrée[6]. Selon les universitairesFrançois Jarrige et Thomas Le Roux, c'est en Grande-Bretagne que« le motpollution apparaît dans le sens contemporain que nous lui connaissons : dans la sphère juridique, il est employé, semble-t-il pour la première fois en 1804, dans une cour de justice écossaise pour condamner destanneurs ayant altéré une rivière par leurs rejets, par les expressionspollution of the stream etpollution of water »[7].
C'est à l’époque de l’industrialisation massive du continent européen que le concept moderne dudéchet en tant que surplus indésirable destiné à être absorbé par une nature-dépotoire est apparu[8]. Cette apparition du concept de déchet est liée à la compréhension moderne de la pollution en tant que profanation de la Création, puis de la nature dans une vision sécularisée, par la production, vue comme à la fois excessive et indispensable, de matière qualifiée de déchet[9].
La pollution est d'origine humaine (on parlera de pollutionanthropique) ou non-humaine (ex. rejet deméthane desruminants). Par extension, le mot englobe parfois les conséquences de phénomènes géologiques comme uneéruption volcanique[10].
LeDictionnaire de l'environnement. Les termes normalisés[11] de l'AFNOR définit le polluant comme unagent altéragène biologique, physique ou chimique, qui au-delà d'un certain seuil, et parfois dans certaines conditions (potentialisation), développe des impacts négatifs sur tout ou partie d'unécosystème ou de l'environnement en général.
Il est question de « pollution diffuse » lorsque les sources polluantes sont multiples (pots d'échappement, épandage de pesticides…), et de « pollution chronique » lors d'émissions répétées ou constantes de polluant, et parfois lorsqu'un polluant est très rémanent.
La notion de pollution appelle donc celle decontamination d'un ou plusieurs composants desécosystèmes (air,eau,sol), d'un organisme (qui peut être l'être humain) ou d'un groupe d'organismes, ou ayant une incidence sur l'écosystème, au-delà d'unseuil ounorme. La contamination peut notamment s'étendre ou se modifier via leréseau trophique (chaîne alimentaire) (bioconcentration,bioturbation).
La pollution est maintenant considérée par l'ONU comme la neuvième limite planétaire,« d’une part, en raison de ses effets néfastes sur le développement physiologique de l’homme et sur le fonctionnement des écosystèmes ; d’autre part, car elle agit comme une variable lente qui affecte d’autres limites planétaires. En effet, la pollution chimique peut avoir des répercussions sur la limite « érosion de la biodiversité » en réduisant l’abondance des espèces et en augmentant potentiellement la vulnérabilité des organismes à d’autres menaces (changement climatique). Elle interagit également avec la limite « changement climatique » par les rejets de mercure dans l’environnement (via la combustion du charbon) et par les émissions de CO ₂ dues aux produits chimiques industriels (dérivés du pétrole) ». D'abord définie en 2009 comme « pollution chimique » (Rockström et al. ), induite par les éléments radioactifs, les métaux lourds et de nombreux composés organiques d’origine humaine présents dans l’environnement.
Ce modèle conceptuel a été renommé :« introduction d’entités nouvelles dans la biosphère », et redéfini en 2015[12],[13], couvrant toutes les nouvelles substances et formes de substances nouvelles ou existantes ainsi que les formes de vie modifiées susceptibles d'avoir des effets indésirables sur les écosystèmes, les organismes vivants et la santé. Selon le CGDD (2019)« L'introduction anthropique de ces entités dans l’ environnement est d’autant plus préoccupante à l’échelle mondiale qu’elles sont persistantes, se déplacent et s’étendent sur de grandes échelles géographiques ». Les nanomatériaux et divers polymères posent des questions encore sans réponses en matière de santé environnementale. Certaines émissions d'origine anthropiques (chlorofluorocarbures, CO2) bien que faiblement présents dans l'air ont des effets majeurs sur la couche d'ozone stratosphérique et le climat.
La science qui étudie les pollutions est lamolysmologie.
La pollution, en tant que pratique sociale régulée et tolérée par les industries et les administrations, est liée aucolonialisme en ce qu’elle constitue unedépossession des habitants d’un pays, par laquelle en dessous d’un certain seuil, dont la fixation revient à une classe de savants, la nature se voit assignée unrôle d’absorption des déchets[14].
Pollution aérienne aux États-Unis, 1973Smog àNew York.
Laqualité de l’air intérieur a été dégradée dès lapréhistoire, avec la maîtrise du feu : « lasuie trouvée sur le plafond des grottes préhistoriques est une preuve évidente de ce que les foyers entraînaient un niveau élevé de pollution de l’air intérieur faute d'une ventilation suffisante »[15].
La métallurgie de l'âge du bronze, puis de l'âge du fer, a marqué un tournant dans le rejet anthropique de matières dans l'environnement extérieur. Les carottages des glaciers du Groenland ont révélé un accroissement des rejets de matière associé à la métallurgie des Grecs, des Romains et des Chinois[16]. Mais à cette époque, les quantités émises se jouaient sur une échelle différente de l’époque industrielle, et n'avaient pas d'impact environnemental significatif.
En Angleterre,ÉdouardIer édicta en 1272 une proclamation interdisant l'usage de la houille bitumineuse àLondres, alors d'usage très courant, après que la fumée que produisait son usage massif soit devenu insupportable[17],[18].
Le développement des métropoles européennes aggrava les problèmes de gestion des excréments humains et équins. Londres connut ainsi un cas de contamination de l'eau avec laGrande Puanteur de 1858, qui entraîna la construction d'égouts à grande échelle et une nouvelle politique appelée « révolution sanitaire », et lemouvement hygiéniste[19]. Berlin était dans une situation similaire en 1870, comme en témoigneAugust Bebel :
« Les eaux usées sortent des maisons pour couler dans les caniveaux, dégageant une puanteur épouvantable. Il n'y a pas de toilettes publiques dans les rues ; les gens de passages, et particulièrement les femmes, sont souvent sans ressource quand la nature rappelle ses exigences. Dans les bâtiments publics, les installations sanitaires étaient incroyablement primitives. En tant que métropole, ce n'est qu'après 1870 que Berlin est passée de la barbarie à la civilisation »[20].
C'est larévolution industrielle qui a initié la pollution à l’échelle à laquelle est pratiquée aujourd’hui. La combustion massive de charbon amena la pollution de l'air à des niveaux sans précédent, les industries déchargèrent leurs effluents chimiques et leurs déchets sans traitements particuliers, polluant les cours d'eau, les nappes phréatiques et les sources d'eau potable.
En Amérique,Chicago etCincinnati furent les deux premières villes à passer des réglementations pour lutter contre la pollution de l'air. Vers le milieu duXXe siècle, lesmog provoqué par les échappements automobiles était devenu un problème majeur dans des villes commeLos Angeles[21], ouDonora[22]. Londres connut son pire épisode de pollution atmosphérique avec leGrand Smog de 1952, dont on estime qu'il a pu faire 12 000 morts.
D'autres catastrophes environnementales dues à de la pollution chimique massive conduisirent à une sensibilisation croissante de l'opinion : scandale deLove Canal, intoxications massives au mercure deMinamata au Japon, etc.
C'est à la suite de tels événements que la préoccupation environnementaliste se développa, et que des lois et conventions internationales furent développées pour lutter contre la pollution.
Plage polluée de bouteilles en plastique sur les rives de laMer Rouge enÉgypte.
Les pollutions d'origine humaine, dites aussi anthropiques, ont de nombreuses formes en pouvant être locales, culturelles,ponctuelles, accidentelles, diffuses, chroniques, génétiques, volontaires, involontaires, etc.
Cette pollution est une diffusion directe ou indirecte dans l'environnement de polluants. Ce sont souvent dessous-produits involontaires d'une activité humaine, comme les émissions despots d'échappement ou des installations decombustion. Les déchets de produits de consommation courante (emballages, batteries usagées) jetés sans précautions dans l'environnement biophysique et dans l'environnement humain, constituent également une source de pollution très fréquente. Il peut aussi s'agir de phénomènes physiques (comme lachaleur, lalumière, laradioactivité, l'électromagnétisme, etc.).
Le caractèreimpur oumalsain est généralement relatif car dépendant de la dose, de la durée d'exposition, d'éventuelles synergies, etc. Il est relatif :
soit à leur nature de « poison » pour l'Homme ou l'environnement (exemple :mercure de la baie deMinamata ;smoglondonien généré par la combinaison d'un phénomène climatique naturel et d'émissions causées par le chauffage urbain) ; par extension, le simple caractère désagréable, même sans danger, peut suffire à invoquer le qualificatif de pollution là où le mot « nuisance » est souvent préféré,
soit à leur naturetératogène (provoquant des malformations chez les nouveau-nés), même non associée à un caractère toxique,
soit, en dépit de leur caractère non directement toxique pour l'homme et les êtres vivants, à leur capacité éventuelle à changer ou perturber le fonctionnement d'unécosystème ou de labiosphère,
Il peut aussi s'agir d'introduction d'espèces ou de pollution génétique pouvant perturber le fonctionnement des écosystèmes, c'est-à-dire l'introduction d'espèces ou de gènes dans un biotope d'où ils étaient absents (p. ex. rat musqué ouOGM) ou de pollution par desgaz à effet de serre tels que legaz carbonique ou leméthane, cf.infra.
Des pollutions d'origine environnementale peuvent être dues :
aux conséquences directes ou indirectes de catastrophes naturelles, tels que levolcanisme ;
à une pollution liée à des phénomènes naturels, tels que leséruptions solaires ;
à une pollution d'un captage d'eau potable par un animal qui fera ses besoins à proximité, ou qui serait mort et en décomposition dans l'eau ;
Parmi tous les polluants existants, il faut annoter que certains d'entre eux sont beaucoup plus nocifs que les autres, soit :
selon leur toxicité ;
selon leurs persistances dans les différents compartiments de l'environnement ;
selon leurs concentrations locales ou globales, dans n'importe quel compartiment ;
selon la possibilité de traitement, qui est différente et variable d'un polluant à un autre ;
Parmi ces substances nocives, on y retrouve généralement des composés tels que les POP (polluants organiques persistants), les PCB (polychlorobiphényls) et les métaux lourds.
Lapollution de l'air, provoquée par des polluants ditsatmosphériques est souvent diffuse et donc plus délicate à réglementer efficacement dans un cadre local ou national que beaucoup d'autres formes de pollutions (de même pour les pollutions marines). Des conventions mondiales visent les polluants destructeurs de la couche d'ozone ou lesgaz à effet de serre (tous capables de modifier le fonctionnement planétaire du monde vivant). Elle intègre lapollution biologique induite par des taux anormaux ou anormalement allergènes demicrobes,virus,pollens ou despores fongiques. Les effets allergènes (rhinite,conjonctivite,asthme) de ces particules biologiques sont en augmentation, et ils semblent souvent exacerbés par les polluants urbains, routiers et de l'industrie[23].
Une mauvaisequalité de l'air peut tuer de nombreux d'organismes polluo-sensibles et causer des morts prématurées, via notamment descomplications respiratoires, desmaladies cardiovasculaires. Elle cause aussi une inflammation de la trachée, des douleurs abdominales et unecongestion. Les enfants, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes pulmonaires ou cardiovasculaires y sont beaucoup plus vulnérables. Ainsi, les enfants exposés aux pollutions automobiles développeraient plus facilementasthme, infections ORL, allergies respiratoires et cancers, les enfants en poussette étant particulièrement exposés à ce type de pollution[24].
Des études estiment à 50 000 le nombre de victimes de la pollution de l'air auxÉtats-Unis[25]. En Europe, la pollution de l'air est à l'origine de plus de 500 000 morts par an[26].
En, une grande partie de la France (30 départements) est en état d'alerte maximale[27], et Paris est plongé dans une épaisse brume de pollution, au point que la Tour Eiffel n'est presque plus visible[28]. En 2017, l’AEE (Agence européenne pour l’environnement) concluait que 500 000 européens mouraient chaque année prématurément (avant 65 ans) à cause de la pollution de l’air et une autre étude[29], de la revue médicaleThe Lancet a porté cette estimation à 6,5 millions de morts pour la planète en 2015[4]. Ce bilan étant selon les auteurs sous-estimé en raison du fait que beaucoup de produits potentiellement toxiques mis sur le marché n'ont jamais subi de tests detoxicité/écotoxicité et d’évaluation en matière desanté environnementale.
l'industrie : dont ses sous-produits sont une des sources de pollution de l'eau parmi les plus importantes. Il s'agit essentiellement des produits chimiques et d'hydrocarbures (par exemple :dégazage en mer, rejet de papeteries, etc.) ;
l'agriculture : dont l'utilisation excessive de produits chimiques (entre autres avec l'épandage dulisier) qui finissent soit dans les nappes phréatiques soit dans les cours d'eau par ruissellement ;
leseaux usées : si elles ne sont pastraitées correctement, peuvent être une source de pollution de l'eau. Dans la plupart des pays développés comme en France des législations ont été mises en place obligeant à un traitement des eaux usées, afin de réduire ce type de pollution. La pollution des eaux cause 14 000 décès par jour, pollution principalement la conséquence de mauvais traitements des eaux usées dans lespays en voie de développement. Il est estimé que 700 millions d'indiens n'ont aucun accès à l'hygiène et qu'un millier d'enfants meurt chaque jour de diarrhée infectieuse[30]. Près de 500 millions de Chinois n'ont aucun accès à de l'eau potable[31].
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La pollution chimique est provoquée par la présence dans l'environnement de substances chimiques qui, normalement, sont absentes ou s'y trouvent en très faible quantité. L'intoxication au mercure est, par exemple, lié à desdéficits développementaux chez les enfants et à des symptômesneurologiques[33].
La pollution électromagnétique correspond à l'exposition excessive, ou chronique, d'êtres vivants, ou d'appareils, à des champs électromagnétiques soupçonnés d'affecter leur santé, leur reproduction ou leur fonctionnement. Le risque dépend essentiellement de la puissance des champs électromagnétiques, des fréquences émises et de la durée d'exposition.
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La pollution sonore est souvent négligée, c’est la forme de pollution qui peut être aussi nuisible pour notre environnement. La pollution sonore en provenance de voitures et de l’industrie peuvent avoir un impact négatif sur l’écosystème. Elle est subie par des animaux, puisqu'effrayés, ils sont susceptibles de changer leurs habitats préférés.
La pollution sonore n’est pas seulement sur terre, mais aussi dans nos océans, principalement en raison des forages en mer excessifs. Les espèces de la mer, tels que les dauphins et les baleines, sont parmi les espèces les plus touchées, car elles s’appuient largement sur leur sens de l'audition, la pollution sonore peut donc modifier leurs activités quotidiennes telles que la chasse et la navigation, ce qui peut conduire à réduire les espèces.
L'éclairage nocturne perturbe les animaux qui vivent la nuit (y compris en désorientant les oiseaux pendant leurs migrations), mais aussi le cycle végétatif des plantes (la perturbation du cycle jour-nuit modifie la germination et la floraison par exemple).
L'origine de ces pollutions est principalement l'éclairage public, notamment des agglomérations, mais aussi de certains axes de transports (autoroutes enBelgique par exemple) ; mais de nouvelles sources de pollution lumineuse sont apparues ces dernières décennies, comme l'éclairage nocturne des serres maraîchères où la croissance des végétaux est accélérée par leslumières artificielles LED (par exemple, plus de150 000 tonnes de tomates ont été ainsi produites en Bretagne en 2021 dans de gigantesques serres, comme àPlouescat etCléder dans leFinistère ou àLa Chapelle-des-Fougeretz près deRennes)[34].
Déchets ménagers dans les rues de Naples lors de l'épidémie de choléra en 1973.
Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, 12,6 millions de personnes sont décédées en 2012 du fait d’avoir vécu ou travaillé dans un environnement insalubre, soit près d’un quart des décès dans le monde. Les facteurs de risque environnementaux, tels que la pollution de l’air (8,1 millions de décès), de l’eau et des sols, l’exposition aux substances chimiques, le changement climatique ou le rayonnement ultraviolet, contribuent à la survenue de plus de 100 maladies ou traumatismes. Les accidents vasculaires cérébraux (2,5 millions de décès par an), les cardiopathies (2,3 millions), les cancers (1,7 million) et les affections respiratoires chroniques (1,4 million) représentent aujourd’hui près des deux tiers des décès liés à des causes environnementales. On constate une baisse du nombre de décès entraînés par des maladies infectieuses, telles que les maladies diarrhéiques et le paludisme, souvent liées au manque d’eau, au défaut d’assainissement et à la mauvaise gestion des déchets. Cette baisse s’explique principalement par une amélioration de l’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement. Ces décès sont surtout concentrés dans les régions de l'Asie du Sud-Est (3,8 millions), du Pacifique occidental (3,5 millions) et de l'Afrique (2,2 millions)[35].
Un rapport publié en octobre 2017 dans la revueThe Lancet évalue le bilan des maladies dues à la pollution à 9 millions de morts prématurées, soit 16 % de l'ensemble des décès survenus dans le monde en 2015, soit 15 fois plus que les décès dus aux conflits qui ont sévi sur la planète cette année-là. La pollution de l'air est responsable de 6,5 millions de décès (maladies cardiaques,AVC,cancers du poumon et bronchopneumopathies chroniques) ; la pollution de l'eau causerait pour sa part la mort de 1,8 million de personnes par maladies gastro-intestinales et infections parasitaires, et la pollution sur le lieu de travail abrégerait la vie d'environ 800 000 personnes, du fait de leur exposition à des substances toxiques ou cancérigènes, chiffre probablement en dessous de la réalité, selon le rapport. À elles seules, l'Inde et la Chine représentent près de la moitié du total mondial des morts par pollution, avec respectivement 2,5 millions et 1,8 million de décès[36]. Une étude publiée dans « The Lancet Planetary Health » en 2022 conclut que le nombre de décès prématurés attribuables à la pollution reste stable entre 2015 et 2019 : 9 millions. Les décès attribuables aux formes dites anciennes de pollution (utilisation du charbon pour se chauffer ou cuisiner, accès limité à l’eau potable…), liés à des conditions de vie insalubres, ont reculé, en particulier en Afrique, depuis le début du siècle. Mais ces progrès, dus essentiellement à des politiques hygiénistes, sont annihilés par l’augmentation des décès imputables aux formes plus « modernes » de pollution (pollution aux particules fines ou chimique) : avec 6,3 millions de morts en 2019, ils ont crû de 7 % en quatre ans et de plus de 66 % depuis 2000 (environ 3,8 millions)[37].
Globalement, plus de 7 millions de morts étaient attribuables en 2012 aux effets des pollutions de l'air extérieur et domestique, et les régions de l'Asie et du Pacifique sont les plus touchées[38]. Au moins 656 000 individus meurent prématurément chaque année enChine à cause de la pollution de l'air. En Inde, elle causerait 527 700 décès par an[39].
Il est estimé que 700 millions d'Indiens n'ont aucun accès à l'hygiène et qu'un millier d'enfants meurent chaque jour de diarrhée infectieuse[30].
Leshydrocarbures aromatiques polycycliques (produits de la combustion des hydrocarbures) seraient responsables d'un ralentissement de l'activité cérébrale (réduction de la substance blanche dans lecerveau des enfants)[40].
En 2017, une équipe de chercheurs chinois et taïwanais met en évidence un lien entre l'exposition aux particules fines présentes dans l'air et la qualité des spermatozoïdes humains. L'étude est selon les chercheurs qui l'ont menée peu fiable, car comportant de nombreux biais environnementaux[41].
Le philosophe australien Glenn Albrecht a montré que les changements environnementaux, d'une manière générale, ont un impact psychologique, qu'il appelle par le néologismesolastalgie, ou écoanxiété.
Les animaux, ou la faune, ne sont pas immunisés contre l’effet de la pollution atmosphérique. Les polluants préoccupants comprennent les pluies acides, les métaux lourds, les polluants organiques persistants (POP) et d’autres substances toxiques.
Pour mieux comprendre cet effet, il est important de se rappeler que les animaux comprennent une grande variété d’espèces, comme les insectes, les vers, les mollusques, les poissons, les oiseaux et les mammifères, dont chacune interagit différemment avec son milieu. Par conséquent, l’exposition et la vulnérabilité de chaque animal aux effets de la pollution atmosphérique peuvent aussi être différentes.
La pollution atmosphérique peut être préjudiciable à la faune de deux principales façons :
elle détériore la qualité de l’environnement ou de l’habitat où les animaux vivent ;
elle diminue la disponibilité et la qualité de l’approvisionnement alimentaire.
Plusieurs conventions internationales portent sur les pollutions marines, animées par les commissionsOSPAR etHELCOM notamment.
LaCommission européenne a présenté le un projet dedirective visant à condamner de manière uniforme au sein de l'Union européenne lescrimes environnementaux[42]. Actuellement (), la définition varie fortement d'un État membre à l'autre, avec des sanctions jugées souvent « insuffisantes » par la Commission.Franco Frattini, le Commissaire chargé de la Justice, à la liberté et à la sécurité a déclaré que 73 % des« crimes verts » sont causés par les entreprises, il fallait donc les pénaliser plus fortement. C'est ainsi que desamendes allant de 750 000 euros à1,5 million d'euros peuvent être infligées, ainsi que pour les personnes, des peines de prison allant de 5 à10 ans[43].
Les crimes pris en compte par ce projet sont notamment : émissions illicites de substances dangereuses, transport illicite de déchets et commerce illicite d'espèces menacées.
D'un point de vue législatif, dans la plupart des pays, le mot « pollution » qualifie lacontamination d'un milieu par un agentpolluant au-delà d'unenorme,seuil,loi, ou hypothèse ; il peut s'agir de la présence d'un élément, de chaleur ou rayonnement dans un milieu ou dans un contexte où il est normalement absent à l'état naturel. Généralement, néanmoins, ce n'est pas simplement la présence mais plutôt la surabondance de l'élément dans un milieu où il est naturellement enéquilibre (par exemple, unmétal lourd fixé dans lescomplexes argilohumiques et peubiodisponible) ou présent en plus faible quantité qui crée la pollution.
Selon l'article 1 de laConvention internationale OSPAR :« on entend par "pollution" : l'introduction par l'homme, directement ou indirectement, de substances ou d'énergie dans la zone maritime, créant ou susceptibles de créer des risques pour la santé de l'homme, des dommages aux ressources biologiques et aux écosystèmes marins, des atteintes aux valeurs d'agrément ou des entraves aux autres utilisations légitimes de la mer. »
La législation européenne définit la pollution comme« l'introduction directe ou indirecte, par suite de l'activité humaine, de substances ou de chaleur dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres dépendant directement des écosystèmes aquatiques, qui entraînent des détériorations aux biens matériels, une détérioration ou une entrave à l'agrément de l'environnement ou à d'autres utilisations légitimes de ce dernier » et un polluant comme« toute substance pouvant entraîner une pollution, en particulier celles figurant sur la liste de l'annexe VIII »[44]. Ces définitions abordent le problème de l'eau et évitent celui des sols qui sera traité par le biais de la directive sol[45].
De ce point de vue, en l'absence d'impact sur la santé ou sur le fonctionnement des écosystèmes marins, il n'y a pas de pollution au sens légal du terme (mais l'environnement peut être plus ou moins « marqué », de manière détectable, par des substances dont on sait par ailleurs qu'elles sont potentiellement polluantes à forte dose).
EnFrance, dans le domaine juridique, pour les produits soumis à des normes ou seuils, on ne devrait donc théoriquement parler de pollution que dans le cas de dépassement des seuils ou normes, ces seuils étant eux-mêmes fixés en fonction de l'impact biologique que les substances considérées peuvent avoir. Ceux-ci sont listés dans un rapport de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS)[46] qui rapporte des valeurs dans un même milieu avec des unités identiques, ce qui n'est pas toujours le cas dans les textes réglementaires. Les valeurs, en vigueur au, y sont données pour information. Il convient donc après cette date de vérifier qu'elles n'ont pas été modifiées ou abrogées, et de systématiquement se référer aux textes originaux.
Inversement, en France, en l'absence de loi ou de normes spécifiques aux pollutions anciennes liées auxséquelles de guerre, des territoires que l'on sait très fortement contaminés (lesforêts de laZone rouge deVerdun par exemple)ne sont pas officiellement reconnues comme polluées[réf. nécessaire].Aucune recommandation concernant les produits alimentaires issus de ces sols ne semble jamais avoir été émise par les autorités[réf. nécessaire] préfectorales ou ministérielles. Ceci vaut pour leschampignons qui peuvent fortement accumuler lesmétaux lourds, mais aussi pour lessangliers.
Alors que ledroit de l'environnement se développe, et sur le modèle anglophone du motforensic, on parle maintenant de « forensie environnementale » pour décrire les enquêtes et méthodes mobilisées par les experts appelés à chercher des preuves et des faits scientifiques utilisables devant un tribunal[47].
Selon le type de pollution, il existe différentes associations qui agissent au quotidien : soit par des études scientifiques, soit par des mesures quotidiennes, soit par des actions locales, ou soit par de la prévention.
On peut citer le projet CERPA, de l'AASQA qui mesure la qualité de l'air, et qui publie régulièrement des études scientifiques sur le sujet[48]. Ou encore, l'Association française de protection des plantes qui délivre des conseils recommandant l'utilisation de certains herbicides face à ceux composés deglyphosate.
Il arrive que des associations dont le but premier n'est pas l'environnement ou la pollution effectue ce genre de taches, comme l'Association Française des Capitaines de Navires, qui effectue des mesures de la pollution liée auxMarée Noire, et aux déchets d'hydrocarbures lors de transports maritimes[49].
Desatlas oucadastres des pollutions se mettent peu à peu en place aux échelles communales à mondiales pour certains polluants, concernant les émissions et/ou les pollutions de stock.
L'Europe dispose ainsi d'un registre européen des émissions polluantes (Eper) couvrant cinquante polluants (eau et air uniquement), émis par les principales (grandes et moyennes) installations industrielles. Il a permis de conclure[51][source insuffisante] mi2007 à un« bilan mitigé ». Si on observe une diminution de deux tiers des cinquante polluants industriels suivis, notammentazotés dans l'eau (-14,5 % dans l'eau),phosphore (-12 % dans l'eau) etdioxines etfuranes (-22,5 % dans l'air) ; ces améliorations sont contrebalancées par une hausse des émissions de certains polluants dont leCO2 que la commission espérait réduire grâce à l'introduction du système communautaire d'échange de quotas d'émission.
L'Eper sera en2009 remplacé par unRegistre européen des rejets et des transferts de polluants (PRTR européen) construit à partir des données de 2007, cette fois pour plus de91 substances d'industries dans65 domaines d'activité. Et les émissions diffuses du trafic autoroutier, chauffage domestique et l'agriculture y seront ajoutées[52].
Au niveau local, desSamu de l'environnement se créent en France, dont l'objectif principal est de fournir des laboratoires mobiles capables de mesurer rapidement et sur site pollué plusieurs centaines de paramètres physico-chimiques et biologiques.
L'étude de l'impact d'un polluant relève du domaine de l'écotoxicologie. Il est cependant difficile de mesurer l'impact de polluants multiples agissant en synergies, comme cela est le cas par exemple pour lesyndrome d'effondrement des colonies d'abeilles. L'application de l'écotaxe ou du principe pollueur-payeur a nécessité que l'on crée des indices de pollution et bioindicateurs[55]. L'une des unités retenues en France est lemétox, mais uniquement pour huit polluants de typemétaux etmétalloïdes (arsenic,cadmium,chrome,cuivre,mercure,nickel,plomb etzinc[56]).
LaCroix verte internationale, en collaboration avec leBlacksmith Institute, a rendu un rapport[57] en 2013, concernant les10 sites les plus pollués au monde, se trouvant dans8 pays. Ces lieux pollués menacent gravement la santé de centaines de milliers de personnes par inhalation directe, ingestion d'aliments ou contactcutané. Parmi ces sites, figurent :
lestanneries du cuir auBangladesh, en particulier àHazaribagh. 160 000 personnes sont concernées par des installations vétustes ;
le fleuveCitarum, enIndonésie. Plus de 500 000 personnes, cinq millions indirectement, sont exposées à plusieurs produits chimiques (plomb, cadmium, chrome, pesticides) ;
ladécharge géante de matériel électronique d'Agbogbloshie, dans la banlieue d'Accra auGhana. 40 000 personnes sont exposées à la pollution au plomb, au mercure et au cadmium ;
les résidus en plomb de l'exploitation de mines (aujourd'hui fermées) àKabwe, la seconde ville deZambie ;
la ville deDzerjinsk (Russie), centre de l'industrie chimique. Entre 1930 et 1998, quelque 300 000 tonnes de produits chimiques ont été traitées de manière impropre. Des traces de190 produits toxiques y ont été identifiées dans lanappe phréatique, menaçant quelque 300 000 personnes ;
la ville deNorilsk, enSibérie (Russie), par l'extraction du nickel et du cuivre qui provoque une pollution de l'air ;
SelonL'Atlas de la France toxique (2016), les villes françaises les plus polluées sont Marseille, Paris et Lyon. « Marseille est la ville la plus polluée en ce qui concerne lesparticules fines », « Lyon prend la tête du classement des sites sensibles et contaminés, avec68 sites représentant un danger sérieux pour la population », « Paris est la ville la plusradioactive avec36 sites de stockage desdéchets nucléaires[58]. Lyon et Marseille se partagent la deuxième place de ce classement, avec14 sites de stockage des déchets nucléaires ».
Les villes les moins polluées se situent généralement dans l'Ouest de la France : Vannes, Limoges, Brest[59].
Leszones rurales ne sont pas épargnées du fait notamment de leur utilisation intensive depesticides.
Une commission d’enquête duSénat indique que lapollution de l'air représente un coût annuel de 101,3 milliards d’euros[60].
« Le fardeau (le poids sanitaire) de la pollution de l'air (48 000 morts par an) se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts par an) et de l'alcool (49 000 morts) », souligne le professeurFrançois Bourdillon, directeur général de cet organisme public, selon lequel il s'agit d'une« espèce de mortalité invisible ».
Cette pollution représente« une perte d'espérance de vie pour une personne âgée de30 ans pouvant dépasser deux ans », souligne l'étude. La perte d'espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandesvilles (15 mois et plus), mais elle n'épargne pas leszones rurales (neuf mois)[62].
Cependant, une étude de 2016[64] permet de déterminer le seuil en deçà duquel les bienfaits de l'exercice physique restent supérieurs aux méfaits de la pollution de l'air. Ainsi, à Paris, il faudrait pédaler pendant plus de8 h pour dépasser ce seuil.
Depuis le, les bâtiments accueillant du public doivent contrôler régulièrement les moyens de ventilation et la qualité de l'air intérieur[65]. De nombreuses avancées ont vu le jour notamment dans les habitations grâce à laventilation mécanique par insufflation qui permettent de réduire considérablement la pollution de l'air intérieur[66].
L'usage massif despesticides pollue gravement plusieurs départements français, notamment, selonL'Atlas de la France toxique (2016), l'Aube, laMarne, laSomme, laGironde, lePas-de-Calais, etc.[68].
L'amiante : SelonL'Atlas de la France toxique, l'amiante « tuera entre 100 000 et 200 000 personnes en France dans les quarante prochaines années »[68].
Les déchets deguerre : « lesmunitions tirées lors des trois grandes guerres qu’a connues la France (1870, 1914-1918, 1939-1945), mais non explosées, qui dorment dans les forêts, les champs et autres lacs, grottes et gouffres »[68].
Afin de permettre une gestion équilibrée de l'eau, la France a été découpée en six bassins versants hydrogéographiques principaux. Sur chacun de ces bassins, les modalités de cette gestion sont définies dans unSchéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). Ce document se développe en trois points : un état des lieux des milieux aquatiques, et des ressources ; les objectifs de gestion, de qualité et de quantités à atteindre ; et les mesures à prendre pour satisfaire ces objectifs.
Afin de permettre une gestion plus proche des exigences locales, un outil à l'échelle de plus petites unités hydrogéographiques (sous-bassins) a été mis en place : leSchéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE).
Dans de nombreux pays, une réglementation sur certainesinstallations classées vise les installations susceptibles de présenter un danger pour l'environnement, le voisinage ou la personne. Ces installations appelées en FranceICPE (installations classées pour la protection de l'environnement), répertoriées dans une nomenclature, sont tenues avant leur mise en activité ou avant un changement ou une diversification de leur activité de présenter au préfet un dossier répertoriant toutes les nuisances qu'elles sont susceptibles de provoquer et les moyens qu'elles comptent mettre en œuvre pour les prévenir et les réparer le cas échéant. Ces activités répertoriées soit simplement déclarées (dépôt du dossier avec récépissé attestant que le dossier est complet et conforme à la législation, soit soumises à autorisation (pour les installations présentant les risques les plus importants).
Des taxes et redevances sont dues pour certaines pollutions, en vertu duprincipe du pollueur-payeur, qui fait assumer la charge financière de la prévention, de la réduction et de la lutte contre la pollution au pollueur.
Dans cette optique, les équipements et produits polluants sont plus taxés (par desécotaxes) que des produits ditsécologiques.
Uneredevance pour pollutions diffuses est par exemple due par les distributeurs de pesticides et de semences préenrobées. Sonassiette est basée sur une liste de substances (actualisée annuellement en fonction des évolutions de la connaissance ou de la réglementation)[71].
Les nouvelles listes sont mises en consultation publique par le ministère de l'Environnement, avec le projet d'arrêté d'actualisation. Par exemple en 2016, de nouveaux pesticides (Métobromuron, l'Éthoprophos et leFenpyrazamine) entrent dans la liste alors que lePhosphure d'hydrogène en sort et que d'autres évoluent dans le classement (ex : leFluopyram classéCMR passe dans la liste des substances classées en raison de leur danger pour l'environnement alors que l'Imazalil (enilconazole) et leValifenalate subissent le chemin inverse, selon le projet qui devrait entrer en vigueur le[72].
Des incitations financières, comme des réductions d'impôts encouragent le développement desénergies renouvelables. Et lors d'une catastrophe écologique (comme unemarée noire), le pollueur est censé assumer le nettoyage des zones contaminées.
En Chine, la qualité de l’air ne respecte pas les normes de l’Organisation mondiale de la Santé dans 495 des 500 plus grandes villes du pays ; un cinquième des terres cultivables sont polluées, selon un chiffre officiel longtemps caché par l’État, et très probablement sous-évalué ; la qualité de l’eau est aussi très mauvaise : près d’un tiers des rivières sondées par le ministère de l’Environnement contient des eaux considérées comme dangereuses pour le simple contact avec la peau. Une nouvelle loi de protection de l’environnement a été créée en 2015, avec des amendes quotidiennes, et nettement plus dissuasives qu’auparavant, pour les pollueurs, ainsi que des inspections pour vérifier les émissions de polluants des usines ; 180 sociétés, souvent de grands groupes d’État, se sont vu intimer l’ordre de publier quotidiennement leurs niveaux d’émission de polluants[73].
Le patriarcheBartholomée Ier de Constantinople s’est exprimé à plusieurs reprises pour inviter les êtres humains à reconnaître lespéchés contre la création : « Que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides ; que les hommes portent préjudice à leurs semblables par des maladies en contaminant les eaux, le sol, l’air et l’environnement par des substances polluantes, tout cela, ce sont des péchés »[74].
La pollution de l'environnement a été évoquée comme une forme moderne dupéché parGianfranco Girotti, régent de laPénitencerie apostolique, le. Ces nouvelles formes modernes de péché qu'il a citées ne sont néanmoins pas de nouveauxpéchés capitaux, Gianfranco Girotti a notamment insisté sur la définition collective du péché, alors que l'accent est traditionnellement mis sur la dimension individuelle : « Alors que le péché concernait jusqu’à présent plutôt l’individu, aujourd’hui, il a une résonance sociale, en raison de la mondialisation »[75],[76],[77].
Pour Paul Ruzoka, évêque de Cigoma en Tanzanie, le « péché contre la terre », est unpéché social ou structurel[78].
↑Encyclopédie Larousse de2009, la formation de substrats inhabituellement acides, radioactifs ou chargés en métaux toxiques
↑. Lexique français-anglais, anglais-français. Paris La Défense, AFNOR, 1994
↑Steffen W., Richardson K. Rockström J. Cornell S.E., Fetzer I., Bennett E.M., Biggs R. Carpenter S.R. de Vries W., de Wit C.A., Folke C., Gerten D., Heinke J., Mace G.M., Persson L.M., Ramanathan V., Reyers B., and Sörlin S. (2015) « Planetary boundaries: Guiding human development on a changing planet » . Sciencexpress, 15 janvier 2015, 10 p.
↑ArticleSynergie entre pollens et polluants chimiques de l'air : les risques croisés, Environnement, Risques & Santé. Volume 1, Numéro 1, 42-9, mars - avril 2002, Synthèses
↑« Environnement - La pollution de l’air responsable de plus d’un demi-million de décès prématurés par an en Europe »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le)
↑avec AFP, « Pollution : plus de 30 départements en alerte, transports gratuits en Ile-de-France »,Le Monde.fr,(lire en ligne)
↑« La pollution à Paris en deux photos »,Le Monde.fr,(lire en ligne)
↑étude portée par la commission « pollution et santé » de the Lancet (qui a fait travailler plus d’une quarantaine d’experts durant deux ans)
↑Quentin Ruaux, « Visible depuis l’espace, l’éclairage nocturne de serres à tomates en Bretagne pose question »,Le Télégramme,(lire en ligne, consulté le).
↑Gabriel Grésillon, « En Chine, la révolution écologique ou l’asphyxie »,Les Échos.fr,(lire en ligne)
↑Discours à Santa Barbara, California (8 novembre 1997) ; cf. John Chryssavgis,On Earth as in Heaven: Ecological Vision and Initiatives of Ecumenical Patriarch Bartholomew, Bronx, New York
Francois Jarrige et Thomas Le Roux,La Contamination du monde : une histoire des pollutions à l'âge industriel,Éditions du Seuil,, 480 p.(lire en ligne)
Jacobsson, M., & Trotz, N. (1986).The Definition of Pollution Damages in the 1984 Protocols to the 1969 Civil Liability Convention and the 1971 Fund Convention. J. Mar. L. & Com., 17, 467 (résumé).